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Sommair e
N° 4
ÉDITORIAL du Général CHINOUILH commandant l’ESAG ................................................................ 3
Mai 2004
ÉTUDES ET PROSPECTIVE
Revue de fonction opérationnelle AGESTER 2004 .......................... LCL (TA) SCHMITT ...... 7
Mobilité : concept, doctrine et politique d'équipement français ...... COL MARTIGNY .......... 15
Revue d’études Sapeur, l’homme aux commandes ............................................................ GAL CHINOUILH .......... 29
du génie militaire français
publiée par la direction
La brigade du génie, simple affaire de spécialistes ........................ GAL DORANGE ............ 33
des études et de la prospective
de l’école supérieure
et d’application du génie Interview du général commandant la 9e BLBMa ................................ GAL THONIER ................ 39
106, rue Éblé - B.P. 34125
49041 ANGERS CEDEX 01 Individu décisif, le sapeur dans le combat en ZUB ........................ COL PARMENTIER ...... 43
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S A P E U R
FORMATION
Plongeur d'intervention offensive : une spécialité exigeante .... CNE BALLA ...................... 81
L'homme au sein d'un dispositif de formation à distance ........ MAJ GUILBAUD .......... 85
STRUCTURES ET ÉQUIPEMENTS
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S A P E U R
Général
Jean-Loup
CHINOUILH
Éditorial
Dans les trois premières revues « Sapeur », les thèmes abordés nous
ont permis d’évoquer presque toutes les missions traditionnelles,
sujets transverses ou équipements spécifiques du génie. Pour cette
quatrième édition, alors que trop souvent, l’image véhiculée par le
génie s’articule autour de techniques parfois complexes à appréhen-
der ou d’engins spécialisés, il nous est apparu primordial de consa-
crer le dossier central de notre revue d’études à cet élément moteur
du génie, cœur de tous les savoir-faire, seul véritable garant de notre
réussite : le « sapeur ».
Dans son plan d’action, le général CEMAT mentionne ainsi les repères
sur lesquels appuyer notre projet « armée de terre professionnelle
2008 » : « les hommes et les femmes de l’armée de terre, d’active ou
de réserve, militaires ou civils, sont au centre de cette ambition. Leur
épanouissement personnel au sein de la collectivité reste un enjeu
permanent ».
Nous aussi, nous pouvons admirer ces hommes et ces femmes, qui
font sonner au plus juste les accents de nos techniques et de nos
équipements. Tous ensemble, soldats, sapeurs et spécialistes, soyons
fiers de notre professionnalisme, des résultats obtenus jusqu’à pré-
sent et continuons à rechercher la pleine efficacité de nos actions. La
volonté est manifeste, mais elle reste liée au renouvellement « au
juste besoin » de nos matériels majeurs.
le général CHINOUILH
commandant l'école supérieure
et d'application du génie
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Études
et
pr ospective
Revue de fonction opérationnelle AGESTER 2004 ................................................................................................ LCL (TA) SCHMITT .......................................... 7
Mobilité : concept, doctrine et politique d'équipement français ............................................................................ COL MARTIGNY ................................................ 15
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Lieutenant-
LA REVUE DE FONCTION
colonel (TA)
Eric
OPÉRATIONNELLE AGESTER 2004
SCHMITT
Why to write a “branch review” ? The aim is to present an overview
of all the actors of Geography, Engineers and NRBC, and submit to
the army chief of staff decisions at the right level.
Saint-cyrien de la promotion The army has to fit her tasks and equipments to a new commitment
Grande Armée (1981-1983), le
context. What are called “digitized forces” will offer high but appro-
LCL (TA) SCHMITT a servi tout
priate technologies combining miniaturization, new materials for
d’abord au 32 e RG à Kehl.
protection and remote assets. These forces, hoped for 2025, will
Commandant de 1989 à 1991 au authorize same performances for further interventions with a redu-
3 e RG la compagnie chargée de ced weight.
l’expérimentation tactique de
l’EBG, il a participé dans ce Some specific effort axes are identified depending of the concerned
contexte à l’opération DAGUET. sub-branch. Two challenges must be conducted by NRBC and
Geography. For the first one, the increasing effectiveness must be
Engagé ensuite dans le cycle achieved in concordance with the delivery of new assets. For the
de préparation au brevet tech- second one, the separation between a future combined component
nique, il est ingénieur civil de in charge of production, and an own army component dedicated to
l’école nationale des ponts et outside operations must be formatted.
chaussées (1995), et suit la sco-
larité du CSEM (109 e promo- Some common issues involve more than one actor of Engineers,
tion), puis du CID (4 e session). Geography and NRBC.
Chef BOI au 3 e RG, puis succes-
At first, an effective common approach between the security and
sivement chef de section et de
combat engineer parties, associating NRBC, has risen. Water supply,
bureau emploi à l’état-major de
la 3 e BM de Limoges, il effectue polluted areas RECCE (ROTA and UXOs) and fire prevention could be
de 1997 à 2001 trois séjours en either shared, or provided on a complementary way.
Macédoine et au Kosovo où il
tient les fonctions de chef G5- The main common issue deals with equipments. Engineers and geo-
Plans, chef du camp de réfugiés graphy didn’t take benefit of the financial part allowed during last
de Stenkovac, et sous-chef opé- two military programs law. The consequence today is that their
rations de la brigade multinatio- materials are obsolete and inappropriate. This situation will be
nale nord. improved if the whole spectrum of programs is achieved as regard
2003-2008 law planning : each sub-branch will be able to provide the
Il rejoint en septembre 2001 le right and coherent but barely sufficient support around 2010-2012.
bureau de conception des sys-
tèmes de forces (BCSF) à As a conclusion, all combat units belonging to Engineers, Geography
l’EMAT, afin de prendre la fonc- and NRBC were, are, or will be involved in fundamental re-organiza-
tion « agencement de l’espace
tions. That means that a five-year stability is highly recommended
terrestre ».
before to move something else.
Il commandera le 31e RG à partir
de l'été 2004. POURQUOI UNE REVUE DE La dernière édition, assortie
d’un relevé de décisions, date de
FONCTION ?
juin 2001. L’accent avait alors été
porté sur les réorganisations
La revue de fonction opération- profondes du génie, de la géo-
nelle (RFO) a pour double objec- graphie et du NRBC afin de
tif de présenter un point de mieux répondre aux besoins en
situation le plus complet pos- opérations : ternarisation des
unités de combat et accroisse-
sible des volets intéressant
ment des capacités d’aide au
l’agencement de l’espace ter- déploiement pour le génie,
restre et de proposer au chef rationalisation de l’emploi des
d’état-major de l’armée de terre moyens de la géographie, adap-
les évolutions qui nécessitent tation des missions aux nou-
une décision de son niveau. velles menaces en NRBC.
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précise le coût d’une telle opéra- La capacité de contre-mobilité ble : les conséquences de l’inter-
tion. La décision de réalisation, de l’armée de terre repose entiè- armisation en cours de cette
associée à la recherche de finan- rement sur le système de spécialité imposent que l’équi-
cements sera prise lorsque ces contre-mobilité réactif SYCO- pement de cette unité soit fourni
éléments seront connus. MORE, qui doit être livré dans et/ou soutenu dorénavant de
les forces en 2011, et offrira une façon différente, sous pilotage
L’avenir du contre-minage gradation dans le type d’obs- direct de l’EMAT/BSA.
repose sur deux opérations. Le tacles à réaliser.
système de déminage rappro- Un nombre conséquent
ché (SYDERA), développé en Pour l’aide au déploiement, l’ac- d’études amont laisse par
coopération franco-allemande cent est mis sur le traitement de ailleurs penser que, sans aller
(dont un démonstrateur est l’eau afin de pallier le retrait des jusqu’à une rupture technolo-
attendu en 2007), permettra vers unités mobiles de traitement de gique, de nombreux procédés
2011 de procéder avec des per- l’eau (UMTE) des RGBIA. vont être finalisés sous peu et
formances accrues à l’ouverture L’objectif est de doter ces der- contribueront de façon efficace
d’itinéraires, la dépollution de niers, en 2005, de moyens légers à une amélioration des perfor-
zones et le désengluement dans un souci d’harmonisation mances pour tous les équipe-
d’unités prises sous des mines avec ceux détenus par la sécu- ments de l’AET.
rité civile.
EN CONCLUSION…
Les équipements du génie com-
bat ont été réduits de façon … il ressort que l’agencement
importante lors des opérations de l’espace terrestre vient de ter-
de ternarisation des RGBIA, miner ou connaît actuellement
dans le triple souci de limitation des réorganisations profondes
des micro-parcs, de plein emploi (interarmisation de la géogra-
des moyens et de juste réponse phie, montée en puissance du
dispersables. Le détecteur de quantitative aux besoins d’ap- RDNBC, ternarisation des régi-
mines portable (DMP) permettra pui. Le seuil minimum est ments du génie et réorganisa-
de détecter tous les objets aujourd’hui atteint, ce qui a tion de la brigade) portant sur
contenant de l’explosif. Ce sys- conduit à prononcer des aban- une période d’environ quatre
tème doit cependant attendre dons capacitaires au lieu d’une années pour chaque compo-
que les technologies candidates réduction répartie sur l’en- sante et aux impacts lourds en
mûrissent. Une capacité com- semble des régiments lors des termes de personnel et de maté-
plémentaire de déminage d’ur- mesures de réorganisation déci- riels.
gence au sein des RGBIA, sous dées en 2003.
l’appellation de « déminage de Une stabilisation de ses struc-
zone d’appui direct », est sou- Le souci majeur de la géogra- tures est maintenant à privilé-
haitable. Sa faisabilité est à phie concerne la livraison de la gier pour une durée de cinq
l’étude. chaîne géographique projeta- années.
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Lieutenant-
POLITIQUE D’ÉQUIPEMENT
colonel
Rémi
DU DOMAINE
FOUILLAND « AIDE AU DÉPLOIEMENT »
La politique d’équipement de
l’armée de terre se décline en
neuf politiques d’équipement
relatives aux fonctions opé-
rationnelles renseignement :
• C2/simulation ;
• combat débarqué ;
• combat embarqué ;
EMAT ET POLITIQUE D’ÉQUI- • combat indirect ;
PEMENT • défense sol-air ;
• aéromobilité;
La mission majeure du bureau • agencement de l’espace
systèmes d’armes (BSA) de terrestre ;
l’état-major de l’armée de terre • mobilité-commandement.
est d’assurer la mise à disposi-
(1) Qui comprend également un volet « systèmes d’information et de com-
munication » de la responsabilité du BSIC.
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Situées à la convergence des nouvelles conditions d’emploi projetable (CGP), lui donnant la
aspects opérationnels, finan- des forces tels que l’arme multi- capacité à engager un système
ciers, politiques et industriels, effets de combat en zone cohérent assurant l’acquisition,
ces politiques d’équipement, urbaine (ARMURE) ou le sys- la production, la gestion et la
mises à jour annuellement, ont tème de protection des élé- diffusion des données géogra-
pour objectif d’assurer une ments terrestres (SPECTRE). Il phiques nécessaires à une force
cohérence et une continuité s’agira également de mettre en projetée.
dans la conception, la réalisa- place des « systèmes d’équipe-
tion et l’utilisation des équipe- ments » couvrant l’ensemble LA POLITIQUE D’ÉQUIPE-
ments sur la période 2004-2015. d’un domaine, comme le sys- MENT DU DOMAINE « AIDE
tème global de gestion de l’es- AU DÉPLOIEMENT »
LA POLITIQUE D’ÉQUIPEMENT pace terrestre (SYGOGNE-T), le
DE LA FONCTION « AGENCE- système de déminage rappro- La revue de fonction opération-
MENT DE L’ESPACE TERRESTRE » ché (SYDERA) ou le système de nelle de 2001 définit l’aide au
contre mobilité réactif (SYCO- déploiement comme étant une
Dans ce cadre général, la poli- MORE). mission d’appui général aux
tique d’équipement de la fonc- forces projetées, qui consiste à
tion opérationnelle « agence- Si l’ensemble des programmes participer à l’établissement des
ment de l’espace terrestre » s’ar- et opérations prévus au titre de conditions de vie adaptées à la
ticule selon les sept axes la loi de programmation mili- durée des opérations, au climat
représentatifs des domaines taire 2003-2008 est effective- et aux ressources locales. Elle
majeurs : ment réalisé, les forces ter- comprend, en particulier, les
• le contre minage ; restres disposeront d’un appui actions de déminage, de dépollu-
• le franchissement ; dimensionné « au juste besoin » tion (3), de protection, de rétablis-
• l’aide au déploiement ; mais cohérent, à l’horizon 2010- sement et d’aménagement des
• la contre mobilité ; 2012, dans le domaine de infrastructures opérationnelles.
• les systèmes de combat ; l’agencement de l’espace ter-
• le NRBC ; restre. C’est en effet à cette
• depuis décembre 2003, échéance que les principaux
la géographie. équipements relatifs au système
global SYGOGNE-T seront en
À court terme et à moyen service. Outre les engins génie
terme (2004-2008) d’aménagement (EGAME) et les
engins génie rapides de protec-
La politique d’équipement de la
tion (EGRAP), qui devraient être
fonction opérationnelle « agen-
livrés dans les forces respective-
cement de l’espace terrestre »
ment à compter de 2005 et de
vise à faire effort sur l’appui des
2006, l’horizon considéré corres-
unités au contact. Elle a pour En terme d’équipements, l’aide
pond à la fin de la livraison des
objectif d’accroître les capacités au déploiement s’articule autour
EBG valorisés et au début de
détenues, par la poursuite de quatre volets principaux :
celle des engins génie d’appui
d’opérations d’amélioration des • l’énergie électrique ;
au combat débarqué (EGACOD). • l’eau ;
matériels en service (EFA,
moyens de contre minage…) et • l’aménagement des implan-
l’acquisition d’équipements dis- tations (organisation du ter-
ponibles sur « étagère » ( 2 ) rain, protection et infra-
(engins EGAME et EGRAP du structure opérationnelle) ;
module aménagement protec- • les matériels de travaux
tion du système global de ges- publics et de voie ferrée.
tion de l’espace terrestre…) ou
nécessitant de modestes déve- Étude DCE/ETAS/SYS À court terme (2004), la poli-
loppements, tant en termes de tique d’équipement vise à finali-
délais que de montants finan- 2012 correspond aussi à la fin de ser les plans d’équipements des
ciers (SPRAT). la mise en place des systèmes opérations initiées depuis dix
de pose rapide de travures ans, principalement dans les
À long terme (2009-2015) (SPRAT). Enfin, d’ici à 2009, le domaines de l’énergie élec-
RDNBC devrait terminer sa mon- trique et de l’infrastructure opé-
Il s’agira de moderniser certains tée en puissance et être équipé rationnelle.
équipements majeurs et d’ac- tandis que le 28e GG devrait être
quérir des moyens adaptés aux doté de la chaîne géographique
(2) Acheter « sur étagère » signifie acquérir des systèmes les plus proches possibles d’équipements civils ou dotant les
armées étrangères. L’achat « sur étagère » ne dispense pas d’appliquer les règles relatives aux marchés publics.
(3) Les systèmes d’armes relatifs au déminage et à la dépollution sont traités dans le domaine « contre minage ».
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riels, à savoir : 2000 appareils nécessaires pour créer, adapter, environ 140 matériels, sont
individuels (AITE, 6 l/h) et maintenir en état les infrastruc- répartis en deux catégories de
630 appareils portables (APTE, tures et réaliser l'aménagement matériels :
200 l/h) à usage exceptionnel des conditions de vie autorisant • travaux ;
(3 jours), 40 unités mobiles de les forces projetées à s'installer • traction.
traitement d'eau (UMTE, 1,5 m3/h et à durer.
ou 30 m3/j) pour eaux salines et En 2004, le renouvellement des
polluées chimiquement ainsi que L'atelier de campagne d’aide moyens de compactage et de
10 matériels de traitement d’eau au déploiement (ACAD), destiné régalage sera achevé. Faisant
modulaires (MATEM), complé- aux régiments du génie des suite à la livraison des char-
mentaires gros débit pour le trai- brigades interarmes et le sys- geuses CASE 821 C, ces opéra-
tement d'eaux faiblement pol- tème d’ateliers de campagne tions vont permettre d’uniformi-
luées en matières organiques (70 d’aide au déploiement opération- ser les parcs et d’améliorer la
à 150 m3/j). nel (SyACADO), destiné à la disponibilité des matériels.
brigade du génie doivent per-
Les AITE et les APTE sont inter- mettre l'exécution de travaux À moyen terme, les acquisitions
dits d’emploi depuis fin 2002, d'aménagement de première en cours permettront de doter le
suite à une campagne de vérifi- urgence, la réhabilitation som- régiment de travaux lourds de
cation qui a mis en évidence que maire des zones vie et de com- capacités nouvelles de prépara-
la qualité des eaux produites mandement. Ils assurent la mise tion des sols, de production et
n’était pas conforme aux à disposition des outils et des de pose de béton.
normes en vigueur. À moyen petites fournitures nécessaires
terme, tout en assurant une aux principaux corps de métiers
veille technologique sur les du bâtiment.
moyens existants, il sera néces-
saire d’acquérir un stock de pré- À l’horizon 2005, le 1er et le 2e RG
caution d’une centaine de sys- seront dotés chacun de
tèmes type AITE, le renouvelle- 4 SyACADO et chaque régiment
ment de moyens type APTE du génie de brigade interarmes
n’étant pas envisagé, compte disposera de 2 ACAD.
tenu de l’existence des UMTE et
des MATEM. Les grues mobiles lourdes, qui
équiperont également les unités
Une étude relative au soutien, vie du train et du matériel, permet-
et environnement des unités pro- tront, à compter de fin 2004 –
jetées (SOVENPRO) est actuelle- début 2005, aux régiments du
ment en cours de finalisation. génie de disposer d’un moyen Enfin, une politique d’équipe-
Elle comprend un volet « eau » et de levage adapté à l’édification ment spécifique aux engins de
pourrait déboucher, à court d’abris modulaires. travaux publics sera initiée en
terme, sur un concept précisant 2004. Elle a principalement pour
notamment les responsabilités et Par ailleurs, une réflexion est objectif de préciser le plan
les circuits de production et de engagée pour faire évoluer, à d’équipement actuel, en distin-
distribution de l’eau au sein des moyen terme, la panoplie des guant le besoin lié au contrat
forces. La politique d’équipe- dispositifs d’organisation du ter- opérationnel du besoin outre-
ment à moyen terme et à long rain et de protection. mer et de celui propre au socle,
terme sera affinée en consé- afin de trouver les voies d’opti-
quence. Quoi qu’il en soit, misation pour l’utilisation et le
l’EMAT a décidé, fin 2003, d’équi- MATÉRIELS DE TRAVAUX soutien du matériel.
per les régiments du génie de PUBLICS ET VOIE FERRÉE
brigades interarmes de moyens
collectifs d’épuration de l’eau Le parc des matériels de travaux CONCLUSION
aisément projetables, afin de publics comprend des équipe-
permettre aux sections d’aide au ments de chantiers et des équi- Domaine éminemment trans-
déploiement de remplir leur mis- pements de travaux voie ferrée. verse, l’aide au déploiement est
sion d’aide au déploiement d’ur- Les équipements de chantier, aussi un domaine complexe,
gence. L’expression du besoin qui représentent plus de compte tenu du nombre d’opé-
est en cours de rédaction. 800 engins, sont répartis en cinq rations à conduire et de leur
catégories de matériels : diversité. L’objectif du bureau
Organisation du terrain, pro- • transport ; systèmes d’armes de l’état-
tection et infrastructure opé- • terrassement ; major de l’armée de terre est
rationnelle • régalage ; d’en maintenir la cohérence et
• compactage ; d’en assurer la continuité.
Les engagements récents sur les • produits noirs et béton.
théâtres d'opérations extérieurs
ont montré le besoin pour le Les équipements de travaux
génie de disposer de moyens voie ferrée, qui représentent
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Colonel
MOBILITÉ : CONCEPT, DOCTRINE
Serge
MARTIGNY
ET POLITIQUE D’ÉQUIPEMENT
FRANÇAIS
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riels. Cette dernière est aujour- à partir de 2009. Pour appuyer la Sur le long terme, l’effort sera
d’hui articulée selon cinq axes, progression des unités de chars mis sur les capacités de détec-
dont les deux premiers par LECLERC, le génie sera égale- tion de la menace mines (pro-
ordre de priorité sont le contre ment prochainement doté (pre- gramme franco-allemand por-
minage et le franchissement. À mières livraisons à partir de tant sur un système de démi-
court et moyen termes (environ 2007) d’un nouveau système de nage rapproché SYDERA) et sur
2004-2008), cette politique vise à pose rapide de travure (25 m) la définition des nouveaux sys-
adapter les matériels existants, SPRAT qui succèdera au pont tèmes de combat : engin génie
à procéder à des achats « sur automoteur d’accompagnement d’appui aux blindés et nouveau
étagère » ou à des achats de datant des années 1970. Le pon- char de brèchage.
matériels nécessitant de tage fixe est quant à lui aujour-
modestes développements. Le d’hui réalisé avec des matériels Pour ce qui concerne enfin l’ap-
long terme (environ 2009-2020) de type Bailey ou Mabey- pui aux déplacements (mobilité
verra le remplacement des équi- Johnson. Une étude portant sur opérative), l’essentiel des
pements de combat du génie d’autres systèmes de ponts engins de travaux routiers et de
actuels par de nouveaux sys- lourds (brèches de 25-35 m, travaux lourds seront renouve-
tèmes d’équipements couvrant classe 95-100) sera menée à lés par des achats « sur éta-
l’ensemble d’un domaine opéra- long terme, ainsi qu’une étude gères ».
tionnel (appui au combat, appui portant sur des systèmes d’in-
aux déploiements, appui à la terface entre matériels alliés. CONCLUSION
protection).
Le nouveau concept d’emploi du
Les matériels actuels de contre génie a maintenant presque
En matière d’appui à la progres- minage dédiés à la mobilité cinq ans. Sur le plan de la mobi-
sion en zone urbaine, des lots (détecteur individuels et embar- lité, les engagements et conflits
d’équipements spéciaux ont été qués, char de bréchage, sys- récents confirment les choix
définis et vont équiper les unités tème d’ouverture d’itinéraires doctrinaux effectués, les
du génie à partir de 2006 : lots minés) seront régulièrement besoins identifiés et la politique
d’aide aux franchissements ver- modernisés en fonction des d’équipements en matériel qui
ticaux à base de matériel d’esca- technologies disponibles. À par- en découle. Les facteurs mar-
lade ; lots d’outillage spécifique tir de 2006-2007, les unités du quants comme l’action en zone
pour favoriser la circulation génie devraient être également urbaine ou la numérisation sont
horizontale. Le long terme verra dotées d’un système de démi- également pris en compte. La
le développement d’un engin du nage pyrotechnique de mines route semble donc tracée jus-
génie d’appui au combat débar- antichars (SDPMAC) et d’un sys- qu’en 2020 et la politique d’équi-
qué (en coopération avec l’Italie) tème de déminage pyrotech- pement, menée en concertation
spécialement adapté à l’appui nique dédié au franchissement avec d’autres pays européens,
de l’infanterie en zone urbaine des zones minées par les unités doit continuer à être mise en
(nacelle élévatrice, outillages débarquées. œuvre, tout en réagissant aux
spécifiques, lame de dégage- percées technologiques.
ment, etc.). L’appui au combat
des blindés est pour sa part
assuré par l’actuel engin blindé
du génie datant des années
1990. Sa fiabilisation est en
cours et sa version revalorisée
devrait équiper les unités à par-
tir de 2006, de façon à ce qu’il
soit mieux adapté à l’appui du
char LECLERC. Son successeur
sera étudié à partir de 2009.
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QUELLES ÉVOLUTIONS
Bernard
BILBAULT
POUR LE GÉNIE DE L'AIR ?
