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Hépato-gastro-entérologie

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Diarrhée aiguë de l’adulte


Orientation diagnostique et conduite à tenir en situation d’urgence
Dr Stéphane SCHNEIDER, Dr Xavier HEBUTERNE, Pr Patrick RAMPAL
Service de gastro-entérologie et nutrition, CHU, hôpital de l’Archet, B.P. 3079, 06202 Nice cedex 3

Points Forts à comprendre fréquence, consistance, caractère fécal ou afécal, volume,


horaire d’émission (le caractère nocturne est un signe d’or-
ganicité), présence d’aliments non digérés, présence de
• La diarrhée aiguë est définie comme une glaires ou de sang (en cas de syndrome dysentérique), ainsi
évacuation de selles trop abondantes, trop liquides que leurs circonstances d’apparition (tableau II).
et (ou) trop fréquentes, de survenue brutale ou Il recherchera ensuite des signes digestifs associés : vomis-
rapidement progressive, ayant débuté moins de sements, borborygmes, douleurs abdominales (syndrome
3 semaines auparavant. rectal avec épreintes, ténesme, faux besoins en cas de syn-
• On distingue schématiquement deux formes drome dysentérique, douleurs de la fosse iliaque droite en
cliniques : la diarrhée hydroélectrolytique cas d’atteinte iléo-cæcale) ; des signes extradigestifs :
(mécanisme sécrétoire, par atteinte du grêle aphtes, arthralgies, uvéite, lésions cutanées ; des signes
proximal) et le syndrome dysentérique (mécanisme généraux : altération de l’état général, fièvre, signes de
lésionnel avec invasion cellulaire, par atteinte iléo- déshydratation.
colique).
• Les causes sont principalement infectieuses 2. Examen clinique
et représentent un problème majeur de santé Il est de peu d’aide au diagnostic étiologique et ne retrouve
publique dans le monde, avec 5 à 10 millions en général qu’une sensibilité à la palpation du cadre
de morts par an dans le tiers monde et un risque colique. La prédominance des signes en fosse iliaque droite
particulier dans nos pays pour les sujets fragilisés doit faire évoquer une atteinte iléo-cæcale. Le toucher rec-
ou âgés. Il ne faut pas méconnaître les causes tal peut ramener des selles, du sang et (ou) des glaires.
médicamenteuses ou la révélation aiguë d’une L’examen recherche des signes extradigestifs : adénopa-
maladie inflammatoire de l’intestin. thies, arthrites, lésions cutanés-muqueuses et doit systé-
• L’interrogatoire du patient sur les signes matiquement rechercher des signes de gravité qui peuvent
et le contexte de la diarrhée permet dans être généraux (signes de déshydratation intra- et extracel-
la majorité des cas d’en approcher l’étiologie. lulaire) ou locaux (météorisme diffus ou localisé faisant
• En cas de dysenterie ou au-delà de 3 jours suspecter une colectasie).
d’évolution (durée de la majorité des diarrhées
aiguës infectieuses), une stratégie d’explorations 3. Examens complémentaires
paracliniques doit être proposée, qui pourra faire
Ils ont pour but de faciliter le diagnostic étiologique mais
compléter le traitement symptomatique, toujours
aussi et surtout de réaliser un bilan du retentissement et des
indiqué, par un traitement étiologique.
complications de la diarrhée.
• Le bilan du retentissement et des complications com-
prend la recherche d’une déshydratation par le dosage
sérique de l’ionogramme, de la protidémie, de la créatini-
némie et de l’hémogramme. Une hypokaliémie doit éga-
Orientation diagnostique lement être recherchée et sa présence conduit à un élec-
trocardiogramme. La suspicion clinique d’une colectasie
Éléments du diagnostic (colites à Shigella, à Clostridium difficile, rectocolite
Les diarrhées aiguës sont le plus souvent d’origine infec- hémorragique) doit conduire à la réalisation d’un abdomen
tieuse. Les principales caractéristiques des diarrhées infec- sans préparation (clichés debout de face, couché de profil,
tieuses, diarrhées hydroélectrolytiques et syndromes dys- centré sur les coupoles diaphragmatiques). L’existence
entériques, sont résumées sur le tableau I. d’une anémie liée aux rectorragies doit faire réaliser un
groupage sanguin et la présence d’une colectasie un bilan
1. Interrogatoire préopératoire complet.
Il permet d’approcher le diagnostic dans la majorité des cas, • Les indications du bilan étiologique doivent être bien
en orientant d’abord vers une diarrhée hydroélectrolytique pesées dans la mesure où il est négatif dans environ 50 %
ou vers un syndrome dysentérique. Il fera préciser par le des diarrhées aiguës, posant le problème du rapport
patient [et (ou) l’entourage] les caractéristiques des selles : coût/efficacité de ces investigations :

