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 elle fait flop «À la volée» Make february summer

Derrière la vitre et le paillasson Lumière

Mystère ouvert d'un tout rayé Voici le mot qui a été trouvé ce midi : flop, puisque
Bien rangé à la fil humaine Lucas a la rougeole, 8 jours sans sortir, non onze,
Elle dit lumière ou les 3 lettres qui font la disparition il n'y
Tu lui passes le sel avait plus de lumière, rouge, avant, on disait noir,
Cette fois ci mais puisque Lucas a la rougeole, au fil du flop,
C'est vrai on broie le noir dans ce petit, petit enfant, je
Errer, cheminer puisqu'il ne faut pas les séparer sais pourtant quoi dire, ou accoucher, on couche,
Après, vient l'heure du déjeuner nous coucherons, mais où est donc l'intimité, elle
Un homme à poil est née sans sortir, va sortir, elle sort, ou terre de
C'est un homme sans poil silence, elle avance, maladroitement, avance un
Jubiler devient obligatoire nom, le coeur en chance, et puis des noms qui
Cette fois ci ont des voix, ô mon garçon, tu es surprise, ton
C'est vrai premier mot, les deux premiers, juste une lettre
Tu rougis multipliée : R ; et sur le toit, deux chiens assis, font
Elle est Rouge trois, chantent et chantent nostalgie,
Cette année de bouche en bouche, et seulement, de
6 Cette année bouche en bouche, il est midi, mais à la fin : flop... 7
C'est vrai Je m'appelle René.
Elle fait flop à la volée
Quarti d artist Noir
Dupré
 « À la volée »
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fil Invité en Résidence d’octobre 2007 à juin 2008 par le Centre
petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit
fil fil filonze
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en fil fil filonze
bouche fil fil onze
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de bouche fil fil onze
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bouche fil fil d’Art Saint-Germain et le Centre Culturel Léo Lagrange
ti on d i s pa ri t i o n d i sp arit ion d isp arit ion dis -
petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit
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petit petit petit petit petit
de bouche en bouche de bouche en bouche de bouche en bouche petit petit petit à Amiens, le collectif d’artistes Elidée, accompagné de
pa ri ti on d i sp a ri t i o n d isp arit ion disparition
petitfilpetit
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plasticiens invités, a proposé tout au long de l’année « À
fil fil fil fil fil fil fil filpetit petit
fil fil filpetit petit
fil fil filpetit petit petit
fil fil fil fil filpetit
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fil filpetit filonze
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fil la volée », 5 expositions qui ont permis au public de se
onze filonze onze filonze onze onze fil onze filonze onze filonze onze onze filonze
de bouche en bouche de bouche en bouche de bouche en bouche-
ti on
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petit
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fil confronter à l’art contemporain sous toutes ses formes,
petit
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fil onze bouche fil fil en
fil disparition filbouche
petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit petit
onze filonze filonze fil onze onze
fil filonze
fil fil
dessin, installation, photographie, gravure, peinture,
volume, performance.

« À la volée » : les artistes d’Elidée ont lancé sur la table

quelques mots qui leur plaisaient, vite rattrapés par Dupré
et Amké June pour rédiger chacun un texte, « Make february
summer » et « Elle fait flop « à la volée » ». Cinq mots en
ont été extraits, prétextes aux expositions suivantes :

Fil
Onze
De bouche en bouche
Petit
Disparition
8 9
« À la volée », c’est aussi une Table ronde coordonnée par
Mohamed Rachdi intitulée « De bouche en bouche ».

Et pour clore sa résidence, « À la volée » propose un temps

fort consacré aux « Livres d’artistes, éditions d’art » qui
réunit 22 participants.
 fil fil fil fil fil fil fil fil fil
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Exposition du 1 octobre au 9 novembre 2007
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Agnès Gomez
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Hélène Naty
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Quarti d artist
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Julien Saglio
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Sylvie Gosselin
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10 11
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fil fi fil fil
l fil l
fil fil fil fi
fil fil il fil
fil fil fil l fil f
fil fil fil fil fil fil fil fil fil fil fil fil fil fi

Agnès Gomez Hélène Naty

Plasticienne Plasticienne

Le Blues du cyprès Quenouille...

2007 2008

12 13

D’après une chanson du bluesman Skip James, Façonné dans l’argile, pétrifié par la cuisson, le fil
Cypress grove Blues. a renoncé à sa flexibilité.
Variation sur un module simple, élément en vo- Moment de terre - fragment fossilisé - il s’ins-
lume de 2 mètres de haut environ. Multiplié onze crit dans le filage des quenouilles, l’enroulement
fois, ce module noir, violet, peut évoquer un bois d’une corde ou les bribes d’un tricot.
brûlé, une cyprière, ou une tombe au pied des cy- Fuseaux, quenouilles...Qu’ils appartiennent au
près. Le fil défie la loi de l’attraction terrestre et monde des Parques ou au domaine de la Belle au
enlève l’installation dans une lévitation poétique. Bois Dormant, ils nous rappellent la Destinée.

Agnès Gomez Hélène Naty

agnes.gomez@voila.fr helene.naty@orange.fr
agnes.gomez.free.fr 03 22 60 42 19
 l fil fi
l fil fil
Mais voici des terroristes nouvelle génération, des ficelle pend sous le corps du canard qui nous per-

fil fil fil

Nils Holgersson, survolant l’Europe à dos d’oies et met de « tirer la chasse » au canard et le canard
de canards sauvages pour répandre une nouvelle s’envole à tir d’ailes.

fil fil fil fil fil

« arme biologique »! Peur d’être fatalement at-
teint en plein front par la fiente d’un palmipède Par la grippe aviaire, qui nous est consommée,

Quarti d artist
malfaisant. Nils Holgersson, parce qu’il a voulu je reçois en cette date toute l’ivresse qui est vo-

fil fil fil fil fil fil fil fil fil f

jouer un vilain tour à un lutin bienfaiteur résidant
Aréaliste
dans sa ferme, est puni par ce dernier. Résultat,
le voilà devenu aussi petit que lui. Nils qui passait
Tirez la chasse au canard son temps à taquiner les animaux et à désobéir à
2008 ses parents, se retrouve pris à son propre piège.
En essayant d’échapper aux animaux de la basse-
lage. Quarti d artist n’est pas et ne sera jamais
du genre humain. Décaler l’ironie du second au
deuxième sans jamais faire vol arrière, voilà notre
grande bonté.
Si en tirant la chasse, il ne reste plus rien, c’est
que des lois, bien plus puissantes que nos artis-

il fi
cour qui saisissent l’opportunité qui s’offre à eux tes, écrasent la manière de penser et la manière

l f
de se venger, Nils se retrouve entraîné dans un d’arrivée.

il fil fil f
long et périlleux voyage aux côtés des oies sau- Non je n’ai pas peur des chasseurs ! Qu’ont-ils de

il fil
vages. La contre-attaque : les chasseurs transfor- plus que les oiseaux ? Un couteau suisse avec une

fil f
més en brigades anti-terroristes ! A vos marques, loupe sûrement !

il f
prêt ? Partez ! Qui les aura en premier, les chas- Moi, je n’ai peur de rien, je suis en or, croix de bois,

il fil f
seurs du NCIS ou du FBI ? croix de fer, si je mens je vais aux toilettes !...

il f
il f
Ce sont des milliers de fusils chargés, qui se Vous êtes vous déjà promené sur une plage ?

il fil
fil
fil dressent vers le ciel, prêts à tirer sur ces satanés Parfois des oiseaux sont dans le ciel.
volatiles malgré la supériorité aérienne de l’en- Parfois ils poussent un cri
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vahisseur, des hordes incontrôlables d’oiseaux Les poètes poétisent ces instants
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fil qui, régulièrement, migrent vers notre pays en Les artistes les regardent et pourtant
provenance des pays d’Afrique. Des nuées d’oies Ils font machin arrière
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sauvages qui volent, en toute clandestinité, des Et pense autrement
fil fil
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essaims d’étourneaux venus en ville pour picorer Ressentir la peur et vivre. Mais pourquoi vivre,
fil fil fil fil fi
l fil fil fil fil fil fil fil fil fil le pain de nos pigeons. pour vivre dans l’insécurité. Au gré du crépuscule,
Alors,… du noir et du je ne sais pas, nous avons peur de
TIRER LA CHASSE aux canards! souffrir, de mourir, de la mort des autres et de
Les oiseaux. Après avoir vu ce film, on ne regarde Si ce film a fait peur à une génération, voire deux, ELIMINE 99,9% des BACTERIES* son chien. Nous avons peur de rester seuls, de la
plus les oiseaux de la même façon : on a peur il ne fait plus peur. Autres temps autres peurs. A QUEL PRIX foule, d’être pauvre, d’être riche (moins souvent
d’eux. L’idée géniale de Hitchcock est de construi- Il est d’autant plus réussi qu’il n’explique pas «Un V s’est abattu sur la ville. quand même, étrange cette peur). Pour vivre heu-
re son film autour de la peur inspirée par une es- la soudaine agression des oiseaux : ce qui n’est - Des canards ! reux, vivons peureux…
pèce qui, à la base, n’en inspire aucune. Personne pas expliqué n’est pas résolu, donc les oiseaux - NON, des canards WC de Johnson !» Vivons cachées, seuls sur une branche.
n’a peur d’un moineau. Sauf après avoir vu la fa- peuvent ré-attaquer. Les voilà, ils ré-attaquent ! Cet oiseau d’eau palmé ne serait-il pas plus qu’un
meuse scène où une nuée de moineaux envahit Moins les moineaux et les corbeaux que les pou- simple oiseau plumé ? Microphage il est, c’est-à- Ps : Dans le cas où l’on aurait bien tout mis à tort
14 la salle de séjour par la cheminée et attaque les lets, les oies et les canards ! dire qu’il filtre l’eau grâce à son bec super balèze. sur le dos des canards sauvages et que le vec- 15
personnages. L’attaque inexplicable des habitants Mais pas seulement car CANARD WC, antibactérien teur d’expansion de la maladie s’avèrerait être le
de la petite ville de Bodega Bay par des oiseaux, Les canards. En 2008, nous crèverons sous le trou et anti-grippal, il : NETTOIE, DESINFECTE, DETARTRE « poulet migrateur », par les voies du commerce
de toutes espèces, est le sujet de ce thriller, un de la couche d’ozone, du réchauffement climati- et sent BON, sans effort. de volailles, Quart d artist a inventé la cocotte en
des grands classiques d’Alfred Hitchcock. Les ha- que, de la guerre nucléaire, du bug de l’an 2008, papier en petit granit.
bitants devront essuyer les attaques d’oiseaux qui de l’anthrax, de la vache folle, du terrorisme, du *sur les parois de la cuvette
semblent décidés à en finir avec le genre humain. Tsunami, du cancer du nombril, des OGM, des
Les oiseaux semblent avoir pris possession du bactéries, des produits chimiques, du bluetooth, Tirez la chasse aux canards, c’est l’invention lou-
paysage. du wifi, du sms et de la grippe aviaire. La grippe foque de Quarti d artist pour éradiquer la peur du
aviaire existe, la peur de la grippe aviaire aussi. canard sauvage. C’est un canard WC de Johnson
N’était-il pas plus facile de succomber à la peur qui désinfecte. Ce célèbre bidon coudé (coudé
Quarti d artist ancestrale de la puissance, de la colère divine, du pour aller dans les coin-coin) est muni d’ailes
a4larevue.free.fr châtiment divin, de la main vengeresse de Dieu, et fixées à une ficelle, qui reliées à l’accroche, trouve
quartidartist@wanadoo.fr
même de l’enfer ? un équilibre d’ailes déployées au repos. Une autre
0619792697
 Julien Saglio Sylvie Gosselin
Plasticien Auteur-photographe

