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Dossier

Transrural
N° 366
7 OCT
2 0 0 8

Agriculture durable (2)


Des savoir-faire à inventer
et diffuser
Malgré des conjonctures
changeantes et une politique
agricole peu favorable, des
agriculteurs composent au
quotidien leur propre déclinaison
du développement durable.
Améliorant leurs pratiques, à
l’écoute de leur environnement
naturel et soucieux de tisser des liens avec
la société dépassant le simple échange
commercial, ils tentent de mettre en
œuvre une agriculture viable
économiquement, respectueuse des
ressources naturelles et socialement
acceptable.
Après s’être intéressé aux expériences
d’agriculture durable dans les élevages
laitiers de l’Ouest (TRI n°354), qui offrent
des références encourageantes mais peu
diffusées (p. II), Transrural vous propose
de découvrir d’autres initiatives. Ces d’autres initiatives sont menées individuellement par des
cultivateurs, éleveurs, maraîchers, agriculteurs ou dans les autres réseaux d’agriculture alternative
apiculteurs et arboriculteurs, membres du (bio, agriculture paysanne, intégrée, etc.).
réseau Civam, élaborent des techniques L’innovation d’aujourd’hui est davantage dans une agriculture
nouvelles ou issues de savoir-faire qui qui saura relever conjointement, et non indépendamment, les
s’étaient perdus. Ce focus sur le réseau défis alimentaires, environnementaux et sociaux. Une façon
Civam ne doit pas faire oublier que bien de réenchanter l’agriculture.

Dossier réalisé avec la FNCIVAM


Crédit photo : petite photo Civam B.L.E., grande photo J.B. Guillou
Dossier TRANSRURAL Initiatives • 7 octobre 2008 • II Remettre en cause
Essaimer l’agriculture durable
Recherche d’autonomie, valorisation des ressources naturelles locales et équilibre entre culture et élevage
caractérisent les expériences d’agriculture durable dans l’Ouest. Des principes qui restent à diffuser.
Le mouvement de l’agriculture durable mant le concept d’agriculture durable, il ces acquis dans d’autres productions et
est apparu en France dans l’ouest du décline la notion de développement ailleurs en France? L’expérience de ces
pays, aux côtés d’autres formes d’agricul- durable qui émergeait alors : « L’agricul- élevages montre la nécessité de repenser
ture alternative, principalement l’agricul- ture durable invite à promouvoir et à pra- le rapport entre capital et travail au sein
ture biologique et l’agriculture paysanne. tiquer une agriculture économiquement des exploitations. La logique de surinves-
Le concept d’agriculture durable a viable, saine pour l’environnement et tissement a plongé les agriculteurs dans
émergé dans le souci d’élaborer des sys- socialement équitable. [Elle] répond aux des systèmes qui offrent rarement un
tèmes de production agricole échappant besoins d’aujourd’hui (aliments sains, eau revenu acceptable, et les a poussés à capi-
aux écueils que l’agriculture dominante a de qualité, emploi et qualité de vie) sans taliser au maximum pour préparer leur
refusé d’éviter : détérioration des res- remettre en cause les ressources naturelles retraite. « Le leitmotiv, c’est la recherche
sources naturelles, gaspillage énergé- pour les générations futures». Et les résul- de l’autonomie de l’exploitation, ce qui
tique, banalisation des produits agricoles, tats, pour les systèmes de polyculture éle- signifie en particulier un recours mini-
mauvaises conditions de vage et d’élevage, sont là. mum aux intrants (engrais, fuel,
travail des agriculteurs « Des fermes autonomes La production laitière en semences, etc.) », affirme Jacques Mori-
(stress, endettement impor- passeront toutes système durable affiche des neau président du Réseau agriculture
tant, etc.), difficultés d’ins- résultats, sur le terrain éco- durable, avant d’ajouter «il faut raisonner
tallation pour les jeunes,
les crises » nomique et social, qui font l’activité de l’exploitation de façon glo-
dissociation de l’activité agricole de son mouche aujourd’hui : endettement très bale. Par exemple, pour les cultures, il est
territoire local, etc. limité, revenu effectif plus élevé, transmis- plus utile de s’intéresser au résultat [éco-
Deux motivations ont impulsé les pre- sion facilitée (voir dossier TRI n°354). La nomique] global plutôt qu’à la rentabilité
mières expérimentations en agriculture très faible utilisation d’intrants (engrais, de chacune d’entre elles. La faible rentabi-
durable menées par des paysans bretons. fuel, pesticides) et la valorisation des res- lité d’une culture de protéagineux ne doit
Une approche économique d’abord, sou- sources locales permettent de plus une surtout pas faire oublier les avantages
cieuse de réduire les charges d’exploita- faible contribution au réchauffement cli- agronomiques que celle-ci apporte. » À
tion à une époque où l’encadrement agri- matique et un respect des ressources l’inverse des systèmes spécialisés intégrés
cole (technique et bancaire) poussait les naturelles locales (eau, biodiversité, pay- dans des filières industriels, J. Morineau
agriculteurs à s’endetter pour « moderni- sage). De quoi motiver de jeunes agricul- pointe la nécessité de réinstaller des
ser » leur outil de production. André teurs à emboîter le pas. exploitations de polyculture-élevage ou
Pochon, qui créa le CEDAPA, en fut l’un Mais ces travaux ne valent encore tout au moins de redévelopper cultures et
des principaux acteurs. Une approche aujourd’hui que pour les élevages de élevages sur l’ensemble du territoire, car
tiers-mondiste, plus tard, ajouta le refus l’Ouest de la France. Comment diffuser les deux se complètent. Le RAD invite à
de contribuer à l’agriculture intensive revenir à l’agronomie en agriculture : «
dans les pays du Sud en leur achetant Un agriculteur ne doit pas être un exé-
du soja. La recette initiale de ces pay- cutant, il doit penser et construire ses
sans a été simple : plutôt que de pro- propres modalités de production,
duire du maïs qui nécessite engrais, ajoute J. Morineau, il nous faut revenir
traitements et un complément pro- à des systèmes agronomiques plus com-
téique (tel que le soja), bref beaucoup plexes qui valorisent les capacités géné-
de charges, mieux vaut produire de tiques des variétés et races. Avec de
l’herbe de meilleure qualité en entre- l’autonomie, on peut passer toutes les
tenant un équilibre entre le ray grass, crises ! Or, rappelons-nous qu’une seule
plante fourragère, et le trèfle, qui variété de blé occupe 50 % de l’assole-
apporte l’azote. De cette approche ment en France ; imaginez qu’elle soit
agronomique, visant l’autonomie et la sensible à une maladie émergente,
rentabilité économique, a découlé un quelle serait la résistance du système ? »
système de production préservant Des arguments qui plaident pour le
mieux l’environnement et offrant de partage de savoir-faire au niveau de
meilleures conditions de travail à l’exploitation, sinon localement entre
crédit photo : FNCIVAM

