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Commentaire d'un texte philosophique : La justice sujet

I – PRESENTATION DU TEXTE ET DE SES DIFFICULTES

Ce texte, centré sur des questions politiques, ne pose pas de problèmes de compréhension. Mais il
convoque de nombreuses notions de programme : la société, l'État, la justice, le droit et le devoir.
Il y a donc un important travail d'explication des notions à fournir. Prenez garde de bien distinguer
entre les obligations des individus à l'intérieur d'une société ou d'un État et celles qui existent, ou
n'existent pas entre les États eux-mêmes.

II - L'IDEE PRINCIPALE DU TEXTE

● Il s'agit ici d'un texte de philosophie politique portant sur les règles qui, selon l'auteur, doivent
déterminer les rapports des individus à l'intérieur d'une société ou d'un État et celles qui doivent
déterminer les rapports des États entre eux.
● A ce sujet l'auteur affirme que, malgré des ressemblances importantes entre eux, ces rapports ne
sont pas les mêmes.
● Il affirme notamment, c'est un point très important, qu'un État a le droit, dans certaines
circonstances, de violer des accords ("alliances" et "traités") qu'il a passés avec d'autres États alors
que les individus ne peuvent violer une promesse qu'en cas de "la plus extrême nécessité".
● Il s'agira notamment de discuter la question de savoir s'il y a une raison d'État.

III - LES NOTIONS-CLES DU TEXTE

● La société et l'État : Ne vous lancez pas dans une analyse des rapports entre la société et l'État.
Ici, il s'agit de chercher à savoir dans quelle mesure les rapports entre les individus qui sont
membres d'un État ou d'une société réglée par un État doivent être considérés comme différents des
rapports que les États peuvent entretenir les uns à l'égard des autres.
● Le devoir : Les devoirs des individus à l'intérieur d'un État doivent-ils être conçus sur le même
modèle que les devoirs des États entre eux ? L'auteur affirme que l'observance, c'est-à-dire
l'obéissance aux règles de la justice, bien qu'étant utile entre les États, n'est pas aussi nécessaire
qu'entre les individus d'une société donnée. L'État a ainsi le droit de s'affranchir, dans certaines
conditions, et plus facilement que les individus, des règles de justice.
● Le droit : Vous devez distinguer le droit national (intra-étatique) du droit international. Le droit
international admet, selon Hume, des entorses aux engagements (promesses). Un engagement, une
promesse, peut être invalidée si cela est utile à l'État "en cas d'urgence particulière".

IV - LA STRUCTURE DU TEXTE

● Du début jusqu'à "...quelque influence et autorité" (ligne 6) : l'auteur commence par faire
remarquer que les règles de justice, qui assurent les droits des individus à l'intérieur d'une société
donnée, sont également valables, dans une certaine mesure, plutôt faible cependant, "entre les
sociétés politiques", c'est-à-dire entre les États eux-mêmes. Il justifie cette thèse en se fondant sur
les faits : les accords ("alliances et traités") passés entre États ont une efficacité certaine ; ils ne
sont pas que du "vent" ("parchemin gaspillé").
● De "Mais ici réside..." jusqu'à "...conduite licencieuse" (ligne 10), Hume fait remarquer qu'il existe
une différence "entre les royaumes et les individus".
Certes, les États sont bien des personnes mais ces personnes ne doivent pas être confondues avec
les personnes que sont les individus d'une nation car, dit-il, les individus ne peuvent subsister à
l'intérieur d'un État que dans la mesure où ils sont associés, c'est-à-dire liés par un pacte ou une
promesse, c'est-à-dire engagés, ou obligés les uns à l'égard des autres.
Ce qui revient à :
1. Respecter le droit ("lois d'équité et de justice") ;
2. Respecter la personne d'autrui et ses biens (sécurité, liberté individuelle, propriété).
3. Avoir une attitude conforme aux obligations de tout individu membre d'un État, ce sans quoi il
n'en résulterait qu'une situation "de guerre de tous contre tous" (formule reprise à Hobbes).
● De "Mais les nations..." (ligne 10) à la fin, Hume explique pourquoi les États ne sont pas dans une
situation analogue :
1. La guerre entre les nations ne détruit pas nécessairement les nations.
2. Les devoirs des États les uns à l'égard des autres n'existent qu'en fonction de l'utilité de ces
devoirs. L'auteur sous-entend par là qu'il n'en va pas de même pour les individus entre eux.
3. Il existe en effet des "raisons d'État" (notion très importante dans ce sujet) qui, dans certains cas,
quand cela est utile, c'est-à-dire de rompre les traités ou les alliances alors que seule "la plus
extrême nécessité" pourrait en dispenser des individus à l'intérieur d'un État.

V – LE PROBLEME SOULEVE PAR LE TEXTE ET SES PISTES DE DEVELOPPEMENT

● Qu'est-ce qui fonde la cohésion sociale à l'intérieur d'un État ? Valeur de la promesse, du contrat
dans la société.
● Jusqu'où un individu doit-il respecter la propriété d'autrui ? Y a-t-il des cas où nous ne sommes pas
obligés de la respecter ?
● Y a-t-il une raison d'État ? L'État peut-il (est-il autorisé à) s'affranchir de ses obligations
(promesse, alliance, traité) ? De manière plus générale, le droit international peut-il reconnaître
l'existence de la raison d'État ? La raison d'État n'entraîne-t-elle pas la faillite du droit
international ?
● Si l'on voulait approfondir, on pouvait encore s'interroger sur ce qui fonde l'existence d'un État :
Est-ce, comme le dit l'auteur, l'utilité ? Ou bien doit-on, comme Kant par exemple, partir de l'idée
que le respect d'un droit cosmopolitique est premier et doit suffire, à lui seul, à garantir la paix, la
sécurité et le droit de tout État, fut-il le plus petit ?

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