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Le dossier de la Justice
La Cour internationale de justice est l'organe judiciaire principal des Nations Unies, elle
a Compétence générale. Partant, elle intervient par voie contentieuse et consultative pour
interpréter le droit international et la pratique des Etats en cas de différends. Ainsi, lors de
ses interventions, il lui est arrivé de se prononcer de manière incidente sur la
problématique des droits de l'homme. La Cour internationale de justice contribue de
manière décisive à la protection des droits de l'homme, elle a par exemple participé à
l'élaboration de certaines normes contraignantes à l'instar de la norme de jus cogens, des
obligations erga omnes et des considérations élémentaires d'humanité. Toutefois,
l'évaluation du rôle de la Cour internationale de justice en matière de protection des droits
de l'homme démontre clairement que dans la pratique, les Etats et les organisations
internationales n'exécutent pas toujours les décisions de la Cour. La Cour internationale
de Justice, composée de 15 juges indépendants élus par l'Assemblée générale et le
Conseil de sécurité, est l'organe judiciaire des Nations Unies prévu par la Charte et
réglementé par son Statut annexé à la Charte.
En vertu du paragraphe 1 de l'Article 34 du Statut de la Cour, "seuls les Etats ont qualité
pour se présenter devant la Cour", selon la voie contentieuse. Par voie de conséquence,
des individus, des personnes morales, des organisations internationales ou des
organisations non gouvernementales ne sont pas susceptibles de devenir parties à des
affaires contentieuses devant la Cour.
Aucun des deux Pactes ne prévoit expressément l'intervention de la Cour. Dès lors, celle-
ci n'a traité que peu d'affaires relatives aux droits de l'homme. Mais, toutes les fois où elle
s'est prononcée, elle a posé des principes fondamentaux.
La Cour a été amenée, soit dans le cadre de sa compétence contentieuse, soit dans le
cadre de sa compétence consultative, à statuer sur des questions qui mettaient en cause
l'existence ou la protection des droits de l'homme. Les développements que la Cour a
consacrés à ces questions présentent de ce fait un intérêt considérable dans la mesure
où les énoncés de la Cour ont permis, dans une large mesure, de définir le droit
international en matière des droits de l'homme. La jurisprudence de la Cour internationale
de Justice se situe, à cet égard, dans le droit fil des décisions rendues par sa devancière,
la Cour permanente de Justice internationale.
CITE DU VATICAN, 25 oct 2008 (AFP) - Synode: dialogue avec l'islam ...
La Croix - Il y a 3 heures
"Dans ce dialogue, le synode insiste sur l'importance du respect de la vie, des droits de
l'homme et de la femme", souligne le synode dans ses propositions ...
Combats pour les droits de l'homme - Points de vue engagés sur l'actualité des droits
de l'homme [photo de bannière René Cassin]
Présentation
Résumé
Résumé
Lors de la Conférence mondiale des droits de l'Homme organisée par les Nations
Unies à Vienne en 1993, deux grandes conceptions ont été en présence. Selon la
première, portée par les pays occidentaux, les droits de l'Homme sont l'expression
de valeurs universelles bien qu'ils soient le fruit d'expériences historiques
occidentales. A plusieurs reprises, le Dalaï Lama a manifesté son soutien à cette
théorie. Mais cette position demeure relativement isolée parmi les civilisations et les
cultures non occidentales. Plusieurs pays musulmans rejettent fermement toute
conception des droits de l'Homme qui ne serait pas fondée sur le droit divin. Les
États asiatiques, réunis lors d'une conférence régionale organisée en amont de la
conférence de Vienne ont adopté la Déclaration de Bangkok, qui affirme que
l'universalité des droits de l'Homme implique le respect des particularismes : « Si les
droits de l'homme sont par nature universels, ils doivent être envisagés dans le
contexte du processus dynamique et évolutif de fixation des normes internationales,
en ayant à l'esprit l'importance des particularismes nationaux et régionaux comme
des divers contextes historiques, culturels et religieux ». Ce texte a été repris in fine
- mais sous une forme différente et surtout dans un tout autre contexte - au § 5 de la
Déclaration finale de la Conférence de Vienne qu'il faut citer en entier : « Tous les
droits de l'homme sont universels, indissociables interdépendants et intimement
liés. La communauté internationale doit traiter des droits de l'homme globalement,
de manière équitable et équilibrée, sur un pied d'égalité et en leur accordant la
même importance. S'il convient de ne pas perdre de vue l'importance des
particularismes nationaux et régionaux et la diversité historique, culturelle et
religieuse, il est du devoir des Etats, quel qu'en soit le système politique,
économique et culturel, de promouvoir et de protéger tous les droits de l'homme et
toutes les libertés fondamentales ».
