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DOSSIER
La manœuvre
ressources humaines
Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre N° 202 - Mars 2009
Focus
In memoriam :
décès au Gabon
Technologie
COBRA et SL2A
Traditions
Coutumes culinaires
militaires
En direct
du Gabon
TIM202_03 sommaire 24/02/09 15:43 Page 3
Sommaire
A LA UNE
EN MARS
LA MANŒUVRE
RESSOURCES HUMAINES
Les nouvelles mesures d’organisation
et les objectifs de déflation fixés ne
doivent pas remettre en question
l’impératif de jeunesse indispensable
au maintien de la capacité opérationnelle
de l’armée de Terre. Aide à la mobilité,
adaptation des parcours professionnels,
poursuite du recrutement, toutes les
mesures ont été prises pour atteindre
la cible fixée en 2014 et faciliter les
départs des personnels qui souhaitent
quitter l’institution.
26
ÉDITO 5 EN DIRECT
.......................... VIE DES UNITÉS INSOLITE
DU GABON Les addictions . . . . . . . . . . . . . . . .48 Secouriste cynotechnique
A L’HONNEUR . . . . . . . . . . .6 Une ressource Versement des pensions du 1er RTir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58
opérationnelle . . . . . . . . . . . . . . . .20 au Tchad . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50
PANORAMA . . . . . . . . . . . . . . . .8 Une coopération
à toute épreuve . . . . . . . . . . . . . . .22 FORMATION
FOCUS « Qui ose gagne ! »..........24 La FTEM à Compiègne .... 52
Les nouveaux
statuts particuliers . . . . . . . . .12 DOSSIER PORTRAIT
La prépa ops
différenciée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13
La manœuvre
ressources humaines . . . . . .26
Le SLT Margueritte, 58
pilote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54
L’armée de Terre
QUARTIER LIBRE
à la rescousse . . . . . . . . . . . . . . . .14 RETEX ....................... 42 Brèves Sport . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60
In memoriam :
crash au Gabon . . . . . . . . . . . . . . .16 BD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .63
TÉMOIGNAGE . . . . . . . . .43 Votre agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . .64
Culture et loisirs . . . . . . . . . . . . .66
TECHNOLOGIE
Mots fléchés . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68
COBRA et SL2A . . . . . . . . . . . . . . .44
54 Vu dans les médias . . . . . . . . .69
Petites annonces . . . . . . . . . . . .70
TRADITIONS
18 Les coutumes
culinaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46
TIM A 20 ANS
1991 et 1992 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56
RÉDACTION SIRPA TERRE : 14, rue Saint-Dominique, 00453 Armées - Tél. : 01 76 64 + N° de poste ou PNIA 821 753 + N° de poste - Fax : 01 76 64 85 52 I PRÉSIDENT
DU COMITÉ DE RÉDACTION : COL Benoît Royal I DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : COL Bruno Lafitte I RÉDACTEUR EN CHEF : LCL Michel Sabatier (poste 85 43)
I RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT : CNE Julie Cros (poste 85 46) I SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : LTN Sabine Fosseux (poste 85 46) I CHEF DES REPORTAGES : MAJ Yannick
Le Leuch (poste 85 47) I RÉDACTION : (poste 85 50) - CNE Audrey Laisné, CNE Nathalie Durand, LTN Thomas Dijol, LTN Aurélie Carrière, ASP Adrien Facon, Bernard Edinger
I BRÈVES ET PETITES ANNONCES : SDT Maxime Beuvin (poste 85 49) I CELLULE PHOTOGRAPHIQUE : (poste 85 45) ADJ Jean-Raphaël Drahi, ADJ Gilles Gesquière, CCH Jean-
Baptiste Tabone I CELLULE ICONOGRAPHIQUE : (poste 85 44) BCH Christophe Deyres, BCH Pascal Villemur I MARKETING : MAJ André Lebodic (poste 85 48) I ÉDITEUR : Délégation à l’Information et à la
Communication de la Défense - 1, place Joffre, 75007, Paris I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : COL Benoît Royal, Chef du SIRPA Terre I PUBLICITÉ (ECPAD) : M. Thierry Lepsch - Tél. : 01 49 60 58 56 I
DIFFUSION - ABONNEMENTS : BCH Pascal Villemur - Tél. : 01 76 64 85 44 - Fax : 01 76 64 85 52 I ABONNEMENTS PAYANTS : ECPAD - Tél. : 01 49 60 52 44 I RÉALISATION : Samourai.fr
I IMPRESSION : CirclePrinters - Commission paritaire n° 0211B05259 - ISSN n° 0995-6 999 - Dépôt légal : à parution. Ce numéro comprend un encart Terre Information folioté de I à IV. Tous
droits de reproduction réservés. La reproduction des articles est soumise à l’autorisation préalable de la rédaction. I CRÉDITS PHOTOS : SIRPAT, ECPAD, 1er RCP, 13e RDP, FFG, Service photo
Elysée, EEM, DR I COUVERTURE : Gabon, ADJ Gilles Gesquière.
www.defense.gouv.fr/terre I sirpat-comecrite.emat@terre-net.defense.gouv.fr
TIM n° 202 - Mars 2009 3
TIM202_05 edito 24/02/09 15:46 Page 5
Éditorial
Une manœuvre RH
ambitieuse et
personnalisée
L’
armée de Terre a entamé sa Personnalisée, ensuite, parce que l’armée
transformation. Les profondes de Terre ne veut laisser personne au bord
réformes qu’elle induit, et qui du chemin. Tout départ se fera sur la base
visent à adapter notre outil de du volontariat. L’équité entre les différen-
Défense à la nouvelle politique tes catégories de personnel sera préser-
de la France, vont lui permettre de mieux vée et chacun sera à même de faire ses
se concentrer sur son objectif premier : la choix en toute connaissance de cause. De
préparation à l’engagement opérationnel. nombreuses opportunités, dont certaines
Anticipant le changement et en ordre de existaient déjà mais que nous allons dyna-
bataille pour aborder cette transformation miser, s’offriront à ceux qui veulent par-
majeure, la chaîne des ressources humai- tir : accès à d’autres ministères, change-
nes de l’armée de Terre achève sa réorga- ment d’armée ou de service, reconversion,
nisation en se dotant de pécules et aides à la mobilité. L’armée de
nouvelles structures et Terre sera présente pour éclairer les choix
L’armée de nouveaux outils de de chacun, militaires comme civils, sans
de Terre gestion. Cela permet de préjugé ni arrière-pensée, tout en appuyant
partir du bon pied, car la la « sur-mobilité » de ceux qui restent, mais
ne veut laisser manœuvre des ressour- que les restructurations incitent fortement
personne au bord ces humaines que l’armée à déménager ou à se réorienter profes-
de Terre va conduire d’ici sionnellement.
du chemin. » à 2014 est ambitieuse et Trouver aujourd’hui et demain le juste équi-
personnalisée. libre entre les aspirations de chacun et l’in-
Ambitieuse, d’abord, parce que l’armée de térêt supérieur d’une armée de Terre qui
Terre doit réduire ses effectifs, continuer rentre de plein pied dans le vingt-et-unième
à recruter tout en garantissant sa cohé- siècle, tel est un des grands défis que nous
sion d’ensemble. Composée de 72 % de devons relever. C’est aussi grâce à l’impli-
contractuels, toutes catégories de militai- cation de tous, à tous les niveaux de com-
res confondues, elle doit préserver un équi- mandement, que chacun trouvera la place
libre entre le flux de recrutement et celui qui lui revient au sein d’une institution qui
des départs afin de disposer constamment avance et s’adapte résolument aux choix
d’un personnel jeune. C’est une condition stratégiques et économiques de notre pays.
essentielle à la préservation de sa capa-
cité opérationnelle. Dans le même temps,
la mise en place de parcours profession-
nels rénovés et la revalorisation de la condi-
tion du personnel auront pour objectif de
permettre de « bien vivre de son métier Général de corps d’armée François-Pierre Joly
pour bien vivre son métier ». Major général de l’armée de Terre
A l’honneur
Hervé Morin
à Castres
Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a
présidé la cérémonie de dissolution du batail-
lon Kapisa, le 22 janvier 2009 à Castres en
présence du général d’armée Irastorza,
CEMAT. Le groupement tactique interarmes
(GTIA) Kapisa du RC-Est, en Afghanistan,
composé notamment du 8e RPIMa, a été mis
à l’honneur pour différents faits d’armes. A
l’issue, le ministre a remis la croix de la
valeur militaire à 12 soldats.
Le président Sarkozy au 2e RH
Le président de la République, Nicolas Sarkozy, s’est
rendu sur le site du 2e Régiment de hussards, à Sourdun,
le 20 janvier 2009, afin de se voir présenter les mesures
de restructurations concernant cette unité qui sera trans-
férée à Haguenau dans le courant de l’année.
Le CEMA et le CEMAT
aux Invalides
Le général d’armée Jean-Louis Georgelin, chef d’état-
major des armées, a présidé la prise d’armes du
29 janvier 2009 dans la cour d’honneur des Invalides
En Bref
Le SGT Mastouri Tombola
à l’honneur du CEMAT
A l’occasion des vœux du président de la Républi- Le général d’armée Elrick Iras-
que au monde sportif, le 19 janvier 2009, le ser- torza, chef d’état-major de l’ar-
gent Mastouri, médaillé aux Jeux paralympiques mée de Terre, a décidé d’offrir les
de Pékin, a été fait chevalier de l’ordre national présents reçus lors de ses dépla-
du mérite au cours d’une cérémonie qui s’est cements pour l’organisation d’une
déroulée à l’Institut national des sports et de l’édu- tombola. Les bénéfices seront
cation physique (INSEP), en présence de Rose- reversés à l’association Terre Fra-
lyne Bachelot (ministre de la Santé et des Sports)et ternité au bénéfice de la Cellule
de Bernard Laporte (secrétaire d’Etat aux sports). d’aide aux blessés de l’armée de
Terre (CABAT). Les billets seront
M. Bockel en Afghanistan en vente dans toutes les forma-
tions de l’armée de Terre au prix
Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants, s’est de 2 € en mars et avril. Tirage au
rendu en Afghanistan le 22 et 23 janvier 2009. Accueilli au camp de Warehouse (est de sort le 15 mai 2009. Renseigne-
Kaboul), il s’est ensuite rendu à la base opérationnelle de Tora, au poste avancé de Sayad ment auprès du major Cacan :
Abad et à la base de Kandahar. Cette visite lui a permis de faire un point sur les moyens 821 752 70 80 ou 01 42 19 70 80.
humains et matériels déployés en Afghanistan.
Témoignage
de solidarité
In memoriam Suite à un incendie survenu dans
une maison bisontine le 2 décem-
bre 2008, le 19e RG de Besançon
a organisé une collecte d’argent
en témoignage de solidarité en-
vers le couple de retraités dont
le mari est un ancien appelé du
premier contingent incorporé à
Besançon en 1964. La somme
récoltée a ainsi pu être reversée
à la famille et le petit-fils du
couple a été accueilli à l’arbre de
Noël régimentaire quelques jours
plus tard.
Don de fournitures
scolaires
Afghanistan : l’armée de Terre endeuillée Un détachement du 1er Régiment
de chasseurs parachutistes ac-
Le 11 février 2009, une patrouille franco-afghane a été touchée par le déclenchement tuellement au Tchad s’est employé
d’un engin explosif improvisé. À bord de son véhicule blindé léger (VBL), le capitaine à la distribution de mobilier et de
Patrice Sonzogni, du 35e Régiment d’artillerie parachutiste (35e RAP), ainsi que son fournitures scolaires, le 15 janvier
interprète afghan sont décédés. Le brigadier-chef Rodrigues, de la même unité, a été 2009, au profit de deux écoles pu-
gravement blessé et rapatrié en France où il a été pris en compte par le Service de santé bliques de N’Djamena, la capitale
des armées. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a fait part de sa « vive du Tchad. Ainsi, avec l’aide des ins-
émotion » à l’annonce du décès. Une cérémonie, présidée par le ministre de la Défense, titutions scolaires, des communes
Hervé Morin, et en présence du général d’armée Elrick Irastorza, chef d’Etat-major de de l’Ariège et le concours du dépar-
l’armée de Terre, a eu lieu le 17 février, à Tarbes, en hommage au capitaine Sonzogni tement et de la région Midi-Pyré-
qui a été nommé chef d’escadron et fait officier de la légion d’honneur à titre posthume. nées, les « Rapaces » ont comblé
Le CEMAT a exprimé son « soutien et la fraternité de toute l’armée de Terre. Cette une partie du besoin en fournitu-
disparition nous rappelle toute l’exigence de notre métier et nous incite à nous mon- res et mobilier scolaire. Le reste
trer déterminés et solidaires pour mener à bien les missions, difficiles, qui nous sont des fonds collectés permettra de
confiées. Mes pensées se tournent aussi vers sa famille endeuillée que nous devons creuser un forage d’eau potable au
entourer de toute notre affection et vers le brigadier-chef Rodrigues, blessé ». profit de l’une des écoles.
