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BILAN ET DIAGNOSTIC
BILAN &
DIAGNOSTIC
STRATEGIE NATIONALE
DE GESTION INTEGREE DES ZONES
COTIERES EN ALGERIE
0
Octobre 2012
Note
Remerciements
1
CAR/PAP: Centre d’Activités Régionales pour le Programme d’Actions Prioritaires -
Kraj Sv. Ivana 11 - 21000 Split – Croatie – http://www.pap-thecoastcentre.org
2
Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et de la Ville - Rue des 4 canons -
Alger – Algérie – www.mate-dz.org
1
STRATEGIE NATIONALE DE GESTION INTEGREE
DES ZONES COTIERES EN ALGERIE
SOMMAIRE
CONTEXTE INTERNATIONAL ET NATIONAL 6
INTRODUCTION 7
LA DEMARCHE 8
3. CONTEXTE NATUREL 11
3.1. Morphologie littorale 12
3.2. Les bassins versants littoraux et le réseau hydrographique 13
3.3. Sols et forets 16
3.4. Aquifères côtiers 18
3.5. Biodiversité, paysages et habitats côtiers sensibles 25
3.5.1. Biodiversité terrestre 26
3.5.2. Les Espaces verts 26
3.5.3. La diversité des habitats marins côtiers 28
3.5.4. Biodiversité marine, un gisement pour le bassin méditerranéen 35
3.6. Patrimoine culturel, historique et archéologique côtier 36
4. LE CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE 41
4.1. Le littoral un lieu d’habitation différentié en population 42
4.2. Evolution de la population selon les trois grands ensembles physiques 42
4.3. Les densités de la population atteignant des seuils de saturation dans le Nord du pays 43
4.4. La composition des ménages sur le littoral 43
4.5. Le logement : un littoral à fortes commodités de logement 43
4.6. Emploi dans le secteur de la pêche (Evolution des inscrits maritimes) 44
2
6.4.1. La biomasse et les ressources exploitables disponibles dans les eaux marines algériennes 84
6.4.2. Rendements des espèces de forte valeur marchande85
6.4.3. Aperçu général sur les Ports & Abris de pêche 86
6.4.4. Zones et surfaces de pêche disponible 87
6.4.5. Evolution de la flottille de pêche 88
6.4.6. Evolution de la production halieutique 89
6.4.7. L’aquaculture marine 93
6.5. Trafic maritime 94
6.6. Situation économique dans le littoral 95
3
10.3.2. Législation relative à la protection de la mer (le Dispositif Telbahr) 187
10.3.3. Gestion de la ressource en eau 187
10.3.4. Gestion, contrôle et élimination des déchets 189
10.3.5. Qualité du milieu 190
10.3.6. Aires protégées et diversité biologique 190
10.3.7. Législation relative à l’exercice de l’activité de pêche et l’aquaculture 191
10.3.8. Tourisme 192
10.3.9. Agriculture 192
10.3.10. La législation pour la protection du patrimoine culturel 194
10.3.11. Règlementation et GIZC 195
10.4. Diagnostic organisationnel et institutionnel 195
10.4.1. Acteurs clés et modes de gestion en zones côtières 195
10.4.1.1. Gestion sectorielle 196
10.4.1.2. Gestion intersectorielle 199
10.5. Plans et schémas directeurs 201
10.5.1. Gestion de la ressource en eau et assainissement 201
10.5.2. Déchets solides 213
10.5.3. Tourisme 216
Conclusion 249
4
Acronymes et abréviations
AGIRE : Agence de Gestion Intégrée des Ressources en Eau MATEV : Ministère de l’Aménagement du Territoire, de
AMCP : Aire Marine et Côtière Protégée l’Environnement et de la Ville
AMP : Aire marine protégée MDN : Ministère de la Défense nationale
ANAT: Agence National d’Aménagement du Territoire MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la
ANBT: Agence Nationale des Barrages et Transferts Recherche Scientifique
ANPM:AGENCE NATIONALE DU PATRIMOINE MINIER METAP : Programme d’Assistance Technique pour
ANRH: Agence Nationale des Ressources Hydriques l’Environnement Méditerranéen
APC : Assemblé Populaire Communale MICL : Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales
APPL : Agence Pour la Protection et la Promotion du Littoral MPRH : Ministère de la Pêche et des Ressources
de la wilaya d’Alger Halieutiques
ASP : Aire Spécialement Protégée MRE : Ministère des Ressources en Eaux
ASPIM : Aire Spécialement Protégée d’Intérêt Méditerranéen MT : Ministère des Transports
CAR ASP : Centre d’Activité Régional pour les Aires MTA : Ministère du Tourisme et de l’Artisanat
Spécialement Protégées MTP : Ministère des Travaux Publics
CAR PAP: Centre d’Activité Régional Pour les Actions OM : Ordures ménagères
Prioritaires ONEDD : Observatoire National de l’Environnement et du
CDB : Convention sur la Diversité Biologique Développement Durable
CET : Centre d’Enfouissement Technique PAM : Plan d’Action pour la Méditerranée
CIRSA : Centre Interdépartemental pour la Recherche en PAPW : Président de l’Assemblée Populaire de Wilaya
Sciences de l’Environnement PAS BIO : Plan d’Action Stratégique pour la Biodiversité
CNADES Cadastre National des Déchets Spéciaux PCGDMA : Plan Communal de Gestion des Déchets
CNDRB Centre National de Développement des Ressources Ménagers et Assimilés
Biologiques PDARE : Plan Directeur d’Aménagement des Ressources en
CNERU : Centre National des Etudes et Recherches en Eau
Urbanisme PNAGDES : Programme national de gestion des déchets
CNL : Commissariat National du Littoral spéciaux
CNRDPA : Centre National de Recherche et de PNE: Plan National de l'Eau
Développement de la Pêche et de l’Aquaculture PNEK : Parc National d’El Kala
CPE : Conseil des Participations de l’Etat PNUD : Programme des Nations Unies pour le
DAS : Déchets d’activités de soins développement
DASRI : Déchets de soins à risque infectieux PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement
DE : Décret Exécutif RasMer : Réseau Algérien des Sciences de la Mer
DEW : Direction de l’Environnement de Wilaya RGPH / Recensement Général de la Population
DGE : Direction Générale de l’Environnement RNE : Rapport National sur l’Environnement
DGF : Direction Générale des Forets RSP: Réseau de Surveillance Posidonies
DPM : Domaine Public Maritime SDAAM : Schéma Directeur d’Aménagement des Aires
EGPP : Entreprise de Gestion Portuaire Métropolitaines
ENSSMAL : Ecole Nationale Supérieure es Sciences de la SDAL: Schéma Directeur du Littoral
Mer et de l’Aménagent du Littoral SEAAL : Société d’Eau et d’Assainissement d’Alger
EQH : Equivalent Habitant SEACO : Société d’Eau et d’Assainissement de
FEDEP : Fond pour l’environnement et la dépollution Constantine
FFEM : Fond Français pour l’Environnement Mondial SEAOR : Société d’eau et d’Assainissement d’Oran
FNAT : Fond national d’Aménagement et du développement SMAP : Short & Medium Assistance Programme
durable du territoire SNAT: Schéma National d’Aménagement du Territoire
FNDPA : Fond National pour le développement de la pêche et SNDPA : Schéma National de Développement de la
de l’aquaculture Pêche et de l’Aquaculture
FNGIRE : Fonds national de gestion intégrée des SNGC : Service des Gardes Côtes ;
ressources en eaux SRAT : Schéma Régional d’Aménagement du Territoire
FNPLIZC : Fond national pour la protection du littoral et des UICN : Union International de Conservation de la Nature
zones côtières UNESCO: United Nations for Education, Scientific and
FNRSDT : Fond national de la recherche scientifique et du Cultural Organization
développement technologique USTHB : Université des Sciences et Technologies Houari
GIZC : Gestion Intégrée des Zones Côtières Boumediène
INCT : Institut National de Cartographie et de télédétection ZET : Zones d’expansion touristiques
ISMAL : Institut des Sciences de la Mer et de
l’Aménagement du Littoral
JO : Journal Officiel
MADR : Ministère de l’Agriculture et du Développement
Rural
5
CONTEXTE INTERNATIONAL ET NATIONAL
Le Protocole3 GIZC qui est le septième Protocole établi dans le cadre de la Convention de Barcelone à être entré
en vigueur le 23 mars 2011. Il représente une étape cruciale dans l’histoire du Plan d’Action pour la Méditerranée
et vient compléter une série de Protocoles pour la protection de l’environnement marin et de la région côtière en
Méditerranée. Ce Protocole constituera pour les pays de la région méditerranéenne un instrument pour mieux
assurer la gestion et la protection de leurs zones côtières ; il leur offre, en outre, la possibilité et le cadre afin de
faire face aux nouveaux défis auquel l’environnement côtier de cette région fait face aujourd’hui, notamment une
meilleure adaptation aux problèmes liés aux changements climatiques et à leurs effets sur les zones côtières.
Il est admis aujourd’hui que le problème environnemental majeur du littoral méditerranéen est son artificialisation
du fait d’un développement touristique effréné, d’une extension urbaine importante et de la mise en place
d’infrastructures avec un phénomène d’érosion côtière qui amplifie cette artificialisation des sols de plus en plus
perceptible dans de nombreux espaces littoraux de la Méditerranée. La réduction des stocks halieutiques, la
perte des activités traditionnelles de la pêche, la pollution marine, la perte et la fragmentation des habitats, sont
malheureusement d’autres points communs à plusieurs secteurs de la Méditerranée.
Face à ces pressions et à ces menaces il apparaît évident aujourd’hui que l’action concertée et l’engagement
effectif des différents pays méditerranéens demeure la mesure la plus efficace pour réduire les diverses tensions
sur les ressources naturelles de la Méditerranée. Malgré ses limites la Convention de Barcelone demeure un
cadre approprié pour mener cette action régionale et le Protocole GIZC constitue un instrument pertinent pour
mener cette action en travaillant sur la gouvernance et les comportements.
La mer Méditerranée qui représente moins de 0,3 % du volume et moins de 0,8% de la surface de l’océan
mondial contribue à hauteur de 7 % à la biodiversité mondiale. Gisement de la biodiversité, la mer Méditerranée,
semi fermée est classée parmi les mers régionales les plus menacées et les plus vulnérables aux activités
humaines et aux changements climatiques. Le Plan d’Action pour la Méditerranée (PAM) qui s’est doté dans le
cadre de la Convention de Barcelone du Plan d’Action Stratégique pour protéger la Biodiversité (PAS BIO, 2003)
a définit les orientations stratégiques qui doivent se décliner dans les politiques et les stratégies nationales afin
de stopper et quand c’est possible inverser la tendance actuelle de dégradation des habitats marins et côtiers,
d’érosion de la diversité biologique marine, de surexploitation des ressources halieutiques et de manière plus
générale de réduire les effets des pollutions marines sur l’écosystème méditerranéen.
Conscients des enjeux liés à la durabilité du littoral et l’effet de la littoralisation et soucieux d’établir un équilibre
entre la nécessité d’améliorer les conditions de vies des populations littorales d’un côté et de maintenir l’équilibre
d’un écosystème fragile et vulnérable, les pouvoirs publics en Algérie ont mis en place une stratégie nationale,
un plan d’action et un arsenal juridique important. A cet effet, la Loi de 2002 relative à la protection et à la
valorisation du littoral, la Loi n° 10-02 du 29 juin 2010 portant approbation du Schéma National d'Aménagement
du Territoire et ses déclinaisons (SRAT, SDAAM, SDAL)4 donnent des les orientations stratégiques aux différents
échelles de territoires.
3 Le "Protocole relatif à la gestion intégrée des zones côtières de la Méditerranée".Entré en vigueur le 24 mars 2011, il constitue le premier outil de droit
international entièrement et exclusivement consacré à la GIZC. Ce protocole s'est fixé comme objectif l'établissement d'un cadre commun pour la gestion
intégrée des zones côtières (GIZC) de la mer Méditerranée.
4 Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT)
Schéma Directeur d’Aménagement des Aires Métropolitaines (SDAAM)
Schéma Directeur d’Aménagement du Littoral (SDAL)
6
INTRODUCTION
L’article 18 du Protocole de GIZC stipule que chaque Partie doit renforcer ou élaborer une stratégie nationale de
gestion intégrée des zones côtières. L’analyse de la situation existante et un état des lieux général (Bilan &
Diagnostic) constituent une phase préliminaire incontournable à la définition et à la hiérarchisation des enjeux et
des priorités. Il s’agit également d’identifier les mécanismes opérationnels, les partenariats ainsi que les mesures
à mettre en œuvre pour favoriser une démarche GIZC. Cela suppose, aussi, que la base juridique, les
instruments institutionnels et les sources de financement durables ont été identifiés.
L’élaboration de la stratégie nationale GIZC s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Loi n°02-02 du 5
février 2002 relative à la protection et à la valorisation du littoral dont les principes fondamentaux sont :
Comme options, la loi fait obligation à l’Etat et aux collectivités territoriales, dans le cadre de l’élaboration des
instruments d’aménagement et d’urbanisme de :
• veiller à orienter l’extension des centres urbains existants vers les zones éloignées du littoral et de la
côte maritime,
• classer dans les documents d’aménagement du littoral comme aires protégées et frappées des
servitudes de non-aedificandi tous les sites présentant un caractère écologique, culturel et touristique ;
• d’œuvrer pour le transfert vers des sites appropriés des installations industrielles existantes dont
l’activité présente des dommages pour l’environnement.
Le Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT)5 à l’horizon 2030 vient renforcer la stratégie du
gouvernement en matière de protection et de valorisation du littoral mise en place depuis 2002.
Le schéma s’est fixé comme objectifs de répondre aux déséquilibres de localisation de la population et des
activités dans le territoire et en préservant le capital naturel et culturel. En effet le recensement général de la
population et de l'habitat (RGPH, 2008) révèle que 63% de la population algérienne est installée dans le Nord du
pays sur une portion littorale qui représente 4% du territoire national.
Ces déséquilibres sont à la fois coûteux pour la collectivité nationale et source de tensions pour nos ressources
naturelles. Il ne s’agit pas en cela d’opposer les territoires les uns aux autres mais d’assurer leur développement
de manière harmonieuse en proportion de la charge que les milieux naturels de ces territoires pourront supporter
sans se dégrader ou se détruire.
La stratégie nationale GIZC initiée en collaboration avec le Plan d’actions pour la Méditerranée est un appui à la
stratégie nationale en matière de protection et de valorisation du littoral basé sur une méthodologie commune
aux pays méditerranéen.
7
LA DEMARCHE
Les bilans et les diagnostics thématiques sont une phase clé pour la compréhension des forces motrices dans le
domaine littoral national. Cette phase étant essentielle, aussi, pour l’identification de la structuration des activités
sectorielles, de leur fonctionnement dans le contexte national mais également au niveau local quand cela est
possible. La mise en relief des principales menaces, contraintes et dysfonctionnements liés à chaque thématique
sectorielle constitue également un élément majeur de cette première étape.
Pour cela des lignes directrices ont guidé l’élaboration des bilans et les diagnostics thématiques ou sectoriels,
notamment :
(i) Le diagnostic, le plus loin possible sur le plan temporel afin de mettre en évidence les tendances à
long terme ainsi que leur forces motrices qui sont susceptibles d’expliquer ces tendances.
(ii) Une échelle spatiale représentative et pertinente, cette question étant délicate pour le processus
Gestion Intégrée des Zones Côtières car elle conditionne les acteurs, les activités, les usages ainsi
que les conflits potentiels. Pour les besoins de la stratégie nationale GIZC il a été recommandé de
considérer trois niveaux de territoire.
Le niveau administratif, soit les wilayas et les communes littorales qui constituent les échelles de
mise en œuvre des programmes publics de développement, de valorisation et de préservation des
ressources. Le second niveau est celui du domaine littoral ; celui-ci correspond au niveau de mise
en œuvre des dispositions de la loi littoral et le troisième niveau est celui de la pertinence territoriale
par rapport à la thématique. Dans ce troisième niveau les échelles sont celles des activités
sectorielles : le bassin versant pour les ressources en eaux et l’assainissement, les zones de pêche
pour les ressources halieutiques, les subdivision naturelles pour l’agro-foresterie.
(iii) Le partage des données et du diagnostic est également réalisé dans un cadre consultatif entre les
experts thématiques et les secteurs (administration) ainsi que les autres acteurs du littoral et de la
zone marine côtière. En effet, la stratégie est transversale mais sa mise en œuvre dépend d’une
multitude d’acteurs d’horizons sectoriels, de compétences, d’impact et de pouvoirs de décision
différents. Cela implique que les grandes lignes et les éléments clés du diagnostic doivent être
validés par les secteurs, en particulier les composantes relatives aux dysfonctionnements
institutionnels et aux contraintes liées à la mise en œuvre du processus GIZC par les secteurs eux-
mêmes.
(iv) Pour avoir une signification le bilan – diagnostic doit également reposer sur une évaluation
quantitative. Cette évaluation est construite sur la base d’indicateurs thématiques et globaux qui
permettent de définir un tableau de bords pour la situation passée, présente et surtout afin
d’envisager les scénarii (analyse prospective). Cette activité menée dans le cadre de l’analyse de la
durabilité.
8
1. LE LITTORAL ALGERIEN AU SENS DE LA LOI
Au sens de la loi littorale6 (Art. 7.), le littoral englobe l’ensemble des îles et îlots, le plateau continental ainsi
qu’une bande de terre d’une largeur minimale de huit cents mètres (800 m), longeant la mer et incluant :
(i) les versants de collines et montagnes, visibles de la mer et n’étant pas séparés du rivage par une
plaine littorale;
(ii) les plaines littorales de moins de trois kilomètres (3 km) de profondeur à partir des plus hautes eaux
maritimes ;
(iii) l’intégralité des massifs forestiers;
(iv) les terres à vocation agricole;
(v) l’intégralité des zones humides et leurs rivages dont une partie se situe dans le littoral à partir des
plus hautes eaux maritimes tel que défini ci-dessus;
(vi) les sites présentant un caractère paysager, culturel ou historique.
Le littoral fait l’objet de mesures générales de protection et de valorisation énoncées par la loi littorale (Art. 8). Il
comprend une zone spécifique qui fait l’objet de mesures de protection et de valorisation, dénommée zone
côtière, qui comprend le rivage naturel, les îles et les îlots, les eaux intérieures maritimes et le sol et le sous-sol
de la mer territoriale.
Au sens administratif et en matière de gouvernance, divers secteurs interviennent dans le domaine littoral avec
des fonctions, des prérogatives, des intérêts et un impact spatial qui se chevauchement dans plusieurs cas.
Cette analyse s’appuie sur l’organisation administrative de 1984 (figure 1) où le nombre de wilayas est passé à
48 wilayas et le nombre de communes est passé à 1541 communes. Du point vue juridique, il existe 15 wilayas
côtières dont 14 sont littorales; l’analyse n’incluse pas la wilaya de Mascara car son linéaire côtier est
négligeable. Administrativement et au sens des collectivités locales, 136 communes se partagent le linéaire
côtier.
La partie centre du littoral réunit 5 wilayas pour un total de 53 communes soit 40% de la gestion administrative du
littoral. Dans la partie Est qui contient environ 42 communes soit un taux de littoralisation administratif de l’ordre
27% alors que la partie ouest englobe 4 wilayas et 41 communes.
En matière de superficie, les communes littorales représentent environ 23% du total des wilayas de la côte.
Cependant, il faut signaler que ce ratio est variable, il est très faible à Tlemcen où la surface des communes
côtières ne représente que 6% pour atteindre 44% à Tipaza. Par région ; l’Est avec ses 42 communes logées sur
la façade maritime qui totalisent une superficie de 31% de la surface de la région vient en première position. Suivi
par la région centre avec 23% et finalement, la région Ouest qui arrive en dernier avec 17%.
Par rapport au chef lieu de wilaya et ses conséquences en matière de densité de la population et d’urbanisation,
sur les 14 wilayas côtières, 9 chefs lieux sont sur la côte et 6 à l’intérieur. Par région, c’est à l’Est que se
retrouvent 50% des chefs-lieux de wilayas côtiers. Il s’agit de Béjaia, de Jijel, de Skikda et d’Annaba, soit 80%
des chefs lieux de la région. Au centre, 3 chefs lieux de wilaya sont sur la côte et finalement, à l’Ouest 50% des
chefs lieux de wilayas sont localisés sur le littoral.
6
Loi n° 02-02 du 5 février 2002 relative à la protection et à la valorisation du littoral
9
Figure 1: Organisation administrative du littoral algérien.
