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En parler avec sa famille

Une étude réalisée à Toulouse, en 2009, montre que 80% des jeunes de 18-24 ans
déclarant être attiré-e par les personnes de même sexe n’en ont pas parlé à leurs parents.
Parce qu’ils et elles éprouvent de la honte, ou par peur de leur réaction, de les décevoir,
voire d'être rejeté-e-s, ou de perdre leur amour, les jeunes n’osent pas se confier à leur
entourage. Or, cette impossibilité d'en parler, notamment à l’adolescence, a été identifié
comme un facteur aggravant les risques de suicide et de mal être de ces jeunes.
Souvent, ce malaise est dissimulé au point que personne ne s’en aperçoit. D’autres fois, la
famille perçoit un problème mais en ignore les raisons profondes.
Témoignage d’une maman :
« Quand ma fille m'a annoncé son homosexualité, elle avait 23 ans... Elle avait parcouru
seule le long chemin de l'acceptation avant le coming-out. Je n'avais pas su voir les
perches qu'elle me tendait pour me faire comprendre la cause de son mal-être. Son
adolescence « difficile » a fini par m'inquiéter ...je me posais plein de questions, mais pas
les bonnes... je sais aujourd'hui que j'étais dans le déni. Je me suis sentie culpabilisée, et
j'ai eu besoin d'en parler, car il n'était pas question que cela devienne un secret de famille.
J'ai rejoint l'association Contact. Cela m'a beaucoup aidé à comprendre mon attitude de
déni. J'ai rencontré d'autres parents, et j'ai pu me rendre compte à quel point les parents
ne sont pas prêts à envisager que leur propre enfant soit homosexuel(le). J'ai pu constater
également que la difficulté d'acceptation et la souffrance est la même pour les enfants et
pour les parents. Mais la crainte des uns, souvent l'ignorance des autres, empêche la
communication. Ma souffrance aujourd'hui est de réaliser à quel point ma fille a été seule
pendant ces longues années où elle ne comprenait pas pourquoi elle se sentait différente.
Militer à l'association Contact est devenu pour moi une évidence, pour que
l'homosexualité ne soit plus considérée comme une différence et pour que le seul
problème à combattre soit l'homophobie. »
Comme cette maman, beaucoup de parents ne sont pas préparés à l'éventualité d'avoir un
enfant homo ou bi et auraient aimé que le sujet soit moins tabou, que l’information soit
accessible. Cela leur aurait évité tant d’incompréhension, de sentiments de culpabilité, de
honte, de situations conflictuelles…

La question de la révélation de l'homosexualité peut aussi se poser dans d'autres


situations familiales. Ainsi, il arrive que des personnes vivant en couple hétérosexuel
apprennent l'homosexualité ou la bisexualité de leur conjoint-e :

« j’ai gardé le silence trop longtemps (…) je ne savais que dire, ni comment accepter la
situation de mon mari essayant de me faire deviner qui il était vraiment. »

Que l'homosexualité concerne leur fils, leur fille, leur conjoint-e, ou une autre personne de
leur entourage, la plupart des familles se taisent et cachent cette situation, alors que seul
le dialogue peut permettre de parvenir à une compréhension mutuelle. Le silence qui
entoure ce sujet tabou donne l'impression aux personnes concernées d'être seul-e au
monde dans cette situation, alors qu'il n'en est rien ! Des réunions groupes de parole sont
même organisées régulièrement par l'association Contact afin de rompre l'isolement et de
faciliter le dialogue. Il n'y a pas de recette miracle, mais souvent, il faut un certain temps,
et l'aide d'ami-e-s, d'associations ou de professionnel-le-s, pour parvenir vraiment à une
acceptation pleine et entière !

Association Contact

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