l’agriculteur. paysans. « L’enjeu est de réapprendre et


En 1994, le Réseau agriculture d’inventer les savoir-faire, poursuit J.
durable naîtra de la réunion de plu- Morineau, c’est ce qui fait l’intérêt de
sieurs groupes de paysans de l’Ouest notre métier !»
travaillant sur l’élevage à l’herbe. Affir- C. T.
les systèmes de production III • TRANSRURAL Initiatives • 7 octobre 2008

Dossier
Marre des phytos
Le Réseau agriculture durable élargit son travail aux grandes cultures afin de créer des systèmes de production
économes en intrants.
Au delà de l’essaimage des pratiques en Pays de la Loire, Bretagne, Indre, Poi- L’association « Les Défis ruraux » parti-
d’agriculture durable en élevage, le tou-Charentes. « L’accompagnement cipe en Haute-Normandie à cette expéri-
Réseau agriculture durable s’aventure technique est ressenti comme un élé- mentation. Elle souhaite associer à cela
dans un tout autre domaine, celui des ment capital de la démarche, les agri- la création d’une filière courte de valori-
grandes cultures (céréales, oléo-protéa- culteurs sont en manque de références, sation des céréales. Depuis 1996, les
gineux). Il travaille en effet à la mise en en demande de solutions, mentionne La Défis Ruraux accompagnent ainsi une
œuvre de systèmes de production plus lettre de l’agriculture durable, revue du filière locale, de l’agriculteur au boulan-
économes en intrants. Au programme, Réseau agriculture durable, dans son ger, incluant les meuniers, constituée en
tout d’abord, le retour à la rotation, à dernier numéro, une partie d’entre eux association autonome : « les compa-
savoir la succession de plusieurs cultures a encore le “ réflexe-technicien coop ” : gnons du Pain Normand ». Soucieux des
dans l’année et sur plusieurs années, qui dès qu’il y a problème, ils demandent réflexions actuelles de l’impact de l’agri-
permet de casser les cycles de maladie au technicien “ Alors ? qu’est-ce que je culture sur l’environnement et la santé,
ou de parasites et de faire fais, maintenant ? ”. On les agriculteurs de cette filière entre-
jouer des complémentari- Retour à la rotation ne se déshabitue pas si prennent de modifier leurs pratiques sur
tés entre espèces. Les cul- des cultures, réduction facilement du schéma : la culture du blé à destination d’une
tures protéagineuses sont “ 1 problème = 1 réponse filière de « Pain normand ».
réintroduites. Par ailleurs,
des produits coop”. Là aussi, le savoir- La variété qui donne toutes ses caracté-
les techniques dites « de phytosanitaires, faire d’agriculteur est à ristiques à ce pain est le Camprémy. Or,
conservation des sols », respect des sols reconquérir. cette dernière n’est pas adaptée à des iti-
c’est à dire principale- Ce travail a pour voca- néraires agronomiques économes en
ment l’absence de labour, sont explo- tion de tester la mise en place d’un intrants. Des expérimentations sont
rées. La vie microbienne du sol est ainsi cahier des charges qui pourrait donner donc menées depuis peu de façon à
respectée, la matière organique, qui ali- lieu à une indemnisation s’il était pouvoir repérer une variété adéquate.
mente la fertilité du sol, n’est pas diluée. reconnu dans le cadre des mesures Cette démarche de sélection, réalisée
Les économies de fuel sont également agri-environnementales européennes. sur des variétés rustiques, ne s’intéresse
au rendez-vous, ce qui n’est pas sans Si son entrée est avant tout agrono- pas qu’à la seule résistance aux maladies
effet en ce moment. Enfin, ces travaux mique, cette expérimentation n’en ou aux caractéristiques techniques
visent à limiter l’utilisation de produits oublie pas pour autant les enjeux envi- propre à sa culture, mais également à
phytosanitaires (herbicides, fongicides, ronnementaux et sociaux. Le respect son utilisation en boulangerie. Ainsi des
insecticides), afin de préserver l’environ- de 10% de la surface agricole de tests de panification sont réalisés au
nement et la santé des agriculteurs. l’exploitation en « Zones écologiques regard de la typicité organoleptique
Cette expérimentation intitulée Réservoir et l’obligation d’avoir des recherchée.
«grandes cultures économes » est lancée parcelles de moins de 10 ha sont ainsi
dans une cinquantaine d’exploitations testées. C. T., Aymeric Maillot (Defis Ruraux)