10
STRATGIE NATIONALE GIZC
3. CONTEXTE NATUREL
11
3.6. Morphologie littorale
La côte algérienne s’étend de Marsat Ben M’Hidi à l’Ouest au Cap Roux à l’Est sur 1280 km. Elle se présente
comme une succession de baies plus au moins ouvertes séparées par des régions très escarpées. Les hautes
falaises qui bordent en générale cette côte sont soumises à des érosions marines et éoliennes. Cette côte
compte 31 oueds, dont les plus importants sont les oueds Tafna, Chelliff, Mazafran, El Harrach, Soummam,
Sebaou, Isser, El Kébir, Saf Saf, Seybouse. Selon Boutiba (2004 in Grimes et al., 2004), le secteur allant de la
frontière algéro-tunisienne à Bejaia est caractérisé par un ensemble de falaises plus au moins élevées (<40 m)
taillées dans les roches dures ignées et métamorphiques, dont les versants sont escarpés et couverts de sol et
de végétation et dont la partie inférieure est battue par la mer. Les lagunes littorales d’El-Kala et d’Annaba
confèrent une originalité à ce secteur de la côte algérienne. Les plages s’étendent au fond des baies, d’une
largeur de quelques mètres à quelques dizaines de mètres, sont presque exclusivement sableuses.
Entre Cap Tarsa à l’Est et le Cap Milona à l’Ouest, on distingue des falaises qui forment l’essentiel de ce secteur
et des plages ponctuelles se localisant souvent aux embouchures des oueds ; les exemples les plus frappants
sont ceux de Ghazaouet, oued Abdellah, plage de Sel et Marsat Ben-M’hidi.
12
3.7. Les bassins versants littoraux et le réseau hydrographique
Avec une superficie de plus de 300 000 Km², l'Algérie du Nord se situe entre -2.23° et +8.67° en latitude et
32.74° et 37.12° en longitude. Elle est limitée au Nord par la Mer Méditerranée, à l'Est par la Tunisie, à l'Ouest
par le Maroc et au Sud par l'Atlas saharien algérien (figure 2). Au-delà de l'Atlas saharien, l'Algérie s'enfonce sur
plus de 2400 km dans le continent africain, au cœur du Sahara.
Sur le plan hydrographique, cette zone est constituée de dix-sept (17) grands bassins versants hydrologiques
dont quinze présentent un exutoire vers la Mer Méditerranée et déterminent ainsi un linéaire côtier de 1622 Km.
Figure 2: Carte des bassins versants côtiers de l'Algérie du Nord (extrait du MNT Algérie, Source: ANBT, 2012).
Les cours d’eau naissent sur les sommets des montagnes du Tell. Tout en étant parallèles, ces cours d’eau
descendent des flancs nord pour se jeter dans la mer en traversant les quelques plaines alluviales.
Les plaines côtières (sièges des principaux aquifères alluvionnaires) se succèdent d’Ouest en Est, en unités
isolées les unes des autres, par les massifs maritimes. Ces plaines sont dues, principalement, à des
affaissements et remplies d’importants dépôts alluviaux, arrosées à la fois par les précipitations et par les rivières
qui les traversent. Elles correspondent aux débouchés de ces cours d’eau. Le tableau 1 récapitule les
principales caractéristiques des bassins versants côtiers de l'Algérie (figure 3).
Tableau 1: Bassins versants et principaux cours d'eau de l'Algérie du nord (l'apport moyen annuel de ces oueds
est de 10.6 x109 m3/an (MRE, 2010)
13
50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000 400000 450000 500000 550000 600000 650000 700000 750000 800000 850000 900000 950000 1000000 1050000
450000 450000
N E E ANNABA
ANNABA
A
(( R R
#
##
##
#
410000 #
##
##
# 410000
T E ALGER
ALGER
#
##
##
#
SKIKDA
SKIKDA
D I
ALGER #
##
##
#
JIJEL
JIJEL
M E #
##
##
# #
##
##
#
BEJAIA
BEJAIA
TIPAZA
TIPAZA TIZI
TIZI OUZOU
OUZOU
#
##
##
#
370000 TENES
TENES 370000
#
##
##
#
#
##
##
#
#
##
##
#
BLIDA
BLIDA #
##
##
# #
##
##
#
CONSTANTINE
CONSTANTINE
330000 R SOUK-AHRAS
SOUK-AHRAS 330000
#
##
## SETIF
SETIF
E #
##
##
#
CHLEF
CHLEF
#
M
MOSTAGANEM
MOSTAGANEM
#
##
##
#
290000 ORAN
ORAN 290000
#
##
##
# #
##
##
#
TEBESSA
TEBESSA
#
##
##
250000
#
BATNA
BATNA #
##
##
# 250000
#
##
##
TIARET
TIARET
#
210000 210000
TLEMCEN
TLEMCEN
Bassins versants côtiers Réseau hydrographique
#
##
##
#
#
##
##
Coursd'eau permanent
BISKRA
BISKRA
Chéliff
Chéliff #
cotiers algérois_est
cotiers algérois_est Chéliff
170000
#
##
##
# SAIDA
SAIDA Cours d'eau temporaire 170000
Cotiers algérois_ouest
Cotiers algérois_ouest
algérois_ouest Isser
Isser
Isser
#
Cotiers
Cotiers constantinois_centre
constantinois_centre
constantinois_centre Kébir
Kébir Rhummel
Rhummel
Rhummel
##
##
#
DJELFA
DJELFA
Cotiers constantinois_est
Cotiers constantinois_est Macta
Macta
Cotiers
Cotiers constantinois_ouest
constantinois_ouest Seyb
Seybouse
Seybouse
ouse
130000 Soummam
Soummam 130000
Cotiers oranais_centre
Cotiers oranais_centre Soummam
Cotiers oranais_est
Cotiers oranais_est
oranais_est Tafna
Tafna
Cotiers
Cotiers Oranais_ouest
Oranais_ouest
Oranais_ouest
90000 00 50
50 100Kilomètres
100 Kilomètres 90000
50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000 400000 450000 500000 550000 600000 650000 700000 750000 800000 850000 900000 950000 1000000 1050000
Figure 3: Carte des bassins versants littoraux et réseau hydrographique (Extrait du réseau hydrographique digitalisé par l'ANRH).
14
D'une manière générale, le réseau hydrographique est assez dense, conséquence d'une lithologie à forte fraction
argileuse des terrains constituants les bassins versants (ANRH, 1993). Ce qui donne sur le plan des régimes
hydrologiques: (i) une extrême irrégularité saisonnière et interannuelle des écoulements qui est accentuée par de
longues périodes de sécheresse; (ii) des crues violentes et rapides; (iii) une érosion intense et des transports
solides importants (Kadi, 1997).
Sur le plan géomorphologique et climatique, trois ensembles fortement contrastés s'y distinguent sur l'ensemble
de l'Algérie (figure 4). Le Tell au Nord représente 4 % uniquement de la surface totale du territoire. Il jouit d’un
climat méditerranéen avec des précipitations qui peuvent atteindre 1600 mm sur les reliefs mais qui présentent
une irrégularité interannuelle et une répartition spatiale inégale de l’ouest à l’est. Les hauts plateaux et l’Atlas
saharien qui occupent 9 % de la surface totale sont caractérisés par un climat semi- aride à aride. Au sud, le
Sahara, domaine désertique aride (pluviométrie : 100 et 400 mm), couvre 87 % du territoire.
Il existe un gradient climatique du littoral algérien d’Est en Ouest (figure 5) : l’ouest reçoit une faible quantité de
pluies (300 mm) et une température moyenne de 18°C, le situant dans l’étage bioclimatique semi-aride, alors
que le centre avec la même température moyenne et une pluviométrie de 645 mm se situe dans l’étage
bioclimatique sub-humide. Le littoral Est algérien avec une pluviométrie comprise entre 600 et 1000 mm et une
température moyenne de 20°C, se trouve dans l’étage bioclimatique humide à per-humide.
15
3.8. Sols et forets
Occupation des terres (figure 6)
La superficie forestière littorale est de 1 377 000 ha soit 32 % de la superficie forestière nationale, les
reboisements ont été réalisés sur une superficie de 45 000 ha (soit 17 % des reboisements à l’échelle nationale).
Le taux de couverture forestière est de 0,34 pour le littoral alors qu’à l’échelle nationale il n’est que de 0.17.
• L’Est du pays a le taux de boisement le plus élevé de 784 000 ha de forêt et 5000 ha de reboisement
alors que les terrains nus occupent 9790 ha soit un taux de couverture forestière de 0,55.
• Au centre, la superficie forestière est de 286000 ha et les reboisements occupent une superficie de
4800 ha soit un taux de couverture forestière de 0,26.
• L’ouest présente le taux de boisement le moins élevé avec une surface forestière de 307 000 ha les
reboisements occupent une superficie de 35600 ha soit un taux de couverture forestière de 0,21.
Malgré un effort, en matière de reboisement assez conséquent (35600 ha), le plus élevé de la région littoral,
l’ouest reste peu boisé, plus de surfaces devraient être consacré au reboisement, en particulier les terrains en
pente ou dégradés. Au niveau national, il est noté une augmentation de la surface forestière de 446 000 ha entre
les deux inventaires forestiers nationaux (1984 et 2008). Il faut signaler aussi une réduction de la surface agricole
de 283 000 ha
Tableau 2 : Evolution de l’affectation des terres en 1984 et 2008 (Sources Lokman, DGF, 2009, IFN, 2008)
Affectation (ha) IFN (1978-1984) IFN (2001-2008) Écart
Terres agricoles 9.732.000 9.448.990 -283.010
Parcours 6.189.000 8.058.201 1.869.201
Improductifs 1.908.000 981.731 -926.269
Terres Alfatières 2.730.000 1.974.018 -755.982
Terres forestières 3.670.000 4.115.908 445.908
Foresterie
La chaîne de montagne de l’Atlas tellien est relativement bien couverte par une végétation naturelle dominée par
le Cèdre de l’Atlas en altitude (Altitude supérieure à 900 m), le pin d’Alep et le chêne vert (Quercus ilex) et le
chêne liège (Quercus suber) dans la partie est, à l’ouest c’est le pin d’alep (Pinus halepensis) et le Thuya de
berbérie (Tetraclinis articulata) qui prédominent. Certaines parties du relief dont la pente est supérieure à 25 %
est nu, ce qui aggrave les risques d’érosion et glissement de terrain.
Même si elle ne représente que 3.54% de la surface totale du territoire national, la majeure partie de la surface
agricole utile se concentre essentiellement sur le littoral où les conditions climatiques y sont plus favorables et le
sol de bonne qualité. L’augmentation démographique généralisée en zone littorale s’accompagne du
développement des activités agricoles intensives, ce qui entraîne à coup sûr une surexploitation des nappes
côtières.
De plus, l’urbanisation anarchique sur les terres à vocation agricole participe fortement à l’imperméabilisation des
sols ce qui entraîne une réduction drastique de la réalimentation des nappes par infiltration des précipitations qui
constituent dans la plupart des cas le mode d’alimentation essentiel.
16
E E SKIKDA
SKIKDA ANNABA
ANNABA
A N
(( R #
##
#
JIJEL
JIJEL #
##
##
E R
#
#
##
#
D I T ALGER
ALGER
ALGER BEJAIA
BEJAIA #
##
##
#
M E
# #
##
#
##
#
TIPAZA
TIPAZA
TIPAZA #
##
##
#
TIZI
TIZI OUZOU
OUZOU
TENES
TENES
#
##
#
#
##
#
#
##
#
BLIDA
BLIDA #
## #
# ##
#
CONSTANTINE
CONSTANTINE
R SOUK-AHRAS
SOUK-AHRAS
#
## SETIF
SETIF
E #
##
##
#
CHLEF
CHLEF
#
M MOSTAGANEM
MOSTAGANEM
#
##
#
ORAN
ORAN
#
##
# #
##
#
TEBESSA
TEBESSA
#
##
##
#
BATNA
BATNA #
##
##
#
#
##
#
TIARET
TIARET
TLEMCEN
TLEMCEN
#
##
##
#
#
##
BISKRA
#
#
##
##
# SAIDA
SAIDA BISKRA
#
##
##
#
DJELFA
DJELFA
00 50
50 100Kilomètres
100 Kilomètres
17
3.9. Aquifères côtiers
Le littoral est un milieu très sensible ; il est exposé à diverses pressions anthropiques (croissance urbaine,
agriculture intensive, développement industriel et tourisme) et à divers phénomènes naturels (changement
climatique) qui provoquent de fortes dégradations. Les aquifères côtiers avec leur système exoréique constituent
des aquifères très vulnérables au phénomène d'intrusion marine, du fait de leur surexploitation. L'utilisation
intensive, supérieure aux capacités de recharge, peut provoquer un abaissement significatif des niveaux des
nappes et parfois même une inversion des gradients d'écoulement souterrain. Une fois envahis par l'eau salée,
les aquifères sont alors très difficiles à dépolluer, et deviennent impropres pour de nombreuses utilisations.
3.9.1. Identification et caractérisation des aquifères côtiers
L’Agence Nationale des Ressources en Eau (ANRE, ex ANRH) a procédé durant l'année 2009 à l’établissement
de la carte des ressources en eau souterraine du Nord de l’Algérie, cette carte constitue le document le plus
récent en matière d’évaluation des ressources en eau. A cet effet, un inventaire systématique de toutes les
nappes aquifères a été effectué. Ainsi, 177 aquifères ont été cartographiés avec des ressources exploitables
globales de 2724 Hm3/an en année moyenne et de 762 Hm3/an en année sèche. Les valeurs qui correspondent
à une probabilité d’occurrence de 50% sont définies comme les valeurs « d’une année moyenne », tandis que les
valeurs qui correspondent à une probabilité d’occurrence de 90% sont définies comme les valeurs « d’une année
sèche » et celles qui correspondent à une probabilité d’occurrence de 10% comme les valeurs « d’une année
pluvieuse ». Au sens strictement théorique, les vraies années sèches sont celles pendant lesquelles les valeurs,
sont inférieures à celles dont la probabilité d’occurrence est de 90%.
Concernant les aquifères littoraux, l’exploitation de cette carte nous a permis de recenser 59 aquifères sur le
littoral (figure 7), permettant une ressource exploitable globale de 914.5 Hm3/an en année moyenne. Leur
importance et disposition sont très variables. Cette importance reste conditionnée par la nature lithologique des
formations qui les constituent. Ce sont en général des nappes alluviales de type 3 et type 5 selon la classification
adoptée par l’ANRH ; à dominante sableuse, argilo sableuse et argilo graveleuse. Dans la plupart des cas, elles
sont en relation avec un cours d’eau qui les traverse ; la fonction alimentation ou drainage est très variable d’un
aquifère à l’autre.
Les nappes de type 3 correspondent aux nappes alluviales étroites situées le long des cours d’eau importants, et
en liaison hydraulique avec eux. Les débits des ouvrages sont élevés, et les réserves régulatrices faibles. (Isser,
Sebaou, Cheliff).
Les nappes de type 5 sont celles situées dans les remplissages alluviaux des grandes plaines de subsidence
(exemple : la plaine de la Mitidja, la plaine d’Annaba, la plaine de l’Oued El Kebir). Ce sont les aquifères les plus
importants, constitués par un remplissage sableux et graveleux, avec des épaisseurs de plus de 200 m. Ils sont
localisés dans les zones telliennes à forte précipitation, et sont en relation hydraulique avec les oueds. Le pouvoir
régulateur de ces aquifères est très élevé et les réserves importantes.
L'Ouest algérien, représenté par les bassins versants côtiers oranais (BV n°4), comprend 17 aquifères avec un
potentiel de 102.87 Hm3/an. La partie Centrale de l'Algérie, délimitée par les bassins versants des côtiers algérois
(BV n°2) est composée de 26 aquifères et un potentiel exploitable de 398.25 Hm3/an. Enfin, la partie Est,
circonscrite dans les bassins versants côtiers constantinois, est formée de 16 aquifères et présente un potentiel
exploitable de 413.38 Hm3/an.
18
50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000 400000 450000 500000 550000 600000 650000 700000 750000 800000 850000 900000 950000 1000000 1050000
450000 450000
PLAINE
PLAINE
PLAINE ALLUVIALE
ALLUVIALE
ALLUVIALE DE
DE LA
LA MITIDJA
MITIDJA PLAINE
PLAINE DE
PLAINE
PLAINE DE
DE COLLO
DE COLLO
COLLO PLAINE
COLLO PLAINE DE
DE L'OUED KEBIR BOUTELDJA
L'OUED KEBIR BOUTELDJA MASSIF
MASSIF DUNAIRE
DUNAIRE
OUED
OUED ZHOR
OUED
OUED ZHOR
ZHOR
ZHOR PLAINE
PLAINE
PLAINE D’AZZABA
PLAINE
PLAINE
PLAINE D’AZZABA
D’AZZABA PLAINE
D’AZZABA PLAINE D’EL
PLAINE D'ANNABA
D'ANNABA PLAINE
PLAINE D’EL
D’EL KALA
KALA
E OUED
E NADOR
OUED
OUED MAZAFRAN
OUED MAZAFRAN
MAZAFRAN
MAZAFRAN OUED
OUED DJENJEN
DJENJEN
SKIKDA
SKIKDA ANNABA
ANNABA
N
A OUED
OUED
OUED
OUED
OUED NADOR
NADOR
NADOR VALLEE
VALLEE DU
DU BAS
BAS SEBAOU
SEBAOU CALCAIRES
CALCAIRES
CALCAIRES DE
CALCAIRES
CALCAIRES
CALCAIRES DE
DE BEJAIA
DE BEJAIA
BEJAIA
BEJAIA OUED
OUED NIL
NIL
(( R CALCAIRES
CALCAIRES DE
DE
DE TOUDJA
TOUDJA
TOUDJA #
###
#
410000 CALCAIRES
CALCAIRES DE TOUDJA
JIJEL
JIJEL #
### 410000
E R
OUED HACHEM
HACHEM OUED
OUED AGRIOUN
AGRIOUN #
#
##
##
#
T
I TENES
OUED
OUED BELLAH
OUED
OUED BELLAH
BELLAH
BELLAH
BELLAH
BELLAH ALGER
ALGER
ALGER BEJAIA
BEJAIA #
###
#
D OUED OUED
OUED DAMOUS
DAMOUS BASSE
BASSE SOUMMAM
BASSE
BASSE SOUMMAM
SOUMMAM
SOUMMAM
SOUMMAM
SOUMMAM
M E
OUED
OUED TENES
OUED TENES
TENES #
###
# #
###
#
OUED
OUED RAS
RAS
RAS OUED
OUED HARBIL
HARBIL TIPAZA
TIPAZA TIZI
TIZI OUZOU
OUZOU #
###
# OUED
OUED EL
EL KEBIR
KEBIR OUEST
OUEST PLAINE
PLAINE D'EL
PLAINE
PLAINE D'EL
D'EL TARF
D'EL TARF
TARF
TARF
TARF
TARF
370000
OUED
OUED KRAMIS
KRAMIS
KRAMIS
TENES
TENES OUED DJEMAA
OUED DJEMAA
PLAINE
PLAINE DE
PLAINE
PLAINE DE
DE L’OUED
DE L’OUED
L’OUED SAF
L’OUED SAF
SAF SAF
SAF SAF
SAF
SAF
370000
OUED
OUED KRAMIS #
#
##
##
# VALLEE
VALLEE DU
VALLEE
VALLEE DU
DU HAUT
DU HAUT
HAUT SEBAOU
HAUT SEBAOU
SEBAOU
SEBAOU
###
#
OUED
OUED CHELLIF
OUED
OUED CHELLIF
CHELLIF AVAL
CHELLIF AVAL
AVAL
AVAL
AVAL
AVAL #
###
#
BLIDA
BLIDA CALCAIRES
CALCAIRES DES
DES BABORS
BABORS OUED
OUED SEYBOUSE
OUED
OUED SEYBOUSE
SEYBOUSE
SEYBOUSE AVAL
SEYBOUSE
SEYBOUSE AVAL
AVAL
AVAL
#
###
# #
###
#
PLATEAU
PLATEAU DE
DE
DE MOSTAGANEM
MOSTAGANEM
MOSTAGANEM CONSTANTINE
CONSTANTINE
330000
PLATEAU
PLATEAU
R DE MOSTAGANEM
SOUK-AHRAS
SOUK-AHRAS 330000
HAUTE
HAUTE ET
HAUTE
HAUTE ET
ET MOYENNE
ET MOYENNE
MOYENNE SOUMMAM
MOYENNE SOUMMAM
SOUMMAM
SOUMMAM #
### SETIF
SETIF
E #
###
#
CHLEF
CHLEF
#
M HASSIS
DES HASSIS
PLATEAU DES
PLATEAU
MONTS
MONTS
MONTS D’ARZEW
D’ARZEW
MOSTAGANEM
MOSTAGANEM
#
###
# PLATEAU
PLATEAU
PLATEAU DE
DE ACHAACHA
ACHAACHA
290000 PLAINE
PLAINE COTIERE
PLAINE
PLAINE COTIERE
COTIERE ORANAISE
COTIERE ORANAISE
ORANAISE
ORANAISE ORAN
ORAN 290000
#
###
#
FLANC
FLANCSUD
FLANC
FLANC SUD
SUD DU
SUD DU
DU MURDJADJO
DU MURDJADJO
MURDJADJO
MURDJADJO
MURDJADJO
MURDJADJO TEBESSA
TEBESSA
#
###
250000
OULED
OULED TAOUI
TAOUI -- OULED
OULED BOUJEMAA
BOUJEMAA #
BATNA
BATNA #
###
# 250000
PLATEAU
PLATEAU D’
D’ORAN
ORAN PLAINE
PLAINE DE
DE
DE HABRA
HABRA SIG
SIG
REGION DE OULHACA
REGION DE OULHACA
OULHACA
#
###
PLATEAU
PLATEAU DE
PLATEAU
PLATEAU DE
DE
DE SIDI
DE
DE SIDI
SIDI SAFI
SIDI SAFI
SAFI
SAFI
#
TIARET
TIARET
210000 210000
TLEMCEN
TLEMCEN
DE LA
VALLEE DE
VALLEE LA TAFNA
LA
LA TAFNA
#
###
#
#
##
##
BISKRA
#
170000 VALLEE
VALLEE DE
DE L’OUED
L’OUED
L’OUEDGHAZOUANAH
GHAZOUANAH
GHAZOUANAH
#
###
# SAIDA
SAIDA BISKRA 170000
#
###
#
DJELFA
DJELFA
MONTS
MONTS DES
DES TRARAS
TRARAS
130000 130000
VALLEE
VALLEE DE
DE L’OUED
L’OUED KISS
KISS
90000 00 50
50 100Kilomètres
100 Kilomètres 90000
50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000 400000 450000 500000 550000 600000 650000 700000 750000 800000 850000 900000 950000 1000000 1050000
Figure 7: Carte de localisation et dénomination des aquifères côtiers (extraite de la carte des aquifères de l'Algérie. Source: ANRH, 2010)
19
3.9.2. Description7 des principaux aquifères côtiers algériens
3.9.2.1. La plaine de la Mitidja
Entièrement circonscrite dans le bassin versant côtiers algérois (BV 2) et orientée suivant une direction SW-NE,
la plaine de la Mitidja s’étend sur quatre wilayas (Tipasa, Blida, Alger et Boumerdes), depuis l’Oued Djer à
l'Ouest, jusqu’à Réghaïa à l'Est. Elle est bordée au sud par l’Atlas blidéen, et au nord par les collines du Sahel.
