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Les ouvrages de Génie Civil sont des produits (éléments) crées par l’homme pour plusieurs raisons :
- pour se protéger ou protéger ses biens contre les forces de la nature ;
- pour utiliser les forces de la nature à ses besoins divers ;
- pour faciliter ses activités de travail, etc.. ;
Les éléments des ouvrages et machines constitués sont, en général, schématisés comme (voir fig.
1.1) :
- une barre ;
- une plaque ;
- une coque ;
- un corps massif
Les barres sont des éléments dont une dimension, appelée dimension longitudinale est plus grande
que les deux autres dimensions, appelées dimensions transversales. Les barres peuvent être
rectilignes, brisées ou courbes.
Les plaques sont des corps limités par deux surfaces planes dont la distance entre elles (appelée
épaisseur de la plaque) est petite par rapport aux dimensions des plans. Donc ici, il y a deux
dimensions qui sont grandes par rapport à la troisième. Les plaques peuvent être rectangulaires,
circulaire, triangulaire, polygonale ou de forme quelconque.
Les coques sont des corps limités par deux surfaces curvilignes dont la distance entre elles (appelée
épaisseur de la coque) est petite par rapport aux dimensions des surfaces. Donc ici, il y a une
dimension qui est petite par rapport aux deux autres dimensions. Il existe des coques cylindriques,
coniques, sphériques, hyperboliques, etc...
Un corps massif est un corps dont les trois dimensions sont du même ordre de grandeur. Ce sont par
exemple certaines fondations, digues, barrages, murs de soutènements.
Fig. 1.1.
Les actions sur les corps sont constituées par les forces et effets agissant sur le corps. Ces actions
sont, souvent appelées charges sur le corps ou charges sur la structure. Ce sont ainsi les forces
d’interaction entre le corps considéré et d’autres corps.
Une force est une grandeur qui mesure quantitativement l’action mécanique réciproque des corps.
C’est une grandeur vectorielle caractérisée par :
- son module (ou intensité),
- sa direction (ou sa ligne d’action),
- son sens et,
- son point d’application.
Une force répartie est une force dont la surface d’application n’est pas petite par rapport aux
dimensions du corps sur lequel agit cette force. Cette force est ainsi répartie soit sur toute la surface
(ou la longueur) du corps, soit sur une partie seulement de la surface (ou de la longueur) du corps.
Les lois de variation d’une charge répartie d’un point à l’autre peuvent être les plus variées ; c’est ainsi
qu’on a :
- des charges uniformément réparties: répartition constante ;
- des charges linéairement réparties: répartition linéaire ;
- des charges réparties suivant une loi quelconque: variation quelconque.
Les forces massiques ou volumiques se rapportent à la masse du corps; ce sont par exemple le
poids propre du corps et la force d’inertie du corps en mouvement.
Les charges peuvent être aussi statiques ou dynamiques. Les forces statiques s’appliquent
lentement sur la structure, alors que les forces dynamiques sont caractérisées par un très court temps
d’application; c’est-à-dire qu’elles s’appliquent de façon instantanée.
Fig. 1.2.
Concept Explication
Forces équivalentes C’est des forces dont l’action de chacune d’elles provoque le même état
cinématique du corps (état de mouvement ou de repos).
Force résultante C’est la force équivalente à un système de forces
Force d’équilibrage C’est la force de même module et de direction que la résultante, mais de
sens opposé
Forces extérieures C’est des forces issues de l’action des corps extérieurs au corps considéré
Forces intérieures Ce sont les forces agissant entre les points du système ou du corps
Force concentrée C’est une force appliquée en un point déterminée du corps
Forces réparties C’est des forces agissant sur tous les points d’un volume donné (forces
massiques) ou d’une partie donnée de la surface (forces surfaciques) du
corps
Les actions sont les forces et certains effets qui agissent sur les différents ouvrages de Génie Civil.
