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15 Mai 2009

SOMMAIRE

Humeur :
2
Vive l’inflation !

Quid de l’économie cette semaine ?


3
La zone euro face à une récession historique.

La météo économique de la semaine écoulée. 5

Les marchés :
6
L’indispensable baisse de l’euro...

Les évènements à suivre du 18 au 22 mai :


7
La récession japonaise se prolonge..

Calendrier complet des statistiques et évènements économiques


8
de la semaine à venir.

Chiffres de la semaine du 11 au 15 mai 9

Synthèse sectorielle de la semaine 10

Calendrier des publications et versements de dividendes 12

Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2009-


13
2010
E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Humeur :
Vive l’inflation !
Le paradoxe est de taille : le glissement annuel des prix à la consommation est de 0,6 % dans la zone euro, 0,1 % en
France, - 0,3 % au Japon et - 0,4 % aux Etats-Unis. Pourtant, de nombreux économistes et observateurs de la chose
économique nous annoncent le retour imminent de l’hyperinflation. A croire qu’avec la crise, les notions de pondération,
de calme ou encore de rationalité ont disparu de la circulation.
Bien sûr, les risques d’inflation existent et tant mieux d’ailleurs. Car la reprise de l’inflation confirmera que la croissance
est bien repartie. D’ores et déjà, on peut ainsi identifier trois facteurs « facilitateurs » d’inflation. Le premier réside dans
l’assouplissement historique de la politique monétaire qui accroîtra mécaniquement la monnaie en circulation au-delà de
la réalité économique actuelle. Et ce, en particulier aux Etats-Unis où la Réserve fédérale, non contente d’avoir déjà
abaissé son taux objectif des federal funds à quasiment 0 %, a « ressorti » la planche à billets qui n’avait plus été utilisée
depuis la guerre du Vietnam. Celle-ci consiste simplement en la monétisation de la dette publique américaine, c’est-à-dire
au financement direct par la Réserve fédérale d’une large partie de la relance budgétaire. Cette dernière constitue
d’ailleurs le deuxième facteur d’augmentation des pressions inflationnistes. En effet, avec un niveau mondial de 5 000
milliards, la relance par la dépense publique va automatiquement accroître la demande au-delà de l’offre, accroissant par
là même les tensions sur l’appareil de production et in fine sur les prix.
Enfin, si ces deux premiers éléments mettront du temps à se mettre en place, le troisième va agir très rapidement,
puisqu’il s’agit de la remontée des prix des matières premières et notamment du pétrole. En fait, l’impact de cette
dernière sur l’inflation ne se verra pas avant juillet prochain. Et pour cause : de l’automne 2007 à juin 2008, les prix des
matières premières n’ont cessé de flamber, générant des variations mensuelles moyennes des prix de 0,5 % aux Etats-
Unis. Dès lors, la baisse de ces mêmes prix de juillet 2008 à mars 2009 a mécaniquement réduit les glissements annuels
des prix à la consommation. Cette tendance se prolongera de mai à juillet 2009, car au cours de ces deux derniers mois,
les prix devraient certes augmenter de l’ordre de 0,3 %, ce qui restera néanmoins inférieur aux + 0,7 % enregistrés
chaque mois de mai à juillet 2008.
En revanche, à partir de juillet 2009, cet effet de base favorable s’inversera. Ainsi, même si les prix à la consommation
n’augmentent que de 0,2 % par mois de juillet à décembre 2009, ce sera toujours plus que les - 0,7 % observé de juillet à
décembre 2008 aux Etats-Unis et même des - 0,1 % enregistré dans la zone euro. Dans ce cadre, le glissement annuel