À l’écoute du terroir
Pour les paysans de l’association rie ou une céréale de qualité. pour affiner le modèle. » Ici, on inter-
basque BLE, le terroir commence avec Pour obtenir, par exemple, un lait de vient sur deux grands phénomènes : la
le sol : « c’est le fondement d’une typi- qualité, il faut raisonner de façon glo- mobilisation des éléments au profit de
cité d’un lieu qu’il faut tenter de tra- bale et préférer l’itinéraire dit «d’opti- la plante et le passage à la plante. Pour
duire en typicité d’un produit… » misation » à celui dit « de substitution ». cela l’agriculteur dispose de trois outils
confirme Yves Hérody, géo-pédologue. Plutôt que d’« apporter ce qui manque » agronomiques : le travail du sol, la ges-
Pour y parvenir, les itinéraires tech- comme on le fait classiquement dans tion organique, le chaulage adapté.
niques et agronomiques - aux champs, l’agriculture intensive en intrants, Alors pour avoir du bon fromage au 1. B.L.E.,
Biharko Lurra-
à la bergerie, à l’étable, en salle de l’optimisation, plus complexe, plus goût de terroir, les paysans de BLE ont ren Elkartea
transformation - doivent s’adapter aux intuitive, fait elle appel au «bons sens conçu des outils tant pour bien fertili- signifie en
réalités locales, orchestrées notamment paysan» et consiste à optimiser le fonc- ser et « chauler » le sol, mettre en place basque Associa-
tion pour
par le type de sol et de climat. Il s’agira tionnement complexe du sol et du duo une gestion de pâture, que pour suivre l’Agriculture de
ainsi pour le paysan, de mieux com- sol plante. Il s’agit de savoir «comment l’équilibre nutritionnel des aliments du demain, Tél. :
prendre les composantes et fonction- ça marche» pour essayer d’intervenir bétail, l’état d’engraissement du trou- 05 59 65 66 99,
ble-arra-
nement du sol afin d’exprimer « le sur la « géochimie du terroir ». « Il faut peau. pitz@wana-
potentiel terroir» et d’obtenir une prai- se confronter sans cesse aux résultats N. C. doo.fr.
Dossier TRANSRURAL Initiatives • 7 octobre 2008 • IV le bonheur
Des moutons dodus et à l’herbe De l’intérêt
La crise de l’élevage ovin allaitant rappelle l’impasse des systèmes intensifs et de divers
gourmands en intrants. L’association ADAPA expérimente un élevage tout Une réintroduct
herbe et sans engrais. durabilité de l’a
Outre l’optimisation de la gestion des répond ainsi simultanément aux trois lusieurs études
prairies ou encore la mise en place
d’une filière de production de chanvre,
dimensions du développement durable,
replace l’agronomie et l’observation au
P l’ont souligné :
l’introduction de protéagineux (légumi-
un des credo du groupe CIVAM ADAPA cœur de son système et bouscule les neuses à graines, riches en protéines et en
(Association pour le développement modèles de production dominants. énergie) dans les rotations culturales a un
d’une agriculture plus autonome) sont « Mes brebis et agneaux mangent tou- impact environnemental global positif.
les économies d’intrants, autrement dit jours de l’herbe de qualité, car le plus L’exploitation agricole dans son ensemble
l’autonomie de la ferme. Ainsi, depuis important sur mon exploitation est de bénéficie des atouts agronomiques et envi-
quelques années les adhérents cherchent gérer au mieux mon pâturage afin de ronnementaux de ces cultures, via les
à réduire leurs charges opérationnelles faire des stocks de qualité, dans le but de meilleurs rendements de la culture suivante,
(ou charges d’approvisionnement). C’est limiter mes consommations d’aliments. la baisse des intrants et, grâce à l’autonomie
le cas par exemple de Patrice Pacaud, J’améliore ensuite la qualité de mon foin en azote, une meilleure efficacité énergétique
éleveur de moutons allaitants à Brignac par diverses techniques», témoigne ainsi et la baisse des impacts négatifs sur environ-
La Plaine en Corrèze. Depuis 2003, Patrice. nement tout au long de la chaîne de produc-
Patrice développe son troupeau et, grâce De nombreux progrès restent encore à tion et d’utilisation. Or, malgré ces intérêts,
à une gestion pointue de ses prairies, il faire pour améliorer la durabilité de son majeurs, l’évolution technique de notre agri-
arrive à concilier une surface d’exploita- activité. Il va en effet s’agir pour Patrice culture a largement négligé, sinon aban-
tion modeste, une autonomie en stocks de supprimer désormais l’achat d’ali- donné, les légumineuses. « À la différence des
fourragers et aucun achat d’engrais ! ments concentrés (qui complètent l’ali- autres continents où les légumineuses cou-
En effet, il passe progressivement d’un mentation des bêtes en azote, minéraux, vrent 10 à 25 % des superficies consacrées
modèle de production normé et gour- etc,). Pour cela, il va devoir cultiver des aux cultures arables, en Europe, ce taux est
mand en engrais à un système auto- céréales mélangées à des espèces protéa- aujourd’hui inférieur à 5 %. L’Europe
nome, quelque peu déroutant pour la gineuses, ainsi que du pois. Fer de lance importe plus de 70 % de ses besoins en pro-
plupart des conseillers agricoles. Grâce à du mouvement de l’agriculture durable, téines végétales pour l’industrie animale,
une gestion du pâturage des plus ser- Patrice en développant un système éco- principalement sous forme de soja du Brésil,
rées, il transforme son système de pro- nome en intrants, compte le rendre tota- d’Argentine et des Etats-Unis », rappelle Anne
duction en alliant performances écono- lement autonome d’ici peu. Ultime Schneider, responsable environnement à
miques (la productivité par hectare reste étape, la valorisation de ses produits en l’Union nationale interprofessionnelle des
inchangée et le niveau de charges a circuit court (vente directe, AMAP, plantes riches en protéines (UNIP). Le sys-
chuté), environnementales (les achats paniers…) devrait lui permettre d’amé-
d’engrais passent de 81 à 0 kg d’azote liorer son revenu et le contact avec ses
acheté par kg de viande vendue, les clients.
achats d’aliments de 66 à 15 kg, et son
efficacité énergétique est doublée) – voir Pour plus de renseignements : (FRCIVAM
Limousin – 05 55 26 07 99) ; Michaël Chariot
tableau ci-dessous –, et sociales (diminu- (FNCIVAM – 01 44 88 98 58)`
tion du temps et facilité de travail malgré
une nécessaire observation accrue). Il Michael Chariot

