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PRSE2

« Phase de définition des actions »

Atelier "produire - travailler"


Compte rendu de la réunion du 13 octobre 2009

Président : Jean-Pierre Agaesse, DRTEFP


Rapporteur : Jean-Michel Fougères, CRAM

L'atelier a rassemblé 23 personnes représentant 17 institutions de la région Bretagne1.


Il était présidé par le directeur du travail à la DRTEFP. Celui-ci a rappelé le dispositif
général de conception du PRSE 2. La phase de définition des enjeux a permis
d'identifier 17 enjeux2 prioritaires, parmi lesquels 7 concernent plus particulièrement
l'atelier "Produire, travailler" :

• Développer la formation en direction du monde professionnel (enjeu 10)


• Encourager la production locale et la consommation de produits bio (enjeu 8)
• Améliorer la qualité des eaux brutes (enjeu 7)
• Réduire la production et améliorer la collecte des déchets dangereux diffus
(enjeu 9)
• Réduire les inégalités santé-environnement liées aux conditions de travail
(enjeu 11)
• Développer une attitude de précaution à l’égard des produits chimiques
(enjeu 12)
• Développer une attitude de précaution à l’égard des poussières (enjeu 13)

La méthode de travail proposée pour la réunion consistait à échanger pour chaque


enjeu sur les propositions d'actions issues de la phase définition des enjeux et des
contributions complémentaire sollicitées à la suite de ces réunions. Les propositions
faites dans les 40 contributions reçues (consultables sur le blog) ont été dispatchées
dans les différents enjeux en fonction des thématiques abordées.

Afin de ne pas trop surcharger l'ordre du jour, il a été précisé que les risques liés aux
locaux de travail seraient traités par l'atelier "habiter, accueillir", et la question du
déplacement et du fret par l'atelier "bouger, se détendre".

Les échanges entre les participants ont permis de valider les enjeux et d'approfondir
les pistes d'action soumises à discussion pour chaque enjeu concerné par l'atelier.

1
liste détaillée en annexe
2
liste détaillée dans le document de synthèse transmis aux participants

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Développer la formation en direction du monde professionnel
(Enjeu 10)

A -Les grandes orientations d'action

La réduction des expositions passe par une meilleure information des professionnels.
Ils doivent moins s’exposer aux dangers et être attentifs aux risques qu’ils font courir
aux autres lorsqu’ils utilisent certains produits ou mettent en œuvre certains process.
Ils ont également la responsabilité de conseiller et d’informer leurs clients sur le choix
et le bon usage des produits qu’ils commercialisent ou mettent en œuvre.
L’engagement d’un programme de formation à l’échelle régionale permettrait de
promouvoir les bonnes pratiques et de limiter les comportements à risques.

5 contributions en lien avec cet enjeu ont permis de préciser les contours des actions à
mettre en place, dont certaines en lien avec d'autres plans :
- Santé environnement et pratiques agro-industrielles (Lylian Le Goff)
- Zoonoses (MSA)
- UV (sécurité solaire)
- Pesticides (MSA- DRTEFP)
- Ecophyto (DRAAF)

B - Les propositions d'action issues des contributions

• LA FORMATION A LA REDUCTION ET A LA SECURISATION DE L’UTILISATION DES PESTICIDES

Les conséquences sanitaires de l'utilisation des pesticides est un problème


particulièrement aigu en Bretagne, c'est pourquoi le groupe a considéré que la
formation à la réduction et à la sécurisation de l’utilisation des pesticides devait
représenter un axe majeur du PRSE2.

Cet objectif suppose d'intervenir de façon ciblée auprès de tous les acteurs :
- en premier lieu les agriculteurs utilisateurs de produits phytosanitaires
- les établissements d'enseignement et de formation agricole
- les distributeurs et les prescripteurs
- les collectivités

Pour chacune de ces cibles des moyens appropriés sont à développer en relation avec
le plan éco-phyto et les objectifs du Grenelle de l'environnement.

