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en Europe
et leurs syndicats
au 21ème siècle
2ème é d i t i o n
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Ce document est publié avec le soutien des
Communautés Européennes. Il reflète le point de
vue de ses auteurs et la Commission Européenne
ne saurait endosser une quelconque responsabilité
vis-à-vis des informations qui y sont contenues.
Mai 2009
Les cadres
en Europe
et leurs syndicats
au 21ème siècle
2ème é d i t i o n
2
[ Table des matières ]
[ Belgium ]
Avant-propos Par Carlo Parietti, Président d’EUROCADRES................................. 5
3
Nous disons
cadres (en français)
Professional and managerial staff (en anglais)
професионалните и управленски кадри (en bulgare)
řídící pracovníci (en tchèque)
akademikere og ledere (en danois)
Fach- und Führungskräfte (en allemand)
kutseline- ja juhtivpersonal (en estonien)
στελεχών επιχειρήσεων (en grec)
cuadros y profesionales (en espagnol)
profesionalno i menadžersko osoblje (en croate)
quadri e alte professionalita’ (en italien)
Profesionālajam un vadības personālam (en letton)
kvalifikuoti specialistai ir vadybininkai (en lituanien)
Értelmiségiek és Vezetők (en hongrois)
kaderpersoneel (en néerlandais)
funksjonærer i ledende stilling (en norvégien)
pracownicy z wyższym wykształceniem i kadry kierownicze (en polonais)
profissionais e quadros (en portugais)
cadre (en roumain)
strokovno in vodstveno osebje (en slovène)
riadiaci pracovníci (en slovaque)
koulutetut ryhmät ja ylemmät toimihenkilöt (en finnois)
chefer och specialister (en suédois)
profesyonel yöneticiler (en turc)
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[ Avant-propos ]
[ Avant-propos ]
C e livre a déjà une histoire.
Publiée en 2001 et réalisée en collaboration avec l’Institut syndical européen,
la première édition a été la première tentative d’établir une image unifiée des
cadres en Europe et de montrer leur diversité dans les différents pays (en ce qui
concerne les définitions juridiques et la manière dont ils sont organisés dans les
syndicats).
Cette seconde édition actualise et affine la vision d’une fraction de plus en plus
grande de la force de travail européenne. Celle-ci revêt de plus en plus d’impor-
tance lorsqu’il s’agit de faire face au problème de la crise sociale et économique
d’une manière apte à donner un nouvel élan aux objectifs européens de cohé-
sion dans notre société et de compétitivité dans le contexte de la mondialisation.
En fait, une image ne suffit pas pour décrire une réalité en pleine mutation telle
que celle des cadres.
La transformation de notre société et de notre économie, désormais fondées sur
les connaissances, signifie une évolution permanente de la manière dont notre
travail est organisé et des qualifications professionnelles. Ce qui nécessite une
image qui évolue elle aussi, une image capable de saisir les innovations et les
nouveaux défis auxquels sont confrontés les cadres en termes d’aptitudes et de
compétences informelles, telles que l’autonomie, la responsabilité et l’initiative.
Ce qui était jadis un travail effectué ‘à la sueur de son front’ est à présent axé sur
la connaissance, mais même ce que l’on avait l’habitude de considérer jusqu’à
récemment comme du savoir-faire technique ou de direction, est désormais une
attitude culturelle et plus humaniste.
Pour ces différentes raisons, EUROCADRES s’est engagé à créer et à développer
un observatoire des cadres au sein de l’Europe de la connaissance. Cet obser-
vatoire sera capable d’identifier non seulement leurs qualifications formelles et
leurs aptitudes et compétences informelles en termes d’autonomie, de respon-
sabilité et d’initiatives, mais aussi leurs nouveaux besoins dans le domaine de
l’enseignement, de la formation et de l’apprentissage tout au long de la vie. Il
sera à même de les aider, leurs syndicats nationaux et eux-mêmes, à construire
de nouveaux espaces européens dans la mobilité, l’innovation et la créativité.
Cet ouvrage (et le projet de recherche soutenu par l’Union européenne) consti-
tue une base de travail et une incitation. Sur la voie de cet observatoire, il
apporte énergie et motivation à quiconque est prêt à relever les défis qui se
posent aux cadres.
Carlo Parietti
Président
5
[ Introduction ]
« Toute personne :
a) qui a terminé un enseignement et une formation professionnelle de
niveau supérieur ou qui possède une expérience reconnue équiva-
lente dans un domaine scientifique, technique ou administratif ; et
b) qui exerce, en qualité de salarié, des fonctions à caractère intellectuel
prédominant, comportant l’application à un haut degré des facultés
de jugement et d’initiative et impliquant un niveau relativement élevé
de responsabilité.
Cette notion englobe également toute personne répondant aux caracté-
ristiques a) et b) ci-dessus, qui détient, par délégation de l’employeur
et sous son autorité, la responsabilité de prévoir, diriger, contrôler et
coordonner les activités d’une partie de l’entreprise ou d’une organisa-
tion, avec le pouvoir de commandement correspondant, à l’exclusion des
cadres dirigeants ayant une large délégation de l’employeur. »
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[ Introduction ]
La CITP est basée sur 10 grands groupes1, les deux premiers d’entre eux
correspondent aux cadres :
Le point de vue d’EUROCADRES
1 Les 10 grands groupes de la CITP sont: 1. Directeurs, cadres de direction et gérants; 2. Professions intellec-
tuelles et scientifiques; 3. Professions intermédiaires; 4. Employés de type administratif ; 5. Personnels des
services directs aux particuliers, commerçants et vendeurs ; 6. Agriculteurs et ouvriers qualifiés de l’agri-
culture, de la sylviculture et de la pêche ; 7. Métiers qualifiés de l’industrie et de l’artisanat ; 8. Conducteurs
d’installations et de machines ; 9. Professions élémentaires ; 10. Professions militaires.
2 À l’exclusion du sous-groupe 1.4 (hôtellerie, restauration, commerce et autres services), qui correspond
au niveau de compétences n° 3.
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Les cadres : combien sont-ils en Europe ?
Nombre Cadres Pourcentage
En milliers
total CITP 1 CITP 2 (CITP 1 et 2) de cadres
de salariés
de salariés parmi
les salariés
8
[ Introduction ]
Slovénie 829 35 135 171 20,6%
Slovaquie 2044 88 203 292 14,3%
Finlande 2178 161 415 576 26,4%
Suède 4060 178 786 965 23,8%
Royaume-Uni 25169 3662 3508 7169 28,5%
Union
182166 10318 24906 35224 19,3%
européenne
Source : EUROCADRES 2009, données EUROSTAT, Enquête sur les forces de travail 2007.
Cette moyenne de 19,3% ne doit toutefois pas occulter les différences considé-
rables qui existent entre les pays européens. À titre d’exemple, la Belgique, la
Lituanie, l’Irlande et le Royaume-Uni comptent plus de 27% de cadres, tandis
que cette proportion est légèrement inférieure à 12% en Italie et au Portugal.
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Pourcentage de cadres parmi les salariés
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Source : EUROCADRES 2009, données EUROSTAT, Enquête sur les forces de travail 2007.
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[ Chapitre 1 ]
Les cadres
en Europe
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[ Les cadres en Europe ]
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[ Les cadres en Europe ]
Des définitions peuvent être plus floues, ou encore inexistantes. Dans cer-
tains cas, il n’existe pas de lois ou de conventions collectives définissant les
cadres, qui sont assimilés aux autres salariés ou employés et ne disposent
d’aucun avantage particulier par rapport à ces catégories de personnel. Il
s’agit alors d’une définition imprécise ou inexistante.
Aux Pays-Bas, la loi relative au temps de travail ne s’applique pas aux tra-
vailleurs dont les revenus sont au moins trois fois supérieurs au salaire an-
nuel minimum.
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cadres. En effet, si la réglementation du travail exclut bien les cadres de la
protection relative au temps de travail, d’autres avantages leur sont recon-
nus en Belgique. Ainsi, il existe un collège spécifique au sein des conseils
d’entreprise pour les cadres (à partir de 100 salariés ou si le nombre de
cadres excède 15 personnes). De plus, la pratique de la négociation col-
lective ne reflète pas forcément ce caractère excluant et négatif de la loi,
certains secteurs bénéficiant d’accords spécifiques ou couvrant les cadres.
Les cas d’exclusion concernent souvent les cadres dirigeants, alors que les
autres cadres sont effectivement couverts par les conventions collectives.
Ces exclusions peuvent être relativement importantes. Les cadres dirigeants
peuvent être exclus des conventions collectives et de la législation du tra-
vail en Autriche, en Grèce, en Suède, etc. ou encore des syndicats, à Malte
et en Slovaquie (pour les managers qui signent une convention collective
au nom de l’employeur). En Croatie et en Bulgarie, les cadres dirigeants ne
disposent pas de contrat de travail, mais de contrats de gestion.
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[ Les cadres en Europe ]
1.2. Les définitions spécifiques
En Italie, une loi votée en 1985 reconnaît l’existence des cadres, qui forment une
catégorie intermédiaire entre les cadres dirigeants et les employés. En complé-
ment à la catégorie des Dirigenti, les cadres supérieurs et top managers, qui
disposaient déjà d’une reconnaissance, la loi sur les Quadri (cadres) permet la
reconnaissance explicite des cadres dans une société et fournit par ailleurs une
base légale à la signature d’accords spécifiques concernant les cadres.
Dans le même genre, le Danemark possède une loi sur les employés
(Funktionaerloven), qui s’applique aux cadres et aux employés, mais qui a
des incidences sur la protection accordée aux cadres.
En France, enfin, ce sont les lois et les conventions collectives qui ont per-
mis la reconnaissance des cadres. Il existe un certain nombre de conventions
sectorielles spécifiques aux cadres et, le plus souvent, des avenants aux
conventions de branche couvrant l’ensemble des salariés. La généralisation
de cette définition, davantage basée sur la reconnaissance des diplômes que
sur l’autonomie de décision, a mené aussi à des accords ou à des avenants
spécifiques pour certains droits des cadres (mobilité, formation, temps de
travail, etc.), notamment dans les conventions de branche ou d’entreprise.
En outre, la convention AGIRC de 1947 institue pour les cadres et assimilés un
régime de retraite complémentaire spécifique.
Dans un certain nombre de pays, les cadres ne sont pas l’objet d’une défini-
tion précise, légale ou conventionnelle. Ceci est le cas en Autriche, en Estonie,
en Irlande, en Lettonie, en Grèce, en Hongrie, en Pologne, au Portugal, en
Espagne et, dans une moindre mesure, en Finlande, en Norvège et en Suède.
15
Dans ces pays, les cadres sont souvent couverts par les conventions collectives
classiques. Cela signifie qu’ils sont protégés par des conventions collectives et
un système juridique reconnaissant généralement uniquement une différence
entre ouvriers et employés (la définition des employés étant plus large que celle
des cadres au sens strict).
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[ Les cadres en Europe ]
2.1. Les types de structures syndicales
La grande variété des syndicats nationaux regroupant les cadres est elle-
même liée aux événements historiques et à l’évolution culturelle qui ont dé-
terminé les divers contextes nationaux. Ce sont souvent diverses raisons qui
sont à l’origine des différents types de structures syndicales. Dans certains
pays, ces structures sont principalement déterminées par les secteurs écono-
miques et industriels ; dans d’autres, elles se fondent essentiellement sur les
niveaux de qualifications.
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>> dans des organisations sectorielles verticales, avec d’autres salariés ;
>> dans des organisations horizontales spécifiques aux cadres.
Dans quelques pays, les cadres sont affiliés à des syndicats au même titre
que les autres salariés, et il n’existe pas de syndicat spécifique qui leur soit
directement accessible. C’est le cas de :
>> la Bulgarie où les cadres sont membres de différents syndicats, affiliés
aux deux confédérations syndicales nationales les plus importantes.
Il existe également quelques syndicats non affiliés de moindre ampleur
qui comptent de nombreux cadres parmi leurs membres ;
>> la Croatie où de nombreux syndicats, qui représentent aussi les cadres,
sont affiliés à plusieurs associations syndicales de plus grande enver-
gure ;
>> la République tchèque où il existe une confédération importante et
quelques confédérations de moindre importance. Un nombre considé-
rable de cadres sont représentés par plusieurs syndicats affiliés à la plus
importante confédération syndicale du pays ;
>> la Grèce où il existe deux confédérations, et les cadres font partie des
structures syndicales générales.
Dans la plupart des pays, selon les secteurs, il existe des syndicats spéci-
fiques aux cadres et des syndicats plus généraux qui regroupent diverses
catégories de salariés (y compris les cadres). Dans les deux cas, ces syndi-
cats sont affiliés aux centrales syndicales. Les cadres sont également affiliés
à des organisations spécifiques établies au niveau confédéral. Ils peuvent
par ailleurs être représentés par des structures spécifiques, indépendantes
et de moindre envergure. Par exemple :
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[ Les cadres en Europe ]
>> en France, il existe cinq confédérations principales, qui disposent toutes
d’un syndicat spécifique aux cadres. Il existe également des syndicats
affiliés spécifiques aux cadres ;
>> en Italie, chacune des trois confédérations principales a mis en place
un syndicat spécifique aux cadres au plan national. Il existe par ailleurs
quelques autres syndicats et un certain nombre d’associations spéci-
fiques aux cadres ;
>> en Pologne, il existe deux confédérations syndicales importantes structu-
rées différemment. Les cadres sont représentés par des syndicats au même
titre que les autres travailleurs. Certains syndicats représentent principale-
ment les cadres, et une organisation les représente exclusivement ;
>> au Portugal, les deux confédérations principales disposent chacune
d’une structure spécifique aux cadres, auxquelles s’ajoutent des syndi-
cats affiliés spécifiques. Certains syndicats indépendants spécifiques
aux cadres existent également ;
>> en Roumanie, il existe plusieurs centrales syndicales dont les syndicats
affiliés regroupent soit diverses catégories de salariés, soit des groupes
spécifiques, comme les chercheurs ;
>> en Slovaquie, une confédération syndicale prépondérante et deux confé-
dérations de moindre envergure rassemblent des syndicats affiliés, auto-
nomes dans une large mesure. On peut considérer que certains de ces
syndicats représentent exclusivement les cadres.
>> en Slovénie, il existe sept confédérations syndicales. Les cadres sont es-
sentiellement représentés par les syndicats affiliés aux confédérations
les plus importantes. Il existe également des syndicats non affiliés qui
représentent certains cadres en particulier, comme les physiciens.
>> en Espagne, ce sont les deux confédérations syndicales les plus impor-
tantes qui disposent de structures spécifiques aux cadres. Il existe par
ailleurs certains syndicats indépendants qui représentent exclusivement
les cadres.
Certains pays appliquent depuis toujours une distinction statutaire entre les
ouvriers, les employés du secteur privé et les fonctionnaires. En conséquence,
il existe plusieurs organisations sectorielles qui représentent les ouvriers et
une organisation qui regroupe les employés des diverses branches du sec-
teur privé. Dans ce cas, les cadres sont principalement représentés par les
organisations syndicales d’employés, au sein desquelles certaines structures
spécifiques sont mises en place à leur intention.
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Ce modèle est à l’origine de structures similaires en Autriche et en Belgique :
>> en Autriche où il existe une confédération. Les cadres sont, pour la plupart,
membres de l’une des cinq fédérations affiliées (une pour les employés du
secteur privé et plusieurs pour le secteur public) et disposent d’une struc-
ture spécifique au plan national ;
>> en Belgique, deux confédérations syndicales importantes disposent de
structures spécifiques aux cadres au sein de leurs organisations syndicales
d’employés. Un certain nombre de cadres sont par ailleurs membres d’une
troisième confédération. Il existe également des organisations syndicales
indépendantes qui représentent exclusivement les cadres.
Les structures sont différentes dans un certain nombre d’autres pays. Elles
occupent une place intermédiaire entre les structures verticales et statutaires.
Cependant la distinction entre les deux types de statut pour les ouvriers et
pour les employés continue d’avoir quelques conséquences.
>> en Allemagne, une confédération regroupe huit syndicats affiliés. Tous
représentent des cadres. Il existe par ailleurs plusieurs structures spéci-
fiques aux employés et aux cadres ;
>> aux Pays-Bas, les cadres sont essentiellement représentés au sein de fé-
dérations, affiliées à trois confédérations. L’une d’entre elles est destinée
aux employés et représente nombre de cadres.
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[ Les cadres en Europe ]
2.1.2 Le modèle fondé sur les qualifications
Dans certains pays, les divers niveaux de qualifications ont joué un rôle
particulièrement important dans les processus de structuration, différents
syndicats organisant la représentation des ouvriers, des employés ou des
universitaires.
La plupart des cadres sont membres des confédérations qui représentent les
employés et les diplômés d’université.
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Ces structures fondées sur les qualifications sont particulièrement déve-
loppées dans les pays scandinaves, comme le Danemark, la Finlande et la
Suède:
>> au Danemark où il existe trois confédérations. Les cadres sont principale-
ment représentés par des syndicats affiliés à deux d’entre elles. Il existe
également une association de cadres ;
>> en Finlande où il existe trois confédérations, dont deux représentent les
cadres . La confédération des employés est structurée à la fois selon les
secteurs et les professions ;
>> en Suède où il existe trois confédérations centrales, dont deux représen-
tent les cadres. Il existe également une organisation indépendante spéci-
fique aux cadres.
Dans certains pays, des syndicats initialement structurés en fonction des sec-
teurs d’activité ou du type de profession ont souhaité élargir le nombre de
leurs affiliés et ont inclus d’autres groupes de travailleurs. Ils ont finalement
fusionné.
22
[ Les cadres en Europe ]
>> syndicats de cadres ;
>> structures spécifiques aux cadres au sein des syndicats d’employés ;
>> structures spécifiques aux cadres au sein de syndicats généraux.
23
De plus, des comités nationaux EUROCADRES ont été établis, au niveau na-
tional, dans un certain nombre de pays européens, afin de rassembler les
différentes organisations membres d’EUROCADRES dans un même pays.
Les comparaisons ne sont pas toujours évidentes. A titre d’exemple dans les
pays nordiques, certains syndicats cumulent leurs fonctions traditionnelles
avec celles d’associations professionnelles. Dans d’autre pays, ces deux
types de fonctions sont assumés par des organisations différentes.
Au cours des dernières années, les syndicats de cadres ont été confrontés à
de nombreux changements : transformation structurelle des entreprises, pri-
vatisations et augmentation du nombre de petites et moyennes entreprises.
Dans un certain nombre de cas, les syndicats ont éprouvé des difficultés à
combattre le chômage, la multiplication des contrats de travail flexibles, la dé-
centralisation et l’individualisation de la négociation des salaires, et diverses
24
[ Les cadres en Europe ]
formes de déréglementation. Dans les pays d’Europe centrale et orientale, les
syndicats ont été confrontés à des défis déterminants pour leur avenir, et il ne
leur a pas été facile d’intégrer à ce processus d’adaptation les nouveaux rôles
dévolus aux cadres.
25
Le dialogue social porte sur les aspects politiques et socio-économiques du
travail et de l’emploi, la formation et l’enseignement professionnels, la gestion
et les dispositions en matière de sécurité sociale, la vie active, les régimes d’as-
surance et de pension, la politique de la santé, etc. Nous nous intéresserons ici
aux différents aspects qui concernent les représentants des cadres, à l’exclu-
sion de la négociation collective, qui sera abordée au point 3.2.
26
[ Les cadres en Europe ]
3.2. La négociation collective
Ce groupe rassemble les principaux pays qui ont recours à une définition des
cadres aux conséquences excluantes.
27
conventions collectives et ne sont protégés que par le code du travail et cer-
taines dispositions négociées dans les contrats de travail individuels. Dans
les secteurs non commerciaux (services parapublics, y compris les hôpitaux),
les cadres sont généralement couverts, à l’exclusion des aspects relatifs au
temps de travail. La couverture des cadres par l’intermédiaire des conven-
tions collectives est très faible.
Au Luxembourg, seuls les cadres du secteur public semblent être couverts par
des conventions collectives. Le droit du travail les a exclus des conventions
collectives conclues dans le secteur privé depuis 1965, ce qui n’est pas de
nature à permettre l’extension de la couverture de ces conventions aux cadres,
et notamment aux cadres supérieurs
Dans la plupart des pays, les cadres sont couverts par des conventions col-
lectives, comme d’autres employés, et participent à la négociation collective
par l’intermédiaire de syndicats généraux ou spécifiques aux cadres. Les top
managers en sont généralement exclus, et si certains points peuvent ne pas
s’appliquer aux cadres, d’autres aspects font l’objet de dispositions particu-
lières à leur intention.
28
[ Les cadres en Europe ]
demeure néanmoins très différente d’un pays à l’autre. Ces pays ont souvent
été caractérisés par l’absence d’une définition claire des cadres (excluante
ou spécifique). Ceci influence considérablement la négociation collective.
L’absence de loi excluante et d’une loi spécifique à fortiori, permet aux cadres
d’être couverts par les conventions collectives. Bien que cette situation soit
sans aucun doute préférable à l’exclusion, les conventions collectives, appli-
quées de manière générale ne prévoient que rarement des avantages sup-
plémentaires spécifiques aux cadres (quant à la formation, la mobilité, les
régimes de pension complémentaire et autres).
Bien que les conventions collectives couvrent en général les cadres dans
ces pays, les différences sont néanmoins considérables. Aux Pays-Bas et en
Autriche, les cadres sont plus ou moins systématiquement couverts par des
conventions collectives conclues pour l’ensemble des salariés ou pour les
employés au sens large. Au Portugal, le taux de couverture est fonction de la
disposition des secteurs concernés et de la force des syndicats. En Finlande,
il varie selon les secteurs, et les syndicats sont confrontés à une exclusion
croissante des hauts fonctionnaires.
29
Ces conventions sont généralement conclues au niveau national (intersecto-
riel), sectoriel et/ou de l’entreprise. Au cours de ces dernières années, dans
le secteur privé, davantage de conventions ont été conclues au niveau de
l’entreprise, au détriment des conventions sectorielles.
En Suède, des conventions collectives pour les cadres existent dans certaines
branches nationales et s’appliquent à l’ensemble du personnel à l’exception
des cadres dirigeants, qui sont exclus de la législation du travail et des conven-
tions collectives. Ceci a entraîné la conclusion de conventions au niveau
local. Ces conventions collectives portent sur l’ensemble des aspects, comme
les salaires, le temps de travail, les pensions et les conditions générales.
30
[ Les cadres en Europe ]
3.3. Les conflits de travail
La plupart des pays ont connu des conflits de travail au cours de ces quelques
dernières années. L’importance et l’intensité de ces conflits a varié d’un pays
à l’autre. La Suède et Malte n’ont pas connu de conflits importants depuis
2005.
Des grèves importantes organisées par les cadres ont notamment eu lieu en
Bulgarie (enseignants), en République tchèque (instituteurs de maternelle et
enseignants), en Finlande (bureaux d’études et consultants), en Allemagne
(médecins des hôpitaux universitaires, pilotes de ligne), en Pologne (ensei-
gnants, médecins de la santé publique), en Slovénie (médecins, juges) et en
Espagne (pilotes, médecins).
4 Depuis 1999, la « CEC European Managers » prend part à ce processus dans le cadre d’un accord
conjoint entre EUROCADRES et la CEC.
31
(la Confédération européenne des syndicats), qui représente l’ensemble des
catégories de salariés.
L’objectif est de réaliser des progrès dans des domaines essentiels parti-
culièrement importants pour les cadres, comme l’emploi, les conditions de
la mobilité, la reconnaissance des qualifications et des diplômes, l’ensei-
gnement et l’apprentissage tout au long de la vie, l’égalité des chances, les
conditions de travail et le temps de travail, etc.
