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Rainer-Maria Rilke
C'est bien avec le poing qu'on récite le jour Sous les crocs du soir
quand les désirs sont à plaindre les ventres amoureux
En montant le volume du corps profanent
les prix grimpent le corps dépecé du silence
et la folie est à son plus bas ils palpent l'attente
Des formes terroristes devancent la mémoire jusqu'aux heures affolantes
Est-ce bien utile d'inventer de nouveaux visages du respir
alors que les fenêtres ne sont plus étanches
Au verso de la brutalité derrière le tableau
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il n'y a que de la poussière les battements de la forme
et de l'intimité taire l'inconnu
inventée pour l'anatomie branlante cet échappé de la main
C'est défoncé et plein d'impasses
et ça chemine vers l'obsession la nuit ça meurt toujours
à l'opposé d'un écho
Les muscles se profilent au tangage des mots quand le coeur s'enfonce dans l'absence
que la main refuse sous les orages de silences
Ces moments de flottement entre les paumes et le tue-mouches
soulèvent des enjeux
que les lèvres ne savent pas dissimuler le temps se rupture
La journée en toute maladresse brûle et le corps vole en éclats
d'une stimulation affectueuse de l'oeil sa respiration sous les arbres
dessine des zones de haute précision comme un objet sans repos
Alerte devenu végétal
l'heure sonne la stratégie
quand toutes les paniques ont été regroupées assises sur le monde
La ferveur est inévitable les amours lentes
La langue et ses maléfices organisent greffées à nos tempes
des aller-retour d'exil s'éloignent comme des vierges ensemencées
et même des rapprochements à ciel ouvert vers le chaud mélange du ciel
entre l'extase
La violence se fait discrète et son reflet
douce comme un bruissement d'horloge
et la réponse est là condamnées
rouge elles s'offrent jusqu'aux larmes
le soleil se lève encore des cinémas
l'oeil cousu à la mémoire
du voyageur puis vint le délire
qui apprend à mourir puis la mort
en cours de route restituée
digne de la peur une dernière fois dans l'haleine
avant le lait comme un tout rassemblé
après les sueurs
et sa descente au fond des sens promise au désert
comme une digestion la vie génitale
lorsque la bouche à plein régime s'écrie commande des toasts
Attendez-moi et du café
se noie dans toutes les directions
ce grand stress fut oublié en laissant tomber ses fruits
sur la batture
quand un bateau lent passa mais au pied du lit
aux pieds des enfants il y a des novembres
trop grands abandonnés à la pluie
trop chers l'alchimie d'une chanson
leurs samedis trop fréquentés bleu-or
en attendant le dimanche et la porte de la mémoire
dans la ville toujours fermée
avec ses secrets qui penchent quand c'est nécessaire
tantôt à droite
tantôt à gauche cet effeuillage discret de l'automne
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et le temps qui occupe le temps s'achèvera
quand on n'y est pas dès que la paume
aura tué le frisson
à grands coups de flots sur la peau ornementale des filles
la sève des marées qui grignotent la passion
embrassa le silence dans l'instantané des amants
de ces hommes impunis soûls
et leurs femmes ont craché leurs visages leurs hanches
dans les sables que dévorent gravées dans le calcaire
les vaisseaux endormis aux mille glissements de coeur
éclatés dans l'oeuf
elles ouvrent au large
leurs hanches le corps baisé
où le coulis fécond en saumure poétique
engrosse leurs rêves se fane vite et ras
infiniment dans le remous des défroques
dans le goudron et du lancer léger
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on éteignit les lumières en quadrimoteur
de la rue sur les ailes du langage
jonchée de foules elle flotte
sous le manteau d'un ange gris sur la masse totale du poème
radoteux étriquée
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devant les hommes et les femmes le songe
des morts à plaindre songe
d'avoir vécu il rafle le sommeil
en l'espace d'une poussière et tout recommence
sans rincer l'histoire
à l'eau de Javel de mémoire distraite
pluvieuse comme un souvenir on redessine le corps
d'écriture qu'on range dans l'armoire
sous une pile de secrets
quand ce blues est incertain rapiécés
j'implore les vierges de la modernité que le temps renifle
les icônes de la rue en l'absence du poids des lettres
les fonctionnaires et les fous et des mots cachés
et je consacre mes jours
à dormir dans la poubelle du coeur il ne reste plus qu'à disparaître
à l'envers dans les noirceurs
et les idées
parfois dans la chair puis à éteindre ce poème
il y a des coups de semonce dans le cendrier
du nucléaire qui pouffe de rire
et cette bagatelle qu'on appelle
tendresse
extra-légère "king size".
EFFLEUREMENT INCIDENCES
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jusqu'au moment cette vague s'abandonne
où une petite chose tranquille aux gémissements des sources
revint de vacances mystère de la pluie
avec le ciel dans sa valise et des vents millénaires
et des gants pour ramasser
les sortilèges enchaîné
répandus dans les nervures de l'automne au chant usé
juste avant l'hiver des cris mâles
le temps s'agenouille
au théâtre de l'espèce criblé de souvenirs
l'obstinée explore les désirs qu'un printemps fébrile
jusqu'au ras des brûlures étale
sur les draps livrés au désir
ces espaces nus
abandonnés à l'écriture saisir l'idole au bout de l'onde
recomposent la préhistoire en faire jaillir l'écume
à la recherche du mouvement de mes promenades solitaires
cette force chaude suppliant la rigidité des rocs
d'un sourire inachevé jusqu'au calme définitif
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et d'une tête croche la couleur de l'hiver
c'est comme frôler un voyage expire
lorsque la bouche largue ses amarres esquisse transparente
sur une vieille peau et blessure d'or
alors
sonne l'heure de la débâcle
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End of the Project Gutenberg Etext of Anatomie du mouvement, poésie by Huguette Bertrand