 Pour les utilisateurs de produits phytosanitaires


Le plan Ecophyto prévoit la sensibilisation de l'ensemble des utilisateurs de produits
phytosanitaires, et sur certains aspects prend un caractère obligatoire comme le

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certificat "certiphyto" ainsi que la formation de l'ensemble des utilisateurs. La prise
en compte de ce volet "santé sécurité" dans les parcours de formation suppose de
mobiliser de nouveaux moyens et confère de nouvelles fonctions de relais
d'information aux médecins de la MSA. Pour faciliter la mise en oeuvre de cet objectif,
la Chambre d'agriculture essaie de développer des formations à distance et d'identifier
de nouveaux relais pour assurer la formation. Le délai envisagé pour la mise en oeuvre
de cet objectif est de 3 à 5 ans.
Par ailleurs la MSA suggère d'engager des démarches visant à mieux faire comprendre
l’intérêt de la collecte historique des expositions (fiche d’exposition) afin d'obtenir un
meilleur suivi dans le temps.
Le groupe souligne qu'au-delà de l'aspect sécurité, l'objectif de réduction des
pesticides par le recours à des solutions alternatives devra représenter un pôle fort des
actions de formation.

 Pour les établissements d'enseignement et de formation agricole


Le plan Ecophyto prévoit l'adaptation les référentiels de formation

 Pour les distributeurs et prescripteurs


Le plan Ecophyto prévoit la professionnalisation les métiers de la distribution et du
conseil phytosanitaire ainsi que la mise en place un conseil fiabilisé sur l’ensemble du
territoire. Pour ce faire, la DRTEFP suggère :
- l'organisation d’un séminaire à l’intention des responsables des achats et des
dirigeants des entreprises et coopératives de négoce (décembre 2009)
- la formation de 400 magasiniers vendeurs sur les connaissances des risques
et des moyens de prévention et de protection liés à l’usage des pesticides
- la création d’un portail Internet d’information, sensibilisation
- la mise à disposition dans les magasins de kits de communication
(connaissance des effets toxiques, pratiques alternatives, connaissance des
moyens de prévention et de protection)

 Pour les collectivités


La réduction et la sécurisation de l’utilisation des pesticides pourraient être obtenues
par
- le développement de la formation des collectivités (services entretien des
voiries et espaces verts) sur les pratiques alternatives de désherbage en
milieu urbain
- la promotion de la mise en place d’agendas 21 pour chaque commune, en y
inscrivant la réduction de l’emploi des pesticides
- la valorisation et la mutualisation des expériences de solutions alternatives
(traitement thermique par exemple) avec pour objectif d'arriver à terme à
zéro phyto, ce qui suppose l'évolution des mentalités pour l'acceptation de
l'herbe dans la ville.

• MIEUX FORMER-INFORMER SUR LES ZOONOSES

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Cette proposition d'action de la MSA pourrait consister en :
- la réalisation de documents d ’information,
- des réunions de sensibilisation en direction des filières professionnelles,
- des événements particuliers (SPACE par ex.)

• SECURITE SOLAIRE
Face au risque UV qui présente une forte spécificité, souvent méconnue en
Bretagne, les participants ont retenu les propositions d'action de la Sécurité solaire
:
- Développer la météo solaire en Bretagne et la relayer vers les professionnels
exposés (via la médecine du travail, les sites web d’entreprise, les lieux
d ’accueil des mutuelles)
- Développer des programmes de formation et de sensibilisation sur le risque
UV à destination des professionnels

Le CISS s’est positionné comme partenaire potentiel des actions qui pourraient être
menées dans ce domaine.

C - Les propositions d'action complémentaires issues de l'atelier

Les contributions étant fortement focalisées sur le monde agricole, les participants ont
souligné que les CHSCT et les professionnels de santé avaient un rôle important à jouer
en matière de prévention et de dépistage des risques santé-environnement.

• POUR LES PROFESSIONNELS DE SANTE

La question de la sensibilisation des professionnels de santé aux risques


environnementaux a été soulevée dans plusieurs ateliers. Alors que la cible des
médecins libéraux est une cible difficile à mobiliser, les professions paramédicales
pourraient l'être plus facilement dans la mesure où le Conseil régional a compétence
pour les formations paramédicales et pourrait prendre l'initiative d'introduire un
module santé-environnement dans ses formations.

• POUR LES CHSCT

Actuellement la formation initiale des CHSCT prévue réglementairement comprend


beaucoup d'objectifs à traiter en 3 jours et ne permet donc pas d'aborder de façon
approfondie les questions de santé environnementale.