32
[ Les cadres en Europe ]
Lorsque ces accords sont transposés dans la législation ou dans des
accords nationaux, les organisations membres d’EUROCADRES aux niveaux
nationaux sont en mesure de veiller à une application de ces dispositions
adaptée aux différents contextes.
5 Voir également « P&MS in Europe, labour market position and unionism » rapport de Guy van Gyes in
Organising P&MS, EUROCADRES, 2005.
33
tés au sein du groupe des managers CITP 1. Dans cette catégorie, seuls 34 %
du personnel sont des femmes. Bien que le groupe des femmes cadres soit en
augmentation, nombre d’entre elles occupent les postes inférieurs et les plus
précaires. D’autres injustices viennent s’ajouter à cette inégalité fondamen-
tale, notamment l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes, qui
demeure particulièrement important au sein du groupe des cadres. Il convient
également d’ajouter que bon nombre de ces femmes cadres travaillent à
temps partiel. Il est toutefois incontestable que l’écart de rémunération est
inversement proportionnel au niveau d’études.
Une autre tendance remarquable au sein du groupe des cadres est le niveau
plus élevé des qualifications. Les diplômes de l’enseignement supérieur sont
plus importants que jamais pour obtenir un poste de cadre.
Au cours des dernières années, dans le contexte d’une société fondée sur
la connaissance, le développement de l’emploi des cadres s’est particuliè-
rement manifesté dans le secteur des services de pointe et dans les activités
de recherche. Cette tendance devrait se poursuivre à l’avenir, notamment si
les États membres de l’UE respectent leurs engagements à augmenter leurs
dépenses en R&D à hauteur de 3 % du PNB.
34
[ Les cadres en Europe ]
quences de leurs activités. Le concept de « responsabilité sociale des entre-
prises » (RSE) s’est développé au fur et à mesure de l’importance accordée
à l’interaction des politiques des entreprises et de leur environnement (poli-
tique, économique, environnemental, culturel, social, etc.).
Ces différents aspects ont élargi les responsabilités des cadres, dans un
contexte caractérisé par des tensions entre différents modèles de gestion
d’entreprise, notamment entre les modèles traditionnels fondés sur la valeur
pour les actionnaires et le modèle européen de gestion, qui tient compte de
certaines caractéristiques de la culture européenne (les systèmes de protec-
tion sociale et de solidarité, l’importance des services publics, la reconnais-
sance des syndicats, le rôle de la négociation collective, les règles relatives à
l’information et à la consultation des salariés). Parmi les éléments essentiels
que soutient EUROCADRES dans ses campagnes pour une « gestion euro-
péenne responsable », il convient de mentionner le besoin de mécanismes
transparents, de participation de l’ensemble des partenaires et d’intégration
de la RSE dans les modèles de gestion.
35
La déréglementation des marchés du travail a conduit une proportion crois-
sante de travailleurs dans une série de situations d’emploi atypiques, comme
l’emploi temporaire. La situation du nombre croissant de cadres en Europe
fait apparaître que ce groupe professionnel subit de plus en plus les répercus-
sions de cette tendance. Les contrats à durée déterminée (pour une certaine
période ou pour l’accomplissement d’une tâche déterminée) représentent
15 % des contrats de cadres CITP 2 et 8 % des contrats de cadres CITP 1.
6 Hoque, K.; Kirkpatrick, I.(2003)., « Non-standard Employment in the Management and Professional
Workforce: Training, Consultation and Gender Implications », Work Employment and Society, Vol.17 (4),
pp.667-689.
7 Enquête sociale européenne, 2006, 3e tour, données pondérées pour les pays participants suivants : AT,
BE, CH, DE, DK, EE, ES, FI, FR, GB, HU, IE, NL, NO, PL, PT, SE, SI, SK. R Jowell et l’équipe centrale coordon-
née, enquête sociale européenne 2006/2007 : rapport technique, Londres : Centre des études sociales
comparatives, City University (2007).
36
[ Les cadres en Europe ]
L’intégration des jeunes sur le marché du travail est actuellement caractéri-
sée par le travail intermittent, des indices de rotation élevés et une incertitude
prolongée. Le problème ne se résume par conséquent pas à un manque de
possibilités d’emploi, mais concerne également la nature des secteurs socio-
professionnels qui rassemblent les jeunes.
Concernant les formes atypiques d’emploi, les contrats de travail à temps par-
tiel et les contrats temporaires sont devenus la norme pour les jeunes cadres
fonctionnels (âgés de moins de 30 ans). Dans les données récoltées par l’en-
quête sociale européenne de 2006, presque 30 % des jeunes cadres sont
employés à durée déterminée, un sur cinq travaille à temps partiel et le même
nombre a déjà connu une période de chômage supérieure à trois mois.
Pour les salariés couverts par les conventions collectives, un certain nombre
de dispositions ne sont plus régies par la convention collective, mais sont
individualisées. Ces dispositions concernent particulièrement les cadres.
Le travail des cadres est le plus souvent évalué en termes de tâches, de délais
et de résultats, et non pas en heures de travail. Ceci est à l’origine de situa-
tions nouvelles :
37
a) les salaires « tout compris », qui rétribuent par le versement d’une somme
mensuelle l’ensemble du temps de travail, y compris les heures supplémen-
taires, le temps consacré aux voyages professionnels, etc., avec un problème
de transparence en termes d’équité et de pression potentielle à travailler tou-
jours davantage ;
b) ce qu’il est convenu d’appeler le temps de travail fondé sur la confiance.
Dans ce cas, l’employeur ne se préoccupe pas du temps de travail, mais se
limite à formuler des objectifs en termes de délais et de résultats. Le cadre
fonctionnel ou le manager jouissent d’une autonomie complète pour les at-
teindre. Dans ce contexte, il est nécessaire de pouvoir compter sur un haut
degré de confiance mutuelle et de responsabilité.
38
[ Les cadres en Europe ]
en échange de responsabilités accrues), en Irlande (pour le cas des contrats
à durée déterminée de moins d’un an), ou encore au Danemark et en Suède
(zones d’exceptions tolérées dans les conventions collectives). Au Royaume-
Uni, la pratique de la « déreconnaissance » des syndicats dans les entreprises
pousse également à l’individualisation des contrats et à la disparition des
conventions collectives. Cependant, ce phénomène ne touche pas seulement
les cadres, mais l’ensembles des salariés britanniques.
Un travailleur est qualifié d’indépendant s’il n’est plus lié par un contrat de
travail, mais par un contrat commercial. Les anciens salariés d’une entreprise
peuvent devenir des quasi-entrepreneurs n’ayant qu’un seul client, à savoir
leur ancien employeur. Mais ils sont externes à l’entreprise et ne sont plus
couverts par des conventions collectives. De plus, ils sont souvent considérés
par les régimes sociaux (assurance maladie, chômage, retraite) et d’imposi-
tion comme des entreprises.
39
sont assimilables à des emplois précaires, il existe par ailleurs le modèle du
cadre indépendant qui travaille dans de bonnes conditions, perçoit des rému-
nération élevées, et assume notamment les fonctions de manager par intérim
ou de gestionnaire de projet pour des tâches déterminées. En Autriche, les
partenaires sociaux ont fondé leur propre agence pour structurer ce qu’il est
convenu d’appeler la gestion des tâches.
Les syndicats belges ont fait campagne contre le phénomène des « faux in-
dépendants » et souhaitent que la législation protège les travailleurs indé-
pendants de tout lien hiérarchique et dépendant avec le donneur d’ordre à
l’origine de la transaction, ce qui, dans le cas contraire, équivaudrait à établir
40
[ Les cadres en Europe ]
une relation d’emploi de facto. Dans de tels cas, la loi pourrait estimer que le
travailleur indépendant est en réalité un employé de l’entreprise donneuse
d’ordre.
Cette pratique, appliquée aux cadres, semble avoir pris des proportions dé-
mesurées dans de nombreux pays. Par ailleurs, les politiques publiques, y
compris les politiques européennes, qui encouragent les activités entrepre-
neuriales et l’externalisation de la production des grandes entreprises, ne peu-
vent que contribuer au développement de ces formes d’emploi indépendant.
5. Conclusion
Nous avons examiné un certain nombre de caractéristiques et de tendances
qui ont des répercussions sur les cadres en Europe aujourd’hui. Malgré les
différences révélées par cette étude comparative, il en ressort néanmoins
d’importantes caractéristiques communes.
41
pacités sont à la fois individuelles et collectives. Leurs compétences et leurs
facultés de conception et de formulation de propositions novatrices ont joué
un rôle de premier plan dans le développement de leur représentation syndi-
cale, influencée par l’histoire et les relations traditionnelles propres à chaque
pays. Il convient de souligner que les progrès juridiques et contractuels
accomplis sont à mettre au crédit des organisations syndicales de cadres.
Cette vue d’ensemble de la situation des cadres appelle une intervention des
syndicats, notamment par l’intermédiaire de mesures législatives et contrac-
tuelles. De nombreux problèmes sont communs aux différents pays, ce qui
souligne à quel point il est important de renforcer la coopération des organi-
sations nationales au plan européen.
42
[ Chapitre 2 ]
Belgique
43
[ Belgique ]
> I. Définition
En Belgique, les pouvoirs publics mais aussi les syndicats utilisent différentes
méthodes et divers critères pour classifier et décrire ce groupe de cadres/
kaderleden. Au regard des règles générales de la législation du travail, les
cadres sont des employés. Les fonctionnaires mis à part, il n’y a qu’une seule
distinction de statut en droit belge : les ouvriers (arbeiders)) et les employés
(bedienden), les cadres relevant de la seconde catégorie.
Seule la législation sur les élections sociales (loi du 22 janvier 1985 et ses
arrêtés d’exécution) reconnaît les cadres en tant que tels, ce qui leur garantit
une représentation spécifique dans certains secteurs. Cependant, cette légis-
lation ne définit pas ceux qu’il faut considérer comme des cadres pendant ces
élections. Pendant ces élections sociales, les représentants des travailleurs
au sein des organes d’information et de consultation sur le lieu de travail
(conseil d’entreprise et comité de prévention et de protection au travail) sont
élus.
En outre, de nombreux employeurs ont tendance à appliquer unilatérale-
ment le concept de « personnel dans une position de confiance » (1965).
Un membre du personnel qui occupe une telle position doit bénéficier de la
confiance totale de son employeur, étant donné la nature de sa position et
44
[ Belgique ]
le caractère confidentiel de sa mission. La liste des intitulés de poste dans
l’arrêté de 1965 n’a jamais été actualisée et, par conséquent, la loi dans ce
domaine est nécessairement contradictoire. Le droit belge sur le temps de tra-
vail ne s’applique pas à ceux qui occupent ce type d’emploi ou ont des postes
de management. Ce qui a encouragé de nombreuses entreprises à qualifier
de cadres un nombre croissant d’employés, dans le but de les exclure de l’ap-
plication de la législation sur le temps de travail. La transposition en droit
belge de la directive européenne sur le temps de travail (23 novembre 1993) a
donné lieu à des débats qui se poursuivent encore aujourd’hui.
45
Enfin, il existe une autre organisation syndicale, la Confédération nationale
des cadres (CNC), ou Nationale Confederatie voor Kaderpersoneel (NCK).
Il s’agit d’une organisation spécifiquement destinée aux cadres qui n’est pas
affiliée à l’un des trois principaux syndicats. En droit belge, elle est autori-
sée à signer des conventions collectives du travail (CCT), mais uniquement
au niveau des entreprises. Elle ne siège pas dans les organes consultatifs (le
Conseil national du Travail, etc.). La même chose est vraie pour les « syndicats
d’entreprise » (listes indépendantes) pour cadres, qui existent dans certaines
grandes entreprises, sans aucun lien externe.
2. Représentation
Le taux de syndicalisation des cadres est estimé à 30%, ce qui est très infé-
rieur à la moyenne belge (53%), mais ce taux est en progression.
La représentation sur le lieu de travail s’opère par le biais de trois canaux
distincts. La main-d’œuvre totale est représentée par le conseil d’entreprise
(ondernemingsraad). Des comités distincts sont chargés de la santé et de la
sécurité. Les membres des deux groupes sont élus tous les quatre ans au
cours des élections sociales nationales. Ces élections sont importantes car
elles sont l’occasion pour les syndicats de se présenter de manière différen-
ciée à la base et de réaffirmer leur légitimité. Seuls des syndicats représen-
tatifs peuvent présenter des candidats pour ces groupes. Les syndicalistes
sont en outre représentés par la délégation syndicale (syndicale delegatie).
Un collège de cadres distinct peut être créé au sein du conseil d’entreprise
(seuil de 25 cadres dans l’établissement).
Tableau: R ésultats des élections sociales 2008, catégorie des « cadres »
% de voix et de sièges
Voix Sièges
ACV-CSC 43,2% 47,0%
ABVV-FGTB 23,4% 22,5%
ACLVB-CGSLB 14,7% 11,2%
CNC-NCK + listes d’entreprise individuelles 18,7% 19,3%
46
[ Belgique ]
3. Services et activités
Dans les syndicats de cadres, on adopte plus souvent une approche person-
nalisée en raison de la situation particulière des cadres dans les conventions
collectives. Il s’agit de soutenir les employés dans les entreprises, de manière
collective ou plus souvent individuelle.
Le service salaires a effectué des études et des évaluations sur le salaire des
cadres. Étant donné que ceux-ci sont généralement exclus du système de clas-
sification salariale belge, ces études fournissent aux cadres des informations
qu’ils peuvent utiliser pendant les négociations directes avec les employeurs.
Une assistance contractuelle offre aux cadres un service consultatif sur la
forme des contrats d’emploi qui leur sont proposés, ce qui les aide pendant
les négociations avec les employeurs.
Enfin, le service éducation et formation leur offre une formation de base sur la
consultation ou la législation sociale.
47
Belgique - AGJPB). Le secteur des soins de santé est connu pour ses nom-
breuses associations professionnelles. Celles-ci jouent un rôle dans la for-
mation professionnelle et la reconnaissance de la profession. À ce titre, elles
sont parfois impliquées dans des questions d’accréditation et des conseils
(réf. secteur des soins de santé). Cependant, il n’y a que dans le secteur pu-
blic que ces types d’associations professionnelles sont plus impliqués dans
la défense des intérêts collectifs, par ex. la négociation des salaires et autres
conditions de travail (réf. le ministère des finances, la police). Dans d’autres
secteurs, une forme de ‘modus vivendi’ régit ces types associatifs d’organi-
sations professionnelles et de syndicats (notamment dans le secteur aérien
entre l’association de pilotes BeCA et les syndicats).
L’État peut jouer un rôle majeur dans les négociations collectives. Une loi
de 1996 permet de rattacher les augmentations salariales aux prévisions sa-
lariales des pays voisins de la Belgique, l’Allemagne, la France et les Pays-
Bas, afin de maintenir la compétitivité du pays. Les négociations au niveau
national ont lieu dans le contexte d’un rapport technique officiel qui présente
ces prévisions, et le gouvernement a le pouvoir d’intervenir si les syndicats
tentent de dépasser cette limite.
48
[ Belgique ]
négociations à ce niveau mettent en œuvre le cadre du niveau intersectoriel
national, le secteur peut être considéré comme le niveau de négociation le
plus important.
La Belgique est un des rares pays d’Europe occidentale à avoir encore un sys-
tème d’indexation automatique des salaires. Cela signifie que les salaires et
les allocations de sécurité sociale sont liés à l’indice des prix à la consomma-
tion. Cette liaison a pour but d’éviter l’érosion du pouvoir d’achat en raison
de l’inflation.
>> Dans le secteur bancaire, les cadres sont repris dans la convention collec-
tive nationale (CCT). Cependant, leurs heures de travail ne sont pas régle-
mentées étant donné qu’en Belgique, les limites ne s’appliquent pas à eux
depuis 1965.
>> Dans le secteur industriel, les cadres sont généralement exclus des CCT.
Dans le secteur de la chimie, la pétrochimie et dans le secteur agroalimen-
taire, les cadres sont exclus du système des barèmes salariaux. Cependant,
49
il existe un certain nombre de conventions ou de lignes de conduite infor-
melles dans de nombreuses entreprises du secteur.
>> Dans le secteur de la distribution, les cadres sont repris dans les CCT avec
les employés.
>> Dans le secteur non-marchand, les cadres sont inclus dans la CCT sans pro-
blèmes majeurs. Rappelons que le gouvernement est un partenaire dans ce
secteur subventionné par la sécurité sociale, qui comprend les hôpitaux,
les maisons de repos, les maisons de retraite, les écoles reconnues, etc.
Aujourd’hui, les revendications des travailleurs portent surtout sur les élé-
ments suivants.
>> Une restructuration, une réduction des effectifs ou une fermeture d’usine
peut entraîner un différend avec l’entreprise. Ces conflits se terminent gé-
néralement par un plan social, les employeurs compensant les suppres-
sions d’emplois par des indemnités de licenciement plus élevées ou en ac-
cordant aux travailleurs une retraite anticipée accompagnée d’une prime.
Ces dernières années, ces plans prévoient généralement des mesures de
réinsertion professionnelle subventionnées par l’État.
>> Le second type implique des actions sectorielles à grande échelle, prin-
cipalement dans le secteur semi-public, comme les soins de santé, les
50
[ Belgique ]
télécommunications ou les transports. Des contraintes budgétaires et un
changement des conditions de travail dans d’anciens secteurs publics sont
les motifs habituels de telles actions.
>>
Les cadres participent très rarement aux grèves. Cependant, nous observons
un changement ces derniers temps (notamment lors d’un récent conflit chez
InBev, la multinationale brassicole belge).
Toutefois, son influence est limitée. Elle a succédé au collège des cadres, qui
avait été créé en 1985 par les cadres dans les comités d’entreprise des entre-
prises de plus de 15 salariés. Cette commission est reconnue par le ministre
51
belge de l’emploi mais pas par la Fédération des entreprises de Belgique
(VBO/FEB). Les partenaires au sein de la CCC sont par conséquent le ministre,
les trois syndicats de cadres mentionnés, et le CNC (représentant des listes
individuelles) et, du côté des employeurs, uniquement les commerçants et
les classes moyennes.
52
[ Chapitre 3 ]
Bulgarie
53
[ Bulgarie ]
> I. Définition
Le terme ‘employés’ (slujiteli), par opposition aux travailleurs manuels (rabot-
nizi), englobe principalement les employés et certains employés du secteur
public (secteur slujiteli v obshtestveniya ou secteur saeti v obshtestveniya).
Par conséquent, cette définition comprend les cadres (personnel specialisty
et upravlenski). En revanche, les fonctionnaires (durjavni slujiteli) ne sont pas
visés par le code du travail mais bien par la loi sur les fonctionnaires.
54
[ Bulgarie ]
Cependant, quelques particularités s’appliquent à certains membres de la
fonction publique, comme le personnel de l’armée, des services secrets, de la
police, etc. En ce qui les concerne, le droit d’association est promulgué dans
des lois spéciales. Ils ne possèdent pas non plus le droit de grève, interdit par
ailleurs à tous les autres fonctionnaires. De plus, la loi sur les fonctionnaires
ne mentionne pas le droit aux négociations collectives, à l’information et à
la consultation sur le lieu de travail ni aux différents types de résolution des
conflits.
De plus, certains petits syndicats non affiliés aux deux principales confédéra-
tions opèrent dans des secteurs bien précis, comme le secteur bancaire qui
emploie de nombreux cadres ou le secteur de l’énergie.
1 Représentativité des partenaires sociaux : secteur agricole – Bulgarie , EIROnline 1/10/2007, http://
www.eurofound.europa.eu/eiro/studies/tn0608017s/bg0608019q.htm
2 Fulton, L. Représentation des travailleurs en Europe, ETUI/REHS, http://www.worker-participation.eu/
national_industrial_relations/countries/bulgaria/trade_unions
55
tifs, à l’instar de tous les autres employés. Un secrétariat pour Podkrepa et un
comité de liaison pour KNSB sont en charge de la représentation des cadres.
2. Représentation
3. Services et activités
56
[ Bulgarie ]
> III. Négociations collectives
1. Structure des négociations
Pour les employés municipaux, dont les salaires sont financés par des bud-
gets communautaires, comme les écoles, les institutions culturelles ou les ad-
ministrations locales, le processus de négociation a lieu au niveau municipal.
La situation est légèrement différente par rapport à qui passe dans le secteur
privé, étant donné qu’il existe encore des accords municipaux et sectoriels
qui règlent les questions importantes.
57
la convention collective peut être signée par un groupe de syndicats ou seule-
ment par un seul. La condition indispensable à cette procédure est que le projet
d’accord négocié avec les employeurs doit avoir été approuvé à la majorité des
votes, soit au cours d’une assemblée générale, soit au cours d’une assemblée
de délégués s’il s’agit de grandes entreprises, de groupes ayant des filiales ou
d’entreprises où les employés travaillent en équipes de nuit.
Les principaux thèmes abordés dans les négociations collectives vont des
niveaux de rémunération, des avantages, du temps de travail à la santé, la
sécurité au travail ou encore des questions générales en matière d’emploi.
Il n’existe pas de données disponibles sur le taux de couverture des négocia-
tions collectives en ce qui concerne les cadres. Cependant, on estime que ce
taux devrait légèrement diminuer dans les prochaines années. Dans plusieurs
secteurs, il varie entre 30% environ (industrie chimique, pharmaceutique et
cosmétique) et plus de 50% (secteur public). Le taux de couverture des négo-
ciations collectives est de 100% dans les plus grandes banques de Bulgarie.
58
[ Bulgarie ]
En 2007, le secteur public a manifesté contre les bas salaires et exigé de
meilleures conditions de travail. Parmi les manifestants, il y avait des ensei-
gnants mais aussi des employés actifs dans les soins de santé, l’adminis-
tration fiscale, le travail social, l’enseignement supérieur et les sciences. La
grève la plus longue a été organisée à l’appel des syndicats d’enseignants
en automne 2007 et s’est prolongée pendant plus de 30 jours. En 2007, les
cadres ont également participé à des conflits dans le secteur de la sylviculture
et dans certaines entreprises industrielles.
59
60
[ Chapitre 4 ]
République
tchèque
61
[ République tchèque ]
> I. Définition
Les cadres ont les mêmes droits que tous les autres employés. La législation du
travail tchèque ne donne aucune définition particulière des cadres. Cependant,
il se peut que des conventions collectives d’entreprise prévoient des conditions
particulières applicables aux cadres.
62
[ République tchèque ]
que toutes deux comptent plus de membres que les 150 000 requis, la ČMKOS
et l’ASO participent toutes deux au Conseil tripartite de concertation écono-
mique et sociale1.
2. Représentation
On estime que le taux de syndicalisation des cadres varie entre 15% et 30%,
mais on s’attend à une légère diminution dans les cinq prochaines années.
1 République tchèque. Profil des relations industrielles, Fondation européenne pour l’amélioration des
conditions de vie et de travail, http://www.eurofound.europa.eu/eiro/country/czech_republic.pdf;
Fulton, L. Représentation des travailleurs en Europe, ETUI/REHS, http://www.worker-participation.eu/
national_industrial_relations/countries/czech_republic
2 Fulton, L. Représentation des travailleurs en Europe, ETUI/REHS, http://www.worker-participation.eu/
national_industrial_relations/countries/czech_republic
63
générales. Néanmoins, il se peut que des dispositions spécifiques aux
cadres soient négociées et mentionnées dans des conventions collectives
d’entreprise. Celles-ci sont généralement axées sur deux questions princi-
pales : la rémunération et le temps de travail.
