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Depuis peu de temps, les Européens s’intéressent de plus en plus à l’Asie : on voit de plus en plus de sino-
grammes (symboles chinois) u*lisés à toutes les sauces : pour décorer les sacs à dos, les lampes, les dessus
de lits, sur des colliers, en tatouages… Et si nous nous intéressions de plus près à leur origine et leur signifi-
ca*on…
Le pouvoir des images :
A l’origine, de nombreux sino-
grammes étaient des idéogrammes
(c’est-à-dire que leur image et leur re-
présenta*on, désignaient ce qu’ils
étaient censés illustrer). Ainsi, cer-
taines études qui s’intéressent à l’ori-
gine des sinogrammes démontrent
que le mot « lune » (yue) représentait
à l’origine un croissant de lune, que le
mot soleil représentait un soleil, le
mot homme, un homme… Pour facili-
ter et uniformiser leur écriture, ceux-
ci ont été déformés avec le temps,
mais il reste des mots qui témoignent
de ce+e parenté entre les sino-
grammes et ce qu’ils représentent.
Un langage de concepts : l’une des par*cularités les plus étonnantes du Chinois, c’est qu’au lieu de se dé-
composer en le+res (le Chinois n’a pas d’alphabet), il se décompose en concepts. Ainsi, pour former le mot
« femme », il faut u*liser le concept de féminité (nu) et le concept de maturité, d’état adulte (ren). C’est
une fois encore une manière de structurer le langage (la plupart des mots qui commencent par le sino-
gramme « bouche » (kou) se rapportent à la nourriture ou à la boisson), mais cela donne également lieu à
des images poé*ques : le mot « train » (huoche) pourrait se traduire mot à mot « véhicule de feu », le
« professeur » (laojiao) « l’enseignant de sagesse », le « roman » (xiaoshuo) un « pe*t discours » etc.
Enfin, une grande par*e du charme de la langue chinoise réside en sa cal- Des priorités
ligraphie, que je trouve personnellement très belle. En vous donnant linguisques différentes :
quelques modèles (souvent appréciés) que l’on peut recopier, je vous don-
nerai quelques indica*ons qui font qu’un sinogramme est réussi. Le Chinois, contrairement aux
langues indo-européennes, ne met
pas l’accent sur la grammaire et la
conjugaison. Au grand plaisir de
tous ceux que ce+e langue inté-
resse, on découvre vite qu’il y a en
Chinois ni cas, ni genre, ni nombre,
ni temps : le cas est déduit de la po-
si*on du mot dans la phrase, le
genre et le temps ne sont pas forcé-
ment connus, sauf si celui qui parle
veut le préciser (d’ailleurs « il »,
« elle » et « ça » se prononcent de la
même manière (ta), la différence ne
se voit qu’à l’écrit). En revanche, la
langue chinoise se complique dans
des domaines ou la langue française
ne pose aucune difficulté : les déter-
minants en Chinois ont pour but de
préciser le sous genre auquel appar-
*ent le mot, et non pas seulement à
définir son genre et son nombre. Là
où le Français dira « ce journal », le
Chinois dira « ce- objet de papier-
journal ». Si ce+e opéra*on men-
tale est naturelle pour les Chinois,
c’est un véritable casse-tête pour les
étudiants étrangers, d’autant plus
qu’il existe une foule d’excep*ons
qu’il faut apprendre par cœur !