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Composition : Des Nord, des Sud

sujet

I - L’ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET
La difficulté du sujet est de trouver une problématique, un fil conducteur autour duquel organiser vos connaissances. Les Nord et les Sud ont été étudiés cette année dans le cadre de la mondialisation ; celle-ci doit être au centre de votre réflexion. Il était nécessaire de maîtriser un vocabulaire spécifique, ne serait-ce que pour nommer les différents types de Nord et de Sud.

II - LA PROBLEMATIQUE
Diviser le monde entre Nord et Sud en implique une lecture à partir de la notion de développement, c’est-à-dire de l’amélioration des conditions de vie d’une population. L’hypothèse de départ est que les espaces sont dans le monde, à différentes échelles, d’autant plus développés qu’ils sont intégrés à la mondialisation. Elle pouvait être cœur de votre problématique formulée par exemple de cette manière : en quoi le degré d’intégration au marché mondial est-il facteur de développement et de différenciation entre des Nord et des Sud ?

III - LES DIFFERENTS PLANS POSSIBLES
Le sujet impliquait d’une part de traiter des Nord et des Sud et d’autre part de le faire à différentes échelles : tout plan combinant ces deux impératifs seront valorisés. Nous proposons ici un seul plan : en effet, votre travail est très dépendant des choix élaborés par vote enseignant (notamment pour les arguments à grande échelle).

INTRODUCTION
On a coutume de diviser les pays de la planète entre Nord et Sud, en fonction de leur développement, c’est-à-dire le niveau de vie de leur population : il ne se calcule donc pas seulement en fonction de la richesse du pays (RNB/hab.) mais aussi et surtout en fonction de la qualité de vie des populations (espérance de vie, santé, niveau d’éducation… et surtout l’IDH - à définir – promu par la Banque mondiale). Le niveau de développement d’un Etat est souvent lié à son degré d’intégration dans la mondialisation (extension du libéralisme à l’échelle mondiale, devenu un immense marché dans lequel les grands ensembles économiques régionaux, les Etats, les régions, les métropoles sont en interrelation). On proposera un plan en trois parties (voir plus bas) permettant d’analyser les Nord et les Sud à différentes échelles.

A - DEVELOPPEMENT ET MONDIALISATION A L’ECHELLE MONDIALE
1. Des Nord, des Sud dans la mondialisation ● Un Nord, un Sud — États les plus développés, situés principalement dans l’hémisphère Nord. On les regroupe sous le terme générique de Nord. — Inversement, les États en développement (en voie de développement, en mal-développement) sont surtout situés dans l’hémisphère Sud. On parle de Sud.

Unité des pays du Sud : retard économique (agriculture peu productive, secteur tertiaire pléthorique, industrie reposant sur les investissements des entreprises des pays développés, production surtout de produits à faible valeur ajoutée), caractéristiques démographiques et sociales proches (forts taux d’accroissement naturel du fait de la transition démographique inachevée, mortalité infantile importante, problèmes sanitaires, sous-nutrition chronique, analphabétisme, travail des enfants, assujettissement de la femme, inégalités sociales fortes, problèmes d’infrastructures liés à la croissance urbaine…) — Mais Nord et Sud s’utilisent au pluriel car les situations sont différentes. ● La diversité des Nord et des Sud — États plus ou moins développés en fonction de leur place dans le marché mondial. — États hégémoniques de la Triade : Europe occidentale, Amérique du Nord, Japon (20 % de la population mondiale environ, 80 % du RNB, 85 % de la capitalisation boursière, 95 % du marché de la dette, 70 % de l’industrie, 75 % du commerce, 80 % des services de transport, 80 % des IDE mondiaux…) — Les autres pays développés : anciens NPI (Corée du Sud, Taïwan, Hong-Kong, Singapour), Australie et Nouvelle-Zélande ; cas très particulier de Russie et des anciens satellites d’Europe de l’Est — Les États des Sud intégrés à la mondialisation : nouveaux NPI (les « bébés tigres » d’Asie : Indonésie, Thaïlande… ; Brésil, Mexique, « jaguars » latino-américains et les pays émergents : Turquie, Afrique du Sud…). Tous ces pays s’intègrent rapidement à l’économie mondiale et parviennent à concurrencer les Nord dans certains secteurs. Leur situation sociale s’améliore. Cas de la Chine et de l’Inde : poids démographique et puissance. Leur population constitue un réservoir de main d’œuvre bon marché inépuisable pour les grandes firmes transnationales. La Chine est devenue le premier pays industriel du Sud. — Les États des Sud intégrés mais dominés dans la mondialisation. Pays pétroliers du Golfe persique : haut revenu grâce à la manne pétrolière mais maintien de caractéristiques de sous-développement : forte fécondité, espérance de vie parfois moyenne, inégalités sociales, assujettissement des femmes surtout. Les pays intermédiaires : pays fournisseurs de matières premières minières (Pérou, Gabon, Nigeria…) ou végétales (Côte d’Ivoire…) et, ou, pays ateliers. — Les États des Sud exclus de la mondialisation : les pays les moins avancés (un peu moins de 50), surtout situés en Afrique subsaharienne mais aussi en Asie (Afghanistan, Népal…) et Amérique (Haïti) : PIB/hab inférieur à 500 dollars, part du secteur industriel inférieur à 10 %, taux d’alphabétisation qui atteint à peine les 20 %… Situation alarmante : échec des politiques d’ajustement structurel, instabilité politique profonde, guérilla… 2. Les espaces de contacts entre Nord et Sud ● Les grandes métropoles — Urbanisation terminée dans les Nord (environ 75 %) ; en cours dans les Sud. — Métropolisation et littoralisation, deux processus en cours aussi bien dans les Nord que les Sud — Métropoles les plus puissantes dans les Nord : notamment les villes globales (grandes métropoles dont l’influence est mondiale du fait de la puissance de ses fonctions économiques, politiques et culturelles) que sont New York, Londres, Tokyo et Paris (regroupement des sièges sociaux des firmes transnationales), les centres financiers (Bourses, banques d’affaires pour fusion et acquisition), le tertiaire marchand de haut niveau (sociétés de conseil aux entreprises), les institutions