Panorama
Adoption du CAESAR
La nouvelle pièce d’artillerie CAESAR
doit subir de nombreux tests avant toute
projection en OPEX. L’adoption du sys-
tème d’armes CAESAR se déroule en
deux phases. Fin décembre 2008, la
phase 1 permettant le tir de munitions
39 calibres jusqu’à 28 km a été adoptée
par le CEMAT. L’adoption de la phase 2,
permettant le tir d’obus explosifs jusqu’à
38 km, devrait être adoptée à l’été 2009.
D’ici début 2011, 77 pièces d’artillerie
CAESAR devraient être en dotation dans
l’armée de Terre.
Panorama
12 000
La DRHMD/SDEP réalise
boîtiers d’adaptation dans les véhicules.
Les jumelles permettent la détection de
menaces de jour comme de nuit ainsi que
la désignation précise de cibles. La JIM
une enquête portant sur LR est interopérable avec le système
12000 militaires dont 2000
Félin.
de l’armée de Terre. Cette
enquête, qui a pour but
d’actualiser les données
recueillies en 2001 sur les
Paras instructeurs
militaires et leur famille, au Tchad
a débuté le 15 janvier 2009.
Le 1er Régiment de chasseurs parachu-
Elle permettra de dresser un
tistes et le 17e Régiment de génie para-
bilan complet des conditions
chutiste ont fourni un Détachement
de vie des militaires dans
le cadre d’une meilleure d’instruction opérationnelle (DIO) au pro-
réflexion en matière de fit de l’armée nationale tchadienne. Ce
politique sociale. sont 40 élèves officiers tchadiens qui ont
Les questionnaires seront profité de l’instruction du 12 décembre
directement transmis aux 2008 au 17 janvier 2009. La formation, qui
chefs de corps et directeurs s’est déroulée à Koundoul (sud du Tchad),
d’établissement concernés se divisait en 2 parties : instruction tacti- procédés d’assaut et la réaction à l’em-
par le tirage au sort. que le matin et instruction technique buscade furent les principaux thèmes
l’après-midi. La reconnaissance, les abordés.
Validation du Tigre
Télex
Dans le cadre d’une convention
version HAP
Début janvier 2009, l’Organisation con-
jointe de coopération en matière d’arme-
entre Sciences politiques Paris ment (OCCAR), qui gère le programme
et l’Ecole spéciale militaire de d’hélicoptère Tigre, a prononcé, en accord
Saint-Cyr, quatre étudiants, avec la Délégation générale pour l’arme-
stagiaires aux Ecoles de Saint-Cyr ment (DGA), la qualification finale de la
Coëtquidan, ont visité l’Ecole version HAP (Hélicoptère d’appui protec-
d’application de l’arme blindée tion) du Tigre. Cette validation ouvre la
cavalerie du 26 au 28 novembre voie à la mise en œuvre opérationnelle
2008. du Tigre et à son déploiement en OPEX.
18 des 40 Tigre HAP commandés ont déjà
Le 3 novembre 2008, la France été livrés à la France.
mutualiste et le ministère de la
Défense ont signé une convention
de partenariat dont l’objectif Masque de protection balistique
est de proposer des emplois aux En 2008, la Direction centrale du commis-
femmes de militaires devant sariat de l’armée de Terre (DCCAT) de
suivre leur conjoint au cours de Rambouillet a lancé la réalisation d’un
leurs différentes affectations. masque de protection balistique. L’objec-
tif est d’équiper les soldats français en
Le général Henry de Chizelle, Afghanistan pour les protéger des engins
doyen des saint-cyriens, est explosifs improvisés. Ils seront également
décédé le 13 janvier 2009 à l’âge utilisés pour l’instruction sur le tir de com-
de 106 ans. Issu de la promotion bat (ISTC) et seront étendus par la suite
de Saint-Cyr 1921-1923, dite aux autres théâtres d’opérations. Trois
du souvenir, il a fait une grande mille masques ont été commandés et
partie de sa carrière dans envoyés en Afghanistan entre juillet et
les états-majors internationaux. septembre 2008. En décembre, un mar-
ché a été notifié auprès de la NAMSA
Un colloque s’est tenu à l’école (agence de l’OTAN pour la maintenance
militaire (Paris), les 7 et 8 janvier et l’approvisionnement) pour de nouvel-
2009, sur le thème : « Nouveau les commandes.
monde, nouveau capitalisme :
éthique, développement,
régulation. » Des politiques tels
Clin d’œil
Accession
à la propriété
L’Etablissement public des fonds de pré-
voyance (EPFP) militaire et aéronautique
consentira annuellement à l’IGeSA (Ins-
titution de gestion sociale des armées),
pour une période de 8 ans, un prêt à titre
gratuit de 50 millions d’euros. Ceci per-
mettra d’octroyer au personnel militaire © ADC Olivier DUBOIS
1 250 prêts d’accession à la propriété de
16 000 euros, soit le prêt de 11 000 euros
Combat en zone urbaine du 1er RI
>
Focus
La compétence
au cœur de la gestion
De nouveaux statuts particuliers sont en vigueur d’accéder aux fonctions équivalentes à cel-
les de jeunes sous-officiers. Les sous-offi-
depuis le 1er janvier 2009. En voici résumées ciers connaîtront une meilleure adéquation
les nouveautés marquantes. entre le grade détenu et l’emploi occupé,
C
et l’avancement d’échelon de solde par
es statuts confortent le prin- Les militaires du rang se voient proposer l’ancienneté permettra de récompenser
cipe de recouvrement inter trois parcours possibles : court (5 ans), les meilleurs sans pénaliser les autres.
catégories qui fait la cohésion médian (11 ans) et long (18 à 25 ans). Enfin, les officiers, tous corps confondus,
de l’armée de Terre: la moitié Les sous-officiers bénéficient de règles bénéficient des mêmes dispositions sta-
des sous-officiers seront tou- d’avancement identiques, qu’ils soient tutaires.
jours issus du rang et la moitié des offi- engagés ou de carrière (choix et ancien-
ciers seront d’anciens sous-officiers. neté). Le grade de major ne forme plus un Des particularités reconnues
Ils placent la compétence au cœur de la corps à part. Tous les grades d’officiers La différenciation, pour les militaires du
gestion: ainsi, le VDAT peut être dispensé sont potentiellement terminaux à partir rang, assure la reconnaissance des acquis
de période probatoire s’il possède d’em- de celui de capitaine. Cependant, les offi- de l’expérience (CT1 VE; attribution du cer-
blée une qualification; la détention d’un ciers disposent de perspectives de car- tificat de qualification technique supé-
diplôme (CT1) conditionne le parcours rière claires, distinctes par origine de rieure), pour un service au-delà de 11 ans.
long de l’EVAT. Le sous-officier est promu recrutement: la perspective d’atteindre le Chez les sous-officiers, l’avancement au
s’il détient une qualification profession- grade de colonel pour la majorité du recru- choix est l’outil de différenciation; la réus-
nelle (BSAT, BSIM, BSEP, BMP1 pour une tement direct, de lieutenant-colonel pour site aux épreuves de sélection profession-
promotion au grade de sergent-chef ; la majorité du recrutement semi-direct et nelle (ESP) est déterminante pour l’accès
BSTAT pour le grade d’adjudant); la réus- de capitaine pour la majorité du recrute- au grade de major. La progression d’éche-
site aux épreuves de sélection profession- ment semi-direct tardif et rang, sous lon de solde des officiers désormais assise
nelle (ESP) est impérative pour accéder uniquement sur l’ancienneté dans le
au grade de major. Un diplôme supérieur grade, et l’avancement au choix dans des
est nécessaire pour accéder au grade de
Ces statuts placent créneaux élargis vers le haut et vers le bas
commandant (diplôme d’aptitude à l’em- la compétence au répondent à la nécessité de différencia-
ploi d’officier supérieur – DAEOS). cœur de la gestion. » tion. Le grade de CDT peut être terminal,
Ces statuts sont également bâtis sur trois mais la création d’échelons exceptionnels
principes : lisibilité, attractivité et diffé- condition de qualification, et sans exclure (CNE, CDT, LCL) assure la reconnaissance
renciation. pour tous la possibilité d’une promotion de la valeur de chacun et préserve ses
« Compte tenu de ma situation person- plus avantageuse. Le principe d’attracti- possibilités d’évolution.
nelle, quel parcours professionnel mili- vité évoque « les garanties apportées par
taire puis-je envisager ? Et avec quelle le statut militaire ». Les militaires du rang LCL Eric FASOLI, DR HAT
lisibilité ? » bénéficient de responsabilités élargies Photo : ADC Olivier DUBOIS
avec, dès 11 ans de services, la possibilité
Un entraînement
n à la carte
La préparation opérationnelle est une priorité majeure
de l’armée de Terre, afin de remplir son contrat
opérationnel. Mais les contraintes de temps et de
moyens et la nécessité de maîtriser les coûts ont
conduit le général d’armée Irastorza, chef d’état-major plus dures, la préparation sera renforcée
de l’armée de Terre, à différencier la préparation à au-delà de la norme. Par exemple, une
mise en condition avant projection en
l’engagement de ses forces, notamment leur mise en Afghanistan dure six mois et comprend
condition pour les projections. Explications. une phase d’entraînement et de forma-
A
tion individuels et une phase collective
vant la projection sur un norme. L’objectif visé est de maintenir au avec des passages obligés au CENTAC,
théâtre d’opérations, chaque moins l’atteinte du niveau seuil. Tous les au CENZUB, au CEITO et bientôt au déta-
unité est formée et préparée soldats acquièrent un même socle de chement d’assistance opérationnelle du
au mieux pour remplir les compétences en suivant la formation ini- 1er RCA de Canjuers. L’accent est mis
missions qui lui sont confiées tiale, en apprenant les savoir-faire des entre autres sur l’Instruction sur le tir de
sur le terrain. Des parcours d’activités, missions communes (MICAT) et des fon- combat (ISTC), le secourisme de combat,
appelés parcours normés, sont décrits damentaux de métier, en s’entraînant la lutte contre les engins explosifs im-
pour chaque niveau de commandement dans un cadre interarmes. Des priorités provisés, la réaction aux embuscades.
et chaque métier. Ils permettent à l’ar- sont ensuite définies en fonction des types En ce qui concerne les OPEX stabilisées
mée de Terre de faire valoir un niveau d’unités et de la nature des engagements. et l’alerte Guépard, elles nécessiteront
d’ambition et d’apporter des ajustements. Il s’agit de faire du “sur-mesure” par type une préparation entre le seuil et la norme.
Aujourd’hui, la préparation opérationnelle de théâtre en définissant un parcours Pour les OPEX normalisées et les forces
va être différenciée par rapport aux deux imposé avec certains points de passage de présence, l’atteinte du seuil est
références de ces parcours : le seuil et la obligés. Pour les zones d’engagement les requise : pour la préparation des pro-
jections comportant des missions de
contrôle de foule, une phase spécifique
La prépa ops d’instruction sur les matériels de contrôle
de foule est planifiée. Enfin, pour les mis-
différenciée sions intérieures sur le théâtre national
et les DOM-TOM, le niveau correspondant
aux MICAT est le minimum requis.
Le système de préparation opérationnelle
différenciée s’appuie sur le principe de
réalité : il s’agit de « s’entraîner comme
DÉFINITIONS on combat » (train as you fight) en ne fai-
La norme est le sant l’impasse ni sur les fondamentaux
standard correspon- communs, ni sur les savoir-faire du
dant au niveau métier de base. Cette différenciation
d’aptitude idéal n’engendrera pas une armée à deux
requis pour remplir vitesses : aucun régiment ne sera “spé-
l’intégralité du cialiste” d’un théâtre puisque chaque
contrat opérationnel. unité passera par les différentes phases
Le seuil est le niveau de préparation et sera projetée tour à tour
en dessous duquel on sur tous les terrains d’opérations.
impacte les capacités
requises et on LTN Aurélie CARRIERE
engage la sécurité. Photo: ADJ Jean-Raphaël DRAHI
Focus
Mobilisation
ques, en soutien des agents d’EDF. Le len-
demain, d’autres soldats de l’armée de
Terre (cf. encadré), placés sous les ordres
de l’Etat-major interarmées de la zone de
Défense de Bordeaux (EMIAZD), avaient
pour mission de dégager les routes obs-
generale
truées par les nombreuses chutes d’ar-
bres, reconnaître les lignes électriques
touchées par le vent et alimenter en élec-
tricité les passages à niveaux et les cen-
traux téléphoniques. Mais ils avaient
également pour mission de venir en aide
J
à la population : des moyens ont été
’
ai demandé aux forces République, Nicolas Sarkozy, a annoncé déployés pour aider en urgence les agri-
armées de se mobiliser le renfort des militaires pour aider les ser- culteurs à protéger les cultures sous ser-
pour apporter tout leur vices publics à rétablir rapidement une res, pour la réfection des bâtiments
concours, tous les moyens situation normale. Car les dégâts sont d’élevage et la restauration des clôtures
possibles, en hommes et considérables : aux premières heures de électriques. Les militaires sont aussi
en matériels pour permet- la tempête Klaus qui a ravagé trois dépar- intervenus pour approvisionner les habi-
tre un retour aussi rapide que possible à tements français, 1700000 foyers étaient tants en eau potable et pour le déblaie-
la normale. » Lors d’une réunion de crise privés d’électricité, des milliers de per- ment. Des groupes électrogènes ont
à la préfecture de la région Aquitaine, à sonnes n’avaient plus accès à l’eau pota- également été mis à leur disposition.
