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Animation « Secrets de parfums »

Note d’intention

Ce cahier pédagogique a été conçu pour répondre à l’attente des nombreuses classes et de
leurs professeurs, venus au « Laboratoire de Merlin » de l’Espace des sciences, qui
souhaitaient garder une trace écrite de leur passage.
Ce cahier pédagogique ne se prétend aucunement exhaustif. Il fournit les points clés sur
lesquels ont porté les expériences réalisées au cours de l’animation. Certaines expériences
pourront être reprises et réalisées en classe, des fiches « activités » sont proposées en
prolongement.

Noter que le document original (avec les photos en couleur) est en téléchargement sur le site
de l’Espace des sciences, à l’adresse suivante : www.espace-sciences.org.

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Animation « Secrets de parfums »

Sommaire

Le laboratoire de Merlin .................................................................................................... 4


Animation « Secrets de parfums ».................................................................................. 5
Déroulement de l’animation.............................................................................................. 5
1/ Les parfums et l’odorat.................................................................................................. 6
A. Histoire du parfum ....................................................................................................................................... 6
B. L’odorat .............................................................................................................................................................. 6
2/ Le goût.............................................................................................................................. 7
A. Généralités ........................................................................................................................................................ 7
B. Expérience avec les sirops ........................................................................................................................ 7
3/ Le loto des odeurs .......................................................................................................... 9
4/ La composition des parfums ....................................................................................... 10
A. La pyramide olfactive ................................................................................................................................ 10
B. La classification des parfums ............................................................................................................... 11
C. La concentration d’un parfum ............................................................................................................. 11

5/ Quelques techniques d’extraction des huiles essentielles..................................... 12


A. La distillation ................................................................................................................................................. 12
B. L’enfleurage à froid.................................................................................................................................... 13
C. L’expression .................................................................................................................................................... 13
D. Le head space................................................................................................................................................ 13
6/ Matières premières et exemple de parfums.............................................................. 14
A. Les matières premières végétales ........................................................................................................ 14
B. Les matières premières animales.......................................................................................................... 15
C. Les matières premières synthétiques ................................................................................................ 15
D. La création du parfum.............................................................................................................................. 16
E. Description de certains parfums......................................................................................................... 16

Fiches activités.................................................................................................................... 17
Les cinq sens...................................................................................................................... 18
La fabrication de parfums............................................................................................... 20

Bibliographie ......................................................................................................................... 21

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Animation « Secrets de parfums »

Le laboratoire de Merlin

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Animation « Secrets de parfums »

Animation
« Secrets de parfums »
Cette animation permet de tester quelques uns de nos sens. Nous abordons la fabrication des
parfums avec la distillation réalisée à partir d’un alambic. Avec ces expériences, nous nous
intéressons au milieu de la parfumerie, le « nez » des parfumeurs et les matières premières
qu’ils utilisent.

Déroulement de l’animation

Voici les différentes parties abordées pendant l’animation :

1/ Les parfums et l’odorat


A. Histoire du parfum
B. L’odorat

2/ Le goût
A. Généralités
B. Expériences avec les sirops

3/ Le loto des odeurs

4/ La composition des parfums


A. Les familles
B. La pyramide olfactive
C. La concentration d’un parfum

5/ Distillation avec un alambic et techniques d’extraction des huiles essentielles


A. La distillation
B. L’enfleurage à froid
C. L’expression
D. Le head space

6/ Matières premières et exemple s de parfums


A. Les matières premières animales
B. Les matières premières végétales
C. Les matières premières synthétiques
D. La création du parfum
E. Description de certains parfums

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Animation « Secrets de parfums »