64
[ République tchèque ]
> IV. Conflit du travail
Parmi les récents conflits du travail ayant impliqué des cadres, la grève des
enseignants de l’enseignement maternel, primaire et secondaire en dé-
cembre 2007 mérite d’être signalée. Les enseignants sont partis en grève
pour exiger CZK 2,5 milliards (95 millions d’euros) d’augmentation des dé-
penses publiques pour l’éducation. Le gouvernement tchèque s’était engagé
à augmenter le budget de l’enseignement de CZK 1 milliard (38 millions d’eu-
ros). En dépit d’une revalorisation des salaires des enseignants de 4%, les
syndicats estimaient ce budget insuffisant pour compenser la diminution des
salaires réels dans l’éducation.5
5 Grève des enseignants qui revendiquent une augmentation du budget de l’enseignement, EIROnline
14/01/2008, http://www.eurofound.europe.l’ue/eiro/2007/12/articles/cz0712039i.htm
65
66
[ Chapitre 5 ]
Danemark
67
[ Danemark ]
> I. Définition
Un cadre (arbejdsleder) est un salarié dont le travail consiste principalement
à diriger et à superviser le travail d’autres salariés pour le compte de l’em-
ployeur. La possibilité d’interdire aux contremaîtres, aux catégories de cadres
inférieurs et intermédiaires, de s’affilier à un syndicat était admise dans le
« Compromis de septembre » de 1899, pour le secteur privé. En principe,
« cela reste vrai dans la convention de base actuellement en vigueur entre la
LO (syndicats) et la DA (employeurs) », bien que ce ne soit plus le cas dans
la pratique. Les cadres sont principalement membres de syndicats affiliés
aux organisations nationales AC et FTF. Ils sont couverts par la loi sur les tra-
vailleurs et les salariés (Funktionaerloven). L’AC a toutefois un statut particu-
lier étant donné qu’il s’agit aussi d’une organisation parapluie qui négocie
directement avec les employeurs.
La loi sur les travailleurs et les salariés concerne des individus qui sont a)
principalement employés dans des magasins et des bureaux, b) qui appor-
tent une assistance technique ou clinique à caractère professionnel ou arti-
sanal, ou c) dont le travail consiste totalement ou principalement à diriger ou
à superviser, pour le compte de l’employeur, le travail effectué par d’autres
68
[ Danemark ]
employés. La loi confère certains avantages (fin du contrat d’emploi, indem-
nité de licenciement, protection contre le licenciement abusif, salaire payé en
cas de maladie et de maternité, etc.). Ce type de statut peut être conféré par
un accord explicite dans le contrat de travail ou si le salarié déclare bénéficier
du statut en raison d’un accord tacite.
Dans le secteur public, les cadres sont des fonctionnaires et non des em-
ployés salariés.
Droits syndicaux
Au Danemark, tous les cadres ont le droit de s’affilier à un syndicat. En ce qui
concerne les cadres supérieurs, il est normal qu’ils ne puissent participer à un
conflit étant donné que ce sont eux qui représentent généralement la direc-
tion dans les négociations visant à mettre un terme au conflit.
Au Danemark, les cadres sont principalement couverts par ces deux dernières
organisations nationales.
La FTF compte environ 356 000 membres, dont à peu près deux tiers tra-
vaillent dans le secteur public (administration centrale et locale) et le tiers
restant dans le secteur financier privé. Cette organisation chapeaute 95 syn-
dicats affiliés. La FTF organise les travailleurs et les cadres, mais la majorité
des membres ont un niveau d’éducation moyen ou supérieur et relèvent par
conséquent de la catégorie professionnelle CITP 2.
69
L’AC représente quelque 256 000 personnes ayant achevé l’enseignement su-
périeur, et il s’agit également d’une organisation parapluie. Plus de cinquante
% de ses membres travaillent dans le secteur public. Les membres restants
sont actifs dans le secteur privé ou travaillent comme indépendants.
La FTF et l’AC sont organisés sur une base à la fois professionnelle et indus-
trielle. Les principaux affiliés du FTF sont le syndicat des enseignants avec
65 000 membres, le syndicat des infirmiers avec 55 000 membres, le BUPL
pour le personnel des institutions de garde d’enfants avec 54 000 membres,
et le syndicat financier qui en compte 44 000. Les principaux affiliés de l’AC
sont l’association des ingénieurs avec 61 000 membres et l’association des
juristes et économistes avec 47 000 membres.
2. Représentation
70
[ Danemark ]
3. Services et activités
L’AC offre des services collectifs et généraux à l’ensemble des cadres, alors
que les organisations membres proposent à leurs affiliés des services indivi-
duels, par exemple des conseils individualisés sur des matières concernant le
salaire et les conditions de travail, la formation permanente, ou des services
professionnels et sociaux.
La FTF offre les services suivants à toutes ses organisations membres : sou-
tien dans les matières juridiques, soutien pendant les négociations et organi-
sation de cours et de conférences.
Les programmes éducatifs proposés aux cadres portent sur la formation pro-
fessionnelle, l’interruption de carrière dans le but de suivre un enseignement,
les possibilités de congé d’éducation, etc. Pour l’AC, il est très important
que les institutions assurent une formation professionnelle à long terme et
améliorent les qualifications des candidats plus âgés. Cependant, les orga-
nisations parapluies, l’AC et la FTF, approuvent les principes généraux et les
positions de très nombreuses parties prenantes (agences, universités et
autres organismes éducatifs) dans le domaine de l’éducation mais n’offrent
ni cours ni projets.
71
> III. Négociations collectives
1. Structure
72
[ Danemark ]
Les problèmes peuvent varier d’une fois à l’autre, mais les principales ques-
tions concernent généralement le salaire, le temps de travail, les régimes de
pension et les différents systèmes de congés.
Le rôle des médiateurs officiels est important pour maîtriser les conflits.
Si les partenaires sociaux n’arrivent pas à s’entendre sur certains points, les
parties invitent le médiateur officiel dans le but de rechercher un compromis.
Le conseil des médiateurs officiels est désigné par le ministère de l’emploi,
sur la base d’une proposition du tribunal du travail où les partenaires sociaux
sont représentés. Le contrôle de la légalité d’une action syndicale est de la
compétence du tribunal du travail.
73
74
[ Chapitre 6 ]
Allemagne
75
[ Allemagne ]
> I. Définition
Les syndicats définissent le personnel de cadre comme des employés titulaires
d’un diplôme universitaire, d’un diplôme universitaire en sciences appliquées
ou d’autres qualifications de niveau supérieur. En vertu du droit du travail al-
lemand, il existe une distinction entre les différentes catégories d’employés.
Comme le montre le tableau ci-dessous, il y a les employés rémunérés en ver-
tu de la convention collective, les employés ne relevant pas de la convention
collective (außertarifliche Angestellte) et enfin, les cadres dirigeants (leitende
Angestellte).
76
[ Allemagne ]
Employés
77
D’autre part, les ‘employés exclus des conditions établies par convention
collective’ (Außertarifliche Angestellte) sont généralement des employés qui
occupent des postes à haute responsabilité. Ils sont soit explicitement exclus
du champ d’application des conventions collectives par les parties contrac-
tantes (‘geborne’, automatiquement exclus), soit ils bénéficient d’un statut spé-
cial en vertu de leur contrat d’emploi (‘gekorne’, ayant choisi d’être exemptés).
Dans le cas des individus automatiquement exclus, la définition fait souvent
référence à la position particulière du personnel de cadre. Ceux qui ont choisi
d’être exemptés bénéficient de privilèges spéciaux, comme des régimes de
pension et des avantages non salariaux attrayants.
78
[ Allemagne ]
de IG BCE, 370 000 de IG Bau, 250 000 de GEW et TRANSNET, 212 000 de NGG
et 170 000 de GdP 1.
Les cadres sont représentés dans tous ces syndicats affiliés, mais on retrouve la
majorité d’entre eux dans le syndicat des services ver.di, fondé en 2001 par cinq
syndicats partenaires : le syndicat des services publics, des transports et du
trafic (ÖTV), le syndicat des postiers (DPG), le syndicat des médias (IG Medien),
le syndicat du commerce, de la banque et de l’assurance (HBV) et le syndicat
des employés allemands (DAG) qui, après une rupture de 50 ans avec le mou-
vement syndical allemand, a de nouveau rejoint DGB.2
Il existe par ailleurs des groupes d’intérêt spéciaux, dont deux concernent plus
particulièrement les cadres : le groupe des fonctionnaires et le groupe des arti-
sans, techniciens et ingénieurs (MeisterInnen, TechnikerInnen, IngenieurInnen-
MTI). Parmi les principaux thèmes abordés en 2008 par le groupe des fonction-
naires, citons des questions telles que l’évolution de la carrière, la loi sur la
fonction publique, la formation permanente, les salaires et des ateliers sur des
thèmes intéressant plus particulièrement les fonctionnaires.4
2. Autres organisations
1 http://www.dgb.de/sprachen/englisch/dgb.htm
2 Création du syndicat des services ver.di, EIROnline 28.04.2001, http://www.eurofound.europa.eu/
eiro/2001/04/feature/de0104220f.htm
3 http://www.verdi.de
4 http://www.verdi.de
79
banques, les services, l’énergie, les télécommunications, l’agriculture et les assu-
rances, mais aussi des cadres allemands qui travaillent en Espagne. Les associa-
tions individuelles proposent des services personnalisés à leurs membres et leur
offrent une aide et des conseils juridiques et extra-juridiques.5
5 http://www.ula.de
80
[ Chapitre 7 ]
Estonie
81
[ Estonie ]
> I. Définition
En Estonie, comme n’importe quelle autre catégorie d’employés, les cadres
bénéficient du droit d’association, du droit de conclure des conventions col-
lectives, du droit de grève et du droit d’être informés et consultés sur le lieu
de travail. Il n’y a pas de définition particulière des cadres en Estonie.
82
[ Estonie ]
des employés (Eesti Teenistujate Ametiliitude Keskorganisatsioon– TALO).
Alors que l’EAKL représente principalement les travailleurs manuels, la TALO
est d’abord une confédération qui s’adresse aux professionnels et cadres.
Cependant cette distinction est peu marquée étant donné que l’EAKL par
exemple, comprend également un syndicat de professionnels de la santé.1
2. Représentation
83
> III. Négociations collectives
Les conventions collectives peuvent être négociées à trois niveaux différents
en Estonie : au niveau national, sectoriel et de l’entreprise. Le niveau le plus
important dans le cadre des négociations collectives est celui de l’entreprise.
Cependant, étant donné que la plupart des entreprises estoniennes (90%)
sont de petites entreprises de moins de 20 personnes, elles ne sont concer-
nées par aucune convention collective. S’il existe un syndicat d’entreprise,
le personnel non-syndiqué est représenté lui aussi par ce syndicat. 4
En Estonie, les cadres ne sont pas visés par des conventions collectives par-
ticulières mais bien par l’accord qui régit l’entreprise ou le secteur qui les
occupe. Bien qu’aucune information ne soit disponible sur le taux de couver-
ture des négociations collectives concernant les cadres, on ne s’attend pas à
ce que ce taux évolue fortement dans les cinq prochaines années.
84
[ Chapitre 8 ]
Grèce
[ Grèce ]
> I. Définition
La distinction entre employés (ypállilos) et travailleurs manuels existe tou-
jours dans la législation du travail grecque. Les tribunaux utilisent une défi-
nition standard du travail des employés : il s’agit d’un « travail intellectuel »,
c’est-à-dire un travail qui nécessite une qualification et un bagage éducatif
théorique et implique la possibilité de prendre des initiatives et d’assumer
des responsabilités. Cette classification découle du travail réellement effec-
tué et non de la dénomination du poste au moment du recrutement. La diffé-
rence concerne les dispositions pratiques de licenciement.
86
[ Grèce ]
salarié en vertu de la législation grecque du travail. Comme tous les autres
travailleurs salariés, ils sont couverts et protégés par la législation générale
du travail. Les règles générales de représentation syndicale ne font pas spé-
cifiquement référence aux cadres. Elles peuvent aussi s’appliquer dans leur
cas. Mais il s’agit d’un exercice relativement théorique étant donné qu’aucun
syndicat spécifiquement destiné aux cadres n’opère dans le système grec des
relations du travail.
Les syndicats grecs sont représentés au niveau supérieur par deux confédé-
rations :
>> la Confédération générale grecque du travail (GSEE), fondée en 1918, qui
regroupe tous les syndicats (62 fédérations syndicales et 75 centres profes-
sionnels avec un total de 450 000 membres) et couvre les employés actifs
dans les relations du travail relevant du droit privé (en 2005) ;
>> la Confédération des fonctionnaires (ADEDY), fondée en 1947, qui com-
prend les syndicats de l’administration publique, où les relations du travail
relèvent du droit public. L’ADEDY est une organisation à triple niveau, avec
le niveau primaire des syndicats de fonctionnaires regroupés en fédéra-
87
tions au niveau secondaire, qui sont elles-mêmes membres de la confédé-
ration du niveau tertiaire. L’ADEDY comprend 1 264 syndicats de premier
niveau, organisés en 52 fédérations et représentant un total de 240 709
membres votants (en 2005).
Cette présence syndicale est plus forte dans certains secteurs comme les
banques, la métallurgie, les télécommunications, l’industrie chimique, etc.
Enfin, il existe des syndicats professionnels qui attirent principalement les
cadres, comme les associations de comptables ou d’économistes.
2. Représentation
88
[ Grèce ]
3. Services et activités
89
>> les conventions collectives d’entreprise couvrent les salariés d’une seule
et même entreprise et sont signées par les syndicats et la direction de l’en-
treprise ou de l’usine.
On estime en général que le taux de couverture des cadres est inférieur au taux
moyen, ce qui s’explique par la nature des syndicats qui signent ces conven-
tions et par la portée sectorielle/ professionnelle des conventions collectives.
En général, la question des salaires prédomine dans les négociations collec-
tives. Il en va de même pour les cadres.
90
[ Grèce ]
Au fil du temps, une tendance à plus de négociations au niveau de l’entre-
prise et de l’usine semble prédominer.
91
92
[ Chapitre 9 ]
Espagne
93
[ Espagne ]
> I. Définition
La législation espagnole du travail se réfère aux emplois et à la formation
requise pour les occuper; elle ne comporte pas de définition précise des
cadres.
94
[ Espagne ]
les cadres de la même manière que n’importe quel travailleur salarié. Comme
tous les autres travailleurs salariés, ils sont couverts et protégés par la légis-
lation générale du travail.
L’UGT et la CC.OO ont toutes deux créé des structures spécialement destinées
aux cadres :
>> à l’UGT, le syndicat des techniciens et cadres (Unión de Técnicos Y Cuadros,
UTC) ;
>> à la CC.OO., la section du personnel professionnel, technique et d’encadre-
ment (Profesionales, Técnicos Y Cuadros, PTC).
95
2. Représentation
En d’autres termes, pendant les élections syndicales sur le lieu de travail, les
autres organisations autonomes peuvent aussi se présenter aux élections en
tant que syndicats (pour le second ou le troisième collège). En tant qu’organe
représentatif, le comité d’entreprise et les délégations syndicales sont uni-
quement reconnus légalement en tant qu’ensemble. Les fractions syndicales
ne peuvent agir de manière autonome.
3. Services et activités
96
[ Espagne ]
juridique est également offerte aux cadres, tout comme aux autres employés
syndiqués. Cependant, dans les activités destinées aux cadres, les syndi-
cats prêtent généralement plus d’attention aux conséquences des nouvelles
technologies et à d’autres domaines qui touchent plus particulièrement les
cadres, comme les retraites complémentaires ou la mobilité en Europe.
97
secteurs, il existe de véritables négociations concernant certains groupes de
travailleurs que l’on pourrait appeler « conventions spécifiques » (convenios
franja) et qui ne s’appliquent qu’à un groupe particulier (par exemple les pi-
lotes), mais toujours dans le cadre d’un accord général.
Voici les principaux thèmes abordés ces dernières années dans les négocia-
tions collectives : problèmes liés au stress, heures de travail, équilibre entre
la vie professionnelle et familiale, télétravail, responsabilité sociale des en-
treprises, etc.
Le 10 juillet 2006, les pilotes d’Iberia se sont mis en grève afin de protéger
leurs emplois et leurs conditions de travail après que la société ait annoncé
un projet de créer une nouvelle compagnie aérienne à bas coûts. Lors d’une
réunion avec Iberia le premier jour de grève, les pilotes ont rejeté une pre-
mière proposition de l’entreprise au motif qu’elle n’offrait pas de nouvelles
mesures et que les cadres supérieurs d’Iberia n’assistaient pas à la réunion.
Cependant, la grève a pris fin le 12 juillet après que des mesures aient été
prises pour déclarer l’action illégale ; par conséquent, les pilotes ont accep-
98
[ Espagne ]
té la proposition initiale que l’entreprise leur avait soumise à nouveau le 11
juillet.
Entre la fin mars et le début du mois de mai 2006, le syndicat des médecins
de Catalogne a déclenché une série de grèves d’une journée pour protester
contre plusieurs problèmes sectoriels importants, dont la réglementation du
temps de travail, des augmentations salariales pour les médecins, des négo-
ciations collectives et la réglementation de la profession médicale.
99
100
[ Chapitre 10 ]
France
101
[ France ]
> I. Définition
En France, on utilise le terme ‘cadres’ dans le domaine des relations du tra-
vail (professional and managerial staff en anglais). Le terme définit un type
bien particulier de relation de travail ou de statut. Cependant, il n’existe pas
de définition globale ou commune de ce statut de cadre dans la législation
française du travail. Aucun statut, aucun diplôme, aucune définition de poste
unique, aucun groupe social, ne définit le terme.
Pour illustrer ce que signifie le statut professionnel des cadres, nous en don-
nerons trois définitions, qui sont utilisées par différentes institutions pour
classifier le groupe.
102
[ France ]
Tableau: Principales classifications des cadres en France
Classification Description
AGIRC
Cotisants article 4 Cadres selon la définition des conven-
tions collectives
Cotisants article 4bis Employés, techniciens et chefs d’équipe
assimilés aux cadres ou professions
intermédiaires
Cotisants article 36 Membres du personnel (collaborateurs),
travaillant comme chefs d’équipe mais à
un niveau hiérarchique inférieur à celui
des travailleurs relevant de l’article 4bis
APEC
Cadres de 1. Cadres Responsables d’une structure, d’une
direction hiérarchiques unité, d’un établissement ou d’un do-
maine ; ils supervisent (encadrent) une
ou plusieurs personnes ; de petites ou de
grandes équipes. Ils supervisent et sont
supervisés.
103
3. Directeurs Membres de la direction générale. Dans
le secteur privé, ils sont en contact direct
avec les actionnaires
Cadres 4. Cadres Travaillent sous la supervision d’un cadre
professionnels opérationnels hiérarchique ; ils ont une autonomie
réduite mais sont spécialisés. Exemples :
informaticiens, ingénieurs de production,
cadres commerciaux, consultants juniors
5. Experts Spécialistes dans leur domaine profes-
sionnel ; un travail autonome et haute-
ment qualifié ; ingénieurs expérimentés,
architectes, premiers vendeurs ; consul-
tants seniors
Bien que ces classifications donnent une image de ce que signifie le terme
‘cadres’ en tant que catégorie professionnelle, la définition individuelle ap-
pliquée dépendra du contexte sectoriel/d’entreprise tel que défini dans une
convention collective (secteur privé) ou une loi (secteur public).
Secteur privé
Dans le secteur privé, les conventions collectives définissent les cadres sur la
base de plusieurs critères, le premier étant le fait d’avoir un diplôme de l’en-
seignement supérieur ou une expérience équivalente. D’autres éléments qui
peuvent être pris en compte d’après les conventions collectives sont les sui-
vants : l’exercice d’une autorité - mais les cadres qui n’ont pas de personnel
sous leurs ordres sont classés par équivalence ; des compétences particulières
- l’autonomie, l’initiative, l’autorité en particulier ; l’exercice de responsabilités.
Cependant, les cadres de classifications évoluent/changent peu en fonction
des secteurs ou des branches d’activités.
104
[ France ]
qui exercent un contrôle mais dont le niveau hiérarchique est inférieur à celui
des cotisants visés à l’article 4.
Secteur public
Les cadres dirigeants sont ceux qui remplissent les trois critères suivants :
105
>> ils ont d’importantes responsabilités qui impliquent une grande indépen-
dance dans l’organisation de leur temps de travail ;
>> ils ont le pouvoir de prendre des décisions de manière autonome ;
>> leur rémunération se situe dans la tranche supérieure de l’entreprise.
4. Droits syndicaux
Rien dans la loi ne limite le droit d’association et de grève des cadres. Des
conventions collectives sont conclues avec les syndicats et les représen-
106
[ France ]
tants des travailleurs, en général sans distinction de catégories même si des
clauses spécifiques peuvent concerner les cadres.
Les principaux acteurs syndicaux pour ce qui concerne les cadres sont les
syndicats spécialisés dans l’organisation des cadres. Chacune des confédé-
rations intersectorielles dispose d’une section spéciale pour les cadres :
>> à la CFDT, il s’agit de l’Union confédérale des ingénieurs et cadres, CFDT
Cadres ;
>> à la CGT, l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens, UGICT-CGT ;
1 Olivier Jacod & Rim Ben Dhaou (2008) ; Les élections aux comités d’entreprise de 1989 à 2004 : une
étude de l’évolution des implantations et des audiences syndicales. Dares, document d’études n° 137
Avril 2008.
107
>> à la FO, l’Union des cadres et ingénieurs, FO Cadres ;
>> à la CFTC, l’Union générale des ingénieurs, cadres et assimilés, UGICA-CFTC.
2. Représentation
D’un point de vue représentatif, il est par ailleurs important que les cadres puis-
sent bénéficier d’une représentation distincte dans les organes de représen-
tation du personnel sur le lieu de travail, dans les grandes entreprises ou les
grands établissements. Le plus important de ces organes est le conseil d’en-
treprise (comité d’entreprise ou comité d’établissement). Les comités d’entre-
prise reçoivent des informations de l’employeur dans des domaines tels que
la situation économique et sociale et les nouvelles technologies. Ils réagissent
également aux consultations formelles de l’employeur dans des domaines tels
que les suppressions d’emplois et la formation professionnelle, et ils sont res-
ponsables de la gestion des activités sociales et culturelles pour lesquelles
ils disposent d’un budget. Dans une entreprise comptant plusieurs établisse-
ments ou dans un groupe d’entreprises, les comités d’entreprise peuvent aus-
si former un ‘comité central d’entreprises’ ou un ‘comité de groupe’. Outre le
conseil d’entreprise, une délégation du personnel (qui traite des plaintes indi-
viduelles et collectives), une délégation syndicale (s’occupant notamment des
négociations collectives) et/ou un comité de santé et de sécurité peuvent être
108
[ France ]
présents sur le lieu de travail. Parfois, les comités d’entreprise et la délégation
salariale sont fusionnés en une seule entité, appelée délégation unique (auto-
risée lorsque l’établissement compte entre 50 et 200 employés).
Les membres du conseil d’entreprise sont élus pour une période de quatre ans
(depuis 2005, bien que des exceptions soient possibles grâce à des conven-
tions collectives, la période était précédemment de deux ans). Un premier col-
lège électoral est composé des ouvriers et employés. Un second collège électo-
ral est composé des agents de maîtrise, des techniciens, ingénieurs et cadres.
Un troisième collège doit être constitué lorsque 25 ingénieurs et cadres ou plus
travaillent dans l’entreprise ou l’établissement. Le tableau suivant synthétise
les résultats des votes obtenus par les différents syndicats aux élections des
conseils d’entreprise pour ce qui concerne le collège des cadres et ingénieurs.