Cette formule synthétique peut donner lieu à deux interprétations. Soit il exprime
une position de compromis qui reflète un consensus illusoire. Soit il porte en germe
un programme spécifique, pour ce début du XXIème Siècle, en proposant une
nouvelle méthode de compréhension des droits de l'Homme universels ; cette
méthode permet de prendre en compte de manière dynamique des facteurs
particuliers tels que la culture de l'individu. Mais il ne suffit pas de répondre à la
question de savoir laquelle de ces deux interprétations est la bonne : il convient
aussi d'analyser cette question dans sa dimension anthropologique.
2004
Introduction
Pour Stéphane Gacon, « l'amnistie est un processus juridique surprenant par l'effet
radical qu'il impose : on oublie tout, rien ne s'est passé ». Par l'effet de l'amnistie,
l'événement, réputé comme n'ayant jamais eu lieu, emporte effacement de
l'infraction, arrêt des poursuites et extinction de la peine quelle que soit la gravité
des faits reprochés à leurs auteurs. Les prisonniers retrouvent leur liberté, les exilés
leur maison et les condamnés leur virginité. L'amnistie a, selon les termes de
Gacon, « une utilité première et immédiate, celle de la pacification définitive après la
lutte, celle de la volonté affirmée d'un retour à la normale ». Il l'assimile même à
« une réconciliation offerte au corps social, un artifice pour pouvoir continuer à vivre
ensemble après la lutte ». En somme, il s'agit de clore définitivement le conflit, d'y
mettre un « Point final ».
Sous ce rapport, l'amnistie des crimes internationaux revient à les plonger dans
l'oubli, voire à en nier l'existence au point de rendre superflu le pardon qui sous-tend
la mesure. Cet oubli et ce pardon légaux ou décrétés, cette négation officielle de
l'évènement, peuvent sembler incompréhensibles s'agissant d'infractions d'une
gravité sans commune mesure, notamment de crimes internationaux, « entendus
au double sens formel (d'infraction établie par une norme internationale [coutumière
ou conventionnelle] et matériel (d'infraction portant atteinte à l'ordre public de la
société internationale) ».
Aussi pertinents que soient ces arguments, la raison d'Etat doit-elle prendre le pas
sur la défense et la protection de Droits pourtant déclarés « consubstantiels et
inaliénables » ? N'y aurait-il pas alors un basculement vers l'impunité des ennemis
de l'humanité (hostes humani generis) et des crimes par eux commis et qui relèvent,
pour leur répression, de régimes dérogatoires à ceux en vigueur dans les ordres
juridiques internes ? Joinet entend la notion d'impunité, essentiellement, comme
une absence de sanction. Selon lui, elle est précisément « l'absence, en droit ou en
fait, de la mise en cause de la responsabilité pénale des auteurs de violations des
droits de l'homme, ainsi que leur responsabilité civile, administrative ou disciplinaire,
en ce qu'ils échappent à toute enquête tendant à permettre leur mise en accusation,
leur arrestation, leur jugement et, s'ils sont reconnus coupables, leur condamnation
à des peines appropriés, y compris à réparer le préjudice subi par leurs victimes ».
Même si les lois d'amnistie, dans leur majorité, traduisent bien ou, du moins rendent
compte de cette définition de la notion d'impunité, elle présente et renferme
néanmoins des limites. En effet, l'impunité, en dépit du prononcé de la sanction,
reste de mise et ce, toutes les fois que celle-ci paraît insuffisante, c'est-à-dire
complètement disproportionnée eu égard à la gravité de l'infraction commise.