Les questions restées sans réponse, soulevées dans l'atelier, ont concerné :
- la nature des messages : un message général commun à toutes les

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entreprises disposant d'un CHSCT (soit de 1800 à 2000 entreprises en
Bretagne), ou un message spécifique selon les entreprises ou les branches ?
- quels financements mobiliser ?
- la faisabilité de "CHSCT de site" pour les petites entreprises qui ne disposent
pas de CHSCT

Néanmoins le groupe s'est accordé sur la nécessité de


- mettre au point un référentiel ou un guide de santé environnementale
assez global destiné à générer une culture de santé environnementale, sans
entrer dans le détail des filières, permettant de susciter des questionnements
de la part des salariés et des entreprises. Ce guide devra faire la part entre ce
qui est obligatoire réglementairement au regard du code du travail et ce qui
relève des recommandations et préconisations pour de bonnes pratiques.
- identifier les secteurs professionnels les plus exposés ou les plus émetteurs
de polluants (chimie, agriculture, BTP bien que des filières de formation
existent déjà) pour cibler des interventions de formation sensibilisation en
partenariat avec les médecins du travail, la CRAM, l'OPPBTP, les inspecteurs
du travail.
- sensibiliser les syndicats de salariés sur ces problématiques de santé
environnementale
- encourager la création d'un réseau de médecins mobilisés autour de la
thématique santé-environnement
- développer la formation de formateurs en santé environnementale
- mettre au point un module d'information sensibilisation à la santé
environnementale destiné aux formateurs de CHSCT et le diffuser via les
filières professionnelles
- former et sensibiliser aussi les chefs d'entreprises (ainsi que les futurs chefs
d'entreprises) par le biais des CCI

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Encourager la production et la consommation de produits biologiques
(enjeu 8)

A – Les objectifs

• La production locale biologique ne permet pas de répondre à la demande des


consommateurs et des collectivités. De nombreux produits biologiques sont
importés, avec toutes les conséquences sur l’environnement liées aux
transports des marchandises.
• La conversion d’exploitations agricoles en agriculture ou maraîchage
biologique participerait efficacement aux objectifs de réduction de la
pollution par les pesticides, l’azote et le phosphore.
• Elle permettrait également de trouver une réponse aux risques posés par les
additifs alimentaires

2 contributions, l'une de la DRAAF en relation avec le plan Ecophyto et l'autre de Lylian


Le Goff sur Santé environnement et pratiques agro-industrielles ainsi qu'une
proposition issue du premier groupe de travail ont servi de support aux échanges entre
les participants.
La promotion du bio en direction du grand public et des collectivités a été abordée par
l'atelier consommer. Cet atelier s'est focalisé sur la problématique d'encouragement à
la production de produits biologiques

B – les propositions d'action

• ACCOMPAGNER LA CONVERSION DES EXPLOITANTS

L'axe 2 du programme Ecophyto prévoit de généraliser les systèmes agricoles et les


moyens permettant de réduire l’utilisation des pesticides (agriculture biologique et
durable), et de mobiliser des outils réglementaires et incitatifs pour favoriser
l’adoption des techniques économes en produits phytosanitaires.

Or actuellement il existe en Bretagne 1 000 exploitations bio qui représentent 2 % de


SAU, alors que les objectifs du Grenelle de l'environnement sont de 20 % en 2020. Des
outils comme les MAE (mesures agro-environnementales) "systèmes de culture" et
"maintien ou encouragement à l'agriculture bio" sont en place et concernent un
nombre important de dossiers. Néanmoins, le groupe s'est interrogé sur les actions à
entreprendre pour lever les freins à la conversion des exploitants pour obtenir une
offre significative.

Les freins sur lesquels agir relève de plusieurs registres :

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- les freins psychologiques de résistance au changement liés à la crainte
de s'engager dans de nouvelles pratiques.
- la recherche d'un modèle économique viable
Autant il existe des solutions pour le maraîchage et pour l'élevage, sous
réserve que l'agriculteur dispose d'une surface suffisante, autant pour le
moment on n'a pas de solution pour ce qui est grandes cultures
(céréales, maïs...) d'autant plus que la rentabilité est très soumise aux
aléas climatiques. Toutefois, le processus de conversion est un
processus long qui demande au moins 3 ans.
- les freins liés à la structuration de la filière autour de grosses
entreprises dont les agriculteurs sont au final très dépendants.
- la difficulté d'accès à la terre en particulier pour les nouveaux entrants
porteur de projets en maraîchage bio
- la stigmatisation de l'agriculture conventionnelle qui n'encourage pas
un dialogue constructif entre les deux "chapelles".

