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GÉNÉRAL DE BRIGADE
JEAN PIERRE TESAN
Commandant l’École supérieure et d’application du génie
Angers
Le passage à la nouvelle année est l’occasion de vous soumettre, à travers ce troisième numéro de
la revue Vauban, la Lettre du génie, une maquette au goût du jour. La présentation, plus dynamique,
accordant une plus large place aux illustrations, concrétise notre volonté de transformer la revue en un
magazine d’actualité.
Cette modernisation de la maquette s’accompagne d’une refonte des rubriques, désormais classées
par thèmes, tout en préservant un équilibre entre les différentes spécialités de l’arme. L’actualité des
anciens du génie conserve également une place de choix.
Chaque numéro fera dorénavant l’objet d’un dossier spécial. Le premier est consacré au
Tadjikistan, pays d’Asie centrale où le génie est présent à titres divers, notamment dans le cadre d’une
mission de déminage qui a coûté la vie en avril 2006 à l’adjudant-chef Sarrazin, sous-officier de
l’ESAG. Nous voulons, à travers ce numéro, lui rendre hommage, ainsi qu’à tous les sapeurs qui
accomplissent dans ce pays une mission salutaire au service de la population locale.
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Vauban • la Lettre du génie
MOT DE LA FNG
L’année 2007 ne sera pas moins dense. Outre les échéances électorales (élections présidentielles
et législatives), l’année 2007 est celle de notre congrès national à Besançon, les 21, 22 et
23 septembre, qui, en plus du renouvellement de notre Conseil d’administration, nous permettra de
montrer notre cohésion et de rencontrer les 13e et 19e RG et l’EG de Besançon mais également de nous
associer aux manifestations commémorant le tricentenaire de la mort de Vauban. Ces manifestations
lancées par un colloque à l’École militaire les 25 et 26 janvier sur le thème « Vauban, une intelligence
au service de la France » seront complétées par de nombreux événements un peu partout en France.
Bonne et heureuse année à tous ; pour vous, vos familles et vos proches, je formule le vœu que
notre Fédération continue à se développer avec l’arrivée de nombreux nouveaux adhérents afin de
garder son dynamisme.
J’ai une pensée particulière pour nos camarades en opérations extérieures qui ont passé les fêtes
de fin d’année loin de leur famille, je leur souhaite un retour rapide au milieu des leurs.
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Vauban • la Lettre du génie
SOMMAIRE
N° 3 – DÉCEMBRE 2006
Rédaction :
Tél. : 02 41 24 82 85 - Fax : 02 41 24 83 16
32 DOSSIER Internet : oci@esag.terre.defense.gouv.fr
Les sapeurs au Tadjikistan Directeur de la publication :
Le Tadjikistan est en proie à de nombreux problèmes et la général de brigade Jean Pierre TESAN
• Honneur au 8 RG…
e
Photo couverture : Cne PIERSON - 6e RG
• Arrowhead, le sacrifice des sapeurs du bataillon français de Site Internet : www.genie-militaire.com
l’ONU
Commission paritaire : en cours
• Qui a inventé la météo ? Un sapeur bien entendu ! ISSN : 1779-2088
• Le drapeau du génie d’Extrême-Orient
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Vauban • la Lettre du génie
VOUS AVEZ LA PAROLE !
J’ai reçu avec plaisir le n° 2 de votre revue Vauban, la Lettre du génie. J’ai pris connaissance de son contenu avec intérêt,
plaisir et satisfaction ; tout y est bien équilibré entre l’ESAG, les corps de troupe et la FNG.
J’ai été heureux de voir que mon article « La traversée du Rhin le 31 mars 1945 » a été retenu sans retard et réalisé avec
une très bonne présentation et une aussi bonne illustration. Je tiens à remercier chaleureusement la rédaction pour cette
décision.
Une seule petite remarque, sans méchanceté : page 41, tout en haut à gauche, quatrième ligne, on lit : « cette époque de
la traversée du Rhin… ». Ce n’est pas illogique mais j’avais écrit « épopée » !
Encore un chaleureux merci, avec tous mes confiants encouragements pour la rédaction des numéros à venir, et l’expression
de mes très cordiaux sentiments.
RICHARD Marcellin
LCL du génie (TH)
Président national honoraire de la Fédération nationale du génie
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Vauban • la Lettre du génie
VOUS AVEZ LA PAROLE !
Venant de recevoir, et donc de lire, le n° 2 de Vauban - la Lettre du génie, je ne manque pas de vous dire combien cette
revue me paraît intéressante et indispensable pour témoigner des multiples facettes de notre métier de sapeurs. Agréable à
lire, agrémentée de bonnes photos, elle permet à chacun de garder le contact avec les autres composantes que celle dans
laquelle il évolue, et est à ce titre un trait d'union tout à fait bienvenu. Le nécessaire lien entre l'active et les anciens est
bien mis en valeur et le fait que les deux revues aient fusionné me paraît une bonne chose.
À titre anecdotique, 2 petites remarques : dans le « retour sur la convention du génie » apparaît une photo de 6 officiers en
spencer, dont on peut se demander la raison d'être : il s'agit, et la légende ne le mentionne pas, de
la lignée (ou du moins d'une partie de la lignée !) des chefs de corps du célébrissime 2e RG de Metz. Au vu du nombre
d'anciens chefs de corps présents, nous avons sollicité le photographe de l'école pour immortaliser cette rencontre autour
des chefs de corps actuel (col. Coural, à ce moment-là) et futur (lcl Bay) et témoigner ainsi de la vivacité de cette lignée !
Ma 2e remarque porte sur l'annuaire des chefs de corps, censé tenir compte du PAM 2006, ce qui n'est pas tout à fait le cas
justement (en particulier 2e RG et UIISC 7).
Plus sérieusement, le général de division Chinouilh évoquait l'image de Vauban dans son éditorial, et le tricentenaire du
décès du maréchal est repris en p. 52 : ayant eu l'occasion de visiter l'an dernier le musée Vauban à St Léger et de participer
le 3 octobre dernier à la cérémonie organisée à la Monnaie de Paris pour la remise du diplôme à l'artiste lauréate du
concours organisé pour la réalisation d'une pièce de monnaie de collection à l'effigie du maréchal, j'ai pu découvrir
l'immense talent et de multiples aspects des travaux effectués par lui, dans des domaines tout autres que celui des
fortifications. La réalisation de cette pièce en euros est d'ailleurs un formidable clin d'oeil quand on apprend que Vauban
écrivit il y a donc plus de 3 siècles un traité sur la nécessité d'une « monnaie unique de la chrétienté » : précurseur génial,
en avance de 3 siècles sur son temps !
Ceci dit pour appuyer les dires du général de division Chinouilh et témoigner de la formidable modernité de Vauban, loin
de l'image surannée que d'aucuns semblent vouloir lui attribuer ! Je souhaite que 2007 permette à tous, et aux sapeurs en
particulier, de redécouvrir le personnage. Puisse la revue Vauban, la Lettre du génie contribuer à cette œuvre. Le président
de l'association Vauban, Alain Monferrand, et d'autres personnalités (dont par exemple Michèle Virol, professeur agrégé
d'histoire, spécialiste de Vauban), pourraient être sollicités à cette fin…
Merci donc pour votre contribution, au travers des revues, à la cohésion du génie.
Bien cordialement
Je viens de recevoir le dernier numéro de Vauban, la Lettre du génie et je ne peux m’empêcher de faire part de mes
remarques (… en me souvenant combien les 12 pages de Libération sur Angers avaient bien parlé de la spécificité mine de
l’ESAG (…).
(…) Je me félicite de voir réunir Vauban et La Lettre – et plus encore – de voir ce pour quoi je me suis battu : car c’est moi
qui ai voulu, porté et amené la 1re lettre du génie (…).
Je suis stupéfait – et même un peu vexé – de voir tant d’énergie et d’argent pour célébrer le 300e anniversaire de la mort de
Vauban, quand rien n’est fait pour dire l’engagement, la vie quotidienne, les valeurs des 1800 sapeurs qui œuvrent pour le
monde. On voit leur photo dans les journaux sous le titre « démineurs », « pompiers de Paris en action », etc. Et le mot
GÉNIE ????? Jamais !!!
Comment ne pas dire et répéter – et célébrer s’il le faut – les 250 premiers soldats partis au Liban, tous ou presque sapeurs ?
(…)
Pour revenir à ce numéro (de Vauban, la Lettre du génie, ndlr), il y a une impression de grand désordre dû à la fois à une
présentation trop lourde avec des couleurs fortes (…) et à un manque de hiérarchie dans le C.R. de la vie du génie. (…) De
même que le « génie construit », il faudrait différencier le SID des constructions opérationnelles faites par les unités. (…) Et
puis, pour aider à mettre de l’ordre, il serait bon d’avoir un « point fort » par numéro : un régiment, une spécificité, la Cité
du génie…
Voilà des critiques j’espère perçues comme apport et non comme démolition d’une action que vous menez et que je trouve
essentielle !
MOULY Jean
Général 2S
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
un voyage de sion, ils ont néanmoins eu la fierté de sur place laissent durablement une
4 jours à bord recevoir les hommages du chef d'état- trace de leur passage. Leur montage
du Siroco de la major des armées, venu à bord à l'oc- a été aussi une occasion importante
marine nationale. casion de sa première visite officielle de renforcer la cohésion, puisqu'il
Sans triomphalisme, depuis sa prise de fonction. Les s'agissait véritablement d'un travail
par respect pour 10 ponts qu'ils ont d'équipe. Ce retour apporte un point
leur camarade qui montés final à l'opération Baliste. L'âme
a trouvé la mort légère et le cœur joyeux bien
en mis- entendu, les sapeurs
du 2e REG sont
prêts à repartir
pour d'autres mis-
sions !
© 2e REG
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
© 13e RG
© 13e RG © 13e RG
Village de Marwahin. Des munitions précautionneusement déposées. Munitions déposées dans la remorque.
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
Alertés inopinément le 17 juillet dans la soirée, suite aux événements survenus au Liban, et
mis en place sur court préavis, les légionnaires de la 3e compagnie du 1er REG ont embarqué
à Toulon à bord du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral le 18 juillet.
La 3e compagnie de combat du
1er REG, quant à elle, fournit un déta-
chement de liaison et de commande-
ment (DLC), 1 section de génie com-
bat, 1 groupe NTI1 et est renforcée
d’une équipe EOD du 2e REG.
LES « AIGLES » DE LA 3 :
les légionnaires de l’opération Baliste
contournements aux endroits où les
axes et les ponts sont détruits), à amé-
nager une zone de déploiement (plate-
forme, ouvrages de protections, déga-
gement de champ de tir), et à mener
une action de dépollution ou de démi-
nage soit pour la progression ou l’ins-
tallation de la force, soit dans une
© 1er REG
action à caractère plus humanitaire.