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DIARRHÉE AIGUË DE L’ADULTE

TABLEAU I
Caractéristiques des diarrhées aiguës infectieuses selon leur mécanisme

Diarrhées sécrétoires Diarrhées invasives

Mécanisme Élaboration d’une toxine ou effacement villositaire Invasion cellulaire


Durée d’incubation quelques heures quelques jours
Atteinte du grêle proximal +++ ±
Atteinte iléale ± ++
Atteinte colique ± +++
Aspect des selles aqueuses glairo-sanglantes et purulentes
Volume des selles +++ ±
Déshydratation +++ ±
Douleurs abdominales ±, péri-ombilicales +++, avec syndrome rectal
Fièvre et manifestations
systémiques ± +++

TABLEAU II
Étiologies des diarrhées aiguës en fonction des éléments de l’anamnèse

Élément de l’interrogatoire Diagnostic évoqué

Composition des repas dans les 3 derniers jours


– riz (restaurant chinois) Diarrhée à Bacillus cereus
– champignons Intoxication chimique
– poisson cru - fruits de mer Diarrhée à Vibrio parahaemolyticus, à virus de Norwalk
Intoxication par le plancton
– aliments à base d’œufs crus Salmonellose
– steack haché de bœuf Diarrhée à Escherichia coli entéro-hémorragique (O157:H7++)
– boisson ayant séjourné dans un récipient métallique artisanal Intoxication par un métal lourd (plomb, arsenic, mercure...)
– repas particulièrement copieux Indigestion
– aliment dont l’ingestion a déjà donné lieu à des épisodes Intolérance alimentaire (lactose, polyols, amidon)
d’inconfort digestif postprandial Allergie alimentaire
– fromages, boissons fermentées, poissons avariés, tomates, Diarrhées histaminiques
épinards, chocolat, porc
Effort physique intense Diarrhée de l’effort d’endurance prolongé, dite du marathonien
Voyage s’étant achevé dans les quinze jours précédents Diarrhées du voyageur Escherichia coli entéro-toxinogène +++,
entéro-invasif, Shigella, Salmonella, virus)
Autres cas similaires dans l’entourage Toxi-infection alimentaire collective (Salmonella +++,
Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens)
Infection épidémique
Collectivités de personnes âgées Diarrhée à Clostridium difficile, à astrovirus
Immunodéficience, infection par le virus de l’immunodéficience Diarrhée à Cytomégalovirus (CMV), à herpes simplex
humaine (VIH) virus (HSV), à cryptosporidium, à Blastocystis hominis,
à Isospora belli, à microsporidies
Début récent d’une prise médicamenteuse Diarrhée médicamenteuse
Début d’une antibiothérapie dans les jours précédents Diarrhée à Clostridium difficile ou à Klebsiella oxytoca
(β lactamines)
Antécédents personnels ou familiaux de maladies Rectocolite ulcéro-hémorragique, maladie de Crohn,
inflammatoires cryptogénétiques de l’intestin, épisodes similaires
Sujet âgé, terrain « vasculaire » Colite ischémique