109
Tableau 2 : Représentativité des organisations syndicales françaises parmi
les cadres (%)
Secteur privé
et entreprises 22,95 27,85 10,48 16,92 9,27 -- 2,88 7,51 2,14
publiques 1
Fonction 24,47 7,78 3,85 16,68 14,79 4,47 8,56 11,29 8,11
publique 2
Représentation 23,40 21,45 8,41 16,87 11,00 1,39 4,65 8,68 4,15
générale des
cadres
1. Élections des conseil de prud´hommes, 2008, personnel salarié, sélection encadrement, métropole
2. Fonction publique, commissions adminsitratives paritaires (CAP) ou catégorie de corps A, à l’exception des
professeurs dans les écoles, collèges et lycées, 2005-2007 ; fonction publique territoriale, résultats nationaux
des CAP locaux, 2008 ; hôpitaux publics, CAP nationaux n°1, 2 et 3 et des CAP des organes de directeurs
d’hôpitaux, directeurs d’établissements sociaux et directeurs d’établissements sanitaires et sociaux, en 2007.
3. Services et activités
Les principaux services offerts par les syndicats sont l’information aussi bien
générale que spécifique qui est donnée aux cadres, la défense collective et
individuelle des droits des employés, et les conseils individuels. Toute une
série de services collectifs qui sont organisés par les syndicats dans d’autres
pays (scandinaves) sont organisés en France suivant le principe du parita-
risme : un principe organisationnel impliquant des mécanismes de prise de
décision strictement paritaires dans lesquels le poids des représentants des
deux groupes ayant des intérêts différents (employeurs et employés) est iden-
tique. Ce système de paritarisme institutionnalisé dans les organismes de sé-
curité sociale, les tribunaux du travail et les bureaux d’aide sociale, existe
toujours bien qu’il ait diminué, et il s’est même renforcé dans le domaine de
la formation professionnelle (voir point V ci-dessous).
110
[ France ]
4. Autres organisations de cadres
111
négociation. Par exemple, la loi impose aux entreprises et aux secteurs de
négocier les salaires chaque année et les classifications professionnelles
tous les cinq ans.
Des négociations peuvent avoir lieu à tous les niveaux de l’activité écono-
mique, à condition que certains acteurs reconnus y prennent part. Certains
accords, souvent des accords-cadres, ont été conclus au niveau national.
Ce type de négociation nationale intersectorielle a été relancé dans les an-
nées 90. Cependant, les niveaux du secteur et de l’entreprise sont les plus
fréquemment utilisés. Les négociations sont rares au niveau régional, mais
certains secteurs (métallurgie et construction) ont recours à des négocia-
tions locales et régionales.
Les cadres, qui travaillent totalement en tant que salariés, sont protégés
par les mêmes conventions collectives que les autres employés. Ils peu-
vent bénéficier de conditions particulières dans les conventions collec-
tives au niveau national ou sectoriel ou dans les accords collectifs. Dans
le secteur privé, les augmentations salariales des cadres ne sont géné-
ralement pas fixées dans le contexte des négociations annuelles obliga-
toires. Elles font l’objet d’une négociation individuelle entre l’employeur
et le salarié.
112
[ France ]
2. Taux de couverture et tendances
La plupart du temps, les cadres sont couverts par les mêmes réglementa-
tions du travail et les mêmes conventions collectives. Néanmoins, il existe
des exceptions (voir point I, définition juridique). Dans le secteur privé, les
augmentations salariales des cadres sont la plupart du temps un des volets
des négociations annuelles obligatoires. Cependant, elles sont très souvent
régies par un accord individuel entre le cadre et sa hiérarchie.
Voici les principaux thèmes qui ont été abordés ces dernières années dans
les négociations collectives : la nature du contrat d’emploi, l’individualisa-
tion de la gestion et du contrôle des performances, le temps de travail et
la charge de travail, les cotisations aux systèmes de retraite et de protec-
tion sociale, les salaires, les conditions de travail, la santé au travail. En cas
de restructuration, les questions économiques font également partie des
négociations.
Depuis 2005, il n’y a pas eu de conflit du travail important impliquant les cadres,
bien que d’après les syndicats, les tensions se soient intensifiées ces der-
nières années sur des questions telles que la charge de travail, le stress, le
surmenage et même les suicides en rapport avec le travail. Depuis un an ou
deux, les conflits dans ces domaines ont augmenté dans les entreprises qui
comptent une majorité de cadres (par exemple les services informatiques).
113
> V. Dialogue social
Les principaux organes tripartites grâce auxquels les grandes organisations
patronales et syndicales peuvent espérer influencer l’élaboration des po-
litiques gouvernementales, sont purement consultatifs : il s’agit du conseil
économique et social et des commissions de planification. Ces organes sont
constitués de représentants des grandes organisations patronales et syndi-
cales, et d’autres groupes d’intérêt tels que les consommateurs et des ‘indi-
vidus qualifiés’ nommés par le gouvernement. Cette consultation ou ‘démo-
cratie sociale’ reste peu développée et il s’agit essentiellement d’un test qui
permet à l’État de vérifier la force de l’opposition à ses politiques.
Néanmoins, les deux camps des relations du travail restent fortement impli-
qués dans la gestion de certaines dispositions de la sécurité sociale (assu-
rance de santé publique, indemnités de chômage, bureaux d’aide sociale).
En outre, les partenaires sociaux jouent un rôle central dans le système
d’assurance santé privée complémentaire (mutuelles) et dans les plans de
pension. Ils sont aussi fortement impliqués dans le système de formation
professionnelle.
114
[ Chapitre 11 ]
Croatie
115
[ Croatie ]
> I. Définition
Le terme croate ‘travailleur’ (radnik) englobe tous les salariés, y compris les
cadres. Par conséquent, le code du travail s’applique aux cadres comme à
tous les autres travailleurs. C’est pourquoi il n’y a pas de définition particu-
lière des cadres en Croatie. Toutefois, le code du travail est actuellement en
cours de révision, et les prochains amendements donneront une définition
juridique du personnel de cadre.
Il existe aussi une définition négative des cadres, par opposition aux cadres
supérieurs. Le statut juridique des cadres supérieurs est réglementé par des
contrats de gestion qui ne sont pas définis dans le code du travail. Par consé-
quent, certaines dispositions telles que les règles en matière d’emploi et
de conventions collectives ne s’appliquent pas à eux. La rémunération des
cadres supérieurs et d’autres droits relatifs à la relation de travail sont dès
lors réglementés différemment que pour les autres travailleurs.
Tous les travailleurs et donc les cadres aussi bénéficient du droit d’associa-
tion, du droit de conclure des conventions collectives et du droit d’être in-
formés et consultés sur le lieu de travail. Cependant, une limitation du droit
d’association s’applique au personnel des forces armées et de la police. Ces
116
[ Croatie ]
personnes ne sont pas autorisées à s’affilier à un parti politique ou à former
des syndicats.
Tous les travailleurs ont le droit d’élire les comités d’entreprise et d’être élus
dans ces comités, à l’exception des membres de la direction, de leur famille
et des employés autorisés à représenter l’employeur vis-à-vis d’un tiers ou de
ses employés.
Bien que le code du travail prévoie la possibilité de créer un syndicat pour les
cadres, il n’existe pas de syndicat en Croatie pour ce groupe particulier de tra-
vailleurs. Les cadres sont donc affiliés à des syndicats et représentés par eux.
117
>> l’Association des syndicats de travailleurs de Croatie (Udruga radničkih
sindikata Hrvatske, URSH),
>> l’Association des syndicats croates des services publics (Matica hrvats-
kih sindikata javnih i.državnih službi, MHSJDS)
>> l’Association syndicale croate (Hrvatska udruga sindikata, HUS),
>> le syndicat des services (Sindikat usluga, UNI-CRO).
Pour pouvoir siéger au conseil, une association syndicale doit respecter cer-
tains critères. Tout d’abord, une association de rang supérieur doit compter
plus de 15 000 membres payants et être enregistrée au registre des asso-
ciations du ministère de l’Économie, du Travail et de l’Entrepreneuriat. En
outre, elle doit compter au moins cinq syndicats affiliés opérant au niveau
national et devant également être enregistrés au registre des associations
du ministère. De plus, ils doivent être actifs dans au moins onze des 21
comtés de Croatie et participer à au moins trois conventions collectives cou-
vrant différentes industries et appliquées au niveau national. Par exemple,
la convention collective pour les travailleurs de l’industrie graphique, la
convention collective réglementant les droits des travailleurs du secteur
touristique ou celle concernant les travailleurs de la construction.
2. Représentation
118
[ Croatie ]
Les confédérations syndicales concluent également des conventions collec-
tives nationales. En 2006, le syndicat des médecins a tenté de conclure
une convention collective au niveau professionnel. Cependant, les confé-
dérations syndicales croates étaient et restent fortement opposées aux
négociations collectives professionnelles, étant donné qu’elles pourraient
mettre en danger le système de négociation dans certaines industries ou
entreprises. Suite aux efforts du syndicat des médecins, les confédérations
syndicales ont convenu ensemble que les conventions collectives seraient
désormais conclues uniquement au niveau national, sectoriel ou au niveau
de l’entreprise. Par la suite, ce même point de vue a été adopté par les
partenaires sociaux et le gouvernement au sein du Conseil économique et
social.
Bien qu’il existe quelques accords sectoriels, leur contenu est pratiquement
identique au contenu des dispositions législatives et des dispositions de
la loi sur la réglementation du travail. Les particularités sectorielles sont
négociées à leur tour dans des conventions collectives d’entreprise. Les
principales questions abordées dans les accords sectoriels comme dans les
accords d’entreprise portent notamment sur le salaire et d’autres droits im-
portants, le temps de travail, la santé et la sécurité au travail et les congés
annuels. Ces dernières années, le droit à la formation permanente et les
fonds de pension sont également négociés dans le cadre du processus de
négociation collective.
119
2. Taux de couverture et tendances
120
[ Chapitre 12 ]
Irlande
121
[ Irlande ]
> I. Définition
Il n’existe pas de définition spécifique aux cadres dans le droit du travail irlan-
dais. Certaines exceptions mènent néanmoins à une définition lorsque des
catégories particulières de salariés (généralement des cadres) sont exclues
de la protection octroyée en application de certaines dispositions de la lé-
gislation du travail. Il s’agit en l’occurrence des membres des forces armées,
des corps de police, des fonctionnaires et agents de la fonction publique,
des médecins, des agents pénitentiaires, des cadres supérieurs et des tra-
vailleurs indépendants. La police et l’armée sont exclues du système national
de négociation collective, mais leurs membres disposent d’organisations re-
présentatives propres. Dans l´administration nationale, les cadres supérieurs
en peuvent pas représenter un syndicat, sauf dans les affaires ou les conflits
dans lesquels ils sont impliqués en tant que travailleurs.
122
[ Irlande ]
en place de conditions d’emploi contraignantes. Une telle décision peut être
adoptée lorsque les conditions ne correspondent pas aux normes en vigueur
pour un emploi comparable. Jusqu’à présent, ce sont essentiellement des af-
faires relatives aux petites et moyennes entreprises qui on été portées devant
le Tribunal.
123
>> Autres : Les syndicats irlandais des agents de banque, Communications
Workers’ Union, National Union of Journalists.
124
[ Irlande ]
exemple les professeurs d’université, disposent d’une section dans chaque
université. Les sections d’autres syndicats, comme celui des professeurs de
l’enseignement secondaire, couvrent une région géographique.
2. représentation
La directive n’a jusqu’à présent exercé que très peu d’influence sur la pra-
tique des relations du travail. Ceci est dans une large mesure imputable à
la perception de la nature minimaliste de la loi de transposition irlandaise.
125
3. services et activités
Les membres des corps de police et des forces armées sont dans l’impossi-
bilité d’adhérer à des syndicats, mais disposent d’associations représen-
tatives. Bien que ne s’agissant pas de syndicats, ces associations prennent
part aux négociations collectives en tant qu’ « organismes exceptionnels
» (excepted bodies) et, à ce titre, ne doivent pas disposer d’une autorisa-
tion de négocier. Ces organismes sont la Garda Representative Association
(GRA) et la Garda Sergeants and Inspectors Association (AGSI). Ils sont
affiliés à l’Irish Conference of Professional and Service Associations. Des
demandes ont été formulées au cours des dernières années en vue de
permettre à ces associations de s’enregistrer en tant que syndicats et de
s’affilier à l’ICTU.
126
[ Irlande ]
> III. Négociation collective
1. structure des négociations
Un partenariat national
Le secteur public
127
En plus de sa compétence dans la fixation des salaires légaux, le Public
Service Benchmarking Body, désigné par le gouvernement, a réglementé les
rémunérations de plus de 200.000 salariés de la fonction publique. Le fonc-
tionnement de cet organe est comparable à celui de l’organisme en charge de
la fixation des rémunérations des hauts fonctionnaires. L’avenir de ce service
public de référence est actuellement incertain. En effet, dans son deuxième
rapport publié en janvier 2008, le PSBB a recommandé de ne pas augmenter
les salaires d’une vaste majorité de fonctionnaires (qui perçoivent néanmoins
les salaires légaux convenus par les partenaires sociaux).
2. portée et tendances
128
[ Irlande ]
des syndicats dans la politique économique et sociale des gouvernements.
Des structures de partenariat ont également été créées sur le lieu de travail.
La crise économique internationale actuelle ainsi que le sérieux recul du sec-
teur de la construction (auquel l’Irlande était surexposée) a considérablement
réduit la base d’imposition. Le chômage a progressé de 5 % à 11 %, et cette
tendance devrait se poursuivre. Les cadres licenciés, qui occupaient un em-
ploi moderne dans les secteurs pharmaceutique, technologique et du tou-
risme représentent une proportion plus importante du nombre de chômeurs
qu’auparavant. Le gouvernement s’est rétracté par rapport à l’accord salarial
(6 % sur 27 mois) et a imposé un prélèvement spécial sur les salaires de la
fonction publique, ainsi que des augmentations considérables des impôts. La
crise internationale a également sérieusement réduit la valeur des pensions.
Plus de 90 % des régimes de pension privés pourraient ne pas être financés
conformément à leurs obligations.
130
[ Chapitre 13 ]
Italie
131
[ Italie ]
> I. Définition
La loi n° 190 de 1985 a amendé l’article 2095 du code civil en ajoutant une
quatrième catégorie de « main-d’oeuvre subordonnée » aux trois catégories
préexistantes: les cols bleus ou travailleurs manuels (operai), les cols blancs
ou employés de bureau (impiegati), et les directeurs ou cadres (dirigenti). La
quatrième catégorie est appelée en Italie les cadres (quadri). C’est la plus
grande parmi les cadres et elle est définie par deux critères généraux:
132
[ Italie ]
ment qualifiés de niveau de classification professionnelle le plus élevé dans
chaque secteur de production. A l’origine, le terme de quadri n’était utilisé
qu’en rapport avec le secteur privé et non le secteur public de l’économie,
mais cette division a disparu.
Les cadres ont les mêmes droits en matière de droit du travail collectif que
d’autres employés. Cependant, ils ont la possibilité de conclure des conven-
tions collectives de 2e niveau (c’est-à-dire des conventions collectives natio-
nales uniquement pour les cadres au sein de règlements existants).
La majorité des travailleurs syndiqués sont affiliés, par le biais de leurs or-
ganisations sectorielles (organizzazioni di categoria), aux trois principales
confédérations :
Ces trois confédérations syndicales italiennes de premier plan ont leur propre
organisation pour les cadres :
133
Les trois grandes confédérations ont joué un rôle important dans la rédac-
tion de la loi de 1985. Les associations de cadres affiliées ont leur propre
organisation au sein des syndicats sectoriels. Des organisations de cadres
spécifiques ont introduit dans toutes les conventions collectives nationales
des dispositions spécifiques pour les cadres, ou du moins des dispositions
concernant la reconnaissance de cette catégorie ou de ce statut, tout en en-
courageant l’objectif de conserver des négociations unifiées pour tous les em-
ployés. Ces associations sont indépendantes des syndicats confédéraux en
termes d’organisation. Elles mènent également une politique destinée à pro-
téger les minorités professionnelles et à maintenir des liens étroits avec les
syndicats sectoriels qui, en Italie, sont habilités à conduire les négociations.
Cependant, les organisations de cadres n’ont pas de pouvoirs de négociation
directs. Leur objectif est de promouvoir le rôle des cadres moyens et des tra-
vailleurs hautement qualifiés et d’obtenir la reconnaissance professionnelle
et la reconnaissance des carrières dans les négociations collectives au plan
national et au plan de l’entreprise.
2. Représentation
134
[ Italie ]
3. Services et activités
Les associations de cadres des trois grands syndicats assurent des services
individuels et collectifs. A titre d’exemple :
>> la représentation des intérêts (par exemple, la participation à la rédac-
tion des revendications) ;
>> l’information sur des questions relevant du rôle des cadres au sein de
l’entreprise (par exemple, par des newsletters, sites Internet, ateliers
spécifiques, etc.) ;
>> la formation (informations sur les stages, stages de formation organisés
par les diverses associations) ;
>> l’aide juridique et fiscale ;
>> l’aide au reclassement et information sur l’évaluation des compétences ;
>> des arrangements relatifs à des services spécifiques.
Pour faire face au problème du petit nombre d’affiliés, les organisations syn-
dicales de dirigenti ont décidé d’étendre leur représentation aux quadri, une
décision qui crée de la concurrence avec les organisations de cadres CGIL,
CISL et UIL.
135
> III. Négociations collectives
1. Structure des négociations
Dans le système italien, les négociations collectives sont divisées en deux ni-
veaux, le niveau national et le niveau décentralisé. Ce dernier inclut les négocia-
tions au niveau de l’entreprise (pour les moyennes et grandes entreprises) ou
les négociations au niveau régional (pour les petites et moyennes entreprises).
Des questions de négociation similaires peuvent être traitées aux deux niveaux
mais toute question qui doit être réglée par accord au niveau national supérieur
ne peut faire l’objet de négociations décentralisées. On recourt aux négocia-
tions décentralisées pour régler des questions détaillées et non répétitives par
opposition à celles qui sont réglées par les conventions collectives nationales
du travail.
Les organisations qui représentent les cadres n’ont pas le droit de participer
aux négociations collectives. C’est la tâche des organisations syndicales secto-
rielles unifiées. Néanmoins, les cadres participent aux délégations syndicales
durant les négociations afin de mieux représenter les intérêts des cadres de
chaque secteur ou de chaque entreprise.
2. couverture et tendances
La couverture est assez élevée (près de 80% des travailleurs sont couverts par
une convention collective). Des pressions ont été exercées sur le système mais
aucune nouvelle structure n’est apparue.
136
[ Italie ]
Les questions de négociation importantes pour les cadres demeurent :
>> les moyens de formation et de recyclage,
>> les règles applicables aux salaires variables et liés aux performances,
>> la définition des heures de travail : durée et heures supplémentaires (expé-
riences avec les décomptes du temps de travail),
>> la mobilité.
De manière plus spécifique, les syndicats de cadres italiens proposent une ré-
forme de la loi 190 conformément aux procédures suivantes :
>> la redéfinition des profils hautement qualifiés afin de s’adapter aux nou-
veaux développements apportés au système des entreprises publiques et
privées,
>> l’extension des règles concernant le secteur public et administratif,
>> la protection du droit de représentation,
>> la garantie que la loi soit mise en oeuvre et que des sanctions soient pré-
vues si elle ne l’est pas,
>> la création d’un Observatoire national couvrant les cadres et chargé de
mettre en place une politique de recherche et de programmation et de
vérifier l’application de la loi.
Cependant, les questions relatives aux cadres ne jouent aucun rôle spécifique
dans la plupart de ces grèves.
137
> V. Dialogue social
Il n’existe aucun organe spécifique pour les cadres. Même s’il n’existe aucune
forme institutionnalisée de concertation politique, elle constitue de temps en
temps un instrument essentiel sur le plan général des relations professionnelles
italiennes. Une série de pactes sociaux tripartites ont été négociés récemment.
138
[ Chapitre 14 ]
Chypre
139
[ Chypre ]
> I. Définition
La législation du travail ne donne aucune définition précise des cadres.`
Le taux de syndicalisation est élevé à Chypre – environ 70% – avec deux prin-
cipales confédérations syndicales, la PEO et la SEK, et d’importants syndicats
autonomes représentant les travailleurs du secteur public, les employés de
banque et les enseignants. Les cadres sont membres de ces syndicats et non
de syndicats spécifiques.
140
[ Chypre ]
Les principaux syndicats nationaux sont la Fédération panchypriote du travail
(PEO, 2001 : 63 871 membres), la Confédération des travailleurs chypriotes
(SEK, 2001 : 64 733 membres), la Fédération démocratique chypriote du tra-
vail (DEOK) et les syndicats indépendants (POAS). Le seul syndicat important
du secteur bancaire est l’ETYK (syndicat des employés de banque chypriotes).
Quatre syndicats dominent dans le secteur public. Il s’agit des syndicats sui-
vants :
>> Syndicat panchypriote des fonctionnaires (PASYDY, 2001 : 26 498 membres)
représentant les travailleurs du secteur public : il est le plus grand et le plus
puissant dans ce secteur ;
>> Organisation panchypriote des enseignants grecs (POED), qui représente
les instituteurs de l’enseignement primaire ;
>> Organisation des enseignants grecs de l’enseignement secondaire
(OELMEK) ;
>> Organisation des enseignants grecs de l’enseignement technique (OLTEK).
La PEO est le plus ancien syndicat de Chypre. Il revêt une importance parti-
culière pour les ouvriers, les ouvriers semi-qualifiés et qualifiés. La SEK est
une confédération syndicale dans le secteur des services collectifs. Enfin, le
DEOK a beaucoup d’influence en termes de pouvoir de négociation malgré un
nombre limité de membres.
2. Représentation
141
cas de changements majeurs. Les représentants syndicaux sur le lieu de tra-
vail sont élus conformément aux règles syndicales. Un mandat dure générale-
ment un an. La directive de l’UE sur l’information et la consultation a été mise
en œuvre en demandant aux représentants des travailleurs qui existaient sur
le lieu de travail - les syndicats - de négocier des arrangements pratiques ap-
propriés pour l’information et la consultation du personnel.
Les accords sont normalement conclus pour une durée de deux ans, parfois
trois, aussi bien au niveau du secteur qu’au niveau de l’entreprise.
142
[ Chypre ]
2. Taux de couverture et tendances
143
144
[ Chapitre 15 ]
Lettonie
145
[ Lettonie]
> I. Définition
Le droit letton du travail ne donne pas de définition générale de la notion de
cadres. Cependant, certaines professions, telles que les fonctionnaires, les
législateurs des autorités nationales et locales, les juges, les professeurs et
les docteurs sont définis dans des lois spécifiques (ex : droit de la fonction
publique de l’Etat, droit scolaire ou droit médical) qui déterminent aussi les
conditions préalables à l’exercice d’une de ces professions.
146
[ Lettonie ]
Il existe aussi certaines restrictions au droit de grève. La loi spécifique, “sur les
grèves”, stipule que des professions particulières, telles que, par exemple, les
juges, procureurs, policiers, pompiers, gardiens de prison et les forces armées,
sont privées du droit de grève. A l’instar de n’importe quelle autre profession,
les cadres ont des droits d’information et de consultation sur le lieu de travail.
Plus de 100 syndicats sont enregistrés, pour la plupart de très petits syndicats
qui ne sont pas affiliés à LBAS, mais moins d’un quart d’entre eux sont actifs.1
La Lettonie ne compte cependant aucun syndicat qui s’occupe spécifique-
ment des cadres. Les cadres sont donc représentés par leurs syndicats res-
pectifs de la même manière que d’autres employés.