ELÉMENTS DU SYSTEME 2003 2007


Surface agricole utile (en ha) 15 30
Dont prairies (en ha) 15 26
Effectif brebis 105 200
Chargement moyen (en UGB/ha SFP) 1,44 1,59
Engrais achetés (en kg d’N/T de viande vendue) 81 0
Aliments concentrés achetés (idem) 66 15
crédit photo : E. R.

Quantité de viande vendue/ha (en kg) 355 386


Efficacité énergétique 0,46 0,90
est dans l’herbe V• TRANSRURAL Initiatives • 7 octobre 2008

Dossier
t des légumineuses, source d’azote «écologique»
sification pour l’agriculture durable
tion des légumineuses, espèces végétales riches en protéines, semble incontournable pour la
agriculture à long terme.
tème agricole et politique européen a pri- dies, et donc les quantités de produits phy- mentation de la part de légumineuses dans
vilégié l’importation de sous-produits riches tosanitaires utilisés. » nos habitudes alimentaires permettrait de
en protéines (tourteaux de soja) pour l’éle- libérer des surfaces et ainsi les réorienter
vage, et l’utilisation d’engrais minéral indus- AIMEZ-VOUS LES LENTILLES ? vers d’autres types de production ou
triel pour les besoins des cultures non légu- Les légumineuses sont également une d’extensifier les systèmes de production.
mineuses, avec de lourdes conséquences source de protéines de qualité pour l’ali- « Par ailleurs on observe aujourd’hui en
environnementales (coût énergétique, mentation humaine ou pour l’alimentation France et en Europe une multiplication
contribution à la déforestation, etc.). animale, sous forme de graines ou de four- des initiatives industrielles pour dévelop-
Mme Schneider explique l’intérêt des légu- rages. Elles représentent un composant per des ingrédients à partir des graines de
mineuses pour les productions agricoles : très utile dans les régimes équilibrés. légumineuses (pois, lupin, féverole, pois
« les légumineuses sont une source natu- Nutritionnellement 100 g de légumineuses chiche) utilisées dans des préparations
relle d’azote pour l’équilibre des écosys- apportent l’équivalent protéique d’une agro-alimentaires. Nos légumineuses euro-
tèmes. Parce qu’elles possèdent la capacité ration de 25 g de viande. Complémentaires péennes produites localement ont en effet
d’utiliser l’azote atmosphérique grâce à des céréales, elles apportent peu de des atouts diététiques et fonctionnels
une symbiose avec des bactéries fixatrices graisses, sont riches en protéines, fibres, aussi intéressants que ceux des ingré-
d’azote, les légumineuses (pois protéagi- minéraux, vitamines et leur faible index dients de soja importé » précise Mme
neux, soja, féverole, lupin, lentille, luzerne, glycémique contribue à améliorer le Schneider.
trèfle, etc.) ne nécessitent pas l’utilisation contrôle du taux de glucose dans le sang L’obstacle pour la production de légumi-
d’engrais azotés. Ainsi elles permettent une et la prise de poids, un atout pour le traite- neuses en Europe? Ce ne sont pas les
meilleure efficacité énergétique (50 % de ment et la prévention des diabètes de type débouchés, car les légumineuses sont lar-
ces coûts de production des grandes cul- II et des maladies cardio-vasculaires. Mais gement sous-utilisées. La solution est
tures sont dus aux engrais azotés1), et une seule une petite proportion des lentilles, davantage du côté des incitations poli-
moindre quantité d’émissions polluantes haricots et pois chiches consommés en tiques, telle qu’une reconnaissance écono-
(gaz à effet de serre, acidification, ozone). France est issue de la production nationale mique des bénéfices environnementaux
De plus, elles améliorent les rendements (20%, 8% et 2% respectivement), qui privi- des cultures riches en protéines. Ce qui
des cultures suivantes (telles que le blé, le légie les appellations d’origine contrôlées. reste à construire dans le cadre d’une nou-
colza ou la betterave), et contribuent à la De plus, sachant qu’une bonne partie des velle Politique agricole commune.
diversité dans les rotations ce qui réduit la N. C.
cultivées en France (céréales, fourrages) le
1. Une à deux tonnes de pétrole sont nécessaires pour pro-
pression de mauvaises herbes ou de mala- sont à destination de l’élevage, une aug- duire et épandre une tonne de fertilisant azoté.