des prix à la consommation devrait mécaniquement atteindre les 2 % d’ici la fin 2009 et se stabiliser entre 2 % et 2,5 %
pour 2010 tant aux Etats-Unis que dans la zone euro. Autrement dit, nous resterons très loin de l’hyperinflation. Selon
nous, les risques d’avènement de cette dernière sont extrêmement faibles pour au moins sept raisons.
Un. En dépit d’une inévitable augmentation liée à l’amélioration de la croissance mondiale, les prix des matières
premières ne devraient pas flamber comme l’an passé. En effet, en 2008, cette tension excessive était avant tout due à
un mouvement spéculatif, lui-même lié à une réallocation d’actifs massive des placements boursiers vers les marchés
des matières premières. Cette année, la reprise économique ira de pair avec une embellie boursière qui limitera les
investissements vers les « commodities » et par là même l’augmentation de leurs cours. En outre, pour ne parler que du
pétrole, l’offre mondiale d’or noir reste encore largement supérieure à la demande, réduisant par là même les risques de
pénuries à venir. Autrement dit, si un baril à 70 dollars nous paraît fort probable, un baril à 150 dollars semble exclu.
Deux. La reprise qui se dessine à l’échelle de la planète restera molle, en particulier en Europe et au Japon, où après
une lente sortie de récession à partir du troisième trimestre 2009, la croissance devrait atteindre respectivement 0,8 % et
0,5 % en 2010. Quant aux Etats-Unis, la croissance devrait avoisiner les 2,5 % en 2010, ce qui restera néanmoins très
loin de la surchauffe.
Trois. Cette croissance modérée ne permettra aucunement de tendre les taux d’utilisation des capacités de production
sur des niveaux élevés. Et ce d’autant que ces derniers connaissent actuellement des planchers historiques. Autrement
dit, de nombreux mois s’écouleront encore avant que les capacités de production soient utilisées à plein.
Quatre. Dans le prolongement de la faiblesse des tensions exercées sur l’appareil productif, le chômage demeure
élevé et ne repartira à la baisse qu’à partir du printemps 2010 (au plus tôt), une fois la reprise économique confirmée.
Autant dire que la flambée des salaires qui pourrait être un prélude à une forte hausse des prix n’est ni pour demain, ni
pour après-demain.
Cinq. N’oublions pas que même si la reprise est plus vigoureuse que prévu (espérons-le d’ailleurs), le fort degré de
concurrence internationale empêchera les entreprises d’augmenter leurs prix de façon excessive. Et même si les coûts
de production progressent et progresseront encore dans les pays émergents, les marges de gains de productivité et de
réduction de coûts restent encore très élevées à travers la planète.
Six. A supposer que l’inflation par la demande refasse surface, les banques centrales auront toute latitude pour
remonter leurs taux directeurs et contrecarrer par là même tour dérapage inflationniste
Sept. L’appréciation du dollar en 2009-2010 devrait apporter son lot de désinflation importée aux Etats-Unis. Et si la
dépréciation de l’euro pourrait jouer un rôle inverse de ce côté-ci de l’Atlantique, son ampleur limitée ne permettra pas de
compenser les six autres éléments militant pour une limitation de l’inflation.
En conclusion, le risque d’hyperinflation apparaît hautement contenu. Quant au retour d’une inflation entre 2% et 3 %
dès 2010, il est non seulement très probable mais surtout souhaitable car il confirmera que la crise est bien derrière nous.
Et ne l’oublions pas : mieux vaut une inflation à 2 %, avec une croissance à 2,5 %, qu’une inflation de 0 %, avec un PIB
en baisse de 3 % !
Marc Touati