The 25th Airfield Engineers Regiment is an air force Batattalion tailo-
red for projection, subordinate to the Central Directorate of the Air
Force infrastructure even if the main part of personal is coming from
the Army. It is to contribute at all times and anywhere to maintain
the Air Force aeronautical infrastructure in operational condition.
Le colonel Bernard BILBAULT
est adjoint terre au général com- For fives years, it has coped with several disbandment of units in
mandant le génie de l’air depuis order to adapt its format and capacities to new missions and require-
l’été 2002. ments of overseas operations.
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Ce concept n'exclut pas les mis- la réalisation de parking avions, minimale (POM) et de la surface
sions particulières entrant dans de la protection, etc. opérationnelle minimale aéro-
le soutien aux autres armées, nautique (SOMA).
comme ce fut le cas au Kosovo, D'ores et déjà ont été abandon-
et les actions civilo-militaires. nées les procédures d'acquisi- Par ailleurs, la multi-fonctionna-
tion de matériels aéro-transpor- lité de certains engins de tra-
Approuvé par l'état-major de tables par C 130 et C 160, car il vaux publics est recherchée.
l'armée de l'air, la rédaction du convenait d'éviter, dans le cadre Ainsi est-il envisagé de se doter
document de doctrine qui en de l'obsolescence de ces appa- d'un engin TP existant sur le
découle est amorcé. Il permettra reils et de l'arrivée de l'avion marché et sur lequel, outre les
d'affiner les capacités requises A 400 M, la constitution de outils classiques, peuvent
en OPEX dans les domaines du « micro-parcs de micro-parcs ». s'adapter un sur-blindage, un
déploiement d'urgence, de outil de dépollution (type rou-
l'aide au déploiement et du sou- Par ailleurs, la traditionnelle leau) et un poste de tir pour
tien au stationnement. Il s'agira méthode de réparation rapide la destruction de munitions.
en quelque sorte d'adapter le de piste évoquée supra est Sa mission terminée, l'engin TP
concept camp 1000 h à celui de remise en cause, car totalement peut alors se consacrer aux tra-
la base aérienne projetée. inadaptée à la projection en rai- vaux de réfection de piste. De ce
son des volumes considérables fait, le VIB de reconnaissance-
à transporter (automatisme et dépollution n'aurait plus à être
CAPACITÉS
techniques nouvelles [ATN], projeté.
Aux missions traditionnelles citernes chauffantes, « big
actuelles de maintien ou de réta- bags » de ciment, matériaux
blissement des infrastructures calibrés, etc…).
aéronautiques (pistes taxiways
et bretelles d'accès) et celles
connexes de reconnaissance- ÉTUDES TECHNICO-OPÉRA-
dépollution et d'organisation du TIONNELLES (ETO).
terrain s'ajoutent maintenant
des capacités à acquérir en Les études technico-opération-
matière de dépiégeage (accès à nelles actuellement en cours
une tour de contrôle par visent à répondre aux nécessités
exemple), de traitement de de la projection et de la réduc-
l'eau, d'élimination des déchets, tion des coûts de transport.
de fourniture d'énergie, de
Le nouveau système de répara- INSTRUCTION-ENTRAÎNE-
chauffage et de climatisation.
tion rapide de piste, tapis à base MENT
Au regard de ces capacités, il de fibre de verre, est déjà en
dotation dans certaines armées Si les chantiers programmes tra-
convient de définir les matériels
étrangères. Les gains volumé- vaux neufs ( PTN) et le maintien
les plus adaptés à la projection
triques en terme d'aéro-trans- en condition de l'infrastructure
dans les domaines de la répara-
port sont suffisamment impor- (MCI) constituent le domaine
tion rapide de piste, de la recon-
tants pour justifier l'intérêt de privilégié permettant au génie
naissance-dépollution, de la réa-
l'armée de l'air. Ce procédé est de l'air d'assurer la formation de
lisation d'abris pour avions, de
déjà envisagé dans le cadre son personnel à l'entretien et à
hangars de maintenance et de
d'une ETO « piste projetable ». la réparation des pistes et de
structures d'hébergement, du leurs accès, le site de l'ancienne
durcissement des infrastruc- b a s e O TA N d e V o u z i e r s -
tures existantes, du traitement En complément est étudiée la
réalisation d'un béton fibré Séchault (08), permet d'effec-
des eaux et des déchets, de l'ap- tuer le contrôle opérationnel des
provisionnement en énergie, de offrant des caractéristiques
mécaniques identiques aux pro- compagnies du 25 e RGA.
duits utilisés dans les « big-
bags » de ciment, mais à Ce site aux multiples possibilités
volume moindre et utilisable pourrait, si l'armée de l'air le
avec des matériaux tout-venant souhaite, devenir le centre d'en-
pris sur place. traînement « base aérienne pro-
jetée » pour l'entraînement, non
Le drône de reconnaissance seulement des unités d'infra-
devrait permettre de faciliter le structure, mais aussi de la plu-
travail de l'équipe de reconnais- part des grands commande-
sance en déterminant les zones ments et directions de cette
les plus favorables à la réalisa- armée.
tion de la piste opérationnelle
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S A P E U R
INFRA AIR 2010 nécessaires, la création d'une ment encore des formations ou
unité d'infrastructure opération- modules de formation à mettre
La mission dévolue aujourd'hui nelle, l'intégration des CRI, etc., en commun avec cette armée.
à la SDGA-IO est obérée par les autant de domaines qui seront
différentes subordinations des explorés à cette occasion.
unités d'infrastructure. Si les Équipements
compagnies régionales d'infra-
SYNERGIES À l'heure où l'on parle d'interna-
structure, dès qu'elles sont
engagées, sont bien « suivies » tionalisation, il est paraît anor-
Doctrine
par le commandant des forma- mal qu'en interarmées, pour des
tions du génie de l'air, ce dernier L'armée de l'air ne dispose pas besoins identiques (traitement
n'a aucune marge de manœuvre d'un corpus doctrinal du type de l'eau et des déchets, produc-
dans leur préparation opération- CDES/CREDAT. Sans doute y tion d'énergie, capacités d'hé-
nelle du temps de paix, puis- a-t-il de bonnes raisons à cela, bergement, travaux publics
qu'elles sont employées à mais c'est un handicap pour
etc.), les solutions soient
temps plein par les régions l'établissement de doctrines
presque toujours des solutions
aériennes. dont certaines devraient relever
d'armée. Si le génie souffre de
de l'interarmées, notamment
Par ailleurs, nous l'avons vu pré- pour tout ce qui touche à l'aide ses micro-parcs, nul doute qu'en
cédemment, le génie de l'air doit au déploiement et au soutien au mettant en commun ces besoins
être en mesure d'élargir son stationnement. identiques, on puisse en limiter
éventail d'emploi. les effets pernicieux, en particu-
Formation lier dans le domaine des coûts,
C'est pourquoi l'état-major de qu'il s'agisse de l'acquisition, de
l'armée de l'air vient de confier De part la nature des enseigne-
la maintenance ou de la forma-
au commandant des formations ments qu'elle dispense, l'ESAG
tion du personnel. Concernant
du génie de l'air un mandat a pour vocation d'être une école
interarmes, interarmées et inter- ces derniers points, il serait sou-
visant à répondre de façon glo-
bale au concept de base nationale. Il en est ainsi depuis haitable d'apprécier la perfor-
aérienne projetée. Il conviendra de nombreuses années, mais il mance des procédures utilisées
ici de proposer, l'évolution des est encore possible de mieux par les unes ou les autres pour
missions et des structures des faire. Si déjà du personnel de déterminer l'armée pilote.
unités d'infrastructure, au plus l'armée de l'air vient y suivre
tard à l'horizon 2010. Le nombre certains stages (CT par CONCLUSION
de compagnies du génie de l'air exemple), il reste indéniable-
Engagé en 2003, avec ses
moyens, au Tchad (réfection des
merlons d'Abbéché), au Congo
(entretien de la piste de Bunia),
au Tadjikistan (réfection de la
piste de Douchambé) et à
Papeete (chantier de la
Traversière), le génie de l'air doit
constamment faire preuve de
ses capacités à la projection.
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S A P E U R
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S A P E U R
Lieutenant-
SÉCURITÉ ET SAUVEGARDE
colonel
Michel
MISSION ET ENJEU
BEAUBIÉ
Military units are increasingly required for missions in relation with
security. To protect populations or to face natural and technologic
hazards they have to support public services, and while committed in
Le lieutenant-colonel BEAUBIÉ
normalization phases in overseas operations they sometimes inter-
(EMIA – promotion LTN BOR-
GNIET) a servi à la BSPP en vene when violence is not completely mastered.
unité incendie de 1985 à 1993 en
tant que chef de garde incendie New means and capacities are needed in order to achieve this kind of
puis en tant que commandant mission or to face the vulnerability of the forces on the ground. The
d’unité. high readiness and the efficiency of the military forces will lead them
to play an important part in this new field. No doubt will be that the
Il a rejoint le bureau opérations engineer forces in charge of protection and safeguard will be more
de la brigade comme chef de la and more concerned.
section statistiques (1994) puis
de 1995 à 1997 comme chef de In this respect the engineer corps could take advantage of the capaci-
la section organisation (planifi- ties and the means of the security component.
cation et couverture opération-
nelle).
Affecté à l’EMAT à l’issue d’une Qu’il s’agisse de contribuer à La sécurité des populations
scolarité à l’institut d’adminis- l’action des services publics ou passe par une plus grande
tration des entreprises de Paris d’intervenir au profit de popula- sollicitation des forces
(IAE) dans le cadre d’un DT, a tions touchées par un conflit
été chargé de travaux de pro- la plupart des engagements La demande de sécurité est
grammation physique et finan- récents ont une forte connota- inflationniste. À titre d’exemple,
cière des armements terrestres tion sécuritaire. Ils requièrent de
au bureau programmes et sys- entre 1985 et 2002, elle corres-
nouvelles compétences et peu- pond à une augmentation de
tèmes d’armes (BPSA) de 1998 à
2000. vent se dérouler dans un près de 300 % des interventions
contexte incertain. pour secours à victime sur le
De retour à la BSPP, il s’est vu secteur de la BSPP.
confié la partie investissement Pour faire face à la multiplica-
de la brigade au bureau planifi- tion de ce type de mission, les Pour répondre à ce besoin de
cation finances avant d’être unités du génie structurellement sécurité croissant les services
chargé de la mise en place d’in- impliquées dans la protection publics sont sollicités dans diffé-
dicateurs de pilotage au sein du ou la sauvegarde seront de plus rents domaines :
bureau études générales (BEG). en plus sollicitées.
• gestion du risque d’attentats
Adjoint au chef de bureau et surveillance de sites ;
depuis 2003, il anime la prospec- En s’appuyant sur la compo-
sante sécurité, en faisant jouer • réponse à l’augmentation des
tive et réalise différentes études
ou travaux sur l’évolution de la les synergies et se dotant de urgences ;
brigade. nouvelles capacités, le génie • gestion de catastrophes natu-
pourrait occuper un rôle de tout relles ou industrielles ;
Membre du réseau des contrô- premier plan dans les engage-
leurs de gestion de la préfecture ments du futur et répondre à de • sauvegarde des populations
de police de Paris, il représente nombreuses attentes dans ce sensibles aux fluctuations cli-
la brigade pour les travaux de domaine. matiques ;
pilotage avec ses autorités de
• prise en charge de la
tutelle.
détresse ;
SÉCURITÉ ET SAUVEGARDE :
Il participe aux travaux du • gestion des problèmes liés
comité européen des officiers de DES BESOINS CROISSANTS
aux épidémies voire aux épi-
sapeurs-pompiers « FEU » zooties.
et il est membre de la mission Assurer la sécurité exige à la fois
de sécurisation des sapeurs- de répondre de manière adaptée
pompiers (MISSP) mise en place à une demande croissante des Cette demande mobilise d’im-
en 2003 à la demande du populations mais aussi de portants moyens : police, hôpi-
ministre de l’intérieur pour amé- mieux protéger les troupes taux, pompiers, services sani-
liorer les conditions de travail engagées face à des menaces taires, services de l’équipe-
des intervenants. d’un type nouveau. ment…
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gestion particulièrement coû- sence. C’est d’ailleurs sur la tement impliqué en OPINT
teux en ressources humaines base de cette proportionnalité comme en OPEX. S’il ne peut en
et matérielles pour mener les qu’il y a encore peu de temps assumer seul l’intégralité, il sera
étapes de : l’hyper puissance américaine de toute façon un acteur incon-
pouvait se fixer d’ambitieux tournable.
• réduction du risque (miti-
objectifs (zéro GI mort) simple-
gate), phase de conduite des
ment du fait du surclassement Le génie dénominateur com-
plans de secours ;
de tous les adversaires poten- mun des actions de sauve-
• retour à l’état normal (reco- tiels et notamment grâce à une garde
very) ; phase de longue durée totale suprématie aérienne.
aux contours plus flous et Dans le cadre des conflits
directement liée aux capaci- Risques émergents modernes, les travaux récem-
tés des autres services ges- ment menés concluent à la
tionnaires. La disproportion de niveaux d’ar-
nécessité de prendre des
mement et l’écart technologique
options dans plusieurs domai-
À l’évidence, sécurité et sauve- incitent aujourd’hui des acteurs
nes. Par exemple :
garde deviennent les piliers d’un objectivement dominés à éviter
système de défense de plus le choc frontal et à privilégier des • l'appui à la mobilité en zone
en plus interministériel (1) et les agressions de type asymétrique. urbaine (CAPAZUB) pour faci-
capacités détenues par la com- Les grilles traditionnelles sont liter les déplacements aussi
posante sécurité du génie sont désormais inadaptées et il faut bien en surface qu’en milieu
dans ce contexte un précieux repenser les modalités de sauve- souterrain (repères, dégage-
garde en révisant notamment les ment rapide d’obstacles),
atout. Tout en assumant intégra-
échelles de probabilité et de gra- verticaux (ouverture d’itiné-
lement certaines missions
vité du risque. Le théâtre lui- raire au travers de bâti-
(secours urgence, projection de
même n’est plus un critère déter- ments), mais aussi parfois à
détachements en cas de catas-
minant. Une OPINT réalisée dans travers les foules à fendre ou
trophe), elles détiennent l’exper-
un contexte d’attentat terroriste à disperser ;
tise pour encadrer, ou coordon-
peut imposer un niveau de sau-
ner des missions spécifiques. • le contre-minage : une détec-
vegarde plus contraignant que
tion précoce et des délais
certaines missions en OPEX. La
Pour les unités déployées, la d’ouverture d’itinéraire voire
pro-activité s’impose, il faut dis-
sécurité vue sous l’angle du main- un bréchage compatibles
poser de moyens de protection
tien de la capacité opérationnelle avec le rythme de progres-
immédiate et judicieusement pré-
est également une priorité. sion des unités au contact, la
positionnés pour gérer des agres-
possibilité de désengluer les
sions majeures et parfois simul-
La nécessité de disposer d’un éléments confrontés aux tirs
tanées. L’expertise de certains
système complet de sauvegarde de mines dispersables, et la
moyens militaires et parfois civils
dépollution au profit des
devient alors indispensable.
Sur le terrain, les conditions forces comme des popula-
d’engagement se sont transfor- tions ;
mées et les problèmes de sécu- • le minage et destructions
rité prennent une nouvelle d’ouvrages d’art : des obs-
dimension. Les unités sont tacles de plus en plus ciblés
confrontées à un risque protéi- pour apporter le meilleur
forme se caractérisant par la rapport coût/efficacité mais
coexistence entre des formes égalem e n t surveillés,
traditionnelles et de nouveaux d é c l e n chables à distance et
risques souvent qualifiés réversibles ;
d’émergents.
• l'expertise infrastructure :
que ce soit au profit des
Évolution du risque traditionnel LE GÉNIE ET LA COMPO- forces pour évaluer la faisabi-
Dans les conflits symétriques ou
SANTE SAUVEGARDE lité du stationnement ou
dissymétriques, le niveau de dans un objectif de sortie de
Un certain nombre des capaci- crise ou de reconstruction
sauvegarde peut être évalué et tés nécessaires aux missions de
adapté du fait de la connais- dans un cadre ACM.
sauvegarde relèvent structurel-
sance des modes d’action enne- lement du génie. Quel que soit Pour ces opérations, l’expertise
mis. Les niveaux de protection son niveau de préparation ou des unités spécialisées dans la
pourraient même être modélisés d’équipement, celui-ci sera for- sauvegarde sera par ailleurs
en fonction des forces en pré-
(1) « Par vocation naturelle les armées participent à la sécurité du pays et sont un outil privilégié à la disposition du gou-
vernement qui en détermine l’emploi selon les circonstances et les besoins » (interview du général CEMA-TIM 2002).
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Sapeur, l'homme
au centr e d'un système
Individu décisif, le sapeur dans le combat en ZUB ........................................................................................................................ COL PARMENTIER .................... 43
Le stress du sapeur-pompier dans les interventions en zone sensible ........................................................................ COL FONTAN ................................ 47
Sapeur, l’homme au centre du système de lutte contre les risques technologiques ........................................ CNE MALAGANNE .................. 63
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Général
SAPEUR : L’HOMME
Jean-Loup
CHINOUILH
AUX COMMANDES
Le général Jean-Loup CHINOUILH Scientific skills are not necessarily compulsory, but sapper must have
commande l'école supérieure a practical sense. One of many jobs in a wide range in each compo-
et d'application du génie nent of the corps like combat engineers, infrastructure or civilian
depuis août 2003. security can be chosen depending on interests.
Entré à Saint-Cyr en 1969, il Remaining a soldier, the main task of the sapper is to organize the
sert comme chef de section au terrain. In order to do that, he is firstly the manager of his means and
13 e r é g i m e n t d u g é n i e e t his time. But each external factor cannot be under his control.
commandant d'unité au 17 e régi-
ment du génie parachutiste, où Sapper has to work methodically beginning by making the situation
il revient en 1988 au poste de assessment before thinking of the way to fulfil his mission. He also
chef du bureau opérations-ins- has to be able to question his environment. Cleverness and tenacity
truction. are both sapper’s main qualities.
Il est chef de corps du 6 e régi- For the sapper to be able to work enduringly, precautions must be
ment du génie de 1994 à 1997. taken by the command in order to limit work physical constraints, to
keep a regular schedule and maintain a high quality level of the
Il a commandé la brigade du equipments.
génie d'août 2001 à août 2003.
The French engineers school trains sappers in their professional skills
Il est breveté de l’école de and above all looks after to make them self-confident.
guerre, diplômé de l’institut
d’administration des entreprises Lorsqu’on parle des capacités commandement. Pourtant dans
de Paris. du génie, il est surtout question le génie, malgré une forte méca-
de moyens, en termes d’effectifs nisation, le rôle humain est pri-
et d’équipements, mais on mordial et le succès dépend tou-
oublie souvent d’évoquer jours de la valeur de celui qui a
l’homme qui se trouve aux com- reçu la mission. L’occasion étant
mandes des engins ou dans une donnée de se pencher sur la per-
chaîne parfois complexe de sonnalité même des sapeurs,
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cet article explique comment ainsi toujours un métier corres- des opérations d’infrastructure
raisonnent et se comportent les pondant à ce que l’on aime faire du temps de paix, pourraient
disciples de Vauban et quelles et les emplois sont maintenant sembler privilégiés par rapport
précautions méritent d’être suffisamment bien spécifiés aux sapeurs de combat, mais
prises pour les voir donner le pour que la recherche du poste d’autres variables imprévues
meilleur d’eux-mêmes. souhaité soit facile et rapide. existent pour lui, comme les
modifications inopinées d’enve-
QUI EST CE SAPEUR ? Qu’il soit ingénieur, technicien loppes budgétaires, les
ou tout simplement détenteur contraintes administratives ou
Il s’agit d’un homme, ou aussi de bon sens, le sapeur est avant les aléas des entreprises, le tout
d’une femme, qui a choisi cette tout un soldat. Apte à servir en ne rendant pas la tâche au
arme technique sans être pour tout temps et en tout lieu, il rem- demeurant plus aisée.
autant nécessairement de for- plit une mission militaire et,
mation scientifique. Il lui est dans certains cas, peut fort bien UNE TOURNURE D’ESPRIT
cependant recommandé de faire combattre à côté des fantassins PARTICULIÈRE
preuve d’un solide sens pra- avec son armement de dotation.
tique. Mais son rôle tactique consiste Face à ces multiples équations,
principalement à aménager le la rigueur intellectuelle est de
Grâce à l’atout que représente la terrain au profit de nos troupes. mise. Quel que soit son grade, le
diversité du génie, le sapeur Des effets obtenus par ses tra- sapeur aime le concret et s’as-
peut orienter son domaine d’ac- vaux peut largement dépendre sure de sa réalité. Fidèle au pre-
tion en fonction de ses goûts. l’issue du combat, ou la préser- mier précepte du discours de la
Celui qui recherche l’imprévu au vation des effectifs selon le mot méthode de DESCARTES « ne
quotidien postulera pour la de notre illustre fondateur : « la recevoir jamais aucune chose
composante sécurité. Celui qui sueur épargne le sang ». Livrant pour vraie que je ne la connusse
souhaite l’ambiance militaire toujours une course contre la évidemment être telle », il ne
des unités de combat se dirigera montre, le sapeur est donc en croit que ce qu’il a pu recon-
vers un régiment du génie, mais premier lieu un organisateur de naître personnellement ou faire
selon son style personnel, il ses moyens et de son temps, évaluer par un autre sapeur.
Avant de se lancer, il calcule tout
avec soin. Peut-on lui reprocher
alors une relative perplexité et
quelques objections devant des
tableaux idylliques qui lui sont
parfois brossés pour tenter
d’obtenir son assentiment lors
de la phase d’étude d’un chan-
tier ? Que de fois en effet s’est-
on rendu compte que ce qui « ne
devrait demander que deux
brouettes », au dire d’un officier
de cavalerie, imposait en réalité
dix rotations d’une section de
camions-bennes !