1/ Les p arfums et l’odorat

A. Histoire du parfum

L’utilisation des parfums remonte au temps des égyptiens,


3 500 ans avant J-C. D’abord cantonné au rôle sacré
d’offrande aux dieux, il devient très logiquement un élément
fondamental de l’embaumement. Puis les grecs, héritiers des
égyptiens, utilisent le parfum pour rendre hommage aux
guerriers morts. Il est également présent dans la vie
quotidienne, comme source d’agrément (lors des banquets,
dans le bain) et comme thérapie pour soigner la peau, préserver de l’ébriété, soigner les
muscles des athlètes. Les techniques d’enfleurage, héritées des égyptiens, sont améliorées par
l’ajout d’épices, de gommes, de baumes…
A Rome, on l’utilise massivement dans la vie quotidienne : dans les bains, les massages, les
soins de la peau.
Durant le siècle des Lumières, la femme découvre la mode, et la cour de Louis XV est
surnommée « la cour parfumée », car il faut changer de parfum tous les jours. Les premières
grandes maisons de parfumerie font leur apparition comme Houbigan, Piver, Lubin en France.
Au XVIIIème siècle, la France domine donc le monde du parfum, avec Grasse qui possède le
titre de « Capitale mondiale de la parfumerie ».
Les procédés d’extraction1 ont évolué régulièrement jusqu’au début du XXème siècle. La
parfumerie est alors radicalement transformée par Coty, qui est le premier à associer des
senteurs naturelles et des fragrances 2 artificielles. Entre la fin du XIXème et la fin du XXème
siècle, les parfumeurs se sont enrichis de plus de 2000 nouveaux produits odorants, tous issus
de la recherche. Pourtant durant de longues années, les parfums ont été ignorés des
chercheurs. Il faudra attendre les années 1880 et le développement de la chimie organique
pour que cela change.

B. L’odorat

L’homme possède cinq sens, le plus utilisé étant la vue. L’odorat en est un autre, le nez étant
l’organe qui lui est associé. L’odorat est un des sens les moins utilisés par l’homme, à la
différence de certains mammifères et insectes, pour lesquels il est prépondérant. En effet chez
ces animaux, l’odorat a une fonction directement liée au système hormonal et à la
reproduction sexue lle. Certains papillons mâles peuvent sentir, à une distance de 10 km, les
molécules de phéromones (signal odorant d'invitation) qui apparaissent sur les antennes de la
femelle à l'époque de l'accouplement.
L'odorat du chien est 1 million de fois plus sensible que celui de l'homme. Il peut distinguer
une molécule particulière, notamment lors de la recherche de stupéfiants, de survivants lors
d’avalanches…
Cette animation est l’occasion de tester quelques uns de nos sens au travers de certaines
expériences reproductibles en classe.

1
Technique permettant d'obtenir une senteur à partir d'une matière première. Il en existe aujourd’hui trois
principales : l’expression, l’enfleurage et la distillation.
2
Odeur plaisante que dégage un produit parfumé.

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Animation « Secrets de parfums »

2/ Le goût
A. Généralités

Après avoir évoqué l’odorat, l’expérience qui suit permet de travailler le goût. C’est un autre
de nos cinq sens dont l’organe est la langue. Elle est tapissée de papilles gustatives qui
reconnaissent les saveurs de ce que l’on mange et envoient les informations au cerveau.
La langue permet la reconnaissance de quatre saveurs : le sucré, l’amer, l’acide et le salé.
Lorsque l’on mange, la langue ne distingue donc que ces saveurs, le reste du goût étant perçu
par notre nez. Le goût et l’odorat sont donc liés. Quand un aliment entre dans la bouche, il
passe d’abord sur la langue, où l’on va reconnaître une des quatre saveurs précédemment
citées. Ensuite, en se dirigeant vers le fond de la bouche et sous l’effet de la mastication, les
molécules odorantes de ces aliments « remontent » dans le nez : cela s’appelle l’arrière- goût
d’un aliment. On considère que 80% du goût vient de l’odeur des aliments, ce qui explique
que lorsqu’on est enrhumé on a l’impression d’avoir perdu le goût.

B. Expérience avec les sirops

Matériel :
- 9 gobelets en plastique,
- des colorants alimentaires rouge, jaune et vert3 ,
- des eaux aromatisées ou des sirops incolores 4 ,
- des pailles,
- 3 tableaux blancs.

Mode opératoire :
- préparer les 3 séries de gobelets suivantes :
- série « a » : 3 gobelets avec des sirops incolores (menthe, fraise,
citron) ou des eaux aromatisées, sans colorants alimentaires,
- série « b » : 3 gobelets avec des sirops incolores (menthe, fraise,
citron), avec des colorants alimentaires, vert pour la menthe, rouge
pour la fraise, jaune pour le citron,
- série « c » : 3 gobelets avec des sirops incolores (menthe, fraise,
citron), avec des colorants alimentaires, vert pour la fraise, jaune
pour la menthe, rouge pour le citron,
- préparer ensuite 3 tableaux avec des colonnes indiquant la couleur
ou le numéro du gobelet, et la réponse cachée (comme sur la photo
ci-contre),
- disposer les gobelets et les tableaux (avec la réponse cachée) comme
sur la photo,
- faire goûter, avec les pailles, chaque série de trois pots par des
personnes différentes,
- reconnaître le goût de chacun des pots,
- vérifier les résultats.

