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Pharmacologie

B 368

La relation dose-effet dans


la prescription du médicament
Dr Gilles PAINTAUD
Service de pharmacologie clinique, hôpital Jean-Minjoz, 25030 Besançon cedex

Points Forts à comprendre la quantité de médicament administrée, la fréquence d’ad-


ministration et le mode d’administration (voie orale, injec-
tion intraveineuse rapide, etc.).
• Les effets des médicaments (effet thérapeutique
et effets indésirables) sont le plus souvent Définition de l’effet
des phénomènes quantifiables et, lors d’une À chaque effet (thérapeutique ou indésirable) correspond
prescription, le choix de la posologie doit reposer une relation dose-effet différente. L’appréciation de ces
sur une connaissance de la relation dose-effet. effets chez un malade correspond à la surveillance théra-
• La relation dose-effet peut être décomposée peutique qui doit être associée à toute prescription médi-
en relations dose-concentration camenteuse.
(pharmacocinétique) et concentration-effet.
• La relation dose-effet suit, dans la plupart 1. Effet thérapeutique
des cas, une courbe sigmoïde avec atteinte La surveillance de l’effet thérapeutique peut être simple,
d’un effet « plafond » lorsque les doses si l’effet est facilement quantifiable (par exemple : mesure
augmentent. de la pression artérielle sous traitement antihypertenseur) ;
• Il existe une variabilité inter-individuelle complexe, si de nombreux paramètres doivent être pris en
et intra-individuelle de la relation dose-effet compte (par exemple : mesure de la sédation lors d’une
pour la plupart des médicaments, ce qui nécessite anesthésie générale).
une adaptation posologique pour chaque patient Pour les médicaments à action rapide, souvent administrés
et au cours du temps. de façon unique (antalgiques, hypnotiques), l’effet théra-
peutique peut être directement évalué. Pour les médica-
ments administrés de façon répétée, la mesure de l’effet
Qu’est-ce que la relation dose-effet thérapeutique repose souvent sur un critère intermédiaire
des médicaments ? considéré comme étant un bon reflet du critère clinique
vrai, plus difficile à quantifier. Dans l’exemple choisi plus
Les effets des traitements médicamenteux ne suivent pas haut, la baisse de la pression artérielle est un critère inter-
la loi du « tout ou rien » car ils sont liés à la quantité admi- médiaire ; le critère clinique vrai est la diminution du risque
nistrée : si la dose est trop faible, aucun effet ne sera observé de complication de l’hypertension artérielle (infarctus du
(hormis un éventuel effet placebo) ; si la dose est très éle- myocarde, accident vasculaire cérébral, etc.). Ce type d’ef-
vée, le malade pourra présenter des effets toxiques ; entre fet (survenue ou non d’un événement) est donc qualitatif,
les deux se situe un intervalle de doses permettant d’obte- mais il peut néanmoins être quantifié par la diminution du
nir l’effet thérapeutique souhaité tout en minimisant le risque de survenue de l’événement en fonction de la dose.
risque d’effets indésirables. Ces effets des médicaments La relation dose-effet peut également être analysée en terme
sont le plus souvent des phénomènes quantifiables et la de délai d’apparition de l’effet après administration (unique
dose doit être choisie en fonction de la quantité d’effet ou répétée) du médicament ou de durée de l’effet en fonc-
recherchée. tion de la dose. Le développement de l’effet au cours du
La dose recommandée est définie de façon statistique lors temps est principalement (mais non exclusivement) déter-
des essais cliniques recherchant la relation dose-effet. miné par la pharmacocinétique.
Cependant, cette dose peut ne pas être adaptée à un malade
donné, et doit dans ce cas être ajustée par le prescripteur. 2. Effets indésirables
Par opposition aux effets indésirables d’origine immuno-
Définition de la dose allergique, les effets indésirables dont la gravité ou la fré-
Le terme de « dose » doit être compris au sens large, car il quence augmentent avec la dose sont appelés « dose-dépen-
représente en fait la posologie. Ce terme englobe à la fois dants ».