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Quid de l’économie cette semaine ?


La zone euro face à une récession historique.
Sans surprise, la zone euro a subi une baisse historique
Une fois encore, l’économie française a sauvé la face
de son PIB au premier trimestre 2009 : - 2,5 %, soit 9,5 %
grâce à la consommation des ménages. En effet, alors que
en rythme annualisé. Son glissement annuel atteint
la consommation s’écroule dans la quasi-totalité des pays
désormais - 4,6 %, un niveau évidemment historique.
développés, la France se paie aujourd’hui le luxe de
Inutile de rappeler que ces résultats sont bien pires que rejoindre les Etats-Unis dans le club très fermé des pays
ceux observés aux Etats-Unis (à savoir - 1,5 % sur un bénéficiant d’une progression de la consommation des
trimestre, - 6,1 % en rythme annualisé et -2,6 % en ménages au premier trimestre 2009 (à savoir + 0,2 %).
glissement annuel).
Rappelons simplement que cette résistance n’est pas
En outre, si le PIB américain ne baisse consécutivement nouvelle et explique principalement l’écart de croissance
« que » depuis trois trimestres, celui de la zone euro en avec l’Allemagne qui, quant à elle, subi une baisse des
est déjà à son quatrième trimestre de repli d’affilée. Là salaires réels depuis 2002 et par là même une
aussi du jamais vu. Même lors de la récession américaine consommation durablement atone.
de 1980 (la plus grave depuis l’après guerre), le PIB des
La France résiste mieux que l’Allemagne
Etats-Unis n’a pas accumulé plus de trois trimestres
consécutifs de baisse.
4
Enfin, pour finir cette triste comparaison, il faut souligner
que, depuis le début de l’actuelle récession, le PIB 2
américain a reculé de 3,3 %, tandis que celui de la zone
euro a perdu 4,6 %. 0

Mais ce n’est pas tout car, malheureusement, la zone -2


euro a, pour une fois, été un modèle d’harmonisation
-4
puisque tous les pays de la zone sont logés à la même
enseigne : celle de la récession historique. -6

La palme de la chute revient d’ailleurs à l’Allemagne qui -8


voit son PIB s’effondrer de 3,8 % sur le seul premier 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
trimestre et de 6,9 % en glissement annuel. PIB France (%, YoY) PIB Allemagne (%, YoY)

Même l’Italie, pourtant habituée à squatter la place de


lanterne rouge de la croissance eurolandaise, ne fait pas Pour autant, les bonnes nouvelles s’arrêtent là, car les
mieux ou plutôt pire : - 2,4 % sur le trimestre et - 5,9 % sur comptes nationaux du premier trimestre 2009 consacrent
un an. une récession historique pour l’Hexagone.
Quant à l’Espagne, ses contre-performances de - 1,8 % Ainsi, avant même de parler de la baisse de 1,2 % du
sur un trimestre et - 2,9 % sur un an nous font oublier qu’il PIB du premier trimestre, il faut noter que les chiffres des
y a à peine un an, elle affichait encore une croissance de trois trimestres précédents ont tous été revus en nette
2,7 %. baisse. Par exemple, la fameuse augmentation du PIB du
Zone euro : la descente aux enfers. troisième trimestre (qui nous avait soi-disant permis
d’éviter les deux trimestres consécutifs de baisse du PIB
6 qui marquent techniquement l’avènement d’une récession)
a été transformée en un recul de 0,2 %. Autrement dit, la
4
récession a bien commencé dès le deuxième trimestre
2
2008, puisque ce dernier a marqué le début d’une phase
continue de baisse du PIB qui atteint désormais quatre
0 trimestres. Pis, les replis du PIB des deuxième et
quatrième trimestres 2008 ont été révisés à la baisse (de
-2
respectivement - 0,1 et - 0,4 point). En d’autres termes, les
-4 chiffres que nous commentons depuis presque un an
étaient faux.
-6
Cela signifie donc que si les chiffres des précédents
-8 trimestres n’avaient pas été révisés, la baisse du PIB aurait
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 atteint 2 % sur le seul premier trimestre 2009. Ah, les
PIB Zone euro (%, YoY) PIB Ialie (%, YoY) PIB Allemagne (%, YoY) plaisirs et les faux-semblants de la statistique…
Toujours est-il que le glissement annuel du PIB atteint
Dans ce concours de beauté négatif, un pays réussit aujourd’hui - 3,2 %. Du jamais vu dans l’histoire
néanmoins à tirer son épingle du jeu. En l’occurrence, la économique française, du moins depuis que les
France. statistiques de l’INSEE en la matière existent.