Mieux valoriser les ressources locales en élevage bovin


Plutôt que d’acheter des céréales, les agriculteurs du CIVAM Haut Bocage préfèrent alimenter leur jeunes bovins à l’herbe.
Dans un contexte économique difficile où le déjà entrevoir des résultats plus qu’encoura- mesure de hauteurs d’herbe, des temps de
cours de la viande bovine n’est pas très geants. Outre des performances techniques retours sur les parcelles rapides, laissant
rémunérateur et où celui des céréales fragi- plus qu’honorables, un gain de poids impor- néanmoins la possibilité de réaliser une
lise les exploitations d’élevage, une ving- tant avec peu d’aliments concentrés distri- coupe de foin… on réalise à quel point il
taine d’éleveurs du groupe CIVAM «du Haut bués, et donc un coût de ration relativement n’est pas donné à tout le monde d’élever
Bocage », en Poitou-Charentes, font le pari bas, il semblerait que les analyses de viande des bovins à l’herbe. On est en effet dans le
depuis 2003 d’engraisser leurs taurillons, montrent des proportions d’acides gras cœur du métier : observation et technicité.»
génisses ou vaches de réforme à l’herbe. «Oméga 6» et «Oméga 3» intéressantes. On Il reste pour la suite de l’expérimentation à
Cette initiative se développe également dans associe ici qualité des produits, santé des évaluer les impacts pour le territoire en
l’optique de maintenir des filières locales consommateurs et performances technico- terme d’emplois dans la filière, mais aussi en
sous-tendues par la recherche de produits économiques des éleveurs. terme environnemental. On peut d’ores et
de qualité. Une drôle d’idée, dans une Certes, ces résultats ne viennent pas tous déjà supposer un impact écologique avéré :
région où l’engraissement à l’auge à base de seuls, il faut une observation et une techni- maintien de prairies gages de biodiversité,
céréales est la règle d’or… cité importantes. L’herbe on ne la regarde économies d’intrants et donc d’énergies,
Aujourd’hui, ce sont onze élevages engagés pas pousser, « ça se pilote » dit un éleveur. autonomie et viabilité des exploitations,
qui présenteront bientôt leurs résultats. «En associant les techniques de déprimage stockage de carbone et maintien de la ferti-
Cependant, avant la parution des données (pâturage précoce des surfaces destinées à lité des sols entre autres.
et avec le recul de plusieurs années, on peut la fauche, ndlr), de pâturage tournant, de Michael Chariot
Dossier TRANSRURAL Initiatives • 7 octobre 2008 • VI Bois énergie, apiculture
Des agriculteurs investis dans la filière
bois-énergie
Parce qu’ils entretiennent les haies, les agriculteurs peuvent contribuer à la valorisation énergétique du bois local.
Les arbres et les haies jouent un rôle culiers, des collectivités ou des industriels. locales, valorisant ainsi les ressources
majeur dans les territoires ruraux, aussi En Sarthe, le département le plus boisé de propres aux territoires. Cela passe par la
bien pour la protection des sols en freinant la région des Pays de la Loire, conscients mise en route de chaudières collectives des-
l’érosion ou en créant des microclimats de l’intérêt de cette ressource, les agricul- tinées à chauffer les mairies, les écoles,
favorables à la végétation, que pour la bio- teurs de l’association ADEAS (Pour une voire des commerces se situant sur le trajet
diversité en fournissant un habitat varié Agriculture Durable Econome, Autonome des réseaux de chaleur (ex du Mené en Bre-
composé de strates arbustives différentes. et Solidaire) se sont associés à la fédéra- tagne). Ceci n’empêche évidemment pas les
L’entretien de ces arbres et haies constitue tion locale des cuma, les coopératives initiatives individuelles d’agriculteurs
un potentiel énergétique local renouve- d’utilisation de matériel agricole en com- s’orientant vers plus d’autonomie énergé-
lable considérable. L’utilisation du bois mun, pour accompagner la structuration tique, ou encore de particuliers souhaitant
comme source énergétique limite par de la filière locale de bois déchiqueté. une ressource locale et durable.
ailleurs l’effet de serre, car le gaz carbo- Elles réalisent les études de faisabilité, Le RAD quant à lui propose dans un cahier
nique libéré par la combustion du bois est organisent des visites d’installation et des technique une gestion durable des haies et
intégralement réabsorbé par les forêts. La démonstrations, facilitent le rapproche- bocage.
structuration d’une filière bois énergie ment entre les acteurs de la filière. Enfin, la FRCIVAM du Limousin a conçu un
entraînerait la création locale de 3 à 4 fois Ici, comme dans d’autres régions, le rôle cahier des charges pour une production de
plus d’emplois que la filière fioul ou gaz. des collectivités est primordial pour initier plaquettes de qualité, issues d’un entretien
Si ce potentiel est aujourd’hui bien identi- des projets à l’échelle des territoires. En durable des haies et de la forêt paysanne.
fié, il n’est cependant pas suffisamment effet, ce n’est pas la demande parsemée des Pour plus de renseignements :
valorisé. Il convient encore de structurer la particuliers qui fera naître une offre suffi- - ADEAS (02.43.14.23.07),
demande pour faire émerger l’offre en sante permettant de structurer des filières - FRCIVAM Limousin qui a conçu un cahier des
combinant production de la ressource, locales. Dans le cas par exemple du Pays de charges pour la production de plaquettes de
sous forme par exemple de copeaux ou de Mené en Bretagne, du Pays de Tulle en Cor- bois issues de l’entretien durable des haies et
de la forêt paysanne (05 55 26 07 99),
plaquettes par des agriculteurs qui entre- rèze, du Pays de Bray en Haute Normandie - Réseau agriculture durable qui a édité un
tiennent haies et forêts paysannes, et ins- l’implication des collectivités a permis, en cahier technique une gestion durable des
tallations des outils de combustion telle collaboration avec des agriculteurs, de haies et bocage (02 99 77 39 25).
les chaudières à plaquettes pour des parti- mettre en place des filières énergétiques M. Ch.