Les actions envisagées pour lever ces freins concernent :


- Le développement de la formation des agriculteurs sur l’agriculture
biologique, sur la maîtrise de la vitalité des sols et des espèces
(compost, associations végétales, rotation cultures, lutte bio…)
- l'encouragement et l'accompagnement des filières courtes
- la valorisation des pratiques bio qui fonctionnent bien en Bretagne et
leur diffusion en agriculture conventionnelle
- les critères de priorisation d'accès au foncier notamment pour
permettre de satisfaire les demandes de maraîchages en périurbain :
veiller à ce que les nouveaux critères d'attribution des terres de la
CDOA qui doivent être revus prochainement pour tenir compte du
Grenelle de l'environnement privilégient l'extensif sur l'intensif et le bio
sur le conventionnel.
- la démystification de l'agriculture bio en faisant le lien entre les deux
types de production que l'on cherche trop à opposer : lever les craintes
liées à une perception de rentabilité aléatoire
- la reconnaissance et la valorisation des "efforts" comme le contrat de
réduction de produits phytosanitaires qui concerne 600 agriculteurs en
Bretagne.
- l'incitation des commissions locales de l'eau à promouvoir les mesures
agro-environnementales.
- associer les collectivités locales pour la mise en place de dispositifs de
protection des terres agricoles menacées par l'urbanisation et les
infrastructures.

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Améliorer la qualité des eaux brutes (enjeu 7)

A – Les constats

L'amélioration de la qualité des eaux douces et littorales est un enjeu sanitaire que les
ateliers ont tenu à souligner :
• D'une part, pour sécuriser l'eau potable et notamment limiter les risques
émergents possibles dans l'eau de consommation (ex : des résidus
médicamenteux). Les eaux brutes sont de qualité médiocre et ce n'est qu'au
prix d'abandons de ressources polluées, de traitements complexes et onéreux
et d'une grande vigilance dans l'exploitation de ces traitements, que l'eau de
consommation est de bonne qualité en Bretagne pour l'ensemble des
paramètres contrôlés dans le cadre du contrôle sanitaire (pesticides et
nitrates y compris),
• D'autre part, pour éliminer ou réduire les risques liés aux autres usages de
l'eau : contamination des plages, baignades et sites de loisirs nautiques,
émanations toxiques des algues vertes, toxines des cyanobactéries en eau
douce et des algues microscopiques en eau de mer, contamination chimique
et microbienne des poissons, des coquillages et des crustacés, etc…

5 contributions ont été le point de départ des échanges entre les participants :
• Sites et sols pollués (Drire-BRGM)
• THM (SCHS Rennes)
• Ammoniac (JP Guyomarc’h, CESR)
• Risques microbiologiques liés aux élevages (Lylian Le Goff)
• Algues vertes (Claude Lesné, CNRS)

B – les propositions d'action

• LA RESORPTION DES NITRATES POUR LUTTER CONTRE LES ALGUES VERTES

L’atelier a souligné l’existence d’objectifs de résorption différents selon les politiques.


Certains experts prônent un objectif de 10-15 mg/l pour prévenir la prolifération des
algues vertes, ce qui reviendrait idéalement à diviser par 3 les taux de nitrate actuels.
La chambre d’agriculture souligne que cet objectif est économiquement impossible à
atteindre même en agriculture biologique ; il revient à envisager la suppression des
élevages dans les zones les plus touchées.
L'objectif de réduction de 40 % des intrants fixé par le Grenelle de la mer est plus
modeste.

Dans tous les cas, cela pose la question de la période transitoire pour laquelle un
certains nombre de proposition ont été émises :

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- Mesurer la réduction des apports de nitrates en amont (politique de l’eau)
- Information méthodique de la population des dangers du H2S et des effets
toxiques en intégrant les effets dus aux faibles doses (asthme)
- Information systématique et mobilisation des structures sanitaires, en
particulier des médecins et autres professionnels de santé et de prévention
- Entreprendre des campagnes de mesures pour mieux quantifier les
expositions selon les différentes situations d'exposition
- Engager des études qui améliorent les connaissances sur le processus de
dégradation des algues vertes, afin d'établir un modèle qui permette de
suivre les émanations de gaz dans la durée
- Mettre en place un groupe de travail en partenariat avec l'ORS pour vérifier
les relations causales de l'exposition aux algues avec des signalements et
témoignages qu'actuellement on ne sait pas interpréter sur le plan des
pathologies
- Veiller à ce que le SDAGE Loire Bretagne intègre de façon plus précise la
question des algues vertes.
- Confier à la Région Bretagne le pilotage d'une expérimentation sur 2 ou 3
bassins versants avec des objectifs ambitieux sur la résorption des algues
vertes
- Elaborer une stratégie globale de gestion des déchets pour éviter tout
risque de reprise du cycle