Elle est de loin l'aquifère le plus important de l'Algérie du Nord. Elle correspond à un bassin de subsidence qui a
été comblé par des dépôts d’origine marine ou continentale, au cours de l’ère Tertiaire et de l’ère Quaternaire.
La configuration actuelle de la Mitidja a débuté vers la fin du Pliocène. A cette époque les dépôts marins et
lagunaires qui formaient une aire anticlinale, ont subi un affaissement (subsidence), dessinant en gros les
contours de la Mitidja actuelle. Les reliefs du Sahel empêchaient toute transgression de la mer vers l’intérieur des
terres. Par la suite les matériaux résultant de l’érosion de l’Atlas, se sont déposés sous forme de dépôts fluvio–
lacustres (type marnes jaunes de Maison Carrée). Au Quaternaire moyen, la Mitidja est envahie par une épaisse
couche d’alluvions, recouvrant ainsi les chenaux et les haut fonds marneux.
Hydrogéologie
La Mitidja est constituée de deux systèmes aquifères qui sont les grès de l'Astien et les alluvions du Quaternaire.
(figure 8).
L’Aquifère de l'Astien
Cet aquifère est constitué par des grès astiens et qui reposent sur les marnes bleues du Plaisancien. Ils
affleurent largement dans le Sahel notamment sur les collines. L’aquifère Astien est très peu sollicité, sauf dans
les zones où les alluvions du Quaternaire sont absentes, ou représentées uniquement par d’importantes couches
argileuses. La profondeur des forages captant l’Astien est comprise en 200 et 300 m, et les débits sont peu
importants (entre 15 l/s à 20 l/s en moyenne). Son épaisseur moyenne est de l’ordre de 100 m, mais à l’Est
notamment vers Réghaia, elle n’est que de 40 mètres. D’ailleurs, dans ces régions la nappe alluviale est
inexistante et l’Astien qui a tendance à se redresser constitue la seule nappe en exploitation.
7
Inspirée principalement du document établi par le Ministère des Ressources en Eau dans le cadre de l'actualisation du PNE (Plan
National de l'Eau, 2010. Volume 2)
20
Forages Débit (l/s) Transmissivité (m²/s) Perméabilité (m/s)
Les paramètres hydrodynamiques 14 bis 64 7.5x10-3 5x10-4
15 26 2.4x10-3 2.4x10-4
Les transmissivités obtenues suite aux essais de
16 18 1.5x10-3 6.8x10-4
débit réalisés à travers la Mitidja sont nombreuses
17 53 7.5x10-3 9.7x10-3
et variables. Nous donnerons dans le tableau ci-
contre, quelques valeurs de transmissivités.
Eléments du bilan Entrées (Hm3/an) Sorties (Hm3/an)
Infiltration par précipitation 129,03 -
Bilan de la nappe de la Mitidja Les Oueds 74,30 25.92
Le bilan de la nappe de la Mitidja établi par le Apports par l'Atlas 79,02 -
modèle mathématique réalisé par SOGREAH pour Apport latéral par Astien (Sahel) 3,28 -
lecompte de l’ANRH se présente comme suit : Apport Astien par drainance 21,53 -
Prélèvements - 279.22
Fuites vers la mer - 10.40
Total 307,16 315.54
La plaine d’Annaba est constituée par deux fosses de subsidence datant du Mio-Pliocène, et mises en évidence
par la prospection sismique. Ces fosses qui sont séparées par la butte de Daroussa sont la fosse de Ben Ahmed
orientée sud-nord et la fosse de Ben M’Hidi SW-NE. La bordure sud de la plaine forme une structure complexe
traversée par de nombreuses failles orientées essentiellement NE-SW.
Figure 9: carte géologique simplifiée des différentes nappes de la région de Annaba (PNE, 2010)
La plaine d’Annaba renferme plusieurs aquifères (figure 9) constitués par les dépôts du Mio-Pliocèneet du
Quaternaire formant le remplissage des fosses de Ben Ahmed et Ben M’hidi. GAUD (1976), considère que
21
l’essentiel de la ressource (107 Hm3/an) est apporté par l’infiltration directe de la pluie sur la nappe phréatique et
sur le massif dunaire avec les échanges entre aquifères.
Le modèle mathématique réalisé par le BRGM (Petit, 1987), donne un bilan en régime permanent de l’ordre de
96,3 Hm3/an pour l’ensemble du système aquifère.
3.9.2.3. La plaine alluviale de l’oued Kebir et le massif du Guerbes
La plaine de l’Oued Kebir, est située à 40 km à l’ouest de la ville d’Annaba, et s’étend entre la confluence des
Oueds Hammoum et Emchkel, et l’embouchure de l’oued Kébir. Sa superficie est de 757 km². Le massif dunaire
est entouré par des dépôts alluviaux très argileux, et par des sables. La vallée de l’oued Kébir renferme deux
aquifères relativement importants, auxquels il faut ajouter les cipolins de Berrahal, et le calcaires Jurassiques du
Djebel Safia.
3.9.2.4. Le plateau de Mostaganem
D’une superficie de 700 km², le plateau de Mostaganem occupe toute la partie est et sud de la ville de
Mostaganem, elle-même située dans l’ouest algérien, à environ 80 km à l’ouest d’Oran (figure 10). Le plateau est
limité au nord par l’Oued Chéliff, à l’ouest par la mer, au sud par la plaine des Bordjias, à l’est par le synclinal de
Bouguirat.
Figure 10: Extrait de la carte hydrogéologique de la région de Mostaganem (Source: ANRH, 1978)
La nappe aquifère principale, d’une épaisseur comprise entre 40 m et 100 m, est constituée par les grès très
perméables du Calabrien. Les grès et les dunes supérieures, moins perméables, peuvent constituer une nappe
de moindre importance, en relation avec le Calabrien. Les formations du Miocène et du Pliocène inférieur, à
dominante marneuse, qui forment le substratum sont imperméables.
3.9.2.5. La plaine de l’oued Nador
Malgré ses dimensions modestes, cet aquifère est exposé ici parce qu'il présente la particularité d'être envahi
dans sa quasi-totalité par l'eau de mer.La plaine de l’oued Nador fait partie des bassins côtiers algérois. Elle est
limitée au nord par la mer, à l’ouest par le Djebel Chenoua, au sud par la plaine de la Mitidja, et à l’est par la ville
de Cherchell.
22
L’Oued Nador prend naissance au sud, au niveau de la chaîne crétacé de Soumata, là où plusieurs petites
rivières se réunissent pour former, à l’aval, l’Oued Nador. Ce dernier s’est créé un chemin entre les bombements
plio - quaternaires du Sahel et Djebel Chenoua.
Géologie
Sur le plan stratigraphique, les
formations qui affleurent le long des
deux rives de l’Oued sont :
• Le Pliocène, représenté par des
terrains attribués à l’Astien et
présentant différents faciès,
notamment un faciès argileux ou
argilo-sableux, un faciès calcaire ou
calcaréo–gréseux et un faciès de
calcaires à Lithothamniées
• Le Quaternaire couvre toute la
plaine alluviale, Il est constitué par :
(i) Des plages formées de sables; (ii)
des dunes actuelles; (iii) des
alluvions récentes représentées
généralement par des galets, des
graviers et des argiles.
Quaternaire (Plages) Quaternaire (Alluvions anciennes)
Figure 11: Carte géologique simplifiée Quaternaire (Dunes) Astien (Calcaire à Lithothaminées)
de la plaine de Oued Nador Quaternaire (Dunes consolidées) Astien (faciès calcaréo-gréseux)
Villafranchien (sable argileux) Astien (Faciès argileux)
Hydrogéologie
La nappe d’Oued Nador est une nappe multicouche couvrant environ 2.5 km². Cette nappe est constituée par
des alluvions reposant sur des grès-calcaires sastiens ayant une épaisseur maximale de 50 m. Le substratum est
constitué par des marnes du Plaisancien. L’alimentation de la nappe s’effectue principalement par les eaux
drainées par les petits oueds qui se rejoignent pour former à l’aval l’Oued Nador ainsi que l'infiltration des
précipitations et le retour de l'irrigation. A l’image des autres oueds côtiers, l’écoulement se fait d’amont vers
l’aval, donc vers la mer. Selon la notice de la carte hydrogéologique de la région d’Alger (ANRH), les ressources
en eau de la nappe de l’Oued Nador étaient comprises entre 1.6 et 3.2 Hm3/an. Durant les années 1980, la
nappe était exploitée par douze forages fournissant des débits compris entre 5 et 15 l/s, et destinés à
l’alimentation en eau potable de la ville de Tipaza et des villages avoisinants ainsi qu'une cinquantaine de puits
paysans utilisés pour l'irrigation des petites parcelles agricoles.
Actuellement, cette nappe n’est exploitée que par un seul forage d'une profondeur de 60 m et un débit de 7 L/s,
situé dans la partie amont de la nappe. Tous les autres forages sont contaminés par l’eau de mer et abandonnés.
La contamination est due à une avancée du biseau salé vers l’intérieur des terres suite à une surexploitation de
la nappe et ce, sur une distance de plus de 2000 m de la côte. De ce fait, la quasi-totalité de l'aquifère est envahi
par l'eau de mer.Cette situation a été prévue par le modèle établi pour cet aquifère (Haouchine, 1993). En effet,
dans le scénario de référence (gardant constantes les contraintes appliquées à la nappe) les résultats obtenus
pour la projection 1996 ont donné une intrusion marine s'étalant sur une distance de 2000 m à la base de
l'aquifère; au toit de la nappe, le front salé est localisé à 1400 m.
Enfin, et à titre comparatif, le tableau 3 récapitule l'information sur certains aquifères côtiers. Les chiffres portés
sur ce tableau ne donnent qu’un aperçu très exhaustif de l’état des sollicitations des nappes. Nous notons
néanmoins que ces formations alluviales sont plus importantes à l’Est qu’à l’Ouest. Nous remarquons aussi que
les débits extraits dans la zone Est sont nettement supérieurs à ceux de la zone Ouest.Cette situation est encore
23
aggravée par la variation des précipitations entre les deux zones (figure 11). En effet, les précipitations sont de
l’ordre de 1000 à 1200 mm à l’Est, contre 400 mm à l’Ouest (3 fois moins). Par conséquent, les contraintes se
feront sentir plus à l’Ouest qu’à l’Est.
Figure 12: Extrait de la carte des précipitations moyennes annuelles de l'Algérie (ANRH, 2008).
24
3.5. Biodiversité, paysages et
habitats côtiers sensibles
25
5.5.1. Biodiversité terrestre
Cette analyse est menée par rapport à la biodiversité des habitats côtiers des aires protégées littorales. L’analyse
fait ressortir qu’en matière de flore, c’est le Parc National d’El Kala, qui est un complexe humide, dont une partie
est classé site Ramsar est le plus riche avec 227 espèces rares, très rares ou rarissimes, et 26 espèces
protégées (tableau 5). Le Parc National de Tlemcen, malgré sa situation en étage bioclimatique semi-aride
présente une diversité biologique végétale assez appréciable, 917 espèces végétales recensées dont 31
espèces endémiques 25 rares ou très rares et 22 protégées. Le Parc National de Gouraya présente une richesse
floristique de 826 espèces alors qu’au Parc National de Taza, 571 espèces végétales, dont 26 endémiques y
sont recensées.
Pour ce qui est de la faune, c’est le Parc National du Gouraya qui présente la richesse faunistique la plus élevée
(972 espèces), soit plus de 85 % de la faune nationale, suivi de celui d’El Kala (647 espèces), vient ensuite celui
de Taza (596 espèces, le parc national du Djurdjura présente une richesse faunistique de 398 espèces et enfin
celui de Tlemcen 206 espèces.
Il est à signaler que les valeurs de richesse biologique de ces différents Parcs ne sont qu’approximatives, un
effort de recensement et d’inventaire en particulier en ce qui concerne les insectes et autres invertébrés,
permettrait certainement d’aboutir à des valeurs plus précises.
Nous constatons qu’en matière d’espaces verts ce sont les grands ensembles périphériques qui sont privilégiés
alors qu’il faudrait plutôt réaliser des parcs intra-muros. Le Parc des grands vents ainsi que celui érigé sur le site
de la décharge de oued El Semar devraient faire partie plutôt d’une ceinture verte autour la ville d’Alger. De
26
même, toutes les grands villes du littorale dont la population avoisine ou dépasse le million d’habitants, devraient
bénéficier de ceintures vertes à même de limiter l’extension anarchique du tissu urbain
A titre comparatif, En 2008 chez nos voisins les tunisiens Le taux d’espaces verts par habitant qui est passé de
4,4 m²/hab en 1994 à 15.37 m²/hab, actuellement il est de 15 mètres carrés par habitant (Ministère de
l’Environnement Tunisie). Au Maroc, le taux par habitant est similaire il est de1 m²/habitant (Anonyme, 2009). En
Europe ce taux est variable, il est de 17 m² par habitant à Hambourg, en Allemagne et 37 m² par habitant à Nante
(France) (Berdou et al., 2011). En France, il est prévue 10 m²/habitant en zone centrale et 25 m²/ habitant en
zone péri-urbaine (Legenne, 2009). Et en Iran le taux est de 7 à 12 m² selon les régions. (Anonyme 2012). En
Algérie, le taux est de 1,9 m²/habitant (2003), ce qui est très faible, les objectifs pour l’horizon 2015 est d’arriver
à 6 m²/habitant.
Il faut signaler que la législation8 algérienne accorde une plus grande importance aux espaces verts ; elle stipule
que les vides laissées par l’effondrement des vielles battisses seront occupés par des espaces verts alors que
des peines sévères sont prévues à l’encontre de ceux qui détournent les espaces verts de leur vocation.
Néanmoins souvent, l’application de ces dispositions juridiques reste timide.
8
JO N° 31, du 13 mai 2007 (article 33 pour les vides laissées par l’effondrement des vielles battisses qui doivent être occupés par des espaces
verts. Articles 35 à 40 pour les peines sévères sont aussi prévues à l’encontre de ceux qui détournent les espaces verts de leur vocation.
27
5.5.3. La diversité des habitats marins côtiers, des écosystèmes hautement productifs, sensibles
et fragiles face aux activités humaines
La côte algérienne recèle une diversité d’habitats qui sont généralement le siège d’une diversité biologique
importante. Certains de ces habitats ont un rôle biostratégique régional et participent au maintien de processus
écologiques à l’échelle du bassin méditerranéen, notamment pour l’avifaune marine ou pour les grands
pélagiques migrateurs. Les principaux habitats et écosystèmes remarquables de la côte algérienne sont : (i) les
herbiers à Posidonia oceanica, (ii) les forêts de Cystoseires, (iii) les forêt à Dictyopteris membranacea, (iv) les
corniches à Corallina elongata, (v) les trottoirs à vermets, (vi) les fonds coralligènes, (vii) les fonds d’éboulis,
(viii) les fonds à maërl, (ix) les moulières naturelles, (x) les fonds à Corallium rubrum, (xi) les habitats insulaires.
Les habitats littoraux les plus remarquables sont : (i) les dunes littorales et les bandes côtières, (ii) les plans
d’eau côtiers et zones humides littorales ainsi que (iii) les côtes rocheuses d’intérêt écologique.
9Collaboration entre l’Agence pour la Protection et la Promotion du Littoral de la wilaya d’Alger (APPL) et le Centre Inter-départemental de la
Recherche en Sciences de l’Environnement de l’Université de Ravenna (Bologne/Italie)
10
Avec le soutien financier de la Fondation Total pour la biodiversité et la mer, un projet de développement d’inventaire, de cartographie et de
suivi des herbiers de Posidonies dans 4 pays méditerranéens : Algérie, Libye, Tunisie et Turquie » (projet Med Posidonie).
28
du PNEK, l’herbier se développe depuis la surface jusqu'à -35 m de profondeur. L'herbier est principalement
installé sur substrat rocheux. Son extension bathymétrique est limitée par un fort hydrodynamisme. La limite
supérieure se situe vers -3 m et le recouvrement est important entre -10 et -25 m. Au niveau de la limite
inférieure il se présente associé à d'autres macrophytes sous forme de touffes fixées sur le coralligène (Semroud
et al., 2004). Selon Pergent et al. (1993), à moins de 10 m profondeurs, l’herbier à posidonie d’El Kala se
développe toujours sur roche, formant un mince revêtement de matte. Les feuilles courtes et sans apex sont la
conséquence vraisemblable du broutage par de nombreux herbivores présents comme Sarpa salpa ou
Paracentrotus lividus. La présence de juvéniles de diverses espèces semble fréquente. Dans quelques secteurs
(la Vieille Calle) l’apport d’alluvions est important et la matte élonge ses rhizomes en conséquence, atteignant
des croissances moyennes de plus de 13 mm/an, et un maximum de l’ordre de 30 mm/an.
Les herbiers peu profonds étudiés par cette équipe sont absents de quelques secteurs, notamment entre Ras
M’Zina et Ras El Alem, les plages entre lac Mellah et la Vieille Calle et au niveau de La Messida. Par contre ils
sont présents à La Vieille Calle et près de l’embouchure du Lac Mellah. Pergent et al. (1993) proposent la
protection la plus stricte (limitation de la pêche, exclusion d’aménagements littoraux) pour les herbiers qu’ils ont
étudiés. Selon Boudouresque et al. (1990) l’herbier à posidonie de l'entrée du canal menant au Lac Mellah au
niveau de la plage Verges est un récif barrière. Ce type de formation est lié à une forte sédimentation avec un
ensablement entre les rhizomes qui favorise le développement vertical de la matte. Le Plan d’action pour la
Conservation de la Végétation Marine en mer Méditerranée considère comme prioritaire la protection renforcée
des récifs-barrières de Posidonie, qui serait élevés, comme pour d’autres formations végétales, au rang de
monuments naturels.
5.5.3.2. Les fonds coralligènes
Très peu étudié, mal connu, l’écosystème à
coralligène est l'un des écosystèmes les plus
remarquables et les plus productif de la côte
algérienne. L’étage circalittoral d’El Kala, de Gouraya,
des îles Habibas, de l’île de Rachgoun et de Taza est
principalement caractérisé par la biocénose du
coralligène en raison de la nature des fonds rocheux,
les hauts-fonds ainsi que les platiers qui couvrent
l’essentiel des fonds marins.
29
Sur ces fonds deux faciès ont été décrits: Parazoanthus axinellae (particulièrement dans les grottes) et Eunicella
singularis (gorgone blanche) qui se différencie selon le biotope et la profondeur. Alors que sur les tombants à
faibles profondeurs le faciès à Eunicella cavolinii (gorgone jaune).
Dans certains secteurs, les vases pures se mêlent au coralligène comme au Cap Rosa (El Kala) entre 50 m et
80 m de profondeur. Dans cette région l’importance de l’étage circalittoral et la biocénose du Coralligène sont
intimement liés au biotope préférentiel du corail rouge Corallium rubrum, espèce à très forte valeur marchande.