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perdu de l’endurance et, si intérêt supplémentaire de ne sible, puis d’agir avec une
entraînés qu’ils soient, les jamais laisser des sections du meilleure protection et plus de
sapeurs d’aujourd’hui doivent génie désœuvrées. S’il n’y a pas discernement.
eux aussi être considérés de besoin militaire immédiat car
comme relativement fragiles. la situation tactique est stabili-
INCULQUER SAVOIR-FAIRE
Pour maintenir leur rendement sée, les actions civilo-militaires
sur le terrain, le commandement offrent alors de multiples possi- ET SAVOIR-ÊTRE
doit donc être vigilant et les bilités de maintenir un rythme
ménager, surtout lorsque les soutenu d’activité, tout en Responsable en premier lieu de
conditions de travail sont apportant une aide appréciable la formation et du recyclage des
pénibles : chaleur, humidité, à la population locale. cadres du génie, l’école supé-
port de lourds effets de protec- rieure et d’application du génie
tion. En zone d’insécurité, que En dernier lieu, il importe que se trouve, elle aussi, au cœur de
de fois nos sapeurs de combat l’équipement du sapeur reste à ce système humain. En tant que
ont à œuvrer en plein soleil, la pointe du progrès si l’armée maison mère, elle assure main-
revêtus du casque et d’un gilet de terre veut rester compétitive tenant le suivi d’ensemble de
pare-balles de 10 kilos, pour dans un monde où tous les l’arme et la mise en cohérence
construire à la main un abri ou types d’adversaires, terroristes des formations et parcours pro-
un poste. S’il faut tenir plusieurs inclus, ne manquent pas d’utili- fessionnels de ses trois compo-
semaines à ce régime en évitant ser les dernières techniques. La santes. Elle donne la priorité à
la fatigue, l’amaigrissement ou débrouillardise des hommes du une instruction la plus pratique
le mal de dos, des précautions génie ne peut compenser l’ab-
sont à prendre : ergonomie des possible, assortie d’un aguerris-
sence de matériel due à un sement physique et mental. À
manutentions, pauses courtes retard de programme. Face aux
mais régulières, sommeil quoti- tous les régiments, établisse-
nouvelles menaces, une atten-
dien suffisant, repos musculaire ments du génie et formations de
tion particulière doit maintenant
d’une journée par semaine etc. pompiers ou de sécurité civile,
être portée sur les équipements
Le service de santé et les cadres elle se doit de fournir des offi-
particuliers de combat en zone
du génie sont conscients du pro- ciers et des sous-officiers issus
urbaine et sur les moyens de
blème, mais le chef militaire d’un moule commun et munis
détection et de déminage,
interarmes doit l’être aussi pour d’un fil directeur pour toute leur
encore trop rudimentaires. Des
rester raisonnable dans ses exi- carrière. Elle doit surtout livrer
outils même sophistiqués ne
gences. des hommes et des femmes
remplaceront pas le sapeur,
En revanche, sur le plan mental, mais accroîtront sa confiance en affirmés, épanouis et conscients
il est rare que soit nécessaire lui-même. Ils lui permettront que, le relais leur étant passé,
une cellule d’aide psycholo- d’atteindre sans effort inutile l’image de marque du génie
gique en soutien des unités du une zone d’action peu acces- repose maintenant sur eux.
génie. Certes, celles-ci ont par-
fois été chargées de missions
traumatisantes, comme les
inhumations massives de réfu-
giés morts d’épidémie lors de
l’opération TURQUOISE au
Rwanda, mais en règle générale,
et surtout s’il est occupé, le
sapeur bénéficie d’un bon déri-
vatif et n’a pas le temps de lais-
ser vagabonder son esprit. Il est
donc rarement soumis aux états
d’âme ou au stress, même dans
les situations critiques, d’où cet
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Général
LA BRIGADE DU GÉNIE,
de brigade
Claude SIMPLE AFFAIRE
DORANGE
DE SPÉCIALISTES ?
Admis en 1972 à l’école spéciale The missions of the Engineer Brigade deal with specialized engineer
militaire de Saint-Cyr, il choisit support, NBC defence and geographical support. All its members
l’arme du génie à sa sortie et must be trained in the three “s” areas : soldier, specialist and sapper.
effectue son stage d’application Its different transformations since 1998 went simultaneously along
à Angers (1974-1975). two directions : reinforced specialization for the two Groups (geogra-
phical and NBC defence battalion-size units) and diversification and
Il est nommé général de brigade adaptation to the new theatres of operations for the three Engineer
et désigné pour prendre les Regiments. The large variety of specialities within the Brigade gives
fonctions de commandant de la a wealthy and well assumed identity. It is very helpful for the attrac-
brigade du génie et de gouver- tiveness of recruitment.
neur militaire de Strasbourg le
1er août 2003. As far as training is concerned, the Engineer school (ESAG) devolves
several training courses to the Regiments. Three reasons can be
Sa carrière d’officier se partage underlined for this : limited number of trainees, respective training
entre des affectations en régi- capabilities within ESAG and the specialized Regiments in these
ment, en état-major et en école. areas.
Il a notamment servi au 13e RG A real identity gathers all the specialists from the Brigade. They
et au 34e RG comme CDS et share the mastering of the environment, common training and com-
CDU. mon operational missions.
Ce processus de transformation
et d’adaptation a connu deux
cheminements simultanés. Servant en décontamination NBC
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Pour remplir ces missions avec actuellement peu projetées dans aptitudes de sapeur. Pour cela,
le maximum d’efficacité, les leur métier). dans la directive de préparation
régiments ont mis encore opérationnelle annuelle, le
davantage l’accent sur la forma- Une bonne gestion des res- général commandant la brigade
tion individuelle et collective sources privilégie bien évidem- du génie fixe à ses régiments un
dans les métiers de base et la vie ment et prioritairement l’enga- contrat opérationnel qui ne se
du soldat « toutes armes ». gement opérationnel dans la limite pas aux spécialités orga-
spécialité. niques d’un régiment, mais qui
L’acceptation par le comman- reprend quelques-unes des mis-
dant de la force d’action ter- L’entraînement interarmes fait sions de base de l’arme : lance-
restre d’une dérogation au prin- également partie des fondamen- ment de ponts fixes, de ponts de
cipe de stricte homogénéité des taux. Cet aspect est actuelle- circonstance, actions d’organi-
unités PROTERRE projetées a ment bien relancé par la prise en sation du terrain, manœuvres de
contribué grandement à la cohé- compte très en amont, lors de la force, dégagement de chablis
sion de la brigade. planification des exercices des sur axe ou zone, navigation et
grandes unités interarmes, de la franchissement en embarcation
En effet, cela a permis la créa- fonction AGESTER (OPÉRA 3T isolée ou portière légère…
tion de compagnies PROTERRE pour le niveau corps d’armée ou
de composition mixte entre un LCC, GUIBERT ou LANNES pour
des trois régiments du génie et les EMF ou divisions, Aurige CONCLUSION
un groupe (géographique ou pour les brigades).
NBC, ceux-ci n’étant pas en
Appartenant à une unité encore
mesure de mettre sur pied une Les régiments du génie de la bri- jeune, les hommes et les
compagnie complète aux fins gade s’attachent également, lors femmes de la brigade du génie
de projection au format de leurs exercices, à mettre en assument donc bien, malgré la
PROTERRE). place un environnement inter- diversité de leurs métiers, leur
armes le plus réaliste possible. triple statut de spécialistes, de
Cela a concouru encore à bras-
sapeurs et de soldats profes-
ser la population très variée de Le maintien des connais- sionnels.
la brigade. Le retour aux appren-
sances de base du sapeur
tissages fondamentaux a
conduit les spécialistes à mieux Leur expertise de spécialiste est
Spécialiste et soldat, le militaire reconnue sur de nombreux
assumer leurs différences avec
d’autres armes ou d’autres de la brigade doit conserver ses théâtres et a désormais acquis
domaines, et à se confronter à une notoriété interarmées.
une autre expérience.
Ces spécialités doivent égale-
Ce retour aux sources, certes ment être reconnues en gestion
coûteux en termes de construc- (spécialité de géographe,
tion du parcours professionnel d’électromécanicien, d’« infras-
de spécialités rares, n’en consti- tructure opérationnelle » …).
tue pas moins un atout supplé- Parallèlement, la recherche de
mentaire. passerelles entre les formations
du GDNBC et celles des forma-
L’attractivité de ces missions de tions militaires de la sécurité
participation au rythme com- civile est en cours.
mun de l’armée de terre profes-
sionnelle est aisément mesu- Leur statut de spécialiste ne leur
rable, notamment pour les deux fait pas oublier qu’ils restent des
groupes (géographique et de sapeurs et des soldats et qu’ils
défense NBC, mais aussi pour doivent à ce titre s’entraîner
les compagnies du génie à voca- pour conserver un équilibre
tion « combat haute intensité », entre ces trois compétences.
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S A P E U R
Tout en restant dans le périmètre des compétences spécialisées du sapeur ou du servant, les évolutions
5e RG et
2002-2003 Homogénéisation des structures des compagnies
28e GG
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Général
INTERVIEW DU GÉNÉRAL
Jean-Paul
THONIER
COMMANDANT LA 9e BLBMa
Le général THONIER commande • la 9e DIC (division d’infanterie
la 9e brigade légère blindée de coloniale), de 1943 à 1948,
marine (BLBMa) depuis l’été composée entre autres des
2003. Au sein de la brigade, se 21e RIMa, RICM (régiment
Officier issu de l’EMIA (1974- trouve le 6e régiment du génie, d’infanterie coloniale du
1975), il choisit les TDM. stationné à Angers, unité orga- Maroc) et aussi du 71e BG
nique de la 9 depuis 1993. (ancêtre du 71e RG aujour-
Sa carrière d’officier se partage d’hui dissous), celle du
entre les affectations en métro- Dans le cadre de la revue débarquement en Provence
pole et outre-mer (Tahiti, SAPEUR, il livre aux représen- d’août 1944, puis de l’épopée
Antilles-Guyane, Nouvelle- tants de l’ESAG (le colonel d’Indochine… ;
Calédonie, Djibouti). SIMON, directeur des études et • mais aussi, et avant tout,
de la prospective, le chef de la « division bleue » de
Il a occupé plusieurs fonctions bataillon PLANTEC, officier
au sein du 2e RIMa du Mans Bazeilles (1870), avec ces
communication information et trois régiments de ligne, 1er,
(chef de commando, comman- mademoiselle HOERTER, sta-
dant d’unité, chef du BOI et chef 2e et 3e RIMa et le 11e RAMa,
giaire en maîtrise de science de et l’épopée que l’on connaît.
de corps). l’éducation, mention médiation
culturelle et communication) COL SIMON : quand on évo-
Il a également servi à l’EMA
ses impressions sur le rôle, la que l’histoire de la 9, depuis la
comme chef de la section
place et les capacités de « ses » renaissance de 1963 jusqu’à
Afrique, Proche et Moyen-Orient
sapeurs. aujourd’hui, on y associe la
de la division « monde et
moyens ». Bretagne. Quelles en sont les
COL SIMON : mon général, la 9e raisons et pourquoi avoir choisi
BLBMa a été créée le 1er juillet Nantes pour l’implantation du
En septembre 1996, il est déta-
1999 dans le cadre de la refon- PC en 1986 ?
ché à Bangui comme conseiller
dation de l’armée de terre.
défense du président de la répu-
blique Centrafricaine. Quelle est la filiation de votre GAL THONIER : pourquoi en
brigade ? Bretagne ? Tout simplement
À son retour en juillet 1997, il est parce que la vocation de la divi-
nommé chef d'état-major de la GAL THONIER : s’inscrivant sion est amphibie et que cer-
9e division d'infanterie de dans la continuité de la 9e divi- taines structures existaient déjà
marine de Nantes. sion d’infanterie de marine dont sur place, comme Penthièvre ou
elle a repris les traditions, la bri- le centre amphibie de Lorient
Il est adjoint au général com- gade a en fait une double filia- pour la marine. La présence des
mandant l’EMF 1 de Besançon tion : côtes y a été aussi pour beau-
depuis le 1er septembre 2002.
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S A P E U R
coup dans ce choix. « Nous [les changé, notamment en terme de en permanence sur une véri-
troupes de marine] sommes des culture ou d’implantation, table culture d’arme et un solide
êtres hybrides ; nous apparte- même si avec la dissolution du brassage humain. Cette expé-
nons bien sûr à l’armée de terre, 9e RCS, la brigade a perdu son rience passe aussi par des
mais nous avons vocation à être autonomie logistique. Nous séjours outre-mer, en AMT ou
embarqués. De toutes les étions déjà professionnalisés à autres missions de souverai-
nations européennes possédant l’exception d’une compagnie au neté. De plus, 20 % de nos sol-
une force similaire, nous 6e RG et du 1er RIMa. dats viennent des DOM-TOM et
sommes les seuls à ne pas être cela nous apporte une plus
incorporés à la marine ». Le 22e BIMa, qui est chargé de value lors de certaines opéra-
D’ailleurs, il s’en est fallu de peu notre soutien (compagnie trans- tions : nos soldats, à l’image des
puisque les TDM appartenaient mission de PC), a lui aussi une légionnaires, maîtrisent souvent
à la marine jusqu’en 1905, puis
au ministère des colonies jus-
qu’en 1963. Nous sommes deve-
nus terriens tardivement. Et cela
s’explique sûrement par le fait
que les TAP se créaient au
même moment.
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S A P E U R
vue technique, cela va être une • le volet particulier de la capa- aux mouvements du personnel
révolution pour nous : ce pro- cité amphibie et du service et joue mon rôle de conseil
chain véhicule d’assaut amphi- outre-mer, où les prestations auprès de la DPMAT en la
bie, de « haute mobilité » nous fournies par le régiment, en matière. Systématiquement, le
donnera l’accès à 80 % des côtes collaboration étroite avec les 6e RG est associé aux DIO qui
au lieu de 20 % actuellement. unités spécialisées de la partent en AMT.
marine dans le cadre des UIP
COL SIMON : le 6e RG ne devient (unités interarmées de D’un autre côté, le chef de corps du
régiment organique de la 9e DIMa plage), nous permettent de régiment est soucieux de mainte-
qu’en 1993. Comment expliquez satisfaire les objectifs opéra- nir cette culture outre-mer et
vous cette arrivée tardive ? tionnels assignés à la 9 et à la envoie du monde un peu partout.
6e BLB, même si certains
GAL THONIER : au départ, une équipements spécifiques Aujourd’hui, concernant le 6,
seule compagnie de génie (59e relativement anciens devront son intégration est faite. Il n’y a
CGDIMa) appuyait la brigade être renouvelés au plus vite… plus rien à prouver, c’est der-
légère amphibie. Puis, celle-ci Je pense en particulier aux rière nous.
s’est transformée en division vieux « bull tapis ».
légère blindée avec deux com- Le général THONIER était le chef
pagnies du génie (141e et 142e de l’opération ARTEMIS /
compagnies). Alors, pourquoi MAMBA … Dans ce cadre, il
en est-on resté à deux compa- évoque les actions conduites
gnies pendant si longtemps ? En par les sapeurs de la force.
fait, c’était la même chose pour
d’autres divisions (8e et 12e divi- CBA PLANTEC : les effectifs
sions d’infanterie) et en plus, le génie de l’opération ARTEMIS
contexte est-ouest d’alors et le étaient-ils bien dimensionnés ?
face à face avec les unités du
pacte de Varsovie, ne militaient GAL THONIER : oui et non. Oui
pas pour l’amphibie. Un phéno- au regard de la durée de l’opéra-
mène accélérateur a été la créa- tion (qui fut brève), et non s’il
tion du 6e régiment étranger de avait fallu durer ou si les mis-
génie. sions avaient été élargies.
COL SIMON : pensez-vous que Nous avions deux contraintes :
le 6e RG soit bien adapté pour
remplir ses missions au sein de • seuls les engins aérotrans-
la brigade, notamment en termes portables ont pu être embar-
d’équipements spécifiques ? Sans faire injure aux autres régi- qués ;
Qu’attendez-vous de lui ? ments, le 6e RG est un régiment
• une piste de 1400 mètres de
opérationnel où règne, comme
long qui connaît 5 à 6 rota-
GAL THONIER : il y a deux volets au 17e RGP d’ailleurs, un état
tions par jour se dégrade vite
dans votre question : d’esprit particulier qui les met
et un tiers de ces rotations
quelque peu à la marge. Le
• le volet des missions tradi- était consacré à la logistique,
génie d’assaut n’était pas très
tionnelles d’une brigade ce qui grève forcément le
développé à l’époque et la mue
légère blindée, pour les- transport des troupes.
s’est faite progressivement.
quelles le 6e REG a été dimen-
Aujourd’hui, la culture « outre-
sionné et qui ne me pose pas
mer » est sur le même plan que Il a donc fallu tailler la force au
de souci particulier ; de toute
la culture « sapeur », mais à la plus juste et diminuer les rota-
façon, si besoin, on serait
limite ça n’est pas important, car tions, ce qui nous a permis de
renforcé de moyens et/ou
le principal est qu’ils [les déclarer la force « opération-
capacités complémentaires sapeurs] se sentent bien dans nelle » le 6 juillet, soit seulement
au moment du processus de leur peau. un mois après l’alerte. Cette
génération de forces…
témoin l’opération ARTEMIS ; opération est un cas d’espèce et
COL SIMON : que faites-vous non un cas d’école. Il a fallu
pour faciliter l’intégration du 6e choisir les moyens, c’est sûr,
RG à la BLBMa ? mais l’enseignement majeur
que je garde c’est l’importance
GAL THONIER : dans la mesure des hommes. J’ai pu faire le
du possible, tous les postes choix délicat de me priver de
génie sont confiés au 6e RG par- certains moyens, parce que je
tout où la BLBMa doit fournir du savais pouvoir compter sur mes
personnel. Je suis aussi attentif hommes.
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S A P E U R
Concernant les équipements CBA PLANTEC : selon le concept Mademoiselle HOERTER est
génie, le 6e RG devait initiale- du « Three blocks war » déve- étudiante en maîtrise de science
ment se charger de tout. Mais, loppé par les britanniques suite de l’éducation, mention média-
compte tenu de problème tech- à l’intervention en Irak, le génie tion culturelle et communica-
nique avec certains engins, j’ai peut mener de front des opéra- tion. Dans ce cadre, elle effectue
demandé l’appui de moyens et tions de combat, d’aide au un stage professionnel au sein
personnel du 17e RGP, [groupe déploiement ou humanitaires. de la cellule communication de
OT aérotransportable de la sec- Cela fut-il le cas pour ARTÉMIS ? l’ESAG et réalise une enquête
tion d’équipement de poser d’opinion sur le génie et plus
d’assaut], du 2e RG [groupe GAL THONIER : lorsqu’on particulièrement sur les
énergie] et du 25e RGA pour la « entre en premier » sur un terri- sapeurs. Les conclusions de
maintenance de la piste. L’appui toire et que l’on a décidé de ne cette enquête paraîtront dans
du génie britannique, avec ses pas rester, on lance le génie une prochaine « lettre du
moyens lourds pour les travaux combat en premier. Cela m’a génie ».
de piste, a été essentiel notam- valu des critiques. Mais quand
ment pour faciliter le désenga- on « entre en premier » sur un Mlle HOERTER : pourriez-vous
gement. territoire, on est rustique, on vit nous donner votre définition du
derrière les chars, donc il n’y a sapeur ?
Mon PC opératif (venu de pas d’aide au déploiement. Tout
l’EMF 2) était installé à Entebbe général que j’étais, je me suis GAL THONIER : je vais commen-
dans un hôtel, ce qui au début a rasé en utilisant le réchaud à cer par évoquer une boutade
pu faire sourire. Cependant, pour gaz. Il ne faut surtout pas bien connue de tous les mili-
assurer toutes les tâches admi- prendre Mostar pour modèle. Le taires : « si tu es propre, va dans
nistratives de 526 rotations, il bungalow, ça casse la culture. Je le génie tu seras le seul ». Ce
valait mieux être bien installé me répète, quand on « entre en n’est qu’une plaisanterie, bien
pour bien travailler. Lorsque les premier » sur un territoire, on sûr, mais au-delà, elle révèle
dernières rotations pour débar- est rustique et on n’utilise que le l’esprit sapeur. Si le sapeur est
quer la force sont arrivées sur le génie combat. On ne s’occupe « sale », c’est parce qu’il tra-
territoire, ce PC a commencé à pas des ACM, on laisse ça aux vaille. Ce que fait un sapeur, on
planifier celles du retour. Un PC ONG qui ont d’ailleurs besoin de le voit. Il a le souci du travail
avancé a été extrait d’Entebbe et cet oxygène pour vivre. Mon bien fait. Même si, comme l’ar-
placé à Bunia, pour conduire la soutien sanitaire n’a soigné que tilleur, il a parfois le complexe
manœuvre tactique. Deux mes hommes. L’officier de liai- de l’arme d’appui et a besoin
sapeurs participaient à cet état- son auprès des ONG leur don- d’être aimé. Il faut savoir lui dire
major avancé : un officier supé- nait des recommandations de qu’il est utile, ce qui est vrai
rieur comme chef de la cellule sécurité. Nous sommes pollués d’ailleurs. Le génie est une arme
EOD et l’autre à la cellule génie et par la vision « OTAN » des riche, entière qui a une vraie cul-
3D. À noter l’excellent travail de choses. Nous, on est gaulois, on ture. D’ailleurs, avec les TDM,
soutien mené par l’attaché de est rustique. Je connaissais mes les sapeurs sont les seuls à com-
défense à Kinshasa, sapeur de hommes et je savais que la rusti- mander outre-mer. Je concluerai
son état. cité ne leur faisait pas peur. en reprenant ce que j’avais écrit
dans une lettre de félicitations
CBA PLANTEC : quelles ont été au 6e RG , à l’issue d’un mandat
pour vous les forces et fai- en Bosnie: « je ne vous envie
blesses des sapeurs dans cette pas, je vous admire ». Je ne les
intervention ? envie pas parce que je ne suis
pas manuel et je les admire
GAL THONIER : les faiblesses parce qu’ils sont bien dans leur
tiennent au choix des moyens peau tout en faisant un métier
qui a du être fait. Il est évident ingrat.
maintenant que l’on ne peut
plus s’engager sans génie. Tout
ce que j’ai pu demander à mes
sapeurs a été fait. Je n’ai jamais
constaté d’incompétence. Cela
tient-il au fait que le 6 et le 17
ont des savoir-faire particuliers ?
La rusticité c’est l’affaire de
Je crois qu’il est important de se tous. Mais un TDM connaît les
demander si la culture capacités du génie et sait que le
« débrouille » développée par ce sapeur, lorsqu’il est amoureux
genre d’unité n’est pas essen- de son chef, travaille deux fois
tielle au succès de la mission. plus, alors… [sourire]
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S A P E U R
Colonel
INDIVIDU DÉCISIF,
Denis
PARMENTIER LE SAPEUR DANS LE COMBAT
EN ZUB
Saint-cyrien de la promotion Concerning combat in urban areas, the force must be in a position to
MONTCALM (1980-1982) le colo- bring in sometimes simultaneously conventional coercive actions
nel PARMENTIER a servi comme against an identified enemy, to face up to non-conventional actions
lieutenant au 11 e régiment du (terrorists, militiamen…) and control the site.
génie à Rastatt.
The concomitance of these three great types of involvement requires
Il a commandé la 1 re compagnie at every levels, a great ability to reversibility, a good situation reac-
de combat du 6 e régiment du tion and a real power of adaptation to manage the permanent evolu-
génie à Angers de 1988 à 1990. tion of involvement positions and rules.
Engagé ensuite dans le cycle de So whatever are the action phases, the land force is essential to the
préparation au brevet tech- control of the site and the human factor is very important during the
nique, il est ingénieur civil de operations, and so that whatever is the level of the forces. The disci-
l’école nationale des ponts et pline and the experience of enlisted men always constitutes a deter-
chaussées (1994) et suit la scola- mining condition to success.
rité du CSEM (108 e promotion)
puis du CID (3 e session).
Dans le cadre du combat en d’adaptation pour gérer l’évolu-
Chef du BOI du 34 e régiment du zone urbaine, la force doit être tion permanente des postures
génie à Épernay, il effectue une en mesure de s’engager parfois et des règles d’engagement.
mission de 7 mois au sein du simultanément dans des actions
Combine Joint Planning Staff au coercitives conventionnelles Donc quelles que soient les
SHAPE. contre un ennemi identifié, faire phases de l’action la compo-
face à des actions non conven- sante terrestre reste indispen-
En 1998, il est affecté à l'EMAT, tionnelles (terroristes, miliciens sable pour le contrôle du milieu
il participe à la montée en puis- etc) et dans des actions de maî- et le facteur humain est d’une
sance du bureau de conception trise du milieu. importance décisive dans les
des systèmes de forces. À ce opérations et ce quel que soit le
poste il est en charge de la fonc- La concomitance de ces trois niveau de technicité des forces
tion « agencement de l'espace
grands types d’engagement en présence. La discipline et
terrestre », mais aussi des pro-
exige à tous les niveaux, une l’expérience des hommes enga-
jets liés à la robotique et aux
grande aptitude à la réversibi- gés constituent toujours une
armes à énergie dirigée. En
lité, une bonne intelligence de condition déterminante du suc-
2001, il s’occupe de la coordina-
tion des études amonts et tech- situation et une réelle faculté cès.
nico-opérationnelles.
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(1) « C’est la terreur et non la destruction qui est l’objectif véritable des forces armées » JFC FULLER, Armoured
Warfare.