• MAITRISER LES EMISSIONS GAZEUSES ET PARTICULAIRES DES ELEVAGES


- Mieux prendre en compte l’ammoniac dans les arrêtés préfectoraux élevage
(autorisations, extensions) et stations de traitement, lors des calculs et bilans
de fertilisation azotée
- Promouvoir des bonnes pratiques en matière d’épandage, de couverture des
fosses avec extraction d’ammoniac, de diminution de la pression de
fertilisation, en particulier dans les bassins versants à ulves, et le contrôle.

• REDUIRE LES TENEURS EN MATIERE ORGANIQUE


Cette proposition est fortement liée à l'enjeu de changement de modèle agricole
examiné précédemment.

• REDUIRE LES POLLUTIONS D’ORIGINE INDUSTRIELLE


- Réduire la pollution d’origine industrielle à la source, par la promotion des
meilleures techniques disponibles
- Poursuivre la surveillance des milieux autour des sites industriels
- Veiller particulièrement au traitement des pollutions accidentelles ou
diffuses qui peuvent avoir des incidences dans la durée
- Mettre en sécurité et réhabiliter les sites pollués sans responsable solvable
pour lesquels le bilan sécurité est réalisé, mais sans financement pour
procéder à leur dépollution alors que celle-ci est prévue dans le cadre
réglementaire.
- Réaliser l’inventaire des anciennes stations services et mettre en œuvre des

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plans d’actions
- Dans les problématiques d'aménagement, sensibiliser les aménageurs et les
collectivités dans le cadre des PLU sur l'intérêt de se renseigner sur la qualité
et l'usage passé des sols (proposition à reporter dans l'enjeu 6 : promouvoir
la reconnaissance de l'urbanisme, de l'aménagement du territoire et du
cadre de vie comme déterminant de la santé)
- Optimiser la gestion et le traitement des sites pollués (tris des terres)
- Pour les opérations de réhabilitation de friches industrielles, nombreuses
dans la région rennaise, sensibiliser les aménageurs au risque de relargage
de polluants, notamment en cas de mélange air/eau.
- Etre particulièrement vigilant sur le diagnostic des lieux d'implantation des
établissements sensibles recevant des enfants par exemple.

• AMELIORER LA SURVEILLANCE DES EAUX SOUTERRAINES


en systématisant le recueil d'informations de la base de données gérée par l'Agence de
l'eau Loire-Bretagne : une trentaine d'installations ne sont pas prises en compte en
Bretagne, faute de crédits.

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Réduire la production et améliorer la collecte
des déchets toxiques diffus (enjeu 9)

A – Les constats

Tous les matériaux, produits, objets produits et diffusés dans les activités
professionnelles ou domestiques deviennent des déchets au bout d’un cycle de vie qui
a tendance à être de plus en plus court. Ces déchets sont de nature très variée allant
des matières organiques biodégradables aux substances dangereuses les plus diverses,
dont certaines sont persistantes, et se retrouvent dispersées dans la nature, dans les
eaux pluviales, dans les eaux d’égouts, dans les ordures ménagères. Elles peuvent ainsi
contaminer l’eau, l’air, les sols et la chaîne alimentaire.

Le problème des déchets dangereux diffus est prégnant dans les activités tertiaires, le
bâtiment, la déconstruction, les activités de soin et les déchets domestiques. La part
triée et recyclée apparaît très faible et les déchets dangereux diffus des ménages qui
vont dans le tout-venant augmentent en quantité, voire en toxicité. La complexité de
la composition de ces déchets va croissante, notamment ceux des équipements
électriques et électroniques, mais aussi ceux des matériaux de construction ou du
mobilier.

