Professional Documents
Culture Documents
Lisez attentivement les textes qui composent le dossier ci-dessous et puis proposez une
synthèse de ces documents en 300 mots environ. Pour cela, vous dégagerez les idées et les
informations essentielles que contiennent les textes proposés et vous présenterez avec vos
propres mots un nouveau texte composé de façon suivie et cohérente.
ATTENTION : Vous pouvez bien entendu réutiliser les “ mots-clés ” des
documents, mais non pas des phrases ou des passages entiers.
Ce sont donc plus de 600 000 chômeurs qui verront leur sort remis au seul soutien
familial, entraînant un accroissement sensible de la pauvreté en France.
Cette situation préoccupe les syndicats, qui ont échafaudé des propositions. Les
partenaires sociaux doivent en débattre prochainement en groupe de travail avant
la séance plénière de négociations du 26 février sur la " gestion sociale des
conséquences de la crise économique sur l'emploi". Ils appellent d'ores et déjà à une
prise de conscience urgente de la part du gouvernement.
Ce dernier sait bien que la question du chômage de longue durée n'est pas réglée. Si
depuis plusieurs années les demandeurs d'emploi dits de longue durée (un an ou
plus) représentent de façon stable plus de 40 % du nombre total de chômeurs, leur
nombre absolu est en forte augmentation : "Il est évalué à 947 000 au troisième
trimestre 2009 contre 760 000 sur la même période en 2008, soit en hausse de 24
% sur un an", indique Corinne Prost, responsable de la division emploi à l'Insee.
Les syndicats, pragmatiques, veulent donc trouver des solutions provisoires pour
tous ces exclus de l'assurance-chômage et de la solidarité nationale. "On ne peut pas
laisser 600 000 personnes sans aucune indemnité jusqu'à la reprise du marché de
l'emploi. Il est urgent d'ouvrir le débat", affirme ainsi Maurad Rabhi, secrétaire
confédéral de la CGT. Les syndicats proposent donc des "mesures de crise" ciblées
pour les chômeurs de longue durée et les précaires, qui constituent la majorité des
fins de droits.
Sur les 726 161 chômeurs auxquels l'assurance-chômage a cessé de verser des
indemnités en 2008 (757 000 avec les départements d'outre-mer), 38 % ont cotisé
moins d'un an et 38 % étaient des chômeurs de longue durée, indique le service
public de l'emploi.
Il suggère, en accord avec la CGT et FO, d'assouplir les conditions d'accès des
chômeurs en fin de droits à l'ASS - réservée actuellement à ceux qui ont travaillé au
moins cinq ans durant les dix dernières années - et de proroger le dispositif
Allocation équivalent retraite (AER), sorte de "pont" entre assurance-chômage et
retraite. Le maintien de cette mesure, déjà prolongée dans le cadre du plan de
relance, ne coûterait, pour 2010, que 40 millions d'euros, estime Pôle emploi.
D'autres propositions sont avancées. Par exemple, reporter l'âge maximal fixé pour
toucher l'indemnisation chômage - coût estimé à 80 millions d'euros en 2010 - ; ou
prolonger de six mois la durée de prise en charge des contrats de reclassement
professionnel et des contrats de transition professionnelle.
"La réduction des déficits publics passe d'abord par la réduction de la dépense",
rappelait mercredi 13 janvier à l'Assemblée nationale le premier ministre, François
Fillon, en prévision de la conférence gouvernementale du 28 janvier sur les déficits
publics. Ce contexte pourrait paraître défavorable au financement d'une solution
pour les chômeurs en fin de droits, à moins que l'Etat, prenant la mesure du risque
social, ne considère cette dépense comme un investissement. D'autant que les
évaluations des mesures de solidarité nationale réalisées par Pôle emploi ne
représentent pas "un montant impossible à financer dans l'équation budgétaire
actuelle : il s'agit simplement d'un arbitrage budgétaire à opérer, d'un choix à faire",
estime Mathilde Lemoine, économiste en chef de la banque HSBC France.
Je dois te dire quelques mots sur une erreur courante, celle qui consiste à accuser le
progrès technologique de la montée du chômage. Non, la machine ne tue pas
l'emploi. C'est une vieille peur séculaire qui refait surface périodiquement chaque
fois que la situation économique se dégrade. Non, la machine ne tue pas l'emploi.
Elle le déplace, elle le recompose. Certains secteurs et entreprises en perdent, c'est
sûr. Mais d'autres en créent. Globalement l'histoire montre que le progrès
technologique et l'innovation en créent plus qu'ils en détruisent. Certes, pas
toujours rapidement. Des périodes de transition sont parfois nécessaires. Certes, les
adaptations se font parfois dans la douleur et avec un chômage passager (l'Etat peut
avoir un rôle à jouer pour faciliter ces transitions et aider à passer les caps
difficiles : protection sociale, formation...).
Le marché est un processus dynamique, à la fois créateur et destructeur d'emploi.
Mais sur la durée la création l'emporte, heureusement.
André Fourçans, L'économie expliquée à ma fille,
Editions du Seuil, 2006