Selon leur fréquence, on distingue :
- les actions permanentes ;
- les actions variables ;
- les actions accidentelles.
Les actions permanentes sont celles qui agissent sur l’ouvrage de façon permanente
durant toute la durée de vie de l’ouvrage. C’est le cas par exemple du poids propre de l’ouvrage, de
certains équipements fixes sur l’ouvrage ou de certaines déformations imposées à l’ouvrage.
Les actions variables sont celles dont l’intensité varie dans le temps ; elles sont subdivisées en
plusieurs sous-groupes qui sont :
- les actions d’exploitation qui sont celles qui agissent sur l’ouvrage pendant son
exploitation : poids des personnes sur les planchers des bâtiments, poids des véhicules
sur les ponts, poids du liquide dans les réservoirs, etc…
- les actions climatiques qui sont liées au climat : poids de la neige et action du vent ;
- les actions dues aux variations de température : variations journalières et saisonnières de
la température ;
- les actions de montage ou d’essai ou encore appliquées en cours d’exécution de
l’ouvrage : poids des ouvriers et des matériaux ; actions de certains équipements, etc…
Les actions accidentelles sont celles qui sont dues à des phénomènes très rares comme les
tremblements de terre, les explosions, les chocs, les incendies, etc…
Pour déterminer les valeurs totales des actions qui agissent sur un ouvrage, on fait des combinaisons
des différentes actions possibles.
La ruine = c’est quant l’ouvrage cesse de répondre aux fonctions pour lesquelles il a été conçu. La
ruine intervient à la suite de :
- d’un effondrement ou écrasement (perte de résistance ou de forme) de l’ouvrage ;
- d’une rupture quelconque (perte de résistance) d’un élément de l’ouvrage ou partie de
l’ouvrage ;
- d’un renversement ou d’un basculement (perte de position) de l’ouvrage ;
- d’une déformation très importante empêchant ou genant l’exploitation de l’ouvrage ;
- de tout autre désordre empêchant l’exploitation de l’ouvrage.
Il apparaît donc nécessaire de concevoir les différents ouvrages de façon à éviter toute sorte de ruine.
Cette conception des ouvrages passent par :
- un choix judicieux des matériaux de construction pour sa réalisation ;
- donner les dimensions adéquates et la forme qu’il faut à l’ouvrage et à ses différents
éléments ;
- une exécution professionnelle des travaux en respectant les règles de l’art.
La Résistance des Matériaux est une discipline fondamentale d’ingénieurs qui traite des méthodes
employées pour le calcul de résistance, de rigidité et de stabilité des éléments des ouvrages et des
machines.
La résistance est la capacité d’une structure et de ses éléments de supporter une charge déterminée
sans se rompre ou sans s’écraser.
La rigidité est la capacité d’une structure et de ses éléments de s’opposer à l’action déformatrice
(modification de la forme et des dimensions de l’élément) des charges extérieures. Il s’agit donc de
limiter les déformations des éléments sous l’action des forces extérieures.
La stabilité est la capacité d’une structure ou d’un de ses éléments de conserver une forme ou une
position initiale donnée correspondant à l’état d’équilibre. Il y a donc de types de stabilité:
- la stabilité de position (basculement, renversement) ;
- la stabilité de forme (perte de la forme de l’élément: voilement, déversement,
flambement).
Pour atteindre son objectif, la Résistance des Matériaux se fonde sur des données théoriques
(Mathématiques, Mécanique) et expérimentales (Physique, Technologie des matériaux de
construction).
Concept Définition
La mécanique C’est la science qui étudie les lois générales du mouvement et de l’interaction
rationnelle : mécanique des corps matériels.
La statique : C’est la partie de la mécanique rationnelle qui étudie les lois de la composition
des forces et les conditions d’équilibre des corps soumis à l’action des forces.
Un corps est en s’il se trouve en état de repos par rapport à d’autres corps matériels immobiles
équilibre : (équilibre absolu) ou non (équilibre relatif).