Bordeaux le 24 janvier, le président de la ble, les lignes de train de la SNCF étaient Dans le Lot-et-Garonne, les soldats sont
2 3
arrivés avec des moyens lourds du génie
et des tronçonneuses pour déblayer les
voies de circulation. Dans les Landes, une
5
centaine d’hommes du 5e Régiment d’hé-
licoptères de combat de Pau et de l’Ecole
d’application de l’aviation légère de l’ar-
mée de Terre (EAALAT) était à pied d’œu-
vre. D’autres militaires intervenaient dans
le Gers, où ils assuraient l’apport d’eau
minérale à plus de 40 000 personnes pri-
vées d’eau courante. Une semaine après
le passage de Klaus, les sections non spé- 4
cialisées ont été désengagées et les
1. Le 28e RT sur l’aire aux maraîchers, dans le
moyens spécifiques ont été renforcés (six
Lot-et-Garonne. 2. L’UIISC 7. 3. Le CNE Simon-
sections du génie).
neau, du 35e RAP, au PC de crise. 4. Militaires
Au total, le ministère de la Défense aura
du 5e RHC et équipe d’ERDF. 5. L’UIISC 1.
fourni près de 1 500 hommes. Tandis que
l’armée de Terre et l’armée de l’Air agis-
saient au sol, quatre Mirage F1 de l’ar-
mée de l’Air venus de Reims ont effectué
un quadrillage photographique de la
région balayée par la tempête afin de
Les unités du commissariat de l’armée
de Terre de Toulouse ;
mieux orienter les secours et d’établir
en présence • le 31e Régiment du génie
une cartographie complète des dégâts. Au total, 25 régiments de l’armée de Castelsarrasin ;
La tempête Klaus a été décrétée catas- de Terre (et 10 bases aériennes) • le 17e Régiment du génie
trophe naturelle. ont été sollicités et sont intervenus parachutiste de Montauban ;
sur cinq départements : Landes, • le 48e Régiment de transmissions
LTN Aurélie CARRIERE Gers, Gironde, Lot-et-Garonne et d’Agen ;
Photos: ADJ Jean-Raphaël DRAHI, Pyrénées-Atlantiques. • 8e Régiment de parachutistes
CCH Jean-Baptiste TABONE d’infanterie de marine de Castres;
Les régiments concernés : • Régiment d’infanterie chars
• le 503e Régiment du train de marine de Poitiers ;
de Martignas-sur-Jalle ; • 515e Régiment du train
• le 17e Groupe d’artillerie
de La Braconne ;
de Biscarosse ;
• 1er Régiment d’infanterie
• l’Ecole de l’aviation légère
de marine d’Angoulême ;
de l’armée de Terre de Dax ;
• Ecole nationale des sous-officiers
• l’Ecole des troupes aéroportées
d’active de Saint-Maixent ;
de Pau ;
• le 5e Régiment d’hélicoptères • 15e Bataillon du train de Limoges.
de combat de Pau ;
• le 1er Régiment de parachutistes Les régiments hors de la zone
d’infanterie de marine de Bayonne; de défense sud-ouest :
• le 1er Régiment de hussards • le 19e Régiment du génie
parachutistes de Tarbes ; de Besançon ;
• le 35e Régiment d’artillerie • le 13e Régiment du génie
parachutiste de Tarbes ; de Valdahon ;
• le 1er Régiment du train • le 1er Régiment étranger du génie
parachutiste de Toulouse ; de Laudun ;
• le 3e Régiment du matériel • le 2e Régiment étranger du génie
de Toulouse ; de Saint-Christol ;
• le 4e Groupe logistique • le 6e Régiment du génie d’Angers.
Focus
Le 17 janvier 2009, huit frères d’armes ont perdu la vie dans un tragique accident
d’hélicoptère. Deux autres camarades ont pu être sauvés. Le Cougar AS532
des Forces françaises au Gabon (FFG) s’est abimé en mer, peu après 20 h alors
qu’il décollait du bâtiment TCD Foudre. Cet accident est intervenu lors de l’exercice
franco-gabonais N’GARI, qui se déroulait au large des côtes gabonaises.
In memoriam
L’exigence
de notre métier
Message du CEMAT
Dans un message daté du 19 janvier 2009, le général d’armée Irastorza,
chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), a tenu à exprimer «[son] soutien
et la fraternité de toute l’armée de Terre. La disparition de nos camarades
nous rappelle toute l’exigence de notre métier. Dans ces douloureuses
circonstances, nous devons plus que jamais nous montrer déterminés et
solidaires pour mener à bien les missions difficiles qui nous sont confiées ».
Cérémonie au Gabon
Le mercredi 21 janvier 2009, le général d’armée
Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre,
accompagné du général de division Tanguy,
commandant l’aviation légère de l’armée de Terre
(ALAT), et du général Reglat, commandant les
forces françaises au Gabon (FFG), a présidé
la cérémonie d’hommage aux huit soldats français
décédés dans l’accident du Cougar survenu le
17 janvier dernier au large des côtes du Gabon.
Au cours de cette prise d’armes au 6e Bataillon
d’infanterie de marine (6e BIMa) à Libreville, des
militaires du 13e Régiment de dragons parachutistes
© FFG
En direct de…
Au cœur
de l’Afrique
centrale
Le Livre blanc précise que la présence militaire française en Afrique doit servir
en priorité à aider l’Afrique à bâtir son propre dispositif de Défense et de sécurité.
Adossée à la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC),
la France mène une action régionale visant à la montée en puissance
des structures de paix et de sécurité africaines. C’est ainsi qu’au sein des Forces
françaises au Gabon (FFG), véritable ressource opérationnelle, la mission de
coopération prend une dimension croissante, tant dans le domaine de la formation
que de l’entraînement. C’est le cas du Centre d’aguerrissement outre-mer
en forêt gabonaise (CAOME FOGA), qui accueille sur le même terrain Français
et Gabonais, pour une préparation opérationnelle optimale.
En direct de…
Une ressource
opérationnelle
L
e Livre blanc, définissant une sants au Tchad de février 2008, ou encore
Repères future stratégie globale pour la
Défense française, précise que
son action déterminante lors de l’opéra-
tion ARTEMIS en République démocrati-
sur la république « la présence militaire française que du Congo en mai 2003.
en Afrique sert en priorité à aider l’Afri-
du Gabon que à bâtir, comme elle en a l’ambition, Un point d’appui
Capitale : Libreville son propre dispositif de sécurité collec- A 6 000 kilomètres de la France, les FFG,
Superficie : 267 670 km2 tive ». A l’échelle régionale, ceci se tra- fortes d’environ 1100 hommes et femmes
Population : 1 400 000 hab duit par la montée en puissance, encadrée engagés au service de la paix et de la
Densité : 5 hab/km2 par les Forces françaises au Gabon (FFG), sécurité dans la région, constituent, selon
PIB par habitant : 7 403 $ des structures de paix et de sécurité au les termes du général Réglat comman-
Rang IDH : 119/177 sein de la Communauté économique des dant les FFG, « le point d’appui de l’ac-
Langues : français (officielle), lan- États d’Afrique centrale (CEEAC), comme tion militaire de notre pays en Afrique
gues du groupe bantou. la brigade régionale (BRA Centre) de la centrale ». Ainsi, les FFG sont actuelle-
Monnaie : franc CFA (1 € = 656 FCFA) Force africaine en attente (FAA). Illustrant ment déployées sur trois pays : le Gabon,
Chef de l’Etat : Omar Bongo à merveille le concept de force préposi- où se trouve la majeure partie des unités,
depuis le 28 novembre 1967, réélu tionnée, les FFG sont une véritable res- le Cameroun, où est implantée la mission
le 27 novembre 2005 source opérationnelle en mesure de logistique, et la République Centrafricaine,
Régime de l’Etat : présidentiel, réagir rapidement à des événements où se déroule l’opération BOALI. Compo-
multipartisme. imprévus, comme en témoigne son action sante principale des FFG, le 6e Bataillon
récente lors de l’évacuation de ressortis- d’infanterie de marine (6e BIMa), princi-
Entrée du camp
De Gaulle à Libreville.
En direct de…
Une coopération
à toute épreuve
Objectif 2010
La mission de coopération des FFG se
fait au profit d’une part de l’Etat-major
régional (EMR) de la CEEAC, d’autre
part des forces armées de pays de la
CEEAC, avec pour objectif leur contri-
bution à la Force africaine en attente
(FAA). A l’échelle continentale, l’objec-
tif pour 2010 est de mettre sur pied la
FAA, constituée des EMR et des Bri-
gades régionales en attente (BRA) des
cinq communautés régionales africai-
nes : la CEEAC, l’Union du Maghreb
arabe (UMA), la Communauté écono-
mique des états d’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO), la SADC (Communauté de
développement d’Afrique australe) et
l’IGAD (Autorité intergouvernementale
pour le développement) pour l’Afrique
Apprentissage
des techniques
orientale.
de pliage de
parachutes
au DTMPL formation, au profit des membres de la
de Libreville.
CEEAC. Adossée à la CEEAC, la France
légitime son action au niveau régional ;
une action à long terme aux enjeux sécu-
La réorganisation du dispositif militaire de la France ritaires multiples. L’instruction se fait
en Afrique donne une dimension croissante à la tout d’abord par l’organisation de stages
de formation et par la mise en place de
mission de coopération militaire opérationnelle dans Détachements d’instruction opération-
nelle (DIO) et technique (DIT). Les tech-
la région. Centrée sur la montée en puissance des niques d’état-major sont aussi partagées
structures de paix et de sécurité au sein de la lors d’exercices d’état-major auxquels
des officiers des différents pays de la
Communauté économique des états d’Afrique centrale CEEAC sont invités. Ces stages s’inscri-
vent dans une dynamique globale de for-
(CEEAC), la coopération renforce les liens de mation des futurs formateurs des forces
fraternité qu’entretient la France dans la région. armées africaines. L’instruction permet
ainsi de partager les expertises de cha-
C
omme le rappelle le lieutenant- cun en matière de commandement sur
colonel Jobet, responsable coo- des scénarios traditionnels d’opérations
pération à l’Etat-major inter- de maintien de la paix. De sorte que les
armées des Forces françaises étapes ultérieures sont l’accompagne-
au Gabon (FFG), « nous ne sommes pas ment, la vérification puis la validation de
là pour donner de l’argent mais pour ces compétences en matière de sécurité
échanger un savoir ». Les FFG sont réso- et de maintien de la paix. Cette coopé-
lument engagées dans une mission de ration s’oriente vers une meilleure maî-
Témoignage
du major Mputu
Le major Mike Mputu, de l’Etat-
major général des forces armées de
la République démocratique du
Congo (RDC), est le premier officier
de la RDC à participer à un DIO
organisé par les FFG concernant le
rôle d’un bataillon dans le cadre de
missions de maintien de la paix.
« C’est une occasion exceptionnelle
de travailler ensemble dans le cadre
de l’interopérabilité », témoigne-t-il.
Et il insiste : « C’est un système
qui marche ! » Quels espoirs pour
l’avenir ? « Constituer une force
autogérée pour intervenir dans les
conflits africains et maintenir la paix
en Afrique. » Il insiste sur sa volonté
de vouloir faire partie de cet
« embryon », qui constituera à
Salle de pliage où Français et l’avenir la Force africaine en attente
Gabonais travaillent côte-à-côte.
(FAA). Et de conclure : « Ça peut
marcher ! »
En direct de…
Combat :
Composante principale de l’instruc-
tion, le combat en forêt offre beaucoup
de similitudes avec le combat urbain,
du fait de la verticalité, de l’isolement
ou des problèmes de transmissions.
Les techniques de déplacement, telle
la progression en Y, la rupture de fila-
ture, les haltes comme les embusca-
des y sont exposées puis mises en
situation. Les techniques de tir consti-
tuent aussi un élément clé de l’ensei-
gnement. L’instructeur ne cesse de
souligner la pertinence de ces métho-
des et invite les élèves « à s’entraîner
en régiment avant de partir en OPEX,
afin de gagner en efficacité ».
Vie en forêt :
« Toute eau inconnue peut être polluée par les micro-
bes », « La baignade dans les cours d’eau ne doit se
faire que pour des besoins opérationnels ». Voilà les
premières règles fondamentales de la vie en forêt avec
toujours à l’esprit l’efficacité opérationnelle comme but.