147
des intérêts des employés, même si le nombre de syndiqués est peu élevé. La
plupart des lieux de travail n’ont aucune représentation des employés.2
2. Taux de syndicalisation
Etant donné que les cadres ne sont pas représentés séparément en Lettonie,
les négociations collectives englobent également les cadres. Même si les né-
gociations collectives pourraient se dérouler au niveau du secteur, de la région
et de l’entreprise ou de l’organisation en Lettonie, les conventions collectives
sont principalement conclues au niveau du secteur ou de l’entreprise/de l’or-
ganisation, tandis qu’une minorité de conventions collectives sont conclues
au niveau de l’industrie. Au début de l’année 2006, seules 21 conventions ont
été conclues au niveau sectoriel mais plus de 2.400 existaient au niveau de
l’entreprise ou de l’organisation.3
148
[ Lettonie ]
Le droit letton du travail stipule que, pour qu’une convention collective soit
valide dans une entreprise ou organisation, une assemblée générale des em-
ployés doit être organisée. La convention collective est soumise au vote et
approuvée si la moitié au moins des employés participe et si une majorité
simple vote en faveur de la convention collective. Des difficultés ne peuvent
apparaître que si la syndicalisation ou l’organisation est faible, étant donné
que la moitié des employés doivent prendre part à l’assemblée générale.
En vertu du droit letton du travail, les employés d’une entreprise peuvent être
représentés par plus d’un syndicat. Dans ce cas, la rivalité et la concurrence
peuvent apparaître entre les syndicats, ce qui complique non seulement l’or-
ganisation de la représentation des employés dans le processus de négocia-
tion mais aussi la conclusion de conventions collectives.
149
> V. Dialogue social
Il n’existe pas d’organe tripartite spécifique pour les cadres en Lettonie.
Cependant, les cadres sont représentés au sein du Conseil national tripar-
tite de coopération, qui est composé de représentants du gouvernement,
des syndicats et des organisations de travailleurs. Il est divisé en sept sous-
conseils traitant d’aspects spécifiques, tels que les questions de travail, la
santé et la sécurité, la sécurité sociale ou la formation professionnelle, et
examine les salaires nationaux minimum.
150
[ Chapitre 16 ]
Luxembourg
151
[ Luxembourg ]
> I. Définition
Au Luxembourg, il existe une définition juridique du statut d’ouvrier et une
loi sur les droits et intérêts des employés privés. Les lois relatives au statut
des employés privés sont regroupées dans un texte juridique coordonné. Une
loi amendée du 12 juin 1937 réformant la loi du 31 octobre 1919 réglemente
les contrats d’emploi des employés privés, y compris en ce qui concerne des
questions telles que la durée légale du travail.
152
[ Luxembourg ]
Il importe de noter que la loi sur le statut professionnel unique, publiée au
Memorial A 60 le 15 mai 2008, est entrée en vigueur le 1er janvier 2009, bien
que les dispositions régissant la mise en place de nouvelles institutions ou
l’élection des délégations du personnel soient en vigueur depuis le 15 mai
2008. La loi modifie le code du travail et le code des assurances sociales, qui
devient le code de sécurité sociale pour souligner l’aspect préventif de l’ac-
tion des organes de sécurité sociale. La loi met fin à la distinction entre ou-
vriers et employés. De nombreuses modifications abrogent de fait le régime
applicable aux ouvriers qu’elles assimilent au régime autrefois applicable aux
employés. Les harmonisations les plus importantes sont les suivantes :
>> Indemnité de licenciement : jusqu’ici, les deux catégories de travailleurs li-
cenciés avec préavis avaient droit à un, deux ou trois mois de salaire s’ils
avaient respectivement cinq, dix ou quinze ans d’ancienneté. Les employés
licenciés avec préavis avaient droit à six, neuf ou douze mois de salaire
pour respectivement 20, 25 ou 30 ans d’ancienneté, mais ces indemnités
n’étaient pas accordées aux ouvriers. Les indemnités de licenciement des
ouvriers ayant plus de 20 ans d’ancienneté sont désormais alignées sur
celles qui étaient uniquement accordées aux employés dans le passé.
>> Congé de maladie : dans tous les cas, l’employeur doit prendre en charge les
77 premiers jours de maladie sur une période de référence de douze mois.
Toutefois, en vertu des nouvelles règles, il reste possible d’exclure (pour des
raisons objectives) de certaines dispositions de la convention collective, des
employés qui exercent des fonctions de direction et de soutien qui ne sont
pas directement liées à l’activité principale de l’entreprise ou du secteur.
C’est en particulier le cas des conditions concernant le recrutement et le licen-
ciement, les heures de travail, les jours fériés, les congés annuels, les salaires
et le travail de nuit ou le travail pénible.
153
>> La Confédération luxembourgeoise des syndicats chrétiens (LCGB) compte
33 000 membres et se fonde sur un syndicalisme chrétien.
Trois autres organisations syndicales ont aussi des sections destinées aux cadres :
2. Représentation
Sauf dans les petites entreprises (moins de 15 salariés), les travailleurs ont
légalement droit à une représentation sur le lieu de travail. L’instrument
central est la délégation du personnel, directement élue par l’ensemble des
154
[ Luxembourg ]
employés. Dans les grandes entreprises (occupant plus de 150 personnes), il
existe un autre organe de type conseil d’entreprise : le comité mixte d’entre-
prise. Les représentants des salariés au sein de ce comité sont élus par les
membres de la délégation du personnel.
Tous les cinq ans, les délégations du personnel sont renouvelées à une
date fixée à l’occasion des élections sociales nationales. Il n’y a pas d’élec-
tions spéciales pour les cadres. Ils votent avec les employés privés ou les
fonctionnaires.
3. Services et activités
Les cadres bénéficient des mêmes services que les autres membres syndi-
qués, y compris de conseils, d’une assistance juridique, d’une assurance et
d’une représentation.
155
Les conventions collectives au Luxembourg ont un effet ‘erga omnes’ (à
l’égard de tous) : si un employeur est lié par une convention, les disposi-
tions de celle-ci régissent les termes et conditions des relations de travail
de tous ses employés, même non-syndiqués, à l’exception des cadres supé-
rieurs. Il existe aussi un processus d’extension des conventions collectives
sectorielles : ces conventions sont généralement obligatoires pour tous les
employeurs et employés dans la profession ou le secteur concerné. Mais
étant donné que les accords sectoriels sont rares au Luxembourg, beaucoup
d’employés sont exclus des négociations collectives, surtout dans les petites
entreprises.
Des normes légales existent pour les employés tandis que pour les cadres, les
normes découlent de conventions collectives sectorielles et/ou d’entreprise.
Étant donné qu’en vertu de la loi du 12 juin 1965 sur les conventions collec-
tives, les conditions de travail et les salaires des cadres supérieurs en sont
exclus, il n’existe pas de conventions collectives du travail au Luxembourg
qui réglementent exclusivement les conditions de travail et la rémunération
des cadres.
156
[ Luxembourg ]
Toutefois, il existe des conventions collectives dans certains secteurs où les
syndicats sont parvenus à réglementer les conditions de travail et les salaires.
C’est le cas, par exemple,
>> du secteur de la santé et du travail social ;
>> du secteur hospitalier ;
>> de la fonction publique ;
>> des chemins de fer.
Une autre explication réside dans le cadre des négociations collectives. Avant
de pouvoir entamer une action syndicale, employeurs et employés doivent
s’être efforcés de négocier un accord : les employeurs au Luxembourg sont
obligés d’entamer des négociations en cas de demande en ce sens. Une mé-
diation par un office national de concertation (ONC) est obligatoire en cas de
rupture des négociations et doit précéder toute action syndicale.
157
> V. Dialogue social
La consultation tripartite est importante dans le ‘modèle de consensus luxem-
bourgeois’ et dépend d’un vaste réseau d’institutions, dont les deux plus im-
portantes sont :
>> le Conseil économique et social, qui est l’organe consultatif permanent du
gouvernement pour les questions socioéconomiques, souvent pendant la
première phase de rédaction des projets de loi ou autres décisions. Une
loi de 2004 a adapté la composition du Conseil économique et social et l’a
étendue à 39 membres (18 pour le groupe des employeurs et autant pour
le groupe des employés, 3 membres désignés directement par le gouver-
nement). Officiellement créée en 1966, bien qu’elle ait eu des précurseurs
depuis les années 1930, cette institution a pour mission d’étudier les pro-
blèmes sociaux, économiques ou financiers qui touchent soit plusieurs
secteurs économiques, soit l’économie nationale dans son ensemble.
>> Créé en 1977 en réaction à la crise de la sidérurgie, le comité de coor-
dination tripartite rassemble des représentants des employeurs, des tra-
vailleurs et des pouvoirs publics. La principale réalisation de ce comité a
été de permettre la restructuration de la sidérurgie pendant les années
1980, celle-ci s’étant caractérisée par des suppressions d’emplois mas-
sives chez ARBED. Le système tripartite, qui s’est avéré un outil de ges-
tion de crise efficace, est devenu un mécanisme consultatif qui recherche
systématiquement des solutions consensuelles à des problèmes écono-
miques et sociaux qui ne constituent pas nécessairement une crise. Le
gouvernement est directement présent dans ce comité.
158
[ Chapitre 17 ]
Hongrie
159
[ Hongrie ]
> I. Définition
En Hongrie, les cadres sont considérés comme des employés semblables à
toutes les autres catégories d’employés. Toutefois, le niveau d’éducation est
un facteur important pour les fonctionnaires et agents du service public, étant
donné qu’il détermine leur niveau de rémunération. De plus, il existe des sa-
laires minimaux spéciaux - c’est-à-dire plus élevés - pour les diplômés des
universités.
1 Les relations industrielles dans le secteur public en Hongrie, EIROnline 20/5/2008, http://www.euro-
found.europa.eu/eiro/studies/tn0611028s/hu0611029q.htm
160
[ Hongrie ]
> II. Syndicats
1. Syndicats de cadres
Bien que les cadres soient représentés dans toutes ces confédérations, l’ÉSZT
représente des employés titulaires d’un diplôme supérieur, surtout actifs dans
l’enseignement supérieur et les instituts de recherche et, par conséquent, elle
représente essentiellement des cadres. La SZEF, en revanche, représente des
cadres qui travaillent dans le secteur public. L’ÉSZT et la SZEF ont signé un
accord de coopération dans le secteur public.3
2. Taux de syndicalisation
161
tions collectives sont négociées dans les entreprises, les deux tiers d’entre
elles étant des accords conclus dans le secteur public. Ce qui signifie que dans
de nombreuses entreprises, il n’existe pas de convention collective. Seuls 12
accords ont été signés au niveau sectoriel. Ils concernent surtout le secteur
public et de grandes entreprises de services collectifs.4 Un exemple d’accord
sectoriel est celui concernant les travailleurs diplômés de l’enseignement su-
périeur, conclu par la Confédération des syndicats de cadres (ÉSZT).
162
[ Hongrie ]
> V. Dialogue social
En Hongrie, les syndicats peuvent surtout influencer le cours des négociations
par le biais du conseil national de conciliation des intérêts (OÉT). Les trois
partis regroupés au sein de l’OÉT formulent à l’intention des négociateurs des
niveaux inférieurs, des recommandations relatives aux salaires minimaux na-
tionaux. Toutefois, les recommandations du conseil ne sont pas obligatoires.7
7 Hongrie. Profil des relations industrielles, Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de
vie et de travail, http://www.eurofound.europa.eu/eiro/country/hungary.pdf
163
164
[ Chapitre 18 ]
Malte
165
[ Malte ]
> I. Définition
Dans la législation du travail, il n’y a pas de définitions particulières concer-
nant le personnel de cadre.
166
[ Malte ]
> II. Syndicalisme
1. Syndicats de cadres
Les syndicats sont le plus souvent propres à une profession et ils se font
concurrence dans le même secteur.
Les deux plus grands syndicats maltais sont de loin le Syndicat général des
travailleurs (GWU), avec 46 500 membres, et le Syndicat des travailleurs de
Malte (UHM), qui en compte 25 900. Tous deux couvrent toute une série d’in-
dustries et de professions et ils sont semblables aux confédérations syndi-
cales dans de nombreux autres États. L’UHM compte un plus grand nombre
de membres employés et de membres appartenant au secteur public.
En outre, le MUMN a joué un rôle clé dans la formation en 2004 d’un autre
groupe de huit syndicats, connu sous le nom de Forum des syndicats mal-
tais (FORUM). Le motif principal de la création du FORUM était d’obtenir des
sièges dans le conseil tripartite de Malte pour le développement économique
et social (MCESD), où le GWU, l’UHM et le CMTU sont représentés. Cependant,
cette tentative a échoué.
2. Représentation
167
d’une politique publique, tous les syndicats sont représentés au Conseil mal-
tais pour le développement économique et social (voir ci-dessous).
Depuis les années 90, les formes de coordination salariale au niveau national
central se sont améliorées à Malte. Le Conseil de développement social et
économique de Malte (MCESD) a parfois servi de forum de négociations. Il a
par exemple généralisé l’adaptation annuelle des salaires au coût de la vie,
basée sur l’indice des prix de détail.
168
[ Malte ]
Les négociations collectives ne concernent pas spécifiquement les cadres.
Elles sont régies par la même structure de négociations collectives que pour
les autres employés.
Au cours des deux dernières décennies, le dialogue social national s’est dé-
veloppé au sein du Conseil de développement social et économique de Malte
(MCESD). Il s’agit d’une institution consultative tripartite dont l’importance
s’est accrue mais qui a aussi subi des réformes. La dernière réforme date de
2001. Actuellement, un nouveau débat à propos de son statut et de son rôle
se tient entre les partenaires sociaux.
169
170
[ Chapitre 19 ]
Pays-Bas
171
[ Pays-Bas ]
> I. Définition
Dans la législation du travail néerlandaise, il n’y a pas de modalités par-
ticulières concernant les cadres. Les cadres supérieurs (Hoger personeel),
par exemple, ne sont pas exclus des conventions collectives et de la coges-
tion en raison de dispositions légales. Toutefois, une importante exception
à cette règle générale est entrée récemment en vigueur. La nouvelle loi sur
les heures de travail (avril 2007) ne s’applique pas aux travailleurs dont le
revenu est au moins égal au triple du salaire minimal annuel.
172
[ Pays-Bas ]
> II. Syndicalisme
1. Syndicats de cadres
À la CNV et la FNV, les cadres sont organisés dans les syndicats affiliés. Une
tendance récente à cet égard est l’intérêt croissant que manifestent les profes-
sions indépendantes à l’égard de la syndicalisation (voir le ‘ZZPers’, un syndi-
cat membre de la FNV qui s’adresse spécialement aux non salariés).
173
2. Représentation
Dans la mesure où les cadres sont organisés dans des fédérations affiliées
aux trois fédérations syndicales, ils sont largement représentés dans la plu-
part des institutions et organes. De plus, il n’y a pas aux Pays-Bas de régle-
mentations légales qui fixent les critères de représentativité qu’un syndicat
doit respecter pour être habilité à conclure des conventions collectives.
La FNV est la plus influente des trois fédérations, la MHP étant la moins in-
fluente. Néanmoins, pendant les négociations collectives, l’équilibre des
forces peut parfois s’écarter du rapport de force dominant, en raison de la
représentativité de ces syndicats dans un secteur particulier ou de la taille
des syndicats distincts.
3. Services et activités
174
[ Pays-Bas ]
Les changements les plus importants ont été effectués afin de limiter les in-
demnités de licenciement. Au lieu de recevoir deux ou trois années de salaire,
les employés gagnant plus de 75 000 € peuvent désormais recevoir une in-
demnité de maximum un an de salaire. Les cadres n’approuvent pas ce chan-
gement.Un autre mouvement de protestation important a eu lieu en 2004, en
réaction à une vaste révision du système des retraites anticipées.
D’autres groupes de cadres (à savoir les ingénieurs, les architectes, les méde-
cins généralistes…) existent aux Pays-Bas, mais il s’agit d’associations qui se
spécialisent davantage dans l’aspect professionnel du travail. Il peut parfois
y avoir une certaine collaboration entre les syndicats et ces associations, mais
jamais une concurrence.
Tous les syndicats affiliés aux trois fédérations syndicales aux Pays-Bas (la
CNV, la FNV et l’MHP) participent aux négociations collectives qui, aux Pays-
Bas, ont généralement lieu au niveau sectoriel, mais aussi de plus en plus
au sein des entreprises. Au niveau des entreprises, les conseils d’entreprise
(voir point V ci-dessous) et la direction négocient ensemble sur les questions
relatives au temps de travail et aux problèmes de diversité, mais non sur les
salaires. Ces conseils d’entreprise n’ont légalement pas le droit de conclure
des conventions collectives. Les accords décrits s’appliquent à toutes les ca-
tégories de personnel, y compris les cadres.
175
Il n’y a pas de négociations salariales au niveau national aux Pays-Bas, mais
des discussions et des recommandations sont formulées par la Fondation du
travail (Stichting van de Arbeid, voir point V ci-dessous) sur des thèmes qui peu-
vent être importants pour les négociations collectives aux niveaux inférieurs.
Même si elle n’est pas intégrée dans des accords institutionnels particuliers
ou distincts, la situation particulière des cadres est reconnue aux Pays-Bas.
Depuis la création de la MHP, certains problèmes propres à cette catégorie
sont de mieux en mieux compris. On tient compte de leurs problèmes dans la
plupart des négociations, en particulier lorsque des fédérations / syndicats
de cadres y participent. Cette catégorie n’est jamais exclue volontairement
des négociations collectives, bien qu’il faille parfois se battre pour que ces
revendications particulières soient prises en compte.
Les cadres sont généralement couverts par les conventions collectives. Aux
Pays-Bas, le taux de couverture général des négociations collectives est d’en-
viron 80% de la main-d’œuvre. En nous basant sur les résultats de l’AVON
Monitor 2007, organisé par le ministère des affaires sociales, nous pouvons
supposer que ce taux de couverture n’est que légèrement inférieur en ce qui
concerne les cadres.
Comme dans d’autres pays européens, cette couverture élevée peut s’expli-
quer par une extension des conventions collectives prévue par la loi. La pro-
cédure d’extension des conventions collectives repose sur les principes sui-
vants : une demande doit être faite par une ou plusieurs parties signataires ;
l’extension doit s’appliquer à tous les employés et employeurs d’un secteur
donné ; la condition minimale d’une extension est que la convention doit cou-
vrir une majorité suffisante d’employés concernés (55%) et l’extension doit
être décidée par le ministre des affaires sociales et de l’emploi.
176
[ Pays-Bas ]
En conséquence des évolutions décrites ci-dessus (décentralisation, tenta-
tives de dérogation des employeurs, rivalités entre syndicats, tentatives d’in-
terventions du gouvernement), le principe d’extension a été mis sous pres-
sion, mais il a survécu jusqu’à présent.
177
> V. Dialogue social
La concertation politique est une caractéristique essentielle du modèle
‘Polders’ néerlandais. La consultation entre le gouvernement et les parte-
naires sociaux au niveau national remplit au moins trois fonctions : (1) elle
crée une ‘macro-flexibilité’ si nécessaire : au niveau national, les salaires sont
alignés sur l’économie ; (2) la seconde fonction consiste à préparer les ré-
glementations sociales et économiques et à créer une base plus large pour
soutenir ces mesures ; (3) les tendances socioéconomiques sont contrôlées
conjointement, ce qui facilite la mise au point d’un programme de dialogue
social.
Seuls des organes généraux traitent des questions propres aux cadres. De
fréquents contacts nationaux tripartites et bipartites ont lieu dans le cadre de
deux institutions : le Conseil économique et social (SER, Sociaal-Economische
Raad) et la Fondation du travail (Stichting van de Arbeid). Les membres du
SER se répartissent de manière égale entre les factions syndicales, les confé-
dérations patronales et les experts indépendants. La Fondation du travail est
un conseil employeurs/syndicats dans lequel les confédérations se réunis-
sent non seulement pour définir un cadre de négociations sectorielles, mais
aussi pour formuler des conseils à l’intention du gouvernement.
178
[ Chapitre 20 ]
Norvège
179
[ Norvège ]
> I. Définition
Certains paragraphes de la loi norvégienne sur l’environnement de travail
traitent de ce que l’on peut entendre par le terme ‘cadres’ : des personnes
qui occupent des postes extrêmement autonomes. Ces groupes sont exclus
des limites normales du temps de travail (un maximum de 200 heures sup-
plémentaires par an). Étant donné que ces groupes ne sont pas clairement
définis dans la loi, les chapitres concernant leur temps de travail devront être
revus. Un débat public (livre vert) sur cette question est actuellement en cours
et devrait s’achever au printemps 2008.
180
[ Norvège ]
La loi n’impose pas de restrictions quant au droit d’association ou de négo-
ciations collectives en Norvège. Toutefois, le droit de s’affilier à un syndicat
n’est pas prévu dans la législation nationale. Le droit d’association s’ap-
plique par tradition et en raison du fait que la Norvège a signé des conven-
tions internationales (conventions 87 et 98 de l’OIT) dans lesquelles elle
s’engage à respecter le droit d’association. En outre, la loi sur l’environne-
ment de travail (section 13-1 – Protection contre la discrimination) stipule
clairement qu’une discrimination directe et indirecte basée sur l’affiliation
syndicale est interdite. Dans le cas du droit d’association, la Norvège a signé
la convention 98 de l’OIT, qui garantit le droit de conclure des conventions
collectives.
L’OIT impose des normes de travail internationales, etc., dans des conven-
tions et contrôle le respect de celles-ci. Les principales conventions de l’OIT
sont les conventions 87, 98 et 154, qui concernent toutes les droits relatifs
à la liberté d’organiser des syndicats. Le droit de grève proprement dit n’est
mentionné dans aucune de ces conventions, mais les différents organes de
l’OIT fonctionnent en partant du principe qu’il s’applique fondamentalement
à tous les employés et à leurs organisations. De plus, plusieurs normes éla-
borées par l’OIT prévoient une réglementation détaillée sur le droit de grève.
Au vu de l’interprétation de ces conventions par les organes de l’OIT, la limi-
tation du droit de grève est soumise à des exigences très strictes.
181
ment au moins 50 employés, l’employeur doit fournir des informations sur les
questions importantes relatives aux conditions de travail du personnel et en
discuter avec les représentants élus par les salariés.
182
[ Norvège ]
2. Représentation
Les cadres sont souvent actifs dans des secteurs ou des filières où la syn-
dicalisation est inférieure à la moyenne. Par exemple, les cadres du secteur
informatique (privé) sont moins susceptibles de s’affilier à un syndicat que
les employés travaillant dans des secteurs où la tradition syndicale est bien
implantée.
183
3. Services et activités
Les principaux services que les syndicats offrent à leurs membres sont les
suivants :
>> Amélioration (par voie de négociation) des salaires des membres, des
conditions de travail et des droits à la pension.
>> Cours et activités diverses en rapport avec leur profession et / ou leur
travail.
184
[ Norvège ]
En Norvège, la durée des conventions collectives est de deux ans, aussi bien
dans le secteur privé que public. Dans le secteur privé, il existe des conven-
tions de base entre la Confédération syndicale norvégienne (LO), la plus
grande organisation patronale (NHO), la Confédération norvégienne des syn-
dicats professionnels (YS) et les deux organisations d’ingénieurs, la NIF et la
NITO.
Les cadres sont inclus dans les conventions collectives tant dans le secteur
public que privé. Les conventions dans le secteur privé ont tendance à être
moins détaillées et elles permettent par conséquent d’étendre le champ d’ap-
plication aux négociations locales et individuelles.
La plupart des conventions de cadres dans le secteur privé offrent une marge
de manœuvre considérable aux négociations locales.
Il n’y a pas de chiffres précis pour les cadres en particulier, mais le taux de
couverture des négociations collectives en Norvège est estimé à 70 % (50 %
dans le secteur privé). Étant donné que le taux de syndicalisation des cadres
est légèrement inférieur à la moyenne nationale, il est probable que le taux de
couverture des négociations collectives est lui aussi légèrement en dessous
de la moyenne.