3
En vente en grande surface ou chez Pierron Éducation.
4
En vente dans les épiceries fines.

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Animation « Secrets de parfums »

Résultats : très souvent les personnes se trompent lors de la série « c ».


Cette expérience prouve que la vue a une prédominance sur les autres sens. En effet, lorsque
l’on regarde le gobelet qui a la couleur verte, on pense directement à la menthe. Aussi,
lorsqu’on ne se concentre pas assez sur notre goût, on ne reconnaît pas le sirop.
Cette prédominance de la vue est marquée également dans la série « a ». Ici, peu de personnes
se trompent sur les sirops, même s’ils sont incolores, car la vue ne peut influer du fait de
l’absence de couleurs dans les gobelets.

Lien avec le quotidien : dans les produits de commerce, on trouve beaucoup de colorants et
de conservateurs qui changent le goût du produit original.
Une expérience a été réalisée avec des enfants, sur un sirop de fraise quelconque du
supermarché et un sirop préparé avec de vraies fraises broyées. Après leur avoir donné à
chacun les deux sirops à goûter, ils devaient deviner lequel des gobelets contenaient le sirop
de vraies fraises. Le résultat montre que, pour la plupart des enfants, le sirop de vraies fraises
broyées est celui du supermarché. Beaucoup d’enfants n’ont goûté la fraise qu’à travers ces
sirops, contenant des colorants et des conservateurs qui dénaturent et changent le goût du
produit original. Il fa ut donc faire attention à l’alimentation des enfa nts, en les amenant à
manger des produits naturels divers et variés.

Prolongement :
- activités sur les cinq sens. (p18-19)

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Animation « Secrets de parfums »

3/ Le loto des odeurs

Matériel :
- des touches5 ,
- des flacons contenant des huiles essentielles (naturelles, de
composition, de synthèse)6 ,
- affiche avec des dessins représentant quelques unes des odeurs du
coffret (pour les plus jeunes).

Mode opératoire :
- mettre l’affiche avec les dessins au tableau,
- choisir une huile essentielle à mettre sur plusieurs touches (odeur présente ou non sur
l’affiche),
- faire passer la touche à tout le monde et demander de retrouver l’odeur,

Résultats : de nombreuses erreurs sont faites au niveau des familles, c’est-à-dire que les fleurs
sont souvent confondues (par exemple, le muguet est confondu avec la rose), les agrumes
aussi (l’orange et le pamplemousse)…
On observe aussi la difficulté de reconnaître une huile essentielle « à l’aveugle » c’est-à-dire
sans proposition sous les yeux.
Lien avec le quotidien : Certains d’entre nous ont développé leur nez plus que d’autres, et
sont donc plus sensibles à certaines odeurs. Souvent ces odeurs nous rappellent notre enfance,
des ambiances particulières, des émotions, car la mémoire olfactive possède une très grande
longévité.
Les parfumeurs, dont certains sont surnommés des « nez », sont capables, pour les meilleurs
d’entre eux, de reconnaître entre 2000 et 4000 odeurs différentes. Pour arriver à ce résultat, ils
doivent s’entraîner à sentir des odeurs pour exercer leur mémoire olfactive.

Liens avec la salle :


- manipulation sur l’odorat : « sentir des ambiances » et « sentir des aliments ».
Prolongement :
- activités sur les cinq sens. (p18-19)

5
Tige en carton permettant d’appliquer quelques gouttes de parfums ou d’huiles
essentielles, pour tester les odeurs . On peut en trouver dans les parfumeries.
6
En vente sur internet à « Notes de provence », ou « Nature et découverte ».

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Animation « Secrets de parfums »

4/ La composition des parfums

A. La pyramide olfactive

La pyramide olfactive définit la structure du parfum. Elle décrit les notes que l’on sent au fur
et à mesure de l’évolution du parfum dans le temps. Cette odeur évolue au cours du temps car
certains éléments contenus dans les parfums sont plus ou moins volatils. Voici les différentes
notes d’un parfum :
- La note de tête. C’est celle que l’on sent en premier. Les éléments qui la composent
sont plutôt volatils et légers. Cette note reste de quelques minutes, après la
vaporisation du parfum, à une heure. Elle est intense mais éphémère dans le temps.
Les matières premières utilisées, pour cette note, sont essentiellement des notes
hespéridées (Citron, bergamote, orange…)
- La note de cœur. Elle fait le véritable cœur du parfum, son originalité. Elle vient
après la note de tête et peut rester entre 2 et 4 heures suivant la senteur. Elle est moins
intense que la note de tête mais dure un peu plus longtemps. Les matières utilisées
sont souvent les notes fleuries (le jasmin, le muguet, la violette, la rose…).
- La note de fond. C’est la note qui fait durer le parfum dans le temps, elle peut durer
de 24 heures à plusieurs jours. Ces notes de fond ne sont pas très intenses, mais très
tenaces. Les matières premières utilisées pour cette note sont les épicés (cannelle, clou
de girofle…), les boisés (santal, patchouli, vétiver…), les ambrés (vanille, ambre gris),
les « gourmandes » (chocolat, café…).