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Colonel
LE STRESS DU SAPEUR-POMPIER
Bernard
FONTAN
DANS LES INTERVENTIONS
EN ZONE SENSIBLE
On 14th July 2001, firefighters from the fire station in AULNAY SOUS
BOIS were called out for a fire and fell into an ambush. The delin-
Saint-cyrien de la promotion quents then crashed a stolen digger into the fire engine. Only with
Grande Armée (81-83), le colo- help from the police could the firemen escape from this situation. The
nel Bernard FONTAN com- delinquents were later prosecuted and given sentences of up to 8
mande le 1er groupement d’in- months imprisonment. They were also ordered to pay damages. The
cendie de la BSPP depuis le job of a firefighter has always been considered a stressful job, howe-
26 juin 2003. ver, they now have the added stress of dealing with urban violence.
Chef de garde d’incendie puis Two forms of stress are known by the specialists : positive stress
commandant d’unité à la BSPP, which boosts your actions and negative stress which wears you
il rejoint ensuite l’ESGM puis down. Firemen’s every day working conditions generate their own
l’établissement du génie de stress. However, stress during an intervention varies depending on
Paris. the stage of the intervention “shout, action or recovery”.
Undoubtedly, after a difficult intervention dialogue is essential and a
Ingénieur civil de l’école natio- debriefing is of the utmost importance to gauge whether or not psy-
nale des ponts et chaussées (96) chological help is required. Sport and physical training is one of the
et breveté de l’enseignement best ways to get rid of any tension.
militaire supérieur (CSEM et CID Urban violence in ghettos adds to the feeling of insecurity that puts
en 98), il est chef du bureau firemen under extra stress. This violence is aimed at all civil servants
emploi à la DCG avant de and consists of either physical assaults or throwing projectiles. The
prendre en 2001, les fonctions fire service is, therefore, an easy prey to these gangs. This is particu-
de chef du bureau formation ins- larly the case in the Northern Parisian suburbs where the 1st Fire
truction de la BSPP. Command operates. 80 % of assaults on the Paris Fire Brigade take
place in the 1st Fire Command’s area of operation. If the job itself is
more interesting in the Northern command area, life for the fireman’s
family is much harder.
Therefore, various steps have been taken locally to face these psy-
chological upheavals and firemen have now taken their own safety
measures. Windscreens have been reinforced in the fire engines and
ambulances and fire stations have been secured. Psychological sup-
port is now provided by our emergency doctors. Alternating assign-
ments between Paris and the suburbs has now become a human
resources policy. Prosecutions against delinquents are now systema-
tic. Prevention actions are now organised by firemen, such as, the
organisation of training sessions with local schools.
Last but not least, the esprit de corps is a precious tool to strengthen
cohesion against stressful adversity.
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intenses en OPEX, les sapeurs- et d’extinction des incendies. quance de voie publique, incivi-
pompiers veulent partager leur lités, attroupements hostiles…
vécu avec ceux qui vivent leur Elle suit un programme annuel
métier et cet échange au retour défini dans chaque groupement Les incivilités prennent plusieurs
d'intervention, entre cadres et d’incendie où l’improvisation formes : impolitesse, insolence
sapeurs, a de tous temps consti- n’a pas sa place. Cet entraîne- et divers manquements à la vie
tué une efficace thérapie de ment quotidien est un gage de en collectivité : salissures, dégra-
groupe. sécurité dans la pratique du dations, vandalisme, abandon
métier. Il peut également canali- d’objets, insultes, interpellations,
Pour les psychologues, la parole ser les émotions en intervention occupations d’espaces (places
qui sert en effet à verbaliser et a et permettre de réaliser des publiques, halls d’immeubles…).
de la sorte des vertus curatives ; gestes quasi automatiques, ren-
elle évacue tensions et dant possible une certaine dis- Les actes de violence contre les
angoisses, et permet également tanciation vis-à-vis de l’évène- personnes ou les biens sont
de savoir si les autres ont res- ment (vertu reconnue du « drill »). commis par un groupe générale-
senti les mêmes impressions. ment jeune, sur « son » terri-
Tout ce dispositif rend possible toire. Ils peuvent être spontanés
Formation et prévention la gestion du stress endogène. ou être le fruit d’un plan plus ou
Qu’en est-il quand il prend sa moins élaboré (embuscade).
Ainsi, après une intervention source dans des causes nou-
délicate ou difficile, il est pri- velles et externes au métier ? Un phénomène de société auquel
mordial qu’un dialogue puisse les pompiers n’échappent pas
avoir lieu avant que chacun ne ZONES SENSIBLES ET VIO-
reparte en repos ou en permis- Ces violences urbaines, si elles
LENCES URBAINES s’attaquent aux biens privés
sion. Cette discussion qui prend
la forme d’un debriefing, favo- (véhicules) visent surtout les
Banlieue et agressivité
rise la prise de conscience par institutions : la police, l’école,
chacun de la normalité de ses l’institution judiciaire (agitations
Travailler en banlieue est diffi-
réactions et contribue à réduire en audiences, intimidations de
cile, en Seine-Saint-Denis plus
le possible sentiment d’échec ou témoins…), la Poste, les trans-
qu’ailleurs : la plupart des zones
d’insatisfaction. Ce debriefing ports en commun, les services
urbaines sensibles (ZUS) identi-
conduit par un cadre est déter- d’urgence des hôpitaux, et… les
fiées en 1999 sont situées en
minant pour repérer ceux qui sapeurs-pompiers. En effet, et
Ile-de-France, particulièrement
auront besoin d’un éventuel peut-être parce qu'ils portent un
dans les communes nord et est
suivi psychologique. uniforme, ils symbolisent par-
de la petite couronne.
fois dans les cités difficiles, la
La BSPP est avant tout une unité seule manifestation de la puis-
Elles cumulent habitat dégradé,
engagée dans l’action pour la sance publique et de l’autorité
chômage, pauvreté, échec sco-
protection des personnes et des de l’État. Au même titre que les
laire ainsi que délinquance et
autres institutions, ils sont deve-
biens, où l’opérationnel reste violence.
nus eux-aussi, des cibles de vio-
prédominant. Consciente que
lence, et des cibles faciles : ils
les difficultés inhérentes aux Les violences urbaines n’y sont
n’ont aucune action répressive
missions sont réelles et qu’elle pas systématiquement syno-
et interviennent dès qu’on les
ne peut pas toujours préserver nymes d’émeutes et d’incendies
appelle.
son personnel, elle mène des volontaires. On y rencontre tous
actions d’information et de for- l e s a c t e s délictueux répétitifs
À ces agressions, il faut ajouter,
mation afin d’anticiper ce type et quotidiens : petite délin-
les dégâts et tentatives d’intru-
de problème.
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sion qui visent les centres de groupes de jeunes : agres- LES MESURES PRISES AU
secours, les vols et les dégrada- sions verbales, dégradations 1er GROUPEMENT D’INCENDIE
tions de matériel en interven- de véhicules et du matériel
tion, les insultes, les menaces de secours, et de temps en
contre le pompier et sa famille ; temps jets de pierres, de Une particularité du groupement
facilement identifiable (même boules de pétanques et
en civil) ses trajets pour autres objets lourds lancés La zone d’action de la brigade
rejoindre la gare ou le centre de des étages (gros électromé- est couverte par 3 groupements
secours après un repos ou une nager par exemple). d’incendie. Celle du 1er groupe-
permission sont stressants. ment couvre le nord-est de Paris
(dont les 18e, 19e et 20e arrondis-
Les sapeurs-pompiers connais-
sements) et la Seine-Saint-Denis
Heureusement, la majeure par- sent les risques d’agression et (le « 9-3 »), soit un peu plus de 2
tie de ces comportements vio- les précédents associés à tel millions d’habitants et quelques
lents n’ont pas de conséquences quartier, telle adresse ou tel 150 ethnies ou nationalités. Ce
graves sur le plan physique immeuble. Quand il s’agit d’in- groupement qui connaît la plus
mais certaines peuvent être tervenir dans les cités, une vigi- forte activité opérationnelle
traumatisantes. lance particulière est de mise, (157047 interventions en 2003,
révélatrice d’un stress nouveau soit près de 36,7 % de l’activité
Une nouvelle forme de stress plus fort qu’ailleurs : lever la de la brigade) est également
exogène tête, ne pas longer les façades. celui qui a enregistré sur la der-
nière décennie, près de 80 % des
Les cités : des lieux d’interven- Une violence étrangère, subie, agressions subies par la bri-
incomprise gade.
tion différents avec des risques
nouveaux
Comme les agents des services Parallèlement, la banlieue repré-
La cité plus qu’ailleurs cristallise publics, les pompiers ont l’im- sente pour ce groupement un
pression d’être les récepteurs creuset d’interventions intéres-
l’agressivité : barres d’im-
santes, diverses et variées. Les
meubles, vandalisme, regards d’une violence qui s’adresse
feux y sont parfois délicats et
menaçants, attroupements plus à la société dans son
impressionnants ; ils forgent
autour des secours, interpella- ensemble qu’à eux personnelle- l’expérience (habitat vétuste,
tions… Les sapeurs-pompiers y ment. Cela est d’autant plus vrai zones artisanales et indus-
connaissent une certaine appré- quand ils interviennent au profit trielles). En 2003, les feux repré-
hension ; moins sereins, ils crai- de la population défavorisée sentent 4,28 % des interventions
gnent pour leur sécurité et celles d’une cité, que toute forme de de la BSPP mais 7,6 % de celles
des victimes. En intervention, violence tend à isoler davan- de Seine-Saint-Denis. Travailler
ils rencontrent principalement tage. Cela peut entraîner un fort en banlieue est devenu un cri-
deux types de violence : s e n t i m e n t d e désillusion tère à part entière. Ainsi au pre-
par rapport au métier que l’on a mier groupement, il est d’usage
• le plus fréquemment, des d’indiquer en plus de ses années
choisi ou à son idéal de départ.
agressions isolées, subies à de services, celles exercées
l’occasion du secours à vic- dans le 93.
Le fait d’être exposé à la vio-
time, par la victime ou ses
lence dans l’exécution de son
proches. Elles sont à mettre Être affecté en banlieue exige
travail, de façon imprévisible,
au compte de la nervosité, de donc de la motivation. En géné-
parfois répétitive (agressions
la consommation de drogues ral, les contraintes sont accep-
verbales), peut engendrer une tées plus facilement par les
ou de malades difficiles à
réaction de stress ou d’anxiété, jeunes ; dans les centres de
maîtriser ;
ou la peur de devenir une vic- secours, la moyenne d’âge est
• les violences urbaines pro- time. Pour les psychologues, le d’environ 25 ans et les céliba-
prement dites, qui s’apparen- besoin de comprendre est taires y sont majoritaires. Mais
tent à une violence de nécessaire pour les victimes : pour les cadres qui dans leur
« zone » et qui sont le fait de pourquoi ces violences ? Ces majorité sont logés sur place, le
actes gratuits et le sentiment problème est plus crucial :
de n’avoir aucune prise sur l’évé- déplacement de l’épouse, scola-
nement ou l’environnement rité des enfants, sorties, utilisa-
accroissent le stress tion des transports en commun,
. courses… Même si l’alternance
En revanche, le stress qu’engen- entre Paris et banlieue n’est pas
toujours possible au sein du
drent les risques courus se
groupement (8 centres de
trouve atténué quand on pense
secours parisiens pour 17 en
avoir été bien formé et être prêt banlieue), c’est un paramètre à
à faire face à toute éventualité. prendre en compte au moment
Impacts sur des premiers secours C’est désormais la dualité que du PAM.
(1 sapeur blessé à la tête) doit gérer le sapeur-pompier.
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giens et lycéens dans le cadre Ces dispositions ne peuvent L'esprit de corps est la vraie
des stages de découverte en faire sentir leurs effets qu’à richesse de la brigade, son
entreprise, d’opérations portes moyen, voire à long terme. Le ciment. Les actions à mener
ouvertes… Si elles peuvent ser- phénomène, apparu depuis près dans ce domaine sont primor-
vir à terme le recrutement, elles de 20 ans s’était développé pour diales, d'autant qu'il peut être
ont déjà des conséquences posi- atteindre un paroxysme au altéré par l'individualisme de
tives sur le regard porté dans les début des années 2000. Il est
notre société. Il rassemble des
cités sur notre profession. encore loin d’être marginal.
valeurs de responsabilité et de
Cependant, une solidarité, d'entraide et de sou-
baisse notoire tien, et des sentiments de com-
des agressions passion et de dépendance, à
(en particulier l'égard d'une unité et de ceux
contre les véhi- qui la composent : « chacun est
cules) est per- seul responsable de tous »
ceptible depuis (SAINT-EXUPÉRY - pilote de
l’année 2001, guerre).
année qui avait
marqué les Mis en rapport avec notre mis-
esprits par la sion, il devient même une exi-
violence parti- gence intrinsèque ; il est une
culière de cer-
contrepartie à la relative autono-
BSPP : dépôts de plainte pour matériel endommagé tains actes.
mie et à la responsabilisation de
Si le climat de chacun.
t e n s i o n s ’ e s t apaisé, il n’en
Les commandants de compa-
demeure pas moins que la vigi- Cet esprit de corps, et la cohé-
gnie et les chefs de centre sont
lance doit être de rigueur.
également associés par les sion qu'il induit, requièrent une
municipalités aux plans locaux implication des cadres de tous
Lors de la dernière Saint-
de sécurité (signalisation des les instants, en particulier de
Sylvestre, sur le secteur du
caves et locaux vide-ordures à ceux exerçant un temps de com-
centre de secours d’Aulnay-
fermer, épaves de véhicules à mandement.
Sous-Bois, des pavés de 6 kg
enlever avant les dates « rendez- L'éclatement géographique d'un
accompagnés de cocktails
vous » comme le 14 juillet ou le groupement d'incendie peut
MOLOTOV ont bien été lancés
31 décembre…). Certains parti- être un frein à la construction de
de la terrasse d’un immeuble
cipent aux stages de réparation
de 7 étages sur les sapeurs- cet esprit de corps (25 centres de
pénale et d’instruction civique,
pompiers qui éteignaient un feu secours pour le 1er groupement).
en liaison avec le TGI de
de voiture !
Bobigny et les communes
concernées. Pendant une jour- Aucune occasion ne doit être
Esprit de corps et cohésion : délaissée. Appréciée dans les bons
née, les jeunes se voient présen-
ter les missions, et participent leviers et garde-fous anti-stress moments, la cohésion est indis-
par des manœuvres à la réalité pensable pour nous permettre
voire la pénibilité du métier de La cohésion, devient un atout d'affronter les périodes plus
sapeur pompier. précieux et indispensable pour
éprouvantes, comme des agres-
faire face aux aléas rencontrés.
sions perpétrées contre le groupe,
Pour les psychologues, elle
voire la blessure ou le décès d'un
répond à trois objectifs :
camarade en intervention.
• stratégique : se
défendre collective- Chaque sapeur-pompier doit
ment et efficacement avoir conscience qu'il intervient
contre les menaces
au sein d'un groupe qui a une
externes, les pressions
devise « sauver ou périr », le
diverses ;
souci de la mission à accomplir,
• psychologique : ses règles et ses rites, son
réconforter et assouvir éthique et son code d'honneur,
un besoin de sécurité, qui lui permettent d'affronter les
évacuer les tensions ;
menaces et les difficultés ren-
• culturel : différencier contrées.
le groupe d'apparte-
nance des autres
1er groupement d'incendie : agressions en intervention groupes.
- 52 -
S A P E U R
Lieutenant-
SI LE SERVICE DU GÉNIE
colonel
Jacques M'ÉTAIT CONTÉ
LE GALL
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S A P E U R
« Dès lors que l’on parle de sou- Dans le même temps, il a pour- Pour bien se rendre compte de
tien, je pense infrastructure. Dès suivi l’installation d’un camp l’importance du service du génie
lors que l’on parle d’engage- 1300 hommes pour le bataillon au sein de la défense, il est utile
ment opérationnel, je pense aux du génie à Novo-Solo et effectué de s’attarder sur sa spécificité,
experts qui m’ont démontré le des expertises, reconnaissances son organisation et sur le large
bienfait de leurs compétence à et missions d’urbanisme dans le éventail des métiers qu’il
Kaboul. » cadre des affaires civilo-mili- recouvre.
taires pour construire des villes
Général d’armée Bernard THORETTE au Kosovo.
Chef d’état-major de l’armée de terre
LE SERVICE DU GÉNIE : DES
Versailles le 23 octobre 2002 Et pourtant le génie ne s’est
jamais présenté comme une
PROFESSIONNELS DE L’IN-
arme de panache, les sapeurs se FRASTRUCTURE AU SER-
Celui qui étudie l’histoire peut contentant tout naturellement, VICE DE LA DÉFENSE
témoigner de la constante calmement et trop modeste-
influence du génie tant sur le ment peut-être de suivre Le service du génie réunit du
territoire national avec des réali- l’exemple de leurs aînés presti- personnel militaire et civil
sations qui jalonnent le « tour de gieux. autour d’un même objectif :
France » que vers l’international répondre en termes d’infrastruc-
avec par exemple la naissance Ainsi, dans le service du génie ture à l’attente d’une quinzaine
du génie américain. d’aujourd’hui, des hommes et de composantes de la défense
des femmes travaillent au quoti- parmi lesquelles l’armée de
À l’avènement de Louis XIV, l’of- dien, dans l’ombre, pour terre représente près des 2/3 des
ficier VAUBAN qui est directe- répondre en matière d’infra- travaux d’investissement.
ment responsable des opéra- structure aux besoins de la
tions qui lui sont confiées par défense conformément aux Sa vocation interarmées
COLBERT (jusqu’en 1683) puis attributions fixées par le décret l’amène à intervenir également
par LOUVOIS (1665-1691) est numéro 2000-289 du 30 mars au profit d’autres attributaires,
sans conteste le père et fonda- 2000. dont la gendarmerie nationale,
teur du génie militaire. Il repré- le service de santé des armées,
sente une figure emblématique Présenter le service du génie à les grandes directions de
de la polyvalence et de la travers ses missions de gestion, service ou encore l’armée de
modernité des sapeurs. d’entretien et d’adaptation du l’air.
patrimoine immobilier permet
Arme savante par excellence, le de rendre hommage à tous ceux Dans le cadre de l’assistance
génie inscrit son action au fil du qui, parfois mal compris et peu générale, le service du génie
temps dans les techniques nou- considérés, œuvrent avec cœur soutient les différents états-
velles de l’aéronautique, des pour la satisfaction du comman- majors dans leurs responsabili-
transmissions et de l’aviation… dement et des formations en tés concernant le stationnement
et révèle au grand jour des temps de paix comme en des formations, l’élaboration
hommes de science, de talent et période de crise, en métropole des schémas directeurs, la plani-
de courage (CARNOT, du comme à l’extérieur des fron- fication générale et la program-
PORTAIL, SÉRÉ de RIVIÈRES, tières. mation.
M A R E S C O T, F A I D H E R B E ,
JOFFRE, VERNEAU…).
En opérations extérieures, le
service du génie a assuré der-
nièrement, avec un nouveau
concept de structures métallo-
textiles, des conditions d’hiver-
nage décentes pour les 500 sol-
dats français de l’ISAF et de
l’opération « ÉPIDOTE » en
Afghanistan.
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S A P E U R
GÉRER
Participant à la gestion du
domaine immobilier de la
défense, le service exerce un
rôle proche de celui de notaire
pour les opérations d’acquisi-
tions, d’affectations, d’amodia-
tions et d’aliénations.
Du côté de la défense, le service l’exécution des travaux de sur- d’infrastructure fait intervenir de
du génie travaille en liaison veillance technique du domaine, nombreux acteurs aux respon-
constante avec les états-majors d’entretien spécialisé et d’adap- sabilités bien identifiées dans
pour les orientations de gestion tation mineurs. les métiers de la maîtrise d’ou-
domaniales, la direction de la vrage, la maîtrise d’œuvre et les
mémoire, du patrimoine et des Ce soutien de proximité est hau- entreprises, ainsi qu’un proces-
archives qui élabore et met en tement exigeant car il requiert sus de conduite en trois stades :
œuvre la politique patrimoniale des responsables en place à la la définition de l’opération, sa
du ministère et, enfin, la mission fois des savoir-faire techniques réalisation et son achèvement,
pour la réalisation des actifs et administratifs pour procéder où sont notamment mis en
immobiliers qui a pour tâche au lancement et au contrôle de œuvre les garanties de parfait
d’assurer les négociations com- l’exécution des travaux, des achèvement.
merciales avec les particuliers et compétences pour conduire les
les collectivités locales. actions de coordination entre Des conférences militaires per-
l’utilisateur et l’établissement du mettent de passer au stade sui-
Administrant 83 % du domaine génie de rattachement et, enfin, vant par approbation du stade
immobilier de la défense, le ser- pour remplir le rôle permanent précédent.
vice traite ces opérations com- de conseil au commandement.
plexes et fait face depuis quelques En maîtrise d’ouvrage, les gou-
années à l’augmentation significa- Assurer la maintenance d’un verneurs de crédits ou leurs
tive des contraintes environne- immeuble est un vrai métier qui représentants expriment leurs
mentales et urbanistiques. ne s’acquiert que grâce à une besoins, approuvent les études,
solide formation de spécialité et financent les opérations et ont
Possédant des agents asser- une expérience acquise au sein pouvoir de décision, le service
mentés, il participe également à de l’infrastructure. du génie apportant ses compé-
la surveillance du domaine, à la tences techniques, administra-
création et à la gestion de servi- tives, financières et juridiques
tudes (champs de tirs, dépôts de ADAPTER
pour conduire les opérations.
munitions).
La troisième mission majeure
consiste notamment à définir et Le maître d’œuvre, qu’il soit
ENTRETENIR à réaliser des aménagements, public ou privé, est le deuxième
des constructions neuves ou des intervenant majeur. Il est chargé
Le prolongement de l’activité rénovations. Ces opérations par le maître de l’ouvrage d’ap-
domaniale et immobilière se relèvent du titre V. porter une réponse architectu-
trouve naturellement dans l’exé- rale, technique et économique
cution des opérations de mainte- Les crédits sont confiés au direc- au programme de l’opération.
nance visant à conserver le poten- teur régional du génie qui
tiel des infrastructures mises à la exerce les fonctions d’ordonna- À noter que le recours à la maî-
disposition des formations. teur secondaire et qui tient la trise d’œuvre privée permet au
comptabilité des engagements service du génie de lisser son
À ce titre, le service du génie et des dépenses effectuées par plan de charge et de satisfaire la
intervient, avec ses services les organismes d’exécution. demande précise d’un attributaire
locaux d’infrastructure, pour La réalisation de ces opérations (qualité architecturale, politique…).
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S A P E U R
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S A P E U R
CONCLUSION
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S A P E U R
Chef de
LE SAPEUR-POMPIER,
bataillon
Didier UNE ÉCOLE DE CITOYENNETÉ
ALLAERT
Despite our society suffers greats ills, the reference of moral values
and the daily training through the numerous interventions permit to
consider firemen Corps as a real citizenship school. There’s no best
Le chef de bataillon ALLAERT school of citizenship than this one.
débute sa carrière en janvier At first sight, aggressivity facing under state control services dressed
1985 à l’ESAG en tant qu’élève in uniform, individualism and opportunism could be inflicting
officier de réserve (EOR). damage to this model.