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
© 1er REG
étrangers qui embarquent à
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
6E RÉGIMENT DU GÉNIE :
nouveaux
e
attributs pour les sapeurs
de la 9 brigade légère blindée de marine
Le 6 s’est vu remettre le 19 septembre
2006 de nouveaux attributs (fourreaux
d’épaule et losange d’unité). Tout en
conservant le velours, la cuirasse et le
pot en tête, ces nouveaux attributs
sont frappés de l’ancre d’or et mon-
trent symboliquement la spécificité de
sapeur du 6e RG. Une remise solen-
nelle a eu lieu lors d’une cérémonie
présidée par le général Charpentier,
commandant la 9e BLBMa, le général
Tesan, père de l’arme du génie et le
général Roisin, père de l’arme des
troupes de marine.
© 6e RG/cne Pierson
Cet événement illustre la cohésion qui
unit les différentes spécificités, mar-
souins, bigors et sapeurs, au sein de
leur brigade, la 9e BLBMa. Le général Tesan remet les nouveaux attributs
E
LE 13 RÉGIMENT DU GÉNIE © 13e RG
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
LE 31E RG A 60 ANS !
© 31e RG Le 3 juin dernier, le 31e régiment du génie a commémoré
le 60e anniversaire de sa création officielle, le 1er mars
1946 à Port-Lyautey au Maroc. Un son et lumière nocturne
présidé par le colonel Éric Schmitt, chef de corps, a été
présenté au grand public pour solenniser cet événement.
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
© STBFT
Prise d’armes célébrant le soixantième anniversaire
de la création du STBFT au couvent des Récollets (Versailles, le 22 juin 2006).
LE STBFT
60 années d’expertises et de savoir-faire
Créé en 1946, le Service Cet anniversaire a permis de retracer, Au cours de cette journée, une
par le biais d’un historique, les brillante conférence s’est également
technique des bâtiments, for- grandes étapes qui ont marqué ces tenue sur le thème : « Opérations exté-
tifications et travaux (STBFT) soixante années au service de l’infra- rieures : forces armées, sorties de
a célébré le 22 juin 2006 son structure et de présenter les activités crise et reconstruction », animée par
actuelles du STBFT. M. Xavier Guilhou, conseiller du com-
soixantième anniversaire, en
merce extérieur de la France et prési-
présence d’autorités civiles Au travers d’ateliers animés par ses dent du comité « coopération civilo-
et militaires des Yvelines et spécialistes, les projets majeurs du militaire et gestion des sorties de
moment ont été expliqués aux visi- crise » du MEDEF. Enfin, une prise
du nouveau Service d’infra-
teurs comme par exemple le com- d’armes a clôturé cette journée.
structure de la défense (SID). plexe de tir du centre d’entraînement
en zone urbaine (CENZUB), la réalisa- Cette célébration a permis de présen-
De nombreux anciens personnels du tion du nouveau centre de documen- ter les modes d'action originaux du
STBFT avaient également été invités à tation de la défense (CEDOC) ainsi STBFT, mêlant dans une grande syner-
cette occasion. que l’utilisation de la simulation gie, des méthodes de conception clas-
numérique que ce soit pour le dimen- sique, des capacités de simulation
Le STBFT est le bureau d'études spé- sionnement de structures particu- numérique développées et la possibi-
cialisé du Service d’infrastructure de lières ou pour la protection des lité de conduire sur un polygone d'ex-
la défense, sa vocation est d'agir dans bâtiments militaires, sans oublier le plosifs des expérimentations en vraie
le domaine de la conception de l'in- soutien spécialisé que le STBFT conti- grandeur, lui conférant un caractère
frastructure, dans tout ce qu'elle a nue d’apporter avec beaucoup de unique au service de la défense.
d’opérationnel, de technique et de réactivité aux forces en opérations
réglementaire. extérieures.
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
VA Y AVOIR DU SPORT !
s’effondrer à tout moment. Pour plus
de sécurité, les porte-lances se tien-
nent à distance, ce qui limite l’effica-
cité de leur action.
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
© Ltn Krebs
Le général Daehn lors d’une prise d’armes multinationale.
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
Le GBR Daehn lors d’une collecte d’armes, en compagnie d’un EOD du 6e RG,
la police navale espagnole et l’infanteria de marina espagnole.
© Ltn Krebs
de criminels de guerre et doit contri- contre de la population et des institu- Les autres nations présentes sur le
buer, par le maintien d'un environne- tions locales – et invitent ces dernières théâtre ne sont pas en reste, puisque les
ment stable et sûr, à porter assistance à venir à leur rencontre - afin de nouer femmes et hommes du génie allemand,
à la police locale dans sa lutte contre un lien fort et durable italien et espagnol sont
le crime organisé. Pour cela, la TFSE entre les Bosniens et très bien représentés sur
dispose de 6 compagnies qui agissent l'Eufor. Les L.O.T. per-
Une force la base de Mostar. La
sur son territoire (4 compagnies de mettent également de multinationale cohésion et la fraternité
combat - deux compagnies espa- faire remonter à l'éche- très génie… entre les sapeurs des dif-
gnoles, une allemande et une ita- lon supérieur des infor- férentes nations donnent
lienne), 1 compagnie mations pertinentes sur d'ailleurs lieu a une rencontre régu-
spécialisée dans la la situation générale en lière, pour échanger sur les différences
Un excellent maillage
recherche et le rensei- Bosnie. et les similitudes de l'arme dans un
gnement et 1 compa- du territoire cadre amical et convivial…
gnie multinationale de A ces missions princi-
soutien. pales s'en ajoutent LTN Benoit KREBS
Officier communication du 2 régiment du génie
e
L.O.T., à savoir les Liaison and rieures, etc. Dans ces missions comme
Observation Team (équipes de liaison dans d'autres (administration, soutien,
et d'observation) réparties dans diffé- etc.), de nombreux officiers, sous-
rentes agglomérations. Au nombre de officiers et militaires du rang des 1er,
16 (l'Allemagne, l'Espagne, la France 2e, et 5e régiments du génie et du
et l'Italie en comptant chacune 4), les 28e groupe géographique sont pré-
L.O.T. louent des appartements ou des sents sur ce théâtre d'opérations pour
maisons en ville et, d'une manière apporter leur savoir-faire et leur
visible et identifiée, vont à la ren- expertise…
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ACTUALITÉS DU GÉNIE
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ACTUALITÉS DU GÉNIE
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
restitution.
UNE PRÉPARATION
NÉCESSAIRE
POUR OPTIMISER LE COMBAT
EN ZONE URBAINE
Pour répondre aux besoins immédiats
des unités de mêlée et compte tenu
des difficultés du milieu, les groupes
de combat du génie sont amenés à
être placés sous les ordres du chef de
section d’infanterie.
L’implication et la participation
directe des sapeurs au contact per-
mettent une analyse immédiate et un
avis technique des chefs de groupe et
des chefs d’équipe du génie. Le com-
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ACTUALITÉS DU GÉNIE
© 17e RGP
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ACTUALITÉS DU GÉNIE
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ACTUALITÉS DU GÉNIE
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
© 25e RGA
Abattage d’arbres
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
Le capitaine FAYEAUX
Commandant la 4e compagnie opérationnelle
du 25e RGA
Le tapis RAPIDMAT
© 25e RGA
© 25e RGA
Les enseignements retirés de cette combat d’infanterie à trois groupes de Effort génie : participer au combat de
rotation sont excessivement nom- voltige et un groupe ERYX sur AMX contact tout en valorisant les futures
breux. Ceux qui vous sont présentés 10P, d’une section d’appui compre- positions d’interdiction appuyées par
ici n’en sont qu’une fraction et n’ont nant un groupe MILAN, un groupe les XL puis couvrir une partie du dis-
en aucun cas vocation à se muer en MO 81 LLR et une équipe TP/FRF2, positif d’infanterie.
dogme. Au mieux doivent-ils être d’un TC1 avec VAB SAN et VAB ELI et
considérés comme des pistes de quelques véhicules de servitude. De J+3, 1500B à J+4 1300B : attaquer
réflexion pour les chefs de section en coordination avec le S/GTIA 1/35
génie ou pour les commandants En renforcement venaient un peloton un point d’appui de compagnie méca-
d’unité interarmes. de 4 XL, la section Génie renforcée nisée embossée afin de livrer deux
et l’EO. axes libres pour que le S/GTIA XL
débouche.
Des moyens engagés Effort génie : appuyer l’unité d’infante-
à la hauteur de l’objectif Le déroulement de la rotation rie de tête et reconnaître l’itinéraire de
débouché des XL et au besoin l’ouvrir
De J 2200B à J+1 1700B : mise en au plus vite.
Les moyens génie
place de nuit en colonne de GTIA puis
par colonne de S/GTIA pour adopter
146 sapeurs en tout, comprenant : le
un dispositif de contrôle de zone face
détachement de liaison au centre opé-
rations, une section de commande-
à un ennemi de type milice et en vue LES ENSEIGNEMENTS
de recueillir des réfugiés. Multiples
ment, trois sections de combat ter-
naires, chacune renforcée d’un engin
incidents en journée dans un contexte TACTIQUES DE LA PHASE
de basse intensité et avec application
blindé du génie, une section d’appui
de règles d’engagement strictes.
DE TERRAIN
mixte comptant 5 moyens polyvalents
Effort génie : mise en place des points
du génie, 1 engin blindé du génie, 1
de contrôle, ouverture des axes minés,
enfouisseur de mines PM12, 1 NX7 et
missions de couverture, opérations de
L’importance des actes réflexes
1 moyen de forage rapide et de des-
désengluement.
truction. Il ressort de cette rotation que si les
savoir-faire génie sont maîtrisés par la
Des moyens génie sans précédent De J+1 1700B à J+2 1500B : bascule grande majorité des sapeurs, les com-
encore sur une seule rotation dont la en posture haute intensité. Dispositif pétences de base du soldat leur
mission était d’appuyer la manœuvre de coup d’arrêt dans la profondeur échappent quelque peu. Des actes
de trois sous-groupements tactiques puis de freinage et rupture de contact simples, comme se poster ou se dépla-
articulés autour de la 1re compagnie jusqu’au recueil par le S/GTIA XL. cer, ont été oubliés depuis la phase de
du 152e régiment d’infanterie, du Effort génie : canaliser l’ennemi dans formation de base. Le sapeur semble
2e escadron du 1er chasseurs et de la la zone de destruction, couvrir les sec- souffrir du complexe des « 3S » :
1re compagnie du 35e RI. L’appui tions et mettre en place des butoirs en d’abord spécialiste, ensuite sapeur et
artillerie consistait en 1 observateur avant de la ligne de coup d’arrêt. enfin soldat. Les exigences de la
sur AMX 10 VOA. guerre, même simulée, vont dans
De J+2 1500B à J+2 1900B : montage l’ordre inverse. La sanction étant
L’exemple du S/GTIA 1/152 et protection du TC2 du GTIA. immédiate au CENTAC, l’apprentis-
sage a été rapide. Dès la fin de la rota-
La composante infanterie de ce De J+2 1900B à J+3 1500B : réduc- tion, chaque personnel débarqué avait
S/GTIA était fournie par la 1re compa- tion de résistance isolée puis interdic- le réflexe de se poster à l’abri, de por-
gnie des diables rouges aux ordres du tion du terrain conquis face à une ter son arme haute et d’observer dans
capitaine Paillet, soit trois sections de contre-attaque blindée. la direction de son arme.