Le miel durable, ça ne va pas de soi


S’il y a une activité agricole que l’on range sont à faire en matière de prévention sani- Lilian, accompagné de Pascal qui, venu de
facilement dans la catégorie « bio » ou taire sur les ruches, où l’on peut préférer l’ESAT2 de Saint-Donat-sur-l’Herbasse, met
« durable », c’est bien l’apiculture ! En ces des méthodes et des produits respectueux le miel en pot, étiquette, conditionne… Un
temps d’incertitudes sur la qualité des ali- de l’environnement (huiles essentielles, pas partenariat avec des personnes handicapées
ments qui parviennent dans nos assiettes, le de répulsifs chimiques…). La répartition et assez peu courant mais qui, pour Emma-
miel et ses produits dérivés ont plutôt la transhumance des abeilles sont égale- nuelle et Bruno, parents adoptifs d’une
bonne presse et les chiffres des ventes sont ment primordiales. Outre l’impact sur la jeune fille trisomique, fait écho à leurs
en progression. Pour autant, certains api- qualité des produits, Emmanuelle et Bruno engagements familiaux et locaux. Visible-
culteurs s’appliquent à donner un caractère ont notamment fait le choix de « transhu- ment, cette situation leur donne entière
véritablement durable à leur activité. Mais mer local » pour bénéficier des diverses satisfaction, tout en confortant la pérennité
que font-ils donc de plus ? Un petit tour flores de la région tout en maîtrisant les de l’exploitation : «Nous avons ainsi passé
chez Emmanuelle et Bruno Camus, installés déplacements. avec succès des audit de qualité, afin
à Bren dans la Drôme depuis 1999, illustre La vente directe des produits assure le d’être agrées pour le conditionnement de
des pratiques qui cherchent à combiner revenu de l’exploitation. Mais pour satis- miels de très haute qualité : labels rouges,
efficacement économie, social et environne- faire leurs convictions tant environnemen- AOC ». Ou comment concilier impératifs
ment. tales qu’humaines, les Camus ont choisi économiques, engagements environnemen-
On le sait, l’apiculture n’est pas épargnée d’ouvrir les portes de leur miellerie drô- taux et action sociale1.
par les problèmes de pollution et de traite- moise au public. C’est l’occasion de faire
Sylvie Robert (FNCIVAM)
ments chimiques. Ainsi, malgré les appa- connaître leurs produits, mais aussi de par-
1.Plus d’informations sur la miellerie Saint-Joseph :
rences, sur la question environnementale, ler de leur métier et de sensibiliser au res- www.miellerie-saint-joseph.com.
tout n’est pas gagné d’avance. Des choix pect de l’environnement. On croise alors 2. Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ex-CAT).
et arboriculture VII• TRANSRURAL Initiatives • 7 octobre 2008