Cette espèce et son biotope sont l’objet de multiples agressions qui découlent du braconnage11 du corail qui
menacent les paysages du coralligène. Les grands invertébrés sessiles qui sont des marqueurs typiques du
peuplement coralligène abondent dans le coralligène de paroi que l'on retrouve sur les tombants des falaises et
au pied des roches littorales, au-delà de -15 m. Dans d’autres secteurs, avec une moindre importance qu’à El
Kala ces peuplements ont été mis en évidence ; le cas à Mostaganem, au large de Ras El Aoua et Ras Ouillis
ainsi qu’à l’ouest de Jijel-Taza.
11
Puisque l’espèce est interdite de pêche ….
30
5.5.3.6. Les Moulières naturelles
Les moulières naturelles constituent des gisements importants des Bivalves Mytilus galloprovincialis et Perna
perna ; ce sont généralement des communautés mixtes, présentes le long du littoral algérien (Beni Saf, à l’Ouest
d’Oran, l’île plane, Ténés, Chenoua, à l’Est d’Alger, Tigzirt, Taza, Skikda, El Kala). La diminution de la répartition
de ces espèces est liée aux effets conjugués de la prédation humaine et de la pollution. Dans toute la région d’El
Kala, ces moulières sont associées au peuplement à Cystoseira stricta de l’infralittoral supérieur.
5.5.3.7. Les trottoirs (plateformes) à vermets
Les premières signalisations en Algérie de trottoirs à vermets sont le fait de Pallary (1900) ; Seurat (1927,
1935) ; Pérès et Picard (1952) ; Moliner et Picard (1952) ; Boumaza (1995). Selon Bakalem (2005), ces
paysages remarquables sont rencontrés dans la région Cherchell – Ténès, notamment dans le secteur Cherchell
– Hadjaret Ennous. A Cherchell, la pointe rocheuse située immédiatement à la sortie ouest de la ville, présente
de modestes plates-formes. A Sidi Ghiles et à la crique de Sefah, les plates-formes sont très développées alors
qu’à l’Est, la zone d’effondrement a détruit les plates-formes.
Selon Bakalem (2005), les plates-formes de la plage
de Matarès-ruines romaines sont parmi les plus
larges de la côte algérienne contrairement à celle de
la zone ruines Romaines - phare de Tipaza. A Tipaza
Ville, les plates-formes sont localisées au niveau du
Port. A l’Est, vers la Corne d’Or, les plates-formes
étroites à très étroites. Dans la zone du Village
Touristique de Tipaza, à l’Est, de très belles plates-
formes larges sont visibles. Le secteur Ain Tagourait-
Anse de Kouali, présente des plates-formes avec
développement maximal et exceptionnel alors qu’à
l’entrée Est de Ain Tagourait, il existe des plates-
formes dans un état de dégradation avancé. A l’Ouest
de Bou Haroun, une importante crique délimitée par
de hautes falaises avec quelques plates-formes très
étroites. De Bou Haroun au port de Khemisti,
Bakalem (2005) note la présence de modestes
plates-formes. Dans la zone du « Vivier », les rares
plates-formes sont très érodées ou effondrées. De
Fouka Marine au Vivier, les plates-formes sont très
isolées, fragmentées ou en effondrement avancé.
Dans le secteur Fouka Marine - Douaouda Marine,
les plates-formes sont de taille modeste et en partie
détruites.
Trottoirs à vermets de Kouali (Tipasa à l’ouest d’Alger)
(Bakalem, 2005)
A l’Est, les forts effondrements ont conduit à la destruction des plates-formes à Vermets. Entre Fouka Marine et
Douaouda Marine, la côte plus basse, délimite une importante crique avec au fond une plage sableuse avec des
plates-formes importantes. Dans la baie de Zemmouri, Seurat (1935) signale des plates-formes au bas des
falaises de Boudouaou El Bahri qui font l’objet d’une érosion marine très active provoquant leur effondrement.
Les premières signalisations de ces plates formes à vermets ont été faites dans la région oranaise entre Arzew
et le Cap Carbon par Pallary (1900) au bas des falaises à schistes à Marsat El Hadjadj. De celle-ci à
l’embouchure de l’oued La Macta, la côte est formée par des falaises de grés calcaires relativement hautes. A la
base de ces falaises se développent d’importantes plates-formes, parfois de plusieurs mètres de largeur. De
même, ces plates formes sont larges de Cap Falcon à la Pointe Coralès. Il n’existe aucune donnée l’Est de la
côte algérienne, Grimes (2011) signale le présence ces trottoirs dans la région d’El Kala12.
31
5.5.3.8. Les Plans d’eau côtiers et zones humides
Les plans d’eaux côtiers ont le siège de processus écologiques particuliers qui permettent l’installation d’une
diversité spécifique importante parfois endémique et patrimoniale pour l’ensemble du bassin méditerranéen. Les
habitats de ces zones humides disséminés le long du littoral algérien sont souvent organisés autour de maquis
boisé, pré en amont, lacs et marécages, pentes et talus, digue, friches et cultures, plage et cordon dunaire.
Divers habitats remarquables y sont mis en évidence. Pour illustrer l’importance de ces habitats, nous citerons à
l’Est le complexe humide d’El Kala et à l’ouest la zone humide de la Macta.
Le complexe humide littoral d’El Kala présente un
intérêt pour le repos et l’hivernage sur les grandes
voies migratoires pour près des ¾ des oiseaux d’eau
migrateurs recensés en Algérie et pour la nidification
de nombreux oiseaux d’eau d’intérêt écologique. Pour
l’essentiel ces sites ont maintenus les processus
écologiques originels. Le Marais de la Mekhada est
une zone humide palustre, classé site Ramsar en
2003, qui occupe les parties basses de la cuvette de
remplissage alluvionnaire de la plaine de la Mafragh.
Marais d’eau douce sur sa plus grande partie, sauf la
zone de contact avec la mer (eau saumâtre).
Caractérisé par une végétation émergente sur près
de 80 % de sa surface, principalement constituée de
trois associations végétales. La faune aviaire
migratrice y est représentée en hiver par des espèces
autochtones telles que le héron pique-bœuf, les
foulques et les mouettes.
Parmi les oiseaux d’eau hivernant, il y’a lieu de
signaler les foulques macroules, l’aigle pomarin,
l’érismature à tête blanche et l’oie cendrée, le canard
siffleur, le canard chipeau, la poule d’eau, le râle
d’eau, blongios nain, grèbe castagneux, rousserole
efarvate, fuligule nyroca, canard colvert, aigrette,
héron cendré, buzard des roseaux, glaréole à collier.
A l’ouest du littoral algérien, la plaine de la Macta est
une dépression triangulaire séparée du golfe d’Arzew
par un cordon dunaire bordé au nord-ouest par le
massif de la Sebkha d’Arzew et au nord-est par la
retombée sud du plateau de Mostaganem, la plaine
du Sig et de l’Habra qui la prolonge s’élargit
fortement dans le sens est-ouest et atteint au sud les
contreforts de l’Atlas Tellien, les Monts de ouled Ali et
des Béni Chougrane à Mohammadia. Ces plaines
reçoivent toutes une série d’oueds dont les plus
importants sont, d’ouest en est, l’O. Sig, l’O. Habra et Lac de Réghaia, El Kala et embouchure de l’oued
l’O. Tinn. Oued Mazafran (MATEV et Grimes).
La plaine de Macta comporte à la fois des plans d’eau, des marais et des steppes plus ou moins humides situées
en général en dessous de la côte des 9 m. On peut distinguer au niveau de la plaine plusieurs habitats, ceux
constitués de marais et de basse plaine, de lacs de petites superficies ou sebkhas, ainsi que des zones
steppiques formées par des groupements végétaux halophiles, des zones boisées et enfin des zones cultivées.
La plaine de la Macta comporte à la fois des plans d’eau, des marais et des steppes plus ou moins humides
situées en général au-dessous de 9 m d’altitude.
32
Tableau 6: Typologie des principales zones humides littorales algériennes (d’après les données - DGF, 1998).
33
5.5.3.9. Les cordons dunaires
26 cordons dunaires d’importance écologique ont été identifiés le long du littoral algérien, dont certains, comme
celui d’El Kala (wilaya d’El Tarf), de Réghaia et de Zeralda (wilaya d’Alger), de Guerbès (wilaya de Skikda) sont
associés à des zones ou des complexes (El Kala) humides littoraux et par conséquent leur importance
écologique est encore plus marquée. Une opération pilote de restauration d’un cordon dunaire est menées par
le Commissariat National du Littoral avec le soutien de l’UICN. Cette opération démonstrative porte sur le cordon
dunaire de Zeralda (wilaya d’Alger).
34
5.5.4. Biodiversité marine, un gisement pour le bassin méditerranéen
Etat des connaissances sur la biodiversité marine en Algérie
Grimes et al. (2004) dénombrent pour l’ensemble du domaine marin côtier algérien à 3183 espèces dont 3080
ont été confirmées après 1980. Cette richesse se répartie entre 720 genres et 655 familles ; la flore marine est
elle estimée à 713 espèces regroupées dans 71 genres et 38 familles. Si l’on rajoute la végétation littorale et
insulaire, la faune ornithologique marine et littorale, la biodiversité connue de l’écosystème marin algérien est de
4150 espèces, dont 4014 confirmées (950 genres et 761 familles).
En plus des éléments mis en évidence concernant la structure de cette diversité ainsi que de ses composantes
les plus remarquables et les plus symboliques de la région méditerranéenne, cette étude a dévoilé notre
méconnaissance de groupes systématiques dits maladroitement « mineurs » tels que les Bryozoaires, les
Sipunculidiens, les Némertes, les Nématodes, les Oligochètes, les Turbellariés, les Tuniciers, les
Entéropneustes, les Hirudines. Souvent considérés comme secondaires, voire marginaux, cela n’enlève rien à
leur rôle dans le fonctionnement du compartiment biologique marin. En Algérie, ces groupes confirment leur
statut « marginal », ils représentent moins de 1 % de la biodiversité marine connue à l’heure actuelle. L’absence
de systématiciens de ces groupes freine l’amélioration des connaissances en matière de diversité spécifique. Ce
problème de systématiciens se pose aussi pour les autres groupes ; en effet très peu de spécialistes existent
actuellement pour les Céphalopodes, le phytoplancton, le zooplancton, les algues macrophytes, le zoobenthos
ainsi que les sélaciens.
Il y a lieu de souligner que cette évaluation de la biodiversité reste en déca de la valeur effective du fait que (i)
l’essentiel des prospections est réalisé aux profondeurs accessibles (0-200 m), voire moins de 40 m pour le
benthos des fonds durs. (ii) l’essentiel des données disponibles provient des secteurs centre et Ouest. Le secteur
Est de la côte est très peu étudié. Cette synthèse a mis en évidence, pour la côte algérienne, la présence d’un
cortège conséquent d’espèces « à statut » et pour certaines d’entre elles « symboliques » de la Méditerranée. En
outre l’inventaire de la biodiversité marine réalisé par Grimes et al. (2004) autorise le constat suivant :
(i) Les principales constituantes de la biodiversité nationale demeurent représentatives de la biodiversité marine et côtière
méditerranéenne alors que le niveau d’endémisme de cette biodiversité reste à évaluer
(ii) De nombreux groupes systématiques considérés « maladroitement » comme mineurs sont encore méconnus et ne
bénéficient pas de l’effort d’investigation nécessaire. Les groupes marginalisés appartiennent pourtant à des écosystèmes
hautement productifs comme la macrofaune benthique des substrats durs, en particulier du coralligène (éponges, actinaires,
etc.) ainsi que certains groupes des substrats meubles (sipunculidiens, nématodes, némertes, oligochètes, isopodes, etc.).
(iii) Des segments entiers de la côte demeurent à ce jour inexplorés. L’efforts d’investigation a surtout bénéficié au secteur
centre de la côte algérienne pour des considérations liées à la concentration des rares taxonomistes marins dans cette région.
Il y’a lieu de souligner que le niveau de connaissance s’est amélioré avec la création de nouveaux départements universitaires
dans les autres wilayas littorale (Annaba, Oran, Mostaganem, El Tarf, Béjaia, Tlemcen).
(iv) La disparition du phoque moine de Méditerranée de ses derniers sites refuges dans l’ouest algérien (axe îles Habibas - île
Rachgoun) constitue un indice sérieux sur la dégradation de la qualité du milieu, même si la disparition de cette espèce est
une tendance en Méditerranée. La disparition du phoque moine annonce-elle d’autres disparitions pour d’autres espèces le
long des côtes algériennes ? En l’absence d’un véritable dispositif d’observation continue, il est difficile d’y répondre, même si
nos propres observations font état de la raréfaction de certaines espèces dans certains segments de la côte algérienne. C’est
le cas du mérou, de la badèche, de la grande nacre, de la patelle géante.
(v) Ce diagnostic a permis également de mettre évidence un gisement de plus de 70 espèces marines et côtières exploitées
dans d’autres région du monde mais encore inexploités en Algérie. Cette partie de la biodiversité valorisable nécessite,
néanmoins, des études d’évaluation des gisements afin de considérer objectivement leur rentabilités économiques mais aussi,
la durabilité de ces ressources. Cette fraction concerne diverses espèces appartenant à de nombreux groupes taxonomiques
(holothuries, bivalves, gastéropodes, céphalopodes, éponges, crustacés).
(vi) Les données de la biodiversité souffrent également de leur caractère ponctuel, sporadique et épisodique, ne reflétant pas
nécessairement les aspects dynamiques et évolutifs des différentes populations. Les rares travaux portant sur cette
dynamique concernent les populations exploitées (petits pélagiques, bivalves, céphalopodes, sélaciens, oursins, crevettes,
etc.). Ce déficit en matière d’étude dynamique ne permet une appréciation correcte des facteurs contrôlant l’évolution de cette
biodiversité et les interactions que celle-ci peut avoir avec le milieu.
35
5.6. Patrimoine culturel, historique et archéologique côtier
Par sa position, entre la mer Méditerranée au Nord et l'Afrique sub-saharienne au Sud et située entre les deux
ailes, occidentale et orientale, du Maghreb, L'ALGERIE a été de tous temps un Centre d’intérêt de premier ordre
et un Pôle d’attraction permanent pour de nombreux peuples venus avec l’espoir de s’y installer. Ainsi, cette terre
algérienne maghrébine et méditerranéenne est aujourd’hui dépositaire de nombreux vestiges archéologiques
laissées par tous ces peuples, et qui relatent les différentes époques de son Histoire, plusieurs fois millénaire.
L’Algérie a toujours été au cœur des brassages des civilisations avec les populations autochtones, sur le sol de
ce Maghreb central qu’est l’Algérie d’aujourd’hui. Une importante épopée de cette histoire est écrite sur les
franges de son littoral à la fois sur les et sous les eaux de la mer méditerranée.
C’est d’abord Alger et ses environs qui détiennent les
richesses les plus en vue de l’histoire des régions
côtières de l’Algérie. Fondée en l’an 960 sur les
ruines de l’ancienne ville romaine Icosium ou la
grecque Ikosim par Bologhine Ibn Ziri, l’ancienne ville
ottomane El Djazaïr dominée par sa Casbah est
bordée au Nord et à l’Est par la mer Méditerranée.
C’est une ville aux multiples influences qui lui sont
venues de sa façade maritime depuis l’époque
grecque à celle plus récente française.
A moins de cent kilomètres sur son littoral Ouest se
trouve Tipaza avec le Mausolée Royal de Maurétanie
puis Cherchell. Ce sont d’anciennes colonies
romaines avec leurs vestiges de l’époque antique. A
l’Est sur les mêmes distances la Kabylie et ses
nombreux vestiges et villes telles que Tigzirt sont
autant de points d’ancrage de l’histoire de cette
région. La région d’Oran est surtout reconnue pour
son imposant patrimoine culturel de vestiges turcs et
espagnols. De très nombreux legs historiques don le
plus renommé le fort de Santa Cruz devenu
l’emblème d’Oran, tapissent pratiquement toutes les
régions de part et d’autre de la ville d’Oran.
Le littoral oriental constantinois n’en est pas, pour
autant, dénué de richesses archéologiques et
patrimoniales. Parmi de nombreux hauts lieux, il y a
Bejaia et Annaba. La côte est de Béjaia est située au
cœur de l’espace méditerranéen. Elle a été occupée,
dès les temps préhistoriques par l’homme de Mechta-
Afalou (l’Homo sapiens d’Afrique du nord) qui a été
un des précurseurs de l’invention de l’art il y a une
vingtaine de milliers d’années. La région est
également connue à l'époque romaine sous le nom
de Saldae, elle devient au Moyen Âge l'une des cités
les plus prospères de la côte méditerranéenne,
capitale de grandes dynasties musulmanes
notamment les Hammadides et une branche des
Hafsides.
36
C’est à partir de Bejaïa que les chiffres arabes ont été popularisés à travers le monde moderne. Annaba,
construite sur les ruines de l’ancienne cité d’Hippone. Cette ville antique avec ses vestiges de l’antiquité
chrétienne représentés par la Basilique de Saint-Augustin.
Ce Patrimoine est le témoignage des multiples civilisations qui ont fécondé son passé et dont les plus anciennes
remontent à l’Aube de l’Humanité il y a plus de deux millions d’années.
Les vestiges archéologiques depuis les temps préhistoriques jusqu’aux périodes modernes, sont si nombreux,
qu'il n'existe pas de régions septentrionales de l'Algérie, qui ne renferment les traces et les témoins laissés par
les uns et les autres. Ce patrimoine archéologique et historique, inscrit l’Algérie dans l’Universalité.
A cela viennent s’ajouter les musées relevant des institutions locales présents dans presque toutes les Daïras et
communes des Wilayas concernées ; et les musées de sites archéologiques: Tipasa, Cherchell, Skikda, Annaba
(Hippone) et celui de Bejaïa,
37
PROTECTION ET CLASSEMENT DES BIENS CULTURELS DES ZONES LITTORALES CONSERVATION ET
2009-2014 2014-2025 DE MISE EN VALEUR
Wilaya Monuments et Sites préhistoriques Monuments de la DES ZONES
côtière Monuments et création de secteurs LITTORALES
Sites sites période moderne
sauvegardés des périodes
préhistoriques archéologiques
médiévale et ottomane
antiques
Oran Abri Alain Fort espagnol Saint Tiago – Les le Conservatoire Ahmed
Ibéromaurusien, Donjons rouges - Fort espagnol d’El Wahbi – La maison du SECTEURS
Grottes Murdjadjo Kazar – Les bains turcs –Rampe de colon – la Gare ferroviaire SAUVEGARDES
Néolithique Madrid – Les tunnels - Les arènes – – l’hôpital Baudens – La
Le théâtre – La cathédrale du Sacré mairie – Le palais de Inscription et
cœur – Le front de mer – L’ancienne Justice – La grande poste lancement des
synagogue – l’ancien hôpital d’Oran - opérations
les deux kiosques à musique d’élaboration des Plans
Mostaganem Monument de la Zaouia de Mazouna Le site atérien Kharrouba Permanents de
Chlef Arsenaria - Ruines Les sites acheuléens Sauvegarde et de Mise
romaines de la d’Ain Kermann en Valeur des secteurs
Kalaa des Ouled sauvegardés suivants :
Andellah - la Vieille ville de
Tipasa Bérard (Ain Veille ville de Cherchell en tant que Bejaïa ;
Tagourait) Atérien secteur sauvegardé - la vieille ville et
Alger Grottes littorales l’ancienne médina (Sidi
Néolithique El Houari) d’Oran
Tizi Ouzou Fort National
Béjaia Ali Bacha Finalisation des Plans
Ibéromaurusien et Permanents de
Néolithique Sauvegarde et de Mise
Jijel Tissillil – Choba – en Valeur et lancement
Dar El Batah des travaux d’urgence
Skikda Monument de l’hôtel communal dans les secteurs
Annaba Kef Oum Touiza La gare ferroviaire – Le cours de la Le site ibéromaurusien Cap de Garde sauvegardés suivants :
(Séraidi) révolution et ses façades - Le fortin de de Demnet Elhassan - le village d’Ait El Kaid
Ibéromaurusien la Caroube (Tizi Ouzou) ;
El Tarf Le site ibéromaurusien
d’Ain Khiar
38
Secteurs sauvegardes des zones littorales : Plans permanents de sauvegarde et de mise en
valeur des secteurs sauvegardés
• Elaboration et mise en place des actions de mesures d’urgence du Plan Permanent de Sauvegarde du
Secteur Sauvegardé de la vieille ville Annaba et de la Casbah d’Alger.
Pour cette dernière, dans la perspective d’une Interactions avec le Commissariat National du Littoral en
reconstitution intégrale et d’une fonctionnalité à ce qui concerne l’inventaire et l’aménagement du littoral
portées politique et symbolique ; les travaux
restauration et réhabilitation sont axés sur les L’article 24 attribue au Commissariat National du Littoral la
Palais des Beys, le Palais du dey, la Batterie 5, charge d’établissement d’inventaires des zones côtières.