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
Se déplacer et stationner gence l’exige auprès du fantassin, facile. Échelonner un groupe entre
décentralisant par là même le dia- deux sections ou pis encore au sein
en sûreté logue interarmes. d’une section, bien souvent par temps
brumeux et dans des délais restreints,
Les lacunes des sapeurs se sont égale- est une gageure.
ment retrouvées au niveau des chefs Le réseau radio : la clef
de groupe. Le réflexe de poster le VAB de la « conduite interarmes » L’emploi des obstacles de manœuvre
à chaque stationnement était déjà peut s’avérer extrêmement lourd à
acquis mais le souci de progresser en gérer aussi bien pour les sapeurs que
Dans l’intérêt de tous, il conviendrait
dehors des axes à couvert ou en lisère pour l’interarmes. Dans tous les cas,
que les chefs de groupes soient d’en-
ne l’était pas. À l’arrêt, la notion de tout obstacle miné mis en place dans
trée de jeu sur le réseau interarmes et
« défilement de tir » ou de « défile- le dos du premier échelon constitue
l’expérience l’a prouvé. Cela leur per-
ment d’observation » (propres au com- un atout pour une rupture de contact
met de « suivre la guerre » à leur
bat de contrepente) n’a été acquise (balisage mis en place par le sapeur et
niveau et d’entrer en rapport avec les
que durant la rotation. De la même détruit par le dernier véhicule de l’in-
sections au profit desquelles ils peu-
façon, les formations à adopter lors terarmes) ou un second coup d’arrêt
vent venir à être détachés. Qui plus
des déplacements n’étaient pas maîtri- mais aussi un danger pour lui en
est, l’encombrement du réseau inter-
sées (en bataille, en échelon refusé) et cas de mauvaise coordination, par
armes, s’il retarde quelque peu la
les distances adoptées entre les véhi- exemple en cas de minage hors fuseau
vitesse des comptes au chef de section
cules insuffisantes. par le sapeur du S/GTIA voisin.
génie, les contraint à aller à l’essentiel
dans leurs messages et force le chef de
Le réflexe très sain de « débarqué par- section à rester simple dans ses Des missions simples et une articula-
tiel » a été acquis durant la rotation ordres. À l’inverse, avec la section tion simple sont la clef d’une coordi-
grâce au travail conjoint avec l’infan- génie sur le réseau interarmes, tous les nation réussie.
terie, qui utilise ce procédé de manière acteurs du sous-groupement, du com-
tout à fait banale. Il s’agit simplement mandant d’unité au chef de groupe,
d’assurer la sûreté rapprochée du véhi- sont immédiatement au courant des Détacher ou conserver :
cule durant un stationnement supé-
rieur à cinq minutes en faisant débar-
actions du génie. une solution médiane
quer le tireur AT4 et un sapeur pour Dans ce même registre, il est indis-
prendre en compte la direction hors Détacher autant que possible ses
pensable de doter le chef de section
d’atteinte de la MIT.50 ou bien doubler groupes et ses moyens au profit de l’in-
d’un deuxième poste. L’intérêt en est
la capacité de feu dans la direction terarmes permet une plus grande réac-
double : il peut ainsi suivre le réseau
dangereuse si la menace est blindée. tivité du génie et de garantir la liberté
IA en permanence tout en suivant le
d’action des unités appuyées. Ce choix
réseau génie avec la même perma-
d’articulation empêche le chef de sec-
nence. Cela évite ainsi le système nui-
Les chefs de groupe tion de concentrer ses efforts sur l’effet
sible et peu fiable des vacations sur le
majeur que lui a assigné l’interarmes.
et le dialogue interarmes réseau génie pour rendre compte au
Qui plus est, le chef de section d’in-
commandant d’unité sapeur ou pour
fanterie se voit embarrassé d’un pion
recevoir ses messages de détachement
Les situations offensives comme supplémentaire à commander dont il
de moyens ou d’autorisation de pose
défensives exigeaient souvent soit le ne sait pas se servir et qui risque de
d’obstacles suite à l’envoi d’un GEN-
détachement des groupes génie dans nuire à sa manœuvre. Il le laisse donc
TER (message inconnu en sortie de DA
les sections d’infanterie soit que ces en retrait ou ne prend pas même la
mais simple et excessivement utile).
mêmes groupes travaillent sous la pro- peine de l’inclure dans sa manœuvre.
tection et au profit immédiat d’une La plus-value du détachement est par
section (cas du minage de couverture La réussite du dialogue passe conséquent nulle.
ou d’établissement d’un butoir pour la
seule section). Une telle situation par la simplicité Conserver l’ensemble de ses moyens
requiert du chef de groupe qu’il mène aux ordres permet une plus grande
à son niveau des reconnaissances et Durant la rotation, la coordination concentration des efforts sur l’effet
trouve lui-même dans certains cas des interarmes a souvent été probléma- majeur « génie ». En revanche, cela se
solutions aux problèmes tactiques tique par manque de simplicité dans fait au prix de la réactivité du sapeur.
propres à la section appuyée. Aussi se l’articulation de la section du génie. À Les délais d’intervention sont accrus
doit-il de devenir une force de propo- trop vouloir détacher ses groupes, on et entravent ainsi la liberté d’action
sition auprès de son chef de section les perd ! Insérer une section dans une du sous-groupement, pouvant faire
génie ou directement lorsque l’ur- colonne de compagnie est une chose échouer ainsi son action.
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Vauban • la Lettre du génie
ACTUALITÉS DU GÉNIE
Le bon équilibre serait donc de déta- consistait à monter ces points de place grâce au matériel prêté par la
cher un groupe avec le sous-officier contrôle, à ouvrir les itinéraires néces- section pionniers et assemblé par les
adjoint au plus près des unités saires à la manœuvre, à baliser des soins de la section de combat.
appuyées sur l’axe d’effort « IA » contournements en cas d’urgence
du sous-groupement (composante et à désengluer des véhicules pris dans Les sections d’infanterie l’ont apprécié
liberté d’action) et que le chef de des zones minées ou polluées, même au plus haut point, bénéficiant des
section conserve le reste des moyens de nuit. herses, de chevaux de frise, de rou-
en 2e échelon sur l’axe d’effort leaux de concertina, de rails, de bar-
« génie » (composante concentration rières à foule et de panneaux stop.
des efforts). Une place pour l’OT et la SAD
À noter que l’usage des DHPM3A
Si cet éventail de missions consomme nous est demandé pour les fouilles
largement les groupes de combat, les de personnels féminins, sachant que
L’EMPLOI DU GENIE DANS capacités d’organisation du terrain du la fouille au DHPM3A est formel
LES NOUVELLES ROTATIONS génie sont sous-employées. En effet, le lement interdite dans son manuel
scénario comprend l’arrivée de réfu- d’emploi.
giés dans la zone du GTIA. Pourquoi
Un nouveau thème tactique alors ne pas proposer le montage d’un En conclusion, l’introduction de la
camp de réfugiés par la section appui basse intensité dans les rotations au
Les thèmes tactiques utilisés au CEN- ou la section OT ? De plus, la SAD CENTAC représente une opportunité
TAC ont connu une innovation pour pourrait améliorer grandement l’amé- formidable pour le génie.
cette rotation. Les 24 premières heures nagement des points de contrôle grâce
sont désormais consacrées au contrôle aux ACAD et à l’EMAD. Elles sollicitent désormais un éventail
de zone dans une situation de crise. plus large de ses capacités, encore
La posture adoptée et les savoir- trop souvent méconnues de l’inter-
faire employés correspondent à un L’appui aux points de contrôle armes, qui commence également à
contexte de combat de basse intensité. très bien prendre en compte ses
Les missions dévolues à l’interarmes Il serait également judicieux de faire appuis en haute intensité.
sont essentiellement d’armer des confectionner au niveau des compa-
points de contrôle et d’effectuer des gnies des lots d’équipement de point
patrouilles à pied. L’appui génie de contrôle. Cela a été possible sur Lieutenant TORRENT
Nom : ............................................................................................................................................................
Prénom : .......................................................................................................................................................
Adresse : .......................................................................................................................................................
Téléphone : ..................................................................................................................................................
– 30 –
RE
ÎT
RA
PA
E
D
T
EN
VI
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Vauban • la Lettre du génie
DOSSIER
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Vauban • la Lettre du génie
DOSSIER
Résurgence de l’islamisme
Après la chute du régime soviétique, le pays
connut une résurgence de l’islamisme qui avait
été longtemps muselé. Des milliers de mosquées
furent construites et, à partir de 1992, des
– 33 –
DOSSIER
– 34 –
devant le Parti communiste et le Parti de la renaissance islamique, tint sa première session.
En août 2000, le directeur de l’Agence du programme alimentaire mondial au Tadjikistan lança un
appel d’urgence. La sécheresse, la plus grave depuis dix ans en Asie centrale, menaçait de famine la
moitié de la population du pays. Depuis, le Tadjikistan est resté en proie à de nombreux problèmes,
alors que la paix est demeurée précaire. Certains groupes armés n’ayant pas souhaité s’associer à
l’accord de paix, le gouvernement central n’a pas encore le contrôle de toutes les zones du pays et a
dû forger des alliances et des compromis avec certaines factions.