Dossier
Des moutons et des fruits,
le goût d’un territoire diversifié
Tel un château du pays cathare, la lement garnir le magasin à la
ferme du GAEC de Bellevue sur- ferme, et plus récemment une
plombe de 150 m le village de Cam- gamme de produits issue de
pagne sur Aude. C’est là que Jean- l’olive : huile, pâte à tartiner et
Luc Le Douarec, Colette Rives et olives en bocaux. (…) Mais le
Gérard Chauvet, les trois associés vieillissement des vergers de ceri-
du GAEC, mettent en valeur les 56 siers (qui est l’activité principale)
hectares regroupés sur le haut de la suscite une réflexion sur une
colline en y pratiquant l’arboricul- éventuelle réorientation des pro-
ture et l’élevage extensif de mou- ductions. (…) L’élevage de mou-
tons. Jean-Luc et Colette habitent tons offre une bonne complé-
chacun une partie de la grande mai- mentarité, aussi bien écologique
son ; ils se sont installés là en 1972 qu’économique, car il assure un
avec un autre couple. Jean-Luc revenu à peu près fixe tous les
n’est pas issu du milieu agricole, il ans. Il n’y a pas de fluctuation
est professeur de français et a dans la production comme pour
exercé le métier de journaliste les fruits.
jusqu’à l’âge de 22 ans. Il cherche La question du respect du cahier
alors à trouver une autonomie et des charges de l’agriculture biolo-
après une expérience excellente gique ne fait pas l’unanimité au
crédit photo : J.B. Guillou

chez un agriculteur près de Carcas- sein du GAEC, Jean-Luc et Colette


sonne, il s’installe avec sa com- n’étant pas convaincus. La prio-
pagne, Colette, sur le domaine de rité est donc d’assurer une pro-
Bellevue dans un projet collectif. duction locale de qualité, avec la
Colette est fille d’un agriculteur de volonté de faire juste le néces-
la plaine de Carcassonne, elle a fait saire pour assurer une bonne
des études d’agriculture pour perpétuer proposé de remplacer leurs associés qui récolte : des analyses foliaires effectuées
un mode de vie qu’elle apprécie. « Dans la souhaitaient partir ». Son installation va par un laboratoire indépendant permet-
famille, tous mes frères et soeurs font de entraîner un accroissement du cheptel tent d’ajuster la fertilisation chimique des
l’agriculture, sur des fermes ou à l’INRA ; ovin (jusqu’à 110 brebis mère vergers et les traitements fongicides sont
c’est quelque chose que nous ont transmis aujourd’hui) et une meilleure valorisation incontournables pour éviter la pourriture
nos parents. » Les deux couples remettent des surfaces en herbe, aussi bien sous sur les fruits.
en état le verger abandonné depuis deux forêt que sur les reliefs pentus et dans les « Nous n’avons pas des conditions assez
ans, s’orientent sur la production de vergers en saison hivernale. bonnes pour faire des fruits bio et en
cerises pour la confiserie et d’autres fruits Chaque associé s’occupe d’un domaine de vivre, notamment en ce qui concerne le
(pêches et abricots) en vente directe. En travail spécifique tout en étant capable de pourrissement des fruits. Si je ne passe pas
plus des 56 ha de Bellevue, ils louent éga- remplacer temporairement les autres. de fongicides, je perds la moitié de la
lement d’autres vergers sur une ferme voi- C’est là l’un des avantages du travail à plu- récolte pendant la phase de maturation »,
sine et ont une trentaine de moutons. De sieurs, pouvoir se dégager du temps pour explique Jean-Luc. L’implication person-
son côté Gérard a passé son enfance à des réunions ou des projets personnels nelle est très forte dans la qualité des fruits
Paris. Il intègre l’ENITA de Bordeaux et sans mettre en cause le fonctionnement de vendus : « On cueille tous nos fruits au
obtient son diplôme en 1975 avec la spé- la ferme. maximum de leur maturité, parfaits pour
cialisation en production animale. C’est (…) Les débouchés du GAEC sont nom- être mangés le jour même. »
pendant sa formation qu’il rencontre deux breux. Les cerises sont toujours vendues à La cueillette des pêches et celle des abri-
amis avec qui il concrétise, sitôt les études des industriels, les pêches et les abricots cots se fait à la main directement dans le
terminées, un projet d’installation collec- sont vendus en direct à la ferme, sur les cageot, la veille du marché ; la manipula-
tive en Ariège. Mais au bout de deux ans, marchés ou dans les épiceries locales. Les tion est ainsi réduite au minimum. « Les
le résultat montre que le projet n’est pas agneaux (environ 80 par an) sont vendus gens font la différence tout de suite, ça
viable pour trois personnes et Gérard part directement à des consommateurs. La n’a rien à voir avec ce qu’ils trouvent
reprendre une autre ferme dans l’Aude, transformation des produits permet de dans les circuits longs. »
tout près du GAEC de Jean-Luc et Colette. diversifier l’offre. (…). La gamme des confi-
Extrait du livre
« Nous avions chacun un petit cheptel de tures du GAEC atteint une dizaine de par- Rencontre avec dix producteurs
moutons et nous nous sommes mis fums. L’élargissement de la gamme corres- en agriculture durable,
d’accord pour gérer les pâturages en com- pond à la demande des consommateurs. Jean-Benoît Guillou,
mun. En 1985, Jean-Luc et Colette m’ont Des jus de poire et de cerise viennent éga- éd. Educagri/FNCIVAM, 2008.
TRANSRURAL Initiatives • 7 octobre 2008• VIII