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– examens biologiques sanguins : l’hémogramme associé pour examen bactériologique et parasitologique (écou-
à la mesure de la vitesse de sédimentation ou de la protéine villonnage rectal), de visualiser la muqueuse colique et
C-réactive permet d’apprécier l’existence d’un syndrome iléale et de réaliser des biopsies pour examens anatomo-
inflammatoire. La pratique de sérologies est décevante pathologique, bactériologique, parasitologique et virolo-
puisque les sérologies des salmonelloses et shigelloses ne gique (cultures). L’endoscopie digestive haute n’a d’inté-
sont pas contributives au diagnostic, que la sérologie des rêt en première intention que chez l’immunodéprimé.
yersinioses n’a de valeur que si le titre des anticorps s’élève
nettement à 3 semaines d’intervalle et que la sérologie ami- Causes des diarrhées aiguës
bienne n’est positive qu’en cas d’atteinte tissulaire intesti-
nale ou hépatique ; 1. Diarrhées infectieuses
– coprologie : la coproculture est le principal examen dans • Bactériennes : il s’agit de la première cause de diarrhées
le diagnostic des diarrhées aiguës bactériennes. Si la tech- aiguës. Un cas particulier est représenté par la diarrhée sous
nique standard de l’examen permet en général le diagnos- antibiotiques : si les colites à Klebsiella oxytoca sont relati-
tic, certaines recherches nécessitent des milieux spéciaux vement rares, liées à la prise de bêtalactamines, se manifes-
et devront être conduites en fonction des signes anamnes- tant par un syndrome dysentérique avec douleurs pseudo-
tiques et cliniques : prise d’antibiotiques (Clostridium dif- chirurgicales, avec une muqueuse du côlon ascendant fragile
ficile, Klebsiella oxytoca), prédominance des douleurs en et purpurique, et restitution ad integrum après arrêt de l’an-
fosse iliaque droite (Yersinia enterolytica), diarrhée san- tibiotique, la diarrhée à Clostridium difficile est fréquente et
glante (Escherichia coli 0157:H7). L’examen parasitolo- ce germe est à l’origine de la majorité des diarrhées post-
gique des selles peut être utile chez le sujet immunocom- antibiotiques et des colites pseudomembraneuses (tous les
pétent (Giardia lamblia, Entamœba histolytica) mais sera antibiotiques peuvent être en cause mais bêtalactamines et
surtout important chez l’immunodéprimé chez qui il doit céphalosporines sont responsables de 90 % des cas). Il agit
être réalisé systématiquement. La recherche de virus dans par l’intermédiaire de deux toxines (A et B). Quelques jours
les selles n’est pas un examen de pratique courante ; après le début de l’antibiothérapie, une diarrhée hydroélec-
– l’endoscopie digestive basse (rectosigmoïdoscopie plus trolytique apparaît, avec une fièvre, des douleurs abdomi-
ou moins complétée par une iléocoloscopie) permet, en cas nales et une hyperleucocytose. Le tableau peut se compli-
de diarrhée invasive, de prélever les sécrétions digestives quer d’un syndrome dysentérique et d’une colectasie (avec

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Stratégie diagnostique devant une diarrhée aiguë.