Suivent nombre de recommandations sur la cuisson
des aliments, l’hygiène, l’habillement et la désinfection
de plaies… Le but de ces stages en forêt est d’acquérir
des réflexes: « Comme des actes de combat, ces actes
de vie doivent devenir des actes réflexe », souligne l’ins-
tructeur. Une partie de l’instruction, particulièrement
appréciée et bien assimilée par les élèves, demeure la
présentation de l’exubérante végétation des forêts gabo-
naises : arbre à nivaquine, mamba jaune et « arbre à
sang » qui pourront servir de traitement préventif et
curatif d’appoint.
Le CAOME FOGA
24
« Qui ose gagn e
TIM n° 202 - Mars 2009
TIM202_18-25 endirect.QXD 24/02/09 16:08 Page 25
Topographie :
Après le calcul du pas simple sur terrain
plat, descendant puis montant, la forma-
tion de l’équipe « topo-nav » est exposée
aux stagiaires. Les méthodes de jalonne-
ment, d’étalonnement, de marquage et
de contournement d’un obstacle seront
bientôt mises en pratique pour une mar-
che topo inhabituelle, où la méthode du
« colimaçon », afin de trouver les balises
peu visibles dans cette végétation abon-
dante, sera primordiale. Dernière recom-
mandation avant le départ : « Les petites
blessures peuvent vite s’aggraver en forêt
alors ne jouez pas les rambos ! »
Piégeage :
« Attention ! », prévient l’instructeur, « on peut piéger n’importe quoi n’im-
porte où. Les possibilités sont infinies. » Dans le cadre des conventions d’Ot-
tawa, l’objectif de ce module est de sensibiliser les stagiaires à la dangerosité
des pièges, et plus particulièrement au caractère vicieux des pièges en forêt.
Cependant, l’effet des pièges de sol, aériens ou à feu, est avant tout tactique
et applicable pour la défense de zone ou d’axe.
Piste individuelle
et collective :
Un sol boueux, une atmosphère acca-
blante, chargée d’humidité et de mousti-
ques. Ajouté à cela un sac à dos, un
FAMAS et des obstacles nécessitant
adresse, force et équilibre. Voilà le
contexte des pistes individuelle et collec-
tive du CAOME, qui répondent aux exigen-
ces des missions actuelles. Les premières
épreuves donnent le ton : le franchisse-
ment de barbelés plongés dans une mare
d’eau boueuse déclenche les premières
fatigues et réclame la cohésion du groupe.
Suivront le franchissement d’un fleuve
sur tyrolienne et l’évacuation d’un blessé
sur brancard de fortune à travers la man-
grove… « On est tenu par l’adrénaline,
donc on tient le coup. » « Quand on doit
trouver les forces, on les trouve en soi et
grâce au groupe, mais là, la chaleur est
vraiment accablante », nous confie une
élève-stagiaire de l’Ecole militaire inter- Piste Malibé :
armes (EMIA).
Plus « aquatique » que la piste collective, le principe est cependant le même!
Un dépassement de soi au profit du groupe… Vaincre ses appréhensions dans
ce milieu aquatique, retrouver des forces lorsque son sac rempli d’eau pèse
n e! »
sur ses épaules : des étapes que franchiront ensemble les sections de sta-
giaires qui s’exerceront, dans ces moments difficiles, au commandement dans
l’effort et éprouveront la cohésion de leur groupe.
1
En pleine forêt de la Mondah (30 km au nord de Libreville), sur deux sites distincts – Cap militaire et
Malibé, les premières pistes du CAOME sont nées en 1982 dans une jungle encore vierge de toute
présence humaine. L’idée d’un stage commando au CAOME date de 1983.
RETEX
De août 2006 à
Savoir août 2008, le
capitaine Patrick
A
près avoir fait valoir mes moti-
vations dans la case 4 G de ma
FIDEMUT pour servir en coo-
THEATRES faculté d’adaptation des soldats français pération, j’ai été désigné pour
permettent donc de pouvoir conduire les servir en Guinée-Conakry en
le 7 BCA au Tchad
e
missions en tout temps et en tout lieu. tant que chef de projet formation des
sous-officiers et conseiller du directeur
ENTRAINEMENT de l’ENSOA des forces armées guinéen-
nes. Je débarque donc au mois
Exercice POSEIDON 2008
d’août 2006 à Conakry avec ma petite
POSEIDON (camp de Mailly, décem- famille dans un pays très pauvre, atypi-
bre 2008) a permis l’entraînement amphi- que, où les habitants ont une gentillesse
bie des états-majors de FRMARFOR et un sens de l’accueil incomparables.
(Marine nationale) dans sa configuration (...) Après une étude du milieu, ponc-
de Commander Amphibious Task Force tuée par les manifestations sociales tra-
(commandement des opérations amphi- giques de début 2007, je m’attache avec
bies: CATF) et de la 6e BLB dans celle de mes correspondants guinéens à déve-
Le deuxième mandat de l’opération Commander Landing Force (commande- lopper un climat de confiance et de res-
EUFOR Tchad-RCA a vu le 7e BCA (BMN- ment des forces terrestres : CLF). Une pect. En faisant l’effort sur la formation
C) et le 516e RT opérer conjointement dans opération d’évacuation de ressortissants des “formateurs” chargés d’instruire
leur zone de responsabilité entre juin et en zone urbaine hostile en était le thème les sous-officiers, je choisis d’investir
décembre 2008. support. dans le long terme et privilégie “le
Le premier mandat avait permis de savoir-être” et les qualités intrinsèques
« jeter » un dispositif provisoire. Il a fallu du militaire pour servir son pays. Cela
consolider l’existant en construisant m’est apparu comme la priorité, compte
notamment 42 postes de combat autour
du camp des Etoiles, près d’Abéché. La
protection de la force revêt un aspect mes de simulation SCIPIO pour les opé-
essentiel lors d’une phase de stabilisa- rations terrestres et ORQUE pour les opé-
tion. En effet, les emprises européennes rations navales.
restent des cibles potentielles d’attaques
d’éléments rebelles. Une fois assurée,
cette protection permet aux unités de ADAPTATION
mener leur mandat en toute sécurité.
Par ailleurs, la saison des pluies ne per-
La trousse de secours
mettant pas aux détachements d’accéder POSEIDON 08 constituait une étape pré- individuelle
aux régions les plus reculées, les chas- paratoire pour les deux PC à l’exercice Les enseignements tirés en Afghanistan
seurs alpins ont innové en effectuant des multinational amphibie LOYAL MIDAS ont conduit à renforcer les capacités de
patrouilles à cheval. L’ingéniosité et la 2009 et à la prise d’alerte NRF 14 (NATO premiers secours. Un nouveau modèle de
Response Force) en 2010. trousse de secours individuelle est main-
Pour en savoir plus, rendez-vous Organisé par l’EMF 1 en liaison avec le tenant distribué en Afghanistan à la tota-
sur le site Intraterre du CDEF: CEPC (Centre d’entraînement des PC- lité des forces engagées. Elle équipera
www.cdef.terre.defense.gouv.fr Mailly) et COMFRMARFOR, cet exercice progressivement tous les théâtres. Elle
s’est appuyé conjointement sur les systè- comprend un lot de perfusion (le soluté
inoubliables
septembre 2009, officier traitant BOI au
sein du Régiment d’infanterie-chars de
marine. Après quelques exercices régi-
mentaires et une mission intérieure VIGI-
PIRATE en Ile-de-France à Noël, il est
tenu de l’importance de l’armée dans le eux et partagent en frères d’armes le riz- désigné comme chef du module 2C (sou-
contexte politique, social et ethnique du poisson traditionnel. (...) Je ne parle ni le tien des services) pour servir avec le
pays. (...) La patience et la volonté sont de “Soussou” ni le “Malinké” ni le “Peul” car 2e escadron du RICM au sein du 23e BIMa
rigueur car il est facile de baisser les bras l’étude des langues n’est pas mon fort à Dakar, de février à juin 2009. Passionné
sous prétexte que rien ne bouge. mais je suis intégré “par la sueur versée” de l’Afrique en général et de la Guinée en
Les “petit pas par petit pas” et les “Inch au rythme des séances d’instruction, des particulier, il savoure chaque moment
Allah, peut-être demain” sont nombreux sorties terrain et des palabres permanen- passé aux côtés de ses frères africains.
mais nous nous devons d’accepter le tes pour surmonter les obstacles en tout
rythme de nos frères d’armes. A contra- genre. Je vis des moments fraternels inou- APPEL À TÉMOIGNAGES !
rio, il ne faut pas viser trop haut, ni s’ap- bliables tout en gardant mon identité mili- Faites partager vos expériences
proprier le projet à la place du partenaire. taire française des troupes de marine. » opérationnelles à nos lecteurs.
Envoyez vos textes à la rédaction
Le militaire guinéen, après une longue Extrait du n° 363 de L’Ancre d’Or par internet à
période de dictature, a plaisir à échanger, Bazeilles consacré à la coopération sirpat-comecrite.emat@
communiquer, travailler avec des “Fotés” militaire. Pour s’abonner: terre-net.defense.gouv.fr
qui mouillent le treillis sur le terrain avec ancredor@orange.fr
n’est pas destiné à être administré par le de 25 litres ou d’un sac trois jours de s’est articulé autour de deux thèmes :
combattant mais permet aux personnels 45 litres. (Voir le dossier du TIM n° 201 sur le premier s’est interrogé plus particuliè-
autorisés d’en disposer partout sur le le soutien santé en opérations.) rement sur les espaces lacunaires, et sur
théâtre). Par ailleurs, en fonction du sou- la façon de les contrôler, réhabilitant la
tien santé qu’il réalise, le personnel du manœuvre à tous les échelons. Le second
service de santé dispose maintenant d’une PUBLICATION thème est revenu sur la numérisation
trousse de cuisse, d’un sac à la journée de l’espace de
La tactique dans son bataille (la NEB),
nouvel environnement: ses apports mais
actes du séminaire tactique aussi ses limites,
développant les
Organisé par le CDEF et le CESAT, le sémi- relations com-
naire tactique permet, une fois par an, de plexes entre nou-
réunir, autour de thèmes d’actualité, les velle technologie
professionnels de la tactique. Cette année, et savoir-faire tac-
ce troisième rendez-vous, intitulé « La tique.
tactique dans son nouvel environnement »,
Technologie
D
ans la nuit du 7 au 8 janvier,
des roquettes ont été tirées au
Sud Liban. Le lendemain, au
12e Régiment d’artillerie d’Ha-
guenau, les soldats de la bat-
terie COBRA pensent à leurs camarades
présents dans la zone FINUL. « Nos radars
COBRA ont dû tout détecter », estime le
capitaine Luc Andréa, commandant d’unité
de la batterie COBRA. « Ce type de radar
va nous permettre d’établir avec précision
la provenance des tirs. Ca ne nous don-
nera pas l’âge du tireur mais on saura
si les tirs initiaux sont partis du sol
libanais ou israélien. » Trois
radars COBRA sont sur le sol
libanais depuis plus de deux
ans: deux fonctionnent en per-
manence ; le troisième reste en
réserve. Le but : observer les deux
belligérants. Les deux radars, avec
leur portée de 40 km, couvrent à eux
deux, la zone sud du Liban. Sept
autres COBRA attendent d’être utili-
sés aux 1er RA et 12e RA.
A et le SL2A
s
COBR
Détecteur
44 TIM n° 202 - Mars 2009
de tirs
TIM202_44-45 Cobra.QXD 24/02/09 16:35 Page 45
Ce type de matériel n’est pas adapté à tous Viard. Finalement, on a choisi la techni-
les théâtres d’opérations. COBRA n’est que ancienne de l’acoustique. » Utilisée
actuellement pas projeté en Afghanistan pendant la Première Guerre mondiale,
car l’artillerie adverse est légère. Or le l’acoustique avait été abandonnée au pro-
radar COBRA est véritablement destiné à fit d’autres techniques plus modernes. La
identifier et localiser les moyens de feux France y est revenue en Bosnie dans les
adverses type canons, mortiers ou lance- années quatre-vingt-dix. Aujourd’hui, le
roquettes. Intégré au réseau ATLAS, pour SL2A est constitué d’un concentrateur et
la remontée quasi-instantanée des infor- de 8 capteurs indépendants. Chaque cap-
mations, COBRA permet de reconstituer teur regroupe une petite balise et trois
la trajectoire des obus et ainsi déterminer micros discrets. Il envoie les informations
leur point de départ et d’arrivée. « COBRA à la station de réception qui fait l’associa- Caractéristiques
est d’une précision diabolique », explique tion des événements. La différence de technico-opérationnelles
le lieutenant-colonel Hugues Viard, offi- temps du son reçu par les micros déter- de COBRA
cier de marque à la STAT. « Alors qu’il va mine la direction d’où vient le tir. Le SL2A
à une vitesse de 100 mètres par seconde, est un système très souple : pour une Le COBRA est un radar à balayage
un obus de 60 mm pourra être détecté à manœuvre classique, nécessitant de électronique. Un navigateur à
plus de 15 kilomètres. COBRA a une por- nombreux redéploiements, il est prévu gyrolaser placé dans l’antenne
tée de 40 kilomètres. Il faut savoir qu’il 19 personnes (une équipe concentrateur fournit la position du système et
peut détecter jusqu’à 40 batteries enne- – station de traitement – et quatre équi- l’attitude de l’antenne (trois axes).
mies. En fait, en moins de 15 secondes, pes de pose). En revanche, sur une mis- Le radar présente la même mobilité
l’obus n’est pas encore arrivé que COBRA sion statique, comme la protection d’une que la famille TRM 10000.
nous donne la position exacte du lanceur FOB, seulement deux hommes sont sol- DISTANCES DE DÉTECTION :
ennemi. » licités sur la veille du concentrateur. De • obus de 155 mm > 25 km;
Pour éviter que les radars n’émettent plus, le découplage entre la station de trai- • roquettes de calibre
en permanence (détection, potentiel…), tement et les capteurs permet de faire supérieur à 200 mm > 40 km.
