Initiation

La pêche au coup
des spécimens
Plus connu sous le nom de Sebnash sur le net, Sébastien Diard est un vrai passionné de pêche de la
carpe à la grande canne. Il aime dire à qui veut bien l’entendre qu’il a découvert cette passion grâce
à la pêche au coup, ce qui a le mérite de rappeler à tous que « la pêche à la ligne » reste encore et
toujours la base incontournable de l’initiation et qu’elle permet ensuite aux pratiquants de découvrir
d’autres techniques issues de cet apprentissage des connaissances, de la rivière et des poissons.
Robert Miller

Sébastien Diard prouve qu’il est possible de prendre de très gros Lorsque cette « torpille » est partie au large, Sébastien a été subjugué par la défense
poissons à la canne au coup sans gêner les carpistes traditionnels. héroïque de ce poisson et le coup de foudre fut immédiat.

our Sébastien Diard, la décou- même si cette quête est parfois difficile, de sortir des carpes de plus de 15 kilos qui

P verte de la pêche de la carpe

au coup fut un accident… Lors
d’un week-end d’initiation sur
des brèmes en Saône, c’est une carpe
qui s’est s’invitée aux ripailles proposées
par les pêcheurs.
Lorsque cette « torpille » est partie au large,
Sébastien a été subjugué par la défense hé-
roïque de ce poisson et le coup de foudre
fut immédiat. Les nouvelles sensations que
ce pêcheur a ressenties furent vraiment
surprenantes pour une carpe de 2 kg…
Immédiatement conquis, il est devenu l’un
des spécialistes de cette technique : la pêche
au coup des carpes spécimens. Détaillons sa
méthode qui rime avec simplicité.
Les plans d’eau
Dès que l’on parle de pêche de carpes au
coup, le pêcheur pense immédiatement
aux carpodromes. Aujourd’hui, les portes
des plans d’eau réservés aux carpistes
s’ouvrent aussi aux pêcheurs au coup,
car tous les propriétaires ne sont pas en-
core ouverts à cette pratique de la grande
canne, craignant que les uns ne fassent
fuir les autres. Il est vrai aussi que l’état
d’esprit de ces deux familles de pêcheurs
diffère. Malgré tout, avec un peu de pa-
tience, d’arguments et quelques démons-
trations, Sébastien parvient à prouver
qu’avec cette technique, il est possible
de prendre de très gros poissons sans
gêner les pêcheurs qui utilisent mouli-
nets, rods-pods et levels-chairs.
La localisation du poisson
Le comportement des poissons varie d’un
plan d’eau à l’autre. Si il rend la localisa-
tion parfois difficile, la bordure reste une
constante. Il faut aussi privilégier les zones
encombrées de branches, de souches im-
mergées, d’îlots… Tous ces spots sont
des repères pour ces « Grosses Dames »
et doivent être exploités en priorité.
Il n’est pas rare, à moins de 50 cm du bord,
somnolent à l’abri d’une touffe de jonc au
milieu de nulle-part. La pêche au large est
aussi une constante. Les « carpistes » ont
le syndrome de la berge d’en face et les
pêcheurs à la grande canne veulent utili-
ser les 13 mètres utiles… Il oublient tout
simplement de pêcher dans leurs pieds
alors que c’est pourtant justement là que
les carpes se sentent en sécurité puisque
ces zones sont très peu pêchées.
L’amorçage sous toutes ses formes
Comme pour tous les cyprinidés, l’amor-
çage est réalisé soit à l’agrainage, soit à la
coupelle. L’agrainage est l’amorçage le plus
utilisé car il permet d’attirer les poissons
par le bruit particulier des pellets tombant à
l’eau. Cette tactique permet de réalimenter
régulièrement le coup, et la fréquence entre
chaque poche de pellets est dépendante
de l’activité et du nombre de poissons.
Si les poissons sont présents en nombre, il
est préférable de recharger le coup souvent,