L’agriculture durable reconnue


par la certification environnementale
des exploitations agricoles ?
Une nouvelle certification agri-environnementale est en projet suite au Grenelle de l’environnement.
A l’issue du Grenelle de l’environnement, second niveau, appelé management envi- exemple, appelé IAE, change complète-
parmi les 33 chantiers opérationnels, les ronnemental, qui se base sur des ment selon les choix d’équivalences en sur-
ministères de l’Agriculture et de l’Écologie démarches collectives et un troisième face: on a évoqué que 1m linéaire de haie
ont entrepris une démarche conjointe de niveau, la démarche HVE avec cette fois-ci «valait» 100 m2 de surface en biodiversité
certification d’agriculture « haute haleur des indicateurs de résultats. Dans ce (SB). À ce compte, pour cette seule surface,
environnementale» (HVE). Cette démarche contexte, l’objectif est de certifier 50% des une exploitation pourrait facilement
peut faire supposer un retour de l’agricul- exploitations pour 2012. atteindre plus de 100 % de SB. Pour
ture raisonnée, peu exigeante du point de Le principal débat actuel repose sur les atteindre 10% IAE sur 100ha (seuil consi-
vue environnemental, qui n’a pas rencon- indicateurs de résultats, seul niveau sus- déré comme élevé), il suffirait d’avoir 1km
tré le succès escompté. Mais ceptible d’apporter une amé- de haies ce qui n’est pas excessif ! Les
elle pourrait également offrir Ne pas omettre lioration dans les pratiques réseaux participant à ce travail expérimen-
une occasion de faire recon- les dimensions durables. Ces indicateurs tent en ce moment les indicateurs, mais ils
naître les pratiques d’agri- n’ont pas tous été définis à ne disposent que de très peu de temps.
culture durable engagées en économique et social ce jour. Les modules OGM, En jouant sur les seuils ou les calculs, les
agriculture. À condition tou- dans l'évaluation sols (érosion et métaux négociations politiques risquent d’aboutir
tefois que le contenu soit à de la durabilité lourds) et énergies/gaz à effet à de faibles exigences en terme d’effort
la hauteur des ambitions. de serre ont été rejetés des environnemental. La certification HVE
Une consultation a été mise en place discussions. Au final, les thèmes suscep- n’offrirait dans ce cas aucune garantie dans
jusqu’en mars 2008. Les principes retenus tibles d’être acceptés sont la biodiversité l’effort entrepris par les agriculteurs
étaient de développer une voie pour la (renseignés par exemple par la proportion concernés. C’est pour cette raison que la
production et la consommation durables, des « infrastructures agro-écologiques » FNCIVAM a proposé d’établir sa politique
de reconnaître les bonnes pratiques agri- dans l’exploitation), les pesticides, la fertili- d’agriculture durable sur un nombre plus
coles, d’engager le plus grand nombre sation, la gestion quantitative de l’eau et la conséquent d’indicateurs de résultats en
dans la voie de la certification et de recon- consommation d’énergies. prenant en compte deux autres piliers : les
naître les agriculteurs déjà engagés dans Au delà du choix des modules, les indica- dimensions économique et social qui ne
des démarches vertueuses (bio, agriculture teurs eux-mêmes risquent de poser pro- sont pas directement concernés par la cer-
raisonnée) Trois niveaux d’exigence ont blème à la fois par rapport à leur mode de tification HVE.
été définis : un premier niveau basé sur la calcul et à la fixation de seuils. En effet, le
conditionnalité et l’autodiagnostic, un calcul de l’indicateur de biodiversité, par Philippe Cousinié (FNCIVAM)

Dossier réalisé avec la FNCIVAM - 01 44 88 98 58 - www.civam.org

Ce dossier est tiré du numéro 367 de la revue Transrural initiatives.


Portée par des mouvements associatifs d’éducation populaire à vocation rurale (l’AFIP et les CIVAM), Transrural initiatives apporte tous les 15 jours un éclairage
de l’actualité agricole et rurale en privilégiant les réalités de terrain. Expression militante et alternative, elle tend à prendre en compte la pluralité des analyses et
des points de vue.
Revue associative, Transrural s’appuie sur un comité de rédaction composé d’acteurs du développement rural (animateurs, militants associatifs).

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