La discussion s'est engagée autour d'une contribution du Conseil régional sur


l’articulation avec le PREDD. Le débat a conduit à certains constats ou prises de
position indépendamment des préconisations :

• En préalable, l'atelier a estimé qu'il était préférable de ne pas se limiter aux


déchets toxiques dans la mesure où dans les déchets en général, des déchets
dangereux, même présents à dose très faible, peuvent avoir des effets très
négatifs amplifiés par l'effet cocktail.
• L'enjeu déchets est apparu comme devant être relié à l'enjeu de formation et
constitue un thème transversal à relier aux enjeux 16 et 17 : "encourager et
accompagner la prise de conscience écologique" et "construire une culture
santé-environnement avec les bretons".
• L'objectif de réduction des déchets à la source figurant déjà dans les plans
déchets départementaux, il est apparu que ce n'était pas le rôle du PRSE de
faire des recommandations sur les incinérateurs, ce qui n'exclut pas la mise
en place d'un groupe de travail permanent qui s'articule avec les PDEOM
• Compte tenu de l'importance de cet enjeu et de son imbrication avec les
autres enjeux, le groupe a souhaité que cet enjeu fasse l'objet d'un chapô de
présentation générale des interactions déchets/santé/environnement

PRSE Bretagne – atelier Produire,travailler – compte rendu de la réunion du 13/10/09 11/18


B – Les propositions d'action

• MIEUX MAITRISER LA PRESENCE ET LE TRAITEMENT DES DECHETS DANGEREUX

- Inciter les exploitants incinérateurs de Bretagne à mettre en place des


dispositifs de mesure en semi continu des dioxines pour mieux informer les
Commissions locales d’information et de surveillance (CLIS)
- Informer et développer une culture sur la toxicité des déchets dans la
population en tenant compte de la spécificité des cibles : bricoleurs,
plaisanciers, pêcheurs.
- Rechercher les moyens d'améliorer la collecte auprès des artisans (bâtiment,
garagistes).
- Engager une réflexion pour repenser la filière déchets permettant de mieux
isoler le recyclable et les matières fermentescibles
- Créer des installations de retraitement des fermentescibles et déjections
animales, en tenant compte du fait que les fermentescibles peuvent être
"contaminés" par des déchets toxiques.

• REDUIRE LA PRODUCTION DE DECHETS TOXIQUES DIFFUS

- En lien avec le PREDD, définir des actions, des cibles, des objectifs.
- Développer les actions comme celles entreprises par la chambre des métiers
auprès des pressings ou de la CCI auprès des artisans du bâtiment pour la
sensibilisation aux déchets de peinture
- Elaborer des messages de sensibilisation des organisations professionnelles à
la réduction des déchets
- Réduire les emballages (préconisation issue de l’atelier)
- Encourager l'utilisation de produits de substitution, en particulier dans le
bâtiment pour les matériaux à base de PVC

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Réduire les inégalités santé-environnement liées à
la dégradation conditions de travail (enjeu 11)

A – Les constats

La dégradation des conditions de travail se traduit par une accélération des cadences
et des rythmes de travail, déjà particulièrement contraignants en milieu agro-
alimentaire (spécificité bretonne). Les risques physiques liés au bruit, aux ambiances
thermiques, à l'éclairage et aux ultra-violets, et le cumul de ces risques font également
l'objet de fortes préoccupations, notamment au regard de la prégnance de certaines
pathologies chez les travailleurs bretons (TMS, mélanomes, allergies …).

La fragmentation des vies professionnelles renvoie aux difficultés de suivi médical, les
travailleurs précaires enchaînant divers contrats et différents postes sont parfois
soumis à des expositions qui ne sont pas toujours considérées a posteriori.

Enfin, le personnel travaillant en entreprise de sous-traitance constitue un public cible


et particulièrement exposé, du fait de la réalisation des travaux souvent les plus
délicats.

La discussion sur cet enjeu s'est engagée à partie de la contribution de l'AMIEM sur les
environnements physiques de travail.

Les participants ont estimé que la notion de "dégradation des conditions de travail"
n'était pas une donnée objectivement mesurable et qu'il serait préférable de modifier
l'intitulé de l'enjeu en substituant la notion de "précarité" à celle de "dégradation", ce
qui permet en outre d'induire des publics cibles (intérimaires, saisonniers, sous-
traitants, nouveaux arrivants dans l'entreprise…) et des secteurs à risque (IAA,
entreprises de propreté, pêche…). Ainsi l'intitulé de l'enjeu devient : Réduire les
inégalités santé-environnement liée à la précarité des conditions de travail.