Un corps solide : C’est un corps pour lequel la distance entre deux de ses points ne varie pas.
Liaisons : Ce sont tous ceux qui peuvent empêcher le mouvement libre d’un corps.
Les réactions des Elles expriment l’action mécanique des liaisons sur les corps
liaisons :
Un corps lié : = corps non libre : C’est un corps auquel sont appliquées des liaisons.
Un corps libre = corps non lié : C’est un corps sans liaisons.
Une structure : représente l’ossature porteuse d’un ouvrage; c’est l’ensemble des éléments de
l’ouvrage qui supporte les différentes actions qui sont appliquées à l’ouvrage.
Structure plane quand tous ses éléments constitutifs sont situés sur un même plan.
Les liaisons sont tous ceux qui peuvent empêcher le mouvement libre d’un corps.
Sur un corps sont appliquées deux catégories de forces :
- les forces actives constituées par les charges données agissant sur le corps ;
- les forces réactives constituées par les réactions de liaisons qui expriment l’action
mécanique des liaisons sur le corps.
La réaction d’une liaison s’exprime donc sous forme de force ; de plus, cette force est appliquée au
corps ( = action de la liaison sur le corps).
Retenons ceux-ci :
La réaction d’une surface plane lisse est toujours perpendiculaire á cette surface (voir fig. 2.1,
a, b ,c).
La réaction d’une barre est toujours dirigée le long de cette barre (voir fig. 2.1, d).
Fig. 2.1
Fig. 2.2.
Les appuis simples empêchent le mouvement dans une seule direction; la réaction est donc dirigée
suivant cette direction (voir fig. 2.2, a, b, c, d).
Les articulations ou appuis doubles empêchent tout déplacement linéaire (translation) du corps; la
réaction R a donc deux composantes: une horizontale H et une verticale V (voir fig. 2.2, e, f, g, h).
3. Axiomes de la statique
Axiome de l’inertie. Un corps isolé est soit au repos, soit en mouvement rectiligne uniforme sous
l’action des forces qui s’autoéquilibrent.
Axiome d’addition et d’enlèvement des forces équilibrées. L’action d’un système de forces sur un
corps ne changera pas si l’on ajoute à ce système ou si l’on lui enlève un système de forces
équilibrées.
Fig. 2.5.
R = F1 + F2 et R = F + F + 2 F1F2 cosϕ
1
2
2
2
Axiome de libération des liaisons. Tout corps solide non libre peut être considéré comme libre si
l’on le libère des liaisons et remplacer leur action par les forces de réaction correspondantes.
Les forces concourantes sont des forces dont les lignes d’action ont un point d’intersection.
La projection sur un axe de la résultante R d’un système de forces Fi (i = 1, 2, ... n) est égale à la
somme des projections
des forcessur cetaxe;c’est-à-dire
que si
R = ∑ Fi alors = X = ∑ X i ; Y = ∑ Yi ; Z = ∑ Zi ,
où, X, Y, Z sont les projections de R sur les axes x, y et z; Xi ; Yi ; Zi - sont les projections de Fi sur
les mêmes axes.
Le module de R est : R = X 2 + Y2 + Z2
Des forces concourantes s’équilibrent si leur résultante est nulle, c’est-à-dire si le polygone des
forces (polygone construit avec ses forces comme grandeurs vectorielles) est fermé.
Ce sont ainsi les trois conditions utilisées pour résoudre les problèmes sur l’équilibre des forces
concourantes dans l’espace. Avec ces trois équations, on peut résoudre le problème si le nombre
d’inconnues ne dépasse pas trois.
a) Généralités.
La résultante R de deux forces parallèles F1 et F2 est déterminée comme suit.
b) Couple de forces
Dans le cas où les forces F1 et F2 sont de même module, la résultante R est nulle, mais les deux
forces ne peuvent pas s’équilibrer, car leurs lignes d’action ne sont pas confondues. Dans ce cas, on
est en présence d’un couple de forces.