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Le détail des comptes nationaux du premier trimestre est France : Heureusement que la consommation est là.
d’ailleurs globalement très négatif. En effet, à l’exception
a/a, % a/a, %
de la consommation des ménages et de la consommation 11
10
publique (qui stagne), tous les postes du PIB affichent des 4,5
9
baisses massives. A commencer par l’investissement des 3,5 8
7
entreprises (-3,2 %) et celui des ménages (- 1,5 %). 6
2,5
5
Les exportations ne sont également pas en reste, 1,5
4
3
puisqu’elles s’effondrent de 6 %, soit davantage que les - 2
0,5 1
5,3 % enregistrés par les importations, marquant par là 0
même une contribution légèrement négative du commerce -0,5 -1
-2
extérieur. Enfin, sans surprise également, le PIB a été -3
-1,5
-4
fortement amputé par un déstockage massif, puisque la -5
formation de stocks a enlevé 0,8 point à la croissance du -2,5 T1 09 -6
-7
premier trimestre, après lui avoir déjà retiré 0,7 point au -3,5 -8
quatrième trimestre 2008. 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Consommation des ménages - G -


A côté de la résistance de la consommation, ce
Investissement des entreprises - D -
déstockage constitue d’ailleurs la deuxième lueur d’espoir
des comptes nationaux du premier trimestre. Car, compte
tenu de cet ajustement massif et excessif par rapport à
l’état effectif de l’économie française, en particulier en Cela signifie donc que, malgré un acquis de
matière de consommation, les entreprises devraient au décroissance de - 2,5 % à la fin du premier trimestre, le
moins réduire leur déstockage voire reprendre le chemin PIB pourrait finalement ne reculer que de 1,8 % sur
d’un léger restockage au cours des prochains trimestres. l’ensemble de l’année 2009, notamment grâce à une
reprise progressive de l’activité à partir de l’été.
Néanmoins, ne rêvons pas, le rebond ne pourra pas être
fort compte tenu de la faiblesse et des retards pris par la
relance monétaire eurolandaise et la relance budgétaire
française, sans parler du niveau de l’euro toujours trop
élevé qui limitera l’ampleur de notre reprise.
Pour 2010, la France devrait donc renouer avec la
croissance mais de seulement 0,8 % à 1 % au maximum.
Soit bien trop peu pour inverser les déficits publics qui
avoisineront les 6 % du PIB tant cette année que l’an
prochain. Tout ça pour seulement 1 % de croissance.
Avouons que cela fait cher payer le dixième de point de
croissance…
Marc Touati

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La météo économique de la semaine écoulée :

6
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Les Marchés :
L’indispensable baisse de l’euro.
Une récession historique, une baisse du PIB beaucoup Enfin, un euro trop fort limite aussi les flux
plus forte qu’aux Etats-Unis et pourtant, la zone euro d’investissement étrangers et accroît l’appétence des
continue de pâtir d’un euro fort. eurolandais pour investir dans le reste du monde.
Même s’il n’est plus à 1,60, l’euro reste encore trop A la rigueur, lorsque les moteurs internes sont
cher… dynamiques, la vigueur de l’euro est supportable. En
revanche, lorsque la demande intérieure est atone et a
1,6 fortiori en baisse, un euro trop fort peut devenir fatal.
C’est ce dont est en train de se rendre compte
1,55
l’Allemagne, pourtant fervent défenseur de l’euro fort.
1,5
Le plus choquant dans ce maintien de l’euro à des
1,45 niveaux trop élevés réside dans le fait que la baisse du
1,4
PIB est bien plus forte dans la zone euro qu’outre-
Atlantique.
1,35
Autrement dit, les Etats-Unis bénéficient de tous les
1,3
moteurs de relance qui, au surplus, sont utilisés à plein
1,25 (taux d’intérêt, relance budgétaire et changes), alors que
1,2
leur récession est moins grave que dans la zone euro
01/08 03/08 05/08 07/08 09/08 11/08 01/09 03/09 05/09
qui, pour ne rien arranger, se paie le luxe d’une politique
de relance minimaliste et d’un euro trop fort. Ainsi, plus
l’euro restera fort, plus la récession durera.
Certes, avec la publication de l’écroulement du PIB
eurolandais au premier trimestre 2009, l’euro a La récession est bien plus grave dans la zone euro
légèrement perdu du terrain. Certes également, qu’aux Etats-Unis.
comparativement à ses sommets spéculatifs de l’an
passé à 1,60 dollar, l’euro s’est plutôt bien déprécié. 5
Pourtant, avec un niveau de 1,36 dollar, l’euro reste
encore beaucoup trop cher au regard des fondamentaux 3

