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I – L’espèce concernée
§2 – La protection de l’animal
II – L’espace accordé
Les personnes physiques comprennent en droit français que les êtres humains, il
convient alors de préciser l’espace qui lui est imparti entre la vie et la mort.
§1 – La naissance
B] Circonstances particulières
1) Rétroactivité de l’acquisition de la personnalité
L’intérêt de l’enfant a pu amener à faire rétroagir l’acquisition de sa personnalité.
Art. 311 CCIV : Règle infans conceptus.
2) Problèmes liés à la période prénatale
Il s’agit donc du droit applicable à l’embryon et au fœtus dans le cadre de la définition
de la vie humaine et de la recherche du moment d’acquisition de la personnalité.
On peut noter que le médiateur de la Rép. s’est prononcé en faveur du « droit de
reconnaître à un enfant né sans vie dans le but de lui attribuer un nom et une
filiation ».
a) Les avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE)
Il a indiqué que l’embryon était une personne humaine potentielle. Il recommande
également que le fœtus ne soit jamais considéré comme un déchet hospitalier.
b) La jurisprudence
- La question : Diverses décisions ont été amenées à se demander sur les
circonstances d’accidents survenus à un fœtus sont susceptibles de faire
retenir la qualification d’homicide involontaire, en application de l’art. 221-
6 CPEN.
La réponse :
• L’Ass. plén. Du 29/06/2001 a refusé de retenir la
qualification d’homicide involontaire « le principe de légalité
des délits et des peines, qui impose une interprétation stricte de
la loi pénale, s’oppose à ce que l’incrimination prévue par
l’art. 221-6 CPEN, réprimant l’homicide involontaire d’autrui,
soit étendue au cas de l’enfant à naître dont le régime
juridique relève de texte particulier sur l’embryon ou le
fœtus ».
Décision suivie par la Chambre criminelle également ;
• La CEDH ne prend pas nettement position sur la
question et préfère se contenter à la lecture de l’art. 2
Conv.EDH, pour ce qui est du fœtus, toutefois pour l’embryon
la CEDH a considéré que le droit à la vie garantie par l’art. 2 ne
s’appliquait pas aux embryons
c) Les textes
Avant les lois sur la bioéthique, on s’est demandé si une loi sur l’IVG pouvait donner
quelques indications sur le commencement de la vie.
[1] Dispositions relatives à l’IVG
Et bien NON : la loi du 17/01/1975 n’a pas été très approfondie en réalité.
C’est pourquoi la loi du 04/07/2001 a porté le délai à 12 semaines comme dans la
plupart des Etats européens.
[2] Les lois sur la bioéthique
Quelques éléments des lois du 29/07/1994 :
- Dispositions générales : Art. 16 CCIV, il est évident que ce principe laisse
subsister la difficulté d’une définition du début de la vie.
Saisi à propos de la constitutionnalité de la loi du 29/07/1994, le C. const. le
27/07/19904 a provisoirement mis fin au débat relatif à la personnalité de l’embryon
en indiquant que « le principe du respect de tout être humain dès le commencement
de sa vie ne leur était pas applicable »
- Conservation des embryons surnuméraires : La loi fait une disjonction :
• Les embryons déjà congelés : Il est mis fin à leur conservation s’ils ont
été conservés plus de 5 ans et si leur réimplantation n’est pas envisagée ;
• Les embryons à venir : Une conservation est prévue pour 5 ans.
- Réforme sur la bioéthique 06/08/2004, elle est intervenue sur deux points :
• La recherche sur l’embryon (surnuméraire) demeure de principe
interdite, toutefois des expérimentations sont possibles mais très
encadrées (la conception d’embryon à des fins de recherche est interdite
par ex.) ;
• Des interdictions :
Le clonage reproductif (Art. 16-4 CCIV) et le clonage
thérapeutique ;
La conception d’embryons à des fins de recherche ou
commerciales ;
De l’eugénisme, Cad des pratiques sélectives des personnes.
§2 – Le décès
A] L’établissement du décès
Le décès, dont le moment doit être déterminé, fait l’objet d’une déclaration.
1) Le moment du décès
Des difficultés sont apparues du fait du maintien en vie de personnes en état végétatif,
c’est là que se pose la question de la détermination du moment de la mort.
En effet, longtemps a t’on pu entendre dire que la mort était liée à l’arrêt des
battements du cœur.
Un décret est venu précisé que, « outre l’arrêt cardiaque et respiratoire, la mort n’était
établie que si trois critères étaient réunis concurremment :
- l’absence totale de conscience et d’activité motrice spontanée ;
- l’abolition de tous les réflexes du tronc cérébrale ;
- l’absence totale de ventilation spontanée.
La jurisprudence a fait application d’une distinction entre mort corticale
(état végétatif) et mort cérébrale.
2) La déclaration de décès
Le décès doit avoir été constaté par un médecin
B] La situation juridique après décès
1) L’organisation des funérailles
cf. p. 26
2) Le statut des restes humains
La dépouille au sens juridique du terme n’est plus, au sens juridique, une personne.
Il n’est en effet pas possible d’appliquer au cadavre des dispositions relevant du droit
des personnes, les restes humains devenant en quelque sorte une chose.
En cas de crémation, les cendres deviennent un bien, et la jurisprudence avait, à
l’occasion, conclu une copropriété de l’urne cinéraire et de son contenu entre les
héritiers.