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risque de perforation). Le diagnostic est évoqué par l’endo- gnons vénéneux dans un contexte d’ingestion accidentelle
scopie basse (colite à fausses membranes) et affirmé par la ou volontaire (tentative de suicide).
présence des cytotoxines dans les selles.
• Virales : elles sont fréquentes. Si les adénovirus, les astro- 4. Mode aigu de révélation d’une maladie
virus et surtout les rotavirus sont responsables de la majo- inflammatoire cryptogénétique de l’intestin
rité des diarrhées aiguës du nourrisson et du jeune enfant Une poussée de colite inflammatoire (rectocolite hémor-
et concernent peu l’adulte, le virus de Norwalk (et les autres ragique, maladie de Crohn) peut débuter brutalement,
calicivirus) peut donner des petites épidémies de diarrhées volontiers fébrile, et en imposer pour une diarrhée aiguë
hydrolectrolytiques chez l’adulte. La transmission est infectieuse, voire même être déclenchée par celle-ci. La
hydrique et l’incubation comme la durée d’évolution sont recherche de lésions buccales (aphtes) ou périnéales, la
courtes (1 à 3 j). Outre la diarrhée, on observe des vomis- coloscopie et l’histologie permettent en général de recti-
sements, des myalgies, des douleurs abdominales et par- fier le diagnostic. De même, chez le sujet âgé, une colite
fois de la fièvre. Chez l’immunodéprimé, le cytomégalo- ischémique peut être révélée par une diarrhée aiguë.
virus devra être évoqué et recherché (antigénémie, cultures
de biopsies coliques perendoscopiques), de même que 5. Autres causes
l’herpès simplex virus. On peut citer : les intoxications à l’histamine ou au planc-
• Parasitaires : ton, les diarrhées allergiques, les indigestions…
– entamœba histolytica : la dysenterie amibienne s’observe
chez des patients en provenance de zones d’endémie. L’en- Conduite à tenir
doscopie basse fait évoquer le diagnostic (lésions ulcérées)
et la recherche du parasite dans l’écouvillonnage rectal l’af- en situation d’urgence
firme. Les nitro-imidazolés (métronidazole : Flagyl, 1,5 g/j
pendant 5 jours) sont le traitement de choix ; 1. Règles hygiéno-diététiques et apports
– giardia lamblia : il s’agit d’un parasite présent dans les hydriques
zones subtropicales mais également froides. Après 8 à 15 Elles sont conditionnées par la nécessité de compenser les
jours d’incubation (transmission par l’eau ou interhu- pertes hydroélectrolytiques en prenant en compte l’intolé-
maine), le tableau associe diarrhée hydroélectrolytique, rance alimentaire souvent présente. Dans la majorité des
nausées et douleurs abdominales. La durée d’évolution est diarrhées aiguës infectieuses, outre le repos, on conseille
de 10 à 15 jours mais peut être prolongée. Le diagnostic la limitation initiale des apports à des solutés hydroélec-
est fait par l’examen parasitologique des selles mais peut trolytiques iso-osmotiques comme la solution OMS
nécessiter des biopsies duodénales (formes chroniques). (sachets à diluer dans un litre d’eau), le bouillon, le Coca-
Les nitro-imidazolés (métronidazole : Flagyl, 1,5 g/j pen- Cola…, puis l’introduction d’aliments sans résidus (riz) ou
dant 5 j) sont le traitement de choix ; riches en fibres astringentes (carottes, coings, pommes,
– cryptosporidium spp : chez l’immunocompétent, les bananes mûres) avant la reprise progressive d’une alimen-
signes sont comparables à ceux observés en cas d’infec- tation normale. Dans tous les cas, il convient d’éliminer les
tion à G. lamblia. Ils peuvent être majorés (intensité et aliments stimulant le péristaltisme intestinal : produits lai-
durée) chez l’immunodéprimé. tiers (du fait du déficit en lactase de la bordure en brosse),
D’autres protozoaires (Blastocystis hominis, Isospora belli, café, alcool, jus de fruits concentrés, fibres irritantes,
Balantidium coli, Cyclospora et Plasmodium falciparum) épices, aliments gras. L’interdiction de la voie orale (vomis-
ou helminthes (anguillule, trichocéphale, trichine, bilhar- sements incoercibles) ou son insuffisance, associée à des
zie) peuvent également être responsables de diarrhées signes de déshydratation, pourront conduire à l’hospitali-
aiguës. sation et à la perfusion intraveineuse de solutés de réhy-
dratation enrichis en potassium.
2. Diarrhées médicamenteuses
De nombreux médicaments peuvent être en cause, parti- 2. Antidiarrhéiques
culièrement chez le sujet âgé. L’amélioration des signes à • Les ralentisseurs du transit comme le lopéramide (Imo-
leur arrêt comme la possible récidive lors de leur réintro- dium : 2 gélules puis 1 gélule après chaque selle non mou-
duction signent leur responsabilité. On retiendra plus lée) ou le diphénoxylate (Diarsed) diminuent le volume et
particulièrement ceux responsables d’une diarrhée hydro- surtout le nombre des exonérations. Ils doivent être évités
électrolytique (colchicine, misoprostol, laxatifs, anti- en cas de diarrhée invasive, du fait des risques de colecta-
biotiques, antiacides avec magnésium, antimitotiques, sie et d’iléus paralytique.
biguanides, veinotoniques, olsalazine, anti-inflammatoires • Les antisécrétoires intestinaux comme le racécadotril
non stéroïdiens (AINS), acides biliaires) ou d’un syndrome (Tiorfan : 3 gélules/j) ont été démontrés efficaces en cas de
dysentérique (AINS, antibiotiques, sels d’or). diarrhée hydroélectrolytique. L’oxyde de lopéramide
(Arestal) possède des propriétés à la fois antisécrétoires et
3. Diarrhées toxiques motrices.
On évoquera la responsabilité de toxiques industriels • Les adsorbants (Smecta, Actapulgite…), en augmentant
(savons, détergents, acides, bases, organo-phosphorés, la consistance des exonérations, améliorent le confort du
métaux lourds : arsenic, plomb, mercure) et de champi- patient.