SLT HOUDEMONT
Officier de réserve ESR-ESAG
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Vauban • la Lettre du génie
DOSSIER
Tadjikistan. Intégrée dans le plan national de lutte Les détachements désignés pour des périodes variant de
contre les mines terrestres et engins explosifs mis en deux à quatre mois ont une tâche particulièrement
œuvre sous couvert de l’ONU, cette mission à caractère difficile. Outre les difficultés habituelles, inhérentes au
pédagogique est conduite au sein de la Fondation Suisse travail de déminage, ces cadres doivent en effet
de Déminage (FSD). Elle a pour but de donner à ce supporter de surcroît les contraintes de la topographie
pays, au terme de l’année 2008, une autonomie complète (la moitié du pays est située à une altitude supérieure à
dans les domaines du déminage et de la dépollution. 3 000 mètres), du climat (les températures varient de
+ 48° C à - 63° C), des déplacements périlleux (sur un
La division de formation au déminage renforcée par du réseau routier archaïque) et de déplacement de la
personnel EOD des régiments s’acquitte de ce mandat pollution (suite à des glissements de terrain fréquents).
qui se décline en trois aspects principaux : Cette mission a été endeuillée par la disparition tragique
• la formation qui consiste à faire acquérir des savoirs et de l’adjudant-chef Sarazin le 19 avril 2006.
des savoir-faire techniques aux futurs acteurs du
déminage de ce pays ;
• l’accompagnement pédagogique, communément LCL BOUINIÈRE
appelé « mission de supervision » ; Commandant la division de formation au déminage de l’ESAG
© 6e RG/CNE Pierson
opérationnelle/explosive
ordnance disposal (DIO/EOD)
a été mis à disposition du
centre de l’OSCE de
Douchanbe. Afin de rendre ce
pays autonome, en termes
d’identification, de transport,
Souvenir de l’ère communiste
Mission de coopération
sous mandat OSCE
de stockage et de destruction de
munitions, une première phase
de formation à la destruction a
été menée entre septembre et
novembre 2005. La seconde
phase qui vise à assister et
contrôler les Tadjiks dans les
destructions de munitions a été
l’objet de la mission du
Vendanges dans les jardins du diable
© ESAG/CNE Augé
DIO/EOD, d’avril à juin 2006.
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Vauban • la Lettre du génie
DOSSIER
E détachement, composé du lieutenant (désormais Le contenu de la formation de remise à niveau a été basé
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Maréchal DE FOURCROY 1715-1791
LE GÉNIE CONSTRUCTEUR 1776-2005
Les directeurs
Dans Vauban - la Lettre du génie n° 1, nous avons découvert la forme du Service d’infrastructure de la
défense (SID) né en 2005. Le général de division Alain Addé est le premier directeur de ce service
constructeur regroupant la DCG (terre), la DCIA (air) et le DCTIM (marine) sous le sigle DCSID
(Direction centrale du service d’infrastructure de la défense).
Pour nous, sapeurs constructeurs, nous venons de voir se tourner la dernière page d’une épopée
commencée en décembre 1776 sous Louis XVI avec la création du « corps royal du génie », c’était la
militarisation du corps des ingénieurs du roi et désormais les ingénieurs seront appelés par leur grade
d’officiers du génie.
Un premier directeur sera désigné pour siéger auprès du secrétaire d’État à la Guerre, ce sera le
maréchal de camp Charles-René de Fourcroy qui était jusqu’alors directeur des fortifications en
Roussillon.
De 1781 à 2005, soixante-et-un directeurs vont assurer cette responsabilité nationale. La liste ci-jointe
rappelle leurs noms. Le dernier est le général de corps d’armée Marcel Keiflin.
Un tableau en marbre avec tous ces noms est fixé dans le couloir d’accès du bureau du directeur
central du SID dans le bâtiment Carnot, 3, rue de l’Indépendance-Américaine à Versailles.
Un livre d’or sur ces directeurs est en cours d’élaboration. Actuellement, nous ne sommes en
possession que de 40 portraits exploitables pour cet ouvrage ; nous recherchons ceux des directeurs
suivants :
Tout lecteur pouvant nous aider par un document, une adresse ou un renseignement
est prié de contacter : monsieur Di Meglio – cellule communication de la DCSID
BP 221 – 00469 ARMÉES • Tél : 01 30 97 96 79
RELEVÉ DES INSCRIPTIONS
DU TABLEAU MURAL À VERSAILLES
© ESAG/CNE Augé
des munitions. Enfin, durant le mois de juin, l’équipe
française s’est petit à petit désengagée et s’est mise en
retrait afin de transmettre la conduite des opérations à
l’équipe EOD tadjike et l’amener ainsi à l’autonomie
souhaitée. Il a été détruit 16 191 kg de munitions dont
5 460 kg de matière active (explosifs, poudre…).
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Vauban • la Lettre du génie
DOSSIER
Capitaine PIERSON
L’adjudant-chef Sarrazin au cours de la mission EOD
6e RG
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Vauban • la Lettre du génie
DOSSIER
© 25e RGA
© 25e RGA
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Vauban • la Lettre du génie
DOSSIER
missions confiées à ce
ES
La mission principale du
détachement est ainsi de
terminer pour la fin du mois
de juillet 2005 la réfection
de la piste de l’aéroport
international débutée en
2004. Le projet étudié
conjointement par la direc-
tion générale de l’aviation
civile et le service technique
des bases aériennes prévoit
la réfection de la piste et des
bandes anti-souffle par la Train de compactage
© 25 RGA
e
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Vauban • la Lettre du génie
DOSSIER
© 25e RGA
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© Ltn Marmey
Vauban • la Lettre du génie
HISTOIRE
Honneur au
8E RÉGIMENT
DU GÉNIE…
La compagnie de commandement et de
soutien du 8e régiment de transmissions
situé à la forteresse du Mont-Valérien à
Suresnes (92) est gardienne du fanion et
des traditions du détachement de
sapeurs télégraphistes du 8e régiment
du génie ayant servi au sein de la
38e division d’infanterie pendant la
Première Guerre mondiale.
© Ltn Marmey
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Vauban • la Lettre du génie
HISTOIRE
ARROWHEAD
Le sacrifice des sapeurs du bataillon français de l’ONU
Corée, octobre 1952
En octobre 1952, en Corée, chacun des deux camps s’efforce de marquer des points de manière
à être en position avantageuse dans les discussions à propos d’un éventuel armistice. Les
Américains font effort dans les airs et les Chinois à terre. Ainsi, ces derniers cherchent à lancer
de nouvelles offensives de grande ampleur avant que l’hiver ne vienne figer la ligne de front.
À cette époque, le bataillon français, terrant. Ils savent que le choc sera dur. rable. Les Chinois débordent les posi-
engagé dans la guerre de Corée avec En effet, depuis plusieurs jours les ren- tions françaises par la gauche. Ils arri-
les troupes de l’ONU et qui appartient seignements indiquent très clairement vent dans les tranchées françaises. Le
au 23e régiment d’infanterie de la 2e qu’une offensive de grande ampleur lieutenant Perron est blessé quatre fois
division d’infanterie US, revient de est imminente et qu’elle aura très cer- et disparaît dans l’enfer des bombarde-
l’arrière où il se trouvait depuis le 19 tainement comme objectif principal ments.
août pour se réorganiser et s’entraîner. Arrowhead. Les combattants français
Il monte en ligne le 3 octobre. vont se trouver une fois de plus au Un pionnier témoigne : « Un système
cœur de la tourmente. de sonnettes indiquait leur présence
Le régiment prend position sur une et, normalement, à ce signal les
crête que les Américains ont nommée Américains se repliaient. Nous, nous
Arrowhead, ce qui signifie « pointe de avons conservé nos positions. Cela
flèche ». En effet, c’est la forme que
PRÊTS À L’ATTAQUE surprit les Chinois et les désorganisa
dessinent les lignes de crête, et ce en […] Ca tombait, ça tombait et on avait
direction des positions amies. Le corps Dès le 4 octobre, la préparation d’ar- l’impression que c’était toujours les
de la flèche, lui, est constitué par une tillerie des troupes communistes mêmes qui montaient à l’assaut […] »
ligne de crête qui descend des posi- débute sur les positions françaises. (1). Le colonel Boreil (2) ordonne alors
tions chinoises. Arrowhead est l’une Elle est particulièrement intense le 6 le tir de l’artillerie et de toutes les
des deux positions qui, avec octobre et utilise aussi des chars et des armes lourdes d’infanterie en avant et
Whitehorse, interdisent l’accès d’un mortiers. Les sapeurs en arrière de la position
axe traditionnel d’invasion vers Séoul comprennent alors que des pionniers. Par trans-
empruntant la vallée de Chorwon. Le l’attaque est imminente « Ne vous en faites mission, il s’adresse à la
bataillon français prend position à et chacun se prépare pas, Mon Colonel, section et lui demande
l’extrémité ouest du dispositif régi- dans son trou de com- nous tiendrons. » de tenir coûte que
mentaire, sur la cote 281. bat à affronter les coûte. Le sergent-chef
hordes chinoises. Graviloff, qui a pris le
Le point le plus au nord des positions commandement, lance à ce moment-
françaises est un avant-poste tenu par L’assaut communiste débute au cré- là son ultime message radio et
les 47 pionniers de la section du lieu- puscule et c’est une véritable marée répond : « Ne vous en faites pas, Mon
tenant Perron. Ils ont pour mission de humaine, clairon en tête, à laquelle Colonel, nous tiendrons ». Mais les
guetter l’arrivée des forces ennemies doivent faire face les sapeurs. Ils résis- munitions viennent à manquer. Il ne
de manière à pouvoir alerter le gros du tent héroïquement, mais le rouleau reste d’abord que les pistolets puis
bataillon et de dissocier l’attaque compresseur communiste est inexo- uniquement les armes blanches et les
avant de se replier. Les sapeurs organi-
sent tout de suite leur position en s’en- © DR
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Vauban • la Lettre du génie
HISTOIRE
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Vauban • la Lettre du génie
HISTOIRE
On doit au général Delcambre la créa- la technique aéronautique française un réseau de stations climatologiques
tion de l'Office national météorolo- et de la météorologie, beaucoup plus dans le cadre du département.
gique devenu ensuite le Service météo- que celle de deux hommes. »
rologique de la métro- Elles sont au nombre de 36, réparties
pole et de l'Afrique du Très tôt, Delcambre a comme suit :
Nord. C'est également vu la nécessité, pour • 3 postes principaux ;
à Delcambre que l'on arriver à un résultat • 7 postes pluviothermométriques ;
doit, grâce à l'appui tangible en météorolo- • 26 postes pluviométriques.
de Dal Piaz, président gie, d'une coopération
© Général Delochre/Météo France Beaucouzé
tions pour les jours à venir. lignes d'un plan mondial qui sera l'ar-
mature du réseau actuel.