L’alinéa 2 de l’article 25 en rappel de l’article 24 de la loi
les remparts et les aménagements extérieurs
« littoral », stipule que ces inventaires seront finalisés par
de la Citadelle, la Nouvelle Mosquée, la l’élaboration d’une cartographie environnementale et une
poudrière, les Casemates, l’ancienne Mosquée, cartographie foncière. Pour être complète, cette cartographie
le quartier des Janissaires, le Pavillon d’été, doit considérer les biens culturels et patrimoniaux du littoral.
ainsi que l’entrée principale du Palais. Son élaboration doit nécessairement menée en concertation
entre les institutions de gestion du patrimoine culturelles et
• Inscription et élaboration des Plans celles du littoral.
Permanents de Sauvegarde et de Mise en
Valeur de la Réalisation des travaux Cet inventaire a également été intégré au « cadastre du
littoral » confié par le MATE à l’Agence Nationale pour
d’urgence et de restauration des secteurs l’Aménagement du Territoire (ANAT) et au Centre National
sauvegardés de la Vieille ville de Bejaïa et d’Etudes et de Recherches appliquées en Urbanisme
de la Vieille ville Oran (Sidi El Houari). (CNERU) pour l’exécution des prérogatives de la loi n°2-02
du 5 février 2002, relative à la protection et à la valorisation
• Plans de protection et de mise en valeur du du littoral.
site archéologique et de la zone de
protection du site archéologique de Tipasa. Cette opération dont le but est d’arriver à la mise en place de
programmes d’aménagement des régions côtières dans le
respect des écosystèmes par une rationalisation des
Inventaire du patrimoine culturel potentialités locales, est en logique directe avec un
aménagement intégré dont les aspects culturels sont d’une
Actions engagées en matière d’inventaire grande importance. Deux sites littoraux à fortes potentialités
archéologiques, notamment préhistoriques sont concernés
- Première phase de l’établissement de par des programmes d’aménagement et de réhabilitation
la liste des biens culturels mobiliers et
Immobiliers protégés. • L’île de Rachgoun à une trentaine de kilomètres d’Ain -
- Lancement du recensement des biens Témouchent (commune d’Oualhaça, daïra de Béni Saf).
culturels immobiliers Site à fort patrimoine biologique marin et pris en charge
par un programme de préservation du MATE, On y
- Mise en place d’un SIG pour la gestion
recence sur cette île, en raison d’une présence humaine
informatique de l’inventaire et de la qui remonte aux temps préhistoriques, des vestiges
banque de données des biens remontant à l’époque atérienne1 ; l’île de Rachgoun, est
culturels. également inscrite dans un plan de protection et de
- Mise en conformité des registres mise en valeur des sites archéologiques auprès de la
d’inventaire des musées. wilaya.
- Lancement de l’inventaire des biens • Kouali est une des multiples zones d’un ensemble
culturels mobiliers mis en dépôt. beaucoup plus vaste et riche en vestiges
- Etablissement de l’inventaire des biens archéologiques du littoral. Kouali est une grotte
culturels mobiliers volés. fréquentée depuis les temps de la préhistoire. On y a
- Lancement dans la wilaya d’Oran de reconnu des restes d’habitat de l’homme du
l’inventaire des biens culturels et Paléolithique supérieur et de l’homme du Néolithique.
élaboration de la banque de données Les lieux ont été fréquentés sur une durée d’une dizaine
des biens culturels immatériels. de milliers d’années. De son aspect culturel qui vient
s’ajouter à celui des facteurs de biotopes naturels
accroît l’intérêt qui lui est porté quand à son
classement.
39
6. LE CONTEXTE
SOCIO-ECONOMIQUE
40
4.1. Le littoral un lieu d’habitation différentié en population
Le littoral est un lieu d’habitation très dense mais l’analyse des données des trois derniers recensements montre
qu’il s’agit plus d’un effet de concentration que d’un effet de dominance et de généralisation.
La population vivant dans les communes du
littoral a progressé plus rapidement en nombre Tableau 7 : répartition de la population durant les 3
que le reste des territoires (tableau 7). Ce rythme derniers recensements (Source ; ONS).
d’accroissement annuel moyen s’est légèrement
accru au cours de la décennie 1998-2008 Communes Communes
passant de 2.8% durant la décennie 1988-1998 de wilayas non côtière Communes Total
Année
contre 2.6% durant la décennie 1988-1998 (figure non de wilayas côtière général
14). Dans le reste des territoires, la situation côtières côtières
semble montrer des signaux de ralentissement 1987 13421722 6662519 2914025 22998266
d’accroissement naturel avec un renouvellement 1998 17284201 8156234 3667928 29108363
légèrement acceptable de l’ordre 2.2% par an 2008 20721906 8509675 4843317 34074898
durant la décade 1998-2008.
25 000 000
Quoi que ce résultat en matière de grand Wilayas non côtières Wilayas côtières
territoire semble donner un signe
d’accroissement moyen sur le littoral très 20 000 000
important, l’analyse par commune montre que le
littoral affiche un accroissement très différentié.
En effet, environ 80% des communes du littoral 15 000 000
ont un taux d’accroissement négatif c'est-à-dire
inférieur au taux naturel d’accroissement de la 10 000 000
population qui est de 2.1%. Ces dernières
(communes) renferment environ ¾ de leur
population. Dans les wilayas intérieures (non 5 000 000
littorale), la proportion des communes ayant eu
un taux d’accroissement important (>2.1%)
avoisine 30% représentant une population de 0
Population en Population en Population en
30% de ce territoire.
1987 1998 2008
Sur les 249 communes ayant connu un recul net du nombre de leur population, le littoral est représenté par 16
communes. La commune d’Oran dont la population est d’environ 610000 (1,8% de la population de 2008) se
classe en 1ère position des communes d’Algérie en terme de nombre d’habitants. Parmi les 100 communes les
plus habitées, 41 se situent dans des wilayas littorales avec 18 sur la façade maritime. Sur les communes du
littoral, 50% des 136 communes se classent parmi les 500 premières communes en terme de population. De plus
la densité de la population classe les communes littorales parmi les plus denses du pays
En effet, la zone littorale qui a enregistré 2,1 Millions de personnes en plus entre 1987 et 1998 contre seulement
1.34 Millions entre 1998 et 2008. La zone " tell et steppe" a connu quant à elle des variations de 3,16 puis de 2,7
Millions pour les mêmes périodes. Pour les mêmes intervalles de temps, la zone du Sud n'a enregistré que
801000 et 927000 habitants supplémentaires.
41
4.3. Les densités de la population atteignant des seuils de saturation dans le Nord du pays
Sur les 09 "Espaces de Programmation Territoriale" (EPT) définies par le SNAT 2030 dites aussi « régions
programmes » et qui sont des regroupements de wilayas limitrophes présentant des problématiques de
développement nécessitant des actions communes et complémentaires, 03 sont regroupent les 14 wilayas
littorales : (1) Le Nord-centre formé de 10 wilayas dont Chlef, Bejaia, Blida, Tizi-Ouzou, Alger, Boumerdes,
Tipasa; (2) Le Nord Ouest formé de 7 wilayas dont: Tlemcen, Mostaganem, Oran, Ain Témouchent; (3) Le Nord
Est formé de 8 wilayas dont Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf.
L'examen de l'évolution de la répartition de la population à travers les différents espaces de programmation
territoriale montre que c'est dans les régions nord du pays que se concentre plus de 60% de la population dont
plus de la moitié habite le Centre (tableau 9). Bien qu'en valeur relative la part de cette zone est en constante
diminution (de 69% en 1977 à 63,1% en 2008), sa population a augmenté de près de 10 millions en 31 ans.
Contrairement aux 3 espaces du nord, ceux des hauts plateaux et du sud ont vu leurs parts relatives augmenter
d'un recensement à un autre. En effet, la population des Hauts Plateaux qui ne représentait que 23,4% en 1977
a gagné 4 point pour atteindre 27,4% en 2008 dont plus de la moitié (14,4%) se situe dans l'espace Est. En
termes absolus la variation de population a augmenté de près de 5,4 millions entre 1977 et 2008 dont 1,6 millions
lors de la dernière décennie.
Tableau 9: Évolution de la population selon les espaces de programmation territoriale (Source : RGPH).
Espaces Programmation Superficie Population en Millions d'habitants Structure de la population
Territoriale (%) 1977 1987 1998 2008 1977 1987 1998 2008
Nord Centre 1,49 5,93 7,7 9,42 10,7 35,4 33,4 32,3 31,4
Nord Est 1,33 2,71 3,64 4,55 5,18 16,2 15,8 15,7 15,2
Nord Ouest 1,5 2,91 4 4,85 5,63 17,4 17,4 16,7 16,5
NORD 4,32 11,55 15,34 18,82 21,51 69 66,6 64,7 63,1
HAUTS PLAUTEAUX 12,73 3,91 5,86 7,72 9,33 23,4 25,4 26,5 27,4
SUD 82,95 1,27 1,84 2,56 3,24 7,6 8 8,8 9,5
TOTAL 100 16,73 23,04 29,1 34,08 100 100 100 100
La région du Sud représente 9,5% en 2008 et a gagné seulement 1,9% depuis 1977, ce qui représente 1,97
millions dont 0,68 Million entre 1998 et 2008. En 2008, l'espace de programmation du Sud-est est le plus peuplé
dans cette zone avec 2,29 Millions sur les 3,24 Millions d'habitants que compte la zone.
Tableau 10: Densités et taux d'accroissement de la population selon les espaces de programmation territoriale
(Source : RGPH)
Espaces de programmation Densités Taux d'accroissement annuels moyens
Territoriale 1977 1987 1998 2008 87/77 98/87 08/98
Nord Centre 166,71 216,65 264,90 301,18 2,6 1,8 1,3
Nord Est 85,88 115,60 144,33 163,98 3,0 2,0 1,3
Nord Ouest 81,52 112,34 136,37 157,86 3,2 1,7 1,5
NORD 112,33 149,43 183,28 209,32 2,9 1,8 1,4
HAUTS PLATEAUX 12,90 19,31 25,43 30,76 4,1 2,5 1,9
SUD 0,65 0,93 1,30 1,64 3,7 3,0 2,4
TOTAL 7,03 9,68 12,22 14,31 3,1 2,1 1,6
42
La variabilité des densités de population et des taux d'accroissement moyens de la population constatée entre
les trois grands ensembles de l’espace algérien est également présente à l’intérieur de chacune de ces zones.
Dans la bande littorale : On observe l'émergence de la wilaya d’Alger avec une très forte densité de population
estimée à 3666 hab./km². Celles des autres wilayas varient de 685 hab./Km² pour Oran, 539 hab./Km2 pour
Boumerdes, à 102 hab./km² pour El-Tarf et enfin 104,7 hab./km² pour Tlemcen.
Tableau 11 : Répartition de la population par chez lieu de résidence en 2008 (Source : ONS).
Communes non Communes non
Communes
littorales de wilayas littorales de Total
littorales
non littorales wilayas littorales
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Population vivant dans des Agglomération 14764590 69 5407823 64 3742031 77 23914444 69
Population vivant en Agglomérations Secondaires 3118328 15 1965300 23 732362 15 5815990 17
Population vivant en Zone Eparse 3459471 16 1133236 13 367304 8 4960011 14
Total 21342389 100 8506359 100 4841697 100 34690445 100
Par lieu de résidence, le littoral se caractérise comme étant un lieu très aggloméré où 77% de la population des
communes qui le compose vivent dans des agglomérations urbaines. Relativement, les communes littorales sont
fortement agglomérées à comparer aux communes des wilayas littorales ou non. Pour ce qui de la zone
secondaire, ce sont les communes qui ne se localisent pas littorales qui ont une proportion de la population
importante. Finalement et de manière déductive, les zones éparses sont situées dans l’arrière pays.
43
6.6. Emploi dans le secteur de la pêche (Evolution des inscrits maritimes)
La croissance de la
45000 Patrons côtiers Mécaniciens Marins pêcheurs Total
flottille nationale a été
logiquement 40000
.
croissance du nombre
30000
d’inscrits maritimes au
Inscrits maritimes
cours des dix 25000
dernières années
20000
(2000-2009). Cette
croissance se fait 15000
44
7. SYSTEME URBAIN ET MAILLAGE INFRASTRUCTUREL DU LITTORAL
45
5.1. Urbanisation et armature urbaine du littoral
Un littoral surpeuplé : Une tendance lourde porteuse de risque sur un écosystème sensible
Le système de peuplement du territoire algérien est caractérisé par une forte polarisation sur le Nord du pays en
général et plus particulièrement sur "la bande littorale" qui borde la Méditerranée sur une profondeur allant de 50
à 100 km d'Est en Ouest. En fait la littoralisation du développement en Algérie s’inscrit dans la même tendance
des littoraux des autres pays méditerranéens, même si les taux d’artificialisation des sols sont relativement
inférieurs en Algérie. Les cartes ci après illustrent parfaitement ce phénomène.
Figure 17: Carte de conurbation dans les villes côtières de Méditerranée (Source : Plan Bleu 1999/ Géopolice,
1998)
46
En effet, c’est dans une étroite bande littorale de 45000 km² (1,9 % du territoire national) que se concentre plus
de 36% de la population algérienne (274 hab/km²). Cet espace sensible , connu par son potentiel en sol de très
haute valeur agricole , mais également par son potentiel touristique est soumis à une forte pression de
l’urbanisation. En effet c’est sur le littoral que se concentrent les plus importantes villes du pays (03 des 04
métropoles du pays « Alger au centre, Oran à l’ouest, et Annaba à l’est »), ainsi que les équipements
structurants, les infrastructures de transport et de communication et toutes les autres commodités nécessaires à
l’activité industrielle.
Ainsi, on relève que Neuf Algériens sur dix vivent dans le Nord du pays (du littoral à la limite nord de l’Atlas
Saharien) sur un peu plus d’un dixième de la superficie du pays (12,6%).Inversement un dixième seulement de la
population vit dans plus de deux millions de Km², soit 87% du territoire national. Ce déséquilibre dans la
répartition de la population s'explique en grande partie par les conditions naturelles et notamment climatiques
ainsi que par les mouvements de population qui se sont poursuivis à la faveur du schéma de développement axé
sur la constitution de pôles industriels autour des grandes métropoles du Nord qui offrent les meilleures
conditions d’accueil. Cette forte littoralisation est en fait une tendance lourde résultat d’un long processus de
développement, héritage de l’époque coloniale, mais accentué après l’indépendance. Cette urbanisation
démesurée du littoral est surtout caractérisée par les phénomènes de l’étalement urbain et la conurbation au
détriment parfois des meilleures terres agricoles du pays.
5.1.1. L’armature urbaine des régions Nord marquée par le poids des grandes Métropoles (figure 18)
La région Nord Centre est considérée de par son positionnement géographique, ses ressources naturelles, son
climat et les conditions d’accueil favorables (port, aéroport, zones industrielles, Universités et autres
infrastructures) qu’elle offre comme une région la plus convoitée. Tous ces facteurs ont fait de cette région la
plus soumise à la pression de l’urbanisation. La ressource rare que constitue le foncier sur le territoire national
n’a fait qu’accentuer cette tendance sur la région. Cette évolution rapide a eu des conséquences considérables
sur l’aménagement du territoire, et notamment les conditions de son urbanisation.
47
Par ailleurs, il ne faut pas occulter que la dernière décennie, marquée par l’insécurité, a poussé de nombreuses
populations rurales vers les centres urbains de la région. Ce phénomène conjoncturel marque cependant
durablement le territoire de la région Nord Centre. En effet, il est peu probable que les populations qui se sont
urbanisées reviennent à des comportements et une occupation rurale du territoire. La région Nord Centre qui
concentre 33% de la population totale du pays et 32% du parc logements.
Ainsi, le constat actuel qui peut être fait sur l’habitat et le logement illustre une situation tendre sur la maîtrise de
l’urbanisation, peu satisfaisante tant pour les pouvoirs publics en charge de la gestion et de la maîtrise de
l’aménagement du territoire, que pour les populations, qui rencontrent de graves contraintes, qui grèvent
particulièrement leurs conditions de vie.
50 000-100 000 habitants 100 000-300 000 habitants > 300 000 habitants
Figure 19: Carte de la répartition des agglomérations de taille supérieure à 50 000 habitants au RGPH de 2008
(source : ONS, 2008)
5.1.2. Un territoire qui a connu une urbanisation récente, concentrée sur le littoral, et souvent
désordonnée.
Les ressources successives de la population algérienne depuis 1966 ont permis de mesurer à la fois
l’augmentation en valeur absolue de peuplement du territoire, mais surtout sa concentration sur un certain
nombre de zones littorales, au premier rang desquelles la région Nord Centre. Au niveau national, la transition
d’un peuplement majoritairement rural à urbain s’est faite principalement en plusieurs étapes successives, le taux
d’urbanisation augmentant globalement de 10 points par décennie (figures 20 et 21):
– En 1966, seuls 30% du territoire national considéré comme urbain,
– Au recensement de 1977, la part de l’urbanisation passe à 40%,
– En 1987, elle est proche de 50%,
– Au recensement de 1998, l’urbanisation du pays atteints les 60%.
– Au recensement de 2008, le taux d’urbanisation dépasse les 70%
Au fil de ces années, l’Algérie a vécu un mouvement important d’exode rural, qui va progressivement dépeupler
et dévitaliser les campagnes au profit des agglomérations naissantes, principalement littorales. La crise du
monde rural pour une part et le développement de pôles industriels attractifs en termes d’emplois au cours des
années 1970 dans les agglomérations ont été les principaux moteurs de ce mouvement de fond. Pendant les
années 1980, le mouvement se consolide, notamment avec le développement d’emplois administratifs. Ensuite,
48
lorsque les grandes agglomérations arrivent à saturation, ne pouvant plus accueillir de populations
supplémentaires, ce sont sur les villes en périphérique que se reportent les candidats à l’exode rural.
Par rapport à ce mouvement d’ensemble, la région Nord Centre est une illustration exemplaire de ces
mouvements successifs d’urbanisation et de leurs conséquences sur l’occupation du territoire. La région dans
son ensemble était urbanisée à 56% en 1998 (contre moins de 50% en 1987), Cet indicateur dépasse les 60%
en 2008.
En effet, la région Nord Centre dispose d’un territoire représentatif de toutes les tendances d’urbanisation du
pays, même la présence d’Alger accentue fortement les mouvements. Pour l’ensemble de la région, la population
urbaine est passée de 3,8 millions de personnes en 1987 sur un total de 7,7 millions (soit un taux d’urbanisation
de près de 50% conforme à la tendance nationale), à une population de plus 5,3 millions en 1998, sur un total de
9,4 millions. La région Nord Centre a donc bénéficié d’un apport de 1,5 millions d’habitants dans les seules zones
urbaines, qui ont donc porté le taux d’urbanisation régional à 56%.
Figure 20: Evolution de la population lors des trois derniers recensements et densité de la population en 2008
(source : ONS).
Figure 21: Taux d’accroissement de la population agglomérée entre 1998 et 2008 (source : ONS).
49
Les autres Wilayas ont des villes-centres relativement modestes, représentant moins de 200000 habitants, alors
même qu’elles accueillent pour la plupart d’entre elles entre 500 et 90000 personnes sur l’ensemble du territoire,
ce qui réduit les marges de manœuvre dont disposent encore ces territoires pour mener à bien un urbanisme
maîtrisé. L’opportunité de développer un réseau de villes reste encore largement ouverte pour des wilayas en
voie d’urbanisation comme Chlef, Béjaia, Tizi Ouzou. Aujourd’hui leurs villes Chef lieux de wilayas ont des tailles
encore trop modestes et sont loin de renverser la tendance de l’hypertrophie d’Alger.
Bien plus, la fonction commerciale régionale d’Oran est affirmée par le présence de nombreuses structures
commerciales de gros, publiques et privées, la multiplication de commerces rares. La reconstitution récente des
réseaux du commerce de gros, de statut privé redonne à la ville la mesure de son rayonnement et ceci grâce au
port qui autorise l’importation de produits redistribués largement par ces réseaux. Dans cette phase de passage
d’une économie administrée à une économie libérale, la concurrence pénalise la production industrielle locale et
ce, d’autant plus que les zones industrielles oranaises (Saint hubert, Es Sénia I – II et III, Hassi Ameur) et les
zones locales d’activités connaissent une perte d’emplois productifs au profit de la distribution par importation.
50
Le centre régional de Mostaganem, chef lieu de département bien avant l’indépendance, Mostaganem a
capitalisé toute une série d’équipements induits par cette fonction administrative ; ce centre régional domine au
moins son aire wilayal et va au-delà de ses limites. Cette emprise est accentuée par la présence d’un port dont
l’influence s’étend jusque dans des wilayas voisines de Relizane, Tiaret et même Chlef.
La zone d’influence de Mostaganem est écartelée entre deux sous espaces ayant des caractères différenciés. Le
premier couvre la zone littorale agricole riche formée par le Sahel de Mostaganem et la zone intérieure mise en
valeur, composée par la plaine de la Mina et la vallée du Chélif alors que le second sous espace d’étend sur les
zones de montagne pauvres de Monts du Dahra au Nord et des Monts de l’Ouarsenis occidental au Sud. La
trame de village a orienté l’armature urbaine locale et surtout a pu suppléer l’absence de petites villes sur le
plateau maraîcher de Mostaganem.