Donc, un couple de forces est un système de deux forces parallèles de même intensité et de
sens opposé.
Le couple de forces tend toujours à produire une rotation du corps solide et son action est
caractérisée par son moment M qui est défini comme suit:
Le vecteur M est dirigé perpendiculairement au plan d’action du couple dans le sens tel que si l’on
regarde à la rencontre de ce vecteur, on voit le couple de forces tourner son plan d’action dans le sens
contraire des aiguilles d’une montre.
Sans changer l’action d’un couple, on peut le transporter en un endroit quelconque du plan d’action,
tourner son bras de levier d’un angle α quelconque, de même que changer le bras de levier et les
modules des forces, sans changer les valeurs de leurs moments et le sens de la rotation (voir fig. 2.9).
Fig. 2.9.
L’action d’un couple ne change pas si l’on transporte ce couple du plan donné P1 dans un autre plan
P2 parallèle au premier plan P1.
Un système de couples coplanaires Mi (i = 1, 2,...) est toujours équivalent à un couple résultant M tel
que:
M = ∑ Mi = ∑ Fi di = F d
Le moment Mo d’une force F par rapport à un point O est égal au produit de la force par le bras de
levier, c’est-à-dire que Mo = F d où, d est la distance entre le point O et la force F. Le moment Mo
est compté positif si par rapport au point O la force F tourne dans le sens contraire des aiguilles
d’une montre (voir fig. 2.10).
Fig. 2.10. Fig. 2.11.
Le moment Mx d’une force F par rapport à un axe x est défini comme suit:
Mx = F1 d1
où, F1 est la projection de F sur le plan P1 perpendiculaire à l’axe x et d1 est la distance de F1 au
point O d’intersection de l’axe x et du plan P1 (voir fig. 2.11).
Le moment Mx est compté positif si F1 tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre par
rapport au point O.
Le moment principal M d’un système de forces par rapport à un point O ou un axe x est le moment
égale à la somme des moments de toutes les forces par rapport à ce point ou à cet axe:
Mo = ∑ Mio ; Mx = ∑ Mix
On ne change pas l’action d’une force F sur un corps solide en déplaçant cette force de son point
d’application A parallèlement à elle même en un point quelconque C du corps à condition d’ajouter un
couple dont le moment est égal au moment de la force par rapport au point en lequel on désire la
déplacer (voir fig. 2.12).
Fig. 2.12.
Ainsi, tout système de forces agissant sur un corps solide peut être remplacer par une force résultante
R égale au vecteur principal du système appliqué à un centre de réduction O et par un couple dont le
moment Mo est égal ai moment principal du système par rapport au centre O. On a donc :
R = X 2 + Y2 + Z2 et M = M x2 + M y2 + M z2
Pour qu’un système de forces disposées arbitrairement dans l’espace s’auto équilibrent, il faut
et il suffit que le vecteur principal R et le moment principal soient tous deux nuls, c’est-à-dire
que les deux conditions suivantes doivent être remplies simultanément:
R = X 2 + Y 2 + Z 2 = 0 et M = M x2 + M y2 + M z2 = 0
Pour les systèmes de forces coplanaires, on a les formes suivantes des équations d’équilibre:
1ère forme: ∑Xi = 0 ; ∑Yi = 0 ; ∑Mio = 0 ;
le point O étant un centre de réduction quelconque; x et y sont deux axes orthogonaux.
2ème forme: ∑MiA = 0 ; ∑MiB = 0 ; ∑Xi = 0 ;
A et B étant deux centres quelconques; l’axe x n’est pas perpendiculaire à la droite (AB).
3ème forme: ∑MiA = 0 ; ∑MiB = 0 ; ∑MiC = 0 ;
A, B et C sont trois centres quelconques non alignés.