Ce système est accepté dans une certaine mesure car il permet une plus
grande différenciation entre les revenus des cadres. Des études semblent
montrer que l’évolution des revenus des cadres du secteur public a été infé-
rieure à celle de la plupart des autres groupes. La situation est différente pour
les cadres du secteur privé.
185
Le contenu des contrats individuels porte sur la durée, le salaire, la prime, les
heures de travail et les régimes de pension.
Les individus sont dans une situation professionnelle plus aléatoire mais ils
ont aussi davantage de liberté. Certains syndicats sont fermement opposés à
cette évolution tandis que d’autres acceptent que certains de leurs membres
considèrent cette évolution comme une possibilité.
Parmi les principaux exemples de thèmes ou de questions abordés dans les né-
gociations collectives, il y a les pensions (présentes et futures) et le salaire (éga-
lité de salaire pour les emplois de même valeur, augmentation salariale pour
ceux qui gagnent le moins et écart à combler entre le secteur privé et public).
186
[ Norvège ]
jour où la grève devait s’étendre et le lock-out avoir lieu, le gouvernement a dé-
cidé d’intervenir en imposant un arbitrage obligatoire. Les parties ont accepté
la demande du ministre et mis fin au conflit avec effet immédiat. Cela ne signi-
fiait pas pour autant que le syndicat approuvait la décision du gouvernement,
mais il a décidé d’adhérer à une pratique bien établie dans ce domaine.
Les quatre centres syndicaux font tous partie du comité qui compile et évalue
les chiffres de l’économie nationale. Cet élément est considéré comme la base
des négociations. Tous les centres syndicaux nationaux siègent également au
tribunal du travail lorsque l’on y examine des affaires ayant un rapport avec la
loi sur les litiges dans les services gouvernementaux.
Les quatre centres syndicaux nationaux sont représentés dans des comités
ad hoc, pour ce qui concerne les problèmes particuliers à l’agenda politique.
La loi sur les conflits du travail, la loi sur les litiges dans les services gouverne-
mentaux et les conventions de base au sein des différents secteurs élaborent
des lignes directrices qui régissent la relation entre les partenaires sociaux et
l’utilisation de différents moyens d’action syndicale. Ces lois et conventions
décrivent les droits et les obligations des employeurs et des représentants
syndicaux élus. Elles contiennent des dispositions sur l’information, la coopé-
ration et la codétermination au travail.
187
188
[ Chapitre 21 ]
Autriche
189
[ Autriche ]
> I. Définition
La législation autrichienne fait une distinction entre les ouvriers (ArbeiterInnen)
et les employés (Angestellte). À l’inverse des ouvriers, les employés effec-
tuent principalement un travail non manuel, commercial, technique, admi-
nistratif ou de bureau. Aujourd’hui, on remet de plus en plus en question la
pertinence de cette différenciation entre ouvriers et employés, qui implique
une législation différente pour les deux catégories.
190
[ Autriche ]
vant l’interprétation qui en est faite – recouvre également les cadres moyens.
Ces employés ne sont pas tenus d’enregistrer leurs heures de travail quoti-
diennes et leur temps de travail n’est pas limité.
191
On peut considérer qu’environ 25% des membres de GPA-DJP (soit 50 000)
sont des cadres. En dépit de ce pourcentage important, ils ont une influence
limitée dans ce syndicat.
Créé en 2005, vida est une émanation de trois syndicats différents, le syndicat
des cheminots, le syndicats des travailleurs du commerce, des transports et
du trafic et le syndicat des travailleurs de l’hôtellerie, de la restauration et des
services personnels. Il n’offre ni organes spéciaux, ni structures, ni activités
spécialement destinés aux cadres. Vida est actif dans toute une série de sec-
teurs où il couvre aussi bien les ouvriers que les employés. Un grand nombre
de cadres représentés par vida travaillent pour des sociétés ferroviaires, dans
des cliniques privées (y compris des médecins), ainsi que dans le secteur de
l’aviation.
En plus des syndicats mentionnés ci-dessus, les cadres sont aussi représentés
dans le syndicat des postiers et télégraphistes (Gewerkschaft der Post- und
Fernmeldebediensteten, GPF) et dans le syndicat des travailleurs du secteur
artistique, des médias, du sport et des professions libérales (Gewerkschaft
Kunst, Medien, Sport und freie Berufe, KMSfB).
192
[ Autriche ]
2. représentation
3. Services et activités
Les services offerts par tous les syndicats quels qu’ils soient englobent les
négociations collectives, ainsi que des conseils individualisés et la représen-
tation des membres auprès de l’employeur.
En plus des services spécialement conçus pour les cadres par le groupe d’in-
térêt qui leur est dédié au sein de GPA-DJP, certains services généraux propo-
sés par les syndicats présentent un intérêt particulier pour les cadres. Ainsi,
ceux-ci bénéficient en particulier de pourcentages d’augmentations salariales
négociées par les syndicats, étant donné qu’ils ont tendance à faire partie
des salariés à revenu élevé. Les cadres profitent également de dispositions
leur permettant d’allonger les congés sabbatiques et les congés de formation
auxquels ils ont plus fréquemment recours.
193
> III. Négociations collectives
Les négociations collectives en Autriche couvrent tous les employés des
différents secteurs (membres syndiqués et non syndiqués), y compris l’en-
semble des cadres à l’exception d’un petit groupe de cadres supérieurs. Par
conséquent, la plupart des cadres bénéficient des avantages des conven-
tions collectives. Parmi les principales questions abordées dans le cadre
des négociations collectives et présentant un intérêt pour les cadres, il y
a la reconnaissance des niveaux de qualification et de compétences, avec
les niveaux de rémunération minimaux qui en résultent, l’évolution de la
rémunération en fonction de la carrière (évaluation de la rémunération sur
la base de l’expérience professionnelle et du niveau hiérarchique), le temps
de travail et le paiement des heures supplémentaires, mais aussi le droit à
la formation permanente et la procédure de formation, ainsi que les congés
spécialement destinés à suivre une formation ou à accomplir des tâches
familiales. De plus, les régimes de pensions complémentaires et les salaires
des travailleurs en poste à l’étranger, ainsi que d’autres réglementations
propres à certains secteurs, sont négociés dans le cadre des négociations
collectives.
194
[ Autriche ]
Le taux de couverture des négociations collectives est élevé en Autriche, où il
atteint plus de 90%. Ce taux élevé est dû au fait que les employeurs sont obli-
gés d’adhérer à la Chambre économique fédérale d’Autriche. Néanmoins, on
s’attend dans les quelques prochaines années à une légère augmentation du
taux de couverture des négociations collectives en ce qui concerne les cadres.
195
196
[ Chapitre 22 ]
Pologne
197
[ Pologne ]
> I. Définition
En Pologne, les cadres sont une catégorie de travailleurs parmi d’autres et ils
ne bénéficient d’aucun statut particulier dans le droit du travail polonais. En
principe, les cadres ont le droit d’association, le droit de conclure des conven-
tions collectives, le droit de grève et le droit d’être informés et consultés sur
le lieu de travail.
198
[ Pologne ]
> II. Syndicalisme
1. Syndicats de cadres
En général, les cadres polonais sont affiliés à un syndicat comme tous les
autres travailleurs. Un comité spécifique pour les cadres travaille au sein
de NSZZ Solidarnosc sous le nom de Zespot Koordynacyjny Pracowników z
Wyz˙szym Wykształceniem i Kadr Kierowniczych. Il existe par ailleurs un syn-
dicat national, le Porozumienie Związków Zawodowych KADRA, PZZ KADRA,
qui représente exclusivement des cadres. Kadra est un syndicat du secteur
minier et métallurgique.
Il y a aussi quelques syndicats qui représentent surtout des cadres dans les
deux grandes confédérations syndicales. Les enseignants, par exemple, sont
membres du syndicat des enseignants polonais (Związek Nauczycielstwa
Polskiego, ZNP) qui fait partie de l’OPZZ, et du secrétariat national des tra-
vailleurs des sciences et de l’éducation, qui fait partie de la NSZZ. Jusqu’en
2008, les rivalités et la concurrence entre la NSZZ et l’OPZZ étaient mon-
naie courante mais depuis quelque temps, les deux syndicats d’ensei-
199
gnants conjuguent leurs efforts notamment pour exiger des augmentations
salariales.
2. représentation
200
[ Pologne ]
> IV. Conflit du travail
Depuis le printemps 2007, le syndicat des enseignants polonais (ZNP) négocie
avec le gouvernement polonais sur l’extension des allocations de préretraite,
la revalorisation des salaires et une augmentation des dépenses publiques
destinées à l’éducation. Pendant les négociations, des grèves d’avertisse-
ment ont été organisées mais jusqu’à présent, les parties ne sont pas parve-
nues à se mettre d’accord.4
Des conflits concernant des augmentations salariales ont éclaté entre les mé-
decins et infirmières polonais, qui travaillent dans le secteur public des soins
de santé, et le gouvernement. Bien que de tels conflits aient été fréquents ces
dernières années, ils ont abouti à plusieurs actions de protestation pendant
l’été 2007. Les syndicats des médecins exigeaient une convention collective
sectorielle prévoyant une revalorisation des salaires dans les prochaines an-
nées et, après une grève d’avertissement, ils ont organisé une grève nationale
au mois de mai. Les syndicats des infirmières ont également organisé des
actions pour exiger d’importantes augmentations salariales. Ces actions ont
débouché sur une manifestation devant la chancellerie du Premier ministre
polonais à Varsovie, qui a duré près de quatre semaines.5
4 Le syndicat des enseignants est sur le point de se mettre en grève pour défendre les salaires, EIROnline,
28.1.2008, http://www.eurofound.europe.l’ue/eiro/2007/12/articles/pl0712029i.htm
5 Escalade des revendications salariales dans le secteur de la santé publique, EIROnline, 20.8.2007,
http://www.eurofound.europe.l’ue/eiro/2007/07/articles/pl0707019i.htm
201
202
[ Chapitre 23 ]
Portugal
203
[ Portugal ]
> I. Définition
En droit portugais du travail, le terme trabalhador désigne une personne qui
travaille dans le cadre d’un contrat d’emploi pour lequel elle exerce son acti-
vité sous la direction et les ordres d’une tierce personne (un ou plusieurs em-
ployeurs) en échange d’un salaire, et auquel les règles du droit du travail sont
applicables. Actuellement, le droit portugais n’établit pas de distinction entre
plusieurs catégories d’employés. La distinction de 1937 entre travailleurs en
col blanc (empregados) et travailleurs manuels (assalariados) a été abolie
avec l’avènement de la loi de 1969 sur le contrat d’emploi.
Trabalho dirigente
204
[ Portugal ]
Services spéciaux (comissão de serviço)
Droits syndicaux
205
Portugal, considérées comme des organisations de tutelle unissant les orga-
nisations syndicales de niveaux inférieurs.
>> La Confédération générale des travailleurs portugais – Intersyndicale
(CGTP-IN) organise les fédérations syndicales (federações) qui concluent
des négociations collectives sectorielles et rassemble les syndicats pri-
maires aux niveaux inférieurs. 12 fédérations syndicales, 27 groupements
sectoriels et locaux et 134 syndicats sont affiliés au CGTPIN, soit environ
650.000 employés.
>> Le Syndicat général des travailleurs (UGT) est composé de grands syn-
dicats nationaux primaires pour chaque secteur d’activité. 59 syndicats
sont affiliés à l’UGT, ce qui représente environ 500.000 employés. Il existe
des syndicats spécifiques pour les cadres, en particulier les ingénieurs,
économistes et travailleurs de l’administration publique.
Il existe cependant des petits syndicats indépendants, qui mettent aussi très
souvent l’accent sur les cadres. A titre d’exemple, au Portugal il y a l’União dos
Sindicatos Independentes Les affiliés proviennent du secteur de la banque,
de la communication, de l’énergie et des transports. Un autre syndicat auto-
nome enregistré au ministère du Travail est la Confederação Portuguesa De
Quadros Técnicos E Científicos.
2. Représentation
206
[ Portugal ]
(delegados sindicais), qui peuvent former des comités (comissões sindicais
ou comissões inter-sindicais). D’autre part, les comités d’entreprise (commi-
soes de trabalhadores), qui sont élus par les travailleurs de l’entreprise. Les
représentants syndicaux et les comités d’entreprise ont le droit légal d’être in-
formés et consultés sur certaines questions. Il y a davantage de représentants
syndicaux que de comités d’entreprise (il y a moins de 200 comités d’entre-
prise dans un univers de quelque 200.000 entreprises). Dans les entreprises
comptant un comité d’entreprise et une représentation syndicale, les syndi-
cats ont normalement la priorité sur le comité d’entreprise correspondant.
Dans la pratique, la délégation syndicale est de loin la forme de représenta-
tion dominante. Il n’existe aucun règlement spécifique pour le groupe des
cadres.
3. Services et activités
207
dicats et ces associations. A titre d’exemple, les cadres doivent être affiliés à
l’association professionnelle pour être reconnus en tant que professionnels.
Par conséquent, ces associations sont les “porte-parole” des professionnels
et leur offrent aussi certains services que les syndicats ont l’habitude de dis-
penser à d’autres travailleurs. Enfin, certaines de ces professions ont déjà
commencé à adhérer à des syndicats bien en place ou à en créer de nou-
veaux, soit indépendants, soit affiliés aux grandes confédérations syndicales
(UGT et CGTP).
2. couverture et tendances
208
[ Portugal ]
Néanmoins, la couverture est beaucoup plus importante car les conventions
collectives sont souvent étendues par le gouvernement à tous les employés
d’une industrie plutôt qu’aux seules parties signataires – 74 conventions ont
ainsi été étendues en 2007. Au plan juridique, une convention collective lie
uniquement les employeurs qui y souscrivent ou ceux qui appartiennent à
l’association d’employeurs qui y souscrit, ainsi que les travailleurs affiliés aux
syndicats qui signent la convention. Cependant, le ministre du Travail peut,
par un règlement administratif, étendre totalement ou partiellement le conte-
nu de conventions collectives et de décisions d’arbitrage aux employeurs du
même secteur d’activité et aux travailleurs de la même profession ou de pro-
fessions analogues.
Des conflits du travail spécifiques aux cadres ont éclaté, en particulier dans le
secteur public et récemment pour les professeurs, par exemple.
209
gatoire afin d’assurer la protection des travailleurs lorsque deux conditions
sont remplies : une convention expire sans qu’une nouvelle soit conclue au
cours des douze mois à venir et il n’y a pas d’autre convention applicable à la
majorité des travailleurs.
210
[ Chapitre 24 ]
Slovénie
211
[ Slovénie ]
> I. Définition
L’article 72 de la loi slovène sur les relations de travail stipule toutefois que les
contrats d’emploi du personnel de cadre peuvent s’écarter des conventions
collectives en termes de droits, d’obligations et de responsabilités. Toutefois
il n’y a pas de définition particulière des cadres en Slovénie.
Comme tous les travailleurs slovènes, les cadres ont le droit d’association,
le droit de conclure des conventions collectives, le droit de grève, ainsi que
le droit d’être informés et consultés sur le lieu de travail. Cependant, les em-
ployés qui travaillent notamment dans la police, l’armée et dans les corps de
sapeurs-pompiers, ainsi que les juges et les médecins, sont exclus du droit
de grève.
212
[ Slovénie ]
> II. Syndicalisme
1. Syndicats de cadres
En Slovénie, les cadres ne sont pas représentés par des syndicats qui leur
sont propres étant donné qu’ils n’ont pas de statut spécial. À l’instar de n’im-
porte quelle autre catégorie d’employés, les cadres sont représentés par leur
syndicat respectif, actif dans le secteur.
La ZSSS est la plus grande confédération syndicale, étant donné qu’elle re-
présente plus de 50% de la totalité des syndiqués et compte 22 syndicats
sectoriels et professionnels affiliés. La ZSSS représente des employés de l’in-
dustrie privée, des services privés et du secteur public. La KSJS est constituée
par cinq grands syndicats du secteur public. Bien qu’elle n’ait été créée qu’en
2006, il s’agit de la seconde plus grande confédération syndicale de Slovénie
représentant près de la moitié des travailleurs du secteur public.
1 Changement dans les règles de conduite et la composition du conseil économique et social, EIROnline
18.02.2008, http://www.eurofound.europe.l’ue/eiro/2007/12/articles/si0712029i.htm
213
mais opère aussi dans le secteur public, alors qu’Alternativa et Solidarity re-
présentent toutes deux le secteur ferroviaire.2
Les deux syndicats les plus importants pour les cadres sont la ZSSS et la KSJS,
les deux principales confédérations. La KSJS surtout mais aussi des petits
syndicats tels que FIDES représentent un grand nombre d’employés diplômés
de l’enseignement supérieur et donc des cadres.
2. représentation
2 Slovénie. Profil des relations industrielles, Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de
vie et de travail, http://www.eurofound.europa.eu/eiro/country/slovenia.pdf
3 Fulton, L. Représentation des travailleurs en Europe, ETUI/REHS, http://www.worker-participation.eu/
national_industrial_relations/countries/slovenia
214
[ Slovénie ]
Les négociations collectives traitent principalement de l’application des dis-
positions du droit du travail. Les principaux thèmes abordés sont les salaires
et les conditions de travail, comme le temps de travail, les congés annuels et
les majorations de salaire pour des travaux pénibles ou inhabituels, ainsi que
l’éducation et la formation.
Étant donné que dans les syndicats, les cadres constituent simplement une
catégorie d’employés parmi d’autres, il n’y a pas de réglementations légales
particulières concernant les critères de représentativité qui s’appliquent à
eux. Les critères généraux de représentativité permettant de conclure des
conventions collectives diffèrent entre les confédérations syndicales et les
syndicats non affiliés à une confédération. Les confédérations syndicales
doivent représenter au moins 10% des travailleurs d’un secteur individuel,
d’une activité ou d’une profession. Les syndicats qui ne sont pas affiliés à une
confédération doivent représenter au moins 15% des travailleurs d’un secteur
individuel, d’une activité, d’une profession, d’une municipalité ou d’une com-
munauté locale plus large 5.
215
> IV. Conflit du travail
De grands changements sont intervenus dans le secteur public suite à la loi
sur le système salarial dans le secteur public (LPSPS) entrée en vigueur en
2005. Cette loi requiert un accord intersectoriel global dans le secteur public,
suivi par des négociations sectorielles. L’accord intersectoriel général a été
approuvé en juillet 2007, dans l’objectif d’éliminer les différences salariales
qui existaient entre les différentes professions du secteur public. Tandis que
certaines professions peuvent donc s’attendre dans le futur à des augmen-
tations salariales plus élevées pour compenser les différences de salaires,
les augmentations salariales seront plus limitées pour d’autres catégories
professionnelles, notamment dans l’enseignement. Bien que la plupart des
syndicats soient satisfaits des résultats, certains syndicats professionnels,
comme le syndicat des juges, ont annoncé des manifestations et lancé un
mot d’ordre de grève 6.
6 Le nouvel accord du secteur public doit supprimer les différences salariales, EIROnline, 24/9/2007,
http://www.eurofound.europa.eu/eiro/2007/08/articles/si0708039i.htm. La nouvelle loi salariale dans
le secteur public rend obligatoires les conventions collectives, EIROnline, 11/2/2005,
http://www.eurofound.europa.eu/eiro/2005/10/feature/si0510304f.htmÉRISTIQUEsi0510304f.htm
216
[ Chapitre 25 ]
Slovaquie
217
[ Slovaquie ]
> I. Définition
Comme dans la plupart des États membres de l’UE, les cadres n’ont pas de
statut spécial en Slovaquie mais ils sont considérés comme appartenant à la
catégorie des employés. Il n’y a pas non plus de limitations au droit de grève
des cadres, à leur droit de conclure des conventions collectives ni à leur droit
d’être informés et consultés sur le lieu de travail. Cependant, les cadres qui
signent des conventions collectives d’entreprise du côté des employeurs sont
exclus du droit d’association alors que les cadres qui se limitent à les négocier
peuvent en bénéficier.
218
[ Slovaquie ]
(Nezavisle Krestanske Odbory Slovenska. NKOS) et la confédération des arts
et de la culture (Konfederace umění a kultury, KUK), qui comptent chacun
quelque 10 000 affiliés.2
219
2. Taux de syndicalisation
3. Services et activités
220
[ Slovaquie ]
les conventions collectives sectorielles ont tendance à ne pas être suffisam-
ment détaillées et à reproduire des réglementations légales.4
4 Slovaquie. Profil des relations industrielles, Fondation européenne pour l’amélioration des conditions
de vie et de travail, http://www.eurofound.europa.eu/eiro/country/slovakia.pdf
221
222
[ Chapitre 26 ]
Finlande
223
[ Finlande ]
> I. Définition
Les différents groupes de salariés ne sont généralement pas repris dans des
catégories séparées dans la législation du travail finlandaise.
224
[ Finlande ]
mais elle est liée à la position de l’employé dans l’organisation et à la nature
de ses tâches. Par nature, ces réglementations sont toujours des dispositions
spéciales et leur applicabilité doit être décidée au cas par cas, en fonction des
caractéristiques d’une organisation. Parmi les exemples concrets à ce pro-
pos, citons la loi sur les heures de travail et une disposition de la loi sur les
contrats d’emploi qui interditla concurrence.
225
universitaire. Par ordre d’importance, les secteurs qui comptent le plus grand
nombre de membres sont les soins de santé, l’industrie, les municipalités, les
secteurs de services et l’État.
2. Représentation
3. Services et activités
L’AKAVA et ses organisations membres ont comme objectif la défense des in-
térêts de leurs membres sur le marché du travail et la tutelle professionnelle,
parce que les membres sont principalement organisés en fonction de leur
éducation. En outre, les organisations membres ont des fonds de chômage
communs.
226
[ Finlande ]
4. Autres organisations de cadres
Étant donné que les affiliés de l’AKAVA fonctionnent à la fois en tant que syndicats
et en tant qu’associations professionnelles, il y a des associations profession-
nelles pour des catégories spécifiques, par exemple la TFiF (Tekniska Fôreningen
I Finland), des associations pour différentes catégories de médecins ou l’Associa-
tion du barreau finlandais, qui y sont intégrées ou leur sont rattachées.
L’AKAVA et la STTK participent à ces négociations sur les revenus et aux né-
gociations salariales au niveau national aux mêmes conditions que les autres
partenaires sociaux nationaux. Les conventions pour employés sont souvent
spécifiques à un secteur. Chaque secteur a une convention collective qui
couvre la totalité de la Finlande.
227
Les syndicats affiliés qui ont des membres à la fois dans le secteur public et
dans le secteur privé sont représentés dans les deux organes.
228
[ Finlande ]
des conventions d’entreprise/locales pour les questions relatives aux heures
de travail, même si aucun accord en ce sens n’est prévu dans les conventions
collectives du travail. Cependant, une procédure de coopération doit être appli-
quée à ce stade dans les entreprises aux termes de la loi et, par conséquent, il y
a peu de conventions collectives du travail en ce qui les concerne.
229
préparation des projets de loi. La représentation de l’AKAVA et de la STTK est
reconnue dans ce travail préparatoire tripartite.
Les trois organisations centrales (AKAVA, STTK et SAK) et leurs syndicats af-
filiés occupent une position forte dans les négociations contractuelles/poli-
tiques en Finlande. Les organisations centrales, les organisations patronales
et le gouvernement du pays négocient des questions tripartites concernant la
législation du travail, la vie professionnelle et la politique sociale. Les organi-
sations centrales ont également des organisations régionales qui influencent
les questions régionales en matière de travail et d’éducation.
230
[ Chapitre 27 ]
Suède
231
[ Suède ]
> I. Définition
Il n’y a pas de définition légale en Suède. Néanmoins, les cadres supérieures
sont exclus des lois sur le travail et des négociations collectives.