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Animation « Secrets de parfums »

B. La classification des parfums

On classe généralement les parfums en 7 grandes variétés. Ce classement, réalisé par familles
d’odeurs, a été mis en place en 1990 par la Société Française de la Parfumerie, mais il existe
d’autres classifications :
- Ambrés ou orientaux. C'est la catégorie des parfums ambrés et vanillés : autant de
notes capiteuses, sucrées, envoûtantes, très féminines. Exemple : « C’est la vie » de
Christian Lacroix.
- Boisés. Comme leur nom l' indique, ce sont des parfums basés sur des écorces ou sur
des racines odorantes : santal, vétiver, cèdre... On les retrouve dans de nombreux
parfums masculins. Exemple : « Vétiver » de Lanvin.
- Chyprés. D'après le nom du parfum « Chypre », inventé par François Coty, cette
famille a pour note de base la mousse de chêne, qui peut se marier à des fleurs.
Exemple : « Mystère » de Rochas.
- Cuirs. Ce sont des parfums aux senteurs évoquant les garçons baroudeurs, comme le
miel, le tabac, le bois brûlé ou bien sûr le cuir. Exemple : « Cuir de Russie » de
Chanel.
- Floraux. (tubéreuse, rose, jasmin...) Il s'agit là d'une famille très riche et propice aux
parfums sensuels. Exemple : « Air du temps » de Nina Ricci.
- Fougères. Assez masculines, ces notes s'inspirent de la lavande, du bois, des feuilles...
Exemple : « Monsieur Rochas » de Rochas.
- Hespéridés. Ce sont souvent des notes fraîches, évoquant les agrumes : citron,
bergamote, bigarade... Exemple : « Trophée » de Lancôme.

Mais depuis quelques années et les progrès apportés par les produits de synthèse, de nouvelles
familles apparaissent telles que celles des parfums dits « gourmands ». Le plus connu étant
« Angel » de Thierry Mugler avec une odeur dominante de chocolat.

C. La concentration d’un parfum

Une composition parfumée est un mélange de différentes huiles essentielles auxquelles on


ajoute une certaine quantité d’alcool et d’eau. Selon le niveau de concentration de ces 3
composants, le créateur définira l’appellation de sa composition.
- L’eau fraîche contient 1 à 3 % de concentré de parfum dilué dans de l’alcool (à 70°
ou 80°) et de l’eau.
- L’eau de Cologne contient 3 à 5 % de concentré de parfum dilué dans de l’alcool (à
70° ou 80°) et de l’eau.
- L’eau de toilette contient 5 à 10 % de concentré de parfum dilué dans de l’alcool (à
85°) et de l’eau.
- L’eau de parfum contient 10 à 15 % de concentré de parfum dilué dans de l’alcool (à
90°) et de l’eau.
- Le parfum ou l’extrait de parfum contient la plus grande quantité de concentré,
entre 15 et 30 %. Cela varie selon les créateurs.

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Animation « Secrets de parfums »

5/ Quelques techniques d’extraction des h uiles


ess enti elles
A. La distillation

Les matières premières contiennent des huiles essentielles enfermées


dans la fleur, les feuilles, la racine, les résines… Pour récupérer ces
huiles essentielles, on utilise différentes techniques d’extractions.
Ici, on utilise un alambic pour faire la distillation d’un produit naturel
(fleurs de badiane ou de lavande) dans de l’eau. On appelle également
ce procédé l’hydrodistillation7 .
Mécanisme de la distillation :

Matériel :
- un alambic,
- de l’alcool à brûler et des allumettes,
- un mortier,
- un végétal (badiane, lavande…),
- de l’eau.

Mode opératoire :
- prendre le végétal et le broyer dans le mortier,
- verser ce végétal dans la cuve de l’alambic et ajouter de
l’eau,
- fermer le montage,
- allumer le brûleur et le mettre sous la cuve,
- porter le mélange à ébullition,
- verser de l’eau froide en permanence sur le serpentin pour le refroidir,
- récupérer le liquide à la sortie du serpentin.