L'impunité demeure également dans tous les cas de mauvaise exécution, voire
d'inexécution de la sanction régulièrement prononcée. Aussi, l'approche de
l'impunité retenue par Guissé nous semble-t-elle plus complète. Pour lui, l'impunité
est « l'absence ou l'insuffisance de sanctions répressives et réparatrices de
violations volontaires ou involontaires des droits et libertés de l'individu ».
2007
Présentation
Cette synthèse a été préparée à la demande du Parlement européen, dont la sous-
commission droits de l'homme a entrepris d'analyser l'impact des dialogues que
l'Union européenne entretient avec des pays tiers.
Elle fait suite à la réalisation de six études réalisées sur les dialogues suivants : le
dialogue sur les droits de l'Homme entre l'UE et l'Iran, le dialogue sur les droits de
l'Homme entre l'UE et la Chine, les consultations entre l'UE et la Russie sur les
droits de l'Homme, l'application de l'article 96 de l'Accord de Cotonou, les plans
d'action des pays du voisinage (pour la Méditerranée) et la place des droits de
l'homme dans le dialogue politique en Amérique centrale.
Elle s'appuie également sur une série d'entretiens avec des acteurs institutionnels et
autres acteurs impliqués dans les dialogues que l'UE entretient avec des Etats tiers.
Elle a pour objectif de faire le point sur le déroulement des différents types de
dialogue et de nourrir la réflexion sur les pistes envisageables pour améliorer
l'efficacité de cet outil de la politique extérieure de l'Union européenne.
La Justice et l’Histoire
Crée par les pays vainqueurs, le tribunal de Nuremberg a siégé 218 jours pour faire
le procès des maîtres du IIIe Reich. Le Tribunal militaire international de Nuremberg
a été crée en exécution de l’accord signé à Londres le 8 août 1945 par les Alliés
pour juger et punir les grands criminels de guerre des pays européens de l’Axe,
selon 4 chefs d’accusation, complot, crimes contre la paix, crimes de guerre, crimes
contre l’humanité. Ce procès est entré dans l’Histoire comme un évènement à part
entière, suscitant immédiatement une abondante littérature, davantage américaine
que française. Chez les juristes d’abord, qui interrogèrent sa légitimité, et ne
cessèrent de débattre de ses prolongements possibles. Nuremberg est à l’origine
d’un nouveau droit international. Chez les historiens ensuite, qui s’attachèrent à en
dégager les prémisses, à en décrire les acteurs, à en analyser le déroulement.
Voir : “un veritable process de Nuremberg à faire à
casablanca”
Alors que la torture reste fréquente voire commune dans de nombreux pays, les
personnes handicapées sont de façon disproportionnée victimes de torture et de mauvais
traitements, dans les prisons, les centres sociaux, les orphelinats ainsi que dans leurs
propres foyers, selon un rapport d'un expert des Nations Unies.
« Les personnes handicapées sont souvent victimes de négligence, d'isolement, de
graves formes de contraintes, ainsi que de violences physiques, mentales et sexuelles »,
affirme Manfred Nowak, rapporteur spécial auprès des Nations Unies sur la torture et
d'autres formes de traitements ou punitions cruels, inhumains ou dégradants, lors d'une
présentation devant la Troisième Commission de l'Assemblée générale.
L'expert a ajouté que les personnes handicapées sont aussi fréquemment exposées à
des expériences médicales et à des traitements médicaux irréversibles sans leur
consentement, y compris la stérilisation, l'avortement, des électrochocs et des drogues
psychotropes.
Chez elles, elles sont particulièrement vulnérables aux violences et aux abus, notamment
sexuels, par leur propre famille, leurs gardiens et des membres de leur communauté.
De façon plus large, Manfred Nowak a rappelé que la torture et les mauvais traitements
continuent d'être fréquents dans de nombreux pays du fait d'un manque de surveillance
de l'opinion publique.
Il a appelé les Etats Membres à ratifier le Protocole facultatif à la Convention des Nations
Unies contre la torture et à établir les mécanismes nationaux de prévention prévus pour
procéder à des visites des lieux de détentions afin qu'ils ne soient plus à l'abri du regard
public.