Angélique Machine Variation sur un fil

2007 2007

16 17

Angélique est un personnage qui ne répond que oui Après plusieurs performance Angélique avec des Cette technique consiste à faire apparaitre l’em-
à des hommes qui l’appellent. Le dispositif de la modèles, Angélique machine permet de jouer preinte, la trace d’un objet sur le papier photo
performance est constitué d’une petite annonce le personnage à partir d’une interface logiciel. grâce à la lumière. J’obtiens des formes figura-
publiée dans un journal gratuit : le soir Angélique Comme les modèles, cette machine répond in- tives ou abstraites, déformées, transparentes qui
souhaite qu’on lui dise des choses, et d’une voix qui variablement « oui ». La conversation, rythmée et sont visuellement fascinantes. Avec ce procédé
répond exclusivement oui au téléphone. Le public modulée suivant les impulsions sur le clavier est je transcende la réalité et détourne les objets de
écoute les conversations ainsi obtenues. dirigée de façon quasi musicale à partir de quel- leur fonction initiale.
ques centaines de samples vidéo. il fil fil fil fil fil fil fil fil fil
il fil f fil fi
l fil f l fil
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Julien Saglio Sylvie Gosselin

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juliensaglio@free.fr l fi
l fi gosselin.sylvie@voila.fr
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juliensaglio.free.fr fil 03 22 43 10 18
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 Onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze Exposition du 12 novembre 2007 au 4 janvier 2008
onze onze onze onze
onze onze onze onze

Hélène Alexandre
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze Christine Bover
onze onze onze onze

Marie-Claude Quignon
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze Pascal Montagnan
onze onze onze onze
onze onze onze onze
Sylvie Gosselin

18 19
 Hélène Alexandre Christine Bover
Plasticienne Plasticienne

Histoire de onze... Le cœur en chance

2007 2007

20 21

A ouvrir, 11 petites boîtes en fer ( de cigares) pour cha-

que mois de l’année 2007 , du 11 janvier au 11 novem-
bre, un calendrier à remonter le temps. Chaque boîte
contient un souvenir photographié , lié au chiffre 11 et
au voyage. Un bonheur ordinaire.
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
Hélène Alexandre onze onze onze onze Christine Bover
helene.alexandre2@wanadoo.fr onze onze onze onze christine.bover@club-internet.fr
onze onze onze onze
03 22 88 81 64 / 06 10 96 61 36 onze onze onze onze
03 22 91 33 19 \ 06 89 85 89 56
onze onze onze onze
onze onze onze onze
 Marie-Claude Quignon
Plasticienne

En attendant la Onzième Heure

2004

22 23

Vidéo réalisée à partir des cartes postales en- et le Chœur d’enfants Gargantua, direction Béa-
voyées par un soldat à sa famille de Rainneville trice Warcollier, texte de Raphaël Villatte. Avec le
(80) pour En attendant la onzième heure créé soutien de la DRAC Picardie, le Conseil régional de
pour La Nuit des Musées à Saint Riquier et pré- Picardie, le Conseil Géneral de la Somme, le
senté à l’Historial de la Grande Guerre à Péronne FASILD et Amiens Métropole / le Diapason.
en 2006 avec une musique de Clovis Labarrière
interprétée par l’Octuor de violoncelles de Beauvais
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
Marie-Claude Quignon onze onze onze onze
marie-claude.quignon@wanadoo.fr onze onze onze onze
http://marie-claude-quignon.ultra-book.com/users/marie-claude-quignon onze onze onze onze
onze onze onze onze
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 onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze
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onze onze onze onze
onze onze onze onze
onze onze onze onze

Pascal Montagnan Sylvie Gosselin

Auteur-photographe Auteur-photographe

Galets imaginaires Expérience du temps

1989 2003 ( en cours)

24 25

Galets imaginaires est issu de la série Fragments
de vie : essai photographique intime commencé
voici une quinzaine d’années comme une médi-
tation sur le caractère transitoire du décor de nos
vies et l’âme des choses. Comprendre ce qu’est
l’irréalité au-delà de la pure littéralité de ces té-
moins d’un fragment de nos vies : messagers si-
lencieux empreints d’émotions liées au souvenir,
Pascal Montagnan
pascal.montagnan@wanadoo.fr
05 65 40 72 08 / 06 15 60 73 10
oubliés dans leur singularité d’existence présente
ou passée et que plus personne ne sait voir ;
voués à disparaître à notre grand regret d’autant
qu’ils nous sont proches…
Dans ses déclinaisons sensibles et poétiques de la
trace du temps, c’est ce rapport au monde qui le
définit comme photographe de sa vie.
Sylvie Gosselin
gosselin.sylvie@voila.fr
03 22 43 10 18
Le rapport de l’être humain au temps me passion-
ne. Le temps est un grand mystère dont nous fai-
sons l’expérience à chaque seconde de notre vie.
Photographier mes enfants me semble bien défi-
nir ces notions liées au temps qui passe, l’instant,
l’émotion, la nostalgie, la rêverie. Ainsi, on peut
sentir ce qui change, leur humeur, leur complicité,
leur attitude face à l’objectif à un moment T qui
ne seront jamais les mêmes. C’est un rendez-vous
régulier, un travail sur l’enfance, la mémoire.
 de bouche en bouche
en bouche de bouche en bouche de bouche en bouche
de bouche en bouche
e bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
ouche en bouche de bouche en bouche
bouche en bouche
ouche
e en bouchede bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouche
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he en bouche de bouche
deen bouche
bouche en bouche
che de bouche
de bouche en bouche
en bouche
en bouche de bouche en bouche
de bouche en bouche
en bouche de bouche en bouchede bouche en bouche
ouche ende bouche de bouche en bouche
bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouche
e bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche

De bouche en bouche
Exposition du 7 janvier au 22 février 2008
de bouche en bouche

Claire Dignocourt
de bouche en bouche Mohamed Rachdi
de bouche en bouche
Christine Bover
etHélène Alexandre
Marie-Claude Quignon
de bouche en bouche
de bouche en bouche Delphine Bloc
Quarti d artist

de bouche en bouche

de bouche en bouche

de bouche en bouche

de bouche en bouche
de bouche en bouche

de bouche en bouche

26 27
de bouche en bouche

de bouche en bouche

de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouchede bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouchede
enbouche
bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouchede bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouchede bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouche de bouche en bouche de bouche en bouche
de bouche en bouchede bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouche de bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouchede bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en de bouche
bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche de bouche en bouche de bouche en bouche
 de bouche en bouche
de bouche en bouche
de en
de bouchedeenbouche
bouchebouche en bouche
bouche
de bouche en bouche

Mohamed Rachdi Claire Dignocourt

Plasticien Photographe

Histoires d’amours cousues-perchées Les Forêts Parallèles

2008 2007

28 29

Mohamed Rachdi Claire Dignocourt

06 77 86 30 78 clairedignocourt@hotmail.com
rachdi@wanadoo.fr
de bouche en bouche

30
Christine Bover
christine.bover@club-internet.fr
03 22 91 33 19 / 06 89 85 89 56
Hélène Alexandre
helene.alexandre2@wanadoo.fr
03 22 88 81 64 / 06 10 96 61 36
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
de bouche en bouche
Christine Bover
et Hélène Alexandre
Plasticiennes
Je m’appelle Renée
2007
31
Cette sculpture en papier mâché est une « échappée »
des toiles d’Hélène Alexandre rattrapée pour l’occasion
par Christine Bover. Elle est le fruit d’une rencontre plas-
tique pour cette exposition.Hélène Alexandre lui a donné
son assise, son enveloppe, une Betty Boop effarée,
hallucinée, désenchantée de son siècle.Christine Bover
est intervenue dans les cavités de papier, illuminées par
une guirlande de Noêl, pour une célébration païenne de
Renée, à la chevelure exubérante, une Méduse ?
Mais cette Méduse là, faute de pétrifier ceux qui la re-
gardent, va leur demander de se taire.
 Marie-Claude Quignon Delphine Bloc
Plasticienne Plasticienne

Toutes les femmes ont mal au ventre Bodas redondas de bocas

2004 2008
Installation vidéo + son 6’
Aide à la création 2004
Voix Valérie Béguin