économiques de la zone euro.


1
A commencer par la baisse du PIB. Le graphique ci-
dessous montre ainsi que si un euro faible est toujours -1
un gage de croissance forte, une euro excessivement
fort génère mécaniquement une croissance moins forte. -3
Non seulement via le renchérissement des exportations
mais aussi à cause de la dépréciation des importations
-5
qui deviennent alors plus compétitives que les produits
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
nationaux.
PIB US (%, YoY) PIB Zone euro (%, YoY)
… en particulier face à la chute historique du PIB
eurolandais. Selon nous, cette situation ne pourra cependant pas
EUR/USD s’éterniser et les marchés finiront par entériner les
a/a, %
5 1,60 graves difficultés économiques et politiques de la zone
4
1,50 euro pour favoriser un euro moins fort et plus en phase
3 avec les fondamentaux économiques, c’est-à-dire autour
1,40
2 des 1,15 dollar pour un euro.
1,30
1
Pour ce faire, il est vrai qu’une baisse plus marquée du
0 1,20
taux refi de la BCE et une remontée du taux objectif des
-1
1,10 federal funds seront des soutiens de poids pour engager
-2
1,00
ce mouvement. C’est justement ce qui devrait se
-3 produire dès cet été pour la BCE et dès la fin 2009 pour
-4
0,90 la Fed. Voilà pourquoi, nous maintenons notre scénario
-5 0,80 d’une baisse de l’euro autour des 1,15 dollar d’ici le
96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 début 2009.
PIB eurolandais - G - Taux de change euro / dollar - D - Marc Touati

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Les évènements à suivre du 18 au 22 mai :