Le relais régional d’Ain Témouchent, ce relais a un statut administratif de chef-lieu de wilaya, acquis 1985 pour
la ville d’Ain Témouchent. Ain Témouchent qui possède aussi des parcellaires agricoles de plaine potentiellement
riches, mais dont le statut de la propriété dominant reste, ici, aux mains du domaine de l’Etat….. Les rapports
avec les campagnes demeurent encore solides, en dépit des difficultés enregistrées par le monde agricole.
Tableau 12: Répartition des agglomérations urbaines de la Région Nord Ouest (Source : RGPH).
Taille des agglomérations
Wilaya moins de 5000 à 10000 à 20000 à 50000 à 100000 à Plus de Total
5000 10000 20000 50000 100000 300000 300000
TLEMCEN 0 7 5 6 1 1 0 20
SIDI BEL ABBES 0 12 3 2 0 1 0 18
MOSTAGANEM 0 7 3 0 0 1 0 11
MASCARA 0 9 5 1 3 0 0 18
ORAN 0 10 6 5 1 0 1 23
AIN TEMOUCHENT 0 4 5 2 1 0 0 12
RELIZANE 0 3 6 3 0 1 0 13
TOTAL 0 52 33 19 06 04 1 115
L’originalité de ce réseau est double : (i) Il est bicéphale ; deux centres le dominent Constantine et Annaba, (ii)
Constantine est la seule métropole à l’intérieur. Comme pour la région Nord Centre le réseau urbain Nord Est est
largement dominé par les petites villes.
La métropole d’Annaba
Est d’abord un port important, c’est le 3eme en Algérie, c’est aussi l’un des pôles industriels les plus importants au
niveau national. Elle possède une fonction tertiaire que lui confère le pôle universitaire. Le niveau II de cette
armature est constitué de 4 villes de Jijel, Skikda, Guelma et Souk Ahras.
Une répartition équitable entre le littoral et l’intérieur puisque Jijel et Skikda sont sur le littoral et Souk Ahras et
Guelma à l’intérieur des terres. Le réseau Nord Est est le mieux hiérarchisé. Cependant ce réseau bien structuré
et bien réparti spatialement notamment au sommet ne doit pas masquer la faible structuration des espaces
51
frontaliers, encore faiblement articulés et certaines zones intérieures peu ou pas structurées, notamment l’arrière
pays de Skikda. Les villes moyennes sont très peu nombreuses et spatialement mal répartie.
Le pôle régional de Constantine
Historiquement et géographiquement, la région Est du pays s’identifie à la métropole Constantine. Peuplée de
plus de 667 278 habitants, cette dernière est en relation directe ou indirecte avec un territoire de près de
5 000 000 habitants. Cependant, l’émergence de pôles urbains mieux organisés et mieux structurés à l’image de
Sétif, Batna sur le Hauts Plateaux, et à un degré moindre Annaba sur le littoral, est de nature à remettre en cause
cette prééminence de la métropole Constantinoise sur l’Est Algérien.
Tableau 13: Répartition des agglomérations urbaines selon la wilaya et la taille Région Nord Est (Source: RGPH)
Taille des agglomérations
Wilaya 5000 à 10000 à 20000 à 50000 à 100000 à Plus de
< 5000 Total
10000 20000 50000 100000 300000 300000
JIJEL 0 2 4 1 1 1 0 9
SKIKDA 0 4 11 3 0 1 0 19
ANNABA 0 1 2 2 0 0 1 6
EL TARF 0 6 9 1 0 0 0 16
Total Littoral Est
TOTAL Nord Est 28 41 17 3 4 2 95
Le territoire de l’aire métropolitaine d’Alger est parcouru par des agglomérations de taille variable et dont la
répartition est indiqué ci-après:
52
Tableau 15: Répartition des agglomérations selon leur taille de population (en milliers) (Source: ONS 1998).
Taille population <5 5-10 10-15 15-20 20-30 30-50 50-100 100-200 1 millions et plus
Alger 5 6 3 3 6 4 2 1
Tipaza 2 9 3 - 2 2
Boumerdès 9 6 2 3 2 2 2
Blida 8 1 6 2 2 4 1 1
Total zone PAC 24 22 14 8 12 12 5 1 1
Il s’agit d’un réseau d’agglomérations dense mais 80% des unités qui le constituent ont une taille de population
de moins de 30.000 habitants et dont 46 agglomérations de cette strate sont considérées urbaines par la
classification de l’ONS, car leur taille de population est supérieure à 5.000 habitants. Parmi les caractéristiques
essentielles de ce réseau, on relève le caractère omnipotent d’Alger, et le déficit en villes moyennes.
L’un des aspects le plus significatif de la zone PAC est son caractère stratégique auquel il faut ajouter son poids
démographique dont 80% revêt un caractère urbain. La population urbaine est prédominante compte tenu de
l’évolution rapide qu’elle a connu ces dernières années où elle a enregistré un nouvel apport de 823.175
habitants durant la période 1987-1998, ce qui correspond à un taux d’accroissement annuel de 2,56% qui est
supérieur à celui de la sous zone d’Alger mais inférieur à celui qui est enregistré dans les sous zones de Blida,
Boumerdès et Tipaza. Il s’agit d’une croissance urbaine fortement différenciée, qui s’explique d’une part par l’état
de saturation du cadre urbain d’Alger et d’autre part par le report d’une grande partie de l’urbanisation de la
capitale vers son aire métropolitaine. En dépit de la baisse constante de son taux de croissance annuel (1,08%
entre 1977-1987 et 0,35 entre 1987-1998), Alger concentre l’essentiel de la population urbaine du PAC et domine
par sa taille le réseau urbain de la zone qui se caractérise par l’absence de ville moyenne (sauf Blida) et par le
foisonnement d’agglomération dont la taille est inférieure à 30.000 habitants. Il s’agit donc d’un réseau dense
mais peu hiérarchisé du point de vue fonctionnel.
Cette situation s’explique par le caractère macrocéphale d’Alger mais surtout par le processus d’urbanisation
qu’a connu cette zone ; processus qui a tendance à privilégier l’urbanisation diffuse, et à ignorer les instruments
d’urbanisme dont l’objectif est de réguler et d’organiser le développement urbain. La zone a connu en fait une
sub-urbanisation de délestage, qui est liée au report d’une partie de la croissance démographique d’Alger et à un
degré moindre celle de Blida dans une première phase vers les communes périphériques et par la suite dans sa
zone métropolitaine. Cette situation s’est traduite par l’émergence de nouvelles agglomérations urbaines d’une
part, et, d’autre part, par l’extension du tissu urbain existant.
L’aire métropolitaine d’Alger a connu une forte extension liée au développement de la plupart des agglomérations
situées sur son territoire. Pour cerner les superficies urbanisées, nous avons exploité les données du bilan établi
à partir des PDAU des communes de l’aire métropolitaine d’Alger. Il y a lieu de préciser que le plan directeur
d’aménagement et d’urbanisme, conformément à la loi 90.29 du 1er décembre 1990 relative à l’aménagement et
à l’urbanisme divise le territoire auquel il se rapporte en quatre (04) secteurs: (1) le secteur urbanisé,(2) le
53
secteur à urbaniser, destinés à être urbanisés à court et moyen termes, à un horizon de dix (10) ans, (3) le
secteur d’urbanisation future: inclus les terrains destinés a être urbanisés à long terme, à un horizon de vingt (20)
ans, (4) le secteur non urbanisable: est celui dans lequel des droits à construire peuvent être édictés mais
réglementés dans des proportions limitées, compatibles avec l’économie générale des territoires de ces secteurs.
Le secteur urbanisé de l’aire métropolitaine s’étend sur une superficie de 38.819 ha dont plus de la moitié se
trouve dans la wilaya d’Alger (58%) et près du quart dans la wilaya de Blida (22%). Ces zones (les plus
urbanisées) sont parfaitement illustrées dans la carte relative au rapport entre la surface urbanisée et la surface
communale.
54
Figure 23: Rapport
surface urbanisée et
surface totale
communale (échelle
originale 1:400.000).
Les secteurs d’urbanisation regroupent les trois (3) secteurs suivants: le secteur urbanisé, à urbaniser et
d’urbanisation future (tableau 17).
L’examen des instruments d’urbanisme notamment les PDAU révèle que la superficie des secteurs
d’urbanisation s’étend sur 55.272 ha dont 53% se trouve à Alger. Dans ce cadre la surface mobilisée pour
l’urbanisation pour les trois termes (court, moyen et long) est de l’ordre de 15.757 ha dont plus de 80% se trouve
dans les wilayas d’Alger et Boumerdès. Toutefois, il est impératif de signaler l’importance du portefeuille foncier
mobilisé pour l’urbanisation dans la wilaya de Boumerdès par les instruments d’urbanisme qui est de l’ordre de
6.254 ha comparativement à la surface urbaine de la wilaya 4.309 ha et à ses besoins théoriques.
Tableau 18: Evolution du tissu urbain entre 1987 et 1998 (Source: bilan des PDAU).
Wilaya Extension urbaine entre 1987 et 1998 (ha) Taux de croissance (%)
ALGER 8.555,0 5,37
BLIDA 3.211,0 4,15
Boumerdès 2.163,0 6,30
Tipaza 1.708,5 6,50
TOTAL 15.584,5 5,27
L’aire métropolitaine a enregistré entre la période 1987-1998, une extension de sa superficie urbaine de 15.584,5
ha, ce qui représente une croissance de 5,27% et dont plus de 50% est observée dans la wilaya d’Alger, qui a
connu durant la même période, un taux d’accroissement de 1,73% qui est légèrement inférieur à celui de l’aire
métropolitaine (1,91%), mais qui s’est traduit par un apport de population de 407.395 soit 50% de la population
additionnelle enregistrée par la zone de l’aire métropolitaine. Les wilayas de Boumerdès et Tipasa ont enregistré
des indices supérieurs à la moyenne de la zone. Ces dernières constituent un territoire de redéploiement de
l’excédent de la population urbaine d’Alger.
55
Figure 24 : Rapport de la surface disponible dans les
secteurs d’urbanisation
La comparaison du taux d’accroissement spatial et du taux d’accroissement démographique ne peut avoir une
bonne lisibilité qu’à travers l’interprétation des données contenues dans le tableau 19.
L’analyse des données met en évidence une correspondance entre le poids démographique et la consommation
de l’espace comme l’indique parfaitement l’exemple de la wilaya d’Alger. Cette dernière a enregistrée plus de la
moitié de la population additionnelle de la zone de l’aire métropolitaine entre 1987-1998, (407.395 habitants) et
a consommé pour la même période la moitié du patrimoine foncier mobilisé par l’urbanisation (8.555 ha), ce qui
correspond à un ratio de 0,021 ha/habitant.
d- Espace urbain dominé par l’habitat et les zones résidentielles
Outre sa densité, particulièrement autour d’Alger qui est au centre de ce processus de formation de ce réseau,
l’espace urbain produit durant la période post indépendance est profondément dominé par l’habitat. Compte tenu
de l’évolution rapide, de la population, la lutte contre la crise du logement est devenue l’une des priorités de l’État
dont la prise en charge s’est traduite par l’adoption et la mise en valeur d’une politique sectorielle caractérisée
par les ZHUN (zone d’habitat urbaine nouvelle) et les projets métropolitains. L’action de l’Etat fût relayée par le
secteur privé dans le cadre de: l’auto-construction; lotissements urbains. Ainsi l’habitat occupe plus de 40% de la
superficie urbaine de la zone alors qu’à Paris, par exemple la proportion est de l’ordre de 28%13.
13
Beaujeu-Garnier: Géographie urbaine. Armand Colin-1997.
14
Maîtrise et organisation de l’urbanisation dans l’aire métropolitaine d’Alger – ANAT 1997.
56
activité industrielle qui est liée à l’existence de la plus importante zone industrielle du pays qui s’étend sur une
superficie de 850 ha (zone industrielle de Rouiba–Réghaïa) et des zones industrielles de Oued Smar et El-
Harrach. A l’Ouest d’Alger, les activités tertiaires sont dominantes alors que dans la Mitidja centrale, on retrouve
des villes avec des profils mixtes, à l’exception de la périphérie immédiate de Blida qui est à dominante tertiaire.
f-Les tendances du développement spatial
Compte tenu de l’état de saturation du cadre urbain d’Alger, les tendances de développement de la zone se font
vers l’aire métropolitaine selon des formes différenciées et des axes préférentiels. En effet l’examen de la
cartographie de l’occupation des sols pour l’urbanisation renvoie aux constats suivants:
(1) concentration autour d’Alger et de Blida et sur les retombées Sud du Sahel;
(2) prédominance des formes éparpillées et émiettées de l’urbanisation à partir de Boumerdès vers l’Est et de
Blida vers l’Ouest;
(3) développement selon les axes préférentiels comme suit: à l’Ouest: sur le littoral le long de la RN 11, au Sud
sur le Sahel et la Mitidja, vers Blida par la RN 36, au Sud Est à partir de Baraki le long de la RN 8, à l’Est
sur le littoral par la RN 24 vers Boumerdès, et à l’intérieur vers Rouiba le long de la RN 5.
Le caractère diffus de l’urbanisation est le facteur qui fait que la surface agricole du pays de façon générale s’est
considérablement rétrécie. La zone algéroise se trouve dans une région qui englobe une grande partie de la
Mitidja, une plaine agricole dont la réputation remonte à la période coloniale. Après avoir bénéficié de la proximité
d’Alger, des débouchés pour ses productions, la Mitidja subit les retombées du développement anarchique au
point de perdre 15.000 ha au profit de l’urbanisation entre 1987-1998 (figure 25).
Le mitage des terres agricoles est un phénomène permanent dans les principales agglomérations à cause de
l’incapacité des collectivités locales à mettre en œuvre les instruments d’urbanisme qu’elles ont réalisé et
approuvé. Il s’agit d’une situation préoccupante qui risque d’atteindre un seuil d’irréversibilité lourd de
conséquence pour une région qui est considérée comme le poumon économique du pays.
5.1.5. L’aire métropolitaine Oranaise et la zone Ouest : Une forte tendance à l’agglomération des
populations marquée par une urbanisation excessive
Le phénomène excessif d’agglomération des populations soutenu par une forte urbanisation sont les tendances
lourdes qui expriment les déséquilibres profonds qui caractérisent le peuplement de la zone Ouest. A elle seule,
la métropole oranaise concentre Plus d’1 Million d’habitants, soit 30% de la population totale. Son taux
d’urbanisation de 63 %. Cette forte tendance à l’urbanisation est inégalement répartie. Elle atteint une proportion
phénoménale de 88 % dans la wilaya d’Oran et seulement 35 % dans la wilaya de Mostaganem. Pour sa part, le
Domaine Littoral concentre 30% de la population totale de la zone, dont 80% est urbaine.
Le réseau urbain de la zone est composé de 17 agglomérations urbaines dont le couple ville Oran -
Mostaganem, considéré comme urbain supérieur. La tendance est marquée par un étalement spatial excessif et
non maîtrisé des agglomérations. Les espaces littoraux ont particulièrement subi une forte pression urbaine
57
traduite par la polarité de la ville d’Oran et un empiètement sur les espaces sensibles. La strate agglomérée
régionale concentrait au dernier recensement presque 9 habitants sur dix. Pratiquement la totalité de la
population du D.L vit dans des agglomérations qui mobilise une superficie urbanisée de 16400 ha, soit 14%
du D.L répartis en : 13 230 ha pour les constructions et l’habitat, 2 800 ha d’espaces industriels (Z.A., Z.I.) et
370 ha de zones portuaires
5.1.5.1. L’urbanisation linéaire menaçant la bande des 300 m Superficie urbanisée dans la bande des
300 m
1710 ha de la superficie urbanisée empiète sur la bande des 300 Agglomération Superficies (ha)
m, soit 10 % de la superficie totale urbanisée du D.L. et 14% de la
W. TLEMCEN 221
superficie totale de la bande des 300 m. Par ailleurs, 62 km de W. Ain TEMOUCHENT 165
linéaire côtier du D.L sont déjà urbanisés dont : 42 km à Oran, 18 W. ORAN 1080
km à Mostaganem, 12 km à Ain Témouchent, 10 km à Tlemcen. W. MOSTAGANEM 254
Total 1720
Des tendances de conurbation à freiner le long de la
corniche Oranaise Une extension longitudinale des
périmètres urbanisés à maîtriser
L’analyse de l’extension des agglomérations adjacentes révèle la
Le phénomène d’extension longitudinale
forte pression qui s’exerce sur la corniche Oranaise.
des périmètres urbanisés doit être
5.1.5.2. Une extension incontrôlée des villes du littoral au impérativement maîtrisé avant qu’il atteigne
des seuils irréversibles
détriment des terres agricoles et des zones naturelles
La ville d’Oran développe actuellement des formes urbaines L’extension longitudinale du périmètre
Urbanisé au-delà de 3km des
difficilement maîtrisables. En 40 ans, sa superficie urbanisée
agglomérations du D.L.
est passée de 2000 Ha à 8000 ha. De surcroît, les nouveaux
besoins dégagés par les instruments d’aménagement et Oran 24,5 km
d’urbanisme sont évalués à 1650 hectares dont 92 % pour la Mostaganem 15 km
satisfaction de l’agglomération oranaise. Pour sa part, Ain Turk 7,8 km
Ghazaouet 5,4 km
l’agglomération de Mostaganem a vu sa superficie triplée entre
Béni Saf 5 km
1962 et 2004 pour atteindre 2000 ha. Son urbanisation se Arzew 3,5 km
caractérise par un débordement sur les nouveaux sites d’El
Hchem, Sayada et Salamandre entraînant aussi des conurbations
avec Mazagrane, Kharouba et Hassi Mamèche.
Pour les agglomérations de Beni Saf et Ghazaouet, l’extension s’oriente vers les piémonts du fait des
contraintes liés aux sites. En plus de la consommation foncière des principaux centres urbains de la zone , les
zones d’expansion touristique pourraient mobiliser éventuellement une surface supplémentaire de 8.057,81 ha.
5.1.6. L’aire métropolitaine d’Annaba : Etalement urbain et report des populations à la périphérie
Le linéaire côtier de l’aire métropolitaine Annabie s’étend de Oued Es Sbâa à l’Est (frontière algéro-tunisienne)
à Kef N'Za Hossein dans la commune de Chetaibi (limite de SKikda), sur de 228,19 Km, soit respectivement
43% de la façade maritime de la région programme Nord-Est et 19% de la façade maritime nationale.
La région métropolitaine Annabie est un espace de très grands conflits, nés des interactions du développement
spatio- économique sur les ressources non renouvelables, en l’occurrence les ressources en sols et en eau. La
saturation de l’agglomération Annabie, qui a enregistré un taux d’accroissement annuel démographique de 0,78
% durant la période 1987-1998, enregistre un redéploiement de sa population vers sa périphérie proche et
lointaine. Les taux d’accroissement des communes périphériques d’El Hadjar (7,71%), Essarouel (3,0 %),
Chetaibi (1,49), Sidi Amar (4,65), El Kala (2,12), El Chatt (3,73) à titre d’exemple, l’attestent.
58
Figure 26 : Armature urbaine de la métropole d’Annaba en 1998.
59
5.1.6.1. Urbanisation
diffuse et conurbation
La croissance des
centres urbains a
entraîné une
consommation
considérable de l'espace.
On assiste aujourd'hui à
l'apparition des grands
ensembles d'habitat
collectif à proximité des
rivages de la mer et à
des constructions
individuelles'' pied dans
l'eau" éparpillées. Il est à
signaler que ces
emprises importantes se
sont faites sur des terres
agricoles et touristiques.
Figure 27 : Evolution urbaine du groupement d’Annaba
Tableau 20 : Evolution observée du Tissu urbain situé dans la bande du littoral (1971 -2002).
Sup. de l’ancien tissu Sup. du nouveau tissu en ha
en ha (1971) (2002)
Commune Evolution (ha)
Habitat et Habitat et
Industrie Total Industrie Total
équipements équipements
El-Bouni 65 0,00 65 648,42 366,19 1014,61 949,61
Annaba 841 51 892 2164,49 66,71 2231,20 1339,2
Chétaïbi 17,2 / 17,2 63,10 0,00 63,10 45,9
El-Hadjar 52,6 0,00 52,6 223,00 229,53 452,53 399,93
Sidi Amar - - 521,00 668 1189,00 1189,00
El Kala 164,4 0 164,4 633,6 - 633,6 469,2
El Chatt 09 - 09 306 - 306 297
Sidi M'barek - - - 47,38 - 47,38 47,38
Total 1149,20 51 1200,20 4606,99 1330,43 5937,42 4737,22
60
5.1.6.3. Les incidences sur le foncier agricole et forestier et sur l’occupation des sols et l’organisation
générale
Les besoins sociodémographiques sur le foncier agricole seront à l’horizon 2025 de l’ordre de milliers d'hectares.