32 33

Issu de la rencontre de femmes incarsérées. Trei-
ze femmes rassemblées dans une seule bouche.
II ne s’agit pas d’ un travail documentaire ou so-
cial sur la prison, mais d’enregistrer l’incidence de
cette situation sur le corps et la parole.
Marie-Claude Quignon
marie-claude.quignon@wanadoo.fr
http://marie-claude-quignon.ultra-book.com/users/marie-
claude-quignon/
de bouche en bouche
de bouche en bouche
Une toile blanche, sur laquelle des essais de jam-
bes peintes étaient restés sans suite, allait ser-
vir de fond après qu’un repentir adapté en eût
conservé une teinte « chair ».
Comment maintenant, transformer l’anonymat de
chacune de ces bouches « décorporées » en un nou-
veau message collectif, visuel et esthétique ???
de bouche en bouche Delphine Bloc
delphelen@yahoo.fr
03 22 60 42 19
J’ai essayé de les disposer en vrac. Trop vrac. Sur
les marges, en colonnes, en lignes, regroupées au
centre. Mes bouches restaient cousues. En forme
de bouche. Elles montraient les dents.
Et puis, presque sournoisement, elles se sont mi-
ses à tourner.
Du bouche à oreille sans oreille.
Comme une rumeur qui enfle en spirale du de-
dans au dehors.
Qui embrasse ou qui mord…
 de bouche en bouche

de bouche en bouch
de bouche en bouche
de bouche en bouch
de bouche en bo
de bouche en bouche
de bou

Quarti d artist
Aréaliste

Parle pas la bouche pleine

2008

n bouche

che

n bouche

ouche en bouche
he
ouche en bouche
e bouche en bouche
en bouche
de bouche en bouche

34 35

Quand on lui parle elle répond.

Ses paroles ne sont pas très compréhensibles
mais c’est normal pour une bouche suceuse.
Elle a participé à la table ronde le vendredi 11 jan-
vier à 18h coordonnée par Mohamed Rachdi, avec
Jean Lancri, Marie-Claude Quignon, Jean-Claude
Monnier et Philippe Zinetti.
La preuve sur http://A4larevue.free.fr (rubrique Quarti d artist,
Parle pas la bouche pleine-la vidéo)

Quarti d artist
a4larevue.free.fr
quartidartist@wanadoo.fr
0619792697
 petit
petit
petit

petit petit

petit

petit
petit petit

petit petit
petit

Petit
petit Exposition du 25 février au 18 avril 2008
petit
petit
petit
petit
Hélène Naty
tit Agnès Gomez
petit Valérie Loiseau
et Sausen Mustafova
petit petit
petit
petit
Mickaël Troivaux
Stéphanie Smalbeen
Julien Aubert

petit
petit
petit
petit

petit

petit petit petit

petit
36 petit 37

petit

petit
petit
petit
petit petit
petit

petit

petit

petit petit

petit petit

petit petit
petit
 petit

petit

Hélène Naty Agnès Gomez

petit petit
Plasticienne Plasticienne

Aiguilles de pin 1+1+1...(sirène)

2008 2008

petit

petit

petit

petit
petit

petit

38 39

On collecte toutes sortes de choses, des coquilla-

ges, des petits cailloux, des feuilles...pourquoi pas
des aiguilles de pin ?
Je n’en fais pas le ramassage, je les façonne. Avec
de la terre. Modeler; texturer; sécher; enfourner;
cuire; défourner. Et au fil du temps les accumuler
en petit tas, dans une boîte...puis une autre.
En écho, un travail de dessin - gaufrage sur papier
- fragilité de traces.

Hélène Naty Agnès Gomez petit

helene.naty@orange.fr agnes.gomez@voila.fr
03 22 60 42 19 agnes.gomez.free.fr
 Valérie Loiseau
et Sausen Mustafova
graveur et peintre petit petit

Petit à petit dans la pénombre

2008

petit

petit

petit

petit

petit
petit

40 41

Valérie Loiseau, graveur-sculpteur et Sausen
Mustafova, peintre, ont choisit de réaliser une
œuvre à quatre mains en plus d’une présentation
personnelle de leur travail sur la thématique de
« petit ».
Lors de leur visite des lieux en juillet 2007, l’es-
pace de l’escalier retient leurs attentions, la
grande vitre en brique de verre évoque les vitraux
une rôle prépondérant. Chacune avec sa spécifici-
té artistique, a réalisé une série de 30 petits carrés
d’images aux dimensions des briques de verres. De
cette accumulation, naît une grande composition Valérie Loiseau
où les carrés de l’une de l’autre vont se répondre 45 rue Clisson 75013 Paris
avec des effets de transparence et d’opacité. 01 53 79 27 35
www.loiseauval.fr
valerie. loiseau1@wanadoo.fr
Sausen Musatafova petit

contemporains aperçus quelques instants avant 3, rue de fontaine

80 140 Frettecuisse
dans la chapelle. De cette analogie naît l’envie de 03 22 23 34 90
construire une œuvre à deux où la lumière jouera sausen.m@orange.fr
perso.orange.fr/sausen.mustafova
 petit

petit

Mickaël Toivaux petit Stephanie Smalbeen

Photographe Plasticienne

Les mouches aussi, elles préfèrent la campagne Nature Morte

2006 2008

petit

petit

petit

petit

42 43

Nature Morte, réalisée en février 2008 avec le
photographe Mickaël Toivaux, m’a menée à cro-
cheter et nouer des cheveux pour former des
mouches épinglées, comme par l’entomologiste,
sur des calques restituant par impression laser
des gros plans photographiques de rubans « at-
trape-mouches ». C’est par la viscosité d’une colle
- glue que la mouche est séduite au point qu’elle
s’y laisse prendre, piégée, stoppée, comme Icare,
dans son vol agité. L’installation restitue l’incons-
tance et la fragilité du vol ou d’un parcours dans
le paysage, et comme dans un discret memento
mori elle évoque, au passage, une mélancolie de
la disparition.

Mickaël Troivaux
mickael3vo@yahoo.fr petit Stephanie Smalbeen
0619181278 stephanie.smalbeen@orange.fr
 petit
petit

Stephanie Smalbeen Julien Aubert

Plasticienne Plasticien

Mues et Noyaux petit

Sans titre
2007 2007

petit

petit

44 45

L’installation présentée pour la résidence de créa-
tion est un prolongement de la série Le Noyau
séché de l’avocat, elle se compose d’un foison-
nement de petites terres cuites noircies par en-
fumage et propose une version détaillée du pay-
sage. Paysage fragmenté, déconstruit, réduit au
presque rien : une forme oblongue « forme propre
à manifester un itinéraire », selon Barthes dans
« Le plastique » des Mythologies. Un noyau d’avo-
cat mais aussi un germe, une graine délivrant
bien plus qu’un cycle et un retour, un renouvelle-
ment possible et plus encore une trace d’un stade
transitoire ou d’un processus. Du paysage, il ne
reste qu’un noyau en devenir ; mi-figue, mi-raisin,
chrysalide ou papillon ; peut-être.

Stephanie Smalbeen Julien Aubert

stephanie.smalbeen@orange.fr waldes@hotmail.fr
spar i ti on

d isp arit ion

d isp arit ion

ri ti on d isp a rit io n

dis par ition

di s p a ri t i o n

dis par ition

d isp arit ion d isp a rit io n
d isp arit io n

Disparition
d isp arition

spar i ti on d isp a rit io n

d isp a rit io n Exposition du 21 avril au 23 mai 2008
dis par ition

Vincent Mirguet
d i sp a ri t i o n dis par ition

Christine Bover
dis pa rit io n
d isp arit ion d isp a rit io n

Sylvie Gosselin
d isp arit ion
d isp ar ition dis par ition
Pascal Montagnan
d isp a rit io n
sp ar i t i on d isp a rit io n Claire Dignocourt
Delphine Bloc
dis par ition
d isp arit ion d isp a rit io n
d isp arit ion d isp a rit io n
dis par ition

d i sp a ri t i o n dis p a rit io n
d isp a rit io n
dis par ition

d isp ar ition dis par ition d isp a rit io n

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s par i t i o n d isp a rit io n 47
d isp arit ion

d isp a rit io n d isp a rit io n

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dis par ition

dis par ition

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d isp a rit io n
d ispar ition

is par i ti on
 dis par ition

ri ti on

Vincent Mirguet Christine Bover

Plasticien Plasticienne
d isp a rit io n

Ô son amour
2008
Disparition Voice
2008 2008

d isp a rit io n

d isp a rit io n

d isp a rit io n
photos : Jean Charles Caullery

48 49

Le travail de Vincent Mirguet se meut dans le do-
maine du graphisme, du design, et des arts plas-
tiques. Cette pluridisciplinarité réunie parfois sur
le même support, entend interroger et modifier le
statut conventionnel du peintre.
Vincent Mirguet se sert des techniques d’appro-
priation comme outil majeur afin d’aborder les
questions de société. Sa peinture, le plus souvent
Vincent Mirguet
Vincentmirguet@free.fr
vincentmirguet.com
0688849976
en grand format, réside entre la figuration, la Jeu de boîtes ouverte et close, du visible à l'invisi-
peinture abstraite et gestuelle. Les motifs sont ble, miroirs brouillésdiou
s panon,
r i t i ocadres
n transparents
empruntés à toutes sortes de revues ou encore pour le mystère du désir et de la perte.Ou sur les
aux images résidentes sur le net. Son travail plas- pas de Narcisse, à fleur d'eau de rose, (rouge), dé-
d isp a rit io n
tique est pour lui la résultante d’un problème per- clinée à tous les temps, baiser qui pique.
pétuel qui doit être constamment redéfini.
La rencontre avec Pierre Garnier le réconforte
avec des problématiques plastiques autrefois
abordées.
Il s’intéresse aujourd’hui a la poésie spatiale in-
venté par Pierre Garnier et notamment a son ca- Christine Bover
di sp a rit io n christine.bover@club-internet.fr
ractère plastique dans le contexte scénographi-
que contemporain. 03 22 91 33 19 \ 06 89 85 89 56
 Sylvie Gosselin Pascal Montagnan
Auteur-photographe Auteur-photographe

