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La newsletter pour décideurs
[ 6 MAI 2010 – N° 17 ]
Marché du travail
Le déséquilibre entre l'offre et la demande
freine la reprise économique
de placement (Forem, Actiris et VDAB) propo- vailleurs/demandeurs d'emploi. Les jeunes doi-
sent à eux seuls 72.000 postes à temps plein ou vent être encouragés à se diriger vers des
à temps partiel à pourvoir immédiatement. Ce filières d'études techniques et orientées vers le
chiffre représente une hausse de 29% par rap- marché du travail. La formation et l'accom-
port à il y a quelques mois et a retrouvé son pagnement doivent se focaliser sur les besoins
niveau d'avant la crise. Outre les emplois dans le concrets des entreprises ainsi que sur les
secteur non marchand et les services, la reprise emplois disponibles. Beaucoup de fonctions cri-
des activités dans le travail intérimaire implique
pour les ouvriers une démultiplication des oppor- Au cours des prochaines années,
Ces dernières semaines, le marché du travail a, tunités d'emploi dans l'industrie.
nous payerons de plus en plus
une fois de plus, fait les gros titres. Au premier Quoi qu'il en soit, la pénurie structurelle de cer-
trimestre de cette année, 11.628 travailleurs tains profils professionnels continue, en dépit de
cher le décalage existant entre
auraient été confrontés à une annonce de licen- l’important volume de demandeurs d'emploi, à les compétences demandées et
ciement collectif. Le fait que ce chiffre soit plus s'amplifier. Au cours de l'année de crise 2009, offertes.
élevé qu'au début 2009 s'explique notamment la part des offres d'emploi pour des fonctions
par quelques gros dossiers comme ceux d'Opel critiques est passée de 46% à 49%, comme on tiques n'exigeant ni diplôme ni expérience, un
et de Carrefour. Du reste, il est ici question de peut le lire dans un rapport récent du VDAB. En suivi rapide des demandeurs d'emploi et un sys-
'licenciements annoncés'. L’on ignore encore le 2009, 106.000 emplois fixes n'ont été pourvus tème d'allocations davantage axé sur l'activation
nombre exact de travailleurs qui seront réelle- qu'avec grandes difficultés, quand ils ont trouvé constituent un must, indépendamment de la
ment licenciés une fois que la concertation preneur. Cette situation constitue un frein formation. Il est impératif d'organiser un suivi et
sociale aura pris fin dans ces dossiers. Les sérieux à la reprise économique, tout comme la un accompagnement pour tous les groupes
chiffres nous contraignent à regarder la réalité rigidité de notre législation en matière de licen- d'âge. Le travail intérimaire doit être réglementé
en face : pour beaucoup d'entreprises, les solu- ciement, qui incite peut-être les employeurs à légalement comme canal de recrutement. Enfin,
tions temporaires ont terminé de produire leurs recourir moins rapidement à des mises à pied, l'allongement de la carrière doit être la règle et
effets et il ne leur reste plus d’autre option que mais qui les pousse aussi à recruter beaucoup non l'exception.
de procéder à des coupes sombres dans le per- moins vite lorsque la conjoncture reprend. Grâce à une série de dispositifs tampons, le
sonnel pour garantir la santé de la société et les Au cours des prochaines années, nous payerons marché belge du travail a plutôt bien résisté à la
emplois futurs qui en dépendent. de plus en plus cher le décalage existant entre crise. Nous enregistrons le taux d'accroissement
Aujourd’hui, le marché du travail connaît cepen- les compétences demandées et offertes. Alors du chômage le plus faible d'Europe, après
dant un double visage : parallèlement aux que nous sommes confrontés aux charges crois- l'Allemagne. Mais la reprise sera plus lente chez
pertes d'emplois précitées, les premiers signes santes du vieillissement de la population et que nous, comme l'ont déjà montré plusieurs crises
de reprise sont perceptibles, comme en témoi- davantage de gens sont appelés à travailler antérieures. Nous devons aujourd’hui tout mettre
gnent les postes vacants à nouveau proposés (plus longtemps), nombreux sont les employeurs en œuvre au profit d'un marché du travail
par un grand nombre d'entreprises. Selon le à ne pas trouver le personnel dont ils ont moderne et dynamique, afin de favoriser la
baromètre Manpower, 7% des employeurs besoin. Il y a donc lieu de prendre une série de sortie de crise au lieu de la freiner.
belges recommenceraient à recruter. mesures structurelles pour étendre l'offre de tra- PIETER TIMMERMANS,
Actuellement, les sites web des services publics vail et augmenter l’employabilité des tra- ADMINISTRATEUR – DIRECTEUR GÉNÉRAL
110
CONJONCTURE > L’inflation remonte à 1,8% en avril
reçue, la Grèce devra limiter fortement son défi-
TOTAL TAX CONTRIBUTION > La pression fiscale exorbitante cit budgétaire au cours des prochaines années.
reste le seul facteur stable en Belgique ! Cet objectif flou a des conséquences très con-
MILLIARDS EUR crètes, comme l’augmentation de la TVA, le gel
des salaires des fonctionnaires, le relèvement de l’âge de la pension, etc.