En outre, le respect des dernières volontés (testament), l’honneur ou la mémoire d’un
disparu méritent encore protection.
Art. 16-1 CCIV
a) Le devenir du cadavre
Les textes obligent l’inhumation.
La personne décédée peut également choisir :
• De léguer son corps à la science ;
• De s’opposer par avance à un prélèvement d’organes
après sa mort.
b) Le devenir des cendres
I – L’absence
L’absent est celui qui a cessé de paraître à son domicile sans que l’on ait de ses
nouvelles.
§1 – La présomption d’absence
1ère phase : L’intéressé est considéré comme vivant.
A] La constatation judiciaire
L’absence doit être constatée par le juge, sur demande du MP ou des personnes
intéressées (conjoint, créanciers, héritiers présomptifs, associés).
B] Le régime de l’absence
Il s’agit d’aménager une administration des biens de l’absent, pendant une période qui
peut durer 6 ans.
Ce régime a un caractère subsidiaire (secondaire).
Le fait que l’absent soit présumé vivant a des conséquences tangibles (que l’on peut
constater)
§2 – La déclaration d’absence
2ème phase : La déclaration d’absence aboutit à une présomption de décès de l’absent.
Un jugement du TGI qui intervient dans 3 hypothèses :
• A l’issue de la période de 10 ans visée précédemment à compter du jugement
constatant la présomption d’absence ;
• A l’issue d’une période de 20 ans sans nouvelles de l’intéressé s’il n’y a pas eu
de jugement constatant la présomption d’absence ;
• Si un jugement a constaté l’impossibilité pour un conjoint absent de gérer ses
biens.
Absence et prestations sociales : La jurisprudence a hésité sur le
versement de celles-ci, l’acceptant dans certains cas (assurance vieillesse, Ch.
Soc.) comme le refusant dans d’autres (pension de réversion, Ch. Soc.).
II – La disparition
La disparition vise la situation dans laquelle une personne n’est pas réapparue, mais
dont on sait qu’elle s’exposait à un péril.
I – L’individualisation de la personne
Traditionnellement, en droit, la personne est individualisée par des éléments d’identité,
et par la détermination de son sexe.
§1 – L’identité
A] Le nom
1) Le nom de famille
Chacun doit se faire désigner par son nom dans les documents officiels et signer ces
documents de son nom.
D’une façon générale, on constatait jusqu’aux réformes, on constatait une
tendance de la jurisprudence à préférer le nom du père, en ce que celui-ci opérait un
rapprochement avec la situation de l’enfant légitime qui semble socialement plus
adéquate.
a) Les principes de dévolution du nom de famille
[1] Les règles de dévolution du nom
1.1. L’enfant dont la filiation est établie à l’égard de
ses deux parents
Art. 311-21 CCIV, le principe est celui de la liberté de choix. Mais si les parents
s’abstiendraient d’exercer leur choix, la loi pallie alors cette difficulté en imposant une
solution (même art.).
1.2. L’enfant dont la filiation n’est établie qu’à
l’égard des deux parents
Art. 311-23 al. 1 et 2 CCIV, on retrouve la même liberté de choix que lorsque l’enfant
a une filiation établie à l’égard de ses deux parents le jour de la déclaration de sa
naissance ou par la suite mais simultanément.
[2] Adaptation des règles au cas de l’adoption
2.1. Adoption plénière
Art. 357 al. 1, 2 ,3 et 4 CCIV.
2.2. Adoption simple
Art. 363 al. 1, 2, 3 et 4.
b) Les modalités de déclaration du nom de famille
Le décret du 29/10/2004 a précisé les modalités de déclaration du choix du nom :
- Forme : la déclaration doit être conjointe ;
- Compétence : l’officier d’état civil ;
- Modalités : 2 situations principales sont visées :
1) Quand la filiation est établie à l’égard des deux parents au plus
tard le jour de sa naissance ;
2) Quand la filiation découle d’un acte de reconnaissance simultané
postérieur à la déclaration de naissance
c) Le régime juridique du nom
[1] Les caractères du nom
Outre son caractère obligatoire :
1.1. L’unicité du nom
Tout individu n’a qu’un seul nom. Toutefois, l’auteur d’une œuvre littéraire ou
artistique a la possibilité d’user d’un pseudonyme, dans ce cas, le droit d’auteur
s’applique au pseudonyme comme au nom des auteurs.
1.2. L’immutabilité du nom
Par principe le nom est immuable, « loi du VI Fructidor An II ».
Néanmoins, depuis la loi du 08/01/1993 le changement peut intervenir si une personne
« justifie un intérêt légitime » (art. 61 CCIV).
Art. 311-23 CCIV.
1.3. L’indisponibilité du nom
Le nom fait en effet partie de la catégorie des droits extrapatrimoniaux. Le nom
d’un individu peut être donné à une entreprise. Il faut néanmoins séparer le nom de la
personne de la dénomination : celle-ci prend une sorte d’autonomie par rapport à
l’intéressé qui ne peut plus s’opposer à l’utilisation de son nom.
1.4. L’imprescriptibilité du nom
• Sur le terrain de la prescription extinctive, on voit que l’on peut toujours
revendiquer un nom même longtemps inutilisé, toutefois cela à certaines
conditions évoquées par la Cour de cassation dans un arrêt du 15/03/1988.