Alors que les Incidences sur l’occupation des sols et l’organisation générale sont :
- La diffusion de l’urbanisation par l’extension des tissus des agglomérations situées principalement dans
les plaines et l’émergence de nouvelles agglomérations à la strate supérieure (urbaine),
- Le développement linéaire de l’urbanisation sur le littoral Est et la plaine de Bounamoussa au centre,
respectivement le long des axes routiers structurants (la RN44 et le CW16), entraînant dans son sillage
l’artificialisation des sols, l’empiétement sur le domaine public maritime (DPM) et l’accentuation des
atteintes sur les ressources côtières en particulier,
- L’extension des tissus des principales agglomérations dans la zone (Annaba, Chetaibi, El Chatt, El
Kala) par étalement et l’usage de faibles densités de l’occupation des sols (lotissements) entraînant la
conurbation totale, si la tendance est maintenue dans le future
Déséquilibre de l’armature urbaine et hypertrophie des principales agglomérations de la zone L’étalement urbain,
l’emprise de la métropole Annabie et la saturation de son tissu urbain sont aussi les résultantes de l’avènement
du pôle industriel. Les afflux et l’implantation des activités et surtout des populations se sont étalés sur les terres
agricoles et le long du littoral sur un linéaire côtier de 11 Km.
Les tendances passées de l’étalement urbain de la métropole permet le constat Les Incidences sur le milieu
suivant: naturel terrestre
- Concentration de prés de 39 % de la population urbaine de la zone métropolitaine - mitage des terres agricoles à
Annabie (PAC MAN) ; 247701 hab (RGPH 1998) sur un territoire très limité voir haut rendement : plus de
saturé : soit une densité moyenne de 4843 habitants/km². 4000 ha ont été consommés
- Une très forte consommation des terres souvent de haute valeur agricole par l'urbanisation au niveau
(consommation de plus de : 4000 ha de bonnes terres agricoles sur environ une des 08 principales
dizaine d’années.) agglomérations de la bande
- Des politiques d’habitat se juxtaposant et générant des effets pervers très littorale durant les années de
déstabilisateurs sur le tissu social, sur les équilibres spacio -économique de la 1971 à 2002.
métropole et sur l’organisation et la structure de son système urbain. - concentration de population
- Prolifération de l’habitat précaire et des bidonvilles 14,76 % du parc total. urbaine dans les communes
- Difficultés de maîtrise du patrimoine urbain et péri-urbain, se traduisant par une gestion côtières de La Wilaya de
défaillante, voir une non gestion du portefeuille foncier. Annaba La part de la
- Appropriation accrue des espaces pour la construction de logement individuels. population agglomérée est de
- Développement de l’habitat précaire sur les sites destinés pour les équipements 98 % contre 2 % vivant dans
- Cette situation de saturation a poussé à un règlement des problèmes au coût par coût la zone éparse
et à la recherche des terrains urbanisables selon la logique : on ne peut aller qu’au - artificialisation des sols (15,
delà du périmètre proche. Les communes de Sidi Amar, El Bouni, El Hadjar, voire 57 % du linéaire côtier en
même El Chatt dans la Wilaya de El Tarf ont été les plus sollicitées 2002) ;
La problématique
- Diffusion de l’urbanisation par l’extension des tissus des agglomérations situées dans la plaine de Seybouse, plaine d’Annaba
Ouest, plaine de Kheraza et émergence de nouvelles agglomérations tels (Essaroual, Oued Ennil, Derradji Redjam, Hadjar
Diss, El Gantra El Hamra, Kheraza I, Kheraza).
- L’étalement de l’agglomération d’El Chatt sur le cordon dunaire.
- L’étalement de l’agglomération d’El Kala et ses agglomérations satellites sur le domaine du parc National de El Kala.
61
5.1. Maillage infrastructurel
Grands secteurs d’activité économique
Le recensement économique réalisé par l’Office National des Statistiques (ONS, 2012) révèle le poids des
wilayas côtières dans l’activité économique. En effet, sur les 934 250 entités économiques (construction,
commerce, industrie et services) recensées, 364 948 sont localisées dans les 14 wilayas côtières, soit 60 % des
entités économiques recensées dans les trois régions programmes du Nord (Est, Centre et Ouest) et 39,06 %
des entités économiques recensées sur l’ensemble du territoire national.
L’essentiel des entités économiques recensées dans les Construction
wilayas littorales est constitué des commerces (60 %) alors 1%
que les services et l’industrie fournissent respectivement 27 Services
et 12 % des entités économiques activants dans les wilayas 27%
côtières (figure 28).
Industrie
12%
Commerce
60%
Figure 28: Répartition en pourcentage des grands secteurs
d’activité économique dans les wilayas littorales
Le tableau 21 et la figure 29 montrent que 43162 unités industrielles sont localisées dans les wilayas littorales
alors qu’en 1993 on recensait seulement 10202 unités dans ces wilayas (MATEV, 2003).
La zone côtière concentre donc 66,7 % des unités industrielles du Nord du pays et 45,22 % des unités
industrielles recensées sur le territoire national (figure 29). Ceci montre également le maintien de la pression des
activités industrielles sur cette zone très sensible
600000 Total des wilayas littorales Total région Nord Total national
.
500000
Nombre d'entités économiques
400000
300000
200000
100000
0
Construction Commerce Industrie Services
Figure 29: Importance des entités économiques par catégorie dans les wilayas littorales, dans la région Nord (les
trois régions programmes) et au niveau national.
62
Limite d’état Limite wilaya Autoroute Est -Ouest Rocade hauts plateaux Rocade frontalière Route nationale RN 1
Route nationale Voie ferrée existante Voie ferrée projetée Port Aéroport international Aéroport national
1 600 000
Taille des
300 000
villes
160 000
Annaba
Skikda
Alger Béjaia Jijel
Figure 30 : Infrastructures de base dans la zone
littorale et vers les hauts plateaux (existantes, en
cours de réalisation et projetées) (Source :
Mostaganem
SNAT, 2030). Oran
Ain Témouchent
Tlemcen Autoroute - Ouest Rocade des HP Pénétrante Nord Sud Pénétrante des HP
63
5.3. Liaisons euro méditerranéennes
5.3.1. Le Schéma Directeur Portuaire et la stratégie euro méditerranéenne
Selon le Schéma Directeur Portuaire (SDP, 2007), les échanges de l’Algérie avec l’Union Européenne
représentent 40 % de son trafic global que le trafic intra maghrébin reste en deçà des potentialités de ces pays
(moins de 5 %).
La mise en place d’un réseau transméditerranéen de transport multimodal constitue un des objectifs majeurs du
volet transports de la déclaration de Barcelone (1995). Ce réseau se décline en deux phases : (1) un schéma de
transports multimodal mer/air et (2) dans une seconde phase, le développement des liaisons terrestres
structurantes pour le développement des échanges Sud/Sud. La réalisation des objectifs de partenariat euro
méditerranéen, définis à l’occasion de la Conférence de Barcelone, notamment la création d’un espace de libre
circulation des biens et des personnes, implique l’interconnexion des réseaux nationaux d’infrastructures de
transport des pays concernés afin de disposer de réseaux multimodaux et inter opérables et de systèmes de
transport efficaces, sûrs et écologiquement viables.
Les politiques sectorielles considèrent toutes les impératifs de l’Accord d’association conclu avec l’Union
Européenne et l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, de même qu’elles considèrent la novelle initiative de partenariat
pour le développement de l’Afrique (NEPAD). La stratégie euro maghrébine des infrastructures et des systèmes
de transports définie par le groupe des ministres des transports de la Méditerranée Occidentale a pour
préoccupations :
64
II- Etat des infrastructures
Les principaux ports du pays manquent
d'infrastructures et d'équipements adaptés Tableau 22: Caractéristiques des principaux ports (Source :
aux navires et méthodes modernes de SDP, 2006)
manutention et une organisation défaillante Catégorie Longueur des Longueur Surface Surface
en matière d’exploitation, sont à l’origine de la ouvrages de des quais des TP bassins
faible compétitivité, de l’efficience et de protection (ml) (ml) (ha) (ha)
l’efficacité de ce secteur et partant du Ports de 28 964 32 576
marchandises 541 949
renchérissement considérable des coûts de générales & mixtes
transport maritime vers l’Algérie (dessertes Ports 6 500 4 300 70 226
maritimes dominées par navires anciens de d’hydrocarbures
petite taille aux coûts relativement élevés).
Le « Diagnostic Général de l’Etat des Infrastructures Portuaires » réalisée par le LEM en 2005 pour le compte du
Ministère des Travaux Publics à mis en exergue l’état de dégradation de la plus part des ces infrastructures. Les
ouvrages de protection et d’accostage dégradés, nécessitent en outre, d’importantes réparations, très coûteuses.
III- Aperçu général sur l’activité portuaire
- Flux globaux à l’import et à l’export
Selon le SDP (2007), l'Algérie exporte près de quatre fois plus par mer qu'elle n'importe avec un volume à
l’export dominé par les produits hydrocarbures (prés de 97% de 2002 / 2005). Au cours des cinq dernières
années, les importations se sont développées plus rapidement que les exportations avec respectivement des
taux moyens d’évolution de 7,6% et 4,2% et ce en raison de la croissance de l'économie nationale, l'amélioration
de la stabilité, l'augmentation de la consommation, et le besoin de développement des infrastructures. Prés de
57% des flux commerciaux maritimes internationaux de l'Algérie sont effectués avec l’Europe (France : 14% -
Espagne : 9,50%) suivie de l’Amérique du Nord : 28,50 (USA: 19% - Canada : 9,50%).
Tableau 23 : Flux (import -export) en 2003-2005.
Trafic marchandises (U : 1.000 Tonnes x)
Catégories de Produits 2003 2005
Import Export Total Import Export Total
Produits agricoles & denrées alimentaires 9.532 34 9 .566 12 097 67 12 164
Combustibles & minéraux solides 815 - 815 769 - 769
Produits pétroliers 2 620 89 066 91.686 3 947 97.746 101.693
Minerais & produits métallurgiques 2 834 681 3.515 3 276 845 4 120
Minéraux & Matériaux de construction 2 626 22 2 648 474 37 512
Engrais & Produits chimiques 844 1 273 2.117 863 969 1 831
Marchandises Diverses 3 922 790 4.713 5011 970 5 980
Total 23.193 91 866 115.059 26 437 100 634 127 071
15Prévisions calculées en combinant les perspectives macro-économiques du pays, les données de chaque port, et les augmentations prévues du revenu
au cours de la période, qui donnera aux ménages un revenu net disponible à dépenser pour des traversées. Un modèle spécifique a été développé dans le
cadre de l’étude sus-citée pour évaluer les projections de ces flux aux horizons 2015 / 2025.
65
Les résultats ainsi obtenus, réajustés sur la base des
flux réels enregistrés durant l’année 2005 sont repris
ci-après : (Concernant le trafic véhicules il a été tenu
compte d’un ratio moyen de 3 passagers / véhicule).
Parmi les orientations dégagées figurent également le manque d’unîtes de pêche spécialisées (thoniers
hauturiers / Chalutiers pélagiques), ainsi que le besoin de développer sur le littoral d’autres infrastructures
d’accueil de la flottille de pêche. C’est ainsi qu’un Plan de Développement a été élaboré initialement pour la
période 2003-2007.Le diagnostic met en évidence la nécessite d’améliorer la gestion et l’exploitation de ces
ports et abris qui demeurent un outil fondamental pour le développement de ce secteur. Aussi, le plan
stratégique privilégié s’appuie sur organisation pyramidale, des ports d’importance nationale (exemple port de
Stidia à Mostaganem), des ports régionaux (exemple ports d’Annaba, de Bejaia, d’El Marsa, de Ténès et de
Ghazaouet) ainsi que des ports locaux. Les infrastructures dédiées à la pêche constituent des zones de forte
activité économique. De même, de par sa forte plus-value, la production de poisson induit un effet
d’entraînement sur toutes les activités d’amont en aval.
Aussi l’adaptation et la mise à niveau de ces infrastructures existantes et leur développement sont devenues
indispensables. De même que les nouveaux aménagements projetés doivent répondre aux nouvelles exigences
induites par le développement de cette activité.
Zones réservées dans Ghazaouet - Oran - Arzew - Mostaganem - Ténès - Alger - Dellys - Bejaia - Skikda - Annaba
les Ports Mixtes
Ports spécialisés En exploitation : Beni-Saf - Bouzedjar - Sidi Lakhdar - Cherchell - Bou Haroun - El Djamila - Zemmouri -
Azzefoun – Boudis - Collo – Stora – El Kala ancien
En cours de réalisation : La Marsa (Chlef) – Tala guilef – Salamandre(mostaganem) – El Kala (nouv port) –
El Aouana
Abris de Pêche En exploitation : Honaine - Beni Haoua - Gouraya - Tipaza - Khemisti - Tamentefoust - Ziama Mansouriah
- El Marsa (Skikda) – Chetaibi(Annaba)
En cours de réalisation : Mersat Ben Mhidi - Tigzirt- Kristel Cap Djenet
66
- Etat des infrastructures
• Les passes d’entrée des ports et abris de pêche sont souvent mal orientées et présentent des
problèmes d’ensablement et de navigation.
• une désorganisation dans la manière d’accostage des embarcations au niveau des ports de pêche est
constatée.
• Les ports sont livrés généralement sans les équipements de superstructures au niveau des terre-pleins
(cases à pêcheurs, fabrique de glace, halle de vente, élévateurs à bateaux, bureaux administratifs,
branchement eau, électricité, station gasoil, treuil mécanique ou électrique des plans inclinés et cale de
halage).
• La plupart des revêtements des terres pleins des ports et abris de pêche sont réalisés en béton
bitumineux, ce qui est inadéquat pour des raisons d’hygiène, d’environnement, d’entretien et de durée
de vie.
• Le rejet des eaux usées des agglomérations se fait directement dans les bassins portuaires pour les
deux types de ports (commerce et pêche).
L’analyse de l’évolution des infrastructures de la pêche entre 2005 et 2009 montre que la croissance la plus
marquée est enregistrée pour les chantiers de construction et de réparation navale. De même que les capacités
de conservation frigorifiée ont été améliorées même si elles restent insuffisantes encore. Alors que les points de
ventes de matériels de pêche et de pièces de rechanges ont par contre connu une diminution (figure 31).
80
60
40
20
0 Halle de vente
d'avitaillement
Stockage et
Point de vente
fabrication de
congélation
construction et
de matériel de
Fabriques de
Chambres
transformation
de réparation
Chantiers de
pêche et de
matériel de
froides
Unités de
pièces de
rechange
en gasoil
Stations
Unité de
en gros
pêche
navale
glace
67
6. LES ACTIVITES ECONOMIQUES
6.1. Industrie
Selon le RNE (2007), la plus grande part de la transformation Tableau 25: Répartition des unités
industrielle est localisée dans la zone littorale. Cette situation industrielles des wilayas littorales
est directement liée à l’environnement et aux conditions
économiques de cette zone (infrastructures, eau, énergie).
% par
De même que les investisseurs industriels recherchent les Wilaya
Nombre
rapport au
sites à faibles pentes, situés également près des côtes. d’unités
total national
Tlemcen 238 2,3
Les principales branches industrielles concernent la Ain Témouchent 46 0,4
sidérurgie, la métallurgie, la chimie, la pétrochimie, les Oran 749 7,3
matériaux de construction, les produits miniers et les Mostaganem 83 0,8
industries agro alimentaires. Chlef 84 8
Tipasa 434 4,2
L’enquête ONS (1993) sur l’industrie répertorie 10202 unités Alger 735 7, 2
industrielles dont 37,1 % sont localisées près des côtes si Boumerdès 356 3,4
l’on rajoute la wilaya de Blida (1457 unités) limitrophe avec Tizi Ouzou 287 2,8
Tipasa et Alger le pourcentage atteint 51,4% du total des Béjaia 431 4,2
unités industrielles nationales, soit 5242 unités. Jijel 69 0,7
Skikda 85 0,8
Le tableau 25 montre que l’essentiel de l’activité industrielle Annaba 148 1,4
El Tarf 40 0,3
est concentré dabs la région centre (Tizi Ouzou, Boumerdès,
Total 3785 37,1
Alger et Tipasa) avec près de 50 % des industries littorales
qui y sont localisées.
EN 1993, l’industrie littorale employait près de 400 000 individus, soit plus de 75 % de l’emploi industriel
national. Selon le RNE (2007) près de 20 000 hectares sont affectés aux activités industrielles littorales.
Figure 32: Les pôles d’attractivité et les zones intégrées de développement industriel (Source : SNAT, 2030)
68
6.2. Agriculture littorale
6.2.1. Surface Agricole Utile (SAU) et Surface Agricole Totale (SAT)
Avec 1 647 088 ha, la SAU de la zone littorale représente 19.5 % de la SAU nationale. C’est à l’ouest que la
SAU est la plus importante 754 000 ha (77% de la SAT); au centre elle est de 464 617 ha (76 % de la SAT). A
l’Est, la SAU couvre 428 000 ha (71 % de SAT).
6.2.2. Irrigation
La région Est présente la superficie
Tableau 26: Niveau d’irrigation dans les pays maghrébins irriguée la plus élevée (65 000 ha) soit un
Superficie Terres Terres Terres % de terres
taux de 15, 50 %, l’ouest est en 2ème
2003 du pays agricoles arables irriguées arables position en matière de surface 38 000 ha
(1000ha) (1000ha) (1000ha) (1000ha) irriguées (5,67 %) alors qu’il est devancé par le
Algérie 238174 39956 7545 569 7,50% centre en taux d’irrigation (9 %).
Maroc 44655 30376 8484 1445 17,00%
Tunisie 16361 9784 2790 394 14,10%
Maghreb 300070 80116 18759 2408 12,80%
Certes, ces dernières années des efforts louables ont été consentis en matière de mobilisation des eaux de
surface pour l’irrigation, ainsi que le recyclage des eaux usées et leur utilisation en agriculture, néanmoins le
taux d’irrigation (9 % au niveau du littoral et 7.50 % à l’échelle nationale), reste faible par apport à celui des pays
voisins maghrébin.
En effet, selon une étude du CIHEAM, l’Algérie a le taux des terres irriguées le plus faible au Maghreb, il n’est
que de 7.5 % de la SAU, alors qu’au Maroc il est de 17 % et en Tunisie 14.10 % (CIHEAM, 2006) (. Les terres
improductives occupent une superficie de 80 827 soit 21 %, ce qui représente un taux tout de même assez
élevé.
69
6.2.3. Les Cultures
- Cultures herbacées
Les cultures herbacées occupent la plus grande surface de la SAU littorale (plus de 51 %), légèrement au dessus
du taux à l’échelle nationale qui est de 50 %. A l’Ouest, elles occupent 60% de la SAU, 52 % de la SAU au
centre et 36 % et à l’Est (figure 34).
La jachère occupe 452800 ha, au niveau du littoral soit 27 % de la SAU du littoral alors qu’à l’échelle nationale
le pourcentage occupé par la jachère est de 39 %. L’ouest avec 203000 ha détient la plus grande surface de
jachère (27 % de la SAU). A l’Est, elle est de 147800 ha soit 35 % de la SAU alors qu’au centre, elle couvre
102000 ha (22% de la SAU).
Les prairies naturelles occupent une superficie de 18000 ha, soit 3 % de la SAU à 1% de la SAU du littoral, à
l’Est elles occupent une superficie de 13 000 ha soit 3 % de la SAU et une superficie de 4900 ha au centre soit
1% de la, elles sont complètement absentes à l’Ouest du Pays (tableau 27). A partir de ces informations, nous
constatons l’importance de la superficie consacrée à la jachère. Un programme de résorption de la jachère est à
préconisé avec son remplacement progressif par la culture de légumes secs.
Tableau 27 : Occupation du sol en zone littorale
Cultures Prairies Plantations Pacages & Terres TOTAL
Jachère Vignes TOTAL S.A.T
herbacées naturelles arbres fruit parcours improductives SAU
Centre 242 935 102 015 4 865 17 547 97 255 80 827 69 621 464 617 615 065
Est 153 229 147 782 13 169 3 247 110 742 127 826 43 247 428 169 599 242
Ouest 454 129 202 998 0 31 246 65 929 169 658 61 015 754 302 984 975
Littoral 850 293 452 795 18 034 52 040 273 926 378 311 173 883 1 647 088 2 199 282
% SAU 51,62 27,49 1,09 3,16 16,63 22,97 10,56
TOTAL 4 225 784 3 275 705 24 750 80 423 828 366 32 938 300 330 805 8 435 028 41 704 133
70
Figure 34: Carte des cultures par wilaya côtière (2010-2011).