COBRA est désormais associé à un autre fonctionner une même station sur des SECTEUR D'OBSERVATION :
système, le Système de localisation réseaux de capteurs différents ou plu- • ouverture: 90 degrés;
d’artillerie par acoustique (SL2A). sieurs stations sur un seul réseau de cap- • adaptation automatique du faisceau
teurs. « Le SL2A est une technologie de veille au relief du terrain.
Le retour de l’acoustique simple et robuste », précise le LCL Viard, MISE EN STATION :
Depuis plusieurs années, l’armée de Terre « les balises sont des produits fabriqués • 15 minutes.
réfléchissait à un système passif capable à partir de composants achetés sur éta- SORTIE DE POSITION :
de pré-alerter les radars COBRA. « Dans gères. De par leurs bas coûts, elles peu- • 5 minutes.
un premier temps, on a travaillé sur des vent être abandonnables1. Par ailleurs,
systèmes d’optique qui fonctionnent avec l’acoustique, contrairement au COBRA,
la lueur au départ du coup et l’échauffe- n’est pas directionnel. En fait, les deux et sa légèreté. Un premier SL2A a été livré
ment de l’obus dans l’air », rappelle le LCL systèmes sont complémentaires: sur un au 12e RA pour être expérimenté. Neuf
radar, il faut faire la différence entre les autres seront livrés cette année conjoin-
détections et les fausses alarmes car il tement à la mise en service opération-
est d’une très grande sensibilité. On véri- nelle.
Et ailleurs ? fie donc avec le SL2A. Recoupé par deux
La France n’est pas le seul pays sources, le renseignement est très fia- LTN Aurélie CARRIERE
à avoir développé un radar de ble. » Même s’il est sensible au relief et Photos: ADJ Jean-Raphaël DRAHI
ce type : les Etats-Unis disposent aux conditions météorologiques, le SL2A
du radar Q36 qui localise les tirs peut être utilisé seul, de par sa discrétion
1
Laissées sur le terrain.
de courte portée tels que les tirs
de mortiers, et le radar Q37 qui
détecte les roquettes.
COBRA est d’une
La Russie n’est pas en reste ; précision diabolique. »
le radar ZOOPARK repère toutes LCL Hugues Viard, STAT
les cibles de mortiers et de
l’artillerie ennemie.
Enfin, la Norvège et la Suède Caractéristiques technico-
se sont associées pour créer
ARTHUR, un radar de faible poids
opérationnelles du SL2A
et de petite taille qui permet • Localisation des mortiers de 60 mm,
une plus grande mobilité tactique 81 mm et 120 mm,
et opérationnelle. • Portée sur 155 mm : 10 km.
Le SL2A a également son • Le système occupe un volume
équivalent avec HALO au d’environ 3 m3.
Royaume-Uni et SMAD, utilisé • Déploiement d’un capteur : 10 min.
par l’armée allemande. • Déploiement concentrateur : 30 min.
Traditions
ires,
Parmi les traditions milita
s liées
les coutumes et habitude
» occupent
au « boire et au manger
sociées
une place particulière. As
ou boissons,
à différents plats, repas
in, elles
en popote ou sur le terra
ples
sont bien plus que de sim
sion.
repas ou activités de cohé
s culinaires militaires
Tradition
Sur le terr
de Côte d’
ain en Rép
Ivoire.
ublique
Une popote
Le petit-déjeuner
colonial presque parfaite
Y
Sur la table: oignons, sardines,
charcuterie (pâté, jambon…), pain, a-t-il autre chose que « des mes. Un repas pris à l’occasion d’une fête
vin rouge… « Le petit dej » est le fruit lendemains difficiles » derrière d’arme est du même tonneau. Les ban-
d’un double héritage, d’abord celui les traditions culinaires de l’ar- quets de la Sainte-Barbe pour les artilleurs
du premier repas du matin dans une mée de Terre? Le cri rituel du ou la Saint-Eloi pour le matériel contri-
France autrefois à majorité paysanne popotier, « Vos gueules là- buent à intégrer les nouveaux et à main-
où le pain, la charcuterie et le vin dedans ! », annonçant le menu, serait-il tenir le lien avec les anciens souvent
rouge tenaient une place essentielle; autre chose que le prélude d’un repas en invités.
et d’autre part, les habitudes chansons, si possible bien arrosé ? Plus
alimentaires spécifiques et parfois que de simples activités de cohésion, les Le célèbre pinard
contraignantes à bord des navires traditions culinaires militaires permettent Au cours de ces repas, certains plats et
qui visaient tout à la fois à assurer en effet à l’armée de Terre de cultiver une boissons sont incontournables. Outre le
la conservation des aliments, et identité forte et un sens de la tradition célèbre pinard, qui a d’ailleurs de moins
un apport nutritionnel et énergique indispensables au fonctionnement d’une en moins la côte dans nos armées, même
suffisant. institution d’abord faite d’hommes. La si il est toujours chanté, les plats les plus
popote illustre parfaitement cet aspect. Du connus sont sans doute le petit-déjeuner
rôle du popotier, qui doit faire preuve de colonial et le boudin légionnaire. Toutes
fantaisie, de gaieté et d’esprit, à la tenue ces traditions sont l’affirmation d’une iden-
des invités, tout est codifié pour intégrer tité, mais aussi l’inscription dans une série
au mieux ceux qui le souhaitent, se parler, de comportements collectifs. Les spécia-
rire, être ensemble et développer ainsi des listes ne s’entendent pas toujours sur
liens forts, au-delà du service courant l’origine d’un plat ou d’une « cérémonie
et de ceux qu’entretiennent de simples culinaire ». Leur histoire est souvent
« collègues de travail ». sujette à plusieurs versions.
On observe souvent que les unités les Le café, quant à lui, fait partie du quotidien.
plus exposées sont celles où ces traditions Il est l’occasion de parler avec les mem-
sont les plus vivaces, comme si le risque bres de son unité et ceux de passage. La
rapprochait encore davantage les hom- démocratisation du café dans la société
Un bivouac en Algérie.
Un zouave pendant
la 1re Guerre mondiale.
La légende du poulet
La tradition est Marengo
le lien du présent En juin 1800, juste après la victoire
avec le passé. » Lacordaire française de Marengo (en Italie) sur
les Autrichiens, c’est le cuisinier de
française est d’ailleurs largement due au Bonaparte, Dunand, qui concocte
fait qu’il était distribué aux appelés pen- ce plat pour le Premier Consul, avec
dant leur service national (cf. interview). les «moyens du bord», la cavalerie
Les traditions sur le terrain ont aussi leur française étant très éloignée du
histoire propre. Lors de l’installation du ravitaillement. Les ingrédients?
bivouac, les soldats mettent souvent en Poulet, ail, huile, tomate,œufs et
place un espace dédié à la convivialité, en écrevisses. Mais le plat est surtout
général autour de la nourriture ou de la célèbre pour sa sauce au vin blanc,
boisson. Sur le terrain, les hommes eau et farine. Une variante de
Des appelés de la classe 1946
essayent le plus souvent de préparer leurs percevant la ration K.
cette recette remplace le poulet
repas ensemble. Les récits de campagne par du veau.
sont remplis de tel ou tel incroyable
débrouillard qui parvenait toujours, même
dans un pays en guerre, à composer un
menu original, avec des produits frais.
La force de l’habitude
Interview de l’ADC (ER) L’alimentation est conçue autour de deux
Une spécificité française Pierre Eveno, ancien denrées: le pain et le vin. Le pain est la
Cet amour de la nourriture, une spécificité conservateur du musée de première denrée réglementée dans sa
française? A en croire les nombreux témoi- l’Administration militaire fabrication et sa distribution aux soldats.
gnages venus des théâtres d’opérations C’est le pain de munition ou pain du Roy,
extérieures, nos rations sont très appré-
et du Commissariat de à raison de 750 grammes par homme
ciées par les autres nations: elles sont l’un l’armée de Terre. et par jour, alors que le vin sera une
des piliers du moral des hommes. Le Quels est le sens des traditions denrée distribuée exceptionnellement
lieutenant-colonel Gilles Aubagnac, culinaires militaires ? jusqu’à la Première Guerre mondiale.
conservateur du musée de l’Artillerie et L’armée française, comme toute institu-
commissaire d’une exposition sur « L’ali- tion, crée des habitudes qui deviennent Les plus récentes ?
mentation dans les armées : du poulet pour certaines des traditions. L’alimen- Le soldat dispose d’une ration alimen-
Marengo à la boîte de ration », explique: tation n’y échappe pas, comme à travers taire journalière conditionnée. Cette habi-
« A l’autre bout du monde, le militaire les libations communautaires, les repas tude prise pendant la Deuxième Guerre
français retrouve dans sa ration journa- de corps… où des lieux comme le mess mondiale a pour origine la ration de
lière des emballages et des logos qui lui ou l’ordinaire. Ces habitudes ont même réserve, portée par le Poilu en 14-18 et
rappellent la maison. Cette boîte est alors parfois débordé l’institution puisqu’elles consommée sur ordre. Les dernières
plus que de la nourriture: elle participe au ont participé en partie à l’éducation ali- évolutions et tendances sont conçues par
moral de la troupe. » mentaire de la nation au siècle du ser- les consommateurs eux-mêmes! En gar-
vice militaire, comme le café du matin. nison, l’armée calque ses modes alimen-
Pour en savoir plus, consultez la directive taires sur ceux de la société civile. Le pain
sur les traditions et le cérémonial éditée Quelles sont les traditions les plus et le vin, ces denrées mythiques, sont
par l’EMAT en 2001. anciennes ? consommées en moindre quantité et la
La plus ancienne est le partage du pain diversité des plats augmentent à travers
LTN Thomas DIJOL en temps de paix comme en campagne. un nouvel environnement: le self service.
Photos: SIRPA Terre/ECPAD
Dépistage de l’alcoolémie
et de la toxicomanie
P
Rôle central du commandement…
our une lutte efficace, il fallait Ce regrettable constat établi, il fallait agir
d’abord lever le tabou. C’est de manière concrète. En 2006, un groupe
chose faite ! Oui, l’alcool et les de travail interarmées est constitué avec
La FIAT produits stupéfiants peuvent
faire des ravages dans nos uni-
pour mission de rédiger une instruction
visant à donner l’initiative au commande-
• Toute sanction disciplinaire, consé- tés. Non seulement cela nuit à la santé et à ment pour organiser le dépistage dans les
quente à un usage de drogues ou à un
état d’ivresse excessif mis en évidence 2 modes de dépistage
par le dépistage, implique la rédaction
d’une fiche individuelle d’appétence aux Dépistage à visée préventive Dépistage de vérification
toxiques (FIAT) ; afin de s’assurer qu’un personnel lorsqu’un comportement anormal ou douteux
• la FIAT relate les faits reprochés et est apte à exercer son emploi pour est constaté dans l’enceinte militaire
une mission donnée
précise la catégorie dans laquelle est
classé le contrevenant ; Sur l’initiative du chef de corps 1. Sur l’initiative du commandant d’unité qui
• elle lui est personnellement com- qui donne l’ordre au commandant demande l’autorisation au chef de corps
muniquée et est conservée dans son d’unité d’exécuter le dépistage d’exécuter le dépistage au sein de son unité
>
2 QUESTIONS A...
Le colonel Morelli, chef de corps du 61e Régiment
d’artillerie, nous fait part de ses impressions
à la lecture de cette nouvelle instruction.
Terre Information Magazine : Comment jugez-vous la situation
actuelle en ce qui concerne l’usage illicite des drogues ou l’abus
d’alcool dans les régiments?
Colonel Morelli : « Même si nous avons la possibilité depuis quelque temps
de faire des dépistages préventifs au sein de nos unités (éthylotests ou tests
sanguins), il faut reconnaître qu’en termes de lutte efficace contre l’usage de
drogues, nos moyens sont insuffisants. Ces pratiques addictives représentent une
menace pour nos unités car elles engendrent de graves dérives comportemen-
tales, des risques pour la sécurité, sans parler du trafic de drogue et de ses consé-
quences (racket). Il faut les détecter et de les sanctionner. Il y a quelques semaines,
un 1re classe de mon régiment a été attrapé à consommer de la drogue.