La 1° Civ. a précisé dans un arrêt du 25/05/1992 que la possession invoquée
pour porter un nom inutilisé doit être souverainement appréciée parles juges du
fond.
• Sur le terrain de la prescription acquisitive, on ne peut normalement pas
s’approprier un nom s’il ne s’agit pas de son nom d’origine, même si on
l’utilise depuis longtemps.
[2] Le droit au nom
On désigne par cela, un ensemble de prérogatives qui s’attachent à la protection, à la
défense du nom patronymique.
2.1. La protection contre l’utilisation et
l’usurpation de son nom
• On peut ainsi s’opposer à l’usurpation de son nom par un tiers ;
• On peut ainsi s’opposer à l’utilisation de son nom en matière commerciale.
Une certaine jurisprudence a tendance à demander que soit rapportée la preuve
d’une confusion, ce qui s’avère il faut le souligner assez difficile à prouver ;
• On peut également s’opposer à l’utilisation de son nom en matière littéraire et
artistique, à certaines conditions, à savoir une confusion encore une fois.
2.2. La nature du droit au nom
• Selon Planiol, le nom est une sorte « d’institution de police civile » ce qui
impliquerait qu’il n’y ait plus de droit subjectif qui s’attache au nom, mais
seulement un souci objectif d’individualiser chaque individu ;
• Un droit de propriété ? La jurisprudence ne s’est pas engagée sur cette
considération. D’ailleurs certains caractères du nom (comme l’inaliénabilité)
sont incompatibles avec la notion de propriété ;
• Un droit de la personnalité ? Le nom étant destiné à identifier une personne
dans les actes de la vie civile, il est difficile de dire que son utilisation étant
destiné à être publique, le nom demeure dans la sphère de la vie privée.
B] Le prénom
1) Le choix du prénom
a) Problèmes d’application des anciennes dispositions
Le choix des prénoms n’était pas libre, il était acquis qu’une réserve générale liée à
l’intérêt de l’enfant devait être opposée aux prénoms jugés ridicules.
La jurisprudence : De nombreux contentieux sont intervenus s’agissant de prénoms
régionaux, ou refusant les prénoms qui relevaient de traditions étrangères.
b) La solution retenue
Art. 57 CCIV, la liberté de choix.
2) Le changement de prénom
Art. 60 CCIV.
a) L’objet de la demande
Par ex. la C. cass. a considéré qu’une demande visant à intervertir les prénoms devait
être rejetée.
b) La notion d’intérêt légitime
La jurisprudence est assez souple en ce domaine, bien que des décisions de refus un
peu surprenants puissent toujours être relevées.
c) Les modalités
La compétence appartient au juge aux affaires familiales.
§2 – Le sexe
Les personnes physiques sont avant tout identifiées par leur sexe (Art. 57 al. 1 CCIV).
On conçoit a priori que le sexe soit immuable.
A] Le cas du transsexualisme
Art. 99 CCIV.
1) La situation avant l’intervention des juridictions euro
La jurisprudence :
- Les juges ont avancé qu’il pouvait exister une différence entre un
changement de sexe voulu (souhait d’une intervention chirurgicale)
et un changement de sexe subi (pression psychologique).
Question : Où est la ligne de partage ?
- Plus généralement, les décisions du fond étaient partagées
- La C. cass : elle s’est toujours opposée aux rectification d’état civil
(changement de nom) dues au transsexualisme (les 4 arrêts de la 1°
Civ. de mai 1990).
Problème : Sur le fond, le droit tourner le dos à une réalité
médicale et faisait fi de la dimension psychologique dans le
processus.
2) L’intervention des juridictions euro
Suite à un refus de rectification de l’état civil par la C. cass. une transsexuelle a saisi
les juridictions européennes sur les fondement de l’art. 8 Conv.EDH ; Art. 99 CCIV.
a) Les décisions de la Commission et de la Cour EDH
Elle a donné gain de cause à l’intéressée.
b) Les conséquences : Les arrêts de l’assemblée plénière
Arrêt du 11/12/1992
[1] La motivation des décisions
C’est sur la base du respect de la vie privée que se fonde l’Ass. plén., en visant l’art. 8
CEDH soit l’art. 9 CCIV (1ère fois que la C. cass. utilise celui-ci en matière de trans.
La Cour s’écarte donc des trois motivations suggérées par le MP :
1.1. Reconnaissance d’une identité
sexuelle
1.2. Reconnaissance d’un sexe simplement
apparent
1.3. Reconnaissance d’un simple souci
d’aménager la vie quotidienne du
transsexuel
[2] Les conditions de la modification
2.1. La juridiction compétente
La requête doit être présentée au TGI, et pas seulement au Prsdt., car il s’agit d’une
action d’état et pas seulement d’une rectification d’état civil, l’Ass. plén. N’a en effet
pas visé l’art. 99 CCIV.
2.2. Les critères de recevabilité de la
demande
Il existe quatre conditions pour que la demande de modification de l’état civil soit
acceptée :
- La demande de modif. de l’état civil ne doit intervenir qu’après
l’opération ;
- Une expertise judiciaire doit rapporter la reconnaissance
médicale du transsexualisme ;
- L’apparence physique du transsexuel doit coïncider avec le
sexe dont la mention est demandée ;
- Le comportement du requérant doit correspondre d’un point de
vue social au sexe dont la mention est demandée.