Lambeaux d’espaces et de matières HUMANOÏDE 1.death Abandon

2004-2008 2006 2007

50
Au XXe siècle ont surgi des industries florissantes.
Depuis une trentaine d’années, ces sites ferment,
se transformant en friches. J’ai ressenti le besoin
de fixer ce qui disparaît, de montrer une réalité
que l’on ne peut plus toucher.
Travail de mémoire des lieux de vestige, histoire
du reste. Un témoignage abstrait d’une prospérité
passée.
Sylvie Gosselin
gosselin.sylvie@voila.fr
03 22 43 10 18
Dans ces œuvres, ces lieux deviennent des es-
paces indéterminés, instables, vides. Eclectique,
riche de formes et de textures, leur paysage hy-
dride n’est ni tout à fait ruines, ni tout à fait na-
ture. Ces vestiges trouvent dans l’assimilation à la
terre et aux végétaux, une nouvelle existence.
Une poésie et une esthétique naissent de ces
arrangements entre ces avatars de la civilisation
industrielle et de la flore. Sites en destruction,
discontinuités de la matière minérale et végétale
où la pierre et le béton sculptent l’espace, où le
végétal brode l’éphémère et la fragilité.
HUMANOÏDE 1.death, tentative expérimentale ré-
cente visant à faire subir aux données de la ma-
tière inerte des transformations que nous sug-
gère notre conscience au monde ; matière encore
qui va devenir sans interposition de l’image néga-
tive prétexte à l’apparition d’une empreinte où se
dévoile la réalité tangible de la précieuse fragilité
de nos vies posant la question du comment vit-on
plutôt que du pourquoi meurt-on.
Pascal Montagnan
pascal.montagnan@wanadoo.fr
05 65 40 72 08 / 06 15 60 73 10
Abandon est issu de la série Fragments de vie :
essai photographique intime commencé voici une
quinzaine d’années comme une méditation sur
le caractère transitoire du décors de nos vies et
l’âme des choses. Comprendre ce qu’est l’irréalité
au-delà de la pure littéralité de ces témoins d’un
fragment de nos vies : messagers silencieux
empreints d’émotions liées au souvenir, oubliés
dans leur singularité d’existence présente ou
passée et que plus personne ne sait voir ; voués 51
à disparaître à notre grand regret d’autant qu’ils
nous sont proches…
Dans ses déclinaisons sensibles et poétiques de la
trace du temps, c’est ce rapport au monde qui le
définit comme photographe de sa vie.
 d isp a rit io n

Claire Dignocourt Delphine Bloc

Photographe Plasticienne

Les Routes Blanches Disparition des blabla

2008 2008

d i s p ar i ti o n

d isp a rit io n

d isp a rit io n

52 53

d isp a rit io n

di s pa r i t i o n
Delphine Bloc
Claire Dignocourt delphelen@yahoo.fr
clairedignocourt@hotmail.com 03 22 60 42 19
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Table ronde du vendredi 11 janvier à 18h
cordonnée par Mohamed Rachdi avec Jean Lancri,
Marie-Claude Quignon, Jean-Claude Monnier,
Philippe Zinetti et une surprise de Quarti d artist.

Mohamed Rachdi est invité par le collectif Elidée à coordonner et

54 modérer une table ronde pour alimenter l'exposition De bouche en 55
bouche. Pour nourrir notre réflexion sur ce thème qui nous tient à
cœur d'expériences de praticiens et de point de vue de théoriciens,
nous avons convié à intervenir autour de cette table, Jean Lancri,
Jean-Claude Monnier, Marie-Claude Quignon et Philippe Zinetti.
 Mohamed Rachdi
Ouverture dans le corps, la bouche est un organe à double fonc-
tion (émission et absorption) qui fascine toujours. La bouche tient
sa complexité et le mystère de son pouvoir de ce caractère ambiva-
lent. Orifice vorace capable de tout absorber, mais aussi source in-
tarissable du verbe, la bouche peut s'envisager comme une figure de
l'origine. Le baiser peut tuer comme il peut redonner vie. La bouche a
ce pouvoir ambigu qui évolue dans la tension entre désir et plaisir.
Or, sans pulsion désirante et sans plaisir, il n'y aurait tout simple-
ment pas d'art. La bouche peut donc incarner à merveille la méta-
phore de l'art dont la dynamique créatrice et la jouissance percep-
tive ne peuvent se déployer que dans l'éternel entrelacement d'Éros
et Thanatos. L'on comprend alors le pourquoi de la récurrence du
thème de la bouche dans l'art.
En effet, la bouche vit entre intériorité et extériorité, spiritualité et
sensualité, douceur et violence, séduction et voracité, don de soi et
incorporation de l'autre …
De bouche en bouche implique le lien, pointe le rapport de l'un
à l'autre. Transport d'une bouche à une autre, échange sensuel de
baisers, communication orale, mais aussi communication visuelle,
c'est-à-dire la capacité de la bouche à signifier sans articulation ver-
bale, sans formulation de mot, juste par l'expression anatomique
buccale… Tout cela dote d'une qualité exceptionnelle cet organe
sans lequel l'homme ne serait jamais homme, car c'est sa capacité à
parler, à articuler les mots, qui distingue l'homme de l'animal.
56 Mais qu'en est-il de la place de la bouche dans les arts plastiques et
visuels ? Certains veulent « cracher » leurs œuvres, d'autres « dé-
vorer » le monde par leur acte artistique, d'autres encore embrasser
littéralement l'art (pensons, par exemple, à cette récente affaire de
Rindy Sam, jeune artiste condamnée par le tribunal pour avoir posé
sa bouche et laissé la trace de son rouge à lèvres sur une peinture de
Cy Twombly exposée dans la Collection Lambert à Avignon. Mais
aussi pensons, en réaction à cet acte, à l'exposition « J'embrasse
pas » organisée par la même Collection Lambert)… Sans évoquer
tout ce qui se joue depuis toujours entre art et gastronomie, la bou-
che est toujours sollicitée par l'art et l'art par la bouche.
Marie-Claude Quignon
Toutes les femmes ont mal au ventre
I ssu de la rencontre de femmes incarsérées. Treize femmes rassem-
blées dans une seule bouche.
II ne s’agit pas d’ un travail documentaire ou social sur la prison, mais
d’enregistrer l’incidence de cette situation sur le corps et la parole.
Journal :
“Femmes”
A partir d’ avril 2000 je me rends régulièrement à la Maison d’Arrêt
d’Amiens, une quarantaine de femmes y sont détenues.J’ai obtenu
le statut de visiteuse bénévole.
29 avril,
Les familles attendent l’ouverture des parloirs.Un homme avec une
petite fille et un bébé qui perd sa chaussure attend pour récupérer
un sac en plastique qui passe aux rayons X; la petite demande où est
sa mère, il ne répond pas, une autre femme s’impatiente, le permis
de visite préparé à l’accueil est celui de son mari. ils viennent à tour
de rôle voir leur fils . Lorsque tout le monde a déposé son identité
et franchi le portique magnétique les portes s’ouvrent
Au quartier des femmes les murs sont colorés, 13 femmes me re-
joignent dans ce qu’on appelle la salle d’activité,. nous sommes au
3e étage. Par la fenêtre ouverte, on peut voir à travers le claustra de
béton, le sommet du mur d’enceinte avec ses tessons de bouteille
verts parasités par les mousses et les touffes d’herbe vertes, des ar-
bres derrière, ailleur. Quelques mètres plus bas, il y a deux rangées
de barbelés, un fil de fer en spirale avec des petites lames de rasoir. 57
.Elles se présentent :
il y a E, la maître-chien, elle possède un berger allemand, un rod-
veller, un pincher; son fiançé est en prison, juste à coté, elle veut
se marier ici, elle ne le verra qu’une heure pour les formalités, ils
s’écrivent tous les jours, le week-end elle a 14 pages.
Il y a C, elle est en préventive, a maigri de 14 kilos, pèse 54 kilos, elle
“ rendait service, avec ça elle pouvait s’acheter des fringues” .
 Il y a M 35 ans, une gitane manouche, elle est grand-mère, jogging,
voix grave, tatouage, elle parle fort, elle vient souvent ici, elle bla-
gue, elle n’a pas de visite, elle s’adresse à Nadia, lui reproche d’avoir
voulu se pendre.

Il y a N, petite, repliée, rasée, la gitane se moque d’elle elle ne ré-

pond pas.

Il y a C, la jambe dans le plâtre, elle revient du parloir en remettant

sa montre, on doit l’ôter pour les visites, la surveillante a passé son
doigt entre le plâtre et sa peau, avant son accident elle servait les
repas, une tâche rénumérée.

Il y a A, elle ne dit rien .

Elles parlent beaucoup de leurs enfants, du fils que la belle-mère ne

laisse pas venir au parloir, des deux enfants pas vus depuis sept mois
qui ont seulement écrit trois fois.On alpague la timide aux che-
veux rasés, elle a voulu se pendre. Elles veulent que je vienne tout
les semaines.Elles suivent les informations, elles ont la TV qu’elles
payent 120f par mois chacunne, elles ont vu la ministre “une pétasse
qui dit mais rien ne bouge “.

Je reviendrai régulièrement pendant deux ans.