However, fire-fighters have to perform complementary missions of
En juin 1985, il choisit le 10e RG à assistance next to people, by putting out of fire or giving the first aid
Spire (FFA) et occupe un poste to the victims. This activity results from a 4 month-vocational-trai-
de CDS d’instruction puis de ning-period which one of the goals of is to inculcate upon recruits
combat. essential values of the mission. Through its different aspects, the
fire-fighter's work contains all the more precious keys to understand
En septembre 1987, il rejoint sur social distress.
sa demande la brigade de This is why the fire-fighter, real guardian angel of the community,
sapeurs-pompiers de Paris et il looks like a perfect citizen equipped with a high sense of devotion.
est affecté au sein du 3e groupe- The device of the Paris Fire Brigade summarizes all this moral values :
ment d’incendie. “To save or to die”. A real citizenship school for a real self-sacrifice…
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S A P E U R
comme incertain induit des com- d’apprentissage de la citoyen- d’honnêteté, donc de citoyen-
portements instables dénués de neté. L’observation des règles neté, c’est au-delà de l’accom-
tout repère. Au sein de la bri- de vie communes, le respect de plissement de sa mission, être
gade, des personnes sans but l’autre, la rigueur dans l’exécu- généreux vis-à-vis des autres,
professionnel défini viennent tion des actes sont autant de sans jamais exploiter leurs fai-
chercher une formation sans règles sociales qui sont com- blesses, et d’agir constamment
être véritablement convaincus munes avec le reste de la avec humilité face aux événe-
du bien-fondé de leur démarche, société. Le jeune apprend ainsi à ments contre lesquels on doit
voire occuper des instants de vie vivre dans une communauté lutter. Cela vaut au sapeur-pom-
en attendant une opportunité ayant ses propres règles, et où il pier d’être regardé et qu’il ne
beaucoup moins exigeante. Ces y accomplit ses devoirs et y fait puisse pas se permettre le
nouveaux citoyens appartien- valoir ses droits. La différence moindre faux-pas (on brûle plus
nent à une génération sans iden- réside dans le fait qu’au sein de facilement ce que l’on admire !).
tité historique forte et semblent la brigade, l’objectif de l’inter- Les défaillances éventuelles
donc persuadés de l’avènement vention rend nécessaire le par- sont considérées comme très
d’une société sans âme caracté- fait respect de ces règles. L’a peu graves car contraires à l’éthique
risée par le désintérêt vis-à-vis près n’est pas de mise car il y va du corps et dangereuses pour
de la chose publique. La perte de la sécurité individuelle ou l’accomplissement de la mis-
de ces valeurs secrète les collective des intervenants. sion. L’exclusion du groupe est
germes d’un manque absolu de alors inéluctable. Le vol, une
réactivité, d’ambition voire de D’autre part, cet enseignement conduite déplacée en service ou
passion. D’où une citoyenneté ne consiste donc pas seulement hors service ou encore la drogue
toute relative, tolérant l’absten- en la réalisation de gestes précis sont des tristes exemples d’ac-
tion publique, magnifiant le repli mais aussi dans une philosophie tualité. Ainsi, au-delà de l'ins-
sur soi-même et reléguant au de vie liée aux règles de l’en- truction technique enseignée
second plan la générosité du traide, et vis-à-vis de laquelle le lors des premiers mois et tout
don de soi pour le bien public. sapeur-pompier fait figure au long de sa carrière, cette for-
Être un sapeur-pompier peut d’exemple. En effet, la société mation morale constitue un véri-
ainsi ne plus être une vocation abandonne un certain nombre table savoir-être que le jeune
ni une mission sacrée, mais bien des siens sans trop y faire atten- sapeur-pompier découvre et
un métier banal que l’on exerce tion et sans l’action des sapeurs- mettra en application tout au
autant que faire se peut un mini- pompiers, le bilan serait plus long de sa carrière. Cette probité
mum d’heures par semaine pour que catastrophique. Lors de la de tous les instants lui est exi-
être en phase avec la plupart de canicule de l’été 2003, de nom- gée et lui vaut d’être reconnu
ses concitoyens. breuses personnes âgées sont comme un citoyen exemplaire.
décédées faute de contacts avec
L’environnement pernicieux, les autres membres de leur Ainsi, les jeunes sapeurs-pom-
l’opportunisme et l’individua- famille voire simplement avec piers apprennent les devoirs du
lisme constituent donc une leurs voisins de palier.
menace réelle pour la citoyen- De même, tous les
neté d’aujourd’hui, au sein de la hivers, des personnes
société comme au sein des démunies meurent de
sapeurs-pompiers. froid sans que la
société s’en émeuve
Pourtant, les valeurs morales outre mesure. Des ini-
sont là et n’ont pas besoin d’être tiatives sont prises
redécouvertes. Elles nécessitent pour leur venir en aide
seulement d’être enseignées. mais elles restent mar-
ginales et l’ensemble
L’enseignement du métier de de la collectivité se
sapeur-pompier comporte des soucie peu du sort de
référentiels mettant en exergue cette catégorie de per-
les valeurs morales indisso- sonnes. L’action du
ciables d ’ u n e c i t o y e n n e t é sapeur-pompier, l’un
modèle. Telle qu’elle est vécue au des seuls citoyens à
sein de la brigade, celle-ci est une agir pour son prochain,
source inépuisable de lien social. revêt ici un caractère
remarquable et l’érige
D’une part, l’enseignement des en modèle.
valeurs morales fait l’objet d’un Enfin, une des autres
soin rigoureux en raison de la règles essentielles
spécificité du métier. La cohé- inculquées et celle de
sion y est un facteur primordial l’honnêteté. Faire vœu
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S A P E U R
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S A P E U R
Capitaine
SAPEUR, L’HOMME AU CENTRE
Jean-Paul
MALAGANNE DU SYSTÈME DE LUTTE CONTRE
LES RISQUES TECHNOLOGIQUES
Affecté au 8 e régiment de hus- Their major role is carried out on three levels. First, the training and
sards, Altkirch (68) de 1991 à 1993,
instruction level since these military civil protection units make a
il sert comme chef d’engin AMX
10 RC. strong effort by developping new concepts, testing new equipement
and participating in the formation of civil and military specialists
De 1993 à 1995, il est affecté au related to technological risk. They have moreover recently doubled
CIABC de Carpiagne. their technological capacity.
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S A P E U R
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S A P E U R
Capitaine
LE COMMANDANT D’UNITÉ
Rémi
CHARDON
DU GÉNIE : MANAGER
OU SPÉCIALISTE ?
This article has been written by two captains during their officer
advanced course. Indeed it is a good period to have a serious
reflexion about our job as officer and future company commander.
Saint-cyrien de la promotion colo- The question raised in this article is to know whether the engineer
nel CAZEILLES (95-98), il sert à sa company commander is a specialist or a manager. The answer first
sortie d’application comme chef focuses on the long tradition of technical knowledge of the engineer
de section travaux au sein de la 1re office. It is a very important aspect of our job. Then the main point
compagnie du 5e RG, stationnée à discussed is about the word “manager”. Is it the best to define the
Mourmelon-le-Grand. engineer unit commander ? The answer emphasizes on the fact that
this vision of a commander is too restrictive. The term leader seems
Engagé deux fois dans cette fonc- to be more appropriate for an officer during his time in command.
tion au sein du BATGEN au
Kosovo, il prend le poste d’officier
adjoint à la 1re compagnie en 2002.
L’arme du génie a toujours été spécialistes afin de lui permettre
une arme qualifiée de savante. de prendre une décision appro-
Il est projeté au sein du bureau
L’ingéniosité et la technicité qui priée. La spécialité est avant tout
appui du BATGEN en 2003, en
qualité d’officier travaux. la caractérisent, notamment l’apanage du corps des sous-
dans des domaines de spécialité officiers.
Il prendra cet été le commande- de la branche infrastructure,
ment de la 1re compagnie de tra- aide au déploiement (travaux, Cependant, il appartient au CDU
vaux lourds du 5e RG de production d’eau et d’électri- de détenir les connaissances
Mourmelon-le-Grand cité…) et sécurité, ne doivent techniques nécessaires afin de
cependant pas faire oublier le pouvoir commander avec la plus
triptyque qui doit sans cesse grande justesse l’action de ses
orienter notre comportement : subordonnés. Dans ce cadre là,
soldat, sapeur, spécialiste. son expertise technique ne fait
que renforcer son rôle de mana-
Dans un cadre marqué par une ger, ou plus simplement son rôle
complexité sans cesse grandis- de commandant.
sante de son environnement de
travail, le commandant d’unité Dans le cadre particulier de la
du génie (CDU) peut s’appuyer branche « sécurité », la forma-
au sein de sa compagnie sur des tion initiale des officiers passe
sous-officiers qui ont pour mis- avant tout par une formation de
sion de lui apporter une exper- spécialiste.
tise technique et des avis de
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S A P E U R
CONCLUSION
« L’armée de terre est une com-
munauté d’hommes et de
femmes qui peut exiger de cha-
cun, dans des situations
Certains pourraient objecter que On comprend dès lors mieux
extrêmes, un engagement total
jauger des connaissances et des l’apparition récente de ce terme
au service de la mission »
hommes sur des techniques à connotation économique de
(extrait de l’exercice du métier
dont on ne maîtrise pas l’en- « manager » ; en proposant des
des armes dans l’armée de
semble de l’étendue s’avère être « métiers », l’armée de terre
terre).
périlleux. Cela reviendrait à dire tend à se rapprocher du milieu
qu‘un chef d’orchestre doit du travail en tant que tel ; en
Au sein de cette communauté, le
savoir jouer de tous les instru- résumé, l ’ a r m é e d e t e r r e
commandant d’unité est un
ments qu’il commande plutôt a p p a r a î t comme une entre-
acteur majeur de la préparation
que d’avoir l’oreille musicale ! … prise spécialisée, d’hommes et et de l’exécution de la mission. Il
de femmes dont les chefs ont la n’agit pas seul mais à la tête de
Le CDU apparaît donc ni comme responsabilité du management. ses hommes dont il est respon-
un manager pur, ni comme un sable ; c’est là encore l’une des
« super-spécialiste » au sein de Cette politique de communica- spécificités de notre institution :
sa compagnie, mais plutôt tion s’adresse à un large public la primauté du collectif sur l’in-
comme un manager de spécia- qui n’aurait pas forcément envi- dividuel.
listes. sagé la carrière des armes mais
qui peut être attiré par un métier Parler de « manager » pour un
Mais le terme de « manager » particulier : tout est dans la CDU semble donc impropre car
est-il vraiment approprié à la nuance des termes. trop restrictif au seul domaine
fonction de commandant de la gestion qui n’est pas le but
d’unité ? Mais cette approche occulte la en soi mais seulement le
spécificité même de notre moyen.
Actuellement l’armée de terre métier qui peut aller jusqu’au
mène une campagne de com- sacrifice suprême. Ne perdons Le commandant d’unité du génie
munication nationale qui met pas de vue la finalité ultime de la est un meneur d’hommes dans le
l’accent sur la variété des gestion de personnel militaire : sens où il dirige leur carrière
« métiers » qu’offre notre insti- le combat « raison d’être de pour les conduire au combat.
tution. toute armée, celle vers laquelle
doivent converger tous les
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S A P E U R
For mation
Plongeur d'intervention offensive : une spécialité exigeante .......................................................................... CNE BALLA .......................................................... 81
L'homme au sein d'un dispositif de formation à distance ............................................................................ MAJ GUILBAUD .............................................. 85
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S A P E U R
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S A P E U R
Chef
L’APPLICATION
d'escadron
Olivier DES DIRECTIVES DU CEMAT
MERIAU
POUR L'EXERCICE
DU COMMANDEMENT
À LA DIVISION D'APPLICATION
Saint-cyrien de la promotion
général DELESTRAINT (1988-
1991), le chef d’escadron MERIAU
est artilleur de formation. The French Army is to perform professionalism until 2008. The chief
of staff wants to improve efficiency by different means. One of them
Il sert successivement au 35e régi- is the implementation of an improved style of command. Following
ment d’artillerie parachutiste, au that, the Engineer school has to adapt its training, especially for
17e régiment d’artillerie puis à Lieutenants. This may take two forms : academic training and daily
l’école d’application de l’artillerie exercise.
en qualité d’instructeur MISTRAL
et de brigadier à la division d’ap- « La formation au commande- ments autres que le génie stricto
plication. ment n’est pas définitivement sensu est-il contraint. C’est
acquise en école, elle demeure pourquoi la formation au com-
Après sa scolarité CSEM-CID une responsabilité permanente mandement se présente à parité
(2002-2003), il rejoint l’école supé- de tout chef » - extrait de « vers entre une formation à l’exercice
rieure et d’application du génie. l’armée de terre professionnelle de l’autorité (FEXA) clairement
2008 ». identifiée et une pratique quoti-
Il y occupe actuellement le poste dienne prenant comme support
de commandant de la division À leur arrivée en division d’ap- les différentes activités.
d’application. plication, les lieutenants fran-
çais sont issus de trois grandes La FEXA est une matière ensei-
origines. Ceux sortants de gnée de deux manières. D’une
Coëtquidan ont une connais- part, les lieutenants sont mis en
sance académique solide des situation sur le terrain avec des
textes fondateurs. Les OAEA thèmes qu’ils préparent eux-
(officiers d’active des écoles mêmes et restituent sous forme
d’arme) présentent aussi la de « jeu de rôle ». Ils doivent y
même caractéristique puisqu’ils intégrer l’usage des règles du
y ont été confrontés lors de leur TTA 925 – manuel de droit des
carrière antérieure et qu’ils ont conflits armés. D’autre part,
eu à travailler sur les textes pour l’exercice du commandement
leur concours. Ainsi, seuls est le cœur d’un module d’ensei-
certains OSC (officiers sous gnement baptisé « manage-
contrat) peuvent présenter une ment » et se déroulant sur trois
lacune dans ce domaine, en par- semaines. À cette occasion, les
ticulier ceux venant directement lieutenants suivent une forma-
du monde civil. tion faite d’interventions r e l a -
tives à la gestion des
Les spécificités des lieutenants personnels et d’applications
relatives à l’appropriation des concrètes. Ainsi, l’esprit du pro-
textes fondateurs et des direc- jet d’armée de terre 2008 « déve-
tives du CEMAT pour l’exercice loppez la connaissance directe
du commandement révèlent de vos subordonnés. Elle passe
donc que l’effort pendant l’an- par un suivi personnalisé dès le
née d’application doit plus por- premier niveau d’encadrement »
ter sur une pratique des textes est-il appliqué : rédaction de
que sur leur approfondissement feuilles de notes, de bulletin de
académique. punition ou encore orientation
des EVAT. Chaque cours est de
Les techniques et tactiques plus assorti d’exemples réels
d’arme du génie recouvrent un selon la méthode « ce qu’il faut
large spectre. Ainsi, le volume faire – ce qu’il ne faut pas faire ».
horaire dévolu aux enseigne-
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S A P E U R
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S A P E U R
Le lieutenant-colonel VERDON est Brigadier general CHINOUILH, Commander of the French Army
le directeur de stage du mastère Engineer School, has presented the first DEng, diplomas in
spécialisé en travaux et opé- Infrastructure Works and Operations to the first students to com-
rations d’infrastructure de l’ESAG.
plete this new course. These officers will manage the General
Il est aussi chargé du cours de Contractor Office within Engineer Works Groups.
mécanique des fluides pour l’en-
semble des formations scienti- This newly introduced course is specifically targeted at joint service
fiques et techniques. infrastructure projects to promote effective management of
construction projects in peace or in operations, to guarantee good
Issu du prytanée militaire de la
Flèche, le LCL VERDON est saint – living conditions for the servicemen or to assist the restoration of
cyrien de la promotion Général civil infrastructure.
MONCLAR (84-87).
The fourteen months long course, with considerable element in
Breveté de l’enseignement mili- English, is aimed at joint service officers who hold a civil engineer’s
taire supérieur, il est titulaire du
diplôme d’ingénieur de Saint-Cyr diploma. It focuses on the technical and administrative aspects of
en sciences de la matière, du construction projects, as well as operational training ; including
diplôme d’ingénieur des mines de sports and shooting.
Nancy en sciences de la terre et de
l’environnement et d’un diplôme The course is completed with a five-month work placement within
d’enseignement supérieur de la
défense. Engineer Works Groups, which is required to complete the candi-
dates’ thesis and prepare for his viva.
Après son année d’application à
l’ESAG, le LCL VERDON sert au The course was carefully designed to ensure that the newly gradua-
71 e régiment de génie d’Oissel ted officers are properly prepared for the challenges of their new
(76) comme chef de section puis jobs. However, a feedback system is in-place to ensure the course
adjoint de compagnie.
will be continuously improved…
En 1994, il prend le commande-
ment de la 12 e compagnie de
défense et d’instruction du 3e régi-
ment de génie de Charleville- Le 17 décembre 2003, chef de section de maîtrise
Mézières. le général CHINOUILH, com- d’œuvre au sein de leurs établis-
Affecté au centre de sélection n° 4 mandant l’école su-périeure et sements du génie d’affectation.
de Limoges en 1996, il y remplit d’application du génie, a remis
des fonctions d’officier orienteur le diplôme de mastère spécialisé Destinée à répondre aux
au profit des administrés civils et en travaux et opérations besoins des différents services
participe au recrutement des d’Infrastructure (TOI) aux cinq d’infrastructure des armées,
EVAT pendant la phase de profes-
sionnalisation des armées. officiers de la première promo- cette formation s’adresse à une
tion de cette nouvelle scolarité. population bien ciblée. Scolarité
Il rejoint l’ESAG en septembre Ces nouveaux diplômés occu- de haut niveau, le mastère se
2002. pent désormais la fonction de veut dense et complet.
Le lieutenant-colonel VERDON a
effectué deux séjours opération-
nels de six mois : MINURSO
(1991-1992), FORPRONU (1993).
- 71 -
S A P E U R
Les engagements récents des Reconnue par la conférence des L’ensemble de ces domaines
armées françaises en centre- grandes écoles (CGE), associa- représente près de 820 heures
Europe, Afrique et Asie centrale tion de type loi 1901 regroupant de formation académique, dont
démontrent s’il en était besoin le de grandes écoles civiles telles une centaine en anglais.
rôle essentiel de l’infrastructure que les mines ou les ponts et
pour permettre un engagement chaussées, cette formation de Cet effort linguistique trouve sa
des forces dans des conditions 14 mois s’adresse aux officiers justification dans le fait que ces
optimales ou pour assurer des des armées titulaires d'un officiers auront à travailler en
conditions de vie décentes aux diplôme d'ingénieur homologué opérations extérieures à des
populations civiles. par la commission des titres postes de responsabilité néces-
d'ingénieurs, ou d'un diplôme sitant bien souvent de maîtriser
Expertiser, aménager ou recons- de 3e cycle ou équivalent. l’anglais écrit et parlé.
truire en partenariat avec les
responsables et entrepreneurs Elle est aussi ouverte aux offi- Le premier thème d’étude
locaux, conseiller le chef mili- ciers titulaires d'une maîtrise et constitue une spécificité de
taire dans ces zones de tension justifiant d'au moins trois ans l'école par rapport aux mastères
et dans un environnement très d'expérience professionnelle, spécialisés civils, dans la
souvent multinational consti- ainsi qu’aux officiers étrangers mesure où l'accent est mis sur
tuent au-jourd'hui les fonde- satisfaisant aux conditions de les opérations extérieures
ments des actions majeures que diplôme. (Afrique, Europe centrale ou
doit mener l'ingénieur militaire encore l’Asie centrale), que ce
spécialiste en infrastructure Ce caractère interarmées est soit dans un cadre national ou
(bâtiment, ouvrages d’art et illustré par l’intégration d’un international, au sein de l’ONU
génie civil). capitaine féminin de l’armée de ou de l’OTAN.
l’air au sein de la deuxième pro-
Ces fortes exigences opération- motion. Dans ce cadre, de nombreux
nelles impliquent la définition officiers du génie en poste à la
d'un management d'opérations DCG ou au sein des différents
Les officiers sont recrutés sur
d'infrastructure différent et l'uti- établissements contribuent à la
titre, après un entretien de moti-
lisation de solutions concep- formation des stagiaires en
vation.
tuelles, techniques et de ges- venant à l’ESAG pour les faire
tion, adaptées au contexte. profiter de leur d’expérience
Pour les jeunes officiers sous
contrat, une période d’observa- (RETEX).
La vocation de ce mastère est
tion dans l’institution militaire
donc de couvrir l'ensemble des L’armée de l’air enrichit elle
précède la sélection.
connaissances théoriques et aussi la formation par l’intermé-
pratiques requises par ce nou- diaire de la direction centrale de
Le programme de la formation
veau champ d'intervention. l’infrastructure de l’air (DCIA).
s’articule en quatre grands
Ce mastère « travaux et opéra- thèmes d'études : la formation
Les trois autres thèmes d’études
tions d'infrastructure » a pour opérationnelle, le management
sont dispensés sous forme de
but de dispenser un savoir d'une opération, la rédaction
cours magistraux et de travaux
unique, le management d'une des pièces administratives et
dirigés par des professeurs de
opération d'infrastructure enfin la conception des
l’ESAG, mais aussi par des inter-
d a n s u n contexte paix ou crise, ouvrages, regroupant dimen-
venants extérieurs de haut
une mission dont les forces sionnement et rédaction des
niveau provenant d’écoles d’in-
armées ont un réel besoin. pièces techniques.
génieurs civiles ou du monde de
l’entreprise.
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S A P E U R
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S A P E U R
Lieutenant-
ÉVOLUTION DE LA FORMATION
colonel
Jean-Pierre EOD
MILLION-
ROUSSEAU
Since 1978, the French engineer corps has taken part in overseas
operations, in countries deeply concerned by the problem of mines
and battlefield pollution.
Le lieutenant-colonel MILLION-
From Lebanon through Afghanistan via former Yugoslavia, the
ROUSSEAU est issu de la promo-
French engineers were permanently confronted with mines and
tion Centenaire (81-82) de l'école
ammunitions problems.
militaire interarmes.
For 20 years, they have been implicated in more than a dozen coun-
Il a servi successivement au 15e
tries throughout the World and the worlwide recognized experience
régiment du génie de l'air comme
gave us the opportunity to contribute on the training local deminers
chef de section et officier adjoint
in each country where we acted.
avant de commander la compa-
gnie de travaux école n° 1 au
Therefore, the last conflicts show us that the danger of UXO on the
4e RSMa de la Réunion.
terrains is increasing more and more !
Officier de renseignement à
That is why the engineer forces should be more involved with this
l'échelon central NEDEX de 1994 à
problematic which cannot be resolved only by EOD specialists.
1997, il était le pilote national de la
fonction NEDEX auprès de
For this reason, the MINEX 3/EOR NCO is able to demolish or neutra-
l'OTAN. Durant ces trois années, il
lize landmines and submunitions and also to fullfil reconnaissance
a participé à l'élaboration des
missions over polluted areas (in accordance with the NATO
actions de formation de la filière
STANAGs).
MINEX/NEDEX (EOD) telles
qu'elles existent actuellement.
With his knowledge inside of the engineer bataillon, (with in each
engineer combat platoon minimum one MINEX 3 NCO and in each
Affecté à la Pionierschule à
engineer combat company one EOD specialist), the engineer forces
Munich pendant 3 ans il rejoint
are able to provide largely and rapidly means in order to support the
l'ESAG à l'été 2000, dans un pre-
other forces.
mier temps comme officier rédac-
teur au bureau doctrine de la DEP
puis comme chef de la division de INTRODUCTION NEDEX en créant une structure
formation au déminage et le direc- appelée « éléments opération-
teur du centre national de démi- La structure E O D / N E D E X de nels de déminage et dépol-
nage humanitaire. l’armée de terre (éléments opé- lution ».
rationnels de déminage - dépol- Cette complémentarité s’est
Le lieutenant-colonel MILLION- lution/neutralisation destruction entre autres traduite pour les
ROUSSEAU, officier MINEX/ d’engins explosifs) regroupe les spécialistes des régiments du
NEDEX, détient le brevet IEEI spécialistes MINEX et NEDEX, génie par l’acquisition au niveau
(intervention sur engins explosifs pour assurer toutes les interven- du BSAT de la qualification
improvisés) et a suivi le stage tions en milieu atmosphérique MINEX 2 et après le BSTAT de la
d'information des officiers EOD de sur toutes les munitions et qualification MINEX 3, puis pour
l'OTAN en Grande-Bretagne. engins suspects (à l’exception un certain nombre d’entre eux
du nucléaire) en paix, crise et par l’entrée dans la spécialité
guerre. NEDEX (IMEC, IEEI, IMS). Ainsi,
cette conception respecte la pro-
L’expérience accumulée par le gressivité et la complémentarité
génie dans le domaine du démi- des formations.
nage, la problématique crois-
sante des munitions non explo- Toutefois, la division de for-
sées « abandonnées » sur les mation au déminage de l’ESAG,
différents théâtres où l’armée en concertation avec l’inspec-
française est engagée, la péren- tion EOD/NEDEX, a été amené à
nité de la mission NEDEX terri- modifier, ou plutôt faire évoluer
toriale ont conduit en 1997 l’ins- le cursus de formation des
pecteur du génie à adopter le démineurs du génie dès cette
principe de complémentarité année, et ce pour plusieurs rai-
des spécialistes MINEX et sons.