Dans la mesure où le PRST ne sera élaboré que courant 2010, il est apparu légitime que
le PRSE affiche une priorité par rapport à celui-ci

B – Les propositions d'action issues de la contribution

• AMELIORER LES ENVIRONNEMENTS DE TRAVAIL

Les actions à poursuivre en priorité


- Sensibilisation des apprentis (bâtiment), des agences intérimaires et des sous-
traitants
- Prévention collective sur les ambiances thermiques (agroalimentaire,
industrie, santé sur les rayonnements)

PRSE Bretagne – atelier Produire,travailler – compte rendu de la réunion du 13/10/09 13/18


Les réflexions à engager :
- Réfléchir sur l’harmonisation des pratiques de conditionnement dans la
grande distribution, l’agroalimentaire et l’industrie (manutention)
- Sensibiliser les bureaux d’études sur la conception des machines pour limiter
les émissions de chaleur et favoriser l’ergonomie des appareils de radiologie,
améliorer la qualité de l’air et la température
- Etre vigilant sur les secteurs émergents (chaîne bio/écologie, les ondes et
nanoparticules)
- Mieux informer sur le choix du bon équipement de protection en fonction des
risques et des pratiques professionnelles.
- Engager des actions prioritaires sur l'amélioration des environnements de
travail dans les secteurs les plus fragilisés : IAA, BTP, entreprises de propreté,
pêche

C – Les propositions d'actions complémentaires issues de l'atelier

• AMELIORER LE SUIVI DES TRAVAILLEURS PRECAIRES

- Organiser la traçabilité de l'exposition aux risques par la mise en place d'un


carnet de suivi médical en articulation avec le Plan régional santé au travail
- Sensibiliser les saisonniers aux risques, à la protection et les encourager à
assurer une traçabilité de leur exposition aux risques
- Communiquer sur l'accessibilité du dossier médical auprès des salariés
- Assurer un meilleur suivi par la médecine du travail
- Améliorer la traçabilité des expositions au travers de la fiche emploi-nuisances

• PRIORISER LES CIBLES ET ADAPTER LA PREVENTION SELON LES TYPES DE RISQUE

La question de la priorisation des cibles et des critères à prendre en compte a été


longuement débattue, néanmoins un consensus est apparu sur les cibles suivantes :

- Les salariés des petites entreprises de l'industrie agro-alimentaire fragilisés


par l'augmentation des cadences (découpage de volailles)
- Les employé(e)s des entreprises de propreté (cible surtout féminine avec un
bas niveau de qualification, horaires décalés…)
- les salariés de la pêche soumis au bruit, à l'humidité, au froid, aux UV et
exposés au gaz d'échappement

PRSE Bretagne – atelier Produire,travailler – compte rendu de la réunion du 13/10/09 14/18


Développer une attitude de précaution vis-à-vis
des risques liés aux produits chimiques (enjeu 12)

Les constats

Nous sommes exposés à une quantité croissante de produits chimiques : produits


d’entretien, désinfectants, insecticides, fongicides, désherbants, peintures, solvants,
cosmétiques, colles, encres, etc… Certains de ces produits, dont la toxicité est connue
ou fortement suspectée, sont classés plus ou moins dangereux, et ont fait en
conséquence l’objet d’interdictions et de restrictions d’usage. La priorité est bien sûr
d’être particulièrement prudent par rapport à ces produits.

Beaucoup de substances n’ont pas été suffisamment étudiées au delà de leur toxicité
immédiate. Les dangers à long terme (cancers, perturbations endocriniennes,
altérations du système nerveux) et les effets cocktails restent un chantier presque
infini pour la recherche, tant le nombre de substances et les possibilités de
combinaisons entre elles sont importantes.

Préalablement aux échanges sur les propositions d'action, les participants ont souligné
que la notion de "produits chimiques" était restrictive et qu'il fallait l'étendre aux
substances chimiques en incluant en particulier les nanotechnologies. Toutefois, il a
été rappelé que ce thème serait approfondi dans l'enjeu 14 " Soutenir la recherche
régionale en santé-environnement".

Les participants ont considéré que les CMR devaient représenter la priorité pour cet
enjeu. Les propositions d'actions de la DRTEFP sur ce thème ont été discutées et
enrichies par le groupe, de même que les propositions de la contribution de Lylian Le
Goff sur "santé-environnement et pratiques agro-insudtrielles.