58 59
 Jean-Claude Monnier
Parce qu’elle peut émettre ou absorber, séduire ou repousser, la
bouche est lieu et signe d’ambivalence. À son idée s’impose un jeu
d’images paradoxales. Cri de souffrance ou horreur cannibale s’en
viennent perturber le passage - De bouche en bouche - d’une lan-
gue qui va et se propage ; signe vivant de la culture orale et de ses
attributs, où la bouche est voix, musicalité et diction qui donnent
forme à la mémoire que la langue retient et la parole transmet.
Mais De bouche en bouche s’énonce aussi comme le lieu d’une ab-
sence  : celle de l'oreille. De bouche en bouche devient une suite
d’émetteurs ignorant tout récepteur. Comme si n’était à dire rien
que de l’inaudible ou de l’inavouable, entre bruissements secrets et
cris déchirant l'ouïe et ébranlant l'affect.
Ou s’agit-il seulement de donner à voir sous forme d’une image
forte, déconcertante, obscène ? Image où se projette, au devant de
l'imagé, l'intérieur du corps, ob-jet de l'être réifié. Dans l’image trau-
matique de l'informe, le son se perd, comme se perd l'identité du
sujet conscient. Le cri est la parole abrupte dont l’immanence nous
dit la matérialité du corps : par lui nous parle le corps du sujet, non
sa conscience.
Est-ce à dire que l'humain, quand sa représentation imagée se ré-
duit à la bouche, ne conserverait son humanité qu'à condition de
garder bouche close ? Ainsi ce paradoxe : l'humain - l'humanité de
l'humain - ne pourrait se dire qu'en renonçant à ce qui fait sa spéci-
ficité : l'organe de la phonation. De bouche en bouche serait l’image
60 symptômale de la communication contemporaine : le medium, le
support, suite ou succession de bouches où quelque chose se trans-
met, est en soi message au contenu a-signifiant.
À moins que De bouche en bouche n’exprime ce qui se transmet et
s’absorbe dans le partage commensal ? Rite sacrificiel, chrétien ou
dionysiaque, sur fond de cruauté plus ou moins avouée, où s’énonce
toujours l’interférence du dieu et de sa victime. Là où l’homologie
nous reconduit à l’identité, précédemment récusée dans la commu-
nication verbale.
Sans doute faudrait-il alors interroger le rapport de la communauté
au sacrifice, dont la forme limite, exemplaire, fut sans doute l’im-
possible communauté inavouable de Georges Bataille, et du groupe
Acéphale. Communauté dont la condition aurait été une vie com-
mune capable de se tenir à hauteur de la mort  : don, partage de
ma mort avec la mort d'autrui, partage en lequel Bataille situait la
condition de l'amitié. Destin dans un hors-de-soi, dans l’absence de
souveraineté en tant que souveraineté de son absence, absence de
parole en tant que parole sans partage, où se dit peut-être la com-
munication majeure, qui n'est ni dans la parole, ni dans le silence,
mais dans "l'exposition à la mort, (…) mort d'autrui dont même la
présence vivante et la plus proche est déjà l'insupportable absence,
celle que ne diminue le travail d'aucun deuil." (1)
Comment alors concilier le hors-de-soi, l’absence avec le principe
de l’échange ? Peut-être faut-il comprendre que l'échange, si échan-
ge il y a, sous condition de l'amitié, cet échange qui peut passer de
bouche en bouche, pour être dit ou crié, pour être goûté ou déchi-
queté, réside alors dans l'inconnu qui se découvre à nous-mêmes,
dans la rencontre de notre propre solitude qui ne peut s'éprouver
qu'à plusieurs.
1 – Maurice BLANCHOT, La communauté inavouable, p. 46.
61
 Jean Lancri
Comment taire
F ragments des Z'investigations Filozoofiques du Facteur Cheval
(alias Jean Lancri).
Mon intervention a consisté en la présentation d'un livre d'artiste,
un livre mien, qui met en scène un entretien : un mini colloque li-
mité à deux têtes qui s'abouchent de telle sorte que la parole y vole
littéralement « de bouche en bouche ».
Intitulé COMMENT TAIRE, mon livre comporte ce sous-titre :
Fragments des Z'investigations Filozoofiques du Facteur Cheval
(alias Jean Lancri). Par projections interposées, lors de la « table
ronde », nous l'avons donc d'abord parcouru page à page.
Le Cycle de Cheval à Vélo.
Qu'il me soit cependant loisible de commencer par introduire ce
que j'appelle Le Cycle de Cheval à Vélo ; car c'est à l'intérieur de ce
Cycle qu'il convient de ranger le volume de COMMENT TAIRE.
Depuis quelques dix ans, mes expositions ne montrent plus que des
fragments ; ceux-ci constituent les Fragments des Collections du
Facteur Cheval, lesquelles font partie du Cycle de Cheval à Vélo. La
plupart du temps, ce ne sont que tableaux où je m'essaye à mettre en
scène le légendaire Facteur Cheval ; soit des œuvres où ce Facteur
devient en quelque sorte mon invité : il y revient bien malgré lui
se remettre en selle (saupoudré d'un peu du sel, cela s'entend, de
Duchamp).
En ce Cycle, de quoi s'agit-il ? De lettres, avant tout. Sous couleurs
62 de tableaux, ce ne sont qu'épîtres et missives. Des lettres (et notam-
ment des lettres d'amour) qu'un porteur --notre Facteur-- s'en va
livrer, pédalant comme un beau diable sur sa bécane. Ce facteur-
là (dont le masque me colle désormais à la peau), ce facteur que
ma fantaisie se plaît à ressusciter, je me suis laissé aller à l'imaginer
faisant sa tournée à VELO le jour où je me suis avisé que V.E.L.O.
, mot français, n'était autre que l'anagramme de l'anglais L.O.V.E.
D'où la question (que pose chaque pli, que repose chaque tableau
et que ma communication, pour cette table ronde, s'est bornée à
réitérer): dans cette tournée de Cheval (alias Lancri ; alias en vérité
N'Importe Qui), dans cette mirobolante tournée du langage une
fois ce dernier lesté de son bagage de désir, qui chevauche qui ? Et
pourquoi ?
Est-ce Cheval qui pédale ou n'est-ce pas plutôt EROS, autrement
dit LOVE déguisé en VELO, qui effectue ici l'épuisante tournée du
Facteur ? Quel « facteur » retourne donc subrepticement V.E.L.O. en
L.O.V.E. et L.O.V.E. en V.E.L.O. ? A défaut d'y répondre, les Fragments
des Collections du Facteur Cheval s'efforcent de mettre ces questions
en éclats ; et dans leur éclat le plus vif. Or il n'en va guère autrement
pour ce qui est des Fragments des Z'investigations Filozoofiques.
Approximations de l'ouvrage: vingt-six pour une.
1) Sur la première de couverture du livre, ces mots, en très gros:
COMMENT. 2) Sur la quatrième de couverture, dans les mêmes
caractères : TAIRE. Ainsi le titre peut-il se lire COMMENT TAI-
RE, ou TAIRE COMMENT, selon que l'on décide d'entamer la
lecture par la première ou par la quatrième de couverture. 3) Ce
livre est composé par la superposition de feuilles de papier calque
transparentes, lesquelles sont liées, à l'exception d'une seule, celle
du milieu, qui demeure volante. 4) D'un papier différent (du Japon
infra mince), insérée juste au centre, cette feuille-là peut donc à
tout moment être retirée de l'ouvrage. 5) Sur chacune des feuilles
de papier calque, plus ou moins visible en raison de l'épaisseur du
livre (et d'une transparence qui augmente ou décline selon la façon
de feuilleter l'ouvrage), se répète, inscrite au bas de chaque page,
une seule phrase. 6) Il s'agit d'une citation ; c'est la proposition sept
du Tractatus Logico-Philosophicus de Ludwig Wittgenstein : « Ce
dont on ne peut parler, il faut le taire ». 7) Le livre se présente donc
telle une extension de cette proposition célèbre. Ou encore, au gré
de tout un chacun, tel un exercice de lecture (mené à très lente al- 63
lure) de cette phrase unique. 8) Celle-ci se donne en effet à lire ici
mot à mot (c'est-à-dire page après page), et même, pour le dernier
d'entre eux (le mot taire), lettre après lettre : t.a.i.r.e. 9) A cet usage,
chaque page met en gras le mot nouveau, celui effectivement lu,
élu dans l'avancée de la phrase. 10) Ainsi procède l'aventure de la
lecture, du moins lors d'un tel feuilletage : d'abord mot à mot, puis
lettre après lettre ; mais aussi vélo après vélo. 11) Car, d'une page à
l'autre, un minuscule vélocipède, assez naïvement crayonné, se dé-
place de gauche à droite, utilisant pour ce faire, en guise de piste
cyclable, la ligne constituée sous son dessin par la phrase de Wit-
tgenstein. 12) Sans doute ce vélo est-il celui du Facteur (toujours
commutable, ainsi qu'on l'a compris, avec love). Toujours est-il que,
par sa répétition même et son constant transit, son dessin fait of-
 fice d'embrayeur. 13) C'est grâce à lui que se relance la lecture : au
ras des mots de Wittgenstein qu'il surplombe. 14) C'est grâce à lui,
également, que prend son essor une étrange rêverie, celle qui, tel
un nuage ou un mirage, s'actualise au-dessus de lui. 15) Car, do-
minant la ligne d'écriture ainsi nantie de son vélo, sont dessinées,
d'un trait noir uniforme et dans un léger « bougé » d'une page
transparente à l'autre, deux têtes masculines : deux profils aux bou-
ches largement ouvertes. 15) Ces têtes sont en train de converser.
16) De leurs lèvres émane en effet un énorme phylactère, lequel,
parce qu'il leur est commun, les sépare autant qu'il les unit. 17) La
bulle qui sort ainsi de ces lèvres affecte la forme d'une gigantesque
bouche féminine qui serait vue de face, laissant ainsi deviner l'objet
de l'entretien. 18) Tous les feuillets où se répètent et la citation de
Wittgenstein, et le vélo du Facteur, et les têtes en train de converser,
tous ces feuillets sont reliés afin de former le livre. 19) Cette façon
de les « agrafer » n'est que l'indice d'une attache plus fondamentale.
Dessinés ou écrits, ces éléments s'avèrent liés par ce que les grecs
désignaient jadis sous le terme unique de graphein. 20) Sur la min-
ce feuille de papier Japon détachable (celle qui se trouve insérée au
milieu du livre et de la phrase de Wittgenstein) figure une esquisse.
21) D'une facture exclusivement picturale, celle-ci ne donne à voir
(à entrevoir) qu'une bouche féminine, d'une taille gigantesque elle
aussi. 22) Légèrement entr'ouverte, cette bouche peinte nous fait
face, à l'image de celles dont le dessin configure les bulles émanant
des bouches masculines. 23) Effectuée en peinture, cette esquisse
de bouche est seule de son espèce en ce livre. 24) Située par sa tech-
nique hors graphein (hors dessin, hors écriture), elle se révèle dé-
tachable parce qu'elle est déjà fondamentalement « dé-graphée ».
25) Si d'aventure lubie en prenait au lecteur, cette page intérieure
pourrait de la sorte fort bien s'ôter du livre. 26) De ce fait, la page
centrale du livre se propulserait hors de l'ouvrage ; et la peinture
s'éjecterait alors hors de ses parenthèses verbales et lettrées.
Commentaires : dix pour un « comment taire ».
1. Résumons. Deux têtes. Deux hommes. Deux locuteurs. Deux
64 profils. Qui ne profèrent qu'un commun phylactère, lequel est figuré
dans un style proche de celui qui a cours dans les bandes dessinées.
2. Deux hommes se donnent ici la parole, s'adonnent si totalement à
leur parole que la bulle qui les dissocie et les unit paraît achever leur
respiration : comme si leur souffle y exhalait sa dernière réserve.
3. Puisant dans l'altérité, deux hommes s'épuisent à parler de ce dont
ils ne sauraient parler ; autrement dit de ce qui leur demeure étran-
ger à jamais, à la manière de l'étrange peinture qui ourle en solitaire,
sur la feuille centrale, les deux lèvres de femme à jamais étrangères
au dessin qui configure et les têtes masculines et leurs bulles.
4. Une bouche féminine se laisse donc ici progressivement appro-
cher dans la multiplicité tremblée de ses voiles, pour ne se laisser
vraiment distinguer que le temps d'un seul pli et l'espace d'une seule
feuille, une feuille biface ; avant de peu à peu disparaître, voilée de-
rechef par les couches successives des feuillets transparents. Tout se
passe comme si notre Facteur nous proposait de méditer, la contem-
plant, fût-ce d'un clin d'œil, cette phrase de Walter Benjamin : « Le
beau n'est ni le voile ni le voilé, mais l'objet dans son voile. » Tout
se passe comme si cette bouche féminine ne pouvait demeurer pa-
reille à elle-même qu'à la condition de garder ses alentours de papier
calque, ses atours de transparence et d'opacité. Tout se passe comme
si, à l'instar de la nature selon Héraclite, la nature féminine, du moins
celle fantasmée par notre Facteur, aimait à se cacher.
5. Que dire de ce pli qui s'ancre avec tant de détachement au mi-
lieu de l'ouvrage ? Qu'en dire sinon qu'il se retire ? A supposer qu'on
ne l'ôte pas définitivement du livre, son progressif dévoilement ne
programmerait que son retrait sous le bougé des bulles compulsive-
ment amoncelées par les locuteurs.
6. Ce pli se replie : à l'inverse de la prolifération qui affecte les pa-
ges assignées aux interlocuteurs masculins ; il se retire et ne se dé-
veloppe pas. « Retirement, non développement, tel serait l'art, à la
manière du Dieu de Isaac Louria, qui ne crée qu'en s'excluant »,
écrit Blanchot. Serait-ce également le cas de l'art, mis à la façon du
Facteur et une fois ce dernier perché sur son drôle de vélo ?
7. Conjuguant son retrait avec une miroitante diaprure, la plage
picturale demeure donc irréductible à l'expression orale des inter-
locuteurs, en dépit des efforts de ceux-ci pour la prendre dans leurs
rets. Pour qui feuillette l'ouvrage, elle constitue un minuscule évé-
nement au sein de la lecture. Une sorte de hapax existentiel dont
l'occurrence serait précédée d'une longue ouverture et suivie d'une
non moins longue fermeture.
8. Ce qui ne s'entrevoit qu'une seule fois au coeur de ce livre
s'éprouve de ce fait, paradoxalement, d'une manière double : telle
une première et une dernière fois ; lors du bref mouvement qui
transforme un recto (celui de la feuille centrale) en verso et dans 65
une sorte d'intemporalité qui viendrait nicher au cœur de la tem-
poralité ordinaire.
9. Comment (se) figurer le lecteur d'un tel livre sinon sous les im-
probables traits d'un saltimbanque discret ? L'ambition du Facteur
serait d'en faire un sauteur. Oui : un adepte du saut : de la saltatio.
De l'exaltation. De l'exultation susceptible de s'emparer de lui, pour
fugace qu'elle soit, et pour peu qu'il « saute-moutonne » par-dessus
l'unique plage de couleurs.
10. Terminons, comme il se doit lorsqu'il s'agit d'un facteur qui en
a plein sa besace, terminons par un dernier pli.
Que retenir, en effet, de ce livre sinon qu'il ne retient qu'un seul pli ?
 Il sert d'enveloppe au pli central qu'il ne nous laisse deviner, dans
la multiplicité traversée des feuillets, que pour le faire apparaître à
l'instant où celui-ci se donne comme devant disparaître. Ainsi l'exi-
ge le feuilletage.
Or c'est un pli qui va de l'âme au sexe. Pour le qualifier avec Mal-
larmé, c'est « un pli […] qui retient l'infini ».
D'un pli, l'autre : du pli de l'âme des deux locuteurs masculins au
pli du sexe féminin. La bouche féminine qui chatoie au milieu du
livre ne renverse-t-elle pas sur un axe horizontal une autre bouche
plus souvent vue à la verticale? Mais n'est-ce pas cette bouche-là qui
gît, telle une tête de Méduse, au fond de la langue ? A en croire le
Facteur, elle serait au coeur de toute conversation masculine. Elle
constituerait l'horizon de tout colloque, celui-ci fût-il, comme ici,
réduit à deux participants ; elle se tiendrait à l'horizon des discours
qu'elle soutient.
Mais ce pli unique n'implique-t-il pas un important changement de
perspective philosophique? Là où Mallarmé écartait déjà Spinoza,
Cheval, mine de rien, ne reprendrait-il pas, pour la modifier, la pers-
pective mallarméenne ?
sible communauté inavouable de Georges Bataille, et du groupe
Acéphale. Communauté dont la condition aurait été une vie com-
mune capable de se tenir à hauteur de la mort  : don, partage de
ma mort avec la mort d'autrui, partage en lequel Bataille situait la
condition de l'amitié. Destin dans un hors-de-soi, dans l’absence de
souveraineté en tant que souveraineté de son absence, absence de
parole en tant que parole sans partage, où se dit peut-être la com-
munication majeure, qui n'est ni dans la parole, ni dans le silence,
mais dans "l'exposition à la mort, (…) mort d'autrui dont même la
présence vivante et la plus proche est déjà l'insupportable absence,
celle que ne diminue le travail d'aucun deuil." (1)
Comment alors concilier le hors-de-soi, l’absence avec le principe
de l’échange ? Peut-être faut-il comprendre que l'échange, si échan-
ge il y a, sous condition de l'amitié, cet échange qui peut passer de
bouche en bouche, pour être dit ou crié, pour être goûté ou déchi-
queté, réside alors dans l'inconnu qui se découvre à nous-mêmes,
dans la rencontre de notre propre solitude qui ne peut s'éprouver
qu'à plusieurs.
1 – Maurice BLANCHOT, La communauté inavouable, p. 46.

