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EVALUATION DU STATUT IMMUNITAIRE DE LA TRUIE

PAR DOSAGE DES IMMUNOGLOBULINES G SERIQUES

Brygo M. 3, Chito C.2, Houlbert J. 2, Sallé E. 1, Laval A.3, Auvigne V.4


(1) CEVA, BP 126, F-33501 Libourne
(2) SELARL de Vétérinaires CLD et Associés, F-03420 Marcillat en Combraille
(3) ENVN, BP 40706, F-44307 Nantes Cedex 03
(4) EKIPAJ, E-28223 Pozuelo de Alarcón

Introduction liée aux teneurs en IgG : le taux d’IgG sérique est plus élevé dans les
Le colostrum joue un rôle fondamental pour le porcelet nouveau né, par ses troupeaux de grande taille, que ce soit pour les cochettes et les multipares.
apports énergétiques et immunitaires. Il se caractérise par sa richesse en
protéines et sa faible teneur en lipides et en glucides, ce qui le différencie IgG (mg/ml)
du lait. Ses immunoglobulines (Ig) sont principalement des IgG. A la Cochettes Multipares
différence des IgA qui sont majoritairement synthétisées par la mamelle, Présence de diarrhées Non 24.2 31.4
les IgG sont issues du sérum maternel. Elles représentent 80% des Ig du néonatales Oui 23.9 33.1
colostrum et 83% de celles du sérum. La concentration en IgG du Contaminants aux Non 23.7 30.4
colostrum est corrélée à celle du sérum de la truie gestante (1) cochettes Oui 24.3 33.1
Fréquence d'apport <2 23.6 31.4
Dans ce contexte, l’objectif de cette étude était : (a) la mise en place d’une contaminants 2 et plus 24.7 33.1
méthode de terrain d’évaluation du statut immunitaire du troupeau Nombre de truies < 300 23.1 29.6
reproducteur par dosage des IgG sériques, (b) l’étude des facteurs > 300 25.3* 34.4**
d’élevage influençant ce statut. Renouvellement Achat 23.8 32.1
Auto R. 24.5 32.3
Matériels et méthodes Niveau vaccination truies 2 vaccins 23.4 32.0
L’étude est réalisée dans 9 élevages naisseurs-engraisseurs (100 à 2200 3 et plus 24.5 32.2
truies). Tous pratiquent une vaccination des truies avec un vaccin contre les Rapport Lysine / < 1.37 24.2 30.8
diarrhées néonatales (Neocoli Por®, Porcilis Porcoli®, ou Gletvax®). Thréonine > 1.37 23.9 33.9
Quatre des 9 élevages présentent des diarrhées néonatales (dans les 24 à Génétique (voies) 1 ou 2 24.3 30.5
48h suivant la mise-bas). Dans chaque élevage des prélèvements sanguins 3 23.8 33.6
sont réalisés, 3 à 5 semaines avant la mise-bas, sur 15 cochettes Sevrés / truie / an < 26 25.0 33.1
(primigestes) et 15 multipares (rangs de gestation 3 à 5). La teneur en IgG > 26 23.4 31.4
est déterminée par immunodiffusion radiale sur plaques (TRIPLE J Tableau 1 : Relations entre variables d’élevage et IgG (mg/ml)
FARMS, Washington, USA). Le principe de la méthode est une diffusion (test de Mann & Whitney, * : p<0.1, ** : p < 0.05)
centrifuge des IgG sériques sur une plaque de gel et leur précipitation avec
des anti-IgG opacifiant le gel (2). La concentration est obtenue par Discussion
interpolation à partir des résultats de 4 sérums de référence. Dans chaque Cette étude confirme la grande différence de statut immunitaire entre les
élevage une concentration moyenne est calculée d’une part pour les cochettes et les multipares, qui ne bénéficient pas de la même protection
cochettes, d’autre part pour les multipares. Chaque élevage est enquêté et que les truies plus âgées. Ils confirment la nécessité de respecter une
est caractérisé par 9 variables susceptibles, d’après la littérature, d’influer pyramide des âges équilibrée. Il n’a pas été mis en évidence une conduite
sur la concentration en IgG (mode de contamination des cochettes, de la quarantaine et de l’acclimatation permettant une acquisition plus
fréquence d’apport des contaminants en quarantaine, taille de l’élevage, rapide de l’immunité par les cochettes. On peut cependant noter que
mode de renouvellement, nombre de valences vaccinales reçues par les l’élevage où la différence entre cochettes et multipares n’est pas
reproducteurs, génétique femelle, rapport lysine/thréonine de l’aliment significative (élevage H) est le seul élevage sans quarantaine (les cochettes
gestantes, nombre de porcelets sevrés par truie productive et par an) d’autorenouvellement sont directement introduites dans le bloc gestantes).

Résultats L’hypothèse suivante peut être faite pour expliquer le niveau immunitaire
259 sérums sont analysés. Sur l’ensemble des sérums, la concentration plus élevé observé dans les élevages de plus de 300 truies : les contacts
moyenne en IgG est de 24.2 mg/ml pour les cochettes et 32.2 mg/ml pour entre animaux ainsi les mouvements de personnes et d’animaux
les multipares (Fig 1.) Cette différence est significative (test de Mann & augmentent avec la taille de l’élevage. Ceci pourrait entraîner une
Whitney, p=0.001). On retrouve cette différence entre cochettes et augmentation des stimuli immunitaire et en conséquence une synthèse
multipares dans tous les élevages à une exception (élevage H). Entre le accrue d’IgG par les truies gestantes.
troisième et le cinquième rang de portée la teneur en IgG augmente de
façon significative mais faible (p<0.05, R2=0.09). Au niveau des élevages, L’étude n’a pas mis en évidence de lien entre les teneurs en IgG des truies
il y a corrélation entre les concentrations observées sur les cochettes et sur et la présence de diarrhées néonatales dans les élevages. Des travaux
les truies (p=0.05, R2=0.46). complémentaires seraient nécessaires pour préciser la nature des diarrhées
observées. En l’absence de lien entre concentration en IgG sérique et statut
sanitaire il est difficile de conclure s’il est souhaitable ou non que les truies
C o c h e tte s M u ltip a r e s
aient une concentration élevée en IgG. Il serait également souhaitable
t ru ie s

50 d’analyser la variation des IgA car cette immunoglobuline est


45 particulièrement impliquée dans l’immunité locale intestinale. Cependant il
40 n’en existe pas de méthode commerciale de dosage.
d e

35
30
b re

25 Bibliographie
20
(1) VOISIN F., Mai 2005. Estimation de la qualité immune du colostrum
N o m

15
de truie en élevage. Thèse ENVT, 3- 4040 : 94 pages.
10
(2) MANCINI G., et al., 1965, Immunochemical quantitation
of antigens by single radial immunodiffusion. Immunochemistry ; 2 :
5
235-254.
0
11 16 21 26 31 36 41 46 51 56
Ig G ( m g /m l) Remerciements
Figure 1 : Distribution des concentrations en IgG suivant le rang de portée Les auteurs remercient les éleveurs, et F. Courtin pour son appui.

Les résultats de l’étude des variables d’élevage sont présentés dans le


tableau 1. Au seuil de 10% seule la taille de l’élevage est significativement

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