232
[ Suède ]
travailleurs issus des secteurs privé (60%) et public (40%). Ensemble, les
19 affiliés comptent près de 2.169.300 membres (47% de la main-d’œuvre
totale en Suède).
Il y a aussi : LEDARNA est une organisation indépendante qui n’est pas af-
filiée à une confédération syndicale centrale. Elle compte 60.000 membres
actifs. Dans le passé, elle avait uniquement des contremaîtres pour affiliés,
mais de nos jours, elle a étendu l’affiliation aux cadres de tous les secteurs.
233
cadres managers parmi ses membres. Des indépendants et des retraités y
sont également affiliés.
2. Représentation
3. Services et activités
Les organisations membres Saco et TCO font toutes deux office de syndicats
et d’associations professionnelles et aident les membres à renforcer leur dé-
veloppement professionnel.
À ce titre, les services dispensés aux affiliés ciblent déjà les étudiants avec
des informations sur la vie professionnelle et une aide à l’orientation.
234
[ Suède ]
> III. Négociations collectives
1. Structure des négociations
L’idée d’autorégulation par les partenaires sociaux grâce à la négociation col-
lective est très présente. Les questions qui, dans d’autres pays, sont peut-
être réglementées par la loi, sont stipulées dans des conventions collectives
en Suède.
Les syndicats au niveau national et sectoriel, les syndicats locaux (ou repré-
sentants de syndicats), ainsi que les associations d’employeur et les em-
ployeurs organisés, sont autorisés par la loi (MBL) à signer une convention
collective. Les employeurs non organisés peuvent signer des accords d’appli-
cation avec un syndicat dans l’entreprise.
235
Le droit du travail n’inclut pas le principe d’extension statutaire des conven-
tions collectives destiné à couvrir l’ensemble de l’industrie.
236
[ Chapitre 28 ]
Royaume-Uni
237
[ Royaume-Uni ]
> I. Définition
La loi britannique ne donne pas de définition officielle divisant les travailleurs
en catégories telles que employés ou ouvriers, même s’il existe quelques dis-
tinctions pratiques, par exemple dans les termes de paiement des salaires.
Il n’existe pas de définition des cadres dans la législation sur l’emploi et les
lois sur le travail.
La seule exception est liée à l’introduction des nouvelles Règles sur le temps
de travail à la fin des années 1990, dans lesquelles une dérogation est auto-
risée. Cette dérogation concerne les « cadres et autres personnes ayant des
pouvoirs de prise de décision autonomes ». Cette vaste définition a encou-
ragé quelques employeurs à utiliser ce type de définition pour obtenir une
dérogation concernant les conditions de travail des cadres.
Droits syndicaux
Il y a des règles générales mais elles ne sont pas spécifiques aux cadres.
L’élément essentiel de la représentation syndicale est la reconnaissance du
syndicat par l’employeur. Cela signifie que l’employeur accepte de consulter
238
[ Royaume-Uni ]
ou de négocier avec le syndicat ou les syndicats concernant des questions qui
touchent la main-d’oeuvre. Des accords officiels signifient normalement que
l’employeur négociera avec le syndicat sur le salaire et les conditions de travail.
Tous les syndicats ont un droit statutaire d’aider leurs membres individuels
dans le cadre de griefs individuels et d’audiences disciplinaires.
239
plupart des syndicats sont affiliés au Trades Union Congress (TUC). Près de 60
syndicats indépendants sont affiliés au TUC. L’affiliation ne dépend pas de
considérations politiques, religieuses ou professionnelles, car il s’agit d’une
organisation non-discriminatoire. Si des conflits apparaissent entre syndicats
affiliés, le TUC les règlera.
240
[ Royaume-Uni ]
cat a été créé en 1998 par la fusion du syndicat Public Services, Tax and
Commerce Union (qui représentait principalement les catégories de cadre
de direction du Service Civil) et de la Civil and Public Services Association
(représentant principalement les catégories administratives). Le syndicat
compte environ 320.000 membres et est le plus grand syndicat de fonc-
tionnaires du Royaume-Uni. Le nombre d’affiliés ne cesse de croître.
>> UNISON : le deuxième plus grand syndicat avec 1.317.000 membres orga-
nisant principalement les services publics, bien qu’à la suite de la priva-
tisation ses affiliés proviennent essentiellement des entreprises privées.
>> Connect : un syndicat militant représentant 20.000 cadres de l’industrie
de la communication.
Certains domaines sont concurrents mais le TUC règlemente autant que pos-
sible ceux-ci.
2. Représentation
241
3. Services et activités
Il y a peu de différence entre les raisons indiquées par les cadres pour adhé-
rer à des syndicats et celles invoquées par tous les autres groupes profes-
sionnels. La nécessité de disposer d’une organisation indépendante et d’un
moyen collectif de défendre et de promouvoir les intérêts des travailleurs de-
meure constante à travers toutes les professions.
Dans certains cas, de petits syndicats séparés sont constitués par des membres
dissidents des syndicats affiliés au TUC, alors que d’autres conservent des
liens avec le TUC mais n’en sont pas membres. Cependant, quelques syndi-
cats importants représentent le personnel de services tels que le Royal College
of Nursing (RCN) et la British Medical Association (BMA) et quelques syndicats
représentent les professionnels du secteur de l’enseignement qui sont hors
du TUC. En termes d’affiliés, toutes ces organisations sont en quelque sorte
concurrentes des syndicats affiliés au TUC au sein de leur secteur.
242
[ Royaume-Uni ]
sionnelles britanniques, elles ont uniquement une force morale, mais dans la
pratique elles ne sont pas moins efficaces pour autant. Le contenu des conven-
tions collectives est généralement inclus ultérieurement dans les contrats
d’emploi individuels, qui sont juridiquement exécutoires. Néanmoins, au-
jourd’hui au Royaume-Uni seul un tiers (33,5%) des employés sont couverts
par les négociations collectives. Dans le secteur privé, la couverture est moins
élevée et s’élève à environ un cinquième et le niveau de négociation clé est
l’entreprise ou le lieu de travail.
Les employeurs ne sont liés par aucune convention signée par une fédération
bien qu’ils puissent en être membres. Dans la pratique, ces dernières années
ont été marquées par un déplacement manifeste de la négociation au niveau
sectoriel aux négociations au plan de l’entreprise et un certain nombre de
fédérations d’employeurs ont été dissoutes ou ne sont plus impliquées dans
les négociations collectives. Par conséquent, les entreprises sont plus sus-
ceptibles de fixer leurs propres clauses et conditions, soit pour l’ensemble de
l’entreprise, soit pour des usines spécifiques.
Les syndicats affiliés au TUC se sont entendus sur les composantes des
normes minimales spécifiquement destinées aux cadres qui doivent être
examinées et convenues avec les employeurs. Elles comportent plusieurs
clauses importantes :
1. une définition du groupe des cadres dans les entreprises,
2. l’égalité des chances : les critères de promotion doivent être transparents,
comme c’est le cas pour les qualifications requises ou le salaire lié aux
performances ; les minorités ou les groupes marginalisés doivent être in-
tégrés et les employés à temps partiel doivent bénéficier du même traite-
ment que les employés à temps plein,
243
3. la santé et la sécurité : application aux cadres de la directive sur le temps de tra-
vail ; les risques de stress doivent être évités et examinés avec les employeurs,
4. les codes de conduite permettant de réglementer la manière dont les
cadres assument leurs tâches,
5. la mobilité : elle ne peut être incluse que dans le cas de personnes pour
lesquelles elle représente une véritable exigence, garantissant une notifi-
cation suffisante de tout changement de lieu et la reconnaissance de qua-
lifications, en particulier dans le cas d’un changement de pays,
6. la formation, l’évolution de carrière et la réorganisation : les besoins en
termes de formation doivent être revus régulièrement, les procédures
concernant la promotion doivent être claires et transparentes, là où des
changements sont requis (aptitudes, responsabilité), les coûts de forma-
tion doivent être payés par l’employeur et conduire à une augmentation
de salaire, une utilisation limitée du statut d’indépendant,
7. la sensibilisation à l’environnement et aux technologies : l’impact de la
société de l’information, notamment sur la vie privée et l’intégrité des pé-
riodes de repos,
8. les droits à la retraite professionnelle : les cadres ont besoin de garanties
spécifiques en matière de droit à la retraite ; transfert vers d’autres pays
européens.
2. couverture et tendances
Tous les cadres du secteur privé mènent les négociations au niveau de l’en-
treprise, nombre d’entre eux sur une base individuelle. Certains groupes du
secteur public, en particulier dans les services de santé, négocient au niveau
national. Il n’existe aucune données spécifiques sur la couverture des cadres
par des conventions collectives.
244
[ Royaume-Uni ]
organisation indépendante – généralement les services de réforme électorale
(Electoral Reform Services - ERS). Le nombre de scrutins organisés a augmenté
au cours des cinq dernières années et 1.341 ont eu lieu en 2006. Aucune infor-
mation spécifique n’existe pour le groupe des cadres.
Le système des relations industrielles est aussi de plus en plus caractérisé par
un système formalisé de procédures de réclamation individuelles. Le nombre
de litiges individuels et d’affaires judiciaires en matière d’emploi a consi-
dérablement augmenté dans les années 1990. Des lois ont été introduites
juste après le passage au nouveau millénaire afin d’inverser cette tendance,
les nouvelles tâches de conciliation et de médiation individuelles étant at-
tribuées au Advisory, Conciliation and Arbitration Service (Acas). Cependant,
cette mesure n’a pas eu l’effet escompté et le gouvernement britannique re-
nouvelle ses propositions de changement des procédures de résolution des
litiges.
245
246
Annexes
247
[ Annexe 1 ]
Les rémunérations et le temps de travail sont parmi les aspects les plus im-
portants et tangibles des conditions d’emploi. Ils le sont tout particulièrement
pour les managers et, dans une certaine mesure, pour les cadres fonction-
nels, s’agissant souvent de travailleurs hautement rémunérés qui ont des ho-
raires de travail particulièrement longs (ex. Eurofound, 2007, 67). Les cadres
exercent habituellement leurs compétences dans le cadre de formes quali-
fiantes individuelles d’organisation du travail (caractérisées par l’autonomie,
la résolution des problèmes, la complexité des tâches et l’auto-évaluation),
mais aussi dans le cadre de formes d’organisation de production à flux tendu
(caractérisées par le travail en équipe, la rotation des fonctions, l’évaluation
de la qualité du travail, le travail à flux tendu et les contraintes de cadence
et de vitesse de travail) (Valeyre et al., 2009). Il convient de garder à l’esprit
que leur environnement de travail, leur autonomie, leur intensité de travail, la
nature (intrinsèque) des fonctions qu’ils assument, ainsi que les risques pour
la santé sont des aspects particulièrement importants pour ces travailleurs.
1 1) Taux d’emploi global d’au moins 70 % ; 2) Taux d’emploi des femmes d’au moins 70 % ; 3) Taux d’em-
ploi des travailleurs seniors d’au moins 50 % ; 4) Taux de chômage global de 4 % ou moins
248
[ Annexe 1 ]
Enfin, cet article présente un aperçu de l’occupation des postes de direction
par les femmes. L’égalité entre les hommes et les femmes est en effet l’un des
domaines d’action d’EUROCADRES. L’accroissement du nombre de femmes
occupant des postes décisionnels et de direction constitue par ailleurs un
objectif important de la politique européenne, inscrit dans ce cadre plus large
de l’égalité entre les hommes et les femmes.
L’analyse suivante est basée sur la quatrième enquête européenne sur les condi-
tions de travail et sur les données révélées par l’Enquête sur les forces de travail2.
Les cadres sont définis selon la classification internationale type des profes-
sions (CITP-88), à savoir les travailleurs des groupes CITP 1 (membres de l’Exécu-
tif et des corps législatifs, cadres supérieurs et managers) et CITP 2 (professions
intellectuelles et scientifiques) selon la norme utilisée par EUROCADRES. Ce do-
cument fait référence à d’autres professions3, à titre de comparaison.
2 L’Enquête sur les forces de travail est utilisée pour décrire la situation des cadres au plan national, les
données reposant sur un échantillon plus large que dans l’enquête européenne sur les conditions de
travail. Ces données utilisées correspondent environ à la période au cours de laquelle l’enquête euro-
péenne sur les conditions de travail a été réalisée (3ème trimestre 2005).
3 Professions intermédiaires ; employés de type administratif ; personnel des services et vendeurs de ma-
gasin et de marché ; agriculteurs et ouvriers qualifiés de l’agriculture et de la pêche ; artisans et ouvriers
des métiers de type artisanal ; conducteurs d’installations et de machines et ouvriers de l’assemblage ;
ouvriers et employés non qualifiés.
249
managers représentent une proportion importante des employeurs dans la
plupart des pays. Cette proportion est supérieure à 50 % dans les pays d’Eu-
rope orientale (Slovaquie, Slovénie, Roumanie, Pologne, Lituanie, Lettonie,
Estonie et Bulgarie) et en Finlande, au Portugal, au Luxembourg, en Espagne
et en Belgique. Chypre et la Suède se distinguent et n’affichent que 17 % et
24 % respectivement. Dans de nombreux nouveaux États membres, les tra-
vailleurs indépendants ne comptent que très peu de managers (5 % ou moins
en Pologne, en Hongrie, en République tchèque et en Slovaquie ; il est à noter
que la Suède fait partie de cette catégorie). L’Irlande est le pays qui compte
le plus de managers au sein des travailleurs indépendants (44 %), suivi du
Luxembourg, de la Belgique et du Danemark (30 %).
250
[ Annexe 1 ]
Tableau 1: Cadres dans l’UE-27 selon le genre (%)
SALARIE EMPLOYEUR INDÉPENDANT
Pays CITP 1 CITP 2 CITP 1 CITP 2 CITP 1 CITP 2
Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme Femme
EU27 7 4 13 15 45 48 13 16 13 16 12 16
BE 9 5 16 26 52 57 13 16 28 25 25 27
BG 4 3 8 17 79 68 na. na. na. na. 7 11
CZ 5 3 9 12 50 32 13 30 5 6 13 18
DK 7 2 17 15 40 28 17 26 30 30 13 28
DE 5 2 15 12 30 36 22 25 16 15 24 30
EE 15 8 11 18 81 na. na. na. na. na. na. na.
IE 11 9 14 21 38 47 12 17 47 29 8 21
EL 2 1 13 20 51 49 10 21 23 27 10 16
ES 3 1 10 17 55 52 6 9 14 30 9 13
FR 7 5 14 12 38 38 14 28 21 31 13 18
IT 3 1 7 10 46 59 9 8 16 28 14 21
CY 3 1 12 15 17 na. 11 19 na. na. 8 17
LV 6 7 8 16 87 84 na. na. na. na. na. 17
LT 8 7 13 27 78 na. na. na. na. na. na. na.
LU 5 1 21 21 73 77 17 na. 30 31 28 28
HU 7 5 10 16 40 29 9 15 4 4 12 18
MT 8 4 10 15 40 na. na. na. na. na. na. na.
NL 9 4 17 19 47 41 17 13 27 18 25 28
AT 7 3 9 10 45 50 17 11 17 11 11 12
PL 6 4 12 26 65 60 6 8 1 1 4 6
PT 2 2 8 13 75 76 na. na. 17 15 4 3
RO 3 2 12 15 75 67 na. na. na. na. 1 na.
SL 5 4 12 21 53 54 7 17 14 12 4 9
SK 6 4 8 14 57 43 11 20 5 6 9 21
FI 9 5 17 18 61 50 6 8 17 11 10 16
SE 5 3 18 20 25 22 13 15 4 6 23 30
UK 18 10 14 13 38 50 23 16 10 13 13 17
Enquête sur les forces de travail 3/2005
251
Dans l’UE, les managers travaillent majoritairement dans le secteur privé (79
%) pour 17 % dans le secteur public, alors que la répartition des cadres fonc-
tionnels est équilibrée, avec 47 % dans le secteur privé et 45 % dans le sec-
teur public. Le commerce de gros et de détail et le secteur industriel et minier
rassemblent la majorité des managers (29 % et 20 % respectivement), alors
que les cadres fonctionnels sont principalement concentrés dans les secteurs
de l’enseignement et de la santé (49 %) (voir graphique 1 : l’absence de rec-
tangles indique une insuffisance de données).
Intermédiaires financiers
Hôtels et restaurants
Immobilier
Autres
Agriculture et pêche CITP 2
CITP 1
Transport et communication
Construction
Éducation et santé
Manufactures et mines
0 10 20 30 40 50
252
[ Annexe 1 ]
Conditions d’emploi et de travail
La description suivante des conditions d’emploi et de travail des cadres porte
exclusivement sur les salariés. Deux raisons sous-tendent ce choix : premiè-
rement, la représentation collective des cadres parmi les employeurs et les
travailleurs indépendants varie selon le pays, ils ne sont dès lors par toujours
représentés par EUROCADRES ; deuxièmement, d’un point de vue analytique,
les employeurs, les travailleurs indépendants et les salariés constituent des
groupes très différenciés, dont les environnements de travail particuliers re-
commandent d’établir une distinction entre les différents statuts.
Afin de compléter l’éclairage sur les conditions de travail des cadres, ces groupes
seront analysés selon leurs fonctions hiérarchiques ou de subordonnés. 68 % des
managers salariés et 21 % des cadres fonctionnels salariés ont un rôle de super-
vision au travail. Il existe une différence évidente entre les hommes et les femmes
quant aux responsabilités de supervision, avec une représentation des hommes
presque trois fois supérieure à celle des femmes (32 % et 12 % respectivement).
Les hommes et les femmes managers exercent néanmoins des responsabilités
de supervision dans une mesure identique (68 % chacun). Si ces responsabilités
de supervision sont exercées dans une mesure identique, il semble néanmoins
que les hommes se situent à un niveau plus élevé de la hiérarchie et disposent de
plus de subordonnés que leurs collègues féminins. Les hommes managers dis-
posent en moyenne de 40 subordonnés, contre 12 pour les femmes. De même,
les cadres fonctionnels masculins qui ont un rôle de supervision disposent aussi
de plus de subordonnés (23) que leurs homologues féminins (10)4.
4 S’agissant des fonctions de supervision, seules sont comptabilisées les entreprises qui comptent plus
d’un salarié.
5 L’observation des rémunérations est en l’occurrence limitée par sa catégorisation en approximative-
ment deux groupes : les cinq premiers et les cinq derniers déciles. Ceci est dû à des contraintes d’ordre
méthodologique, les échantillons sélectionnés ne permettant pas une analyse plus détaillée. Pour une
synthèse de la mesure des rémunérations dans l’Enquête européenne sur les conditions de travail, voir
Eurofound, 2007, 99.
253
Les managers perçoivent les revenus les plus élevés : presque tous (86 %) et
plus des trois quarts (77 %) des cadres fonctionnels figurent dans la catégorie
de revenu la plus élevée (voir graphique 2). Il convient de noter que, au regard
d’autres professions, des proportions relativement importantes des artisans
et ouvriers des métiers de type artisanal (59 %) et des conducteurs d’installa-
tions de machines et ouvriers de l’assemblage (55 %) figurent aussi dans la ca-
tégorie la plus élevée. Comparativement, cette catégorie de revenu concerne
moins les salariés dont les professions exigent de plus hautes compétences,
comme les employés de type administratif (46 %) et le personnel des services
et vendeurs de magasin et de marché (37 %). La représentation des femmes
est supérieure dans ces secteurs. Il peut s’agir là d’une explication, qui révèle
par ailleurs l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes (bien que
cela s’explique partiellement par la pratique plus courante du travail à temps
partiel chez les femmes que chez les hommes).
Autres occupations
La partie inférieure
La partie supérieure
CITP 2
CITP 1
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
EF5 Quel est en moyenne votre revenu net mensuel provenant de votre activité professionnelle
principale actuellement ?
Enquête européenne sur les conditions de travail 2005.
Les rémunérations les plus élevées sont souvent liées à des horaires de
travail plus longs. Ceci est particulièrement vrai pour les managers, qui ont
tendance à percevoir des rémunérations élevées, mais dont les horaires de
254
[ Annexe 1 ]
travail sont les plus longs. Plus d’un quart d’entre eux (28 %) travaillent plus
de 48 heures par semaine (ce qui est qualifié de longues heures de travail),
auxquels s’ajoutent 17 % qui travaillent entre 40 et 48 heures par semaine
(voir graphique 3). L’augmentation considérable du temps de travail est pro-
portionnelle aux responsabilités de supervision. Les managers et les cadres
fonctionnels travaillent en moyenne 43 et 35 heures par semaine respective-
ment. Le rôle de supervision augmente de 6 heures le temps de travail hebdo-
madaire de ces deux groupes. Pour les managers, cette augmentation porte
de 39 (subordonnés) à 45 heures (fonctions hiérarchiques) le temps de travail
hebdomadaire ; pour les cadres fonctionnels, elle le porte de 34 (subordon-
nés) à 40 heures (fonctions hiérarchiques).
Autres occupations
CITP 2
CITP 1
255
Cette relation entre le temps de travail et le niveau de rémunération est moins
évidente pour les cadres fonctionnels, dont les horaires de travail sont très
différents de ceux des managers. À peine 8 % des cadres fonctionnels tra-
vaillent de longues heures (plus de 48 heures par semaine), tandis que 29
% travaillent moins de 30 heures par semaine. Il convient toutefois de gar-
der à l’esprit que la présentation des rémunérations est en l’occurrence très
approximative et que les managers ont tendance à occuper naturellement la
première catégorie de revenus des dix déciles, ce qui, d’une certaine manière,
compense les longues heures de travail (voir Eurofound, 2007, 84-85). Ceci
est par ailleurs confirmé par la perception des salariés quant à l’équité de
leurs rémunérations : 65 % des managers et presque la moitié des cadres
fonctionnels (49 %) ont la ferme conviction ou la conviction qu’ils sont bien
payés pour le travail qu’ils effectuent, alors que cette proportion se réduit à
41 % pour d’autres professions salariées (voir graphique 4). De plus, tant les
managers que les cadres fonctionnels jouissent d’une sécurité des revenus
supérieure par comparaison à d’autres travailleurs, c’est-à-dire que les reve-
nus du ménage leur suffisent à vivre confortablement (Van Gyes, 2005, 15-16).
Autres
occupations
CITP 1
0 20 40 60 80 100
Q37 À quel point êtes-vous d’accord ou pas avec les affirmations suivantes décrivant certains des
aspects de votre travail ? B – Je suis bien payé pour le travail que je fais
256
[ Annexe 1 ]
L’autonomie au travail, l’intensité du
travail, la nature du travail et les
questions de santé
Les managers, qui habituellement travaillent de longues heures, disposent
de plus d’autonomie pour décider de leur temps de travail par comparai-
son à d’autres professions. 19 % d’entre eux sont en mesure de déterminer
personnellement et complètement leur temps de travail, comparé à 5 % des
salariés d’autres professions (voir graphique 5). L’autonomie relative au
temps de travail des cadres fonctionnels est proche de celle d’autres profes-
sions (relativement hautement qualifiées). Les travailleurs faiblement quali-
fiés ne disposent généralement pas de la possibilité de modifier leur temps
de travail.
Autres
occupations
Ils sont fixés par
l’entreprises et ne
peuvent pas être changés
Vous pouvez choisir entre
plusieurs horaires de
travail fixes
CITP 2
Vous pouvez adapter
vos horaires dans une
certaine mesure
Vous déterminez
entièrement votre
horaire de travail
CITP 1
0 20 40 60 80 100
257
L’autonomie des managers au travail implique par ailleurs la capacité de choi-
sir ou de modifier l’ordre des tâches, des méthodes de travail et de la cadence
ou vitesse de travail. En moyenne, environ 60 % des salariés affirment dispo-
ser d’autonomie dans ces trois aspects, alors que 80 % des managers répon-
dent par l’affirmative. Les cadres fonctionnels disposent également d’un haut
degré d’autonomie (80 %), notamment quant aux méthodes et à la cadence
ou vitesse de travail, mais de moins d’autonomie que les managers quant au
choix ou à la modification de l’ordre des tâches (83 % contre 74 %). Le degré
d’autonomie croît proportionnellement aux responsabilités de supervision,
tant pour les managers que pour les cadres fonctionnels, et l’autonomie déri-
vée des responsabilités de supervision est encore plus élevée dans d’autres
professions (voir graphique 6).