Tout individu qui contemplerait le monde, recommandait Spinoza,

dans la perspective de l'éternité, dépasserait son individualité. Re-
prenant ce sub specie aeternitatis, Mallarmé le subvertit en un sub
specie libri ; ainsi nous enjoint-il de contempler le monde dans la
perspective du livre. Et les livres d'artistes se sont évertués, dans ce
droit fil, à entrelacer un devenir-livre du monde avec un devenir-
monde du livre. Or n'est-ce pas dans ce débat que fait irruption, en
toute naïveté, notre Facteur, dès lors qu'il enfourche son vélo ?

Avec son COMMENT TAIRE, notre farceur de facteur creuse

d'abord son lit au milieu de la perspective instituée par Mallarmé.
Il ne peut s'empêcher, en effet, de considérer le pli qu'il intercale en
son livre comme spécifié par les mots suivants, glanés par lui dans
Un Coup de dès : « écarté du secret qu'il détient ». Non seulement
66 les Z'investigations Filozoofiques écartent le pli quasiment sécré- 67
té par l'échange verbal des deux locuteurs mais elles l'encartent :
écarté par leurs soins non dehors mais dedans. Mais notre Cheval
tient, semble-t-il, à se démarquer de Mallarmé. A la formule mallar-
méenne qui annulait la formule spinoziste, ne propose-t-il pas, tout
simplement, de substituer un sub specie mulieris ?