Résultats : en portant à ébullition l’eau et les fleurs, de la vapeur d’eau se forme. Cette vapeur
d’eau emporte l’huile essentielle du végétal dans le dôme puis dans le col de cygne. La vapeur
arrive alors dans le serpentin et se condense sous l’effet du froid apporté par l’eau. On
récupère un liquide qui contient deux phases. Des gouttelettes se forment en surface au-dessus
d’un autre liquide : ce sont les gouttes d’huile essentielle du végétal sur de l’eau. Cette huile
possède l’odeur caractéristique du végétal.

Lien avec le quotidien : les huiles essentielles sont utilisées pour fabriquer les parfums, mais
aussi pour diffuser des odeurs dans les maisons, pour faire des bâtons d’encens…
Dans une distillation, il faut beaucoup de matières premières pour fabriquer de l’huile
essentielle. Pour obtenir un kilo d’essence pure, il faut distiller : entre 4000 kg et 10 000 kg de
pétales de roses, 1 000 kg de fleurs d’oranger, 600 kg de géranium, 175 kg de lavande. Enfin
pour obtenir une essence de qualité, il faut faire très attention à la conservation du végétal.
Ainsi à partir du moment où le végétal est cueilli, il subit une attention particulière (aération,
transport…) afin d’obtenir la meilleure essence.

7
Procédé d’entrainement à la vapeur d’eau de matières premières odorantes
pour obtenir une huile essentielle.

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Animation « Secrets de parfums »

B. L’enfleurage à froid

Cette technique permet de traiter les fleurs qui ne supportent pas la chaleur, le
jasmin par exemple.
Le principe repose sur le fait que la graisse retient et absorbe les odeurs. On
dépose délicatement des fleurs sur la surface d’une plaque pleine de graisse. On
laisse la graisse absorber leur essence pendant plusieurs mois. Ensuite, on
récupère cette graisse pour la mélanger à de l’alcool, ainsi les molécules
odorantes se dissolvent. Il reste alors à éliminer l’alcool, grâce à une distillation. On obtient
alors ce qu’on appelle l’absolue 8 . On utilise beaucoup moins cette technique aujourd’hui car
elle est trop coûteuse, l’extraction par solvant volatil9 la remplace.

C. L’expression

C’est une méthode qui est très simple et qui n’est utilisable que pour les agrumes. Elle permet,
par simple pression du zeste10 , d’extraire son essence. Pour faciliter le travail, aujourd’hui on
utilise des centrifugeuses.

D. Le head space

Cette technique, très récente, est utilisée pour des plantes que l’on ne
connaît pas ou pour des plantes dont on n’arrive pas à extraire l’essence.
Elle consiste à installer une cloche de verre au-dessus de la fleur et à y
injecter un gaz neutre. Ce gaz va capturer les molécules odorantes. Une
analyse en laboratoire sera ensuite nécessaire pour dresser la carte
d’identité moléculaire du parfum de cette plante afin de le reconstituer
chimiquement.

Prolongement :
- activités sur la création d’un parfum et la distillation. (p20)

8
Les essences absolues sont obtenues à partir de concrètes ou de résinoïdes. Pour éliminer les cires, on dilue la
concrète dans de l'alcool puis on glace le mélange pour séparer les cires des huiles essentielles. Ces dernières
sont ensuite concentrées par distillation sous pression réduite afin d'éliminer l'alcool.
9
L’extraction par solvant volatil consiste à séparer les constituants d’un mélange à l’aide d’un solvant volatil qui
ne se mélange pas avec l’eau. Le solvant se charge des molécules à extraire grâce à sa forte affinité avec elles.
On sépare ensuite le solvant et l’eau dans une ampoule à décanter. On élimine ensuite le solvant par distillation.
10
Écorce des fruits de la famille des agrumes, contenant l’essence du fruit.

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Animation « Secrets de parfums »

6/ Matières premières et ex emple de parfums


La diversité des huiles essentielles provient des différentes matières premières utilisées pour
leur fabrication.

A. Les matières premières végétales

Les huiles essentielles végétales sont très nombreuses et font souvent l’âme d’un parfum.
Leurs origines sont très diversifiées et dépendent de la partie de la fleur ou de l’organe, à
partir duquel elles sont extraites.

- La fleur : les plus connues sont la rose, le jasmin, la


lavande, ou encore l’ylang- ylang qui est une fleur de
l’océan indien.