internationales. — Existence de 3 mégalopoles dans les Nord : espace métropolitain d’Amérique du Nord, de Chicago à New York en passant par Toronto et Boston, mégalopole européenne de Londres à Milan, mégalopole japonaise sur le littoral sud de l’archipel de Tokyo à Fukuoka. — Constitution de mégalopoles dans les Sud : la première sur la côte pacifique de Séoul à Hong-Kong (donc Nord-Sud), la deuxième en Inde occidentale autour de Bombay, la troisième en Amérique du Sud, de Rio de Janeiro à Buenos-Aires. — Les mégalopoles du Nord forment l’oligopole de l’archipel mondial. Certaines métropoles des Sud en sont des relais : Buenos Aires et Sao Paulo de la Megalopolis, Lagos et La Cap de la Dorsale européenne et les villes d’Asie du Sud-Est de la mégalopole japonaise. ● Les interfaces Nord-Sud, points d’appui de la mondialisation — Complémentarités de part et d’autre de la frontière — Interface la plus dynamique : la Mexamérique, entre Etats-Unis et Mexique : espace de développement : duopoles, maquiladoras — Interfaces maritimes : liées à la maritimisation des économies et la concentration des pouvoirs sur les littoraux. Exemple de la façade méditerranéenne. Certaines disposent de zones franches (atouts fiscaux) avec main d’œuvre de qualité et à faible coût (façade maritime de la Chine).

B - DEVELOPPEMENT ET MONDIALISATION A L’ECHELLE DES GRANDES REGIONS ECONOMIQUES
1. Dans les Nord ● Centre et périphéries — Chaque nord dispose d’un cœur économique : Il regroupe la mégalopole et les régions proches : ex. Manufacturing Belt, « Japon de l’endroit », espace européen de la mégalopole élargie aux régions périphériques proches (mégapole de Paris, sud de l’Allemagne, Øresund). Ces régions sont le Nord des Nord. Il existe en dehors de ce cœur des cœurs métropolitains : Berlin, Vienne, Madrid, Barcelone… dans l’Union européenne par exemple. — Autour de ces Nord se développent des espaces périphériques, plus ou moins associés au centre : périphéries intégrées, voire autonomes, pour espaces productifs et de loisirs (Sun Belt, littoral méditerranéen…) : ils attirent les IDE des Etats étrangers (exemple de la Silicon Glen en Ecosse). Certaines régions sont en voie d’intégration (ex. régions orientales des nouveaux Etats de l’Est). ● Les lieux d’articulation à la mondialisation — Les mégapoles : Concentration de population : Tokyo, 33 millions, New York, 22 M, Londres et Paris 10 M Concentration des pouvoirs économiques, politiques et culturels. Cas de New York (Wall Street, 1ère bourse mondiale, siège de l’ONU, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international). Concentration des richesses : industries de hautes technologies, concentration de grandes entreprises et de leurs sièges sociaux

