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L'INFERTILITE D'ETE DES TRUIES EN FRANCE

LA TEMPERATURE ESTIVALE JOUE-T-ELLE VRAIMENT UN ROLE ?

Auvigne V.1, LENEVEU P.2, JEHANNIN C. 3, SALLÉ E.4


(1) EKIPAJ, E-28223 Pozuelo de Alarcón
(2) Ispaia, F- 22440 Ploufragan
(3) Gènes Diffusion, F- 59501 Douai Cedex
(4) Ceva Santé Animale, F-33501 Libourne Cedex

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Introduction
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L’infertilité d’été est décrite dans de nombreux bassins de production
porcine, de l’Australie à la Finlande. mais son origine reste discutée: Il n’y Moyenne
85 Moyenne :: 85%

Fertilité %
a pas de consensus sur l’importance relative de facteurs comme une 85%
température ambiante élevée, un état catabolique en lactation, la Hiver
84 Hiver
photopériode, la disponibilité en main d’œuvre (Quesnel et al., 2005). En
France, le phénomène ne semble pas disparaître alors que les performances
83 Été
des truies et la technicité des éleveurs n’ont cessé de progresser. Tous les Été
élevages ne semblent pas touchés de la même manière et il semble exister
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des variations interannuelles liées á la météorologie.

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Dans ce contexte, les objectifs de cette étude sont de décrire et quantifier 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17

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l’infertilité d’été, évaluée à l’échographie, en France sur une période de 5 Semaine
années consécutives (2003 à 2007), d’estimer la relation entre cette Figure 1 : Evolution annuelle de la fertilité des truies
infertilité et les caractéristiques météorologiques et, de décrire le niveau de
détection des retours en chaleurs par les éleveurs. . Variation saisonnière de fertilité médiane
2003 2004 2005 2006 2007
Matériels et Méthodes
Les résultats de cinq années de contrôles (2003 à 2007) réalisés par le Est-Bzh -4,5 -4,3 -2,8 -2,5 -3,6
service de diagnostic de gestation par échographie Gênes Diffusion ont été Finistère -4,1 -2,1 -2,4 -3,5 -1,7
analysés. Les diagnostics sont réalisés 3 à 4 semaines après la saillie. Les Nord-P-d-C. -4,5 -2,4 -4,1 -2,8 -2,2
informations disponibles sont la localisation de l’élevage (département), le
Sud-Loire -5,3 -1,4 -3,3 -1,4 -1,9
nombre de truies inséminées, le nombre de retours en chaleur observés par
l’éleveur et le nombre de truies vides détectées à l’échographie. Un total de Total -4,5 -2,3 -3,0 -2,7 -2,1
56 632 bandes a été contrôlé sur la période, totalisant 1 339 260 contrôles. Tableau 1 : Variation saisonnière de fertilité (médiane)

Deux périodes de 18 semaines ont été définies. La période « été » (IA des Les cinq années sont caractérisées par des météorologies estivales très
semaines 25 à 42, mi juin à mi octobre) et la période « hiver » (semaines 1 différentes. Dans les 4 régions l’été 2003 est le plus chaud et l’été 2007 le
à 18, janvier à avril) utilisée comme référence. plus frais. Il n’est pas possible de calculer de relation statistique entre la
variation saisonnière de fertilité et la météorologie, cependant, on constate
Les critères d’inclusion suivants ont été appliqués : élevages en bâtiment, que la seule année se différenciant des autres en termes de variation
contrôlés les 5 années ont été inclus (au moins 60 truies sur chaque période saisonnière de fertilité est l’année la plus chaude. A l’inverse, 2007 ne se
« hiver » et 60 sur chaque période « été ») dans 4 zones géographiques. distingue pas par une plus faible variation saisonnière de fertilité.
Ces zones sont le Finistère, « Est-Bretagne » (35 et 53), « Nord-Pas-de-
Calais » (59, et 62 et 80) et « Sud-Loire » (44, 49, 79, 85 et 86). Au final La variation saisonnière de fertilité n’apparaît pas liée au niveau de fertilité
sont inclus dans l’étude 266 élevages, 22 773 bandes et 610 117 hivernale de référence des élevages (p=0,38) : les élevages à fertilité
inséminations. Le nombre médian de truies inséminées par an est de 389 excellente ne sont donc pas épargnés par une baisse de fertilité l’été. Un
(181 à 2029). quart d’entre eux chute de plus 5%. De même la répétabilité des problèmes
d’une année sur l’autre pour un même élevage est peu importante.
La fertilité hivernale de référence est déterminée pour chaque élevage. Elle
est définie comme la moyenne sur les 5 années de sa fertilité de la période En moyenne 46% des truies vides sont détectées par l’éleveur. Ce taux de
« hiver »..La variation saisonnière de fertilité est, pour un élevage et une détection est meilleur dans les élevages à haute fertilité et en hiver par
année donnés, la différence entre les fertilités des périodes « été » et « rapport à l’été (Tableau 2).
hiver».
Hiver Eté
Dans chacune des quatre zones une station météorologique a été choisie et <=82.6 41.2 37.3
sont calculés pour chaque semaine le nombre de jours chauds (température >82.6 - 86.2 45.9 41.7
maximale >= 25º) et de canicule (température maxi supérieure >=32º et
>86 - 89.4 51.3 47.1
température mini >= 18º)
>89.4 53.3 48.9
En l’absence d’indication contraire l’unité statistique est « l’élevage Tableau 2 : Taux de détection par l'éleveur suivant le niveau de
année » et le test utilisé est celui de Mann-Whitney/Wilcoxon. fertilité basal et la saison (%)
Conclusion
Résultats
Notre travail confirme que l’infertilité d’été est un phénomène récurrent en
La fertilité moyenne des truies est de 85% (Figure 1). L’allure générale de
France. Elle est cependant peu répétable d’une année sur l’autre pour un
la courbe annuelle est identique dans les 4 régions et les 5 années avec un
élevage donné. A l’exception de 2003, année de canicule exceptionnelle, il
optimum de fertilité en fin d’hiver et un minimum autour du mois d’août.
n’est pas mis en évidence d’influence significative des conditions
Sur les 5 années de l’étude, la fertilité médiane des élevages est de 86,4%
météorologiques. Le rôle prépondérant de la photopériode est une
en « hiver » et de 83,5% en « été ». Chaque année, en moyenne 50% des
hypothèse à considérer. La baisse du taux de détection par l’éleveur en été
élevages subissent une baisse de fertilité de plus de 2,8% et 25% des
élevages de plus de 7,2%. La différence entre les zones n’est pas peut être dû à des échecs de gestation précoces ou à une moins bonne
significative (Tableau 1, p=0,29). L’effet année est significatif (Tableau 1, expression-détection des chaleurs au sevrage (insémination de truies non
p<0,01). 2003 est différent de toutes les autres années et celles-ci ne sont en chaleur) ou au retour à 3 semaines..
pas différentes entre elles
Bibliographie
Quesnel H., et al., 2005. INRA Productions Animales, 18, 101-110.

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