CITP 1 - superviseurs
CITP 1 - subordonnés
CITP 2 - superviseurs
CITP 2 - subordonnés
Autre occupations
superviseurs
Autres occupations
subordonnés
258
[ Annexe 1 ]
La cadence ou vitesse de travail de 43 % des salariés européens dépend
des niveaux de production et des objectifs de rendement. Les artisans et ou-
vriers des métiers de type artisanal et les conducteurs d’installations et de
machines et ouvriers de l’assemblage affichent les niveaux les plus élevés
(59 % et 58 % respectivement). Les situations des cadres fonctionnels et des
managers sont clairement différentes : 56 % des managers affirment que leur
cadence ou vitesse de travail dépend des objectifs, contre 43 % pour les cadres
fonctionnels (ce qui est conforme à la moyenne européenne). Les objectifs
de production et de rendement sont moins déterminants pour le personnel
des services et vendeurs de magasin et de marché (30 %), pour les employés
de type administratif (34 %) et pour les ouvriers et employés non qualifiés
(35 %). La cadence ou vitesse de travail est particulièrement liée aux objectifs
si le salarié a un rôle de supervision. En effet, 61 % des managers et 60 % des
cadres fonctionnels qui assument des fonctions de supervision confirment
l’importance des objectifs dans leur travail. Un rôle de supervision modifie
considérablement la nature du travail, des cadres fonctionnels notamment.
En effet, le pourcentage augmente en l’occurrence de 17 %.
Depuis les années 1990, l’intensité du travail, la vitesse de travail selon des
délais très stricts et très courts ont été portés à des niveaux de plus en plus
élevés. (Fifteen years of working conditions in the EU: Charting the trends,
2007.) L’intensité du travail est toutefois plus importante dans certaines pro-
fessions que dans d’autres. Les managers, mais aussi les conducteurs d’ins-
tallations et de machines, les ouvriers de l’assemblage, les artisans et les
ouvriers des métiers de type artisanal, sont les personnes qui généralement
travaillent en permanence à une cadence et à une vitesse très élevées (16
% des conducteurs d’installation et de machines et des ouvriers de l’assem-
blage et 14 % des managers, des artisans et des ouvriers des métiers de type
artisanal, comparé à une moyenne de 11 % dans l’UE). Travailler selon des dé-
lais très stricts et très courts est particulièrement évident pour les managers.
En effet, presque un quart d’entre eux (24 %) affirment travailler constam-
ment selon de tels délais. Par ailleurs, 19 % des conducteurs d’installations et
259
de machines et des ouvriers de l’assemblage affirment qu’ils sont en perma-
nence soumis à des délais très stricts et très courts. Cette tendance est beau-
coup moins répandue dans d’autres professions. La moyenne européenne
est de 13 %. Les cadres fonctionnels se situent clairement sous les moyennes
européennes quant à ces deux mesures de l’intensité du travail : seuls 6 %
travaillent à une cadence et à une vitesse très élevées et 11 % sont soumis à
des délais très stricts et très courts en permanence.
graphique 7 – Le travail selon des délais très stricts et très courts et à
une cadence et vitesse très élevées, salariés (%)
CITP 2 - subordonné
CITP 2 - superviseur
CITP 1 - subordonné
CITP 1 - superviseur
0 10 20 30 40 50
260
[ Annexe 1 ]
de 22 %). Ceci révèle que la variation de la cadence et vitesse de travail est
considérable dans les emplois d’encadrement. En outre, les niveaux les plus
élevés sont atteints par les ouvriers et les employés non qualifiés et le per-
sonnel des services et vendeurs de magasin et de marché, dont 31 % et 28 %
respectivement affirment n’être jamais soumis à des délais très stricts et très
courts, pour seuls 13 % des cadres et une moyenne européenne de 19 %.
La relation entre l’intensité du travail (décrite par la cadence et vitesse très
élevées et/ou des délais très stricts et très courts) et les responsabilités de
supervision est incontestable : les fonctions hiérarchiques sont soumises
à des délais très stricts et très courts et à des cadences et vitesses élevées
beaucoup plus souvent que les subordonnés. Cette relation est également
plus évidente pour les cadres que pour les salariés d’autres professions (voir
graphique 7). Ici encore, il semble que les conditions de travail des cadres
fonctionnels et des managers soient davantage assimilables lorsque le sala-
rié assume des responsabilités de supervision.
Les cadres affirment plus souvent que d’autres travailleurs qu’ils ne dispo-
sent que rarement du temps nécessaire pour accomplir leur travail (20 % des
managers et 16 % des cadres fonctionnels, par comparaison à 12 % des sala-
riés d’autres professions). La contrainte temporelle est plus importante pour
les travailleurs qui assument des responsabilités de supervision : 26 % des
managers et 18 % des cadres fonctionnels qui assument ces responsabilités
déclarent qu’ils ne disposent que rarement du temps nécessaire pour réa-
liser leur travail. En plus d’être soumis à une forte intensité de travail, les
managers sont interrompus dans l’accomplissement de leurs tâches, beau-
coup plus que les salariés d’autres professions. Ils sont 30 % des managers
à affirmer être souvent tenus d’accepter des tâches imprévues, dans une pro-
portion plus que deux fois supérieure à d’autres professions (16 % des cadres
fonctionnels et 12 % dans les autres professions)6.
261
les deux autres aspects (être en mesure de faire ce que l’on fait le mieux et la
possibilité de mettre en pratique des idées personnelles au travail). Il existe
en l’occurrence des disparités plus importantes en fonction des professions.
Ces possibilités sont moins courantes pour les ouvriers et employés non qua-
lifiés, les employés de type administratif, les conducteurs d’installations et
de machines et les ouvriers de l’assemblage.
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Possibilité de faire Sentiment du travail Mettre vos bonnes Sentiment de faire
ce que vous faites bien fait idées en pratique un travail utile
le mieux (toujours) (toujours/souvent) (toujours/souvent) (toujours/souvent)
262
[ Annexe 1 ]
salariés hautement qualifiés (comme les cadres) sont beaucoup plus avanta-
gés que d’autres salariés à cet égard. Les cadres ne craignent généralement
pas de perdre leur emploi (un peu plus de 80 % d’entre eux sont en désac-
cord avec l’affirmation « Il est possible que je perde mon emploi dans les six
prochains mois », par comparaison à 69 % des salariés d’autres professions).
Lorsqu’il s’agit des perspectives d’évolution de carrière, 51 % des managers
et 44 % des cadres fonctionnels affirment bénéficier de bonnes perspectives,
contre 27 % des salariés d’autres professions (voir graphique 9). Les cadres
disposent par ailleurs de plus de possibilités que d’autres salariés d’amé-
liorer leurs compétences. En effet, 50 % des managers et 44 % des cadres
fonctionnels ont suivi des formations payées par leur employeur au cours des
douze derniers mois, alors que cette proportion ne s’élève qu’à 25 % pour
d’autres professions.
Autres
occupations
Mon travail offre de bonnes perspectives
d’évolution de carrière (d’accord)
Je risque de perdre mon travail principal
au cours des 6 prochains mois (pas d’accord)
CITP 2
CITP 1
0 20 40 60 80 100
Q37 Êtes-vous d’accord ou pas avec les affirmations suivantes décrivant certains des aspects de
votre travail?
A – Je risque de perdre mon travail principal au cours des 6 prochains mois ;
C – Mon travail offre de bonnes perspectives d’évolution de carrière.
Enquête européenne sur les conditions de travail 2005.
263
Enfin, la santé au travail constitue un autre aspect important des conditions
de travail (voire le plus important). 34 % des salariés européens affirment
que le travail a des répercussions sur leur santé. Les cadres se situent sous la
moyenne. 32 % d’entre eux, dans les deux groupes, font part de conséquences
du travail sur leur santé. Les agriculteurs et ouvriers qualifiés de l’agriculture
et de la pêche affichent les proportions les plus élevées (58 %), pour 49 %
des conducteurs d’installations et de machines ainsi que des ouvriers de l’as-
semblage et 47 % des artisans et des ouvriers des métiers de type artisanal,
pour qui le travail est souvent physiquement exigeant. Par ailleurs, les subor-
donnés font part de problèmes de santé liés au travail plus souvent que les
personnes occupant des fonctions hiérarchiques (managers : 31 % des fonc-
tions hiérarchiques et 36 % des subordonnés ; cadres fonctionnels : 26 % des
fonctions hiérarchiques et 34 % des subordonnés). Il est évident que le travail
des cadres ne pose pas d’exigences physiques comparables à de nombreuses
autres professions. Les deux groupes présentent plutôt des problèmes de san-
té d’ordre psychologique, comme l’anxiété, l’insomnie, l’irritabilité, les maux
d’estomac (Eurofound, 2007, 62-64).
Autres occupations
Perception positive
Perception négative
CITP 2
CITP 1
0 20 40 60 80 100
Q36 De façon générale, êtes-vous très satisfait, plutôt satisfait, plutôt pas satisfait ou pas du tout
satisfait des conditions de travail de votre travail principal rémunéré ?
Enquête européenne sur les conditions de travail 2005.
264
[ Annexe 1 ]
Quelle est la part des différents aspects positifs et négatifs du travail dans le
sentiment subjectif de satisfaction générale quant aux conditions de travail ?
La grande majorité (83 %) des salariés dans l’UE est satisfaite de ses condi-
tions de travail. Les cadres sont plus souvent satisfaits de leurs conditions de
travail que les salariés d’autres professions (voir graphique 10). Les personnes
occupant des fonctions hiérarchiques ont plus souvent une perception posi-
tive que les subordonnés. Les pourcentages sont à cet égard très élevés : 88 %
des managers et 94 % des cadres fonctionnels qui ont un rôle de supervision
se montrent satisfaits de leurs conditions de travail.
Lorsque l’on inscrit le travail dans le contexte plus large de la vie en général
et l’on demande si l’horaire de travail s’accorde avec les engagements fami-
liaux et sociaux, 81 % des salariés européens répondent par l’affirmative. Les
managers ont une perception plus souvent négative de la question que les
cadres fonctionnels et les salariés d’autres professions (22 % des managers
et 15 % des cadres fonctionnels ne sont pas satisfaits) (voir graphique 11).
Autres occupations
Perception positive
CITP 2
Perception négative
CITP 1
0 20 40 60 80 100
Q18 En général, votre horaire de travail s’accorde-t-il très bien, assez bien, pas très bien ou pas du
tout bien avec vos engagements sociaux et familiaux en dehors de votre travail ?
Enquête européenne sur les conditions de travail 2005.
265
Les responsabilités de supervision sont génératrices de tensions dans la vie fa-
miliale et sociale. 74 % des managers et 80 % des cadres fonctionnels occupant
des positions hiérarchiques ont une perception positive et considèrent que leur
horaire de travail s’accorde avec leurs engagements familiaux ou sociaux, par
comparaison à 86 % des subordonnés dans les deux groupes professionnels.
Il est compréhensible que des salariés qui ont des horaires de travail parti-
culièrement longs, comme les managers, considèrent que leurs horaires ne
s’accordent pas avec leurs engagements en dehors du travail. Cette question
ne peut néanmoins se résumer à une perspective individuelle, l’équilibre fa-
milial dépendant de la composition du ménage (ex. la présence d’enfants et
de personnes plus âgées dans le ménage et si plusieurs adultes travaillent
ou si une personne ne travaille qu’à temps partiel). Ce sont généralement les
femmes qui adaptent leur temps de travail aux responsabilités liées à la garde
d’enfants et aux soins des personnes âgées (Anxo et al., 2006, 75).
Il existe des barrières structurelles dans la vie active (le plafond de verre) qui
rendent difficile l’accès des femmes aux postes les plus élevés. Pour ne citer
que quelques exemples, les femmes peuvent être confrontées à une culture
exclusivement masculine, à une absence d’encadrement ou encore à des per-
266
[ Annexe 1 ]
ceptions stéréotypées (Lynes & Thompson, 2006, 87-88). Cette métaphore
courante du plafond de verre ignore néanmoins que les travailleuses ont à
relever de nombreux défis tout au long de leur carrière, et non pas seulement
lorsqu’il s’agit de franchir la ligne qui sépare les cadres moyens des cadres
supérieurs (Eagly & Carli, 2007).
Dans l’UE, seules 4 % des femmes salariées sont des managers, par comparai-
son à 7 % pour les hommes. Il existe cependant des variations considérables
de proportions entre les divers pays, mais, à l’exception de la Lettonie, les ma-
nagers sont plus souvent des hommes que des femmes (voir graphique 12).
Les écarts entre les hommes et les femmes sont les plus importants à Chypre,
au Luxembourg, au Danemark, aux Pays-Bas, en Autriche, en Allemagne, en
Italie et en Espagne. Dans ces pays, les femmes occupent moins de la moitié
des postes de managers occupés par des hommes.
18
16
Hommes
14
Femmes
12
10
0
UK
IE
EE
LV
LT
BE
HU
FI
MT
NL
SI
PL
EU 27
SK
CZ
BG
SE
AT
DK
DE
RO
PT
LU
EL
ES
IT
CY
267
tion entre les hommes et les femmes quant aux secteurs dont les postes de
managers sont occupés par des femmes et des hommes, mais il est possible
de tirer des conclusions indirectes, notamment que les femmes ayant des
rôles de supervision (indépendamment de leur profession, même s’il s’agit
d’une chose courante pour les managers) sont concentrées dans certains sec-
teurs traditionnellement considérés comme adaptés aux femmes (comme le
secteur des soins) et que leurs subordonnés sont également pour la plupart
des femmes (Lyly-Yrjänäinen & Fernándes Macías, 2009).
12
0
15-29 30-49 50+
268
[ Annexe 1 ]
La division traditionnelle du travail (les femmes occupant la sphère privée et
les hommes, la publique) se reflète clairement dans les taux d’emploi, celui
des hommes étant supérieur à celui des femmes. Mais les carrières sont éga-
lement différentes pour les travailleurs et les travailleuses. À titre d’exemple,
entre 30 et 49 ans, les salariés ont généralement terminé leur formation et
se situent à mi-chemin de leur vie active, mais c’est aussi, souvent, l’âge de
prendre soin des enfants. Ceci explique que c’est pour l’essentiel les femmes
qui procèdent aux ajustements nécessaires pour équilibrer la vie profession-
nelle et familiale. Par conséquent, avoir une famille peut entraver l’évolution
de carrière et des rémunérations des femmes (Anxo et al., 2006, 76). Les ma-
nagers (et les personnes occupant des fonctions hiérarchiques) travaillent de
longues heures et poursuivent parfois leur travail à la maison, ce qui est de
nature à décourager les femmes de viser les postes situés aux plus hauts ni-
veaux de la hiérarchie.
Conclusions
Un cinquième des salariés en Europe sont des cadres. Il existe une hétérogé-
néité considérable en matière de conditions de travail pour les deux groupes
concernés. Les managers, par exemple, ont des horaires de travail plus longs
et sont soumis à une intensité du travail supérieure, par comparaison aux
cadres fonctionnels. Les conditions de travail sont néanmoins similaires pour
les cadres qui assument des responsabilités de supervision. Ces responsa-
bilités de supervision ont pour corollaire des horaires de travail plus longs,
auxquels s’ajoute un effacement de la distinction entre le temps de travail et
le temps de repos, dans les deux groupes, notamment lorsque la personne
concernée est entourée de subordonnés.
269
ralement aux besoins familiaux au détriment de l’évolution de leur carrière,
notamment en cas d’augmentation du temps de travail.
Sources
>> Anxo, D., Boulin, J-Y., Fagan, C., Cebrián, I., Keuzenkamp, S., Klammer, U.,
Klenner, C., Moreno, G. & Toharía, L. « Working time options over the life
course: New work patterns and company strategies » Luxembourg, Office
des publications officielles des Communautés européennes, 2006.
>> Berkhout, E., van den Berg, E., Hof, B. & Theeuwes, J. « Drivers of participa-
tion. Facts, figures & policy issues affecting the labor market ». Amsterdam,
SEO Economic Research, 2009.
>> Eagly, A.H. & Carli, L.L., « Women and the labyrinth of leadership ». Harvard
Business Review, septembre, 2007, 62−71.
>> Eurofound, « Quinze ans de conditions de travail, Résumé », Luxembourg,
Office des publications officielles des Communautés européennes, 2007.
>> Eurofound, « Quatrième enquête européenne sur les conditions de travail
2005 », Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés
européennes, 2007.
>> Commission européenne. « L’égalité entre les femmes et les hommes –
2009 » COM (2009) 77. Bruxelles, Commission européenne, 2009.
270
[ Annexe 1 ]
>> European Growth and Jobs Monitor 2008. « Indicators for Success in the
Knowledge Economy ». Conseil de Lisbonne, 2008.
>> Gallie, D. & Russell, H. « Work-family conflict and working conditions in
Western Europe ». Social Indicators Research, DOI: 10.1007/s11205-008-
9435-0, Springer, 2009.
>> Hardarson, O., « Flexibilité dans l’aménagement du temps de travail pour
les femmes et les hommes » Eurostat, Luxembourg, Statistiques en bref,
n° 96/2007
>> Lyly-Yrjänäinen, M. & Fernándes Macías, E., « Women managers and hierar-
chical structures in working life ». Rapport, Dublin, Eurofound, 2009.
>> Lyness, K.S. & Thompson, D.E., « Climbing corporate ladder: Do female and
male executives follow the same route? ». Journal of Applied Psychology,
Vol. 85, No 1, 2000, pp. 86−101.
>> Tessaring, M., « Towards knowledge-based societies: indicators of
European competitiveness ». In Modernising vocational education and
training. Fourth report on vocational education and training research in
Europe: background report. Volume 3, Cedefop, 2008.
>> Valeyre, A., Lorenz, E., Cartron, D., Csizmadia, P., Gollac, M., Illéssy, M.
& Makó, C., « Working conditions in the European Union: Work organisa-
tion ». Rapport, Dublin, Eurofound, 2009.
>> Van Gyes, G., « Professional and managerial staff in Europe: labour market
position and unionism ». In Organising professional and managerial staff,
Eurocadres, 2005.
271
[ Annexe 2 ]
Cadres
CITP 1 CITP 2
(CITP 1 et 2)
Source : EUROCADRES 2009, données EUROSTAT, Enquête sur les forces de travail 2007.
Pourcentage de femmes
Cadres
CITP 1 CITP 2
(CITP 1 et 2)
272
[ Annexe 2 ]
Luxembourg 46.9 41.4
Hongrie 40.5 58.5 53.0
Malte 22.1 47.9 39.2
Pays-Bas 28.5 49.0 43.3
Autriche 22.8 48.6 39.4
Pologne 40.0 66.5 60.9
Portugal 31.4 58.2 53.5
Roumanie 33.5 51.1 48.4
Slovénie 37.9 61.4 56.5
Slovaquie 33.9 61.6 53.2
Finlande 32.6 51.0 45.9
Suède 35.0 52.8 49.5
Royaume-Uni 35.2 46.5 40.7
Belgique 7 0
Bulgarie 12 17
République tchèque 13 15
Danemark 17 0
Allemagne 13 0
Estonie 8 6
Irlande 7 5
273
Pourcentage de femmes au sein des organes comme comme
de direction des plus grandes sociétés cotées en bourse membre président
Grèce 6 0
Espagne 8 0
France 9 0
Italie 4 5
Chypre 3 0
Lettonie 16 3
Lituanie 16 3
Luxembourg 3 0
Hongrie 16 0
Malte 4 6
Pays-Bas 14 0
Autriche 6 0
Pologne 10 11
Portugal 3 0
Roumanie 12 8
Slovénie 18 0
Slovaquie 18 10
Finlande 20 4
Suède 27 0
Royaume-Uni 12 0
Union européenne 11 3
Croatie 12 5
Norvège 41 11
Turquie 9 7
Source EUROCADRES 2009,
Données Commission européenne, DG EMPL
Base de données sur les femmes et les hommes dans la prise de décision, 2009.
274
[ Annexe 2 ]
Les femmes occupant des postes de décision
dans les organismes de partenaires sociaux européens
Source : Rapport : « Les femmes dans la prise de décision 2007 », Commission européenne, DG
EMPL. Base de données sur les femmes et les hommes dans la prise de décision.
Taux de chômage
CITE
dans l’UE (25-64 ans)
Classification internationale type de
l’éducation
Femmes Hommes Total
Niveaux 0-2 :
Pré-primaire, primaire et premier cycle 10.7% 8.2% 9.2%
de l’enseignement secondaire
Niveaux 3-4 :
Deuxième cycle de l’enseignement
6.8% 5.4% 6.0%
secondaire et post-secondaire non
supérieur
Niveaux 5-6 :
4.0% 3.2% 3.6%
Enseignement supérieur
275
Taux d’emploi selon le NIVEAU D’EDUCATION
dans l’Union européenne
Taux d’emploi
CITE
dans l’UE (25-64 ans)
Classification internationale type
de l’éducation Femmes Hommes Total
Niveaux 0-2 :
Pré-primaire, primaire et pre-
45.3% 70.4% 57.2%
mier cycle de l’enseignement
secondaire
Niveaux 3-4 :
Deuxième cycle de l’enseigne-
67.7% 81.2% 74.6%
ment secondaire et post-secon-
daire non supérieur
Niveaux 5-6 :
81.9% 88.8% 85.3%
Enseignement supérieur
276
[ Annexe 2 ]
Niveaux 3-4 :
Deuxième
cycle de l’en-
seignement
75.4 80.9 83.4 84.3 82.6 77.0 59.5 74.6
secondaire
et post-se-
condaire non
supérieur
Niveaux 5-6 :
Enseignement 83.8 88.9 90.3 91.4 91.8 88.9 77.0 85.3
supérieur
Ensemble des
75.3 80.0 81.6 82.1 80.4 74.7 57.5 71.7
niveaux
Source : EUROCADRES 2009, données EUROSTAT, Enquête sur les forces de travail 2007
Nombre
En milliers Cadres
CITP 1 CITP 2 total des
de salariés (CITP 1 et 2)
salariés
2000 260.7 2177.6 2438.3 18143.6
277
Heures de travail hebdomadaires habituelles
des managers en Europe
278
[ Annexe 2 ]
Hommes Femmes Hommes et femmes
Ensemble Ensemble Ensemble
Salariés à diffé- diffé- diffé-
CITP 1 des CITP 1 des CITP 1 des
temps plein rence rence rence
salariés salariés salariés
Finlande 42.3 40.1 2.2 40.3 38.2 2.1 41.6 39.2 2.4
Suède 41.3 39.9 1.4 40.2 39.8 0.4 41.0 39.9 1.1
Royaume-Uni 46.6 44.0 2.6 42.7 40.1 2.6 45.3 42.5 2.8
Union 44.9 41.3 3.6 42.1 39.3 2.8 44.1 40.5 3.6
européenne
Croatie 42.0 41.9 0.1 41.6 40.8 0.8 41.9 41.4 0.5
Norvège 40.2 39.0 1.2 38.6 38.0 0.6 39.7 38.6 1.1
Turquie 49.5 53.6 -4.1 46.8 48.8 -2.0 49.1 52.6 -3.5
Source EUROCADRES 20 Source : EUROCADRES 2009, données EUROSTAT, Enquête sur les forces de travail 2007.
279
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