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S A P E U R
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S A P E U R
Le MINEX 4, c’est à dire le MINEX Par ces récentes évolutions, le Dans un rapport récent du
3 (7 semaines) + l’IMEC (12 génie de l’armée de terre a centre d’évaluation et de retour
semaines/intervention sur muni- voulu plus encore renforcer la d’expérience du CDES sur les
tions et explosifs conven-tionnels cohérence, la progressivité et la enseignements de l’opération
anciennement appelé IME) aug- complémentarité de la structure IRAQI FREEDOM (édition sep-
mente donc de 3 semai-nes au EOD/NEDEX : la pyramide de la tembre 2003), il est fait état dans
total. Dans ce domaine aussi, diapositive ci-dessous souligne l’annexe concernant l’AGESTER
l’échelon central NEDEX souligne bien cet état de fait. d’une phrase particulièrement
son engagement pour renforcer la significative pour le génie :
formation concernant les muni-
« De plus, le nombre des muni-
tions « atmosphériques ».
tion, quelques fois piégées,
qui ont été découvertes a fait
apparaître un besoin impor-
tant en spécialistes de démi-
nage (EOD). Ainsi, les améri-
cains avancent que tout
sapeur, voire tout soldat
devrait être informé et initié à
la destruction ».
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Capitaine (TA)
LE PONT D'APPUI
Charley
POUILLIER
LOGISTIQUE MABEY-JOHNSON
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S A P E U R
Capitaine
PLONGEUR D’INTERVENTION
Laurent
BALLA
OFFENSIVE :
UNE SPÉCIALITÉ EXIGEANTE
There are 110 combat engineer divers in the french Army. Among
them, only 24 are " Offensive Intervention " qualified frogmen. This
Le capitaine BALLA a servi au speciality is focused on the use of the 100 percent oxygen rebreather
32 e RG et au 17 e RGP comme apparatus " OXYGERS 57 ".
sous-officier. Ensuite, à l’issue
de l’EMIA (92-94), il sert au 6 e RG This kind of autonomous diving system affords to succeed very steal-
et au 2 e RG. Il y occupe respecti- thy tasks.
vement les fonctions de chef de
détachement d’intervention nau- The training is very hard because frogmen must dive in dark, cold
tique et commandant d’unité. and muddy waters.
Directeur de plongée qualifié These frogmen are also involved in narrow suburban networks
« intervention offensive », il a recces.
notamment servi en Bosnie au
sein d’un DLRG de plongeurs,
réalisant diverses missions de
Obtenue au terme de l’un des froid, à l’effort et à la privation
plongée opérationnelles.
stages les plus éprouvant de de sommeil.
l’armée de terre, la qualification
Il a rejoint l’ESAG en 2002, à la
tête du cours des plongeurs de intervention offensive (IO) Cette spécialité a été crée en
l’armée de terre. représente pour les plongeurs 1984, à l’initiative de la force
de l’armée de terre (PAT) la d’action rapide (FAR), qui sou-
À ce titre, il est responsable de consécration, l’aboutissement haitait disposer d’un vivier de
l’instruction individuelle des d’une préparation physique et plongeurs au caractère trempé,
PAT. Il fournit aussi les exper- mentale de plusieurs années. desquels on peut exiger une
tises dans tous les domaines de capacité opérationnelle éprou-
la plongée militaire, du concept Sur un effectif de 110 plongeurs vée dans les situations et les
d’emploi à l’expérimentation du répartis au sein des brigades milieux les plus hostiles.
matériel, en passant par la régle- constituant la force d’action ter-
mentation et le soutien sani- restre, seuls 24 d’entre eux Depuis, l’état d’esprit particulier
taire. détiennent la qualification IO. de ces spécialistes a toujours
pris une place prépondérante
Cette aptitude singulière parti- dans la réussite des « interven-
culièrement technique repose tions offensives ».
fortement sur l’importance
accordée au travail en équipe et Concrètement, la qualification
à la rusticité : résistance au IO est centrée sur l’utilisation
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Major
L’ « HOMME »
Marceau
GUILBAUD
AU SEIN D’UN DISPOSITIF
DE FORMATION À DISTANCE
E learning takes care of all the student needs using selected services
such as “private tutor work”, online forums, exercises or computer
Le major GUILBAUD est affecté simulations… These selected services allow the trainer to break free
à l’ESAG depuis 1997. of time, place and working constraints. The trainer has a big part of
work for he thinks up and gives the training (he acts as a mediator).
Après avoir été formateur au He also puts the training on-line.
centre MINEX, il a réalisé la
montée en puissance de l’ensei- Moreover, he is the trainee’s private tutor especially to teach him to
gnement assisté par ordinateur learn and to check his knowledge
(EAO) de l’école. Au cours de
cette période, il a conçu plu- Student-centred learning is an approach to education focusing on
sieurs logiciels EAO sur des the needs of the students, rather than other those of others involved
matériels du génie ainsi que le in the educational process, such as teachers and administrators. This
mémento sur les mines et sys- approach has many implications for the design of curriculum, course
tèmes de minage français en content, and interactivity of courses. For instance, a student-centred
dotation (GEN 302). course may address the needs of a particular student audience to
learn how to solve some job-related problems using some aspects of
Depuis 2002, il organise la pré- a particular knowledge. In contrast, a course focused on particular
paration aux concours et exa- knowledge : mathematics by example, might chose areas of mathe-
mens du personnel permanent matics to cover and methods of teaching which would be considered
de l’école. irrelevant by the student.
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S A P E U R
Dans un premier temps, il est C’est le domaine de l’auto-for- Ainsi que les avantages de la
évident que la différence porte mation. L’enseignant en est relation apprenant-savoir : l’ap-
sur les outils pédagogiques mis exclus mais il peut intervenir, en prenant est maitre de sa forma-
en œuvre. présentiel, comme médiateur tion sans avoir les inconvé-
pédagogique. nients de la relation formateur-
Dans la formation en présentiel, contenu : individualisation de la
le formateur n’a besoin que des Ainsi, même s’ il n’intevient pas formation.
outils les plus communément sur l’acquisition, il peut avoir
utilisés : tableau (noir, blanc ou une attitude pédagogique en Il est possible de proposer un
papier), rétroprojecteur, vidéo organisant le suivi, le contrôle et nouveau triangle pédagogique
projecteur, téléviseur, etc… le conseil pour apprendre à où les relations seront diffé-
apprendre. rentes et dans lequel la règle des
Alors que dans la formation à trois unités se transformera en
distance, le formateur et l’appre- La pédagogie en présentiel si règle des trois fléxibilités.
nant ne peuvent communiquer chère à nos formateurs ne met,
qu’à partir d’un ordinateur et en bien souvent, en action que la Effectivement, la formation à dis-
utilisant un réseau (intranet ou relation enseignant-contenu tance n’est plus liée au lieu, au
internet), ainsi qu’une plate- dans laquelle l’apprenant est en temps et à l’action. Le lieu d’ins-
forme de formation à distance position d’attente. Le formateur truction (salle/terrain) n’est plus
qui donne accès au formateur à « pousse le contenu » vers l’ap- l’unique endroit où l’on peut
des outils de gestion de classe prenant sans pouvoir tenir acquérir des connaissances.
virtuelle ainsi que des moyens compte de l’individualité.
de diffusion de médias et de Chaque apprenant choisira le
sources documentaires. Effectivement, face à une classe moment et le temps qu’il veut (ou
peut) accorder à sa formation.
de vingt à trente apprenants, il est
Mais ce ne sont que des moyens impossible de traiter les élèves de
qui en aucun cas ne peuvent Enfin, alors qu’un apprenant
façon individuelle, de surmonter
suppléer « l’homme ». sera en cours d’acquisition
la pression conformiste du
d’une unité de valeur, un autre,
groupe, ou d’encourager ceux qui
inscrit au même cursus, sera en
sont lents et/ou intimidés.
train d’apprendre autre chose.
Le formateur et l’apprenant, en
Dans la formation à distance, le De ce fait, la clé de voute de
présentiel, sont réunis selon la
formateur peut penser qu’il va toute formation à distance est
règle des trois unités : temps,
se retrouver dans la relation de l‘autoformation.
lieu et action, mais aussi placés
au sein d’une relation pédago- type apprenant-savoir dans
laquelle il se sent actuellement L’autoformation se caractèrise
gique triangulaire (1) selon le
exclus. par la prise en compte volonta-
principe du tiers exclu, lorsque
riste, chez les apprenants, de
deux de ces trois éléments se leur apprentissage et des com-
constituent comme sujet. Mais si l’on veut avoir une vision
pétences à acquérir de façon
ouverte de ce type de formation,
autonome pour une bonne réus-
a) L a r e l a t i o n e n s e i g n a n t - il faut au contraire y voir l’occa-
site de leur projet de formation.
c o n t e n u incarne la pédago- sion de mettre en œuvre les
gie traditionnelle centrée sur avantages de la relation ensei-
L’apprenant doit alors être
le contenu. Le formateur est gnant-apprenant : ce dernier
capable d’autonomie.
maitre de la formation et l’ap- tient un rôle de médiateur.
prenant est passif
b) La relation enseignant-appre-
nant est centrée sur l’appre-
nant dans une pédagogie qui
favorise la formation
humaine où l’enseignant à un
rôle de médiateur qui met en
place les structures et en est
le garant.
c ) La relation apprenant-
contenu est centrée sur les
apprentissages.
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S A P E U R
CONCLUSION
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S A P E U R
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S A P E U R
Str uctur es
et équipements
Le sapeur de demain, un véritable « système d'arme cohérent » ...................................................................... LCL de LAPASSE .............................................. 93
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S A P E U R
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S A P E U R
Colonel
LES ÉQUIPEMENTS
Pascal
NEBOIS
DU SAPEUR
Désigné en 1998 pour rejoindre L’attente des régiments du génie les ateliers de campagne d’aide
le COMLE, il dirige l’équipe de est forte quant à la mise en ser- au déploiement (2 par RGBIA),
marque de montée en puissance vice des équipements nouveaux les groupes électrogènes de 80
du 2 e régiment étranger de indispensables à l’accomplisse- kW et les grues de manutention
génie. ment de leurs missions. Nos de 50 tonnes (1 par RG) com-
régiments connaissent
Il prend le commandement du aujourd’hui encore, un
régiment, dès sa création, le déficit important qu’il
1 er juillet 1999. convient de combler
rapidement pour garan-
tir l’efficacité du sapeur
sur le terrain et le main-
tien de ses capacités et
savoir-faire.
En application de la poli-
tique d’équipement éla-
borée par l’EMAT et
conformément aux pré-
visions de livraison des maté- menceront à être livrés cette
riels, cette situation va progres- année alors que les lots de dis-
sivement s’améliorer à partir de tribution d’énergie électrique
cette année. continueront à arriver dans les
corps de troupes.
Comme c'est maintenant
l'usage, la STAT vous propose En concomitance, la brigade du
de faire un point de situation des génie sera également dotée des
progrès réalisés. Cet article 8 systèmes d’ateliers de cam-
complète ceux, parus dans pagne d’aide au déploiement
« Sapeur » ou dans la
« Lettre du génie », fai-
sant état des program-
mes d’armement futurs
(SPRAT, SYGOGNE) et
d’opérations particu-
lières telles que les lots
de combat du génie.
Les premières améliora-
tions notables concer-
nent le domaine de l’aide
au déploiement. En effet,
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S A P E U R
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S A P E U R
Lieutenant-
LE SAPEUR DE DEMAIN,
colonel
Jacques UN VÉRITABLE
de LAPASSE
« SYSTÈME D’ARME COHÉRENT »
Le LCL de LAPASSE a été chef The first studies were launched in 1993. In early 2004, the contract
opérations du bataillon d’infan- will be notified to the manufacturer selected. Prototypes will be
terie mécanisé de Mitrovica de ready in 2005. Units will be equipped as from 2010.
septembre 1999 à janvier 2000,
puis des EFT ÉPERVIER de jan-
vier à mai 2001. Le sapeur de demain devra pou-
voir s’engager au côté de son
Il commandera le 92 e RI à partir compagnon d’armes de l’infante-
de juillet 2004. rie en disposant de moyens tech-
niques comparables, conçus et
organisés autour de l’homme.
C’est pourquoi, alors que le pro-
gramme FÉLIN (Fantassins à Équi-
pements et Liaisons INtégrées)
s’adresse strictement au fantas-
sin, le génie sera comme l’artille-
rie ou l’ABC équipé du système
dérivé AUFÉLI (AUtres FÉLIn),
constitué à partir du matériel
FÉLIN.
- 93 -
S A P E U R
• de la protection : le sapeur
sera équipé d’un casque,
d’un gilet pare-éclats, éven-
tuellement de plaques addi-
tionnelles pare-balles, d’une
protection pare-éclats pour
les articulations (coudes
et genoux) et pour les mains
(mitaines). Enfin, la protec-
tion NBC sera de même
niveau que celle que nous
connaissons aujourd’hui
avec la TOM ;
• de la mobilité : le système
AUFÉLI aura un poids com- ces équipements. Le besoin est
pris entre 23 et 25 kg. Ce évalué à 250 systèmes com-
poids prend en compte plets, 288 sans les améliorations
l’arme, les munitions, la portées aux capacités d’agres-
nourriture (1 ration), l’eau sion pour équiper par exemple
(1,5 litre), le poste radio, la les pilotes VAB, 1080 sans les
protection balistique légère améliorations portées aux capa-
et les moyens de vision noc- cités d’agression et d’observa-
turne. Il est aujourd’hui de tion pour équiper, par exemple,
l’ordre de 30 kg pour des la plupart du personnel servant
équipements comparables ; sur les engins du génie, 1958
limitées aux améliorations de la
• de l’autonomie : un seul type
protection pour équiper les
à la disposition du sapeur un de batterie offrira 24 heures
autres sapeurs.
ensemble intégré et modulaire d’autonomie. Les véhicules
qui améliore ses capacités seront équipés de prises per-
actuelles dans les domaines : mettant de recharger ces bat- POINT DE SITUATION DU
teries. PROGRAMME
• de l’agression : le FAMAS
surbaissé (sans poignée
Tous les sapeurs AUFÉLI ne Les premières études ont été
garde-main, avec une
seront pas dotés de la totalité de lancées en 1993. Elles ont per-
optique spécifique) permet mis de choisir des solutions
en particulier d’effectuer une technologiques et de les évaluer
observation et un tir déporté ; pendant près de six mois en
• de l’observation : une lunette corps de troupe. En décembre
J + N pour le FAMAS et le 2000, le besoin a été clairement
FRF2, une caméra de vision déterminé et transmis aux
de nuit, montée sur le nou- industriels. En 2003, deux solu-
veau casque FÉLIN, des tions technologiques ont été
jumelles à infra-rouge de présentées par deux industriels,
moyenne portée pour le chef « SAGEM » et « THALÈS-GIAT-
de groupe ; Industries ». Début 2004, le
contrat sera notifié à l’industriel
retenu. Les prototypes seront
• de la communication : un réalisés pour 2005. Deux compa-
poste radio capable de trans- gnies d’infanterie seront équi-
mettre de la phonie, des don- pées en 2006 pour une évalua-
nées et de la vidéo, c’est-à- tion opérationnelle. Les pre-
dire des photographies ou de miers équipements FÉLIN seront
courtes séances vidéo de 15 livrés à partir du début de l’an-
secondes environ, prises par née 2007. Le génie attend
la lunette de l’arme. Ce poste AUFÉLI en 2010.
dispose d’une capacité de
stockage de 45 secondes
environ (soit trois séances
vidéo). De plus, le chef de
groupe débarqué sera équipé
d’un système d’information
terminal (SIT) spécifique ;
- 94 -
S A P E U R
Lieutenant-
UN NOUVEAU DÉFI :
colonel
Christian
LA NUMÉRISATION
GAULT DE L’ESPACE DE BATAILLE (NEB)
The Digitization of the battle space (NEB) is a priority for the
armed services. The engineer corps is one of the main players
and it plays its part in supporting the development of full
Saint-cyrien de la promotion digitization.
capitaine GUILLEMINOT (1975-
1977), le lieutenant-colonel Currently NEB can be regarded as a series of experiments.
Christian GAULT est, depuis These ensure that the information needs of combat forces are being
l’été 2002, adjoint au chef de met and that the change process is properly supported.
bureau études technico-opéra- Exercise "GTIA XL" was held in November 2003 at Mourmelon with
tionnelles au sein de la the 13th engineer regiment, the digitized experimental unit of the
DEP/génie. 2nd Armoured brigade, taking part.
Il a auparavant servi au 9 e, 13 e et Generally, the results of exercise "GTIA XL" appear positive and rich
10 e régiment du génie comme in lessons. The systems being considered have a real potential to
chef de section, commandant achieve the aims of the NEB.
d’unité et chef du BOI.
The after action analysis report highlighted the following :
Il a été rédacteur au CETAG puis
• Currently, the Formation Command System (SICF) and Regimental
CETEG de l’EAG entre 1985 et
Command System (SIR) are not completely interoperable ;
1990.
• SIR is a complex system, whose implementation is complex and
Diplômé d’état-major, QL2, il a counter- intuitive ;
servi à l’état-major de la brigade • The systems can be integrated into current command vehicles,
du génie à Lille (1994-1997) though some of them need modification.
avant de rejoindre le bureau
équipement de l’EMAT au poste Despite system instabilities the exercise demonstrated the potential
de chef de la section génie ; à la to achieve effective exchange of information.
dissolution de ce bureau il a
rejoint la DCMAT, à la sous- Proposals
direction technique, au poste de
chef de section équipement To meet the needs of the Army’s digital revolution in general, and for
armement-munitions. the engineer corps in particular, firm measures need to be taken as
soon as possible.
Il a servi en Bosnie-Herzégovine
comme officier génie au sein du Priority must be accorded to ensuring that the systems are made
BATINF 3 de Bihac en 1993, puis interoperable ; SIR at battlegroup level and SICF at formation (Sapper
en Croatie, au Ploce French RHQ) level in order to guarantee that both engineer battle procedure
Command en 1995-1996 comme and subsequent missions are properly integrated within the combi-
conseiller génie auprès du com- ned arms operation as a whole.
mandant de la zone arrière des
communications dans le cadre In order to support the re-equiping of units it is critical to define their
de l’IFOR. training need and the support this requires.
Il est plus particulièrement
Regiments must be given the correct means to guarantee the trai-
chargé des études liées à la
ning of their personnel. This is not just about creating the establish-
numérisation de l’espace de
ment for training within the unit on SIR but ensuring that the “trai-
bataille et de la simulation opé-
ners are trained”.
rationnelle.
Periodic training courses, to ensure qualified personnel remain up to
date, must be formalised.
- 95 -
S A P E U R
LA NEB EST UNE PRIORITÉ numérisée de la 2e BB, a parti- unités numérisées de la 6e BLB,
DE L’ARMÉE DE TERRE cipé à cet exercice en déployant et notamment le 1er REG).
son PCR, en détachant deux uni-
Le génie en est l’un des acteurs tés de combat au profit de deux Mais déjà, il convient de souli-
et il participe au processus de GTIA et en activant un de ses gner que les systèmes possè-
montée en puissance. DLRG ; par ailleurs il a armé la dent une réelle potentialité pour
cellule 2D du CO de la brigade. atteindre les objectifs de la NEB.
La NEB est en cours d’expéri-
mentation ; le défi est d’impor- D’une manière générale, l’exer-
tance et les difficultés existent. cice « GTIA XL » s’est révélé
GENÈSE DE L’AFFAIRE
positif et riche en enseigne-
Il faut prendre en compte les ments. Il a mis en évidence des La maîtrise du combat en temps
besoins des forces et assurer les points positifs mais aussi et sur- réel est une nouvelle donne stra-
actions d’assistance. tout des points négatifs ; ces tégique.
derniers ont été pris en compte
La NEB donne priorité à l’action, par les responsables des pro- Dès les années 85-90, le génie a
en facilitant une meilleure maî- grammes afin d’être analysés ; constaté la nécessité de com-
trise de l’information. des actions à mener ont ainsi été mander en temps réel et de dis-
définies. poser des matériels adaptés
Les buts recherchés sont :
pour la diffusion des informa-
• acquérir et organiser l’infor- Les diverses contraintes tech- tions et de la messagerie génie.
mation utile ; niques, imputables à la jeunesse
des systèmes n’ont pas permis Une réponse a été apportée, en
• enrichir et raccourcir le cycle de mesurer efficacement l’at- son temps, avec le SIRGEX (1).
décisionnel ; teinte des objectifs fixés pour
• anticiper et accélérer le cet exercice. La structure ainsi définie per-
rythme de la manœuvre. mettait de transmettre en temps
L’ensemble des buts n’a pu être réel, du niveau régiment vers la
Après le premier exercice met- atteint ; l’expérimentation de la division, des plans d’obstacles
tant en œuvre un groupement NEB, au travers de cet exercice, et des messages.
tactique interarmes (GTIA) n’a pu être complète mais elle a
numérisé en octobre 2002, permis, malgré tout, d’orienter Il a été abandonné au profit du
l’exercice « GTIA XL » s’est les efforts et de définir les priori- système d’information régi-
déroulé en novembre 2003, à tés pour les exercices futurs mentaire (SIR) en 2001.
Mourmelon. Le 13e régiment du (l’exercice « GTIA INF » se
génie, unité expérimentale déroulera en juin 2004, avec les Le SIR est le système d’informa-
tion destiné principalement à
équiper les PC de niveau 4 (régi-
mentaire) et 5 (unité élémen-
taire) ; c’est un ensemble coor-
donné et cohérent de plusieurs
composantes (ABC, infanterie,
génie, ALAT…) conçu pour facili-
ter le commandement des uni-
tés régimentaires de l’armée de
terre et améliorer leur capacité
d’échange et de traitement de
l’information dans le cadre du
combat aéroterrestre.
- 96 -
S A P E U R
UN CONSTAT A ÉTÉ DRESSÉ régiment du génie, génèrent des 1) En priorité il faut impérative-
À L’ISSUE DE L’EXERCICE difficultés majeures lors d’une ment rendre interopérables les
bascule (les règles de sécurité systèmes, le SIR au niveau du
1) Aujourd’hui, les systèmes interdisent la présence de tout GTIA avec le SICF au niveau de
SICF et SIR ne sont pas totale- personnel à l’intérieur d’un ATM la GU (le CO de la brigade), afin
ment interopérables et ceci est et imposent le repli des de garantir la cohérence de la
préjudiciable au bon achemine- antennes). préparation et de la conduite
ment de l’information et à son des actions du génie.
traitement. 4) Il s’agissait de dégager, à par-
tir de la mise en œuvre des sys- 2) Il faut définir ensuite une
tèmes de communication et structure d’accompagnement au
d’information, les conséquences profit des formations pour la
de leur mise en œuvre sur l’or- mise en place des matériels.
ganisation du CO de la brigade Celle-ci fait l’objet d’un mandat
et des PC de groupement. d’un groupe d’étude piloté par
EMAT/BSIC.