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3. Anti-infectieux Points Forts à retenir


L’usage présomptif d’antibiotiques n’est pas justifié, dans
la mesure où la majorité des diarrhées bactériennes guérit
spontanément en 3 à 4 jours et qu’ils peuvent prolonger le • La majorité des diarrhées aiguës est d’origine
portage asymptomatique de Salmonella. Par contre, en cas infectieuse et se présente sous deux tableaux
de diarrhée du voyageur, un traitement empirique de 3 jours cliniques distincts : la diarrhée hydroélectrolytique
par fluoroquinolones réduit la durée des symptômes. Les et le syndrome dysentérique. Si la clinique pour
antibiotiques ne sont en fait recommandés que dans cer- un même germe n’est pas toujours univoque,
taines infections à Shigella (formes symptomatiques), Sal- un interrogatoire précis permet d’appréhender
monella (signes de gravité), Campylobacter [formes inva- le diagnostic dans la majorité des cas.
sives et (ou) prolongées], Clostridium difficile (fièvre, colite • Si la plupart des diarrhées hydroélectrolytiques
pseudomembraneuse), Yersinia (formes très symptoma- va guérir spontanément en moins de 3 jours et ne
tiques) et Vibrio cholerae). Le cotrimoxazole (Bactrim, justifient pas d’exploration complémentaire,
Eusaprim) ou les fluoroquinolones comme la norfloxacine certaines formes [signes de gravité et (ou) terrain
(Noroxine) ou la ciprofloxacine (Ciflox) sont actifs sur la fragilisé, durée supérieure à 3 jours] ainsi que tous
plupart des bactéries en cause. Les antiseptiques intesti- les syndromes dysentériques vont nécessiter des
naux peu absorbés tel le nifuroxazide (Ercéfuryl : 4 examens simples (analyses de sang et de selles ±
gélules/j) ont montré leur efficacité sur la réduction de la endoscopie basse) pour préciser leur
durée des diarrhées hydroélectrolytiques. Les probiotiques retentissement et leur cause.
comme Saccharomyces boulardii (Ultra-Levure à forte • Les règles hygiéno-diététiques et le traitement
dose, supérieure à 1 g/j) peuvent réduire la fréquence des symptomatique sont toujours indiqués mais il faut
rechutes en cas de diarrhée post-antibiothérapie. savoir ne pas prescrire d’antibiotiques inutilement,
ne pas prescrire de ralentisseur du transit en cas
4. Autres mesures thérapeutiques de syndrome dysentérique et dépister les cas
Un traitement antiémétique (comme le métoclopramide : nécessitant une hospitalisation pour réhydratation.
Primpéran, 3 comprimés/j) ou antispasmodique musculo-
trope (comme le phloroglucinol : Spasfon, 6 lyocs/j) pourra
être indiqué. Le diagnostic d’une intoxication impliquera
l’appel du centre anti-poisons. Le diagnostic d’une toxi-
infection alimentaire collective nécessitera la saisie des POUR EN SAVOIR PLUS
autorités sanitaires (déclaration obligatoire). Outre cette
Rambaud JC, Rampal P. Diarrhées aiguës infectieuses. Paris : Doin,
mesure, la prévention des diarrhées aiguës infectieuses 1993.
implique, dans l’attente de vaccins, l’amélioration des
Bellanger J, Beaugerie L. Diarrhées aiguës infectieuses de l’adulte
conditions d’hygiène collective et personnelle. ■ immunocompétent. Montrouge : Laboratoires Biocodex, 1995.

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