HEBDOMADAIRE — BUREAU DE DÉPÔT : SINT-NIKLAAS — P409959 www.feb.be > publications > chiffres et faits
[ INFOR FEB 17 — 6 MAI 2010 ]
ACTION FEB
> La FEB, invitée à une > Le Solidaritest 2010 avec > ICC Belgique et la FEB
après-midi d'étude du le soutien de la FEB reçoivent Guy Quaden
CEPESS Le 5 mai dernier, le ministre Vincent Van ICC Belgique (Chambre de
Le 28 avril 2010, Annick Hellebuyck, du Quickenborne, le directeur général de la FEB commerce international) et
Département social de la FEB, a pris part à une Pieter Timmermans et les présidents de la la FEB ont reçu le gouver-
après-midi d'étude organisée par le CEPESS (le Croix-Rouge ont remis les Solidaritest Awards neur de la Banque natio-
centre d’étude du CDh). Elle avait pour thème aux entreprises qui ont fourni le plus d’efforts nale, Guy Quaden, à l'oc-
l’allongement de la carrière compte tenu de en matière de solidarité sociétale. Cette initia- casion de l'assemblée
l’évolution démographique. A. Hellebuyck y a tive est en phase avec le ‘mission statement’ générale d'ICC Belgique.
notamment souligné l’importance vitale de la FEB, qui se fonde sur une économie de Dans l'exposé qu'il a tenu
d’augmenter le taux d’activité des travailleurs marché libre corrigée socialement. Il s'agit durant le déjeuner, Guy
Guy Quaden
de plus de 50 ans dans notre pays, ce qui pas- d'une facette bien spécifique de la responsa- Quaden a surtout mis
sera nécessairement par un changement de bilité sociétale de l'entreprise, à savoir le degré l'accent sur la perte de parts de marché des
mentalité tant du côté des travailleurs que du d'engagement social de nos entreprises. Les exportations belges par rapport à des concur-
côté des employeurs. Le capital humain – en lauréats du Solidaritest 2010 sont Accenture, rents tels que les Pays-Bas et l'Allemagne. Selon
ce compris l’expérience des travailleurs âgés – Care et Unilever Lipton Tea. la Banque nationale, cela est dû essentielle-
doit être mieux valorisé. Il importe, plus Pieter Timmermans : “Je félicite vivement tous ment à une évolution défavorable de nos coûts
concrètement, d’encourager les situations de les participants. En particulier les lauréats, qui salariaux. Elle insiste également sur la nécessi-
travail (fonctions mieux adaptées à l’âge, brillent par leur excellence, mais aussi toutes té de renforcer les efforts en matière de R&D,
bonus en pension) et de limiter un certain les autres entreprises qui se sont engagées à afin de mettre sur le marché des produits moins
nombre d’assimilations dans le cadre du cal- participer. Elles démontrent une fois de plus standardisés – pour lesquels le facteur 'coût'
cul de la pension légale (malus). qu’il est possible de concilier réussite écono- intervient moins – et de développer de nouveaux
Annick Hellebuyck – ah@vbo-feb.be mique et engagement social.” marchés – où la demande est plus forte.
Elin De Vits – edv@vbo-feb.be Tony Vandeputte – tvp@vbo-feb.be
[ INFOR FEB 17 — 6 MAI 2010 ]
> CHARGES SOCIALES 2010
Nouvelle augmentation
Chaque année, la FEB analyse les charges sociales sur les salaires que Après une légère baisse l'an dernier, l'on enregistre donc, en 2010, une
les entreprises paient en contrepartie du travail effectif des travailleurs. nouvelle hausse des charges sociales. Celle-ci est principalement impu-
Il s'agit ici non seulement des cotisations et primes d'assurances table à l'augmentation des cotisations patronales dues au Fonds de fer-
sociales (cotisations ONSS et charges comparables, par ex. la prime meture pour les missions classiques (passant de 0,10% à 0,18%) et de
'accidents du travail'), mais aussi des salaires de remplacement ou l'intervention dans le coût du chômage temporaire (passant de 0,14%
salaires différés (par ex. maladie, vacances annuelles) et des charges à 0,24%). En ce qui concerne le coût supplémentaire induit par
sociales y afférentes. En effet, les employeurs paient beaucoup plus que l’assimilation pour chômage économique dans le régime des vacances
le salaire proprement dit des périodes de travail effectif. annuelles, une augmentation des cotisations a pu être évitée grâce à
Par rapport aux années précédentes, les charges sociales incombant aux l’utilisation des réserves existantes. Tout comme l'an dernier, l'on note
employeurs ont évolué comme le montre le tableau ci-dessous. par ailleurs, tant pour les ouvriers que pour les employés, une hausse du
Année Ouvrier Employé nombre de jours d’absence couverts par une indemnité AMI. Le nombre
2000 74,91% 67,67%
de jours d’absence couverts par le salaire garanti a connu une légère pro-
2008 75,30% 68,66%
2009 75,15% 68,55% gression chez les employés, mais un léger recul chez les ouvriers.