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Éléments gouvernant la relation Relation concentration-effet


dose-effet Cette relation (encore appelée relation pharmacocinétique-
pharmacodynamie) peut être étudiée en mesurant au même
La relation entre dose et effet est une « boîte noire » qui moment, chez un sujet, la concentration sanguine de médi-
peut être en partie explorée grâce à la mesure des concen- cament et l’effet. Comme dans les études pharmacodyna-
trations du médicament dans l’organisme. En effet, la miques faites in vitro, cette relation n’est pas linéaire car
concentration est le reflet de l’exposition du malade au
médicament puisqu’elle va déterminer l’occupation des
récepteurs au niveau du site d’action et donc l’effet phar-
macologique. La relation dose-effet peut alors être décom-
posée en deux domaines.
50 Effet thérapeutique

40

Effet (unités arbitraires)


30
Pharmacocinétique Pharmacodynamie

20
Concentration
Dose Effet indésirable
(posologie) Effets 10
Sang Site
d’action

0
0 0,5 1 1,5 2 2,5
Concentration sanguine (unités arbitraires)
1
Décomposition de la relation dose-effet en relations dose-
concentration et concentration-effet.
2
Aspect habituel des relations concentration-effet pour un
médicament donné chez un patient ou dans une population don-
Relation dose-concentration née.
ou pharmacocinétique
Les concentrations sanguines sont influencées par le deve- un effet maximal (ou effet plafond) est atteint à partir d’une
nir du médicament dans l’organisme, c’est-à-dire les phé- certaine concentration. Si l’intervalle des concentrations
nomènes d’absorption, de distribution, de métabolisme et observé en clinique est suffisamment large, une relation de
d’excrétion. L’évolution des concentrations au cours du type « sigmoïde avec effet maximal » est observée, pour
temps est décrite grâce aux paramètres pharmacociné- l’effet thérapeutique comme pour les effets indésirables
tiques. (voir : pour approfondir / 1, 2).
Il existe habituellement une relation linéaire entre dose Cela a pour conséquence une relation dose-effet également
et concentration (estimée notamment par la concentra- sigmoïde : l’effet thérapeutique augmente de façon non
tion maximale et l’aire sous la courbe des concentrations linéaire avec la dose puis, à partir d’une certaine dose,
en fonction du temps après prise unique) : la concentra- n’augmente plus. L’augmentation de la dose est limitée par
tion augmente proportionnellement à la dose. En prises les effets indésirables dose-dépendants. Plus la différence
répétées, la concentration minimale à l’état d’équilibre entre dose efficace et dose toxique est grande, plus la marge
(c’est-à-dire juste avant une prise) augmente également thérapeutique est élevée.
proportionnellement à la dose. Quelques médicaments La voie et le rythme d’administration peuvent influencer
ont cependant une cinétique non linéaire : c’est par la relation concentration-effet.
exemple le cas de la phénytoïne (Di-Hydan), dont les
concentrations sanguines augmentent plus que propor-
tionnellement à la quantité administrée en raison d’une Variabilité de la relation dose-effet
saturation du métabolisme hépatique aux doses théra-
peutiques. Il existe une variabilité inter-individuelle mais également
Après administration locale (corticoïdes en inhalation dans intra-individuelle (pour un même individu, au cours du
l’asthme par exemple), les concentrations sanguines ne sont temps) de cette relation.
généralement plus pertinentes car le médicament accède
directement au site d’action. De même, la relation entre les Sources de variabilité liée à la prise
concentrations dans le sang et dans les tissus peut être modi- du médicament
fiée par certaines formes galéniques, comme les liposomes, La variabilité peut être liée à une mauvaise méthode d’ad-
qui augmentent la distribution tissulaire. ministration du médicament (par exemple : inhalation, voie

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4. Excrétion rénale
Elle est diminuée en cas d’insuffisance rénale, avec pour
Effet thérapeutique
conséquence des concentrations toxiques pour les médi-
60
caments éliminés essentiellement par excrétion.
Effets indésirables

Sources de variabilité pharmacodynamique


La variabilité de la relation concentration-effet est moins
(unités arbitraires)

40

bien connue. Elle correspond à une modification de la


Effet

« sensibilité » du malade pour une même concentration.