Puissants réseaux de communication (plate-forme multimodale de Roissy dans la métropole de Paris) — Les grands ports à conteneurs. Exemple de la Northern Range, première façade maritime du monde (Rotterdam - 1er européen et 3e mondial pour la quantité transbordée-, Anvers, Hambourg) 2. Dans les Sud ● Les Etats intégrés à la mondialisation : le développement des espaces littoraux. Exemple de la Chine — Littoraux de la Chine, atelier du monde : 70 % des jouets produits dans le monde, 55 % des appareils photo, 50 % des téléphones portables, du textile… Résultat de l’ouverture à partir des réformes de 1978 : plus de 460 000 entreprises étrangères ou sino-étrangères installées. — Conséquences positives de l’ouverture : développement : PIB multiplié par 2, niveau de vie amélioré par 4. — Mais aussi renforcement des inégalités : 10 % des ménages possèdent 50 % de l’épargne, près de 20 % vivent avec moins de1 $ / jour en 2003. — Dynamique territorialement déséquilibrée : les 8 provinces littorales (sur 32 régions) concentrent 90 % des IDE et 75 % du commerce extérieur. — Contraste du développement entre villes et campagnes qui restent sous-développées. ●. Des pays dominés dans la mondialisation : une situation fragile. Exemple de la Côte d’Ivoire — L’économie de plantation permet l’intégration à la mondialisation. De 1955 à 2000 : production de cacao multipliée par 15 (35 % de la production mondiale). 1er pays exportateur mondial : 40 à 50 %. — Economie rentière reposant sur le secteur primaire (cacao, mais aussi café, coton, hévéa) : 34 % du PIB, 60 % des emplois, 65 % des recettes d'exportation. — Manne cacaoyère réinvestie dans l'équipement du pays (routes, écoles, électricité, hôpitaux, bourses étudiantes...), une importante fonction publique et la création de sociétés d'État (transport, télécommunications, énergie, banques...) : on a parlé de miracle ivoirien. — Crise dans les années 80 : la baisse des cours provoque une crise financière qui engendre à son tour une crise politique. — 1999 : libéralisation de la filière cacao imposée en août 1999 par le FMI et la Banque mondiale ; elle provoque une chute du revenu paysan de 50 %, une chute des rentrées fiscales de 40 % et une croissance de la dette extérieure et finalement l’instabilité politique : putsch de décembre 1999.

C - MONDIALISATION ET DEVELOPPEMENT A L’ECHELLE DES METROPOLES
1. Métropoles des Nord ● La structure des grandes métropoles [Intérêt de produire un schéma d’une grande métropole d’Amérique du Nord et, ou, d’Europe occidentale] — Multiplication des activités tertiaires de haut niveau et leur concentration dans les centres villes : architecture verticale des CBD (Central Business District) — Conséquence de cette concentration : lieux centraux congestionnés et saturés : création de

nouveaux centres, situés à proximité des plates-formes multimodales sur les axes de communication (si possible près d’un aéroport) à périphérie des métropoles : polycentrisme — Extension des villes : périurbanisation : dernière étape en Europe de la rurbanisation ● Ségrégation spatiale — Accentuation entre les territoires "branchés" sur l’économie et les autres. Depuis la fin du XXe siècle : retour du paupérisme dans les pays développés : hausse de l’IPH EX. de certaines banlieues européennes 2. Métropoles des Sud [Intérêt de produire un schéma d’une grande métropole d’un pays des Sud] Contexte différent : métropolisation en même temps que croissance naturelle et exode rural → problèmes : logement, transport, logement, emplois, ravitaillement en eau et en énergie ● La structure des grandes métropoles — Concentration des activités tertiaires supérieures dans un centre des affaires, voire un véritable CBD — Industrialisation importante — Lieu de contact de la mondialisation : porte d’entrée des capitaux et des touristes, dernière étape avant l’émigration ● Ségrégation spatiale Beaucoup plus importante que dans les métropoles des Nord : véritable société à deux vitesses ; contrastes importants : quartiers aisés, branchés sur la mondialisation, et bidonvilles côté à côte

CONCLUSION
Nord et Sud, au pluriel, constituent bien une lecture du monde. Mais la mondialisation, processus dynamique tend à en modifier les contours, à rendre le partage de plus en plus problématique, à l’intérieur même d’un État (cas de la Chine par exemple).

IV - LES OUTILS : SAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE
Mots-clés Développement Mondialisation Centre/périphéries Métropolisation Littoralisation Principaux acteurs États Firmes transnationales Grandes organisations régionales (Union européenne) Dates Nord, Sud (au pluriel) Monde Grands ensembles régionaux Mégalopoles Métropoles

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