- Le fruit : on trouve ici surtout les agrumes comme


l’orange, la limette ou la bergamote. Des fruits sont
également issus de la synthèse, comme la vanille, ce qui
diminue considérablement le prix de l’essence.

- L’écorce ou le bois : il y a la cannelle, le bois de santal


(principalement en Inde, où son exportation est très
réglementée), le bois de cèdre ou encore le bois de rose.

- La résine : elle est utilisée dans les parfums et dans


l’encens également. On trouve la résine de benjoin, de
myrrhe et d’encens.

- Les feuilles : on connaît surtout celles du patchouli,


de la verveine ou de l’eucalyptus.

- Les racines : par exemple, celles du gingembre ou du


vétiver se trouve nt dans les zones tropicales, et peuvent
servir contre les mites (car elles contiennent
un insecticide naturel : le terpène).

- Les graines : la cardamome (utilisée dans le pain


d’épices), la coriandre ou la fève tonka sont très
connues.

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Animation « Secrets de parfums »

B. Les matières premières animales

Il existe quatre huiles essentielles d’origines animales, utilisées depuis longtemps dans la
confection des parfums, en note de fond. Ces espèces animales sont protégées pour la plupart
et leurs essences sont soumises à de très fortes règlementations, ce qui diminue leur emploi.
Aujourd’hui, ces essences ne sont presque plus utilisées sous formes naturelles mais sont
remplacées par des composés issus de synthèses organiques.

- Le musc provient des glandes du chevrotin mâle,


moschidé que l’on trouve dans les montagnes de
l’Himalaya, de Chine et du Tibet.

- La civette est une huile essentielle qui porte le nom de


l’animal. Il ressemble à un petit chat, vit au sud-est de
l’Ethiopie et possède des glandes qui renferment une pâte
jaune à l’odeur très forte que l’on récupère par curetage.

- L’ambre gris provient de concrétions rejetées par les


cachalots sur les côtes péruviennes, portugaises et
indiennes. Cette concrétion, est sécrétée pour réparer les
blessures de l’intestin, puis rejetée naturellement dans
l’océan.

- Le castoréum est secrété par les glandes du castor pour


imperméabiliser son poil.

C. Les matières premières synthétiques

La chimie est arrivée dans la parfumerie au XIXème siècle. Les essences naturelles ont peu à
peu été remplacées par les essences synthétiques.
En effet, le prix de certaines essences est beaucoup trop cher, du fait de leur rareté ou du coup
de la main d’œuvre permettant leur extraction. Avec la chimie, la manipulation des matières
premières est simplifiée. En effet, très souvent, les produits naturels sont fragiles (les fleurs
notamment) et leur conservation est un problème délicat. Les produits utilisés en laboratoire
pour fabriquer des molécules synthétiques, ont, pour la plupart, un coût très peu élevé, et sont
fabriqués facilement en grande quantité.
Du fait de l’utilisation de plus en plus importante des matières premières d’origines
synthétiques, la chimie, indirectement, permet d’éviter la disparition de certaines espèces
animales et végétales.

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Animation « Secrets de parfums »

D. La création du parfum

Un parfum est créé dans un laboratoire par un « nez », c'est-à-dire un


individu qui possède des capacités olfactives extrêmement
développées, grâce à un travail très lourd de mémorisation. En effet, il
doit être capable de distinguer à l’aveugle des centaines d’essences
naturelles et artificielles. Le parfumeur, aujourd’hui encore, travaille
dans un laboratoire, dans lequel sont conservés de petits flacons
renfermant les fragrances les plus diverses. Sur la photo ci-contre,
nous voyons un orgue à parfums qui permet de ranger les différentes
matières premières odorantes. Pour fabriquer un parfum, les senteurs
doivent être mélangées harmonieusement, comme le seraient des notes de
musique.
Au départ, l’inspiration du parfumeur provient d’un voyage, de paysages ou d’ambiances
retrouvées sur un marché ou dans un jardin. Le but du parfumeur est de crée une émotion à
travers un parfum. C’est pour cela qu’il est difficile de décrire une odeur, un parfum, par des
mots.
L’expérience du parfumeur-créateur lui permet d'imaginer quel genre de combinaison subtile
donnera la rose, le muguet et la fleur d'oranger. Ceci ne signifie pas que la création d'un
parfum est un processus rapide, car il faut plus d’un an et des centaines d’essais avant de
composer un parfum.

E. Description de certains parfums

Voici quelques exemples de compositions de parfums célèbres. On y trouve les principales


huiles essentielles utilisées, mais les compositions exactes ainsi que les dosages restent
secrets.