L’exercice a démontré une
bonne circulation de l’informa- Les observations faites à l’occa-
tion malgré l’instabilité consta- sion de cet exercice peuvent uti-
tée du système. lement servir de base pour les
Il faut sortir d’une logique de
programmes d’instruction et
programme pour entrer dans
Dès lors que l’information cir- d’entraînement du personnel de
une logique d’ensemble.
cule, il est possible d’anticiper la mise en œuvre, afin de pallier
Il est urgent de normaliser les manœuvre. les déficiences constatées, mais
messages (les échanges de don- aussi pour aider la montée en
nées) et d’automatiser leur trai- Mais l’organisation de l’informa- puissance des unités/formations
tement à tous les niveaux. tion utile est encore délicate ; en numérisées.
effet celle-ci est souvent polluée
2) Le SIR reste encore un sys- par une trop grande quantité de 3) Cette révolution en marche
tème dont la mise en œuvre est messages qui sont échangés et n’est pas sans impact sur la for-
complexe et peu intuitive. qui n’apparaissent pas avec évi- mation.
dence à l’utilisateur.
Même si le personnel s’implique En effet, il faut souligner l’im-
volontairement et fait preuve Il n’a pas été constaté de gain portance capitale de l’appropria-
d’un bon état d’esprit général, il significatif dans les délais néces- tion des SIC par les utilisateurs
faut impérativement simplifier saires à l’élaboration des ordres (usagers), et donc de leur forma-
la mise en œuvre des systèmes et, ainsi, l’accélération du tion préalable à laquelle il faut
et ainsi développer le goût de rythme de la manœuvre n’a pas apporter une grande facilité
les servir. été utilement appréhendée. d’apprentissage.
3) Les matériels porteurs (VAB 5) Les administrateurs sont for- La formation initiale du person-
ou VUTC) sont toujours aussi més à l’ESAT de Rennes, sans nel est dispensée à l’ESAG au
sonores ; la discrétion des PC aucun stage de recyclage prévu. profit, aujourd’hui, des futurs
n’est pas assurée. Des proposi- Les usagers sont formés en commandants d’unité.
tions utiles et constructives sont école (une semaine dans le
communiquées à l’OP SIR. cadre du CFCU) et peuvent Mais les premiers utilisateurs
bénéficier d’une remise à jour (usagers) sont les commandants
Dans leur configuration actuelle, avant un exercice planifié. d’unité, les adjoints d’unité, l’of-
les abris techniques mobiles 15 ficier logistique…
pieds (ATM 15) – sur porteur Aujourd’hui il n’existe pas de
GBC 180 - armant le PC d’un structure cohérente pour ins- Si le SIR concerne les capitaines,
truire, entraîner et maintenir les il faut aussi former les lieute-
savoir-faire. nants.
- 97 -
S A P E U R
Des mémentos et des didacti- Il s’agira, en particulier, d’étu- Si le génie, avec l’ensemble des
ciels doivent être élaborés et dier la formation au commande- fonctions opérationnelles, veut
mis à jour régulièrement. ment des unités numérisées, et être au rendez-vous de la NEB, il
de rédiger les manuels corres- faut ériger l’accompagnement
L’entraînement sur les systèmes pondants. des formations dans le cadre de
ne doit pas précéder chaque leur montée en puissance en
exercice, mais doit faire l’objet 6) Organisation des PC priorité n° 1.
d’une formation adaptée et une
pratique régulière dans les À l’occasion de cet exercice, le Enfin, il ne faut pas attendre l’ar-
domaines des transmissions, de 13e régiment du génie a adopté rivée des matériels dans les
l’organisation du système et de pour son PC une configuration régiments, qui fait l’objet d’un
son emploi. « 3 + 1 » ATM 15 ; cette première plan d’équipement (2), pour se
approche donne satisfaction ; les sensibiliser à la NEB et porter un
De plus, l’instruction collective éléments recueillis serviront à intérêt à la formation initiale des
doit faire l’objet d’exercices l’élaboration du mémento d’un usagers et des administrateurs.
- 98 -
S A P E U R
Lieutenant-
1re EXPÉRIMENTATION
colonel
Thierry
DU SYACADO
MAROTTE
The recent involvements in operations abroad, have shown how impor-
tant it was to send deployment support elements among the very first
troops. These elements allow the combat units to be deployed, to ins-
tall and to live whatever could be the weather conditions.
Le LCL MAROTTE est saint- Belonging to the French engineer brigade, the 1st and the 2nd engineer
cyrien de la promotion Cadets regiments have the capability to set up cells aiming at produce elec-
de la France libre (1985-1988). tricity, potable water, as well as leading operational construction or
building safety and protection works.
Il est breveté de l'enseignement In order to be ready to fulfill their missions, the energy and infra-
militaire supérieur et titulaire du structure platoons have to dispose the equipments and set of tools
diplôme d'ingénieur civil de adapted to the mission.
l'école nationale supérieure des
mines de Nancy. Designed to give the opportunity to our troop the best fitted equip-
ments and material as far as deployment support is concerned, the
SyACADO concept is based on a “field workshop”.
Il sert comme chef de section au
32e RG de Kehl (RFA). The experience of the last French involvement during “TRIDENT”
operation, and especially the projection of the engineer deployment
Il rejoint le 3e RG de Charleville- support element in Macedonia, has led to the study, the develop-
Mézières en tant qu’OA puis ment and the approbation of the SyACADO workshop.
CDU de la 1re CCB et il est
engagé en Ex-Yougoslavie, au HISTORIQUE
sein du BATINF n° 1 de la FOR-
PRONU (1992-1993). La fiche de caractéristiques militaires de référence de l'ACAD a été
approuvée par l'EMAT le 30 décembre 1997 et celle du SyACADO
Après avoir été chargé de la pla- le 13 aôut 1999. Le marché a été notifié le 27 novembre 2002 à la
nification des stages à l’ESAG,il société Euroshelter. Essais sur TS à la mi-2003.
est officier traitant au bureau
études générales du CoFAT, Dates clefs
puis assistant militaire du
DCOMSFOR. 1997-1999 Approbation de la FCM.R par l’EMAT
1998 Appel à candidatures
Il est ensuite chef du BOI au 2 e Novembre 1998 Appel d’offres restreint
RG de Metz. Pendant cette Mai-juin 1999 Choix sur plans de deux candidats
période, il a commandé le déta- Décembre 2001 Lancement de l’appel d’offres (ACAD, SyACADO)
chement du génie n° 1 au sein
de la brigade multinationale Juillet 2002 Choix de l’industriel
nord-est au Kosovo. 27 novembre 2002 Notification du marché
Livraisons à venir
- 99 -
S A P E U R
LE SYACADO OU LA POLY-
VALENCE MAÎTRISÉE
PROLOGUE
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S A P E U R
CONCLUSION
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S A P E U R
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S A P E U R
Lieutenant-
LE GÉNIE FRANÇAIS
colonel
Alain
À L’HEURE DE L’OTAN
PERRIER
Aware that all operations are now both combined and joint, the
French Army has resolutely developed its ability to operate with all
its allies. Always key to operations, the Sappers are playing an
essential part in the developments required to meet the challenges
presented by this new operating environment.
Le lieutenant-colonel Alain
PERRIER est le chef du bureau In this spirit, the French Sappers have made the most of their partici-
« règlements-documentation » pation in international activities, particularly in the working groups
de la direction des études et de of NATO. Standardisation has become critical to NATO as it seeks to
la prospective de l’ESAG depuis adapt its structures to meet the challenges presented by new mem-
1999. bers (the countries of Partnership for peace programme) and threats,
the latter being diffuse and changeable.
Issu de l’école militaire inter-
armes (promotion général Engineer participation in the drafting of STANAG and Allied
BROSSET 1973-1974), il est Publications (AP) has significant implications for the organisation,
diplômé de l’école d’état-major functioning and equipment of our forces. In effect, these jointly pro-
depuis 1984 et titulaire du duced documents must be incorporated into our national doctrine
BTEMG depuis décembre 2003. when they are ratified by France. Also, our tactical techniques and
procedures (TTP) must become STANAG compliant, as must our
Au cours de ces dernières future equipment specifications.
années, il a successivement
exercé les responsabilités sui- The professionalism and effectiveness of French engineers, in over-
vantes : coming the challenges of whatever operating environment they are
confronted with, are universally acknowledged : they are equally
• officier supérieur génie de la determined to ensure they are better integrated with future multi-
15 e DI – (1986-1988) ; national structures whilst acknowledging that opening themselves
up in this way brings fresh challenges and constraints.
• chef du bureau instruction du
31 e RG – (1988-1989) ;
Le caractère interarmées et intégrées de l’OTAN, l’armée de
• chef de brigade du cours de interallié des opérations dans terre française et bien évidem-
perfectionnement des officiers lesquelles sont engagées les ment le génie ne peuvent donc
subalternes (CPOS) – (1989- unités de l’armée de terre et du ignorer les doctrines et les pro-
1992) ; génie en particulier impose d’ac- cédures qui y sont en vigueur.
corder toujours plus d’impor-
• commandant de la division de tance à l’interopérabilité. C’est pourquoi depuis plusieurs
formation des réserves (DFR) – années maintenant, la France
(1992-1995) ; L’emploi de nos forces ne peut est présente dans de nombreux
se concevoir : groupes de travail de l’OTAN au
• commandant en second du sein desquels elle participe acti-
• qu’en parlant le même lan-
13 e RG de Trèves – (1995-1999). vement à l’élaboration des rè-
gage que nos alliés (termino-
gles communes d’engagement.
logie et symbologie) ;
Reconnus pour leur profession-
• qu’en appliquant des doc- nalisme et leur efficacité sur les
trines d’emploi communes ; théâtres d’opérations extérieurs,
les sapeurs français ont souvent
• qu’en développant des sys-
un point de vue original à faire
tèmes d’information opéra-
valoir auprès de cette instance
tionnelle (SIO) capables de
dans laquelle le système de pen-
communiquer entre eux ;
sée anglo-saxon est prédomi-
• qu’en mettant en œuvre les nant. Nos représentants doivent
mêmes procédures, y défendre les intérêts particu-
liers du génie français, tout en
• qu’en concevant des maté-
intégrant les contraintes résul-
riels répondant à des normes
tant des accords internationaux
identiques.
auxquels notre pays a souscrit.
Bien que n’appartenant pas aux
structures de commandement En effet, impliqué dans ce que le
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S A P E U R
général de Gaulle intitulait « le de chercher à atteindre les Au niveau national, une version
grand machin », le génie fran- niveaux indiqués dans le française est élaborée tous les
çais évolue maintenant dans un besoin de normalisation ; deux ans sur le modèle de ce
système complexe entièrement document OTAN.
tourné vers la normalisation, • le caractère volontaire de la
dans lequel les sapeurs ont une participation des pays au pro-
place bien définie et dont les cessus de normalisation ; Elle identifie, pour chaque
décisions influent grandement accord ou publication, le stade
• l’obligation de rédiger les de la ratification française
sur nos propres modes de fonc-
documents OTAN en utilisant
tionnement (RA = ratifié ; RR = ratifié avec
la terminologie agréée.
réserves ; NR = non ratifié), l’or-
ganisme « pilote national » et
Il consiste à proposer, formuler,
les experts chargés de sa rédac-
approuver, ratifier, promulguer,
tion.
mettre en œuvre et tenir à jour
des normes OTAN décrites dans
des accords de normalisation
QUI ?
OTAN, appelés STANAG
LA NORMALISATION : UNE (STANdardization AGreement)
DÉMARCHE LONGUE ET et dans des publications interal- L’agence OTAN de normalisa-
COMPLEXE, INDISPENSABLE liées, appelées AP (Allied tion/N a t o S t a n d a r d i z a t i o n
À L’INTEROPÉRABILITÉ DES Publication). Agency (AON/NSA) est chargée
FORCES DE L’ALLIANCE de la mise en application de la
ATLANTIQUE Un STANAG est l’enregistre- directive relative à la normalisa-
ment d’un accord survenu entre tion (AAP-3).
POURQUOI ? plusieurs ou entre tous les pays
membres, aux termes duquel ils La production des STANAG et
La normalisation est un des décident d’adopter des maté- des AP est pilotée par le comité
moyens dont dispose l’alliance riels, des munitions et des pro- OTAN de normalisation/Nato
atlantique pour renforcer ses cédures semblables. Il est obli-
Comity of Standardization
capacités de défense en tirant le gatoirement rédigé dans les
(CON/NCS), sous l’égide du
meilleur parti des ressources deux langues officielles de
disponibles. conseil de l’atlantique nord
l’OTAN, à savoir le français et
(CAN).
l’anglais.
Processus de développement de
concepts, de doctrines, de pro- Une AP est un document officiel Elle est assurée par des groupes
cédures et de plans, elle de travail créés dans les diffé-
de normalisation OTAN que les
concourt en effet à maintenir les rents domaines de compétence
opérations, l’administration, la pays de l’OTAN, ou seulement
et composés d’experts et/ou de
logistique et les matériels à leur certains d’entre eux, se sont
spécialistes de chaque pays.
meilleur niveau de compatibi- engagés à utiliser et qui est dif-
lité, d’interopérabilité, d’inter- fusé à tous les échelons, utilisa- • Chaque groupe de travail/
changeabilité et d’identité. teur compris. Les AP les plus Working Group (GT/WG) est
couramment rencontrées sont : placé sous la responsabilité
QUOI ? d’une autorité qui répartit le
• le s A J P ( A l l i e d J o i n t
pilotage des différents STA-
Publication), traitant de doc-
Décrit dans un document de NAG et AP entre les membres
trine au niveau interarmées ;
référence, l’AAP-3 « mise au du GT.
point, établissement et tenue à • l e s AT P ( A l l i e d Ta c t i c a l
jour des accords de normalisa- Publication), évoquant des • Le pilote d’un accord de nor-
tion OTAN (STANAG) et publica- sujets à caractère tactique ; malisation est le maître
tions interalliées (AP) », le pro- d’œuvre de son élaboration,
• les AAP (Allied Administra-
cessus de normalisation de de son suivi et de sa mise à
tive Publication), abordant
l’OTAN repose sur un certain jour. Il est le point de contact
des préoccupations d’ordre
nombre de principes fondamen- unique dans l’échange des
administratif.
taux, parmi lesquels : correspondances le concer-
nant.
• la nécessité d’utiliser chaque Tous les STANAG et AP figurent
fois que possible les normes dans un répertoire, l’AAP-4
civiles lorsqu’elles existent ; « accords de standardisation et La nation pilote OTAN est indi-
publications interalliées de quée, pour chaque STANAG ou
• la nécessité, pour les pays,
l’OTAN ». AP, dans l’AAP-4.
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S A P E U R
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S A P E U R
sence à ces réunions du représen- chargée de consulter les experts dans les opérations combi-
tant du CDES/CREDAT s’avère nationaux de chacun d’eux lors nées » et l’ATP-52 « Doctrine du
parfois nécessaire lorsque des des procédures de révision, de génie des forces terrestres »,
réflexions sont conduites sur la proposer les documents à la dont le pilotage national est
doctrine d’emploi du génie dans ratification du CEMAT, et de confié au CDES/CREDAT.
un environnement interarmes ou veiller à leur diffusion.
interarmées. Le tableau ci-après présente
Elle est aussi expert national des succinctement les STANAG sui-
Désignée comme pilote national 2 documents de doctrine que vis et mis à jour par le CEWG.
de 12 de ces STANAG, la DEP est sont l’AJP-3.12 « Soutien génie
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S A P E U R
C’est ainsi qu’elle se fait repré- Les écoles du génie de Munich (Allemagne), de Minley (Grande-Bretagne) et
senter lors des réunions plé- d'Angers, organisent chaque année, à tour de rôle, la réunion tripartite, ren-
dez-vous annuel des responsables de la doctrine et des études technico-opé-
nières du GTEOD et qu’elle
rationnelles au sein des directions études et prospective du génie des 3 pays.
figure au rang des experts de
certains STANAG dont le CEWG
n’assure pas le suivi. maillon essentiel dans l’élabora- tions. Les délégués français y
tion et la tenue à jour de l’AAP- jouent le rôle de leader des pays
Elle participe aussi régulièrement à 19 « glossaire de terminologie francophones.
l’exercice annuel de l’OTAN « du génie de combat ».
Constant Makefast » et à des LA NORMALISATION ET SES
réunions bilatérales et trilatérales. Son comité de terminologie est
en effet la plupart du temps à
CONSÉQUENCES POUR LE
Concernant la terminologie l’origine des insertions de nou- GÉNIE FRANÇAIS
enfin, le CEWG constitue un veaux termes et de leurs défini-
En 1999, le chef d’état-major de
l’armée de terre rappelait, dans
une directive, l’importance qu’il
attachait à l’interopérabilité avec
nos alliés et donc à la forte
implication de la France dans la
rédaction des documents de
normalisation.
Ainsi, la participation de la
France aux travaux de normali-
sation de l’OTAN n’est pas ano-
dine et ses conséquences ne
doivent surtout pas être minimi-
sées compte-tenu des énergies
considérables mobilisées et du
problème nécessairement posé
de la cohérence des documents
produits avec nos propres
ouvrages nationaux.
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S A P E U R
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S A P E U R
satisfaire aux exigences de trois ou quatre messages com- ment et l’équipement de l’en-
notre chaîne de commandement muns à l’APP-9 et au STANAG semble des forces de l’OTAN.
privilégiant quant à elle les 2430 (OBSREP ; BARREP ; …),
échanges horizontaux de même celui-ci constitue cependant un
niveau. mode dégradé, notoirement
CONCLUSION
insuffisant car limité aux seuls
En 2004, le génie français se
Le travail a consisté à transfor- échanges d’informations entre
mer ses 52 messages en 8 mes- les commandants d’unité et le trouve donc bien engagé dans
sages SIR, tout en conservant PCR. un processus devant l’amener à
l’ensemble des informations un niveau d’interopérabilité tel
contenues dans la messagerie De plus, tant qu’un outil infor- qu’il pourra, quel que soit le
d’origine. matique (SITEL) n’aura pas été théâtre d’opérations et la nature
développé (horizon 2015), la du conflit, être employé dans
Il faut noter que l’échelonne- POP génie demeurera l’unique des structures de commande-
ment prévisible des livraisons moyen réglementaire disponible ment multinationales tout en
de nos systèmes d’information pour assurer les échanges entre
conservant son style propre et
et de commandement (environ le capitaine et ses chefs de sec-
10 ans) impose de conserver un tion. l’efficacité qui le caractérise
système transitoire d’échange actuellement.
d’informations. Enfin, les nombreux exposés
faits sur les divers engagements Cette démarche correspond bien
Dans cet esprit, il y aurait sans des forces de l’OTAN sont à la logique dans laquelle s’ins-
doute lieu de conserver à l’esprit chaque fois l’occasion crit la décision prise récemment
que la POP génie constitue d’échanges fructueux et les de créer à Lille un PC européen
actuellement le seul référentiel « lessons learned » (enseigne- HRF (High Readiness Force)
complet de messagerie adapté à ments tirés) des conflits récents
dans lequel la France sera
la mise en œuvre du génie. constituent quant à eux la base
« nation cadre », c’est à dire à
des réflexions doctrinales
En effet, si les régiments du conduites au sein du GT. Les une volonté très nette de faire
génie qui ne sont pas encore conséquences qui en découlent figurer notre pays en bonne
dotés du SIR peuvent utiliser concernent bien évidemment place dans les instances mili-
MESREG pour transmettre les l’organisation, le fonctionne- taires internationales.
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S A P E U R
Yves BOUTIN, sapeur, ingénieur, diplomate et officier de renseignement ...................................... CBA GARNIER de LABAREYRE ............ 121
L’organisation du passage de la Bérézina pendant la retraite de Russie en 1812 ......................CNE ALLAIRE ...................................................... 127
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S A P E U R
Monsieur
ANTICIPATION ET VALORISATION
Jean-François
PERNOT
OU LES MÉTIERS DU GÉNIE
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S A P E U R
sion, il convient de bien assem- ment dans des mesures accep- le combattant doit pour sa sur-
bler les parties du puzzle que tables. Ces pratiques qui entraî- vie appliquer les méthodes et
représente un chantier sur le ter- nent des métiers qui évoluent, filtres anti-pollution (eaux et
rain comme en métropole. qui se distinguent, se différen- latrines). Ainsi peut être conçu
cient, utilisant des outils, des et géré l’établissement de plate-
Les abaques de résistance aux normes de parcs, toute une formes tant d’artillerie en opéra-
poids et pressions des matériaux quincaillerie qui est identique à tion que de logistique dans les
sont de même nature que celles tout chantier de travaux publics. deux environnements.
devant résister aux perforations.
La protection des systèmes De même, hormis les gaz de Le génie est donc bien l’arme
d’armes engagés en stockage, combat qui sont de nature toute qui anime, utilise et développe
parcs ou en position, entre dans autre mais qui maintenant sont des métiers qui depuis le XVIe
les temps de programmation et aussi l’une des terreur des crises siècle permettent la réalisation
de réalisation de chantier. Encore urbaines, l’air conditionné des des missions tout en structurant
une fois, il s’agit de bien intégrer pièces n’est pas sensiblement le territoire national comme
infrastructure et conduite d’opé- différent de la ventilation des base de départ et les zones des
ration dans tous les sens des casemates de combat. Dans les opérations car l’infrastructure se
termes. La maîtrise des phases cas limites, ce sont des surpres- fonde toujours selon des fonda-
est liée à la gestion du bon voca- sions, alors hôpitaux, salles mentaux identiques assurant
bulaire et des concepts : « ce qui d’opération ou de confinement sécurité et pérennité.
se conçoit bien… ». ne sont pas de nature différente
des casernements, ce n’est que
Les études préalables, les choix question d’intensité, d’échelle.
d’emplacements et de solutions
permettent de répondre dans le
minimum de temps et ainsi le
camp ISOPEX 99 a pu être conçu
et réalisé avant nos autres parte-
naires. D’autre part les maté-
riaux utilisés dans la protection
hommes/armement sont bien
souvent ceux des moyens du
bord, car comme autrefois ce
qui est retiré d’un côté sert à ce
qui est établi de l’autre. Cela
était vrai des remparts résultant
du creusement des fossés
depuis le camp romain jus-
qu’aux ouvrages bastionnés, les
« gabions de nouvelle généra-
tion » (GNG), mis en trois épais-
seurs renforcées dans certains
cas de plaques de béton armé
d’acier spéciaux (également de
« nouvelle génération »), assu-
rent une sécurité correcte contre
tout tir offensif. Un vrai métier
existe : celui d’estimer, de
connaître empiriquement les
solutions « du moment »…
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S A P E U R
Colonel
LA VILLE ET LA GUERRE
Jean
SERVEILLE
Oubliés sous la poussière de sent de modeler l’architecture
l’histoire et sous le poids de la des villes grecques.
dissuasion nucléaire, des liens
étroits et interactifs entre la ville En effet à leur genèse les cités
et la guerre ont cependant tou- grecques archaïques, tant pour
jours existé à travers l’histoire marquer leur emprise coloniale
même de la ville et de ses habi- que pour assurer effectivement
Saint-cyrien de la promotion tants. Ils sont nombreux et res- leur sécurité, se dotèrent de
capitaine de CATHELINEAU surgissent avec force et acuité remparts.
(1976-1978), le colonel au travers des médias, notam-
SERVEILLE est chargé de mis- ment la télévision, lors des Au Ve siècle avant Jésus-Christ
sion au centre de réalisation et conflits récents. ces murailles tombèrent en
d’études de doctrine de l’armée désuétude au profit d’une doc-
de terre (CREDAT). Beyrouth, Sarajevo, Grozny, trine bâtie sur la combativité des
Génine, Bassorah, Bagdad ont armées, qui fit dire à Agésilas roi
À ce titre il est, entre autres, apporté au public une lecture de Sparte désignant ses troupes
chargé de la doctrine d’emploi soudaine et brutale des liens « voici les remparts de
des forces terrestres en zone entre la ville et la guerre, mais Lacédémone ».
urbaine. une lecture purement événe-
mentielle.