Manfred Nowak a enfin déploré le recours excessif et trop fréquent à l'isolement des
détenus, dans de nombreux pays, pratique qui a de graves effets médicaux.
« Lorsqu'il s'agit d'imposer une pression psychologique sur les individus, cette pratique
coercitive doit être absolument prohibée », a déclaré le rapporteur, estimant que la
pratique ne devrait être utilisée que dans des cas exceptionnels et pour une durée de
temps limitée.
Françoise Tulkens
Astrid Betancourt
connaître leur cas aux membres du jury. Ces plaidoiries permettent aussi à
ces jeunes plaideurs de s'éloigner un peu des cas précis qu'ils ont l'habitude
de traiter dans leurs cabinets d'avocats, d'élargir leur vision. En parlant de la
Colombie, le pays où elle a exercé, elle rappelle que des juges y sont encore
assassinés...
LA TORTURE AU MAROC
b. Disparitions
Dans son rapport final de janvier 2006, l’IER a annoncé qu’elle avait résolu
742 cas de disparition et que 66 autres cas en souffrance feraient l’objet d’une
enquête par un comité de suivi de l’instance lui succédant, le CCDH (Conseil
Consultatif des Droits de l’Homme).
Arrestations et Détention
La police peut procéder à une arrestation sur délivrance d’un mandat oral ou
écrit par un procureur, encore que, dans la pratique, ce mandat soit parfois
délivré après les faits. Les inculpés n’ont pas accès à leur avocat ni à leur
famille pendant les premières 96 heures de leur détention, période initiale
d’interrogatoires où les abus et les tortures sont le plus susceptibles de se
produire.
La loi prévoit un système limité de libération sous caution; elle est toutefois
rarement accordée. La loi ne requiert aucune autorisation écrite pour libérer
une personne. Dans certains cas, les juges libèrent les prévenus sur caution
personnelle. La loi anti-terroriste n’inclut aucun système de libération sous
caution. Selon un code militaire séparé, les autorités militaires peuvent détenir
des membres de l’armée sans mandat ni jugement public.
Selon la loi, chaque accusé a le droit d’être représenté par un avocat et,
lorsqu’il n’en a pas les moyens, un avocat commis d’office lui est proposé
lorsque la peine de prison dépasse les cinq ans. Cette disposition n’est pas
toujours suivie dans la pratique. La police est tenue d’informer un membre de
la famille du détenu, dès que possible, à l’issue des premières 48 heures de
garde à vue, mais cette disposition n’est pas toujours respectée. Du fait du
retard mis à contacter les familles, les avocats ne sont pas toujours informés
en temps voulu de la date d’arrestation de leur client et sont donc dans
l'incapacité de vérifier si la durée légale de garde à vue a été respectée. Les
limites de la période de garde à vue sont souvent dépassées dans les affaires
liées au terrorisme
Amnistie
Procédures d’Instance
Bien que les accusés soient en général traduits en justice dans une période
initiale de deux mois, les procureurs peuvent demander jusqu’à cinq
prolongations de deux mois de la détention provisoire ; ainsi, un inculpé peut
être détenu provisoirement pendant un an avant d’être jugé. La présomption
d’innocence est un droit garanti à chaque accusé.
Selon la loi, chaque accusé a le droit d’être représenté par un avocat et,
lorsqu’un accusé n’a pas les moyens d’en avoir un, un avocat commis d’office
lui est proposé pour les délits passibles de 5 ans de prison ou plus. Les avocats
ne sont, cependant, pas toujours commis d'office, ou, s’ils le sont, ne sont pas
rémunérés correctement et offrent souvent une défense inadéquate. Les juges
refusent parfois à la défense le droit d’interroger les témoins. Les accusés ont
le droit d’être présents et de consulter leur avocat.
La Cour Suprême peut annuler la décision d'une cour d'appel sur de simples
motifs de procédure. En conséquence, les procédures d’appel ne sont pas
fréquentes. Une enquête effectuée par un juge d'instruction n'est obligatoire
que dans les délits passibles d'une condamnation à la prison à vie ou d'une
condamnation à mort.