B] Le cas d’intersexualité
Selon la Cour d’appel de Paris, le « statut mixte d’intersexualité » n’existe pas en droit
français, il faut bien considérer le cas de l’intersexualité.
II – La localisation de la personne
Une personne physique est identifiée géographiquement par sa nationalité et son
domicile.
§1 – La nationalité
Art. 28 & s. CCIV.
Une question délicate, car sensible d’un point de vue politique.
Les enjeux de la question :
Le choix du critère de base qui doit être retenu :
• Jus sanguinis : Une nationalité déterminée par filiation ;
• Jus solis : Une nationalité déterminée par naissance et résidence en
France.
La question procédurale du mode d’acquisition de la nationalité : on retrouve là
les arguments échangés sur le terrain politique (le fait d’ « être français sans le
savoir »…) ;
Tout débat sur la nationalité porte en lui la question de l’intégration.
A] L’acquisition de la nationalité
Le mode a changé à plusieurs reprises, la Réforme Guigou avec la loi du 16/03/1998.
1) La prise en compte des conditions de la naissance
Régime mixte qui accueille à la fois les logiques de droit du sang et du droit du sol.
a) Droit du sang : On ne tient compte que de la filiation.
b) Droit du sol : Deux conditions pour les étrangers, nés en
France, de parents étrangers.
[1] La stabilité de la situation en France
1.1. Résidence habituelle en France
Art. 21-7 ; -8 ; -20 CCIV.
1.2. Ressources stables
La jurisprudence exige des revenus professionnels stables en France.
[2] L’absence de condamnations ou de mesures
privant d’accès au territoire français
Art. 21-8 CCIV.
c) Droit du sol et droit du sang
Art. 21-7 CCIV, dans 4 situations particulières un enfant est français :
- Né en France de parents inconnus, sauf établissement ultérieur
de filiation et acquisition de la nationalité de son ou de ses
parents ;
- Né en France de parents apatrides ;
- Né en France de parents étrangers quand il n’obtient la
nationalité d’aucun de ses parents en vertu de la loi étrangère ;
- Né en France lorsqu’au moins un des parents y est né.
B] La perte de la nationalité
Une question relativement complexe, qui sera juste esquissée.
1) La perte proprement dite de la nationalité
a) Déclaration de l’intéressé (celui qui prend une nationalité
différente)
b) Répudiation de la nationalité : diverses hypothèses :
• Enfant né dont un seul des parents est né en France ;
• Enfant qui n’est pas né en France dont un seul des
parents et français ;
• Enfant qui acquiert la nationalité française en raison
de l’acquisition de celle-ci par l’un de ses parents et
qui n’est pas né en France.
A titre de sanction, un décret peut intervenir.
La perte de la nationalité par désuétude se constate quant à elle par jugement.
2) La déchéance de la nationalité
Elle est réservée aux personnes ayant acquis la nationalité française, et ne s’applique
pas aux français d’origine.
Elle intervient suite à certaines condamnations.
Toutefois, la déchéance ne pourra pas intervenir si elle a comme conséquence de
rendre l’intéressé apatride.
§2 – Le domicile
Une personne physique est également individualisée par son domicile.
A] La détermination du domicile
1) Définition du domicile
On doit distinguer entre « domicile » et « résidence ».
a) Définition légale
Art. 102 CCIV.
Lieu où une personne a son principal établissement. Ce lieu d’établissement est
repérable au moyen de deux éléments :
• Un élément matériel : l’établissement suppose
qu’une personne qui habite un lieu y dispose de ses
affaires et de celles de sa famille ;
• Un élément intentionnel : le domicile correspond à
une volonté de se fixer.
b) Distinction domicile/résidence
Déterminer la résidence (autre lieu de vie) suppose une certaine stabilité de vie dans le
lieu, et non un simple passage ou séjour.
2) Fixation du domicile
En principe, une personne a le libre choix de son domicile.
a) Le domicile légal
La loi impose parfois un domicile (Art. 108-2 et 3 CCIV ; art. 102 al. 2 CCIV)
b) Le domicile élu
L’élection de domicile permet, selon l’art. 111 CCIV, la détermination d’un domicile
(fictif) pour les besoins (temporaires) d’une opération ou d’une procédure.
B] La protection du domicile
Elle relève du champ d’application de l’art. 9 CCIV.
Mais c’est sur le fondement de l’art. 8 de la Conv.EDH que la France a été condamné
plusieurs fois.
A] Les intervenants
1) Les personnes habilitées à rédiger les actes
Les actes sont passés devant un officier d’état civil (ex. : le maire, ses agents
communauxsauf pour le mariage ou le premier et ses adjoints sont seuls
compétents). Il s’agit donc d’actes authentiques.
A noter : Le maire relève dans sa fonction d’officier d’état civil du Parquet.
A] L’inscription en faux
Deux modalités sont à signaler :
• Les mentions par lesquelles l’officier d’état civil fait état d’un simple constat
font foi jusqu’à inscription en faux ;
• Les mentions par lesquelles l’officier d’état civil fait état des déclarations des
parties font foi jusqu’à ce que soit rapportée la preuve du contraire.
B] Le contentieux
Il faut de toute manière un jugement, qu’il s’agisse de réparer une erreur ou pour
suppléer à l’absence d’acte.