B – Les propositions d'action

• SENSIBILISER AUX RISQUES CMR


- Plan CMR : aller au-delà des mesures concernant les entreprises, intégrer les
enjeux environnementaux (promouvoir les bonnes pratiques)
- Améliorer le contrôle des conditions de stockage et d’utilisation des produits
- Renforcer le contrôle des aliments et améliorer la traçabilité (étiquetage)
- Limiter les travaux émissifs de fibres : découpe, dépose…
- Gérer les déchets
- Protection individuelle et formation des personnels exposés
- Priorité sur le perchloréthylène dans les pressings, formaldéhyde dans les
laboratoires

PRSE Bretagne – atelier Produire,travailler – compte rendu de la réunion du 13/10/09 15/18


• ENCOURAGER LE RECOURS AUX PRODUITS DE SUBSTITUTION

- Préconiser l’usage de produits de substitution (laines d’isolation) chaque fois


que possible (réserver les FCR aux températures supérieures à 1100°)
- Inciter les pressings à utiliser un procédé aqueux en remplacement du
perchorethylène
- Promouvoir la substitution en entreprise de substances CMR et alimenter la
base AFSSET au niveau national.
- Programmer un effort de formation – éducation aux risques liés aux produits
chimiques visant à encourager l'abandon ou la substitution de ces produits en
fonction de leur utilisation
- Capitaliser les expériences
- Soutenir les travaux de recherche sur les possibilités de substitution des CMR
en fonction de leur utilisation
- Mettre en place un groupe de travail CMR recensant les situations d'utilisation
afin d'en dégager les priorités.

PRSE Bretagne – atelier Produire,travailler – compte rendu de la réunion du 13/10/09 16/18


Développer une attitude de précaution à l’égard des poussières
(enjeu 13)

A – Les constats

Les poussières et les aérosols sont pour certains bien identifiés comme problème
majeur pour la santé (particules diesel, poussières d’amiante, de silice, de ciment, de
bois, de céréales, fumées de feu de bois, fumée de cigarette, pollens…)
La question des poussières revient régulièrement, soit parce que le risque est bien
connu (exemples ci-dessus), soit parce qu’il est suspecté (laine de verre par exemple),
soit parce que des poussières en elles-mêmes inoffensives peuvent servir de support à
des substances dangereuses (descendants du radon, hydrocarbures aromatiques
polycycliques-HAP, métaux, pesticides, acariens et autres microorganismes…), soit
parce que parfois la nature exacte de la poussière est inconnue. C’est le cas des
travaux de bricolage où des poussières dangereuses peuvent être inhalées.

Cet enjeu a été abordé essentiellement sous l'angle des allergies en milieu
professionnel à partir de la contribution de l'AMIEM.

B – les propositions d'action issues de la contribution

• LA PREVENTION DES ALLERGIES

Les actions à poursuivre :


- Sensibiliser les apprentis (bâtiment et coiffure), les élèves des professions de
santé et des agences intérimaires
- Limiter la dispersion des poussières à la source

Les réflexions à engager :


- Sensibiliser les architectes et bureaux d’études sur la conception des
machines et locaux de travail pour limiter la dispersion des allergènes et
l’utilisation de produits connus pour leur pouvoir allergisant (enjeu 1)
- Etre vigilant sur les secteurs émergents (services à la personne, travail à
domicile, chaîne du bio)
- Mieux informer sur le choix du bon équipement de protection en fonction des
risques et des pratiques professionnelles.

C- les propositions d'action complémentaires issues de l'atelier

• AMELIORER LES SYSTEMES DE MESURE


- Rechercher des financements complémentaires à ceux de la TGAP pour l'achat
d'analyseurs de particules qui sont insuffisants en Bretagne
- Développer le réseau de surveillance de la qualité de l'air

PRSE Bretagne – atelier Produire,travailler – compte rendu de la réunion du 13/10/09 17/18


Annexe

Les participants de l'atelier "Produire, travailler"

Air Breizh : Magali Corron


CAPEB : Pierre Canevet
Chambre d’agriculture : Patrick Edeline
CISS : Thierry Daël
CNRS : Claude Lesné
Conseil régional : Pascale Loget, Yannick Cairon, Karine Le Méhauté-Rey
CRAM : Jean-Michel Fougères
DDASS 22 : Sandrine Pernet
DIREN : Marcel Guiho
DRASS : Daniel Marchand, Anne Vidy
Drire : Olivier Orhant
DRTEFP : JP Agaesse, Martine Buffet, Christian Verger
DSV : Christine Fabry
MSA : Odile Castel
Réseau OMS-S2D : Annette Sabouraud
SCHS Rennes : Martine Ralaivao
Université de Rennes 1 : Nathalie Hervé-Fournereau, Alexandra Langlais

TMO : Vincent Guillaudeux, Dominique Simon-Calafuri

PRSE Bretagne – atelier Produire,travailler – compte rendu de la réunion du 13/10/09 18/18

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