Les tribunaux familiaux règlent les affaires de divorce et de garde des enfants,
conformément au droit de la famille. Ces tribunaux traitent des affaires
familiales pour les Musulmans, et des juges ont été formés au droit islamique
ou "charia" tel qu’appliqué dans le pays, ainsi qu’aux nouvelles dispositions du
code de la famille adopté en 2004. Les Juifs ont leurs propres tribunaux pour
traiter des affaires familiales.
Un médiateur national résout les affaires civiles lors que la justice ne peut le
faire. Le CCDH sert également d’intermédiaire par lequel les citoyens peuvent
se plaindre de malfaisances ou de violations des droits de l’homme de la part
du gouvernement.
Comme l’an dernier, les autorités ont perquisitionné et fermé les domiciles de
membres de l’Organisation Islamiste Justice et Charité (OJC). L’OJC est un
groupe islamiste sociopolitique d’opposition qui a choisi de ne pas prendre
part aux dernières élections. Des membres de cette association auraient
utilisé ces domiciles comme lieux de réunions politiques.
Ces dernières années, certaines publications ayant testé les limites de cette
liberté se sont vu rapidement infliger des amendes. Dans un communiqué
paru en août, l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF) a signalé qu’au moins 34
médias avaient été censurés et qu’au moins 20 journalistes avaient fait l’objet
de poursuites selon les lois régissant la presse, les délits ou le terrorisme,
depuis l’avènement de Mohammed VI en 1999.
Accès à l’Internet
En mai, les autorités ont bloqué l’accès à YouTube pendant 6 jours après la
mise en ligne de vidéos considérées comme insultantes pour le Roi, puis,
pendant 4 jours, après une vidéo impliquant la police dans des actes de
corruption. Depuis 2006, le gouvernement a bloqué en diverses occasions les
sites « Google Earth », « Google Map » et « Live Journal ». Il reconnaît avoir
bloqué ces sites, ainsi que certains sites extrémistes islamiques,
conformément à la loi qui prohibe la remise en question de l’intégrité
territoriale du Maroc, la promotion de l’indépendance du Sahara Occidental.
Liberté de Réunion
Le ministère de l’Intérieur doit donner son accord pour toute réunion publique.
Au cours de l’année, la police a empêché et dispersé brutalement des
manifestations et des rassemblements pacifiques ; ces incidents ont été moins
nombreux que par le passé. De nombreuses manifestations ont eu lieu au
cours de l’année sur une grande variété de sujets.
Le 1er mai toujours, les forces de sécurité ont arrêté sept membres de l’AMDH
pour avoir scandé des slogans anti-monarchiques lors d’une manifestation de
la Journée Internationale des Travailleurs. Ils ont été jugés et reconnus
coupables de laminer la monarchie et ont été condamnés à des peines allant
de un à trois ans de prison. L’organisation Amnesty International (AI) a indiqué
que les avocats des inculpés n’avaient pas été autorisés à appeler certains
témoins et que les prisonniers avaient été maltraités durant leur
interrogatoire. Les forces de sécurité ont dispersé des manifestations
postérieures à Rabat, organisées pour attirer l’attention sur l’affaire de
l’AMDH, et ont arrêté encore plus de monde. Huit membres de l’AMDH étaient
en prison à la fin de l’année et trois ont été condamnés avec sursis. Les
manifestations de protestation qui ont suivi cette arrestation ont été
dispersées par la force.
Liberté d’association
Seuls les membres inscrits d’un parti peuvent apporter une contribution
financière à titre privé. En vertu de cette loi, un parti peut être dissous s’il ne
se conforme pas à ces dispositions. Pour créer un nouveau parti, une
déclaration doit être soumise au ministère de l’Intérieur et signée par au
moins 300 membres cofondateurs, originaires d’une moitié des 16 régions du
pays. La loi reflète les changements et les révisions suggérés par les partis
politiques existants et par les membres de la société civile.
c. Liberté de Culte
Les membres de la minorité juive, estimée à environ 4000 personnes par les
dirigeants de la communauté, vivent généralement en sécurité dans tout le
pays. La communauté juive gère un certain nombre d’écoles et d’hôpitaux
dont les services sont ouverts à tous. Le gouvernement participe au
financement de l’instruction religieuse du petit système parallèle d’écoles
publiques juives. Les juifs suivent leurs services religieux dans les synagogues
dans tout le pays. Il existe deux types de lois et de tribunaux - un pour les
musulmans et un pour les juifs - qui régissent les mariages, les successions et
les affaires de famille.