La récession japonaise se prolonge.
Cette semaine économico-statistique sera relativement Mercredi 20 mai, 1h50 : Forte chute du PIB japonais au
calme aux Etats-Unis où nous suivrons mardi les chiffres premier trimestre 2009.
des mises en chantier et des permis de construire et jeudi
Après avoir reculé de 4,6% au cours des trois derniers
la publication de l’indicateur avancé du Conférence Board.
trimestres, le PIB nippon a chuté de 3,2% au quatrième
Nous suivrons mardi l’indice ZEW du sentiment trimestre 2008, confirmant ainsi la forte détérioration de
économique outre-Rhin et jeudi les indices PMI des l’économie japonaise. En déflation depuis quinze ans et
directeurs d’achat dans l’industrie et dans les services de subissant les effets conjugués d’un yen trop élevé (95 yens
la zone euro. pour un dollar en moyenne depuis le début de l’année) et
du ralentissement aux États-Unis, l’économie japonaise
Enfin nous connaîtrons mercredi le chiffre du PIB
devrait voir son PIB chuter de 4,3% au premier trimestre
japonais pour le premier trimestre 2009.
2009, soit son quatrième trimestre de repli d’affilée. Le
Japon qui n’a aujourd’hui aucune marge de manœuvre en
termes de relance budgétaire (la dette publique avoisine
Mardi 19 mai, 11h (heure de Paris) : nouvelle hausse les 180% du PIB) et encore moins de politique monétaire
de l’indice ZEW outre-Rhin. (les taux de la BoJ étant déjà à 0%) doit prendre le taureau
Après avoir atteint un plus bas historique en juillet 2008 par les cornes en particulier sur le front du change.
(à -63,9), l’indice ZEW des anticipations des investisseurs Heureusement, au fur et à mesure que la reprise de
institutionnels et des analystes financiers sur l’évolution l’économie américaine se confirmera, le yen se dépréciera
de l’économie allemande dans les six mois à venir avait vis-à-vis du dollar pour atteindre 115 yens pour un dollar
légèrement rebondi en août/septembre, avant de revenir d’ici la fin 2009, permettant au pays du soleil levant de
tout près de son plus bas en octobre à -63. Se redressant reprendre quelques couleurs.
tous les mois depuis novembre, l’indice ZEW a atteint le
niveau de 13 au mois d’avril, soit un plus haut depuis
presque deux ans. Après la forte chute du PIB au premier Jeudi 21 mai, 10h : l’indice PMI des directeurs d’achat
trimestre (-3,8%), le plus dur semble être passé en dans l’industrie manufacturière de la zone euro
Allemagne comme le montre la nette augmentation du augmente encore en mai.
climat des affaires de l’enquête IFO au mois d’avril. Par
Après avoir reculé à un plus bas et atteint 33,5 en
conséquent, nous anticipons une petite hausse de l’indice
février, l’indice PMI des directeurs d’achat dans l’industrie
ZEW qui devrait atteindre le niveau de 14 en mai.
manufacturière de la zone euro, qui est reparti à la hausse
depuis deux mois, devrait encore augmenter en mai pour
atteindre le niveau de 39. Face à l’importante dégradation
Mardi 19 mai, 14h30 : hausse des mises en chantier et
de l’environnement économique, cet indice qui semble
des permis de construire aux Etats-Unis. avoir atteint un point bas retrouve donc de l’allant et se
Après sept mois de baisse depuis juillet 2008, les mises rapproche progressivement du niveau de 50 marquant la
en chantier avaient progressé de 17% en février à frontière entre la contraction et l’expansion de l’activité.
572 000, et les permis de construire de 6 % à 564 000. Pour sa part, l’indicateur des directeurs d’achats dans les
Malheureusement ces bonnes nouvelles ont été atténuées services devrait augmenter pour le troisième mois
en mars, les permis de construire et les mises en chantier consécutif pour atteindre un niveau de 44.
repartant à la baisse à respectivement 510 000 et 516 000.
Toutefois, le fond semble avoir été touché sur le front de
l’immobilier américain à l’image du rebond de l’indice Jeudi 21 mai, 16h : l’indicateur avancé du Conference
NAHB de confiance des promoteurs immobiliers. De Board repart à la hausse en avril.
surcroît, la faiblesse des prix et des taux hypothécaires
L’économie américaine se redresse progressivement
devrait augmenter l’appétence pour les achats immobiliers
comme le montrent notamment le nombre de destructions
aux Etats-Unis. Nous anticipons donc que les mises en
d’emploi salariés qui a reculé en avril, le redressement
chantier et les permis de construire repartiront à la hausse
significatif des indices ISM des directeurs d’achat dans
au mois d’avril pour atteindre respectivement 530 000 et
l’industrie et dans les services et la bonne tenue de la
540 000. Le plus intéressant dans ces évolutions
confiance et de la consommation des ménages (qui
favorables réside dans le fait que, pour l’instant, à
rappelons représente 70% du PIB américain). De fait,
l’exception des baisses de taux décidées avant l’automne
l’indicateur avancé du Conference Board, qui baisse
2008, le plan de relance américain n’a pas encore produit
depuis le début de l’année, devrait repartir à la hausse et
ses effets.
augmenter de 0,6% en avril, ce qui constituerait sa plus
forte progression mensuelle depuis juillet 2007. Une
indication de plus de la reprise progressive de l’économie
américaine.