Et après ? Quand on l’a sermonné et mis aux arrêts, qu’est-ce qu’on en fait ? Ne
nous voilons pas la face. Certains, en général les plus malins, profitent d’une véri-
table situation d’impunité. De plus, un régiment comme le mien regorge par son
étendue, et malgré la surveillance du commandement, d’endroits « tranquilles »
où l’on peut consommer de la drogue ou de l’alcool. Cela n’est pas tolérable et
complètement incompatible avec le statut, mais aussi les missions mêmes du
militaire. J’ai dans mon régiment des opérateurs et des maintenanciers de dro-
nes et ils doivent être en possession de tous leurs moyens pour mettre en œuvre
et soutenir ces aéronefs. »
d’exécution et des résultats rapides et fia- ment gagner. Une bataille ayant pour but d’un prélèvement salivaire.
Tchad goudronné à 20 km
de N’Djamena.
La France
n’oublie pas ses anciens
combattants
Du 25 octobre au 1er novembre 2008,
une section du 1er Régiment de chasseurs
parachutistes (1er RCP), qui armait alors
le dispositif EPERVIER au Tchad, a effectué
une mission d’escorte et de protection au
profit d’une opération de paiement des
pensions militaires françaises aux anciens
combattants tchadiens, en collaboration
avec la trésorerie de l’ambassade de France.
D
u 12 octobre 2008 à début Pendant toute la durée de la mission
mars 2009, 225 parachutistes de paiement, les parachutistes ont assuré
du 1er RCP, renforcés de trois
unités PROTERRE du 17e RGP les meilleures conditions de sécurité et
et du 35e RAP, et d’éléments de discrétion pour le paiement des pensionnés. »
du 1 RHP, étaient engagés dans l’opéra-
er
tion EPERVIER au Tchad afin d’y effectuer Il est important de préciser que ces pen- Les paiements s’effectuaient à l’intérieur
entre autres des missions ponctuelles de sions sont réversibles aux veuves, ce qui de l’enceinte, entourée d’une foule d’inté-
reconnaissance, d’escorte et de protec- explique que sur les 779 bénéficiaires, les ressés en tout genre, qui s’amassaient
tion. Ainsi, la section “Rouge 1”, aux ordres deux tiers sont des femmes. Par ailleurs, contre les parois de la muraille, rendant
de l’adjudant Dall’erba, s’est rendue par ces pensions sont cumulables. Ceci mène parfois l’accès à la paierie difficile.
voie terrestre à Moundou, à près de 500 tout naturellement au versement de mon- Les Français étaient très attendus dans
kilomètres au sud de N’Djamena, afin d’y tants importants rapportés au salaire cette région où l’impact économique d’une
assurer la protection du personnel civil de moyen tchadien, environ 4 000 € soit telle opération est tout simplement in-
la paierie de France et la sécurité des jusqu’à 18 fois le SMIC tchadien. comparable, comme le témoignaient les
fonds appartenant à l’État français lors commerces « champignons » qui s’étaient
d’une mission de paiement au profit des Plus de 570000€ versés développés autour de la paierie.
anciens combattants de nationalité tcha- Au total, les sept employés de la trésorerie Deux autres missions de ce type ont été
dienne, qui se sont battus pour la France de l’ambassade ont versé 375259893 CFA, conduites par le groupement Terre EPER-
pendant la Seconde Guerre mondiale, en soit plus de 570 000 € Ils ont aussi sus- VIER en novembre 2008. La première à
Indochine et en Algérie. Cette mission est pendu 13 pensions pour cause de fraude. Sarh dans le sud du Tchad sous la respon-
unique au Tchad. Ailleurs, la trésorerie Le bilan de cette opération est donc posi- sabilité d’une section du 17e RGP, la
française verse directement les pensions tif. Pendant toute la durée de la mission deuxième à Mongo plus vers l’est.
et les retraites aux ministères des états de paiement, les parachutistes ont assuré
concernés qui se doivent ensuite de les les meilleures conditions de sécurité et de LTN Onésime VOLKOFF/OCI du 1er RCP
reverser à qui de droit. Pour le personnel discrétion pour le paiement des pension- Photos: 1er RCP
de l’ambassade de France, ainsi que pour nés afin de limiter au maximum la vulné-
les Eléments français au Tchad (EFT), l’or- rabilité de ces derniers.
ganisation et les modalités de cette mis-
sion sont donc très complexes, en
Femmes devant
particulier pour les militaires qui assurent la paierie de Moundou.
la sécurité d’une « distribution d’argent »
au profit de la population locale qui vit
dans des conditions difficiles. Les militai-
res français ont donc fait le trajet par voie
routière en partant quelques jours au
préalable afin de sécuriser l’arrivée du
personnel civil et des fonds à l’aéroport de
Moundou. Ces fonds sont restés sous la
protection des militaires pendant toute la
durée de la mission.
Formation
La formation
aux techniques
d’état-major
Connaître
les fondamentaux
Ils en parlent…
L’adjudant-chef Denis Becam, Le major Gilles Llacer,
sous-officier traitant à la 9e BLBMa, stagiaire FTEM OPS en septembre 2008 adjoint au DMD des Pyrénées
« Je suis venu pour tout découvrir : en Ce stage a modifié ma façon de travail- Orientales, stage FTEM ORG
première partie de carrière, en régiment, ler. J’ai désormais une connaissance plus en octobre 2008
on est évidemment déconnecté de la réa- approfondie de la structure et du fonc- « Je fais l’objet d’une réorientation
lité d’un état-major. Les attentes sont tionnement d’un état-major, ce qui n’est depuis trois ans après une distorsion
également fortes à la brigade en matière pas inutile même après un an dans ma d’emploi en état-major opérationnel.
de numérisation, l’attestation d’usager fonction. Je saisis mieux les tenants et C’est donc la DRHAT qui m’a proposé
SICF était donc un de mes besoins. les aboutissants de mes missions. Avant, cette formation. Le stage a répondu à
Pendant ces quatre semaines, j’ai tout je me demandais “quel type de docu- mes attentes en formalisant des
appris de la méthode de raisonnement ment utiliser pour répondre à telle ou connaissances souvent apprises “sur
général (MRG) et de la méthode d’éla- telle demande? Maintenant je sais for- le tas”. J’aborderai certainement mes
boration d’une décision opérationnelle maliser mes envois, notamment en res- dossiers avec plus de sérénité, doré-
(MEDO). J’avais une bonne connaissance pectant la charte graphique. » navant. »
de la bureautique mais on apprend tous
les jours et ces cours étaient aussi un
vrai “plus” dans la formation.
C
haque année, 120 sous-officiers Au cours du stage, les stagiaires vont La formation porte sur les :
et une quinzaine d’OSC-S sont acquérir des connaissances: - techniques d’expression écrite et à la
formés au cours des neuf sta- - théoriques sur l’esprit et l’organisation méthode de raisonnement général;
ges proposés par l’école. du travail en état-major; - logiciels de bureautique générale et
Spécifiques aux OSC-S ou aux - nécessaires pour participer à la décision opérationnelle;
sous-officiers en deuxième partie de car- du chef grâce aux méthodes et techni- - connaissances générales et les procé-
rière (ou sujets à une réorientation), voire ques de raisonnement général et d’ex- dures opérationnelles.
obligatoires pour le BSTAT de la filière pression écrite;
renseignement, le FTEM est l’une des mis- - sur la forme et l’utilisation des principaux Le « FTEM ORG » pour
sions de l’école compiégnoise. Par promo- documents en usage dans les états- le sous-officier affecté en
tion de 15 stagiaires, ces cadres sont majors; état-major dans un poste
formés aux méthodes, techniques et pro- - pour la mise en œuvre des principaux organique
cédures propres aux états-majors de tous logiciels de bureautique couramment Passées les trois semaines de formation,
niveaux. On distingue deux types de stage1 vous qui devez vous intégrer dans une
pour les sous-officiers, selon la vocation fonction organique d’un état-major aurez
de l’état-major d’affectation: organique ou acquis des connaissances:
opérationnel. - théoriques sur l’organisation du travail
et le fonctionnement d’un état-major;
Le « FTEM OPS » pour - nécessaires pour participer à la décision
le sous-officier affecté en du chef par la mise en application de la
état-major dans un poste méthode de raisonnement général et des
opérationnel techniques d’expression écrite;
L’EEM a pour mission de former, en qua- - sur la forme et l’utilisation des principaux
tre semaines, des cadres dont les connais- documents en usage dans les états-
sances militaires sont limitées et sans majors;
expérience d’état-major. Elle s’appuie sur - pour la mise en œuvre des principaux
une pédagogie d’accompagnement mise employés dans les états-majors; logiciels de bureautique;
en œuvre par le professeur de groupe et - pour la mise en œuvre du système d’in- - sur les principes de l’infrastructure mili-
elle fait appel au travail en groupe. Ce der- formation et de commandement des for- taire, le budget de l’armée de terre et ses
nier permet aux stagiaires de partager ces (SICF); principales règles de fonctionnement,
leurs expériences et leurs connaissances - opérationnelles afin d’appréhender l’en- l’organisation des ressources humaines
pour un meilleur apprentissage des fon- vironnement et occuper un poste au sein et la défense sur le territoire.
damentaux. d’un centre opérations (CO).
L’attestation de stage reconnaît
alors les initiations aux:
- techniques d’expression écrite et mé-
thode de raisonnement général;
- logiciels de bureautique;
- connaissances générales organiques et
territoriales.
Portrait
Attentif aux
consignes de
son instructeur.
Dans le cockpit
d’un A320.
crutement atypique
Un re
D’Air France
à l’ALAT Ç
a ronronnait déjà un peu »,
reconnaît-il dans un demi-sou-
rire à propos de sa vie d’avant.
« Et puis je ne me voyais pas
vieillir dans ce job de pilote de
ligne. Amener des passagers
d’un point A à un point B, en ayant pour
seul challenge de prendre en compte le
,
e n p il o te d e li g n e chez Air France vent de face, le poids des bagages ou les
correspondances, ça ne m’intéressait
Anci a
t Eryk Margueritte plus », déclare le SLT Eryk Margueritte.
le sous-lieutenan er Calmement, il parle aussi d’une vocation
ci d é d e to u t ch a nger pour s’engag certes « tardive », mais qui avait germé il
dé
A vi a ti o n lé g è re de l’armée de y a déjà bien longtemps: « Aucun de mes
dans l’ amis pilotes n’a d’ailleurs été surpris de
TIM a 20 ans
Les débuts
Objectif White
« Objectif White : la bataille d’As-Salman.
Commencée le 2 août 1990 par l’annexion du
Koweit, la guerre du Golfe s’achève le 27 février
1991 par sa libération. Déclenchée le 17 janvier
par une phase aérienne qui durera 36 jours,
l’offensive des coalisés prend fin dans
le succès foudroyant de leurs forces terrestres.
En cent heures, au sein de la coalition,
la Division Daguet couvre l’ensemble des
objectifs assignés. »
EN FRANCE ET
DANS LE MONDE EN 1991 :
; 20 DÉCEMBRE :
fondation du Conseil de
coopération Nord Atlantique ;
; 17 JANVIER :
début de l’opération militaire
TEMPETE DU DESERT en Iraq.
INTERVIEW
GÉNÉRAL ROQUEJEOFFRE, HOMMAGE À DAGUET
Commandant en chef des troupes françaises dans le Golfe, le général Roquejeoffre tire les premiers enseignements
du conflit. Au cours d’un entretien accordé à Terre Magazine le 12 mars 1991, le COMFOR évoque tour à tour les hommes
de Daguet, ses relations avec les Américains, et le rôle de la FAR au sein de l’armée de Terre de demain.
« […] Le cessez-le-feu n’est pas signé. La Division Daguet, ques, alertes de SCUD ou terroristes. Après la tension et
même si quelques régiments ont quitté le territoire ira- avant le début de la phase terrestre, avant l’attaque, beau-
kien, est toujours en couverture des forces alliées face à coup, s’ils n’avaient pas eu un caractère bien trempé au-
l’ouest. […] Je sais qu’aviateurs et personnels de l’ar- raient craqué. Je pense qu’en face, les gens savaient à qui
mée de Terre ont tous fait preuve d’un allant formidable ils avaient à faire, à des militaires motivés, performants
alors que les conditions psychologiques et physiques et qui iraient jusqu’au bout. Cela a compté beaucoup dans
étaient très difficiles. De longs mois d’attente, beaucoup l’effondrement des troupes irakiennes […]. »
d’incidents, de tension nerveuse dûs aux alertes chimi-
1992
important et compte dans ses rangs
530 appelés choisis parmi 1 200 volontaires. » signature du traité de
« 2 000 soldats français se sont mis en place Maastricht également
en Yougoslavie entre le 4 et le 13 avril 1992. appelé traité de l’Union
Débarquées à Rijeka, les troupes portant européenne.
le béret bleu ciel frappé de l’insigne de l’ONU
se sont rendues en Krajina du sud pour
le bataillon d’infanterie et à Zagreb pour
une partie du bataillon logistique.