Ayant servi au 13e RG comme
CDS puis OA, il a commandé la En fait la ville a de tout temps
compagnie de combat du génie préparé, voire géré la guerre par
de la 12e DLB de 1985 à 1987. des processus de transforma-
tion de grande ampleur tels que
Après une formation de DT tra- l’urbanisme, l’économie de
vaux, il est affecté à la direction guerre, l’esprit de défense de
des travaux et services de la ses habitants, la stratégie anti-
DIRCEN de 1987 à 1989. cités de Carthage à Hiroshima, Puis à l’époque hellénistique, les
les innombrables aller et retour luttes incessantes entre cités et
Ingénieur de l’ENPC, il rejoint entre les concepts de défense l’avènement de machines de
l’ESGM, puis l’ESAG à sa sortie rapprochée et de défense aux guerre puissantes et plus effi-
en 1993 de l’école supérieure de frontières de la pax romana au caces contraignirent les villes à
guerre (105e promotion). rétablissement des enceintes se doter à nouveau d’enceintes.
parisiennes vers 1840.
De 1997 à 2000, il est officier Ce schéma de va-et-vient est
traitant pour l’évaluation des À l’éradication de la notion de comparable à celui de la polior-
systèmes de forces et assure le l’urbain dans les thèmes tac- cétique romaine dont Rome est
suivi du dossier « drones » à tiques, il y a encore peu, le mili- un parfait exemple.
l’EMA/PPE. taire renoue heureusement avec
la ville : lieu de ressources, de De même pour le moyen-âge,
Il commande le 2e RG de 2000 à pouvoirs, abritant une popula- dont les remparts disparus lais-
2002. tion enjeu des conflits sent maintenant la place à nos
modernes, mais aussi lieu de boulevards et à un cœur histo-
Il est chef de la planification de violences inexpiables, d’obs- rique à l’habitat très dense.
la KFOR d’octobre 2002 à avril tacles de danger et d’enlise-
2003. ment. La constitution du royaume de
France et en particulier la guerre
Attractive et répulsive la ville contre les PLANTAGENÊT mar-
subit la guerre, mais la ville qua l’urbanisme de nombreuses
engendre aussi la guerre. villes conquises puis refondées
par Philippe-Auguste, dont les
EFFETS STRUCTURANTS DE remparts anciens étaient rasés
et reconstruits selon le plan du
LA GUERRE SUR LA VILLE
maître.
Dès l’antiquité grecque le
concept de défense rapprochée Melun, Bourges, Péronne,
des villes s’affronte à celui de la Compiègne se virent ainsi remo-
défense aux frontières et ne ces- deler.
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CONCLUSION
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Commandant
VINCENT-YVES BOUTIN
Pierre
GARNIER
SAPEUR, INGÉNIEUR,
de LABAREYRE DIPLOMATE ET OFFICIER
DE RENSEIGNEMENT
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la demande expresse de ché près du grand vizir Après la cessation des hostilités
MARMONT. IBRAHIM-PACHA pour le avec la Russie (armistice de
conseiller et instruire des Slobodjie le 21 août 1807), BOUTIN
BOUTIN est envoyé, alors, à hommes à l’art de la sape. Il regagne Constantinople puis
Constantinople pour servir sous s’immerge totalement dans son Paris en novembre 1807.
les ordres du général environnement. Le général
SEBASTIANI, ambassadeur de PA U L I N a l a i s s é d a n s c e s Le 28 décembre 1807, BOUTIN
France à Constantinople. En effet, mémoires un portrait haut en est enfin nommé chef de
l’empire ottoman a déclare la couleur de BOUTIN : « sa figure bataillon. Cette promotion sera
guerre à la Russie en décembre hâlée, ses yeux étincelants, sa suivie, le 17 janvier 1808 de la
1806. Il devient donc l’allié de la barbe bien plantée, aussi noire croix de chevalier de la Légion
France. Les détroits du Bosphore que touffue, font on ne peut d’honneur.
sont convoités par les Russes et mieux sous le turban aux cou-
les Anglais restent toujours leurs vives. Sous les draperies Après un séjour en famille dans
maître de la méditerranée. du vêtement, ses larges épaules l’ouest de la France, il est chargé
lui donnaient toute la grave et de la mission qui le fera rentrer
BOUTIN rejoint la capitale de digne prestance d’un vrai dans l’histoire.
l’empire turc en février 1807. croyant et tout jusqu’à sa
C’est son premier contact avec démarche que ralentissait la En effet, Napoléon cherche à
cet orient qui va le fasciner. À chaussure orientale, éloignait prendre pied en Afrique pour
partir de ce moment, sa carrière l’idée que, sous ce costume, se contrer l’influence anglaise en
ne sera plus celle d’un officier trouvait un jeune et brillant offi- Méditerranée. Il ordonne, dans
du génie ordinaire de l’armée cier français ». une lettre écrite à Bayonne le
mais celle d’un conseiller écouté 18 avril 1808, au ministre de la
et respecté. C’est vraisemblablement pen- marin, le vice-amiral DECRES, la
dant cette période qu’il com- reconnaissance d’Alger puis de
Dès son arrivée, il se met à la mence à parler l’arabe. Tunis. Il y explique sa volonté et
tâche et fortifie les points per- décrit l’homme idéal : « … il faut
mettant un débarquement des
anglais dont une escadre, com-
mandé par l’Amiral DUCKWORTH,
croise dans les détroits.
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que ce soit un homme de tact et BOUTIN, avec la complicité d’un Quand en 1829, le gouverne-
de talent. Il faudrait que cet capitaine marchant ragusois, M. ment français décide de mettre
ingénieur fût un peu officier de POZZA, embarque le 1er sep- sur pied une expédition militaire
marine et un peu ingénieur de tembre comme matelot sous le pour punir le dey d’Alger, les tra-
terre… ». nom de Nicolo JUVATOVICH. Il vaux de BOUTIN sont exhumés
arrive à Constantinople le et servent de base de travail
BOUTIN est désigné. Voilà notre 2 octobre 1808. Il repart quelques pour l’expédition. Ainsi, le
homme à la fois officier de ren- jours plus tard vers Paris qu’il débarquement à Sidi-Ferruch, la
seignement et espion. atteint à la fin du mois. prise du fort de l’empereur et
l’attaque de la ville par l’inté-
Il embarque début mai à Toulon En utilisant son carnet conservé rieur et les hauteurs préconisés
sur le brick le Requin. Il est reçu malgré ses aventures, il rédige par BOUTIN sont réalisés par le
par le consul de France à Alger, un rapport et trace des plans de général de BOURMONT en 1830
M. DUBOIS-THAINVILLE, chez mémoire. Il remet le tout au pour prendre Alger.
qui il logera durant toute sa mis- ministre de la marine le 18
sion. novembre. À l’issue de ce rapport, on lui
demande de rédiger un
Sur place, BOUTIN observe, se Ce rapport est intitulé : « recon- mémoire diplomatique destiné
promène le long des côtes et naissance générale des villes, au ministre des relations exté-
sonde les profondeurs. Il dessine forts et batteries d’Alger, des rieures pour le renseigner sur la
et note tout sur un petit carnet. environs faite en conséquence politique dans le bassin occiden-
Plusieurs fois menacé d’expul- des ordres et instructions du tal de la méditerranée et le rap-
sion et même de mort, il continue ministre de la marine pour servir port des deys et de l’empereur
sa mission jusqu’à son départ le au projet de descente et d’éta- (sic !) du Maroc avec
17 juillet sur le même brick. blissement défensif dans ce l’Angleterre.
pays ». BOUTIN a étudié l’état
Le 28 juillet, son bateau est des défenses d’Alger, l’état des À l’issue, sur la demande, en
arraisonné au large d’Ajaccio forces, les ressources du pays 1809, il est employé à l’armée
par une frégate anglaise. Il est (vivre, eau, bois…), les itiné- d’Allemagne et affecté à l’état-
de nouveau prisonnier et raires, les mœurs… Rien d’im- major du commandant en chef
envoyé alors à Malte. portant ne lui a échappé. du génie, le général BERTRAND.
Cependant, il a pu cacher son Il participe à la réalisation de
identité en détruisant toutes ses L’empereur est satisfait du rap- ponts qui permettront le fran-
cartes et croquis et en ne port. Il le reçoit le 21 février 1809 chissement du Danube et le vic-
conservant sur lui que son petit aux Tuileries. Il lui offre un toire de Wagram en juillet.
carnet. sabre, sorte de dague à l’orien-
tale dont la lame est finement Mais l’Orient l’appelle. Sur
Il réussit à s’évader en compa- ouvragée et décorée de son pro- l’ordre personnel de l’empereur
gnie de deux autres compa- fil à la mode romaine. (30 juin 1810), il est envoyé en
triotes du même bateau. Ils sont mission au Levant. Son expé-
cachés par un ami ragusien de Cependant en 1809, les projets de rience des lieux, de la langue et
l’un d’entre eux, établi à Malte NAPOLÉON ont changé. La médi- « des orientaux » font de lui un
depuis 1798. terranée n’est plus sa priorité. homme idoine pour accomplir
des missions de renseignement
dans cette région encore peu
connue.
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Saint-Jean-d’Acre. Il pourrait Cette mission qui devait durer En 1815, il se dirige vers la Syrie.
effectuer son retour par Tripoli jusqu’à l’été 1812 se poursuit. Il est assassiné par les haschi-
et Smyrne. En passant, il pren- Aucun document permet de schins, vraisemblablement près
dra des renseignements sur savoir pourquoi. A-t-il reçu une du village d’El-Blatta, dans les
tous ces points. Il pourrait se nouvelle mission ? Doit-il appro- montagnes de Lattakieh (actuel-
faire donner par le général fondir celle en cours ? lement en Syrie) en juillet ou en
BERTRAND des notes de tous août. Son corps n’a jamais été
les points fortifiés de notre Cette même année, BOUTIN fait retrouvé.
temps pour vérifier dans quel la connaissance de Lady Lucy
état ils sont aujourd’hui… Il STANHOPE, nièce de William Lady STANHOPE réussit à ven-
prendrait note des forces qui PITT, ancien 1er ministre anglais ger son ami en déclenchant des
gardent le pays et enfin remet- (mort en 1808). représailles. Elle fit raser plu-
trait tous les renseignements sieurs dizaines de villages
militaires et civils ». En 1813, il est au Liban. Le 28 druzes et exécuter 300 per-
mars, il loge chez le consul de sonnes par les troupes du pacha
Le 2 août 1810, BOUTIN est France à Saïda. Il y retrouve d’Acre.
nommé colonel. Malgré les Lady STANHOPE qui habite non
ordres de l’empereur, le nou- loin à Mar-Elias. Ils se revoient La singularité de la vie et la mort
veau colonel du génie est tou- à intervalle régulier. Sont-ils mystérieuse de BOUTIN font
jours en France le 14 octobre. amants ? Rien ne permet de l’af- entrer cet officier dans le pan-
Napoléon, alors, écrit sèche- firmer. Cependant, ils ont une théon des « grands bâtisseurs
ment : « je croyais l’officier du attirance réciproque. Leurs vies d’empire » de la France.
génie BOUTIN parti pour se croisent régulièrement. Il
l’Egypte et la Syrie. Les détails s’écrivent souvent. Fidèle, serviteur dévoué, il cher-
ne me regardent pas. Qu’il se cha toujours à mieux connaître
rende soit à Otrante, soit à Au Liban, BOUTIN poursuit la les moyens d’accroître l’in-
Ancône ; qu’il masque sa mis- mission qu’il a reçu. En 1814, il fluence de son pays.
sion comme il l’entendra, mais prend connaissance de la fin de
qu’il la fasse ; qu’il passe tout l’empire. Il continue néanmoins Sa carrière, commencée comme
l’hiver et une partie de l’été pro- son périple. ingénieur des fortifications,
chain en Egypte et en Syrie de s’achève comme agent de ren-
manière à pouvoir ensuite Cette période est mal connue. seignement, savant et diplo-
rendre compte de sa situation Seuls quelques lettres et témoi- mate.
politique et militaire de ce pays. gnages existent. Les archives
Recommandez-lui de voir la militaires ne contiennent aucun
citadelle du Caire, celles rapport et compte rendu de sa
d’Alexandrie, Damiette, Saint- mission.
Jean-d’Acre , Alep, Damas,
Alexandrette sont compris dans
sa mission. Levez tous les obs-
tacles et ne m’en parlez plus »
Il commence sa mission en
Egypte. Il prend contact avec les
autorités indigènes et les
anciens soldats français restés
dans ce pays.
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Capitaine
L’ORGANISATION DU PASSAGE
Didier
ALLAIRE
DE LA BÉRÉZINA
PENDANT LA RETRAITE
DE RUSSIE EN 1812
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Nuit du 24 au 25 novembre 1812 truction serait trop longue. Nuit du 27 au 28 novembre 1812
NAPOLÉON, qui a été informé
NAPOLÉON apprend qu'une de l'existence d'un gué à La température est tombée à
partie des troupes d'OUDINOT Studianka à 20 km au nord de - 30°C et une sorte de paralysie
et de celles de Moscou ont Borissov, ordonne la construc- semble s'étendre sur la foule.
repris Borissov à des détache- tion de 2 ponts. Les feux de bivouacs se rallu-
ments russes d'avant garde. ment sur la rive gauche. Le pont
OUDINOT recueille DOMBROWSKI, Nuit du 25 au 26 novembre 1812 restera libre une nouvelle fois
reconquiert la ville mais ne peut toute la nuit sans aucun pas-
empêcher les russes de brûler le Des ordres sont immédiatement sage.
pont derrière eux. Le gros des donnés pour que les 400 pon-
troupes russes sont encore tonniers du général « de » génie 28 novembre 1812
a s s e z l o i n d e B o r i s s o v. EBLÉ, auxquels se joindront
WITTGENSTEIN (30000 hommes) quelques sapeurs du général La division PARTOURNEAUX
à 20 km environ plus au nord. CHASSELOUP-LAUBAT, quittent (4000 fantassins) assaillie par
KOUTOUZOV (90000 hommes) leurs cantonnements près de WITTGENSTEIN toute la journée
est encore plus loin, plus au sud Borissov et prennent la direction du 27 est forcée de se rendre
à 150 km de la Bérézina. L'amiral de Studianka pour construire les devant ses lourdes pertes et le
TCHITCHAGOV (60000 hommes) ponts. manque total de munitions. Les
est en stationnement à environ russes arrivent à portée de tir
10 km sur la rive droite, à la lati- 26 novembre 1812 des deux ponts. C'est la cohue
tude de Borissov. La situation parmi les traînards qui se bat-
Le premier pont est terminé à tent pour traverser le pont tan-
ennemie et leur position sont
14h00. OUDINOT traverse avec dis que VICTOR freine l'avancée
partiellement favorables à
2 canons afin de renforcer la tête des russes qui parfois reculent.
NAPOLÉON qui dispose d'envi-
de pont et d'élargir la zone de
ron 50000 combattants valides
sûreté sur la rive droite face à 29 novembre 1812
et qui devrait avoir les délais
Studianka. Trois heures plus
suffisants pour organiser le fran-
tard, le deuxième pont est réa- VICTOR réussit après un retour
chissement.
lisé. Mais comme les chevalets offensif à décrocher de
s'enfoncent inégalement dans le WITTGENSTEIN et à passer la
Journée du 25 novembre 1812 sol vaseux, l'ouvrage se rompt. Bérézina. Il brûlera derrière lui
Les troupes d'OUDINOT (9000 Les pontonniers réparent. les deux ponts et lorsque les
hommes) et de VICTOR (11000 trois armées russes se rejoi-
hommes); préservées pendant la Nuit du 26 au 27 novembre 1812 gnent sur les berges de la
campagne de Russie, recueillent rivière, c'est pour ramasser
La plus grande partie de l'armée quelques 8000 prisonniers pour
les vestiges fantomatiques de la en retraite arrive sur la rive
grande armée. L'avantage des la plupart des invalides ou des
gauche accompagnée des « traî- agonisants. La grande armée
forces est en faveur des russes qui nards » et de nombreux civils
ont à ce moment l'opportunité réduite à 25000 soldats en état
(soit près de 40000 retarda- de combattre fuit dans la nuit en
d'anéantir totalement les français taires) en voiture, à cheval ou à
par l'initiative d'une attaque en direction de Kamen.
pieds. Tous sont épuisés et des
masse. Mais devant des forces feux de bivouacs s'allument sur
aussi considérables, entièrement Le rendez-vous manqué des
cette rive où un grand désordre
c o n c e n t r é e s s u r B o r i s s o v, règne. Un des ponts est libre,
russes
TCHITCHAGOV s'émeut et fait l'autre en réparation. Mais per-
reconnaître les marais au sud le sonne ne suivra les recomman- Les russes n'ont pas attaqué jus-
long du Berezino inférieur et vers dations des officiers envoyés qu'au 29 novembre 1812, mal-
le nord sur Stachowa. Finalement, par BONAPARTE pour profiter gré leur énorme supériorité
par crainte d'un assaut massif, il de cette opportunité pour traver- numérique. KOUTOUZOV au sud-
concentre ses forces devant le ser avant le passage de la garde est de Borissov, WITTGENSTEIN
pont brûlé craignant que et l'arrivée des russes. au nord et TCHITCHAGOV à
BONAPARTE ne réussisse la l'ouest sur la rive droite auraient
prouesse de le rétablir et d'em- 27 novembre matin dû faire mouvement pour s'op-
porter le passage de vive force. poser à la construction des
La garde passe le pont de la rive ponts et prendre en étaux cette
25 novembre 1812 au soir gauche vers la rive droite. Elle masse de français traqués
ne passe pas seule et lorsque devant la rivière. Il semble que
NAPOLÉON va examiner le pont que la foule campée sur la rive l'amiral TCHITCHAGOV n'ait
de Borissov sur le lequel il a l'in- gauche la voit en mouvement, rien compris à la manœuvre de
tention de faire passer la grande c'est la ruée vers les ponts. Le BONAPARTE, que KOUTOUZOV
armée. L'ouvrage a été large- passage sur les ponts conti- ait perdu énormément de délais
ment endommagé et sa recons- nuera toute la courte journée. dans le franchissement du
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100 mètres seulement mais il y et notamment la nécessité d'éta- qui se trouve à 20 km en amont
subsiste un passage délicat de blir une coordination solide. Les de Borissov, devant le village de
30 mètres où il est nécessaire de deux ponts sont restés inutilisés Studianka. La rivière est large de
nager avant de retrouver pied. pendant deux nuits entières 100 m à cet endroit et doit avoir
Le franchissement autonome pour aboutir au franchissement une profondeur maximale de 2 à
reste difficile et de nombreux catastrophique concentré sur 2,30 mètres. Le fond est vaseux
cavaliers se noient, emportés une journée des traînards et des et le terrain est inégal. La rive
par le courant avec leur mon- civils parce qu'aucun ordre de droite est plus haute que la rive
ture. Des ordres sont alors passage n'avait réellement été gauche et le terrain y est maré-
immédiatement donnés pour fixé. Cette situation peut paraître cageux mais durci par le gel. Les
que les 400 pontonniers du improbable dans un contexte cavaliers de CORBINEAU n'ont
général de génie EBLÉ commen- actuel de combat haute inten- pas passé le gué sans difficulté
cent la construction simultanée sité. De même, le manque de et plusieurs se sont noyés. À
des deux ponts sous la protec- régulation sur les points de pas- pied, il faut entrer dans la
tion rapprochée de 40 canons de sage et l'absence de fractionne- rivière, marcher sur le fond, puis
gros calibre. Dès le premier pont ment ont réuni chariots, voi- nager pendant une trentaine de
terminé, le général OUDINOT tures, chevaux et piétons dans mètres avant de reprendre pied.
traverse avec 2 canons afin de une même cohue infernale. NAPOLÉON ne s'était d'abord
renforcer la tête de pont et de L'affolement sur les ponts a pas décidé pour un passage,
conquérir une ligne de débou- engendré de nombreuses ayant imaginé le pont de
ché sur la rive droite face à noyades et de nombreuses des- Borissov moins endommagé. En
Stundianka. Le deuxième pont tructions sur les ponts soumis à effet, l'ouvrage est détruit en
achevé en aval va permettre des charges spontanées trop trois endroits et, en dessous, la
l'élargissement de la zone en importantes. Bérézina s'écoule divisée en plu-
permettant le franchissement du sieurs bras qui lui donne une lar-
2e échelon composé par la garde Cependant, BONAPARTE a bien geur de près de 700 mètres.
et ses canons. compris l'importance d'une dua- Faire reconstruire le pont pren-
lité dans la mise en œuvre des drait trop de temps devant la
Les enseignements moyens de franchissement qui menace d'une attaque russe
permet, certes, un meilleur débit imminente. Il change donc
BONAPARTE se déplace sur les mais aussi de maintenir un d'avis et opte pour le gué. Mais
rives de la Bérézina pour obser- rythme ininterrompu pendant le il n'est pas question de faire
ver de ses propres yeux la situa- délai d'impunité en cas de mise entrer l'armée, hommes et
tion du terrain et prendre ainsi hors service d'un des deux canons dans la rivière.
les meilleures décisions pour moyens. En effet, NAPOLÉON NAPOLÉON ordonne de
l'organisation de son franchisse- avait initialement prévu qu'un construire les deux ponts : un
ment. Il donne ainsi une leçon seul pont, restant sur l'idée pour permettre le passage de la
d'implication interarmes au plus d'unicité du large pont de troupe, le second, juste en aval,
haut niveau pour ce type de Borissov. Mais l'artillerie et l'in- pour permettre celui des four-
manœuvre qui confirme la diffi- fanterie possède des différences gons et des pièces d'artillerie
culté et l’importance du fran- de mobilité et de contraintes en
chissement. La qualité et la véra- terme de charge qui ne peuvent
Une technique maîtrisée
cité des renseignements portant se conjuguer sur un seul et
sur le milieu obtenus par son même pont de fortune. Le choix Les pontonniers du corps de
armée ont été deux atouts de réaliser deux ponts va donc génie étaient capables de mettre
majeurs sur lesquels NAPOLÉON s'imposer naturellement et per- en œuvre trois types de pont de
a pu se reposer pour prendre mettre effectivement de mainte- campagne qui avaient notam-
l'avantage sur l'ennemi. La pré- nir un flux continu malgré les ment gagner leurs lettres de
sence du gué à Studianka a été nombreuses réparations réali- noblesse en permettant le fran-
acquise auprès de la population sées alternativement sur l'un ou chissement du Danube pendant
locale par les cavaliers du géné- l'autre pont par les sapeurs. la bataille de Wagram (1809).
ral CORDINEAU en reconnais- Les ponts sur bateaux étaient
sance le long de la rive gauche LE RÔLE DU GÉNIE utilisés par faible courant pour
de la Bérézina. C'est finalement des coupure humide relative-
un renseignement « terrain » Description du site de fran- ment étroite. Leur mise en
qui va sauver la grande armée chissement œuvre était rapide mais avait
d'une fin jugée à tort inéluctable nécessité la création de
par les russes. Les cavaliers de CORBINEAU quelques équipages de ponts
surprennent, le 23 novembre composés de bateaux transpor-
Le passage de la Bérézina livre 1812, un paysan lituanien dont tés sur voitures ; un matériel
aussi de nombreux enseigne- le cheval était mouillé jusqu'au spécifique peu mobile.
ments concernant l'organisa- poitrail. L'homme a ainsi NAPOLÉON misait sur la rapi-
tion générale du franchissement conduit CORBINEAU sur le gué dité de son armée qui ne se
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