Jérôme Boué

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Calendrier complet des statistiques et évènements de la semaine :

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Chiffres de la semaine du 11 au 15 mai

cours de clôture cours 14h20 % Chg


Indices % Chg Ytd
vendredi 8 mai vendredi 15 mai semaine
S&P 500 929,23 893,07 -3,89% -1,13%
DJ 600 209,51 201,02 -4,05% 1,34%
Eurostoxx 50 2 462,39 2 338,47 -5,03% -4,46%
CAC 40 3 312,59 3 150,01 -4,91% -2,11%
DAX (XETRA) 4 913,90 4 688,62 -4,58% -2,53%
FTSE 100 4 462,09 4 319,17 -3,20% -2,59%
TOPIX 895,35 881,65 -1,53% 2,61%
NIKKEI 9 432,83 9 265,02 -1,78% 4,58%
BOVESPA - Brésil 51 395,99 49 446,02 -3,79% 31,68%
MICEX - Russie 1 028,91 985,45 -4,22% 59,06%
SENSEX - Inde 11 876,43 12 173,42 2,50% 26,19%
SHANGAI Composite - Chine 2 625,65 2 645,26 0,75% 45,28%
HANG SENG - Hong Kong 17 389,87 16 790,70 -3,45% 16,70%

cours de clôture cours 14h20 % Chg


Matières premières % Chg Ytd
vendredi 8 mai vendredi 15 mai semaine
Or $/oz 888,2 924,93 4,14% 4,86%
Brent $/b 57,72 56,39 -2,30% 35,03%

cours de clôture cours 14h20 % Chg


Devises % Chg Ytd
vendredi 8 mai vendredi 15 mai semaine
EUR/USD 1,3634 1,3529 -0,77% -3,17%
EUR/JPY 134,23 128,730 -4,10% -1,57%
EUR/GBP 0,89508 0,8907 -0,49% 7,20%
EUR/CHF 1,5075 1,5026 -0,32% -0,64%
USD/JPY 98,47 95,16 -3,37% -4,74%
GBP/USD 1,479 1,5190 2,71% 4,09%

cours de clôture cours 14h20


Taux
vendredi 8 mai vendredi 15 mai
USA
Directeurs (US Fed Funds) 0-0,25%
JJ 0,10% 0,15%
3 mois 0,17% 0,16%
10 ans 3,29% 3,08%
Zone euro
Directeurs (Refi) 1,00%
JJ 0,35% 0,40%
3 mois 0,65% 0,60%
10 ans (German Bund rate) 3,45% 3,30%
Japon
Directeurs (Overnight) 0,10%
3 mois 0,20% 0,20%
10 ans 1,46% 1,43%

Source : Bloomberg

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Synthèse sectorielle de la semaine


DJ Stoxx 600

Performances sectorielles sur les 5 derniers jours (15/05/09)

4
Hea Care

2 Fd&Bvr

Telecom DJ STOXX 600


0

-2 Pr &Ho Gd
Util Retail
Tech
Chem
-4 Fin Svcs
Oil&Gas
Indus Gd
-6 Trv&Lsr Media Cns&Mat

-8
Insur
Banks
Aut&Prt
-10

-12 Bas Res

Source : Bloomberg

Performances sectorielles depuis le début d’année (15/05/09)

4
Hea Care

2 Fd&Bvr

Telecom DJ STOXX 600


0

-2 Pr &Ho Gd
Util Retail
Tech
Chem
-4 Fin Svcs
Oil&Gas
Indus Gd
-6 Trv&Lsr Media Cns&Mat

-8
Insur
Banks
Aut&Prt
-10

-12 Bas Res

Source : Bloomberg

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Calendrier des publications et versements de dividendes