Le résultat de tous ces travaux permit
tout d'abord pour le raid de Costes et Dans sa retraite de Denée (en Maine-
Bellonte de retenir une et-Loire, ndlr), il conti-
date où la tentative nue à rester à l'avant-
avait le plus de chance Une victoire garde de la météorolo-
de réussir ; ensuite technique avant tout gie, réorganise et fait
d'ouvrir aux aviateurs profiter de son expé-
la route la moins pertur- rience l'organisation
bée, tandis que des radiotélégrammes météorologique départementale.
leur étaient envoyés tout le long du
parcours. Partis de Paris le 1er sep- Il convient d’ailleurs de rappeler que,
tembre, Costes et Bellonte arrivèrent à sous l'égide du Conseil général,
New-York le 2 et ils expriment ainsi depuis longtemps, les commissions
leur satisfaction : « Nous aurions dû météorologiques ont eu pour mission
dire que notre victoire était celle de de gérer et si possible de développer
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Vauban • la Lettre du génie
HISTOIRE
En 1945, un corps expéditionnaire directeur central du génie, font créer pendant quelques mois. En effet, il a
français est créé sous les ordres du un drapeau pour le génie d’Extrême- été confié au 17e régiment du génie
général Leclerc et envoyé en Extrême- Orient pour l’arme et les services. aéroporté créé le 1er janvier 1963 en
Orient pour le rétablissement de la attendant son véritable drapeau qui
souveraineté française dans l’union Le 12 janvier 1952, il est remis solen- lui a été remis le 24 juin 1964. C’est le
indochinoise. De nombreuses unités nellement à Saigon au colonel Gazin chef de bataillon Fonget, commandant
du génie vont être employées pour commandant le génie en Indochine. le 17e RGAP, qui a reçu à Angers le
cette reconquête qui va se transfor- Il est confié en première garde au drapeau du génie en Extrême-Orient
mer en guerre par 71e bataillon colonial le 30 septembre 1963 des mains du
suite de l’emprise du génie pour une général de Nadaillec commandant
communiste sur ce période de 6 mois. La l’EAG.
« Symbole de l’honneur,
territoire. dernière garde sera
de l’abnégation
celle du 31e bataillon « Il sera, a dit le général Pinson, le
Ce génie est composé et du courage » de marche du génie symbole de l’honneur, de l’abnégation
de bataillons et de jusqu’en 1956. et du courage. Il restera aussi l’em-
compagnies auto- blème émouvant de cette admirable
nomes pour l’arme, d’établissements Le 26 mars 1956, le général Pinson union qui associait étroitement au sein
et de parcs pour le service du matériel devenu inspecteur du génie remettra du génie d’Extrême-Orient : légion-
du génie et pour le service des tra- ce drapeau à Angers au général naires, coloniaux, sapeurs vietna-
vaux. Il n’y avait donc pas de drapeau Mandaroux commandant l’École d’ap- miens, algériens, marocains et fran-
régimentaire. plication du génie. Cette dernière en çais. »
assurera désormais la garde. On
En 1951, le général Dromard, inspec- notera cependant que cet emblème a Ce drapeau recevra l’inscription
teur du génie, et le général Pinson, quitté l’École d’application du génie « Indochine 1945-1954 ».
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Vauban • la Lettre du génie
HISTOIRE
À ma connaissance, c’est le seul dra- service historique de la défense ne Ce drapeau n’est plus à l’École du
peau qui porte une inscription de tient compte pour une inscription de génie, il est replié dans une réserve à
campagne à la fois pour l’arme et les campagnes que des unités qui possè- Paris depuis 1970.
services du génie. dent un drapeau.
À l’aube d’avoir un grand musée
Pour le service des travaux du génie Remercions encore le général Pinson national du génie à Angers, quelle
qui a participé à toutes les batailles et pour cette leçon de solidarité entre bonne nouvelle ce serait d’apprendre
expéditions de l’armée française, c’est tous les hommes qui ont œuvré sous le retour de cet emblème unificateur
donc la seule marque de reconnais- cet emblème du génie au cours d’une au sein de l’École unique du génie.
sance de son action au profit des campagne éprouvante à tous les
troupes engagées lors de conflits car le points de vue. Le général (2S) Bernard Riche
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Vauban • la Lettre du génie
TROIS QUESTIONS À…
LIEUTENANT-COLONEL POTIN
officier de liaison génie aux États-Unis
Le lieutenant-colonel Philippe Potin est né à Brest
le 28 avril 1965. Issu de la promotion général
Calliès de l’ESM Saint-Cyr (1986-1989), il intègre la
DA de l’EAG d’Angers. Ses affectations successives
aux 9e et 6e RG le conduisent à revenir à l’ESAG en
1997 pour y exercer en tant qu’adjoint à la cellule
simulation. Depuis 2005, il est officier de liaison auprès de l’US Army
Maneuver Support Center de Fort Leonard Wood (USA). Diplômé
d’état-major et ingénieur des Ponts et Chaussées, il est également
breveté d’état-major en Belgique. Véritable amateur d’histoire
militaire, il a été officier traditions des 9e RG et 6e RG, puis guide au
Musée du génie à l’ESAG.
Mon travail consiste à recueillir des informations ouvertes, à en exploiter le contenu et à le transmettre aux organismes
français compétents. De même, je suis chargé d’informer l’armée américaine sur ce qui se fait en France dans le domaine
militaire. Par exemple, je fais une présentation du génie français au cours des capitaines et diffuse la presse militaire
française. Je suis aussi chargé de faciliter les échanges : accueil des délégations en visite, soutien des stagiaires.
Malheureusement, ce volet est pour l’instant une coquille vide, puisqu’il n’y a pas eu de stagiaires français depuis 2003 et
que les visites se sont arrêtées à la même époque. Je ne désespère pas d’inverser la tendance, mais le principal obstacle est
financier, puisque, au plus haut niveau, les échanges ont repris avec la récente visite du CEMAT aux USA.
Mais Fort Leonard Wood n’est qu’un aspect de mon travail. J’ai aussi des relations avec l’école du génie du Marine Corps
située à Camp Lejeune à 2000 km à l’est de Fort Leonard Wood, avec les centres d’essais spécialisés du génie et avec le
Corps Of Engineers, qui est l’équivalent du SID. Je suis aussi amené à me déplacer fréquemment pour assister à des
conférences, sources complémentaires d’informations, car les industriels et les universitaires qui travaillent avec l’US Army
sont beaucoup moins réticents pour diffuser les informations.
L’armée américaine est en guerre, tous mes interlocuteurs à Fort Leonard Wood sont très occupés et bien sûr les questions
posées par l’officier de liaison ne sont guère prioritaires. De plus, la culture du secret est bien ancrée, il est difficile d’obtenir
des informations même quand leur caractère semble anodin et que la presse en a déjà fait état.
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Vauban • la Lettre du génie
TROIS QUESTIONS À…
Enfin l’armée française est mal connue des jeunes officiers et sous-officiers car pour l’immense majorité ils n’ont jamais
travaillé avec nous. C’est pourquoi je milite pour que l’armée de terre envoie des stagiaires aux cours des capitaines. Tous
ceux, malheureusement peu nombreux, qui ont travaillé avec l’armée de terre française s’en félicitent.
Ce constat se retrouve pour moi. Le plus souvent, la présence d’un officier de liaison français est ignorée. Quand ils me
rencontrent, le contact est le plus souvent amical, même s’il reste une frange de personnes hostiles à la France sous prétexte
que nous ne les avons pas suivis dans le bourbier irakien. La situation peut varier suivant les bases : les Marines sont
beaucoup plus ouverts que leurs collègues de l’Army, car ils sont habitués à travailler à l’étranger.
À l’extérieur de la base, je n’ai jamais ressenti de difficulté du fait d’être Français. Même si je ne m’identifie pas en tant que
tel, mon accent est suffisamment marqué pour que je sois rapidement identifié comme Français. Là aussi, les gens marquent
une certaine sympathie ou au moins de l’intérêt. Il est si rare de voir un Européen au fin fond du Missouri.
Le génie est en pleine restructuration : une conception modulaire des unités jusqu’au niveau compagnie se met en place,
bien qu’au contraire de son collègue français, le sapeur américain reste fortement spécialisé. À Fort Leonard Wood, l’école
du génie dispose d’un vaste camp de manœuvre (25 000 ha) et de nombreuses installations d’entraînement. Ce qui surprend
le plus, c’est la faible durée des actions de formation. Un lieutenant chef de section est formé (formation génie et interarmes)
en 4 mois, cela explique en partie la spécialisation excessive. En fait, un chef de section génie combat (= ici minage
obstacles et un peu d’aide au déploiement) n’a aucune idée de ce qu’est un franchissement. Cela leur a valu quelques
déboires lors de l’entrée en Irak…
Adresse : ..................................................................................................................................................................................................................
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Vauban • la Lettre du génie
FOCUS
Fortement engagé en Irak, le corps des Il regroupe 180 000 hommes de toutes LA MCES (MARINE CORPS
Marines doit s’adapter à une situation armes avec même des avions de
qui risque de durer. Le génie des chasse et des hélicoptères. La majorité ENGINEER SCHOOL, ÉCOLE DU
Marines est donc amené à changer ses des Marines sont cependant des fan- GÉNIE DES MARINES) ET SES
méthodes, passer d’une mentalité de tassins. Ses spécialités sont bien
corps expéditionnaire, qui ne reste entendu les opérations amphibies et RELATIONS AVEC L’ÉCOLE DU
que peu de temps sur un théâtre, à les entrées en premier sur un théâtre. GÉNIE DE L’US ARMY
celui d’une force présente sur le ter-
rain de façon permanente. Cela le rap- Traditionnellement, si les USA doivent Créée en 1941 et installée quasiment
proche du génie de l’US Army, dont rester sur un territoire, le corps des depuis l’origine à Camp Lejeune, la
les moyens sont autre- Marines est remplacé grande base des Marines de la côte est,
ment plus importants, par l’US Army. En Irak, la MCES, est une structure de taille
mais les besoins en for- Structure originale ce n’est pas ce qui se relativement modeste (13 officiers, 131
mation quasi identiques au sein des armées passe. La durée de la sous-officiers et soldats, 11 civils) com-
aujourd’hui. Structure américaines guerre et la nécessaire mandée par le colonel Flowers. Elle est
plus petite, plus facile- rotation des unités font organisée en trois compagnies (1 com-
ment adaptable, la que les Marines ont dû pagnie de commandement et des ser-
MCES joue un rôle précurseur dans la prendre une part du fardeau. vices et 2 compagnies d’instruction) et
mise en place de nouveaux stages un état-major. L’état-major possède en
adaptés à la réalité des opérations. Tous les Marines suivent d’abord une son sein un centre d’expertise, chargé
formation commune de fantassin de conseiller le corps en matière génie.
avant de suivre un enseignement de Ce centre est aussi en pointe pour
LE GÉNIE DES MARINES spécialité, comme le génie. Cette pré- adapter la formation aux réalités du
pondérance de l’infanterie se retrouve terrain et penser l’avenir.
dans les effectifs.