Elle peut être notamment liée à la pathologie : par exemple,
20
la dose d’antalgiques morphiniques nécessaire pour cal-
mer une douleur d’origine cancéreuse est très variable, ce
qui est expliqué plus par la pathologie responsable que par
0 la pharmacocinétique ; liée à des interactions médicamen-
0 10 20 30 40 teuses : par exemple, le risque de néphrotoxicité est aug-
Dose (unités arbitraires) menté lors de l’association de plusieurs médicaments
néphrotoxiques, sans qu’il y ait d’interaction pharmacoci-
nétique ; liée au médicament lui-même (variabilité intra-
3 individuelle) : par exemple, phénomènes de diminution de
Aspect habituel des relations dose-effet pour un médica-
ment donné chez un patient ou dans une population donnée. la sensibilité aux β2-stimulants dans l’asthme ou de dépen-
dance aux benzodiazépines ; génétique si les récepteurs,
cibles des médicaments, présentent des mutations.
percutanée) ou à une mauvaise observance de la prescrip-
tion, facteur qui doit toujours être analysé en cas d’effet
Populations particulières
thérapeutique insuffisant. Dans certaines populations, comme l’enfant et le sujet âgé,
les modifications de la relation dose-effet peuvent être dues
Sources de variabilité à la fois à une modification des relations dose-concentra-
pharmacocinétique tion et concentration-effet.
Les modifications pharmacocinétiques auront pour consé-
quence une diminution ou une augmentation des concen-
trations et donc potentiellement de l’effet (voir : pour appro- Prise en compte lors
fondir / 3). de la prescription d’un médicament
1. Absorption (ou résorption)
Choix de la voie et du rythme
Elle est essentiellement influencée par des interactions d’administration
médicamenteuses au niveau gastro-intestinal et par la prise
d’aliments. La voie d’administration est choisie en fonction de la
vitesse (cas de l’urgence thérapeutique) et de la durée de
2. Distribution
La distribution du médicament dans l’organisme peut être
modifiée par une variation des protéines plasmatiques
fixant les médicaments (principalement albumine et α1- 50
glycoprotéine acide) ou par des interactions médicamen-
M
M
teuses à leur niveau et par des modifications de la consti-
Effets (unités arbitraires)

M
40 M
tution de l’organisme (proportion entre masse maigre et M

M
masse grasse, espaces liquidiens). 30
M

3. Métabolisme M
M

20 M M
C’est une source majeure de variabilité pour les médicaments
M
éliminés essentiellement par métabolisme. Les principaux 10 M
M
facteurs influençant le métabolisme sont la génétique : les M

enzymes du métabolisme sont, de façon innée, absentes ou 0


très diminuées chez certains individus ; les interactions médi- 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
camenteuses : le métabolisme peut être fortement induit ou Concentration sanguine (unités arbitraires)
inhibé lors d’associations médicamenteuses ; l’alcoolisme et
le tabagisme chroniques sont en général des inducteurs du
métabolisme ; l’insuffisance hépatique entraîne une diminu- 4
Hystérèse anti-horaire, généralement observée lorsque le
tion plus ou moins sévère du métabolisme. médicament agit au niveau d’un tissu « profond ».

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l’effet thérapeutique recherché. En administration répétée, épileptique, immunosuppresseur) ou des effets indésirables
l’intervalle de prise est généralement d’une demi-vie envi- concentration-dépendants particulièrement sévères
ron. Dans certains cas, le rythme d’administration peut agir (digoxine).
sur la relation dose-effet. Par exemple le rythme d’admi- Les médicaments concernés, en plus de ceux précédem-
nistration de certains anticancéreux influence leur effica- ment cités, sont la théophylline, le méthotrexate, le lithium,
cité et leur tolérance ; l’effet des antibiotiques peut être certains antidépresseurs tricycliques et certains antibio-
« concentration-dépendant » (les injections intraveineuses tiques. Pour d’autres médicaments, comme les anticoagu-
rapides sont alors souhaitables pour obtenir des concen- lants, la surveillance thérapeutique et l’adaptation posolo-
trations élevées : cas des aminosides) ou « temps-dépen- gique peuvent être effectuées grâce à la mesure d’un critère
dant » (les perfusions sont souhaitables afin d’obtenir des intermédiaire : les tests de coagulation sont dans ce cas plus
concentrations stables : cas des β-lactamines) ; certaines pertinents que la mesure des concentrations de médica-
formes galéniques (dont les formes à libération prolongée) ment. ■
peuvent permettre de diminuer la fluctuation des concen-
trations sanguines lorsqu’elle est néfaste ; les dérivés nitrés
utilisés dans l’angor ne doivent pas être administrés en
continu en raison de phénomènes de tolérance.