Depuis 2006, l’ONG Médecins Sans Frontières signale une amélioration dans la
possibilité d’accès aux soins médicaux pour les immigrants sub-Sahariens au
sein du système de santé marocain.
La plupart des soixante-dix huit pour cent des Marocains éligibles se sont
inscrits sur les listes, mais seuls 37 pour cent d’entre eux ont voté en
septembre, par rapport aux 52 pour cent de participation aux élections de
2002. Cette faible participation est attribuée à l’apathie des électeurs, à la
large insatisfaction face aux réalisations du Parlement, ainsi qu’à la croyance
selon laquelle la corruption des partis ayant déterminé les résultats à l’avance,
il serait superflu de voter. Il s’agit aussi d’un vote de mécontentement. Sur les
37 pour cent de ceux qui ont voté, 24 pour cent des bulletins concernant les
listes locales et 21 pour cent des listes nationales étaient blancs, souillés ou
porteurs de critiques coléreuses du système et des partis; ce qui revient à dire
que, par exemple, à Casablanca, quelque 30 pour cent des bulletins de vote
étaient blancs, souillés, ou porteurs de critiques. Dans ce cas, selon le rapport
final de la mission internationale du NDI, moins de 14 pour cent des électeurs
potentiellement éligibles de Casablanca ont voté pour les partis figurant sur
les listes.
L'Observatoire National Marocain des Prisons (OMP), une ONG de défense des
droits de l’homme reconnue par le gouvernement, a été autorisée par le
ministère de la Justice, en 2007, à se rendre dans les prisons du pays,
n’importe quand, et à parler aux prisonniers. L’OMP participe officiellement au
programme de réforme pénale du ministère de la Justice et lui apporte son
conseil. L'objectif premier de l'OMP est d'améliorer les conditions de vie dans
les prisons. Il a réussi à faciliter certaines améliorations dans les domaines des
conditions de détention, de la nutrition, de la formation et de la capacité des
détenus à signaler les abus.
Femmes
Le 18 Javier, le gouvernement a réformé le Code de la Nationalité datant de
1958, donnant aux femmes musulmanes le droit de transmettre leur
nationalité marocaine à leurs enfants. Auparavant, la nationalité ne se
transmettait que par le père. Cette nouvelle loi résulte d’une collaboration
intensive entre l’Association Démocratique des Femmes Marocaines (ADFM),
plusieurs organisations de défense des femmes et des droits de l’homme et le
gouvernement. Ce changement permet aux enfants nés de mère marocaine et
de père non marocain, tous deux musulmans, d’avoir droit à tous les
avantages éducatifs et sociaux dispensés à tous les ressortissants marocains.
Il a également des implications sur le droit de garde international impliquant
des couples binationaux. La nationalité marocaine ne peut toutefois être
transmise que si les deux parents sont musulmans et si leur mariage est
reconnu par la loi.
La loi prévoit des peines sévères pour les hommes inculpés pour viol ou
agression sexuelle et les autorités appliquent ces dispositions. Le viol conjugal
ne constitue toutefois pas un délit. Il revient à l'accusé, en dehors des cas de
viol conjugal, de prouver son innocence. Toutefois, de nombreux viols sont
passés sous silence. Même si la loi ne le prévoit pas, la famille peut opter pour
un mariage entre le coupable et sa victime, afin de préserver l'honneur de la
famille.
La loi est plus indulgente vis-à-vis des hommes pour les délits commis à
l'égard de leurs femmes. La police est réticente à s’impliquer dans ce qu’elle
considère comme une affaire privée entre un mari et sa femme. Des crimes
d'honneur, ou violences perpétrées sur une femme dans l'intention de la tuer,
sont perpétrés. Au lieu de renforcer la loi après une récente campagne pour
mettre fin au « crimes d’honneur », le gouvernement a élargi la même
protection aux épouses qui tuent leur mari. Aucun crime de ce genre n’a été
signalé cette année au Maroc.