Composition de « Chanel n°5 » :


- Notes de tête : aldéhydes, bergamote, citron, neroli…
- Notes de cœur : jasmin, rose, muguet, iris…
- Notes de fond : vétiver, santal, vanille, ambre…

Composition de « Shalimar » de Guerlain :


- Notes de tête : citron, bergamote…
- Notes de cœur : jasmin, fève de tonka, vanille…
- Notes de fond : encens, iris, civette, musc…

Liens avec la salle :


- matières premières exposées sur la paillasse d’animation.

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Animation « Secrets de parfums »

Fiches activités

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Animation « Secrets de parfums »

Les cinq sens

Activité 1 : le goût (primaire)


Matériel :
- pailles,
- un verre d’eau avec du jus de citron, un avec du sel, un avec du sucre en poudre
(plusieurs cuillères à café), un avec du chocolat noir fortement concentré en cacao.
Mode opératoire :
- goûter chacun des verres avec une paille, tout le monde participe,
- utiliser un adjectif pour qualifier le goût de chacun des contenus des verres (sans
évoquer les quatre saveurs auparavant).
Résultats : les quatre saveurs sont retrouvées : acide, sucré, salé, amer. Ensuite, on trouve des
produits supplémentaires, du quotidien, pour chacune des saveurs. On peut par exemple
classer toute une série de fruits et légumes dans un tableau avec les quatre saveurs.

Activité 2 : l’odorat (maternelle-primaire)


Matériel :
- une écharpe,
- des épices (cumin, curry, gingembre, cannelle…), du café, du chocolat, de la lavande,
de la vanille, dans des petits pots.
Mode opératoire :
- bander les yeux d’une personne,
- faire passer les différents pots sous le nez de cette personne,
- retrouver ce qu’ il y a dans les pots (écrire les réponses, pour que tout le monde puisse
faire l’expérience).
Résultats : même sur du matériel simple et des odeurs que l’on a l’habitude de sentir, il est
parfois difficile de retrouver le produit correspondant à l’odeur. En effet, chaque odeur est
associée à un produit que l’on voit et en l’absence de la vue, il nous est beaucoup plus difficile
de le retrouver.

Activité 3 : l’odorat et le goût (maternelle-primaire)


Matériel :
- une écharpe,
- verres remplis de fruits mixés, ou pressés (banane, orange, fraise, pomme, pêche…),
- pailles.
Mode opératoire :
- bander les yeux d’une personne,
- goûter chaque verre avec une paille, en se bouchant le nez,
- retrouver le fruit sans utiliser le nez, puis réessayer avec le nez (toujours écrire les
réponses, pour que tout le monde puisse faire l’expérience).
Résultats : on se rend compte qu’il est très difficile de retrouver les aliments sans utiliser le
nez. La langue ne permet de discerner que les quatre saveurs (sucré, salé, amer et acide). C’est
l’odorat qui compose la majeure partie du goût. On ressent la même chose lorsqu’on est
enrhumé et que l’on mange : on a l’impression d’avoir perdu le goût des aliments.

Autres activités et prolongements possibles :


- faire des gâteaux ou des yaourts avec des épices et des fruits naturels…

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Animation « Secrets de parfums »

Activité 4 : l’ouïe (maternelle-primaire)


Matériel :
- enregistrer différents sons (claquement de porte, bris de verre, bruit de pas, cris, chute
d'objet, bruit de vaisselle, bruit de serrure…),
- étiquettes avec le dessin de chaque son pour tous les élèves.
Mode opératoire :
- faire écouter les sons les uns après les autres,
- classer les étiquettes dans l’ordre de passage des sons.
Résultats : la reconnaissance des sons est plus facile quand on a le dessin représentant le son
sous les yeux. On se rend compte que la vue prédomine sur tous les autres sens.

Activité 5 : le toucher (maternelle-primaire)


Matériel :
- une écharpe,
- 6 sachets congélation en plastique avec dans chacun, un des ingrédients suivants : du
sable, de la terre, de la farine, du sucre en poudre, des graviers, des galets.
Mode opératoire :
- bander les yeux d’un ou de plusieur s élèves avec l’écharpe,
- mettre leurs mains dans les différents sacs,
- demander de caractériser chacun des matériaux (lisse, rugueux, friable, froid…),
- essayer de trouver ensuite ce qui se trouve dans les sachets.
Résultats : il est difficile de retrouver ce qu’il y a dans les sachets avec notre seul sens du
toucher. Il nous faut effectivement l’aide de notre vue et parfois de notre odorat pour
retrouver ces matériaux. Le toucher est un des sens les plus importants pour notre survie
puisqu’ il est un signal d’alarme naturel dans notre environnement (chaud, froid…).