Le corps des Marines est une structure
Les relations avec le génie de l’US
originale au sein des armées améri-
Le génie de l’USMC (US Marine Army vont se développer, non seule-
caines. Dépendant officiellement de
Corps) ne représente que 2 à 3 % de la ment à cause de la guerre en Irak,
l’US Navy, il est en fait quasiment
force, soit environ 5 000 Marines mais aussi parce que les formations
indépendant.
regroupés dans 10 bataillons. 1 batail- sont de plus en plus souvent com-
lon de combat (Combat Engineer munes aux différentes armées. Les
Battalion) dans chacune des deux divi- problèmes sont les mêmes pour les
sions de Marines, 5 bataillons d’ap- deux entités. Si le génie des Marines
puis (Engineer Support Battalion), plus ne possède pas l’équivalent du Future
(1) Le Future Center peut être comparé à la DEP
lourdement équipés, et 3 Marine Wing Center (1) de fort Leonard Wood, il sait
(Direction des Études et de la Prospective)
génie de l’ESAG avec des moyens largement Support Squadron que l’on peut assi- s’adapter plus facilement. Ainsi, le
supérieurs mais des missions équivalentes. miler au génie de l’air. stage « urban breaching (entrée en
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Vauban • la Lettre du génie
FOCUS
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Vauban • la Lettre du génie
FOCUS
© MCES
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Vauban • la Lettre du génie
FOCUS
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Vauban • la Lettre du génie
LA FNG FNG - Boîte postale 111 - 00481 Armées • 01 41 93 38 60 • fng.siege@wanadoo.fr
Il aurait été vraiment dommage de passer sous silence l’exploit de Pierre Para, président de
l’Amicale des anciens sapeurs du génie des Hautes-Alpes, puisque cet article avait été édité
dans le Vauban n° 153 qui n’a jamais vu le jour. Aussi, nous profitons des décisions des
généraux Chinouilh et Françoise concernant le renouvellement de nos éditions par Vauban,
la Lettre du génie, pour vous présenter l’exploit de Pierre Para.
C’est un véritable exploit que vient hommage avec vigueur et de façon Il met en lumière le dévouement, la
d’accomplir Pierre Para. Il vient indéniable à tous les anciens sapeurs compétence et l’acharnement de tous
d’honorer l’ensemble de la Fédération téléphéristes du 4e régiment du génie les anciens bûcherons-câblistes qui
nationale des sapeurs du génie à juste dont firent partie son grand-père, son édifièrent un grand nombre de
titre et nous en sommes fiers. père et lui-même, instructeur à la pylônes en bois pour la construction
2e compagnie des électromécaniciens des téléphériques tri-câbles dits de
Quand on veut se replacer dans l’état téléphéristes (EMT) puis à la 6e com- « circonstance » depuis la création des
d’esprit qui anime l’auteur de cet pagnie de montagne du 4e régiment troupes de montagne en 1872 pour
exploit, on peut affirmer qu’il a rendu du génie dépendant de la 27e DIA. l’Italie et en 1888 pour la France.
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LA FNG
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SITUATION DU MOULIN
DE DOUALAN
À présent, nous
retournons dans la
région du Trégor, en
Le bief
Bretagne, au pays de
Goëlo, très exactement
dans le village de
Lantic qui comprend Le parc
1 200 habitants. Vous
remarquerez que le
nom de ce village se
termine par IC. Il est
dû à la rivière l’Ic qui
prend sa source aux
environs de Plouvara du
côté de Châtelaudren
et vient se jeter dans la
mer à Binic, station
balnéaire réputée.
© FNG
© FNG
HISTOIRE auprès des agriculteurs et des épiciers l’appellation de minoterie et produit
par voiture à cheval. C’est l’époque du les pâtes « Marina ».
DU MOULIN DE DOUALAN travail bien fait, le temps ne compte
pas. La minoterie est détruite par un incen-
Créé avant la Révolution française, en die en novembre 1955, seule subsis-
Nivôse de l’An II, le moulin de Le moulin de Doualan entre dans l’ère tera la turbine immergée dans le bief
Doualan est doté de deux roues à de la modernité en 1930. Une turbine alimenté par la rivière de l’Ic. De 1955
aubes. Il transforme quotidiennement à eau remplace les deux roues à à 1992, la nature reprend progressive-
soixante-douze (72) quintaux de aubes, on installe des séchoirs, une ment ses droits, les murs ruinés se
céréales en aliments du bétail. Il pro- presse automatique et des magasins couvrent d’une épaisse végétation.
duit également de la farine de blé noir de farine et de semoule. Les meules en L’ensemble prend un aspect déso-
pour la préparation des galettes bre- grès d’époque sont remplacées par lant… C’est alors qu’interviennent
tonnes. Le minotier assure les liaisons des cylindres. De moulin, il prend Vincent Moy et son épouse Simone…
© FNG
Turbine au banc d’essai
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Vauban • la Lettre du génie
LA FNG
NOS AMIS
VINCENT ET SIMONE
Vincent et Simone Moy sont natifs des Côtes-
d’Armor. Ils sont originaires du canton de
Ploeuc-sur-Lié (environ 3 000 habitants) dans
l’arrondissement de Saint-Brieuc. Très attachés
à leur région, ils possèdent des attaches pro-
fondes avec le métier de meunier. Nul doute
que cette hérédité courait dans leurs veines,
puisqu’ils ont acquis en 1992, un moulin en
ruine situé sur un espace de sept hectares au
bord de la rivière de l’Ic.
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Vauban • la Lettre du génie
LA FNG
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Vauban • la Lettre du génie
LA FNG
À 8 heures précises, la section exprès de l’Orléanais, nous attendait. la culture des Romains à nos jours
Tradition quittait le quartier Leclerc C’est ainsi que 47 touristes du génie alliant la viticulture et les moyens
pour rejoindre Saint-Loup-Geanges envahirent pacifiquement la maison de communication (voies ferrées,
aux environs de Beaune avec un cro- Guyot où un apéritif offert par le frère canaux, autoroutes).
chet à Ensisheim, non pas pour visiter du président donnait le coup d’envoi
la maison d’arrêt, mais pour récupérer des 4 journées bourguignonnes avec Enfin, à 19 h 45, le Campanile de
un couple d’anciens. Trajet sans his- quelques coupes de crémant de Montagny-lès-Beaune était en vue,
toire sur l’autoroute avec un soleil un Bourgogne, du Meursault et les gou- l’assistant de direction Richard
peu timide ; à Beaune un panneau iti- gères traditionnelles. accueillait les sapeurs, le car était soi-
néraire bis Lons-Le-Saunier bien gneusement rangé et chacun prenait
connu du président n’existait plus, À 13 h 30, le rendez-vous fixé au possession de sa chambre (nous occu-
l’itinéraire étant déclassé depuis peu ; relais Sainte-Marie à Sainte-Marie-la- pions la moitié de l’hôtel). À 20 h 15,
aussi étions-nous dans l’obligation de Blanche marquait le départ des festivi- dîner dans une ambiance de vacances.
visiter la campagne et sans GPS nous tés ; excellent repas dans une saine
arrivons à Saint-Loup-Geanges. ambiance qui permettait à tous de se
retrouver en famille « sapeur ». Le À LA DÉCOUVERTE
Rendez-vous avec le frère du prési- groupe des « joyeux Bourguignons »,
dent et Monsieur le Maire de la com- chorale bachique, animait ce déjeuner DES ENVIRONS DE BEAUNE
mune qui apprécie la compagnie des avec chansons et mimes pendant plus
sapeurs car, déjà en 2005, il était pré- d’une heure. Nos Alsaciens décou- Le vendredi 26 mai, direction le châ-
sent et le président Guyot lui avait vraient une culture folklorique bour- teau du Clos de Vougeot. La visite gui-
offert l’Historique du régiment. Un guignonne très typique et même dée débutait à 10 h 30. Elle nous
couple d’anciens sapeurs, venu tout Danièle, notre secrétaire, avait revêtu fit connaître ce haut lieu du vignoble,
son costume et sa l’architecture de ce monument typique
© ECRIVIN
coiffe « la layotte »; ainsi que les pressoirs en bois de
le ban bourgui- 6 tonnes. Puis, une balade afin de se
gnon remplaçait retrouver au pied du château chez
l’ordre serré. Pierre Laforest pour une dégustation
fort intéressante et instructive, circuit
À 18 h 15, le train pédestre dans les caves voûtées avec
touristique emme- commentaires. Le déjeuner avait lieu
nait les anciens sur place dans une ambiance joyeuse
pour une visite et décontractée, bans bourguignons
commentée de la comme il se doit, « tradition oblige »…
ville de Beaune
et des vignobles ; À 16 heures, repli sur la ville de
cette promenade Beaune et visite du musée de l’Hôtel-
sous le soleil leur Dieu, merveille de l’époque, palais
a permis de recon- pour les « pôvres », construit à la suite
naître les lieux et de la guerre de Cent Ans. Après la
Musée de l’Hôtel-Dieu à Beaune. de s’imprégner de visite de ce bijou du Moyen Âge, tout
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Vauban • la Lettre du génie
LA FNG
le groupe se dirigeait place Monge. À 19 h 30, dîner au Campanile (PC père Abbé entouré d’une quarantaine
Jacques Gradwohl avait déployé le arrière du 1er RG…), et toujours dans de moines en présence de plus de
drapeau de l’Amicale au pied de la sta- une ambiance sereine et conviviale 200 fidèles. Le père Abbé avait auto-
tue de Gaspard Monge, né à Beaune avec un divertissement, La Mascotte de risé la présence du drapeau de
en 1746. Puis, photo du groupe sous Edmond Audran, interprété toujours l’Amicale, ce qui excitait la curiosité
les yeux ébahis des touristes et des avec brio (bien sûr) par les anciens, des fidèles et annonça la présence de
habitants. C’est ainsi qu’un ancien Danièle Guyot dans le rôle de la ber- la délégation des anciens du 1er régi-
artilleur, président de l’Amicale des gère et Jean-Marie Honoré, le berger, le ment du génie de Strasbourg-Illkirch.
artilleurs de Belfort, liait conversation présentateur étant Patrick Meier. Surpris,
avec le président Pierre Guyot. les clients de Campanile demandèrent Les amateurs de chants grégoriens se
que l’on rejoue La Mascotte et L’ami délectèrent dans cette ambiance de
À 19 h 30, le dîner débutait au Frantz. Il fallait bien leur faire plaisir calme et de recueillement. Nous
Campanile où les artistes en herbe de d’autant plus que les anciens avaient avions une pensée à la mémoire de
l’Amicale se produisaient pour donner revêtu le maillot de l’Amicale. nos camarades décédés, croyants ou
de la gaieté à la soirée en interprétant non-croyants. À l’issue de l’office, une
L’ami Frantz de Guy Béart et Marie Le dimanche 28 mai, le départ était photo de groupe avec le drapeau a été
Laforêt, ce qui avait pour consé- fixé à 9 h 15 pour l’abbaye de Cîteaux, prise au pied de la sculpture symboli-
quence d’intriguer les clients de l’hô- haut lieu des Cisterciens, ordre reli- sant l’abbaye de Citeaux.
tel surpris de cette prestation. gieux de Saint-Bernard. Le président
présenta le groupe au frère hôtelier Vers 12 h 15, nous déjeunions à l’au-
qui accepta volontiers de donner de berge de l’abbaye à Auvillars-sur-
EN AVANT POUR DIJON, nombreuses précisions sur Cîteaux, Saône, toujours dans une joyeuse
son importance, son rayonnement à ambiance et à 14 h 30 départ pour
LA VILLE AUX CENT CLOCHERS travers l’Europe en particulier. Il fallait Saint-Loup-Geanges pour un dernier
à 10 h 30 rejoindre l’église pour assis- pot d’adieu offert par le frère du prési-
Samedi 27 mai, départ à 8 h 45 pour ter à l’office religieux célébré par le dent.