Concevoir le monde dans la perspective de la femme, voilà ce que

préconiserait, in fine, l'ouvrage du Facteur. C'est juste une vision du
monde ; osons croire, avec lui, que c'est une vision juste. Ce n'est
pour l'instant qu'une entrevision prise, de surcroît, dans une entre-
glose, celle qui voyage, comme ici, « de bouche en bouche ».Sans
doute faudrait-il alors interroger le rapport de la communauté au
sacrifice, dont la forme limite, exemplaire, fut sans doute l’impos-
 Le Cycle de Cheval à Vélo.
Fragments

68 69
 Philippe Zinetti
En juillet 2000, j’ai répondu à l’invitation de Mohamed Rachdi
dans le cadre de son exposition Les dunes du Désir à la Galerie d’Art
Contemporain de l’Espace Culturel François Mitterand à Beauvais.
Un paysage graphique, un désert dont le déploiement rythmique
noir et blanc est ponctué ici et là d’oasis fictionnelle… nous dit Mo-
hamed. Il m’était demandé dans cette oasis de proposer un disposi-
tif plastique lié au désir.
Tout naturellement l’Oasis étant entendu comme un lieu privilé-
gié, tranquille, isolé au milieu d’un vaste ensemble agité, tumul-
tueux… Je m’en suis saisi et l’ai confronté à une intimité possible
du corps, la bouche.
C’est ainsi, que j’ai proposé en réponse à la demande de Mohamed,
une vidéo dans laquelle apparaissent la bouche et son simulacre réa-
lisé à la peinture sur un corps comme support.
Cette cavité troublante sert à la fois pour introduire les aliments
mais aussi à la respiration, ainsi qu’à la parole. En tant que plasticien,
la bouche m’intéresse également par l’attirance visuelle qu’elle pro-
voque et le côté muet que sa représentation engendre sur le papier.
Ici, les médiums retenus sont la vidéo, le corps, la peinture, je décide
alors de garder les sons de la respiration, de la langue qui frappe les
lèvres comme un son inaudible ou incompréhensible.
La bouche est filmée mais comme dédoublée, sur la bouche fermée
apparaît la représentation d’une ouverture légère.
Elle est fermée et déjà entrouverte.
70
Elle est réalité par sa présence et muette dans sa représentation.
La bouche dit quelque chose d’inaudible
Le dessin s’écoule, le corps apparaît, nous pouvons percevoir l’ab-
domen, qui lui-même est support de bouches muettes par la repré-
sentation.
La caméra évolue dans un plan assez rapproché et la couleur est exal-
tée par cette lumière blanche qui éblouit le dessein…
La cavité semble inaccessible, qu’y a-t-il dans ce trou, dans cette béan-
ce souvent sombres mais ici figurées par l’exaltation lumineuse ?
Représenter le cri : une aporie ? nous dit Murielle Gagnebin, en
s’appuyant sur une étude du mystérieux Laocoon, en effet « l’écart
est frappant entre la violence du cri que relate Virgile dans la mé-
taphore poignante et le rendu plastique d’une maîtrise de soi qui
semble avoir pour effet de suspendre le cri. Dans le groupe du Vati-
can, Laocoon crie-t-il ou ne crie-t-il pas ? (…) Tout le 18ième siè-
cle d’autre part se pose la question de l’origine du langage. Diderot,
Rousseau, de Brosses, Condillac et tant d’autres sont partagés. Les
querelles animées. Pour les uns, le langage naît de la mimique, mais
pour les autres, il sort du cri. (…) Tous les théoriciens semblent
s’être posé la question et répondent par la négative, refus qu’ils lé-
gitiment tantôt au nom d’un idéal qui interdit le cri, tantôt au nom
d’une praxis, d’une poïétique qui rend le cri enkysté dans le marbre
simplement impossible. »(1)
Dans l’image vidéo, le son est là, l’image animée à l’image du vivant
et pourtant le simulacre de la bouche se tait.
Les silences de l’œuvre restent l’approche d’un désir inassouvi.
Il n’est peut-être pas question d’un cri dans la figuration que l’on se
fait de celui-ci, mais la bouche dit quelque chose qu’il est impossi-
ble d’entendre, elle s’ouvre légèrement et se ferme pour donner de
nouveau la représentation de l’ouverture…
La bouche, sa figuration peinte sur la peau apparaissent comme l’ex-
pression d’un son muet.
Le 11 janvier 2008, Philippe Zinetti
1 GAGNEBIN Murielle, L’irreprésentable ou les silences de l’œu-
vre, Paris, Presses Universitaires de France, Collection « Ecriture
», 1984, p.73 et p.74.
71
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éditions d’art » est proposé par Elidée, collectif
d’artistes, pour clore sa résidence au Centre
Culturel Léo Lagrange et Centre d’Art Saint-Ger-
main : une exposition de livres d’artistes, revues,
œuvres de plasticiens, graveurs, photographes,
poètes…