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La bordure reste une constante ainsi que les zones encombrées de branches, de souches immergées et les îlots.
mais à l’inverse, il est inutile de réamorcer si
les poissons sont très discrets.
Mais il faut savoir nuancer la pratique par
l’expérience. Dans certains plans d’eau, les
carpes fuient dès que les pellets tombent
dans l’eau, et bien souvent la seconde
méthode, la coupelle, est plus payante.
Elle permet entre autres de déposer la
quantité désirée sur un spot précis. Ceci
est un avantage indubitable qui permet
une pêche discrète si vous réalisez « une
dépose » au ras de la surface de l’eau.
A contrario, en renversant le contenu de
la coupelle à environ 50 cm de l’eau, les
pellets feront un bruit caractéristique, sy-
nonyme de proposition alimentaire, et qui
soit éveillera la curiosité des poissons soit
au contraire provoquera leur méfiance.
Une fois de plus, rien n’est exact à la
pêche et il faut s’adapter en fonction des
comportements.
La préparation des pellets « maison »
pour l’hameçon
Dans le souci d’avoir une présentation
naturelle la plus légère possible, ce sont
des pellets expansés Dynamit baits et
Sonu baits en 11 et 16 mm qui sont utili-
sés. L’utilisation d’un granulé sec permet
d’ajouter des parfums, des huiles et
Il n’est pas étonnant de sortir des carpes de plus de 15 kilos à moins de 50 cm du bord.
autres additifs nécessaires. Notre consul-
tant travaille beaucoup sur des bases de
vers de vase et extraits de foie qu’il pré-
pare la veille de la sortie pêche en utili-
sant la méthode suivante :
– il place le mélange aromatique dans une
boîte hermétique avec les pellets ;
– il ajoute un peu d’eau et pompe jusqu’à
ce que le vide soit fait ;
– ensuite il laisse le tout s’imprégner, re-
lâche la valve et met sa préparation au
réfrigérateur toute la nuit.
Un minimum d’appâts pour
un maximum de chances
En début de partie de pêche des spéci-
mens, Sébastien commence par bassi-
ner des pellets riches en huiles avec un
mélange « maison » supplémentaire. Puis
il déverse sur le coup une coupelle de
250 ml de pellets de différentes tailles (2 à
8 mm) mais tous enrichis à la bétaïne.
Le secret de sa tactique : il évite les rappels
intempestifs, mais il dépose une mini cou-
pelle de pellets après chaque touche. Ne
cherchez pas plus loin, il est là son secret,
dans la discrétion et la sélection. En effet,
si un poisson est en maraude sur le coup,
il trouvera beaucoup plus rapidement celui
qui est piégé par l’hameçon !
LES MATERIELS ADAPTES
•Canne à emboîtement 11.50M Super Carpa de COLMIC
•Nylon RBS et le X5000 de COLMIC.
•Plombs Stotz, qui s’adaptent à tous les diamètres de fils.
•Flotteurs, Koy et Konan de COLMIC à fil intérieur
•Hameçons du n°12 au n°6.Wide Gape de KORDA
•Elastique 2.5mm de VESPE
Cette méthode est effectivement très
efficace puisque les touches sont plus
rapides, plus franches. Le second point
positif de l’utilisation des pellets expan-
sés est leur densité relative qui autorise
une animation permanente de cet appât.
Cette animation se concrétise par des
aguichages verticaux et latéraux. Le pê-
cheur peut ainsi remonter de quelques
centimètres son montage, parfois jusqu’à
la surface, pour le laisser repartir vers le
fond, lentement, naturellement comme
une feuille morte…
Trop souvent le pratiquant s’imagine que la
carpe se nourrit exclusivement sur le fond.
C’est parfaitement faux lorsque l’on agraine
des gozzers, des pellets ou du maïs. La re-
constitution visuelle du régime alimentaire
de la carpe en grand aquarium prouve
qu’elle évolue et s’alimente dans toutes les
couches d’eau et affectionne tout particu-
lièrement la pleine eau. Voilà encore une
idée reçue qui « tombe à l’eau » ! ■
Nous vous proposerons dans le prochain
numéro la conduite de ligne, le combat
et le détail des matériels sélectionnés par
Sébastien Diard pour cette pêche des
spécimens.
Ce sont des pellets expansés Dynamit baits et Sonu
baits en 11 et 16 mm qui sont utilisés.
La pêche en pratique
Des pellets de différentes tailles, tous enrichis à la
bétaïne, sont déversés à la coupelle sur le coup.
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