Reconnaissances, patrouilles, installation
composent, depuis, l’emploi du temps des
soldats de la paix français. »
ONU au Cambodge
(mai 1992) : APRONUC
« Après des années
d’incertitudes et de guerre
civile, le Cambodge tente
de renaître lentement sous
l’aile pacifique des Nations
1992
unies. Les casques bleus
doivent assurer
le désarmement des
différentes factions en
présence, jusqu’aux
élections libres prévues en
1993. Mais sur le terrain,
les Khmers rouges Repères
ralentissent l’application
des accords.» • MINISTRE DE LA DÉFENSE :
Jean-Pierre Chevènement (jusqu’au 29 janvier 1991) puis Pierre Joxe ;
• CEMA : Général d’armée Maurice Schmitt (jusqu’au 23 avril 1991)
puis amiral Jacques Lanxade ;
• CEMAT : Général d’armée Forray puis général d’armée Monchal.
Insolite
Insolite
Le CCH Le Corff
Un secouriste
qui a du chien
Chef de la cellule secourisme du 1er Régiment de l’histoire météorologique retiendra la froi-
dure. Juste le temps d’affûter son crayon
tirailleurs (1er RTir) d’Epinal, sauveteur cyno-aquatique, et voici au bain trois sauveteurs de l’as-
pompier volontaire et membre de la Croix blanche des sociation de sauvetage cyno-aquatique
de Vaxoncourt, accompagnés d’un tendre
Vosges, les casquettes du caporal-chef Le Corff sont mastodonte – un chien de terre-neuve.
Tous, sous l’œil attentif d’un vétérinaire
multiples. Portrait d’un homme pour qui le secourisme emmitouflé, adressant des regards
est plus qu’un métier: une passion! confiants au chien, compatissants aux
U
autres !
n froid hivernal, des champs Depuis les dernières inondations qu’ont
tachetés de neige, un lac des connues les Vosges, le sauvetage en
Vosges dont l’eau avoisine la eau intérieure, assisté par un chien de
température nulle : voilà où le terre-neuve, a prouvé son efficacité.
caporal-chef Le Corff, homme « Attention ! », précise le président de
trapu au regard profond, vit sa passion l’association. « Le terre-neuve n’est pas
tous les week-ends, qu’il vente ou qu’il sauveteur mais un auxiliaire de sauve-
neige : le secourisme cyno-aquatique. tage! » En effet, doué d’une grande endu-
Peu nombreux sont les amateurs de sen- rance et d’une grande force de tractage,
sations glacées, en ce début janvier dont les terre-neuve, qui peuvent atteindre le
quintal, sont utilisés pour le tractage de admet tout son auditoire. Certes, la for-
bateau en avarie moteur ou de victime de mation continue au secourisme peut 1. Le CCH Le Corff et un chien
la noyade en eau calme ou en plein cou- sembler d’une utilité peu perceptible au de terre-neuve en exercice.
2. Cas pratique de saignement pour le PSC1.
rant. Ceci permet aux sauveteurs de se quotidien. Nous ne sommes pas confron-
3. Test de compétence PSC1 :
concentrer sur le bilan médical et d’ef- tés à un malaise cardiaque tous les jours. massage cardiaque.
fectuer les gestes de secours plus effi- Mais l’esprit est le même que le drill au
cacement.
Le travail complice avec le chien néces- Le secourisme : ce n’est pas grand-chose
site une véritable « symbiose entre le
maître et le chien », qui ne s’acquiert et cela permet de sauver des vies.
qu’au terme d’un élevage assidu du chien C’est un investissement infiniment rentable ! »
et d’entrainements multiples. Ainsi, l’as- CCH Le Corff
sociation regrette d’avoir à écarter trop
souvent des candidats recherchant fina- combat et l’entrainement régulier au tir: blanche des Vosges, passion et profes-
lement plus un club canin qu’un club de « Une fois confronté à un accident, vous sion s’entremêlent au profit de la vie des
secourisme cyno-aquatique et qui souf- savez réagir. » Et au formateur de pour- autres. Et si on lui demande quelle diffé-
frent « d’un manque cruel de rigueur ». suivre : « Le secourisme : ce n’est pas rence il fait entre son métier et sa vie
« Le secourisme nécessite une rigueur grand-chose – 12 heures pour le PSC 11 – associative de sauveteur cyno-aquatique,
pas toujours acceptée facilement en vie et cela permet de sauver des vies. C’est il répond le sourire aux lèvres: « Juste un
associative. Nous avons entre nos mains un investissement infiniment rentable! » changement de tenue! »
des vies, alors pas d’approximatif » , Dès ses débuts en compagnie de combat À l’évocation de sa vie familiale, sa voix se
explique le caporal-chef Le Corff. au 1 er RTir d’Epinal, le CCH Le Corff fait fragile et le regard lointain. « Je ne suis
devient, dans le cadre d’une double spé- plus souvent à la maison », concède-t-il…
Rigueur et précision cialité, brancardier secouriste. Il passe Alors, à l’heure de remettre les diplômes
De la rigueur, le caporal-chef en a à re- ensuite trois ans en fonction à l’infirmerie de PSC 1 à ses EVAT, il rappelle: « Si vous
vendre. Responsable de la cellule secou- avant de passer sa formation d’instruc- n’avez pas compris l’intérêt du secourisme
risme du Bureau opérations instruction teur de secourisme, qui se révèle être un en étant militaire, c’est que vous n’avez
du 1er RTir, ce dernier tente de l’insuffler « véritable déclic ». Plus qu’un métier, le pas compris grand-chose! » Et de conclure
aux nombreux EVAT à qui il essaie de secourisme envahit la vie du caporal-chef avec un froid réalisme: « Si un de vos amis
faire prendre conscience de l’impérieuse qui se tourne vers le secourisme cyno- a beaucoup trop bu et tombe en coma
nécessité du secourisme pour un mili- aquatique en se posant d’abord cette éthylique, que faîtes vous?
taire et, pourquoi pas, de faire naître chez question : « Quel apport le chien peut-il - PLS2 ! répond instantanément la section.
ces jeunes, « qu’il n’oubliera pas », des offrir au secourisme ? » De plus, ce natif - Et puis?
vocations ou des passions. L’utilité du de la Bretagne avoue : « Et puis, j’aime - On appelle les pompiers! »
secourisme dans le métier des armes est l’eau, même froide. » Ainsi, au sein de Une récompense pour celui qui investit tant
pour lui évidente : « C’est un des seuls l’association de sauvetage cyno-aquati- pour le secourisme et qui met sa vie au
métiers où vous pouvez encore sauter que de Vaxoncourt, il cherche à créer service de la vie des autres.
sur une mine ou vous prendre une balle avec les siens une véritable méthodolo-
dans la jambe », fait-il remarquer à un gie pratique du sauvetage cyno-aquati- ASP Adrien FACON
parterre d’EVAT. Dynamique, le langage que. Ils élaborent des techniques opé- Photos : CCH Jean-Baptiste TABONE
sûr et précis, à l’écoute, le CCH Le Corff rationnelles nouvelles, qui prouvent leur
corrige avec patience et en tire l’estime efficacité lors de chaque intervention.
1
Prévention et secours civiques de niveau 1.
2
Position latérale de sécurité.
de tous ses élèves. « Il n’a pas besoin de Pour le caporal-chef, par ailleurs pom-
hausser le ton pour se faire respecter », pier volontaire et membre de la Croix
Brèves sport
Sport
BD
Votre agenda
Quartier libre
4
13 03 09 28 03 09
Concert de la RTNO Journées régionales
La région Terre nord-ouest (RTNO) orga- des réserves
nise le vendredi 13 mars 2009 un concert Les samedis 28 et dimanche 29 mars 2009
au profit de la Cellule d’aide aux blessés auront lieu les Journées régionales des
de l’armée de Terre (CABAT) et des asso- réserves à Caen. Cet évènement, qui est
ciations ADO et Terre Fraternité. Il aura une première en région Terre nord-ouest,
lieu à 20 h 30 au Triangle à Rennes (Ille- comportera quatre activités: une marche
et-Vilaine). de nuit de 25 km le long des plages du
La musique de la région Terre nord-ouest débarquement avec bivouac, une visite du
mais aussi le Quatuor de cors olifant Mémorial de Caen, une cérémonie mili-
joueront lors de ce concert. Les dons et taire en présence du général comman-
bénéfices de la soirée seront reversés dant la région Terre, du général délégué
intégralement aux associations. Entrée : aux réserves et un repas cohésion.
5 €. Renseignement : michel.lavalou@rtno.
Contact : Mme Prodé. terre.defense.gouv.fr (intraterre) ;
Tél. : 02 23 35 26 35 ou breserves@rt-no.terre.defense.gouv.fr
LTN Guimené : 02 23 35 26 52. (internet). PNIA : 821 351 21 73.
Tél. : 02 23 35 21 73.
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20 03 09 29 03 09
Tournoi des grandes écoles Marathon du 17e RGP
Le Tournoi sportif des grandes écoles de Forts du succès rencontré l’an dernier
la Défense (TSGED) se déroulera les 20 et avec la participation de 1 200 personnes,
21 mars 2009 sur le site de l’Ecole poly- le 17e Régiment du génie parachutiste
technique à Palaiseau (91). Les 9 grandes et la ville de Montauban organisent le
dimanche 29 mars 2009 la deuxième
édition du marathon. Quatre courses
seront au programme de cette journée :
un marathon, un semi-marathon, un 10 km
et une marche.
Inscriptions et informations en ligne :
www.marathon-montauban.com ou
par téléphone : 05 63 91 61 55.
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14 03 09
Exposition de la Légion
étrangère
De Blaise Cendrars à Ernst Jünger, nom-
breuses sont les figures célèbres à avoir
servi dans les rangs de la Légion étran-
gère. C’est autour de 28 destins excep-
tionnels que le public pourra se rendre
écoles (Polytechnique, les écoles de compte de la richesse humaine et de la
Coëtquidan, Navale…), soit 1300 étudiants, diversité de ces hommes à travers l’ex-
vont défendre leurs couleurs tout en res- position « Histoires d’hommes ». Cette
pectant l’esprit sportif. Ce tournoi s’arti- exposition, qui se déroule du 14 mars au
cule autour de 13 disciplines (handball, 5 avril 2009, au musée du Val de Grâce
rugby, cross-country…). Une cérémonie à Paris, permet de découvrir la Légion
de récompenses viendra conclure cette étrangère. Entrée: 5 € (gratuit pour les
manifestation. Entrée libre. militaires et les moins de 25 ans).
Contact : Commandant Derongs- Ouverture : mardi, mercredi, samedi
Président du département de et dimanche de 12 heures à 18 heures
la formation sportive. Accès : métro 7 Gobelin ; RER B
Tél. : 01 69 33 31 60. Port royal ou Luxembourg.
Site : www.polytechnique.fr
Quartier libre
La guerre psychologique HISTOIRE BIOGRAPHIE
des origines à nos jours La résistance allemande à Hitler Christophe Llamas,
PATRIMOINE Joachim Fest / Perrin, 367 p, 22 € le goût de l’enfer
Paul Villatoux ISBN 9782262027797 Fanny Roca / Abolet Publishing, 220 p, 15 €
L’Esprit du Livre Editions, 396 p, 45 € S’il n’y a pas eu de mouvement ISBN 9780977455546
ISBN 9782915960402 de résistance coordonné en C’est en étroite collaboration
Stratagèmes, propagande, Allemagne lors de la Seconde avec l’adjudant de réserve Lla-
intoxication, manipulation, Guerre mondiale, Joachim mas que Fanny Roca a écrit ce
subversion… autant d’aspects Fest fait le point sur les mul- livre. Elle dépeint un Christophe
d’un concept récent, la guerre
psychologique, pour une tiples attentats et complots qui Llamas à l’enfance douloureuse.
réalité aussi ancienne que aboutirent à l’attentat du 20 juillet 1944. Pour échapper à l’ambiance électrique du
l’Homme et plus que jamais d’actualité. En se focalisant sur les différents protago- foyer familial, Christophe s’engage assez
Paul Villatoux est docteur en histoire et nistes de cet attentat, l’auteur réhabilite les tôt dans l’armée. Il se lance à corps perdu
auteur de plusieurs dizaines d’articles et « conjurés de juillet », longtemps mal com- dans l’entraînement en vue de participer
d’études sur la propagande de guerre et pris, en particulier en Allemagne, où ils ont à de multiples compétitions : triathlon,
l’histoire militaire. Avec La guerre psycho-
logique, il nous livre un éclairage sur cette
laissé un souvenir controversé. décatriathlon.
nouvelle forme de combat apparue dans
l’entre-deux-guerres. HISTOIRE HISTOIRE
De la croix de fer à la potence La Fayette nous voilà !