1) Les jugements rectificatifs
Art. 99 à 101 CCIV. Ils permettent la rectification d’une erreur portée sur les registres
de l’état civil.
A noter : La rectification n’est pas modification de l’état des personnes.
2) Les jugements supplétifs
Art. 46 CCIV.
B] La prévention de l’exclusion
Il s’agit des conditions de la question des conditions d’un d’existence d’un débiteur.
Par ex. le fait de laisser à une personne endettée un minimum de ressources pour
vivre. C’est le fait également que certains biens sont insaisissables.
1) Le traitement des situations de surendettement
C’est en général l’étalement des dettes, le rééchelonnement des échéances.
Mais en cas d’insolvabilité constatée du débiteur il existe des dispositions qui viennent
en aide aux plus démunis.
2) Le maintien dans le logement
Il est en effet possible d’expulser une personne. Mais même dans cas on tente de
ménager la dignité de la personne en fixant des conditions d’expulsion.
§2 – La fin de la vie
A] Les situations des malades en fin de vie
Le douloureux problème de l’accompagnement du malade en phase terminale a fait
l’objet d’une loi du 09/06/2001.
En outre, les textes prévoient même un congé d’accompagnement de la personne en fin
de vie de trois mois maximum pour les salariés.
La notion de « fin de vie » est évidemment délicate à cerner : la loi parle « d’affection
grave et incurable » et de « phase avancée ou terminale ».
1) Le choix du malade
Si l’intéressé est conscient : il assume directement son choix ;
L’intéressé peut avoir prévu par avance les instructions
nécessaires au cas où il ne serait plus en état de faire valoir ses
choix ;
L’intéressé peut aussi désigner une personne dite « personne
de confiance » pour intervenir.
A noter : On voit qu’intervient dans la loi du 22/04/2005, relative aux droits des
malades et à la fin de la vie, la notion de « dignité de la personne humaine »,
s’agissant de la dignité du mourant.
2) Les prérogatives du praticien
Art. L. 1111-13 Code de la santé publique : il permet au médecin, lorsque son patient
est hors d’état d’exprimer sa volonté, d’arrêter un « traitement inutile » et sa décision
est inscrite dans le livret médical.
B] La question de l’euthanasie
Cf. ss. Art. 16 & 16-9 CCIV.
Certains la considèrent comme un moyen de respecter la dignité du mourant.
Une question qui reste cependant posée :
Le CCNE a rendu public un rapport sur cette question, dans lequel il considère en
particulier que « face à certaines détresses, lorsque tout espoir thérapeutique et vain
et que la souffrance est insupportable, on peut se trouver conduit à prendre en
considération le fait que l’être humain surpasse la règle et que la simple sollicitude
se révèle parfois comme le dernier moyen de faire face ensemble à l’inéluctable ».
Néanmoins dans l’état actuel du droit, administrer la mort tombe sous le coup
d’une incrimination pénale.
La loi du 04/03/2002 a ouvert une première brèche en la matière, sans solutionner ni
aborder le problème de l’euthanasie, il découle en effet de cet article que le malade
peut choisir d’interrompre le traitement qui le maintient en vie, et que le praticien ne
peut lui imposer l’obligation de tenter de la convaincre.
On sent bien que le souhait demeure d’éviter de laisser mourir, même si
l’intéressé en manifeste le désir.
Et la loi du 22/04/2005 prolonge infra ; mais, d’autre part, elle intervient sur quelques
points nouveaux : administration possible d’un traitement anti-douleur qui peut avoir
pour conséquences secondaires le décès, demande de limitation ou d’arrêt de tout
traitement par le patient.
En tout cas, la dépénalisation de l’euthanasie n’est pas à l’ordre du jour.
On a également parlé du « suicide assisté » :
La CEDH qui a toujours jugé irrecevables les requêtes introduites en matière
d’euthanasie, a eu l’occasion de se prononcer dans une hypothèse d’assistance au
suicide.
La demanderesse (patiente atteinte d’une maladie grave et incurable) invoquait l’art.
2 de la Conv.EDH , qui interdit de mettre fin à la vie d’autrui. Cela en l’interprétant
largement, Cad qu’elle en retirait que seul l’individu avait un droit sur sa propre vie.
Elle invoquait aussi l’art. 3.
La Cour a cependant rejeté l’ensemble de ces prétentions, dans des termes qui
mériteraient de larges discussions : ainsi elle ne croit pas que « le droit à la vie puisse
s’interpréter comme comportant un aspect négatif » ; elle affirme également que
l’art. 2 de la CEDH puisse s’interpréter comme conférant un « droit à mourir » et qu’
« il ne saurait davantage créer un droit à l’autodétermination, en ce sens qu’il
donnerait à tout individu le droit de choisir la mort plutôt que la vie »
I – Les médias
En matière audiovisuelle, la loi du 30/09/1986 soumet le principe de liberté de la
communication audiovisuelle au « respect de la dignité de la personne humaine »
Le CSA est intervenu à plusieurs reprises sur ce fondement : le plus souvent des
simples rappels à l’ordre ont été adressés aux chaînes concernées.
Néanmoins, il arrive que des sanctions plus lourdes soient adressées.
Toutefois, il faut faire la part des choses, en lien avec la liberté de création :
seule une volonté délibérée de sanctionner peut occulter par exemple la dimension
métaphorique du rap pour prendre à la lettre les propos tenus.