Pour l’année scolaire 2006-2007, plus de 80 pour cent des personnes suivant
les cours d’alphabétisation proposés par le gouvernement étaient des
femmes, dont 45 pour cent en zone rurale. De nombreuses ONG oeuvrent à
faire avancer les droits des femmes et à promouvoir les questions les
concernant. On compte, parmi ces ONG, l’Association Démocratique des
Femmes Marocaines, l’Union pour l’Action Féminine et l’Association Marocaine
des Droits des Femmes, qui toutes prônent un renforcement des droits
politiques et civiques des femmes. De nombreuses ONG offrent un abri aux
femmes battues, leur enseignent des rudiments d’hygiène, les initient au
planning familial, leur apprennent à s'occuper de leurs enfants, et
encouragent l’alphabétisation.
Enfants
Trafic de Personnes
La loi interdit le trafic de personnes ; certains rapports font, toutefois, état de
personnes ayant fait l’objet d’un trafic, à destination, en provenance, et à
l’intérieur du pays. Le nombre de mineurs émigrant vers l’Europe continue
d’augmenter, selon le ministère chargé des Marocains vivant à l’Etranger. Le
nombre de mineurs passant par les Iles Canaries a quadruplé cette année,
près d’un tiers de ceux-ci venant du Maroc.
Début 2007, deux policiers de Casablanca ont été accusés d’avoir organisé un
réseau criminel pour faciliter l’entrée clandestine d’étrangers dans le pays et
les aider à en sortir. Aucune information n’était disponible, à la fin de l’année,
sur cette affaire. En outre, des soldats marocains, faisant partie d’un
contingent de maintien de la paix de l’ONU, en Côte d’Ivoire, font l’objet d’une
enquête pour violences sexuelles sur des femmes et des jeunes filles
ivoiriennes. L’ONU n’a pas réussi à obtenir des preuves crédibles de ces
méfaits.
Handicapés
Trois lois existent pour venir en aide aux personnes handicapées. Le
gouvernement fournit des directives sur la façon dont les personnes
handicapées doivent être traitées, mais elles n’ont aucun effet juridique. Plus
spécifiquement, la loi n’oblige pas les constructeurs à prévoir des
aménagements spéciaux pour l’accès des handicapés. Le ministère du
Développement Social, de la Famille et de la Solidarité s'attache à intégrer ces
personnes dans la société, cette intégration est, dans la pratique, largement
laissée aux soins d'organisations charitables privées. Les personnes
handicapées sont en général à la charge de leur famille ou vivent de
mendicité.
Minorités Nationales/Raciales/Ethniques
a. Liberté d'Association
Le travail forcé ou obligatoire est prohibé par la loi, y compris le travail forcé
des enfants; de telles pratiques existent cependant. En fait, le gouvernement
n'a pas les moyens d'inspecter les nombreux petits ateliers ou les domiciles
privés où se produit la grande majorité de ce genre de cas. Le travail forcé
persiste dans le cas de la servitude adoptive.
Le pays constitue une destination pour des enfants faisant l’objet d’un trafic
en provenance d’Afrique sub-saharienne, d’Afrique du Nord et d’Asie, et sert
de plaque tournante et de point d’origine pour des enfants faisant l’objet d’un
trafic vers l’Europe. Les enfants font également l’objet d’un trafic au sein
même du pays pour y être exploités comme domestiques, comme mendiants
ou pour la prostitution.
Le nombre d’enfants travaillant illégalement comme domestiques est estimé
entre 66.000 et 88.000, et tous ces enfants ont moins de 15 ans, selon Human
Rights Watch (HRW). Sur ce chiffre, 90 pour cent viennent de la campagne, et
84 pour cent sont analphabètes. Le code du travail ne couvre pas le travail
domestique et n’interdit donc pas l’emploi des « petites bonnes ».
Selon HRW, la police, les procureurs et les juges appliquent rarement les
dispositions du code pénal sur l’abus des enfants ou sur le «travail forcé dans
des cas impliquant des enfants domestiques», et peu de parents d’enfants
travaillant en tant que domestiques sont désireux ou capables de porter
l’affaire en justice, puisqu’ils n’en retireront sans doute aucun bénéfice direct.