Choix de la dose
L’effet thérapeutique des médicaments est quantifiable : la
dose doit donc être adaptée à la quantité d’effet à obtenir
chez un malade donné. En dehors de l’urgence, et en rai-
son de la variabilité inter-individuelle de la relation dose-
effet, il est souvent souhaitable de commencer un traite- POUR APPROFONDIR
ment par une faible dose (anxiolytiques, antidiabétiques
oraux, β-bloquants dans l’hypertension artérielle, par
exemple). Après cette phase éventuelle d’instauration du 1 / Modèle sigmoïde avec effet maximal
traitement, la dose sera choisie en fonction de la relation Les relations concentration-effet observées avec différents médicaments
dose-effet : au-dessus d’une certaine dose, l’effet théra- ou chez différents patients peuvent être comparées grâce à leur modéli-
peutique n’augmente plus mais le risque d’effets indési- sation. Celle-ci repose en général sur la relation suivante :
E = Emax . C + E0
S
rables augmente ; de la marge thérapeutique du médica-
ment : l’augmentation des doses sera prudente si les doses C50% + CS
toxiques sont proches des doses efficaces (marge théra- où E est l’effet observé, Emax l’effet maximal attribuable au médicament,
C la concentration, C50% la concentration donnant 50 % de l’effet maxi-
peutique étroite) ; de la pathologie : la survenue d’effets mal, s un exposant prenant en compte la pente de la relation et E0 l’effet
indésirables peut être jugée acceptable en cas de patholo- mesuré en l’absence de médicament. Ce modèle correspond aux courbes
gie grave (cancérologie). de la figure 2, avec E0 = 0.
Lorsque les caractéristiques pharmacocinétiques (interac-
tions médicamenteuses, fonction hépatique ou rénale alté-
rée, etc.) ou pharmacodynamiques (sujet âgé notamment) 2 / Cas particuliers
du médicament sont susceptibles d’être modifiées, la dose
• Fixation irréversible : l’aspect sigmoïde de la relation concentration-
initiale doit être adaptée. effet est lié au caractère réversible de la fixation du médicament sur son
récepteur. La relation sera donc différente dans le cas de médicaments se
fixant sur leur cible par une liaison covalente : c’est par exemple le cas
Choix de la surveillance des inhibiteurs de la pompe à protons utilisés en gastro-entérologie ou de
après instauration du traitement l’inhibition irréversible de la cyclo-oxygénase plaquettaire par l’aspirine.
• Courbe « en cloche » : pour certains médicaments, comme les antidé-
La surveillance doit être adaptée au sujet et au médicament. presseurs imipraminiques, la relation dose-effet thérapeutique (et concen-
Elle doit en particulier anticiper la survenue d’effets indé- tration-effet) a, pour une raison non définie, un aspect en U inversé ou
sirables ou d’un effet thérapeutique insuffisant. Une inter- « en cloche ».
action médicamenteuse doit toujours être envisagée lors de • Métabolites actifs : si les métabolites formés dans l’organisme sont phar-
l’introduction ou de l’arrêt d’un traitement associé. macologiquement actifs, l’étude de la relation concentration-effet doit
prendre en compte l’ensemble des formes actives du médicament : c’est
Pour certains médicaments, une surveillance (ou « moni- en particulier le cas de certains antidépresseurs.
toring ») thérapeutique peut ou doit être effectuée par la • Action au niveau d’un tissu « profond » : si les concentrations au niveau
mesure des concentrations sanguines du médicament du site d’action du médicament ne s’équilibrent pas rapidement avec celles
(voir : pour approfondir / 4). Ces médicaments ont quatre mesurées dans le sang, un délai sera observé entre le pic des concentra-
caractéristiques : une faible marge thérapeutique ; une tions sanguines et le pic de l’effet. La relation concentration-effet dessine
importante variabilité pharmacocinétique ; une relation alors une boucle (ou hystérèse) anti-horaire. C’est le cas de la plupart des
médicaments agissant au niveau du système nerveux central, comme les
connue entre les concentrations de médicament et l’effet anesthésiques centraux. Seule une modélisation particulière (pharmaco-
thérapeutique ou les effets indésirables ; un effet thérapeu- cinétique-pharmacodynamique) permet alors de décrire la relation concen-
tique difficile à apprécier à partir de la clinique seule (anti- tration-effet.