Il faut bien signaler que l’on ne peut se priver totalement, au nom d’une « pudeur
médiatique », de véhicules médiatiques de la violence, du désarroi ou du désespoir ;
mais il appartient à chacun, et notamment aux professionnels impliqués, de faire la
part de ce qui est montrables ou pas en lien avec les objectifs que l’on assigne.
II – La bioéthique
Le concept de dignité humaine parcourt les textes relatifs à la bioéthique.
A] La convention d’Oviedo
Signée le 04/04/1997. Le texte lui-même envisage tant le respect de la vie privée que
des modalités spécifiques d’intervention médicale.
B] La déclaration universelle du génome humain et les droits de l’homme
Elaborée par l’UNESCO, on notera particulièrement, outre la réaffirmation du principe
du respect de la dignité humaine, quelques allusions fondamentales à la dignité
humaine dans le préambule au texte, qui fait référence au préambule de l’Acte
constitutif de l’UNESCO qui évoque lui-même un « idéal démocratique de dignité,
d’égalité et de respect de la personne humaine ».
C] Le protocole du Conseil de l’Europe interdisant le clonage des êtres
humains
« Considérant que l’instrumentalisation de l’être humain par la création d’être
humains génétiquement identiques est contraire à la dignité de l’homme et constitue
un usage impropre de la biologie et de la médecine », on voit bien dans l’exposé de
ce « considérant » la difficulté de saisir la matière, en son dosage subtil entre progrès
techniques et dignité de l’homme.
CONCLUSION :
On voit l’extrême difficulté qui transparaît lorsque l’on veut cerner la notion,
déterminer la valeur juridique du respect de la dignité, qui semble bien relever,
comme le dit Saint-James d’un « principe matriciel par excellence ».
Un principe à valeur constitutionnelle : Le Conseil const. l’a érigé en
principe constitutionnel en le dégageant du préambule de la Constitution de
1946.
Néanmoins il ne s’agit pas d’une décision très claire. Elle souffre en
particulier de plusieurs imprécisions lorsqu’il s’agit d’établir une ligne de
partage entre dignité et respect ou entre personne humaine et corps humain.
Un droit fondamental ? En effet le concept de dignité humaine fédère en
réalité tout une série de principes déclinés au fil des textes, qui mis bout à bout,
ressembleraient à ceux qui parsèmeraient une déclaration des droits du corps
humain.
De surcroît, les liens avec les DHC sont évident : La DDHC porte la notion de
dignité en germe dans son préambule, les conventions également.
Toutefois, on voit que l’accumulation des revendications en termes de
« droits à » contribue à affaiblir une catégorie qui, de « droits fondamentaux »,
devient un réservoir à intérêts particuliers : droit au travail, à la dignité, au
logement, au mariage…
Au final, on se demande s’il ne s’agit pas tout simplement de promouvoir une étique,
à tel point que ce serait peut-être de la dignité qui aurait un rôle matriciel, de tracer
des lignes de conduites, dont découleraient les principes mêmes des droits de
l’homme.
I – L’intégrité physique
Elle découle naturellement, elle aussi, de la notion de droit à la vie.
Les textes :
• Le prélèvement d’organe : lois des 22/12/1976 & 20/12/1988, le consentement
des personnes ;
• Diverses dispositions relatives au corps humain : Art. 16 & s. CCIV, d’où se
dégage le principe selon lequel, le corps, ses éléments et ses produits ne
peuvent faire l’objet d’une patrimonialisation.
Art. 16-1, parle d’un respect dû au corps humain, etc. ;
Dans sa nouvelle rédaction l’art. 16-3, parle de « nécessité médicale »,
ce qui permet une atteinte à l’intégrité physique dans un objectif de
prévention.
II – L’intégrité morale
Le droit pénal sanctionne différents comportements portant atteinte à l’intégrité
morale, à l’honneur.
On verra ici les deux incriminations pénale qui visent directement un comportement
portant atteinte à l’honneur : la diffamation et l’injure.
§1 – La diffamation
L’art. 29 de la loi sur la liberté de la presse qui définit la diffamation comme « toute
allégation ou imputation d’un qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération
de la personne ou du corps auquel le fait est imputé ».
Selon la jurisprudence : « l’allégation ou l’imputation doit se présenter sous la forme
d’une articulation précise de faits de nature à être, sans difficulté, l’objet d’une
preuve d’un débat contradictoire ».
§2 – L’injure
Selon la loi du 29/04/1881, l’injure s’entend comme « toute expression outrageante,
terme de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait ».
Elle peut avoir un caractère discriminatoire, on voit donc là un rapprochement
possible avec la diffamation. C’est depuis 2004 qu’est punissable une injure
publique commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur
sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap.
L’absence d’un fait susceptible d’être prouvé, en revanche, constitue une différence
essentielle avec la diffamation.
A] L’excuse de provocation
Les textes admettent au bénéfice de celui qui se voit reprocher l’injure une excuse de
provocation. La provocation relève de « tout fait accompli dans le but d’irriter une
personne et venant par suite expliquer et excuser les propos injurieux qui lui sont
reprochés ».
B] L’invocation du contexte
Il n’y a pas d’invocation possible de la bonne foi en matière d’injure, comme cela
est possible pour la diffamation.