Dijon, capitale des ducs de Bour-
gogne, visite du musée des Beaux-Arts
avec deux guides, ce qui nous a permis
de posséder une information judicieuse
et un échange concret. Nous avons
photographié deux statues de sainte
Barbe et Le passage du Rhin à Tolhuis
en 1672 par Turenne (tableau de Van
der Meulen). Un déjeuner de classe à
la rôtisserie « Le Central » de l’hôtel Ibis
a redonné à tous des forces pour conti-
nuer la visite pédestre de Dijon.
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Vauban • la Lettre du génie
LA FNG
L’UAGIF
AU MUSÉE DU CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS
Le 24 février 2006 à
midi, 31 représentants
de l’UAGIF se retrouvent
devant l’entrée du musée
pour y effectuer une
visite guidée. Après un
repas très convivial pris
dans l’enceinte du
conservatoire, le groupe
est fin prêt pour la visite.
Le voici sur les traces
des inventeurs et des
aventuriers du progrès, à
la découverte d’un patri-
moine scientifique et
technique unique au
monde.
Créé en 1794 par l’abbé Grégoire, le dessins, descriptions et livres dans Champs, entre Marais, Temple et
CNAM, « dépôt de conservation des tous les genres d’arts et métiers car il Sentier, que fut installé à la fin du XVIIIe
inventions neuves et utiles », est le faut éclairer l’ignorance qui ne siècle le Conservatoire des arts et
musée de l’innovation technologique. connaît pas et la pauvreté qui n’a métiers dédié au progrès technique et
En effet, un prêtre jureur, qui s’est dis- pas le moyen de connaître. L’artisan à l’innovation industrielle.
tingué dès 1789 par sa tempérance qui n’a vu que son atelier, ne soup-
éclairée, soumet à la Convention un çonne pas la possibilité d’un mieux. Rénové en l’an 2000, le musée pré-
projet superbe : L’expérience seule en parlant aux sente, sur 10 000 m2, plus de 2 000
yeux aura droit à l’assentiment. » inventions (80 000 pièces en réserve).
« Il y aura à Paris, sous le nom de
Conservatoire des arts et métiers, un C’est dans un lieu chargé d’histoire, Dominique Ferriot, directrice du
dépôt de machines, modèles, outils, l’ancien prieuré de Saint-Martin-des- musée, explique l’organisation du
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Vauban • la Lettre du génie
LA FNG
musée et le déroulement des visites : • les transports, c’est soulever une démonstrateur fait fonctionner des
« La cinquantaine de sections pré- charge pour la déplacer à l’aide objets de collection ou des modèles
existantes ont été restructurées en d’un véhicule et d’un espace de cir- pédagogiques.
sept grands domaines, où, à l’inté- culation, mer, voie d’eau, voie fer-
rieur de chacun d’eux, rée, air (le voilier, le far- La volonté de la Convention et de
il a été établi une dier de Cugnot, la l’abbé Grégoire était de réunir des
chronologie articulée 10 000 m 2 montgolfière, la loco- machines, neuves et utiles, pour per-
autour des trois dates pour 2 000 inventions motive de Stephenson, fectionner l’industrie nationale. L’abbé
clés (1750, 1850, au cœur de Paris l’avion de Clément Grégoire se rendait bien compte que
1950) qui déterminent Ader, la Ford T, le TGV). pour innover, il était nécessaire tout
quatre périodes. » d’abord de savoir regarder, observer
et donc de copier les bons modèles.
Le circuit de la visite débute par l’ins- Pour ce faire, encore fallait-il que ces
trumentation scientifique pour souli- DES MACHINES À CALCULER bons modèles soient exposés et donc
gner l’importance de la mesure dans ET DES HORLOGES MARINES rassemblés et préservés. C’est en effet
les avancées scientifiques et technolo- ce que les nombreux représentants de
giques (la pile de Charlemagne, le
COMME VEDETTES l’UAGIF à cette visite ont pu observer
gazomètre de Lavoisier, le kilogramme et apprécier.
en platine, le microscope électro- Sur ce parcours, on trouve un
nique). Il se poursuit par : certain nombre d’objets phares, ce B. ROZ, C. MAURIÈS, J.C. BOURGEOIS
sont les « vedettes » du musée,
• les matériaux, dont un certain tels : les machines à calculer de
nombre de pièces ont été exhumées Pascal, les horloges marines de Entrée du musée
des réserves (métier à tisser séné- Berthoud, le lion et
galais, mule de Jenny à filer le le serpent de
coton, fabrication du papier, fibres Lambourg en verre
optiques) ; filé, les avions
• la construction, qui est illustrée d’Ader, la caméra
abondamment par les remarquables des frères Lumière,
collections de maquettes et de les instruments de
modèles (panoplie d’outils de char- laboratoire de
pente, charpente de l’abbaye de Lavoisier, le pen-
Saint-Germain-des-Prés, cônes de dule de Foucault,
Cherbourg 1784-1788, chantier de l’avion de Blériot…
l’immeuble de la rue de Rivoli, le
Tunnelier) ; On trouve égale-
ment au centre de
• la communication, des arts gra- chaque domaine
phiques à l’informatique en passant un atelier où un © CNAM/Musée des arts et métiers
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Vauban • la Lettre du génie
LA FNG
Assemblées générales
Au début de cette manifestation, la Le point marquant est le fait que le Pour clôturer cette Assemblée géné-
101e année de sa création et la 61e colonel Eugène Limpalair quitte la rale, la transmission des pouvoirs s’est
depuis sa réactivation après l’occupa- présidence de l’Amicale au terme de manifestée par celle du drapeau de
tion, le président Eugène Limpalair a 18 années de bons et loyaux services. l’Amicale du colonel Limpalair au
remercié tous ceux qui ont fait part de Un brillant hommage lui a été rendu. colonel Gravrand.
leurs regrets de ne pas pouvoir être Son dévouement sans compter, son
des nôtres, notamment les généraux entière disponibilité, son ouverture De manière à terminer de façon fes-
en activité Bezacier, Joly, Addé, Tesan vers les autres et sa ténacité lorsque tive, un repas en commun a clôturé
et en 2e section Beaudrey, Duval, nécessaire ainsi que son humilité ont cette belle manifestation à la piscine
Mandra, Martin, Riquet et Waymel. bien été la marque de ses 18 années de Bréquigny.
Puis un moment de recueillement a de présidence. Qu’il soit ici publique-
été observé à l’intention de ceux qui ment remercié. Le président Louis GRAVRAND
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VAUBAN
L’intelligence du territoire
format : 24 x 33 cm
176 pages reliées dos carré sous jaquette
170 illustrations couleur et noir et blanc
sortie en librairie : 17 novembre 2006
Trois siècles après sa mort, l’héritage de Vauban marque le territoire en profondeur. La « ceinture
de fer » semble embastionner pour l’éternité les avant-postes du « pré carré ». Non seulement
omniprésent, voilà Vauban immortel. Infatigable travailleur, il tire des plans sous le feu des assiégés,
les perfectionne dans la poussière des chantiers, la plume à la main toujours. Il s’entretient avec
Louis XIV, implore Colbert, harcèle Louvois, tout doit plier au nom de la sûreté des frontières.
Bâtisseur donc, autant que « preneur de murailles », mais encore administrateur ou réformateur,
Vauban incarne cette certitude « moderne » que l’État peut se faire démiurge, modeler le territoire,
façonner le paysage, et finalement transformer l’ordre social.
Ce portrait d’ingénieur au travail se fonde notamment sur l’insoupçonnable collection de plans et
de dessins conservés au château de Vincennes. La fraîcheur des coloris, la précision du trait servent
une incroyable intelligence du territoire ; Car si pour établir une citadelle, il faut en dresser les murs,
il faut aussi l’approvisionner en eau et en vivres, la doter de magasins, d’ateliers, d’arsenaux, d’un
hôpital, d’une église… Il faut encore lui ménager des accès à la fois faciles à ses usagers et funestes
à ses assaillants… Tous ces efforts resteraient vains sans une parfaite connaissance du terrain.
Outre les ressorts d’un véritable génie et quelques fleurons de l’architecture du Grand Siècle, ce
que ce livre donne à voir, c’est la France de Louis XIV à vol d’oiseau.
Auteurs
Martin Barros, chargé d’études au Service historique de la Défense, auteurs de nombreuses études
sur l’architecture militaire, a été rédacteur adjoint de la revue Fortifications et patrimoine.
Nicole Salat, responsable des archives techniques du SHD, a soutenu une thèse sur la défense
des côtes et fait paraître un grand nombre d’instruments de recherche dans les fonds du génie militaire.
© M. Laffin
tes forces pour participer aux noces à sauver des vies de de maman de nos
d’or fêtées début avril. marins. vies.
Officier du génie,
La semaine dernière encore, tu as Tu savais nous donner courage, nous
pendant la guerre, tu avais réussi
vécu une journée inoubliable et inciter à la fois à l’ardeur et à la
pendant la déroute, par des
joyeuse, avec un dîner-croisière sur la prudence, récompenser nos efforts.
manœuvres ingénieuses, à sauver tous
Seine pour ton anniversaire (c’est de Mais tu le faisais toujours de façon
tes hommes de la captivité, renonçant
cette soirée que date ta dernière positive. Quand nous traversions un
à la facilité de la reddition, fidèle à la
photo, qui figure sur le programme de échec, tu nous consolais, nous
devise de ta région que tu aimais citer
cette cérémonie). redonnais confiance en nous ; sans
« Franc-Comtois rends-toi, nenni ma
nous critiquer. Tu avais au contraire
foi ».
Et puis, tes dernières forces épuisées, tu toujours un mot pour nous féliciter et
t’es endormi. La mission était remplie, nous dire que tu appréciais ce que
Tu as fait cela sans paillettes, avec
tu es parti sur la pointe des pieds sans nous faisions. Quel réconfort quand
l’humilité de celui qui considère que
déranger personne comme tu avais on te rendait visite, de savoir à
c’est simplement son devoir, sa
vécu. Car tu ne voulais pas être une l’avance que tu nous dirais des mots
mission.
charge ou une gêne pour les autres. gentils et encourageants.
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Vauban • la Lettre du génie
LA FNG
Enfin Papa tu étais nous imposant rien. Quand nos vies Après avoir utilisé au mieux son corps
s’écartaient de l’Église, tu devais en et son esprit, il faut, à la fin de sa vie,
un croyant souffrir mais tu te contentais de prier rendre son âme à Dieu dans le
pour nous continuant à nous encoura- meilleur état possible et pourvoir se
Marcel Pagnol a écrit « Croire en Dieu ger sans contrainte dans le sens de la dire « j’ai fait ce que j’ai pu ».
est un don précieux qui ne m’a pas été foi.
accordé mais en aucun cas je ne
voudrais en priver les autres ». Papa, tu as fait ce que tu as pu.