72 73

Le livre d’artiste, un indéfinissable et étrange objet qui dissimule
bien souvent sa beauté dans ses pages.
Le livre d’artiste est un ouvrage précieux et rare par sa forme, ses
illustrations, ses contenus. Il peut être réalisé par un artiste seul, ou
être le fruit d’une collaboration comme autrefois.
Il requiert un travail minutieux depuis le choix des matériaux quand
il est livre-objet, le choix du papier qui doit être le plus juste pour
accueillir la rencontre d’une écriture et d’une « image », le carac-
tère typographique, la mise en page, la mise en espace, toutes choses
qui nécessitent de nombreux essais, des recherches incessantes.
Fragile, peu montré, sa confection demande du temps, loin des
contingences du marché de l’art. L’œuvre obtenue est singulière,
pièce unique ou à tirages limités.
Le livre d’artiste désigne plusieurs types d’ouvrages, très différents
les uns des autres par leur aspect et leur fonction : livre illustré, livre-
objet, livre d’atelier, livre peint, manuscrit, imprimé…
Les carnets d’artistes ou d’ateliers, représentations réduites de
l’espace de l’atelier, témoignent de l’imagination créatrice de leurs
auteurs :
Delphine Bloc, Christine Bover, Marie-Claude Quignon, Hélène
Alexandre, Samuel Martin.
Les poètes trouvent dans le livre d’artiste un espace à partager avec
les plasticiens. Les livres d’artistes témoignent alors des rencontres
inattendues et alliances bénéfiques entre les plasticiens et les poètes
malgré des langages différents :
Agnès Gomez et Elisabeth Berlioz ; Véronique Groseil et
Marie-Véronique Boissard.
74
Parfois, c’est la forme même du livre qui est interrogée :
Hélène Héniquez ; Delphine Touzet ; Flavie Cournil ;
Brigitte Barbaut.
Enfin, l’objet livre peut être pris comme prétexte à la création :
Hélène Naty, Jean-Michel Héniquez, Djelloul Maghraoui.
Les participants Delphine Bloc
delphelen@yahoo.fr
Hélène Alexandre Je présente 4 carnets : un d'environ 20 X 20
Helene.alexandre2@wanadoo.fr centimètres, les trois autres plus petits (15X15
environ) sont des collages sur papier et repré-
sentent des journaux intimes visuels contant
Brigitte Barbaut de petits événements du quotidien avec des
bribbe@hotmail.fr
étiquettes, cartes de visites, tickets d'entrés ré-
Brassica: Chaque espèce végétale possède son coltés lors de divers déplacements...
style, sa configuration. Mes pages sont écrites
avec les mots des végétaux. Jeter une poignée
de feuilles sur le tamis, les laisser dessiner leurs
espaces, leurs écritures. Ici, le chou de Bruxel-
les se libère : nul discours. A chacun de trouver
dans ces paysages les résonances de son jardin
intérieur et ensuite les feuilles retournent som-
meiller dans leur milieu naturel, la terre.
Séléné :Elle a toujours été là, éclairant la nuit
d’une lueur bienveillante, parfois même inquié-
tante. Astre le plus proche de la terre, la lune a
enflammé les imaginations, soulevé d’infinies
interrogations. Inaccessible pendant des millé- Marie Véronique Boissard
naires, elle a été un espace idéal pour l’utopie.
Poète.
Ce cycle lunaire a été réalisé à partir de paille, Ecrit des chansons, des pièces de théâtre et des
de feuilles de bananier et de cellulose. poésies.
Marché à rêveries (Brocantes en Picardie), Vé-
Elisabeth Berlioz ronique Groseil et Marie Véronique Boissard,
Fberliozelisabeth@yahoo.fr édition Martelle
Auteur, a vécu en Russie, en Autriche, ainsi que
dans plusieurs villes de France (Saint-Etienne, Christine Bover
Grenoble, Paris, Amiens). Elle enseigne l’his- Christine.bover@club-internet.fr
toire en lycée et à l’Université Lyon 2, et a publié Livre d’artiste : 10 jours, exposé sous forme de
L’installation des premiers préfets en l’an VIII, dépliant pour l’idée du voyage. Il est réalisé à
Paris, la Documentation française, 2000, 365 partir de photos prises en Algérie et de cailloux
p. (prix Audiffred de l’Académie des Sciences scannés ramassés sur place. Un texte accompa-
morales et politiques) ainsi que deux articles. Sa gne chaque image en miroir. La technique en
thèse sur les écoles protestantes dans le pays de est essentiellement infographique.
Montbéliard devrait être publiée prochainement Carnet d’artiste ou journal de bord ou livre-
75
aux Presses Universitaires de Franche-Comté. objet réalisé avec de multiples papiers pour y
Tchernobylia II est né de la rencontre avec les œu- annoter mes réflexions, mes idées, mes cro-
vres d’Agnès Gomez, qui ont éveillé en elle des quis, enfin ce qui fait partie de mon quotidien
images puisées au Canada, en Russie, en Italie… d’artiste.
et cristallisé les inquiétudes liées à la maternité et
au monde, si confus, qui s’ouvre à l’enfance. Elle
pense aujourd’hui souvent à la Russie d’Anna
Akhmatova, au Requiem et à l’écho des textes
d’Anna Politkovskaja – qui n’eut pas même le
temps d’être une émigrée de l’intérieur.
Tchernobylia II livre d’artiste, Agnès Gomez et
Elisabeth Berlioz
 Flavie Cournil
flaviecou@yahoo.fr
Plasticienne
Les Editions de la Petite Cuisine
Depuis 1999, Les Editions de la Petite Cuisine
sont le lieu du vrac qui me
passe par la tête. On y trouve :
Des lapins patients,
Des planches anatomiques de poupées russes,
Une collection de trèfles à 4 feuilles,
Une histoire de l’art à trois temps,
Des conseils pour les amoureux timides,
Des tampon-patates à faire pâlir Viallat,
Un peu de brouillard,
Des départs pour des croisières en optimisme,
Des choses à faire impérativement 8 livres d’artistes, encre sur papier chiffon
Livres en paraffine
Les Editions de la petite cuisine sont aussi l’oc-
casion de « faire salon » avec de précieux amis
:Germaine Auzeméry en commissaire de cou-
rants d’air, Anne Dano en dresseuse d’anges,
Cécile Desvignes dans son 3 pièces-cuisine
avec vue sur la mer. Et David Rolland sur la
pointe des pieds.
flaviecournil.blogspot.com
76
Hélène Naty
Plasticienne
helene.naty@orange.fr
Volumens, installation
Poivron, livre-objet, gaufrage
Claire Dignocourt
Plasticienne
clairedignocourt@hotmail.com
Larmes de craie, livre d’artiste, dessins et textes.
Véronique Groseil
veroniquedupont@yahoo.fr
Née à Amiens, passionnée par les arts appli-
qués, l’auteur a crée un recueil de dessins sur le
thème des brocantes en Picardie. Ce livre d’art
est composé de documents historiques, il té-
moigne de la pratique dominicale des réderies
en présentant des croquis légendés de villages,
des chineurs et des objets communs et insoli-
tes ; c’est une sorte de cartographie des vides-
greniers. Les originaux du livre seront présentés
afin que nous puissions voir des compositions
qui jouent sur des superpositions et des effets
de matières patinées, altérées car la réderie est
un marché du temps dans lequel on se transmet
des résidus d’histoires.
2 ouvrages
Amiens jardins, éditions du Labyrinthe
Marché à rêveries (Brocantes en Picardie) avec
Marie Véronique Boissard, poète, édition Mar-
telle
France Dufour Agnès Gomez
Plasticienne Plasticienne
france.dufour@free.fr agnes.gomez@voila.fr
Le livre d'artiste est pour moi le point d'orgue En 1986, le réacteur de la centrale nucléaire
d'un travail thématique. En fait je vais du livre de Tchernobyl explose, un nuage empoisonné
au livre. Le premier, bien lisible (essais ou poè- parcourt l’Europe. Comment parler d’un tel
mes) qui crée des associations d'images et me événement, aux conséquences terrifiantes, mal-
nourrit pendant trois mois, six mois, voire plus, formations de nourrissons, cancers, en évitant
et le dernier:"mon" livre qui finalise la démar- de tomber dans le pathos improductif ?
che. Cette fois, le jeu consiste à rester dans la Tout un ensemble d’œuvres créées depuis
tessiture du travail précédent, mais avec une va- 1999, des dessins, des plâtres en bas-reliefs,
riation de composition qui court sur plusieurs une installation, un livre d’artiste, constituent
pages. Et quand je referme ce livre, je sais que un cycle Tchernobylia où la question des déri-
j'en ai fini avec le thème exploité. ves scientifiques (nucléaire, manipulations gé-
nétiques) est abordée d’une manière poétique.
-Hommage à Sei Shônagon, (c.f , Notes de
Chevet), format:ouvert 25/30cm
-Ombre et lumière (c.f Eloge de l'ombre de Ta-
nizaki, format: 18/92cm
-Eloge du Bleu (c.f Bleu de Michel Pastoureau),
format:13/62cm
-Autour du Ma (c.f Le sens de l'espace au Japon
d'Augustin Bergue), format: 16 cm/64 cm
-Portiques (Propos sur la peinture de Shitao),
format: 16 cm/64 cm
-Le fil rouge (c.f Cinq méditations sur la beauté
de François Cheng), format: 15cm/60 cm et 8
cm/ 36cm
-Murasaki (c.f Le dit du Genji de Murasaki
Shikibu)
Le livre d’artiste Tchernobylia II réalisé avec
l’auteur Elisabeth Berlioz a bénéficié d’une aide
à la création du Conseil Régional de Picardie.
77
Dupré
Auteur
 Hélène Héniquez
Enseignante spécialisée en arts plastiques
hheniquez@wanadoo.fr
Le travail présenté ici est une mémoire des
lieux, des rencontres et aussi une mémoire
d’événements qui jalonnent la vie.
A l’image d’albums photos, les boîtes consti-
tuent des réserves de mémoire ; leur contenu
me parle et, qui sait, parle peut-être à chacun.
C’est au travers d’échantillons de tissus portés,
regardés, utilisés, caressés, travaillés, disposés
sur des papiers blancs de format identique que
des fragments d’histoire resurgissent.
Mes boîtes à mémoire
Boîte 1 Mémoires sur le motif
Boîte 2 Mémoires d’enfance
Boîte 3 Mémoires des sens
Marie-Claude Quignon
Plasticienne
marie-claude.quignon@wanadoo.fr
5 livres d’artistes
1000 et un bocaux, édition La Forge, 1998
Bords de guerre, édition La Forge, 1999
78 Quelle vie, édition La Forge, 2002
Fées diverses, édition Dumerchez, 2007
Travail, édition CCAS, 1997
Jean-Michel Héniquez
jmhh@wanadoo.fr
L’installation « Les livres ne sont pas faits pour
être jetés » met en scène le livre, interroge son
histoire, et nous met face à nos choix…
Phosphène : ce livre-objet est un roman
d’amours défuntes qui persistent un temps
dans notre mémoire puis s’estompent peu à
peu à l’image des phosphènes, taches colorées
apparaissant dans le champ visuel quelques mi-
nutes après qu’on ait fixé une source de lumière
trop intense…
Djelloul Maghraoui
A l’1finie, installation
Samuel Martin
Carnets d’artistes
Sausen Mustafova Quarti d artist
sausen.m@wanadoo.fr a4larevue@yahoo.fr
Livres-objets, livres uniques, créations récentes Histoire de boucler la boucle, l'association La
à partir de poèmes de Pierre Garnier. villa R présentera, entre autre, le dernier hors
1916, La Bataille de la Somme fait l’objet d’une série de la revue A4 "tu me tiens, je te tiens"
édition d’un livre d’artiste aux éditions de la consacré à la correspondance entre Amké June
Vague Verte. Autre livre unique : hommage à (Quarti d artist) et Dupré. Ping-pong prenant
Lewis Caroll La forêt des cartes. Livre carnet : son envol de "à la volée" et tennis de table ori-
Charles Juliet, Henri Michaux. gine du cycle « à la volée » présenté par Elidée.
Après ce festival artistique venez découvrir
cette nouveauté dite poétique... La revue A4
est une revue « papier » et une revue en ligne :
http://www.A4-larevue.tk ou http://A4larevue.free.fr
Dominique Scaglia
Graveur, auteur
Prise de tele, édition du Labyrinthe
Delphine Touzet
Les Editions de "La maison de l’Etoile"
N°SIRET : 49006917600017
18 avenue de la gare 02600 Villers-Cotterêts
file:///Web / http///www.delphinetouzet.com
Livres d’artiste, 14 titres disponibles
La maison de l’étoile élabore des livres et « des
bols à lire » fabriqués à partir de matières inti-
mes issues d’expériences, de terre, de rencon-
tres ou de voyages. De petits espaces pour une
vaste étendue : qu’est ce que la poésie ?
« Je fabrique des espaces où l’intimité, le col- 79
lectif peuvent se lover. Je fabrique des choses
qui voudraient vous rendre heureux et vous
émouvoir. Mon travail s’articule autour de
plusieurs domaines : la peinture, l’écriture, la
céramique, les installations… Je pratique en
pensant que le magique, l’art, les rituels, les
rêves, les médecines ne sont pas des activités
séparées. » D. Touzet
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Le collectif Elidée
« Cette éventuelle disharmonie est constitutive du mouve-
ment lui-même et en garantit l’effervescence : en fait d’or-
ganisation, Dada ne supporte que l’addition de différences
(…) .»
Gérard Durozoi, Dada et les arts rebelles,
éd. Hazan, 2005, p.82
Créé au printemps 2005, le collectif Elidée se compose
actuellement de 9 artistes:
Delphine Bloc, Christine Bover, Claire Dignocourt, Agnès
Gomez, Sylvie Gosselin , Valérie Loiseau, Hélène Naty,
Quarti d artist
Enfin, les lieux d’exposition présentant le travail du collectif
Elidée intéressent des publics très divers. Public issu des
quartiers défavorisés, de la campagne, éloigné des grands
centres urbains.
« À la volée » au Centre d’Art Saint-Germain et Centre Cultu-
rel Léo Lagrange s’adresse à un autre public, plus citadin
cette fois.
Expositions, événements 2006-07
« XX-XY. Féminin – masculin », 28 février au 10 mars 2006,
CSC Etouvie

Par ses activités, dont l’opération « À la volée » offre un Exposition dans le cadre d’un colloque Journée de la femme,
nouvel exemple, le collectif Elidée assure une présence mercredi 8 mars, Carré de la République, Amiens
effective de l’art contemporain, présence qui est à la fois
proche et inventive. « En cours », du 24 novembre au 17 décembre 2006, Centre
Il rassemble des artistes aux sensibilités et aux pratiques Culturel Musée départemental de l’Abbaye de Saint-Riquier
diverses, photo, dessin, volume, gravure, peinture, collage,
installation, performance. « Végétal », du 10 au 26 janvier 2007, Centre socioculturel
80 81
de Roye
Les artistes d’Elidée ne sont pas uniquement centrés sur
la production, la diffusion et la promotion de leurs propres
œuvres puisque, selon une logique d’ouverture, d’autres de
fil
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plasticiens sont invités à exposer à ses côtés. d i petit
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Ils étaient 2 lors de la toute première exposition du collectif bouche
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« XX-XY Féminin-masculin », CSC Etouvie, 28 février – 10 d i
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mars 2006. Ils sont 15 pour l’événement présent, « A la fil fil fil fil fil fil fil
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 Remerciements
À Charlotte Goasguen et Thomas Groslier qui nous ont offert
cette résidence d’artistes,
À Annie Lemaire et Barbara Dennys pour leur bienveillant et
amical soutien,
À Dupré et Amké June (Quarti d artist) pour les deux textes à
l’origine d’ « A la volée »,
À Mohamed Rachdi pour la coordination de la table ronde,
Aux artistes, plasticiens, poètes, qui ont participé à l’aven-
ture à nos côtés,
À Romain Meunier, pour son écoute et sa créativité,
À Delphine Galant et Reunan Girard pour leur précieuse
assistance,

À tous ceux qui ont permis la réalisation d’ « À la volée » :

Amiens Métropole
Conseil Régional de Picardie
Crédit Agricole de Brie-Picardie
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