Néanmoins certaines décisions s’en approchent en refusant de prendre en
considération le contexte dans lequel l’injure est intervenue.
§1 – L’image
§2 – La voix
La voix a été considérée comme un autre attribut de la personnalité.
Quelques décisions (notamment celle concernant la Callas) ont montré que la voix
devait être considérée comme une « image sonore » et comme un « attribut de la
personnalité ». Il faut néanmoins la plupart de ces décisions confondent droits de la
personnalité et droits des interprètes.
II – L’intimité de la personne
§1 – La vie privée
Le respect de la vie privée est aménagé par l’art. 9 CCIV.
L’atteinte au respect de la vie privée (et à l’image) entraîne souvent l’intervention du
juge des référés, notamment lorsqu’il s’agit de prendre des mesures en cas de
publication par la presse : l’urgence vient souvent du souci de limiter l’atteinte aux
droits de la personnalité en faisant retirer de la vente le périodique.
Outre le CCIV des textes supranationaux interviennent en la matière :
L’art. 12 DDHC ;
L’art. 17 du PI relatif aux droits civils et politiques ;
L’art. 8 de la Conv.EDH.
B] La liberté de création
La liberté de création de l’auteur d’une œuvre littéraire ou artistique peut être
contrariée à certaines occasions.
1) L’atteinte au respect des croyances
Souvent, elle a été utilisée pour faire interdire des œuvres cinématographiques.
Les demandeurs n’ont pas eu gain de cause, dans la mesure où celui qui effectue la
démarche d’entrer dans une salle de spectacle s’expose à voir une œuvre qui ne
correspond pas à ses opinions, ou même le heurte, et qu’il ne peut pas faire interdire
eu égard à la liberté de création, qui découle en elle-même de la libre
communication des pensées et des opinions.
A l’inverse, une décision avait sanctionné l’affiche du film
« Ave Maria (1984) », celle-ci se trouvant sur la voie publique ; on ne pouvait alors
pas opposer le fait que le spectateur a assisté volontairement à une projection.
Mais, depuis lors, le juge des référés a rejeté une demande d’interdiction de l’affiche
du film « Larry Flint », estimant que celle-ci était dénuée de tout caractère
pornographique et ne constituait pas un outrage flagrant aux sentiments religieux.
On peut voir dernièrement aussi le contentieux, à propos des caricatures de Mahomet,
dans lequel il a été jugé que « les limites admissibles de la liberté d’expression n’ont
pas été dépassées ». Les limites de la liberté d’expression sont donc strictement
appréciées.
§3 – La présomption d’innocence
cf. ss. Art 9-1 CCIV.
Elle est évoquée dans l’art. 6, al. 2 de la Conv.EDH et dans l’art. 9-1 CCIV.
Une décision avait fait un raccourci simple de cet art. : « l’atteinte à la présomption
d’innocence consiste à présenter publiquement comme coupable, avant
condamnation, une personne poursuivie pénalement ».
Une décision retient l’atteinte à la présomption d’innocence dans le cas fort
médiatisé de F. Heaulme, lorsque celui-ci a été présenté dans une « fiction
documentaire » de TF1 par un gendarme enquêteur comme coupable d’un double
meurtre pour lequel P. Dils a été condamné puis acquitté après révision de son procès.
C’est également, le cas en l’espèce de l’œuvre de N. TRINTIGNANT suite au
décès de sa fille, dans lequel elle présente l’ex-compagnon de sa fille comme « le
meurtrier » de celle-ci.
La Cour avait simplement à l’éditeur d’insérer un encart rappelant le principe de la
présomption d’innocence. Cette solution mesurée est dictée selon la Cour (Paris)
par le double souci de concilier le respect des droits de la personnalité et la liberté
d’expression.
La loi du 15/06/2000, qui a pour but de renforcer la protection de la présomption
d’innocence et le droit des victimes, contient quelques dispositions en lien avec la
dignité humaine (le fait pour la personne mise en examen de rester libre ; le port des
menottes ou d’entraves, des mesures à caractère exceptionnel ; les accusés libres ne
sont plus obligés de se constituer prisonniers la veille des audiences).
CONCLUSION : Le débat relatif à la nature des droits de la personnalité
• Des droits extrapatrimoniaux : Il s’agit en effet de préros. destinées à préserver
l’intimité, l’individualité ou l’intégrité d’une personne, hors de tout commerce
juridique. Toutefois, une tendance générale à la « patrimonialisation » des droits
de la personnalité s’instaure (contrat d’exploitation de l’image d’une personne pour
certaines personnes, comme les mannequins par ex.) ;
• Des droits réels ou personnels ? L’hésitation est permise et pourrait faire
conclure à une impossibilité de ranger les droits de la personnalité dans l’une
ou l’autre des catégories :
Si les droits réels sont ceux s’exercent sur une chose, les droits de la
perso. N’en font pas partie dans la mesure où ils ne portent pas sur un
objet ;
Si les droits personnels sont des prérogatives dont dispose une personne
à l’égard d’une autre, les drts. De la perso. n’en font pas non plus partie
car on peut difficilement admettre que chaque individu puisse les
opposer à tous.
• Un principe à valeur constitutionnelle ? Certaines décisions tendent à établir un
fondement constitutionnel au principe du respect de la vie privée. Egalement le
C. const. a répondu à diverses questions concernant la CMU et en liant la
protection de la vie privée à l’art. 2 DDHC.