2010 75,42% 68,93% Ces chiffres illustrent une nouvelle fois la charge considérable
que supportent en moyenne nos entre-
prises pour chaque heure prestée, en sus
de la rémunération ordinaire. Ainsi, à un
Les employeurs paient salaire brut de 100 EUR s’ajoutent 75,42
EUR de charges patronales. Globalement,
beaucoup plus que le
les charges sociales n'ont pas baissé sur
salaire proprement dit
les 15 dernières années.
des périodes de travail
Anneleen Bettens – ab@vbo-feb.be
effectif.
Voir également www.feb.be >
Publications > Chiffres et faits
> mesure du désastre qu’impliquerait la dispari- en diminuant le nombre. Ces lignes directrices déboucher sur une évaluation des mesures
tion de ces entreprises. Pour chaque euro serviront de base aux programmes nationaux de nationales et sur des recommandations for-
d’impôt qu’elles paient, c’est plus du double réforme qui préciseront les mesures que les mulées par le Conseil des ministres. Il serait
qu’elles collectent de par la localisation de États membres s’engagent à prendre pour souhaitable que celles-ci fassent l’objet d’une
leurs activités en Belgique. atteindre les objectifs fixés. Sur le plan de attention et d’une mise en œuvre accrues de la
La hauteur vertigineuse et la pérennité l’emploi, sont mises en avant une participation part des États membres et d’un suivi plus mus-
de notre pression fiscale sont les seules évi- accrue au marché du travail et la diminution du clé de la part des institutions européennes.
dences que peuvent encore constater les déci- chômage structurel, la promotion d’une for- L’importance de l’innovation et de l’esprit
deurs économiques de ce pays. Dans ce mation susceptible de répondre aux besoins d’entreprise et la flexibilité devraient être
contexte, la 'guerre aux intérêts notionnels' du marché du travail, notamment en rendant davantage soulignée.
déclarée par certains résonne déjà comme un les systèmes de formation à tous niveaux plus Sonja Kohnenmergen – sk@vbo-feb.be et Arnaud
glas lugubrement funèbre ! performants et plus flexibles, et, enfin, la pro- Thysen – at@vbo-feb.be
soit dépassé. Par ailleurs, les intérêts dus en devra encore être clarifié par l'assemblée plé- libres de vendre sur Internet sans se voir impo-
cas de paiement tardif sont portés de 7 à 9 nière du Parlement européen et par le Conseil. ser de limite touchant aux quantités et au lieu
points de pour cent en plus du taux d'intérêt d'établissement des consommateurs ou de
de référence. Les créanciers perçoivent éga- Stefaan Verhamme – sv@vbo-feb.be restrictions en matière de prix. Cela signifie
que, une fois qu’ils sont agréés, les distribu-
FEB – Fédération des Entreprises de Belgique ASBL
teurs doivent avoir la faculté de vendre sur
rue Ravenstein 4 – 1000 Bruxelles – tél. 02 515 08 11 – fax 02 515 09 15 leurs sites Internet de la même façon que
RÉDACTION : Anne Michiels – tél. 02 515 09 44 – am@vbo-feb.be
Thérèse Franckx – tél. 02 515 09 50 – tf@vbo-feb.be
dans leurs magasins et points de vente phy-
ÉDITEUR RESPONSABLE : Olivier Joris – rue du Wolvenberg 17 – 1180 Bruxelles siques traditionnels.
PUBLICATION MANAGER: Stefan Maes – tél. 02 515 08 43 – sm@vbo-feb.be
ANNEXES PUBLICITAIRES : ADeMar bvba – tél. 03 448 07 57 – nele.brauers@ademaronline.com Charles Gheur cg@vbo-feb.be et
CHANGEMENTS D’ADRESSE : FEB – Service mailing – tél. 02 515 09 06 – fax 02 515 09 55 – mailing@vbo-feb.be
Charlotte Lousberg cl@vbo-feb.be
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