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2008-2009

TS5
PARTIE 6 : LA CONVERGENCE LITHOSPHÉRIQUE ET SES EFFETS.

Chapitre 2 : Convergence et collis ion.

Introduction
La collision continentale est l’aboutissement du processus de fermeture océanique suite, en général, à
une subduction résultant de la convergence des plaques lithosphériques. À partir des alpes franco-italiennes,
nous allons identifier les principales caractéristiques géomorphologiques des chaînes de collision et rechercher
les principaux témoins de leur passé océanique.

Bilan du TP4 : Convergence et collision au niveau de la chaine des alpes franco-italiennes.


Problème à résoudre : Comment se forment les chaînes de collision ?

I - Les caractéristiques des chaînes de collision.


Lorsque la lithosphère océanique a totalement disparu, c’est-à-dire que le domaine océanique est
complètement fermé par la subduction, la convergence des plaques conduit à l’affrontement de deux plaques
continentales. Une partie de la croûte continentale s’enfonce dans le manteau, mais, comme les deux plaques ont
la même densité, le phénomène de subduction se bloque rapidement provoquant la collision.
En surface des déformations affectant la croûte continentale et traduisant un raccourcissement important
sont observables : plis, failles inverses, chevauchements, charriage.
En profondeur, les chevauchements se prolongent et affectent la lithosphère continentale qui subit un
empilement d’écailles, à l’origine d’un épaississement lithosphérique. L’approfondissement du Moho mis en
évidence par les données sismiques en témoigne.
Ce raccourcissement et cet épaississement de la lithosphère continentale ont pour conséquence la
création de reliefs élevés à l’origine de la chaîne de montagnes et la création d’une racine crustale en
profondeur. Les chaînes de collision sont donc des lieux de raccourcissement et d’épaississement de la
lithosphère continentale.

II - Les témoins d’un ancien domaine océanique.


II.1- Les ophiolites, vestiges de l’océan alpin.
Dans les Alpes franco-italiennes, affleurent des ophiolites (massif ophiolitique du Chenaillet), vestiges
de l’ancien océan alpin qui séparait l’Europe de l’Afrique (entre -165 Ma et -100 Ma). Ces associations de
roches caractéristiques d’une lithosphère océanique (roches sédimentaires océaniques comme les radiolarites,
basaltes en pillows-lavas, gabbros et péridotites serpentinisées) ont été incorporées à la chaîne de montagnes
lors de la collision et sont donc actuellement observables à plus de 2500 mètres d’altitude.

II.2- Des restes de marges passives.


Dans les Alpes, on peut observer des structures en blocs basculés séparés par des failles normales et
recouverts par des formations sédimentaires caractéristiques (sédiments pré-rift, syn-rift et post-rift). Ces
structures correspondent aux marges passives de l’océan alpin disparu, c’est-à-dire à la portion de croûte
continentale amincie lors du rifting par les phénomènes d’extension précédent l’apparition de la croûte
océanique. Ces marges passives sont fortement déformées et témoignent des énormes contraintes compressives
liées à la convergence des plaques.

III - Les témoins d’une paléosubduction (= d’une ancienne subduction) .


Dans la chaîne des Alpes, affleurent des roches métamorphiques dont les minéraux indiquent des
conditions de haute pression et de basse température caractéristiques d’un contexte de subduction. Ainsi, on
trouve des métagabbros à glaucophane (faciès des schistes bleus), des métagabbros à grenat et jadéite
(faciès des éclogites) ou encore des roches à coésite.
Ces roches métamorphiques témoignent de la fermeture de l’océan alpin par subduction, elles ont pu
être datés entre -70 Ma et -50 Ma. Elles ont donc été, beaucoup plus tard, remontée à la surface à la faveur des
mouvements tectoniques et de l’érosion.
Après la collision, lorsque les forces de convergence cessent, la chaîne de montagnes est le lieu d’une
évolution tardive. Une intense érosion en surface détruit en quelques dizaines de millions d’années les reliefs.
L’allègement considérable qui s’en suit entraîne une remontée progressive de la racine crustale, ramenant en
surface des roches formées en profondeur (parmi lesquelles des roches subduites mais aussi des plutons
granitiques témoignant d’une fusion partielle à l’intérieur de la racine). Finalement, la croûte continentale subit
un amincissement et la chaîne érodée devient une pénéplaine.

MARIE DUBAR
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IV - L’histoire de la chaîne des Alpes

L’histoire de la chaîne des Alpes se décompose en trois grandes étapes, dont on a retrouvé les traces
dans sa lithologie et sa morphologie.

1ère étape : Formation de l’océan alpin.


Entre 200 Ma (Jurassique) et 80 Ma, un processus de distension dans la croûte continentale permet
l’ouverture d’un océan et la mise en place d’un rift océanique, ensuite, un mouvement d’expansion océanique
(selon un axe NW-SE) éloigne les deux plaques continentales européenne et africaine (avec formation des
marges passives) et agrandit l’océan alpin.
Les marqueurs de cette 1ère étape sont les failles normales (blocs basculés des marges passives), les
ophiolites (ensemble de roches magmatiques plus ou moins métamorphisées ayant appartenu à une ancienne
croûte océanique, et se retrouvant en altitude après la collision), les sédiments marins profonds (radiolarites)…

2ème étape : Subduction.


Entre 80 et 60 Ma (Crétacé), les mouvements tectoniques s’inversent : un mouvement de
convergence des deux plaques provoque une fermeture progressive de l’océan, avant que la plaque
européenne plonge sous la plaque africaine (subduction). Lors de cette subduction, des éléments de la
lithosphère océanique sont ramenés en surface (glaucophanites) ou ne sont jamais enfouis (ophiolites).
Les marqueurs de cette subduction sont essentiellement les roches métamorphiques de haute
pression et de basse température (schistes verts et bleus, éclogites).

MARIE DUBAR
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3ème étape : Collision continentale


Vers 40 Ma (Crétacé supérieur à Miocène), au terme de la convergence, les deux plaques européenne et
africaine entrent en collision : la lithosphère continentale se déforme, se raccourcit et s’épaissit : les Alpes se
mettent en place…
Les marqueurs de cette collision sont de type morphologique (reliefs élevés et racine crustale) et
tectoniques (plis, failles inverses, chevauchements…).

Après la collision, la chaîne de montagne est le lieu d’une évolution lente (300 Ma) permettant à la
croûte continentale de retrouver une épaisseur normale. Ce phénomène s’appelle la pénéplanation et se déroule
suivant deux processus :
- l’érosion en surface (bassin molassique suisse)
- l’effondrement gravitaire où la chaîne subit un « étalement » sous son propre poids.

Conclusion
La lithosphère a une dynamique interne : l’énergie interne de la Terre met en mouvement les plaques
lithosphériques. La remontée de matériaux chauds provoque la fusion du manteau supérieur, qui, associée à la
fracturation de la lithosphère, donne naissance aux plaques lithosphériques dans les zones de divergences.
L’expansion des fonds océaniques est compensée par leur disparition dans les zones de convergence : par
subduction ou par collision, les plaques lithosphériques disparaissent ou se raccourcissent, donnant naissance à
des chaînes de montagnes. Les matériaux de la lithosphère sont donc recyclés en permanence.

MARIE DUBAR
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