Résultats Dividendes Évènements


Nordjyske bank Alleanza Assicurazioni (€0.30) /
Assicurazioni Generali (€0.15) /
Atlantia (€0.37) / Banca Monte dei
Paschi di Siena (€0.013) / Banca
popolare di milano (€0.10) / ENI TMT conf at JP Morgan /
lundi 18 mai (€0.65) / Finmeccanica (€0.41) / Healthcare conf at Deutsche
Fondiaria-Sai (€0.70) / Linde Bank / Schering Plough AGM
(€1.80) / Mediaset (€0.38) / OMV
(€1.00) / Saipem (€0.55) / SBM
Offshore ($0.465) / Unilever
(€0.51)
Air France / Corio / Fortis / TUI SAP AGM / Power and Utility
Travel / HP (AMC) / Vodafone / conf at Goldman Sachs /
Home Depot / Campbell Soup Omnicom AGM / StatoilHydro
mardi 19 mai
AGM / Credit Agricole AGM /
Biotech and Medical Devices
at Merrill Lynch / Casino AGM
London Stock Exchange Accor (€1.65) / BNP Paribas
Telefonica AGM / Rhodia
(€1.00) / Groupo Ferrovial (€1.50)
AGM / Deutsche Boers AGM /
/ Home Retail (€ GBp 11.11111) /
Gas Natural AGM /
mercredi 20 mai LVMH (€1.25) / SAP (€0.50) /
GlaxoSmithKline AGM / Zurich
Statoil Hydro (NOK 4.40) / Swatch
Financial investor day /
(CHF 4.25) / Unilever (GBp
Telekom Austria AGM
44.65556)
Cable & Wireless / Dell
jeudi 21 mai

vendredi 22 mai

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Rappel de nos prévisions macro-économiques et financières.

Croissance du PIB Inflation Taux de chômage


en volume en moyenne annuelle en moyenne annuelle
2007 2008 2009 2010 2007 2008 2009 2010 2007 2008 2009 2010
Etats-Unis 2,0 1,1 -1,2 2,6 2,9 3,8 0,5 2,5 4,6 5,8 8,5 7,8
Japon 2,1 -0,7 -2,8 0,2 0,5 1,2 -0,2 0,5 3,9 4,1 5,0 4,8
Euroland 2,7 0,7 -2,5 0,8 2,1 3,3 0,9 2,0 7,4 7,4 8,7 8,5
Allemagne 2,5 1,0 -2,5 0,9 2,1 2,6 0,7 2,0 9,0 7,8 8,9 8,5
France 1,9 0,7 -2,0 0,8 1,6 2,8 0,5 1,9 8,0 7,5 8,9 8,6
Italie 1,7 -1,0 -2,5 0,7 2,2 3,2 1,3 2,2 6,2 6,9 9,0 8,8
Espagne 3,8 1,1 -1,8 0,7 3,2 3,5 1,3 2,3 8,3 10,5 14,0 13,5
Royaume-Uni 3,1 0,7 -2,0 1,0 2,3 4,0 0,9 2,6 5,4 5,6 7,5 7,0
Monde 5,0 2,9 1,0 3,0

Taux d'intérêt directeurs Taux d'intérêt des obligations d'Etat à 10 ans


15 mai à 3 mois à 6 mois à 1 an 15 Mai * à 3 mois à 6 mois à 1 an
Etats-Unis 0-0,25 0-0,25 0,50 1,50 Etats-Unis 3,12 3,20 3,50 3,90
Euroland 1,00 0,75 0,75 1,00 Euroland 3,35 3,50 3,90 4,10
Royaume-Uni 0,50 0,50 0,50 1,00 Royaume-Uni 3,51 3,90 4,00 4,10
Japon 0,10 0,10 0,10 0,10 Japon 1,43 1,40 1,50 1,70

Taux de change Bourses internationales


15 Mai * à 3 mois à 6 mois à 1 an 15 Mai * à 3 mois à 6 mois à 1 an
EUR/USD 1,3578 1,30 1,20 1,15 Dow Jones 8 326 9 000 9 500 10 500
USD/JPY 95,3 100 110 115 Nikkei 9 265 9 200 9 500 10 500
EUR/JPY 129,3 130,0 132,0 132,3 Cac 40 3 169 3 300 3 600 4 000
EUR/GBP 0,89 0,88 0,85 0,83 Euro Stoxx 50 2 362 2 400 2 600 2 900

* Niveau à 16h15 (heure de Paris)

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ASSISTANT-STRATEGISTE +33(0)1.44.43.33.69 lcameirao@global-equities.com

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