Pour finir : papa gardait lui-même Souvent plus, Tu as fait beaucoup.
Dieu merci, ce don, Papa toi l’avais dans son portefeuille un petit carton
reçu et tu l’as cultivé. Ta foi fut ta sur lequel il avait soigneusement Merci pour ta générosité ta bien-
principale ligne de conduite, la valeur inscrit les mots suivants : (et ce carton veillance, ta gentillesse, ton indul-
essentielle tout au long de vie. n’est pas un parchemin retrouvé au gence.
fond d’un carton, il figurait en bonne
Ta foi, tu la partageais aussi. Tu place à portée de main, à côté de sa Au revoir Papa,
émaillais tes lettres de citations carte d’identité.)
pieuses pour nous inciter à médita- Repose en paix,
tion. Mais si tu souhaitais partager ta En venant au monde, Dieu nous a
foi, tu le faisais avec tolérance. Ne donné un corps un esprit et une âme, L’amour demeure.
Le colonel Rougeau, président de l’ANORSD-génie, nous informe du décès du colonel (er) Cyrille LEMAITRE dans
sa 87e année. Les obsèques religieuses, sans fleurs ni couronnes, ont eu lieu le 19 novembre 2006, en l’église Saint-
Étienne de Rennes.
Congrès de la FNG
Née administrativement il y a seule- maréchal de Vauban, se retrouveront découverte de la Franche-Comté. Le
ment quelques mois, la Fédération celles et ceux qui veulent manifester programme détaillé ainsi que les
nationale du génie n’en est pas moins leur appartenance à la fédération et conditions tarifaires sont dès mainte-
l’héritière des fédérations qui, sous leur fierté d’être ou d’avoir été nant disponibles auprès des amicales
différentes appellations, regroupent « sapeur ». affiliées (ou en cas de besoin auprès
depuis 1947 ceux qui servent ou ont de la fédération). Ne tardez pas à vous
servi dans les unités du génie. Elle Le programme qui est proposé com- renseigner, à vous décider et à ren-
pourra donc en septembre prochain prend, outre l’assemblée générale sta- voyer le bulletin d’inscription (date
souffler soixante bougies au cours du tutaire, des présentations militaires, limite : 31 janvier 2007).
35e congrès national. des cérémonies patriotiques, des acti-
vités de cohésion, une rencontre avec À bientôt… À Besançon !
Pendant trois jours, à Besançon, dans les élus, une visite de la ville de
le cadre des manifestations qui mar- Besançon et tout particulièrement de Général (2S) JJ RIGOUX
queront le tricentenaire de la mort du sa citadelle conçue par Vauban et Chargé de communication de la FNG
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Vauban • la Lettre du génie
NOUS AVONS LU POUR VOUS
Nourrir les Français ? La tâche est relativement facile depuis qu’a disparu la
malédiction millénaire qui rendait chacun inquiet de sa subsistance quotidienne,
désormais remplacée par les angoisses de la « malbouffe » – obésité, allergies,
diabètes, cancers, etc. Nourrir l’humanité ? Un défi bien plus complexe, face au
scandale des 850 millions de personnes qui ne peuvent manger à leur faim. Et
demain, nourrir toute l’humanité, avec trois milliards de bouches de plus que les
six d’aujourd’hui ? Cela frise la mission impossible, alors que la planète va
manquer d’eau, de terre et d’énergie. Et qu’elle devra affronter les effets des
inconséquences actuelles : réchauffement de la planète, pollution, érosion, perte
de la biodiversité…
Dans ce livre, Bruno Parmentier présente toutes les facettes de ce gigantesque
défi, sans doute le plus important du XXIe siècle : l’agriculture, qui paraissait rin-
garde et dépassée, va revenir au premier plan des préoccupations de chacun. En
s’appuyant sur une foule d’exemples concrets, il expose de façon pédagogique les
ressorts des problèmes cruciaux les plus contemporains : OGM, commerce inter-
national des produits alimentaires, rapports du monde agricole avec l’agro-indus-
trie et la grande distribution, subventions agricoles, pénurie énergétique, pollu-
tion des eaux, crises sanitaires, irruption de la Chine et du Brésil, commerce
équitable, etc.
Un ouvrage aussi complet qu’accessible, qui passionnera agriculteurs et urbains,
citoyens et décideurs, et tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à
l’agriculture, ici et dans les pays qui connaissent encore la faim.
« Une analyse et une anticipation que devra consulter toute personne préoccupée par l’avenir du monde… Le livre le plus méthodique,
le plus honnête, le plus alerte de « vulgarisation » de tous les livres consacrés au problème. »
Extrait de la préface d’Edgard Pisani
Ingénieur des mines et économiste, Bruno Parmentier, après une carrière dans la presse et l’édition, a rejoint en 2001 le milieu agricole
en prenant la direction d’une École d’ingénieur en agriculture.
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Vauban • la Lettre du génie
NOUS AVONS LU POUR VOUS
Il est évident que cet ouvrage n’est pas le premier en ce qui concerne le maréchal Le Prestre de Vauban. L’auteur, en
publiant la bibliographie, fait appel à de grands noms d’écrivains spécialistes : Anne Blanchard (Vauban, Fayard, 1996),
Robert Bornecque (La France de Vauban, Arthaud, 1984), François Dallemagne (Les casernes françaises, Picard, 1990),
Charles Armand Klein (En Provence sur les pas de M. de Vauban, Mémoires du Sud 2001), Bernard Pujo (Vauban, Albin
Michel 1991) etc.
Le général Yves Barde publie là son 5e ouvrage. Il met à notre portée son expérience et son métier. Ses ouvrages précédents
ont traité de « Histoire de la fortification en France » (Que sais-je 1996), « La muraille de Normandie » (Citédis, 1999),
« Châteaux et forteresses de France » (Citédis, 2000), « Glières 44 », (Historic-one, 2004).
Cet ouvrage est préfacé par le marquis Hugues de Candolle, un descendant de Vauban par sa fille Charlotte qui épousa en
1679, Jacques Louis de Mesgrigny, comte d’Aunay. Ce dernier fit l’acquisition du château de Marcilly en 1710, demeure
du propriétaire actuel, le marquis de Candolle. Cette imposante bâtisse, située autour de Lormes (Nièvre), domine l’Yonne
entre Corbigny et Sardy-lès-Epiry (non loin de la « tour » Vauban à Epiry). Comme le souligne le marquis de Candolle dans
sa préface, il ne faut pas perdre de vue que Vauban a débuté à l’âge de 17 ans
et que, à 22 ans, il obtient son brevet d’ingénieur militaire.
« Il commence alors sa brillante carrière militaire marquée par la construction
de 33 places fortes, l’aménagement de 300 autres, la participation à 53 sièges et
à plus de 140 actions militaires au cours desquelles il fut blessé huit fois dont
une fois à la face, blessure que l’on distingue dans ses portraits. » … « Il était
très humain avec le souci constant d’épargner la vie de ses soldats, puisqu’il
aimait mieux dépenser la poudre que le sang. »
L’ouvrage du général Barde est très facile à lire, car il est clair, bien composé,
illustré de façon magistrale avec 60 photos couleur, une quarantaine de photos
noir et blanc, et une cinquantaine de plans en provenance du musée des Plans-
reliefs à l’hôtel national des Invalides à Paris.
Les chapitres déterminent bien la vie de Vauban, sans emphase, mais avec ses
réalités : les années d’appren-tissage, l’ingénieur du roi, au service de Louis XIV,
la construction des places fortes, (architecture, étapes de construction) puis les
projets, plans, dessins, adjudication des travaux, conduite des chantiers,
modèles de bâtiments, corps de garde, portes de ville, casernes, arsenaux,
magasins à poudre, hôpital, puits, échauguettes, etc.
Ensuite viennent les grandes inspections dans les places fortes du Nord et du
Nord-Est, les places de Lorraine et les places d’Alsace, suivies de voyages (n’a-t-il pas parcouru 180 600 kilomètres en litière
entre 1678 et 1698 comme l’a calculé Anne Blanchard dans son livre, Vauban ?) en Franche-Comté, dans les Alpes et le
Roussillon, en Bretagne, dans l’ouest les Pyrénées-Atlantiques Cherbourg, Saint-Malo, Brest, Belle-Ile, etc.
L’ouvrage se termine par une explication très claire de la « poliorcétique », l’art de prendre ou de défendre une place :
conduite des sièges, préliminaires, lignes de retranchement, ouverture des tranchées d’attaque, la première parallèle, la
poursuite de l’attaque, le contact avec le chemin couvert, l’ouverture de la brèche, l’assaut puis la reddition.
Ces textes sont très vivants et le descriptif des principaux sièges de Valenciennes, Montmédy, Lille, Maestricht, Besançon,
Cambrai, Luxembourg, Phillippsbourg, Mons, Namur, Ath, Landau est accessible à tous. Cet ouvrage complet est exempt
d’anecdotes. Il décrit parfaitement les manières du grand ingénieur « qui possède une personnalité complexe et situe
parfaitement l’immense œuvre de Vauban ». (« Sans une grande ambition, il n’y a pas de grands projets »). C’est un livre
structuré, méthodique, facile à consulter. Nous vous le conseillons sans hésitation.
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Vauban • la Lettre du génie
NOUS AVONS VU POUR VOUS
© DR
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Vauban • la Lettre du génie
PORTRAIT
ÉTATS DE SERVICE
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Vauban • la Lettre du génie
PORTRAIT
BIBLIOGRAPHIE
« Notice nécrologique du général Marcille », Revue du Génie militaire, 1921,
tome II, pages 186-190.
NOTES DIVERSES
Au cours de la guerre 1914-1918 et dans la période qui suivit immédiatement
l’armistice, le 5e régiment du génie a lancé :
• 451 m de pont Marcille, type I ;
• 228 m de pont Marcille, type III à voie supérieure et 63 m de pont type III
ICONOGRAPHIE à voie inférieure ;
• 518 m de pont Marcille type IV à voie supérieure et 186 m de pont type IV
Portrait photographique accompagnant à voie inférieure.
l’article de Pierre Fournier (voir infra).
Quelques-uns de ces ponts franchissaient des brèches importantes tels celui de
Villeneuve-lez-Soissons, de 75 m lancé sous le feu ennemi lors de l’offensive
de 1917. On peut encore mentionner les ponts de Trilport (50 m), Fargniers
(28 m), Etreux (27 m), Vecquemont (29 m), La Motte-Brebière (31 m) et
Germaine (35 m).
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Parfois détruire Souvent construire
Toujours servir