Seconde partie – La famille
Livre I – Le couple
Ch. I – Le mariage
Chez les romains, le mariage se définissait par un union destiné à durer toute la vie
« consortium omnis vitae ». Portalis définissait le mariage comme « la société de
l’homme et de la femme qui s’unissent pour partager leur commune destinée » et
Carbonnier lui comme un des « piliers » de notre droit.
Publiques ou privées.
Arrêt 13/08/1993 C. const. a refusé les dispositions prévus à l’art. 175-2 CCIV
(relatives au mariage blanc et à ses conséquences) qui pour lui « en subordonnant la
célébration du mariage à de telles conditions préalables, ces dispositions
méconnaissent le principe de la liberté du mariage, qui est une des composantes de
la liberté individuelle ».
B] Le courtage
La loi du 23/06/1989, a soumis le courtage aux règles protectrices du droit de la
consommation, ce faisant elle le définit en son art. 6 comme « l’offre de rencontre en
vue d’un mariage ou d’une union stable ».
C] Le consentement au mariage
Il relève de la seule volonté des époux, lorsqu’ils sont majeurs. Alors qu’il faut le
consentement des parents à moins de 18 ans.
1) La volonté des époux
a) La réalité du consentement
[1] Les personnes faisant l’objet d’une mesure
de protection
1.1. Personne sous sauvegarde de justice
Elle peut se marier librement, en revanche le divorce est soumis à des conditions
particulières.
1.2. Personne sous curatelle
Elle ne peut se marier qu’avec le consentement de son curateur pu du juge des tutelles.
1.3. Personne sous tutelle
Le mariage n’est possible qu’à deux conditions :
• L’avis du médecin traitant ;
• Le consentement du père et de la mère.
[2] L’incidence d’une affection mentale
b) L’intégrité du consentement
Trois hypothèses de doutes de l’intégrité du consentement au mariage.
[1] L’erreur
1.1. Situation antérieure à la loi du
11/07/1975
Elle était basée sur le fondement de l’ancien art. 180 CCIV, Cad qu’une demande de
nullité du mariage n’était admise qu’en cas « d’erreur dans la personne ». (cf. Arrêt
« Berthon » du 24/04/1862 Ch. réunies)
1.2. Situation postérieure à la loi du
11/07/1975
Avec la notion de « qualités essentielles » (Art. 180 al. 2 CCIV), on voit intervenir
une dimension subjective. Il s’agit en quelque de qualités auxquelles on attache une
importance telle que, si l’on avait eu connaissance de leur absence chez le conjoint, on
ne se serait pas marier.
[2] Le dol
Le dol est une manœuvre qui provoque une erreur. Dans le cas du mariage il faut
l’envisager comme des simulations, des mensonges qui auraient permis d’aboutir au
mariage en conditionnant sciemment (en pleine connaissance de cause) l’erreur du
conjoint.
[3] La violence
La violence s’entend d’une contrainte sous laquelle l’un des conjoints a été obligé
de se marier.
Elle est plus souvent morale que physique. La difficulté dans le cadre d’une contrainte
purement morale, vient de la preuve à rapporter de l’existence de cette obligation dans
laquelle l’intéressé(e) a été placé(e).
c) La simulation
La simulation s’entend de l’absence totale de consentement au mariage lui-même,
lorsque le but des époux n’est pas en réalité la volonté de fonder une famille. On peut
citer l’exemple des mariages dits « blancs ».
La jurisprudence est donc régulièrement amenée à annuler des mariages dans le but
d’obtenir la nationalité française ou un avantage particulier.
2) Le consentement familial
Les mineurs doivent obtenir le consentement des parents au mariage.
a) Les personnes devant consentir
• Art. 148 CCIV, consentement des pères et mères, s’il y a dissentiment entre les
deux, ce partage emporte consentement ;
• Art. 149 CCIV, si l’un des deux est mort, le consentement de l’autre suffit ;
• Art. 150 al. 1 CCIV, si les père et mère sont décédés, ce sont les aïeuls les
remplacent ;
• Art. 160 CCIV, si absence des conditions précédentes, les mineurs doivent
avoir le consentement du conseil de famille.
b) L’expression du consentement
Le consentement des personnes pressenties est un simple acte de volonté, mais
dont le caractère est discrétionnaire, Cvd qu’il ne peut faire l’objet d’aucun recours.
B] La solennité du mariage
La célébration du mariage a perdu quelque peu de son caractère solennel.
Le fait qu’il est un caractère solennel réagit néanmoins sur le mode de preuve du
mariage. Il se prouve en effet au moyen des actes de l’état civil (Arts. 194 & s. CCIV)
1) Les règles générales
a) Le moment de célébration
Déterminé par les intéressés et quelques autres considérations administratives.
b) Le lieu de célébration
Commune de l’un ou l’autre des conjoints.
c) Le déroulement de la célébration
Célébré par le maire ou un adjoint (en qualité d’officier d’état civil) ;
Les conjoints doivent être présents (art. 146-1 CCIV) ;
La présence de 2 témoins au minimum, 4 au maximum ;
L’officier d’état civil est tenu de donner lecture des arts. du CCIV relatifs aux droits et
devoirs des époux (arts. 75, 212, 213, 214 al. 1 et 215 al. 1).