Activité 6 : la vue (primaire)


Matériel :
- une pièce d’un euro,
- une casserole,
- de la pâte à modeler.
Mode opératoire :
- coller la pièce au fond de la casserole avec un peu de pâte à modeler,
- mettre la casserole sur une table, une personne assise à côté de cette table,
- éloigner la casserole de cette personne jusqu’au moment où elle ne voit plus la pièce,
puis la laisser,
- une autre personne remplit alors la casserole d’eau tout doucement.
Résultat : la personne assise à côté de la table voit la pièce réapparaître, sans que, ni la pièce,
ni la table, ni la personne elle- même n’aient bougé. Les rayons lumineux sont cassés ou
réfractés quand ils passent de l’eau à l’air. L’onde lumineuse est déviée lorsqu’elle change de
milieu, c’est le phénomène de réfraction. C’est pourquoi, dans cette expérience, l’image de la
pièce apparaît à un autre endroit.

Autres activités et prolongements possibles :


- reconnaître des sons ou des instruments,
- fabriquer un disque de Newton (disque avec les couleurs de l’arc-en-ciel…

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Animation « Secrets de parfums »

La fabrication de parfums
Activité 1 : distillation simple (primaire-collège)
Matériel :
- une casserole remplie d’eau,
- une plaque chauffante,
- de la badiane ou de la lavande par exemple
(distillation les plus efficaces),
- une plaque de verre,
- un mortier,
- un verre (ou plat suivant la taille de la
plaque).
Mode opératoire :
- broyer les fleurs dans le mortier,
- les mettre dans la casserole d’eau, puis la porter à ébullition,
- récupérer les gouttes qui tombent de la plaque de verre dans un verre.
Résultats : le liquide récupéré dans le verre possède la même odeur que la fleur parce qu’il
contient de l’eau et un peu d’huile essentielle (contenant les molécules odorantes) de celle-ci.

Activité 2 : fabriquer un parfum (primaire-collège)


Matériel :
- de l’alcool à 90°C,
- du citron,
- de la menthe,
- de la cannelle,
- un pot de confiture.
Mode opératoire :
- nettoyer les feuilles et les fruits,
- mettre tous les ingrédients dans le pot de confiture avec l’alcool à 90°C,
- laisser macérer pendant trois semaines.
Résultats : l’alcool dissout les huiles essentielles des fruits et des végétaux. Lorsque l’on met
ce mélange sur un vêtement, l’alcool s’évapore au contact du tissu ne laissant plus que les
essences du parfum.
Activité 3 : fabriquer un parfum avec des huiles essentielles (primaire-collège)
Matériel :
- coffret d’huiles essentielles 11 ,
- un tube à essai ou un autre petit récipient,
- tableau indiquant les huiles essentielles utilisées dans le parfum créé.
Mode opératoire :
- mélanger des gouttes d’huiles essentielles, d’origines différentes, dans un
tube à essai,
- remplir le tableau pour pouvoir refaire son parfum.
Résultats : il est très difficile d’arriver à un bon résultat. En effet pour réaliser un
nouveau parfum il faut souvent plus d’un an pour un parfumeur et de nombreux essais afin de
trouver le bon dosage. Il faut donc éviter de mélanger trop de matières premières.
Autres activités et prolongements possibles :
- faire un jardin avec différentes fleurs odorantes, extraire leurs huiles essentielles…

11
En vente sur internet à « Notes de provence », ou « Nature et découverte ».

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Animation « Secrets de parfums »

Bibliographie
Ouvrages :

- BARILLÉ Élisabeth et LAROZE Catherine, Le livre du parfum, Éditions Flammarion,


novembre 1998.

- BERGER Claude et Danielle, Tous les parfums du monde, Milan, octobre 1995.

- COMITÉ FRANÇAIS DU PARFUM, Parfum l’expo, 2001.

- COMITÉ FRANÇAIS DU PARFUM, Classification des parfums et terminologie,


décembre 1998.

- ROBERT Guy, Les sens du parfum, Éditions OEM, septembre 2000.

Sites internet :

http://www.chaalis.fr/les1.htm

http://www.museesdegrasse.com/mip/fla/mip_accueil_html.shtml

http://www.fragonard.com/@fr/3/5/16/article.asp

http://www.galimard.com

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Le présent document a été réalisé par l'équipe de
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