Trois questions à August von Kageneck / Tempus, 201 p, 8 €
ISBN 9782262029852
Jean-Pierre Tubergue / Editions Italiques,
425 p, 59 € - ISBN 9782910536909
Paul Villatoux
L'action psychologique, une idée vieille
Sous la plume de Kageneck
se découvre le paysage inté-
Ce livre comptant plus de
2 000 photographies rend
hommage à l’amitié transat-
rieur d’un officier allemand
comme la guerre... résistant à Hitler, Roland von lantique en retraçant l’his-
En effet, ruses et stratagèmes ont toujours toire des millions de jeunes
compté parmi les éléments constitutifs de
Hoesslin. Ce jeune officier,
Américains venus prêter
l’art de la guerre. Sans remonter jusqu’aux d’abord convaincu du bien-
main-forte à la France au
chasseurs du Paléolithique, tous les récits fondé de la guerre de 1939, devient, après nom d’une certaine idée de la liberté et de
de l’antiquité font une large part aux techni- une blessure au combat, un fervent oppo- la démocratie. Cette aide américaine, pro-
ques ayant pour but d’affaiblir le moral de sant au radicalisme hitlérien. Approché videntielle, marquera un tournant dans la
l’adversaire et de manipuler son esprit. Le par le colonel von Stauffenberg, les deux Première Guerre mondiale et le début de
monde grec ancien, tout comme l’Empire
camarades projettent de monter un coup la fin pour les armées allemandes.
romain, ont cherché à valoriser les chefs de
guerre qui savent utiliser la ruse pour épar- d’Etat contre le Führer.
gner leurs hommes et remporter la victoire.
ROMAN RECIT
Le continent asiatique, à une date encore plus
ancienne, a conceptualisé cette approche de Les carnets de guerre Le système Légion,
la guerre avec le fameux ouvrage de Sun Zi, de Victorien Mars un modèle d’intégration
L’art de la guerre, qui connaît de nos jours Maxence Fermine
une nouvelle jeunesse dans le monde éco-
des jeunes étrangers
Editions Albin Michel, 186 p, 15 € Ana Pouvreau / L’esprit du livre Editions,
nomique.
Dans quelle mesure l'explosion Victorien Mars, horloger de pro- 196 p, 20 € - ISBN 9782915960419
des canaux de communication fession et qui n’aspire qu’à une Le rassemblement de dizaines
impacte-t-elle le concept de guerre vie tranquille, se retrouve happé de témoignages au sein de régi-
psychologique ? par la guerre. Au front, à la tête ments de la Légion étrangère
Depuis une trentaine d’années, les progrès
continus en matière de systèmes d’informa- de son unité, il lutte intérieure- fait de ce livre une véritable
tion et de communication ont provoqué une ment contre la banalisation du mal. Un étude sociologique et géopoliti-
gigantesque mutation dans le domaine des roman sur la Grande Guerre qui, au-delà que. Loin d’épouser le cliché du légion-
opérations psychologiques. Ces dernières ne de la trame historique, pose devant nous naire criminel endurci qui s’engage pour
constituent plus que l’un des volets de ce que l’image d’hommes épuisés mais vivants, faire peau neuve, Ana Pouvreau analyse le
l’on a pris l’habitude de désigner sous le nom et qui ont dû atteindre l’absolue négation processus d’intégration des jeunes étran-
de « guerre de l’information », qui vise non
plus seulement à atteindre le moral de l’en-
de ce qu’ils sont pour survivre. gers au sein de cette troupe mythique.
nemi mais à s’assurer une supériorité sur lui
dans tous les domaines touchant de près ou
de loin à l’information et à la communication.
Les récents conflits en Irak et en Afghanis-
tan ont fait la preuve de l’importance de ces
La BD du mois
pratiques tout en faisant une large place à de Junk – Come Back
Rubrique réalisée par Julie WITTMER
· ¨ ^ ³ · ¨ ^ ³ ¨ · ¨ ^ ³ · ¨ Culture et loisirs
Et aussi… A l’affiche
HISTOIRE
La guerre d’Algérie Thriller/Espionnage
du général Salan L’Enquête – The International
Jacques Valette Réalisé par Tom Tyker
L’esprit du Livre Editions, 221 p, 18 € Avec Clive Owen, Naomi Watts
ISBN 9782915960389
La consultation des archives privées du
Un agent d’Interpol enquête sur l’une des plus
général Salan permet à Jacques Valette
de revenir avec exactitude sur ce que fut puissantes institutions bancaires du monde.
l’action du commandant de la Xe région Selon lui, cette dernière baignerait dans de
militaire, commandant en chef puis délé- sombres affaires de trafic d’armes, de corruption,
gué général du gouvernement en Algé- de meurtres…
rie de 1956 à 1958. Ce livre offre une
rétrospective sur un homme dont les res-
ponsabilités marqueront à jamais l’his-
toire de la France. Les DVD
COMEDIE DRAMATIQUE
HISTOIRE
Parlez-moi de la pluie
Irak in translation Réalisé par Agnès Jaoui
Mathieu Guidère / Jacob-Duvernet, Avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Jamel Debbouze
188 p, 19.90 € / ISBN 9782847242119 Agathe Villanova, féministe nouvellement engagée en politique,
Mathieu Guidère part du postulat
revient pour dix jours dans la maison de son enfance pour aider
suivant : dans toute guerre, il y a une
erreur originelle. En ce qui concerne
sa sœur Florence à ranger les affaires de leur mère, décédée
l’Irak, l’erreur américaine a été de croire un an plus tôt. Agathe n’aime pas la région, mais les impératifs de la parité l’ont
que l’on pouvait démocratiser un pays parachutée ici à l’occasion des prochaines échéances électorales. Dans cette
sans en connaitre ni la langue, ni la maison vivent Florence, son mari et leurs enfants. Karim, le fils de la femme
culture. On découvre que le langage est de ménage, et son ami Michel entreprennent de tourner un documentaire sur
la clé de tout et qu'il reste beaucoup de Agathe, dans le cadre d’une collection sur « les femmes qui ont réussi ».
chemin à parcourir pour parvenir à la
paix dans cette région du monde en (DVD)
perpétuelle ébullition. DRAME
Gomorra
HISTOIRE Réalisé par Mathieu Garrone
La « Saga » du transport Avec Salvator Abruzzese, Gianfelice Imparato, Maria Nazionale
aérien militaire français Sur fond de guerres de clans et de trafics en tous genres,
Général de corps aérien Alain Bévillard Gomorra raconte les destins croisés de Toto, Don Ciro et Maria,
L’Esprit du Livre Editions, 417 p, 50 € Franco et Roberto, Pasquale, Marco et Ciro. Cette fresque brutale et violente
ISBN 9782915960372
décrit avec une incroyable précision les cercles infernaux de la Camorra
Déjà auteur d’un premier ouvrage sur le
sujet, le général Bévillard vient complé-
napolitaine pour mieux nous y entraîner.
ter cette saga avec un 2e tome résolument
orienté vers l’humanitaire. Ce livre réuni (DVD)
de nombreux témoignages, pas moins de COMEDIE DRAMATIQUE
400 splendides photographies. Faubourg 36
Réalisé par Christophe Barattier
Avec Gérard Jugnot, Clovis Cornillac, Kad Merad, Pierre Richard
Dans un faubourg populaire du nord de Paris en 1936, l’élection
le jeu printanière du gouvernement de Front Populaire excite les plus
folles espérances et la montée des extrêmes. C’est là que trois ouvriers du
STRATEGIE
Empire : spectacle au chômage décident d’occuper de force le music-hall qui les employait
Total War il y a quelques mois encore, pour y monter un « spectacle à succès ». Le lieu
Sega sera le théâtre de la plus éphémère des belles entreprises.
Empire : Total War est
un jeu de stratégie sur (DVD)
PC qui reprend les ANIMATION
bases de la série des Star Wars : The Clone Wars
Total War en s’attaquant cette fois à Réalisé par Dave Filoni
l’océan et à ses nombreuses batailles Avec Emmanuel Garijo, Olivia Luccioni, Bruno Choel
navales. Construit sur une base histo- La galaxie est en proie à la Guerre des Clones, un conflit à grande
rique, ce jeu vous propose de mener à échelle qui oppose les maléfiques Séparatistes et leurs immen-
bien votre flotte tout en anéantissant ses armées d’androïdes à la République. Les Chevaliers Jedi luttent pour main-
celle de vos ennemis, vous permettant tenir l’ordre et restaurer la paix. Pendant ce temps, sur le front, Obi-Wan
même de partir à l’abordage sur diffé- Kenobi et Maître Yoda s’efforcent de préparer des clones à résister aux forces
rentes cartes. des Ténèbres.
Mots fléchés
Quartier libre
Dans son édition du 13 janvier, La Voix du Nord annonce que l’armée de Terre
recrute toujours, malgré les restructurations. Ouest France présente le parrainage
de lycéens par l’école militaire de Saint-Cyr. Enfin, Le Point.fr annonce
l’installation d’un bataillon allemand à Strasbourg.
L
a fermeture de casernes, la tifs que l’année précédente : à savoir cise La Voix du Nord. Ce qu’il faut rete-
restructuration au sein de l’ar- qu’en 2009, l’armée recrutera quelque nir aussi, c’est que l’armée forme à des
mée auraient pu faire croire que 14 400 militaires au niveau national et métiers de sans diplôme à Bac + 5.
les débouchés seraient désormais res- que le CIRFA de Lille devrait, quant à lui, Actuellement la pénurie se fait sentir
treints. « Ce n’est pas le cas », souligne prendre en charge environ 400 dossiers dans tout ce qui est mécanique, hôtel-
La Voix du Nord. Le Centre d’informa- d’engagement. « Un chiffre quasi sem- lerie et restauration. Pour ceux qui ont
tion et de recrutement des forces blable, pour la région lilloise, à celui de fait des études après le baccalauréat, il
armées (terre), que dirigent le capitaine l’année 2008 : 347 engagés dont 9 offi- y a aussi une forte offre pour former des
Eric Finet et son adjoint le capitaine Sté- ciers, 23 sous-officiers, 297 engagés hélicoptéristes. Et qui sait, certains
phanie Laigre, garde les mêmes objec- volontaires, 18 pompiers de Paris », pré- seront assez affûtés pour piloter le Tigre.
Saint-Cyr parraine
des lycéens
T
out est impressionnant ici. Les ados ont rencontré leur tuteur, un Saint- Nicolas, confirme du regard, il sera là
proportions du camp, les militai- Cyrien de deuxième année, lors d’une pour l’aider. Les discussions continuent
res… » Comme Mélanie, ils sont cérémonie de parrainage créée pour l’oc- un moment alors que l’heure de la céré-
31 adolescents des lycées de Guer, Ploër- casion. Ouest France précise que le pre- monie officielle approche. Sur la place
mel, Redon et Bain-de-Bretagne à parti- mier contact est resté informel, le temps Rivoli, en présence du général de Larde-
ciper à un programme de tutorat dans le pour chacun de trouver ses marques. melle, le parrainage prend une dimen-
cadre du plan égalité des chances, sou- « J’ai besoin de prendre confiance en moi sion officielle. La journée s’est conclue
ligne Ouest France. Tous sont motivés par car je me décourage facilement devant par une initiation à l’escalade, histoire
les grandes écoles, ont des capacités mais les difficultés. C’est un bon moyen de sur- d’apprendre à un peu plus se connaître.
pas forcément les moyens. Mercredi monter tout ça », raconte Caroline, du
après-midi, pour la première fois, ces lycée Brocéliande à Guer. Son tuteur,
Un bataillon allemand
Rubrique réalisée par le SDT Maxime BEUVIN
va s’installer à Strasbourg
A
ngela Merkel et Nicolas Sarkozy çais, quant à lui, a souligné l’aspect his- mande, qui compte au total environ 5 000
ont confirmé samedi l’installation torique de cette démarche : « Nous som- hommes, mais était jusqu’ici entièrement
prochaine de soldats allemands en mes conscients que nous devons être à stationnée en Allemagne. « Le message
France, pour la première fois depuis la la hauteur de ce qu’ont fait nos prédéces- politique fort, lors de la 60e année de la
Seconde Guerre mondiale et l’occupation seurs en matière d’amitié entre l’Allema- RFA, c’est que la brigade franco-alle-
nazie, relate Le Point.fr La chancelière gne et la France. » Le Point.fr souligne mande manifeste un réel parallélisme »,
allemande a déclaré à la presse que que selon le ministère français de la a souligné Angela Merkel. « Nous som-
« c’est pour nous un honneur et une joie Défense, le bataillon allemand, qui s’ins- mes reconnaissants et fiers d’avoir reçu
[…] que la France ait déclaré que la Bri- tallera à Strasbourg-Illkirch, comptera ce signal de la France et d’avoir un véri-
gade franco-allemande ne soit pas seu- plus de 600 hommes – des fantassins et table pied d’égalité entre nos deux pays
lement stationnée en Allemagne mais des unités spécialisées. Ce sera une unité pour la brigade franco-allemande », rap-
également en France ». Le président fran- opérationnelle de la Brigade franco-alle- porte Le Point.fr
Petites annonces
Quartier libre