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3 / Principaux paramètres Points Forts à retenir


pharmacocinétiques
• L’absorption est quantifiée par la fraction biodisponible (F) et par la • La relation dose-effet des médicaments
vitesse d’absorption, reflétée par la concentration maximale (Cmax) et le est une notion quantitative.
temps du pic (tmax).
• Il existe habituellement une augmentation
• La distribution est influencée par le pourcentage de fixation aux pro-
téines plasmatiques, les caractéristiques de cette fixation et le volume
proportionnelle de la concentration
apparent de distribution (Vd) ; elle peut être exprimée par les concentra- de médicament dans l’organisme avec la dose
tions tissulaires ou dans les espaces liquidiens. (pharmacocinétique linéaire) aux doses
• L’élimination des médicaments est quantifiée par la clairance (CL) et la thérapeutiques.
demi-vie d’élimination terminale (T1/2) : CL est calculée après adminis- • La relation concentration-effet est généralement
tration parentérale, à partir de l’aire sous la courbe des concentrations en sigmoïde avec effet maximal, ce qui a pour
fonction du temps (ASC) : CL = dose/ASC ; T1/2 est influencée à la fois
par CL et Vd : T1/2 = Ln 2 x (Vd/CL). T1/2 peut être estimée à partir de
conséquence une relation entre dose et effet
la pente de décroissance terminale du Ln des concentrations (ke), si elle du même type (il existe un effet « plafond »).
est linéaire et si l’absorption est rapide : T1/2 = Ln2/ke. • Il existe une variabilité inter- et intra-individuelle
• L’excrétion rénale est quantifiée par la fraction du médicament éliminé de la relation dose-effet, due à la variabilité
inchangé dans les urines (fe) et par la clairance rénale : CLR = CLTOTALE des relations dose-concentration
x fe. et concentration-effet.
• Le métabolisme est analysé par l’étude des métabolites présents dans le • La relation entre effet pharmacologique
sang et les urines. Son importance dans l’élimination des médicaments mesurable, qui est la base de la surveillance
peut être approchée par la clairance non rénale : CLNR = CLTOTALE-CLR.
thérapeutique, et effet thérapeutique à long terme
est complexe.
• La dose doit être adaptée de façon individuelle
4 / Médicaments faisant l'objet d’une grâce à la surveillance thérapeutique, celle-ci
surveillance thérapeutique par mesure nécessitant pour certains médicaments la mesure
des concentrations sanguines des concentrations sanguines.
• Mesure habituellement nécessaire : digoxine ; théophylline ; lithium ;
méthotrexate (lors des traitements à forte dose) ; antiépileptiques : acide
valproïque (Dépakine), carbamazépine (Tégrétol), phénobarbital (Gar- POUR EN SAVOIR PLUS
dénal, Alepsal), phénytoïne (Di-Hydan) ; immunosuppresseurs (en trans- Balant L. Pharmacocinétique : principes de base et
plantation) : ciclosporine (Sandimmun, Néoral), tacrolimus (Prograf). importance clinique. In : Schorderet M (eds). Pharma-
• Mesure utile dans certains cas : cologie : des concepts fondamentaux aux applications
– antibiotiques : aminosides [amikacine (Amikin), gentamicine (Gental- thérapeutiques. Paris : Frison-Roche, 1992 : 23-31.
line), nétilmicine (Nétromicine), tobramicyne (Nebcine)] ; glycopeptides :
Giroud JP, Mathé G, Meyniel G. Pharmacologie clinique :
vancomycine (Vancocine) ; bases de la thérapeutique. Paris : Expansion Scientifique
– antidépresseurs imipraminiques : amitryptiline (Laroxyl), clomipramine Française, 1988.
(Anafranil), imipramine (Tofranil) ;
– antiarythmiques.

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