71
Le centre occupe la deuxième place avec uns superficie de 9400 ha (38%), et une production de 220.000 Qx,
avec la wilaya de Tizi-Ouzou en tête avec 6300 ha et une production de 129 000 Qx. A l’ouest la superficie
occupée par le figuier est de 2800 ha (12 %) et une production de 84000 Qx. A l’Ouest les figuiers occupent une
superficie de 12 000 ha avec une production totale de 84 000 Qx de figues, c’est la Wilaya de Mostaganem qui
est en tête pour l’Ouest avec une superficie de 1 000 ha et une production de 32000 Qx.
d) Oléiculture
Au niveau des wilayas littorales, l’oléiculture avec une superficie de 139000 ha soit 47 % de la surface consacrée
à l’oléiculture à l’échelle nationale et une production de 1295 000 Qx d’olive et 164000 Qx d’huile. C’est à l’est du
pays qu’on trouve les plus grandes superficies d’oliviers (presque 74000 ha), soit 53 % de la superficie de
l’oléiculture du Littoral, avec Bejaia en tête avec une superficie de 50600 ha et une production annuelle de
310 600 Qx, la production d’huile est de 58000 Hl. Le centre occupe la deuxième position avec une superficie de
presque 45000 ha et une production de 284 000 Qx et une production d’huile de 41 000 Hl, avec Tizi-Ouzou au
premier rang avec une superficie 33 000 ha et une production 204000 Qx d’olive et 34 000 Hl d’huile.
A l’ouest du pays par contre l’oléiculture reste très modeste avec une superficie totale d’environ 21 000 ha
orientée surtout vers l’olive de table (270 000 Qx) avec une production totale d’olives de 400 000 Qx et 17 000 hl
d’huile. L’ouest avec 66 000 ha de vergers ce qui représente 24 % à l’arboriculture fruitière à l’échelle nationale.
e) Le vignoble
La vigne occupe une superficie de 52 040 ha soit 3 % de la SAU alors qu’à l’échelle nationale, elle est inférieure
à 1 %. C’est l’Ouest qui a la plus grande superficie avec 31 246 ha (4 % de la SAU), le centre vient en deuxième
position avec une superficie de 17 547 ha (4 % de la SAU), à l’Est le vignoble n’occupe qu’une superficie de
3 247 ha, c’est la Wilaya de Ain T’émouchent qui est en tête avec une superficie de 13 270 ha (1% de la SAU.
C’est la Wilaya de Ain T’émouchent qui est en tête en matière de viticulture avec une superficie de 13270 ha,
suivi de la wilaya de Mostaganem avec une superficie de 11 735 ha au centre c’est la wilaya de Boumerdes qui
prend les devants avec unes superficie de 8 748 ha, et à l’Est c’est la Wilaya de Skikda avec une superficie de
1 609 ha.
En ce qui concerne l’utilisation d’engrais, nous nous sommes basé sur une période de 5 année 2004 à 2010,
nous n’avons pas pu avoir les données de la compagne agricole 2006-2007 une grande variété de produits est
utilisée qu’ils soient combinés ou mono spécifique, nous avons pris en considération le principe actif que sont
l’azote, le phosphore ou le potassium, nous avons recalculé la quantité utilisé en relation avec ces trois produits
de base que nous avons dénommé unité de fertilisation dont l’unité est le kg.
La wilaya de Tipaza est la plus grande utilisatrice d’engrais avec une consommation totale (NPK) d’environ
95 tonnes/an en moyenne, suivi de Tizi Ouzou avec une moyenne d’environ 11 Tonnes, vient ensuite Chlef avec
une moyenne annuelle de 8,8 tonnes/an suivi de la Wilaya d’Alger avec une moyenne d’environ 8 tonnes/an.
Relativement à la surface irriguée, c’est la Wilaya de Tipaza qui est la plus grande utilisatrice d’Engrais avec une
quantité moyenne de 11,45 Kg/ha suivi des wilaya de Tizi Ouzou et Alger avec respectivement 2,9 et 2,82
Kg/ha, les wilaya de Chlef et de Boumerdes ne consomme respectivement que 0,73 et 0.28 kg/ha.
Bien que l’Algérie soit le pays le moins utilisateur d’engrais au niveau du Maghreb, il faudra tout de même
rationaliser cette utilisation par un meilleur rééquilibrage, les Wilayas grandes consommatrices, comme c’est le
cas de Tipaza et de Mostaganem doivent en limiter l’utilisation. Certaines Wilayas, devraient recourir
avantageusement à l’agriculture bio.
72
Figure 35 : Cultures pérennes au niveau de la zone littorale (2009-2010)
73
6.2.5. Elevage
a) Elevage bovin
L’élevage, en particulier bovin occupe une place de choix par rapport à l’échelle nationale, sur les 1747 700 têtes
presque la moitié (plus de 680 000 têtes) est concentrée au niveau de la frange littorale. C’est la région Est qui
possède le plus gros du cheptel bovin, presque 400 000 têtes, en deuxième position le centre avec 201 000
têtes. L’ouest par contre ne possède que 80 000 têtes. Ceci s’explique la meilleure disponibilité en eau à l’Est et
à un degré moindre au centre, par contre l’ouest est peu pourvu en cette matière vitale (Tableau 28).
Bien que l’élevage bovin soit le plus représenté en région Est avec plus de 58% du cheptel littoral, la production
en lait et viande rouge reste limitée, en raison du mode de conduite des troupeaux (élevage extensif) dans
certaines région (Kabylie, El Kala), pourtant à forte potentialité, en particulier l’est du pays. Une meilleure prise en
charge des troupeaux, en particulier dans le mode d’alimentation, les aspects sanitaires ainsi qu’une amélioration
génétique des races, permettra d’augmenter de façon considérable la production en viande rouge et en lait.
Tableau 28 : Elevage littoral et national
WILAYA Bovins Ovins Caprins Chevaux Mulets Anes
Centre 201 093 615 956 159 935 1 240 6 053 11 972
Est 399 066 692 097 288 400 1 658 2 873 15 312
Ouest 80 095 801 705 65 931 3 676 7 275 8 769
% par rapport littoral 11,77 38 12,82 55,92 44,9 24,32
Littoral 680 254 2 109 758 514 266 6 574 16 201 36 053
% Par rapport national 38,92 9,23 12 15,06 46,13 25,52
National 1 747 700 22 868 770 4 287 300 43 650 35 120 141 275
b) Elevage ovin
L’élevage ovin est mieux développé dans la région littorale Ouest, soit 800 000 têtes. Le centre (615 000 têtes)
et l’est (692000 têtes) ont une taille de cheptel comparable. C’est Tlemcen qui possède le plus gros du Cheptel
pour tout le littoral, Ceci s’explique par le fait que l’élevage du mouton soit particulièrement développé en région
steppique, ce qui est le cas de la partie méridionale de la Wilaya. Au centre c’est Chlef qui possède le plus gros
du cheptel 260 000 têtes, et à l’est les Wilaya de Skikda et Jijel avec respectivement 126 000 et 102 000 têtes.
Le cheptel ovin représente 9 % du cheptel national, néanmoins il est tout à fait possible d’augmenter ce cheptel à
condition de ne pas se contenter de la vaine pâture, en ayant recours à des cultures fourragères.
b) Elevage caprin
En ce qui concerne l’élevage caprin c’est l’Est qui domine avec un cheptel de 288 000 têtes suivi du centre
(160 000 têtes), l’ouest par contre vient bien loin avec à peine 66 000 têtes. A l’ouest il est très peu développé
66000 têtes. L’élevage caprin au niveau littoral représente 12 % du cheptel national. L’élevage caprin est mené
en particulier pour la production du fromage de chèvre, très apprécié, et à un degré moindre pour le lait de
chèvre recommandé pour les diabétiques.
c) Elevage équin
L’élevage équin reste peu développé, c’est la région ouest qui le plus gros du cheptel équin, avec 3700 têtes,
l’est en deuxième position avec 1600 têtes et enfin le centre (1240 têtes). Les possibilités de développement de
ce type d’élevage reste tributaire de la demande.
c) Elevage asin et mulassier
L’élevage des ânes est bien développé à l’Est du pays 15 000 têtes, et au centre 12 000 têtes à l’ouest le
cheptel est de 8700 têtes. Quant aux mulets c’est à l’ouest qu’il y a le plus gros du troupeau avec 7000 têtes,
puis le centre avec 6000 têtes et enfin l’Est avec 2900 têtes. En matière d’élevage, nous constatons que
l’élevage bovin l’élevage caprin sont plus développés à l’Est et à un degré moindre au centre. Par contre pour ce
qui est de l’élevage ovin c’est l’ouest qui est en tête puis le centre. L’élevage des chevaux est plus important à
l’ouest et à un degré moindre à l’Est. L’ouest aussi possède le plus gros du cheptel en mulets.
74
6.3. Tourisme littoral
75
6.3. Tourisme littoral
Le tourisme occupe une place particulière dans la démarche de planification de la GIZC. En effet l’essor du
tourisme dans les zones côtières, exerce des pressions sur les ressources environnementales et culturelles et
affecte des fois de manière négative sur ces espaces à la fois fragiles et convoités. Un effort soutenu doit être
engagé en Algérie pour intégrer le volet durabilité dans le processus de développement touristique en zone
côtière.
A cet égard il convient de noter qu’en Algérie les problèmes de durabilité en zones côtières sont causés
principalement par la littoralisation qui est le résultat de deux processus majeurs qui interagissent mutuellement,
le premier est un processus d’urbanisation et de métropolisation en particulier, le second est un processus lié au
développement de l’activité touristique, principalement balnéaire. Il s’agit par la stratégie nationale GIZC, dans sa
composante tourisme de promouvoir une approche qui favorise l’utilisation durable des ressources dans les
zones côtières en se concentrant sur la planification et la gestion du tourisme durable, à travers notamment :
6.3.1. Les flux touristiques dans les zones côtières en Algérie : un processus accéléré de
littoralisation
Une partie du littoral algérien a été artificialisée, soit par l’urbanisation, soit par d’autres activités tel que le
tourisme. Afin de cartographier et de mesurer la pression que le tourisme exerce sur les différents espaces
côtiers en Algérie, nous avons utilisé principalement 03 indicateurs, à savoir, la fréquence touristique, les
capacités d’hébergement, et la fréquentation des plages.
La littoralisation qui est une tendance lourde en Algérie, est actuellement le résultat d’une urbanisation massive
du littoral, néanmoins dans les années à venir le tourisme constituera un autre levier de ce processus, dont il
convient d’anticiper les effets sur la durabilité du milieu, au risque d’avoir un développement touristique non
durable et de nouvelles formes de menaces sur le littoral.
76
L’analyse de la répartition des différentes formes d’hébergement touristique met en évidence deux logiques
complémentaires : la littoralisation et la recherche d’une certaine proximité aux rivages sableux. Au-delà, elle
montre qu’il existe un relatif déséquilibre entre les différents espaces. En effet pour ce qui est du nombre de lits
offerts par les hôtels seulement 04 wilayas (Alger, Annaba, Oran, Béjaia) disposent d’une capacité d’accueil de
plus de 4000 lits, et une seule wilaya dispose d’une capacité d’hébergement de plus de 10 000 lits en
l’occurrence Alger, mais une grande proportion des lits hôteliers est inadaptée à la demande internationale. On
peut supposer que l’offre touristique des hôtels correspond généralement au tourisme urbain (une forte
concentration au niveau des 03 métropoles du pays).
Pour ce qui est de l’hébergement au niveau des autres structures (hors hôtellerie) cela tend plus vers une
configuration d’un tourisme balnéaire, nécessitant la proximité des rivages sableux. La répartition géographique
de ce type d’offre montre que les wilayas disposant de plus de 8000 lits sont Boumerdes, Béjaia, Mostaganem et
Tipaza.
Tableau 30: Répartition de la capacité d’accueil par wilaya (Source MTA 2011)
Tableau 31: Répartition de la capacité d’accueil par wilaya (Source MTA 2011)
Wilaya Nombre d'hôtel Nombre de lits aux hôtels Hébergement (autres structures) Nombre de lits (autres structures)
Total 676 51900 290 89.926
La capacité d’hébergements hôteliers est fortement liée au processus de métropolisation, une forte corrélation
est observée entre le rang de la ville dans l’armature urbaine et le nombre de lits offerts par les hôtels.
L’hébergement touristique est une condition sine qua non du développement de la fréquentation touristique. La
capacité d’hébergement mesure le volume potentiel de la fréquentation, et permet d’estimer le nombre d’emplois.
Rapportée à l’habitant, elle mesure la pression sur la société, due à l’infrastructure d’hébergement (occupation de
l’espace, altération du paysage, coût du logement, accès à la côte). Cet indicateur, croisé avec des données sur
l’origine des investissements, permettrait une évaluation de l’engagement du pays dans son développement
touristique. Pour des raisons pratiques d’analyse, nous avons classé le littoral Algérien en quatre types de
bassins, en essayant de faire ressortir les caractéristiques intrinsèques de chaque espace.
- Premier Type de Bassin
Dans cet espace, les métropoles se situent carrément sur le littoral, regroupant les wilayas d’Oran, d’Annaba et
d’Alger. Une forte pression s’exerce sur cette zone qui est le résultat combiné du processus de métropolisation et
du développement touristique. Historiquement c’est les espaces les plus dynamiques et les plus convoités d’un
point de vue touristique. Ce territoire connaît une forte dégradation de son environnement.
77
L’analyse du taux d’accroissement fait ressortir un report d’urbanisation des communes des centres historiques
des métropoles vers les communes périphériques, particulièrement balnéaires, ce phénomène est accentué par
l’attractivité touristique de ces communes et la prolifération des résidences secondaires. L’artificialisation du
littoral est une tendance lourde dans ce territoire.
Pour ce type de bassin l’impact du nouveau maillage autoroutier comme élément structurant du territoire se
traduira dans les années à venir par une augmentation significative des flux vers les zones balnéaires jusqu'à
maintenant épargnées ou faiblement convoitées, la réduction des distances-temps améliorera l’attractivité et
l’accessibilité des zones touristiques et permettra d’accentuer la fréquentation venant à partir des grands bassins
de vie économique et sociale à savoir :
• D’Alger vers Tipaza et Boumerdes (la deuxième Rocade Sud ouverte en 2010-2011),
• D’Oran vers Mostaganem (Autoroute EST-Ouest et pénétrante projetée vers Mostaganem),
• D’Annaba vers El Tarf (Autoroute Est-Ouest).
- La fréquentation touristique
Afin d’appréhender le niveau des flux touristiques internationaux en Algérie, il est opportun d’utiliser l’indicateur
développé par le plan bleu indiquant le nombre d’arrivées pour 100 habitants. Il ressort de l’analyse de cet
indicateur que l’Algérie est en deçà de la moyenne calculée au niveau du bassin méditerranéen qui est de l’ordre
de 45 (l’indicateur est égale à 2 pour l’Algérie en 1997), reflétant le faible niveau des flux touristiques dans notre
pays. Les 4 pays méditerranéens de l’Union européenne totalisent à eux-seuls 82 % du nombre total d’arrivées
de touristes internationaux en 1997, en Méditerranée. La France et l’Espagne ont plus de 100 touristes
internationaux pour 100 hab. En Afrique du Nord, le Maroc, la Tunisie et l’Egypte sont les principales
destinations, soit 11 touristes pour 100 hab au Maroc et 46 touristes pour 100 hab en Tunisie (Plan Bleu, 1999).
Cependant cet indicateur connaît une forte croissance pour la période 1997-2011, en passant de 2 en 1997 à 6.5
en 2011 (le nombre d’arrivées de touristes internationaux comptabilisés qui est de l’ordre de 2394887 touristes
en 2011 comprend à la fois les étrangers et les Algériens résidents à l’étranger),
Les flux touristiques en Algérie ce concentrent sur le littoral suivant la tendance de la capacité d’hébergement
évoquée précédemment. Le critère utilisé qui est le nombre de nuitées, est une donnée fondamentale dans la
description de l’activité touristique. Elle permet d’apprécier le taux de remplissage des hébergements, la durée
moyenne de séjour, les consommations induites et les pollutions et les dépenses journalières, etc.
Le nombre de nuitées par habitant indique la pression des touristes sur un territoire donné (encombrement, bruit,
…, etc.). Cet indicateur, croisé avec les recettes du tourisme, donne un aperçu de la richesse apportée par le
tourisme, par rapport à la population locale. En fonction des données disponibles, l’indicateur utilisé dans cette
analyse est le nombre de nuitées dans les hôtels et établissements assimilés (H&A), à noter également que le
nombre d’arrivés est fortement corrélé au nombre de nuitées ; cela indique pratiquement les mêmes tendances.
78
Globalement le nombre de nuitées dans les wilayas côtières est passé de 2 416 711 nuitées en 2007 à 3 042 819
nuitées en 2011. Ce qui correspond à un taux de croissance annuel moyen de 5,92%. Si ce rythme de
progression se maintient, la capacité d’hébergement devrait atteindre 4 655 513 lits en 2020,
Sur le plan de la répartition géographique, Alger se positionne en première place en termes de nuitées avec 771
288 nuitées enregistrées en 2011, soit 25 % du total des nuitées enregistrées dans les wilayas côtières. En
incluant son aire métropolitaine à savoir Tipaza et Boumerdes, il ressort que 42 % des nuitées se concentrent
dans l’aire métropolitaine Algérois, accentuant d’avantage la pression qui s’exerce sur ce territoire déjà très
convoité et très fragile. La région de Annaba arrive en 2ème rang avec 356317 nuitées ce qui correspond à une
part de 11%, par contre la deuxième métropole du pays en l’occurrence Oran vient en 8ème position, c’est un fait
très marquant. Sachant que la configuration générale de la capacité d’hébergement, ne diffère pas de celle des
nuitées.
En termes de dynamique de croissance des nuitées entre 2007 et 2011, presque toutes les wilayas ont connu
une croissance importante, la seule wilaya qui fait l’exception c’est Tipaza, dont le nombre de nuitées a baissé,
passant de 356 734 en 2007 à 355 617 nuitées en 2011. Notons enfin la remarquable performance réalisée par
les deux wilayas de Skikda et de Ain Témouchent. Cette tendance est appelée à changer si les investissements
touristiques se concrétisent au niveau des différentes ZEST.
A souligner également que les données relatives aux résidences secondaires et celles dites « chez l’habitant » sont quasiment
inexistantes. Le tourisme « chez l’habitant », qui prend de plus en plus d’ampleur demeure encore non réglementé et non visible. Cette
formule est réalisée sans encadrement juridique et surtout sans incidence financière sur les communes littorales concernées. L’absence
de données relatives à ces deux types de tourisme empêche par conséquent une analyse complète et objective de la situation « source
Profil de durabilité : La destination touristique pilote en Algérie : la zone côtière de Tipasa »
• Les flux touristiques sont faibles comparativement aux autres pays méditerranéens, l’Algérie est plus un
pays émetteur de touristes que récepteur, Ce qui est un paradoxe en soi si l’on compare notre pays à la
majorité de ceux du pourtour méditerranéen réputés accueillir d’importants flux de touristes étrangers
dépassant largement le nombre de leurs concitoyens qui préfèrent passer leurs vacances à l’étranger.
• Les flux importants des touristes se concentrent d’avantage dans les métropoles du pays et leurs aires
métropolitaines, et aussi au niveau des grandes villes côtières, le tourisme est une activité fortement et
inégalement territorialisée et l’intensité de ses impacts se différencie selon les lieux,
• Des flux plus importants se dirigent vers d’autres wilayas, jusque là très peu solliciter, il y’a lieu de
préparer le territoire en conséquence,
• En manque d’informations précises, il est difficile d’apprécier les flux touristiques au niveau des stations
balnéaires et ceux relevant du tourisme d’affaire et urbain, cependant le nombre de séjours moyen se
rapprochant plus de la physionomie d’un tourisme urbain et d’affaire.
79
2010, contre 316 en 2009. Quant aux postes de la Gendarmerie nationale au nombre de 205 en 2009, ils ont été
renforcés par 10 nouveaux postes en 2010, soit un total de 215.
La réglementation Algérienne, (la loi 03-02, fixant les règles générales d’utilisation et d’exploitation touristiques
des plages) prévoit de doter chaque plage ouverte à la baignade par un plan d’aménagement qui constituera
entre autre un levier pour le développement durable au niveau des plages et des zones côtières. Pourtant les
statistiques montrent qu’une grande partie des concessions de plages sont accordées aux exploitants sans que
ces dernières fassent objet d’un plan d’aménagement tel que prescrit par l’article 04 et l’article 18 de la loi 03-02.
Les plages sur-fréquentées subissent des dégradations qui menacent non seulement leur intégrité physique,
mais aussi leur avenir en tant que site touristique. La croissance des flux touristiques deviennent un véritable défi
dans l’avenir pour les sites qui sont appelés à recevoir ces flux. Parce que l’accroissement de la demande
touristique va se traduire aussi par l’accroissement de la consommation des ressources naturelles, des
nuisances et des différentes pollutions.
6.3.4. Les ZEST : des réserves foncières pour amorcer le développement touristique du littoral
6.3.4.1. Territorialisation du foncier touristique balnéaire : une disparité dans la localisation des ZEST sur
le littoral Algérien
Conformément à la loi 03-03 une Zone d'Expansion Touristique (ZET) est toute région ou étendue de territoire
jouissant de qualités ou de particularités naturelles, culturelles, humaines et créatives propices au tourisme, se
prêtant à l'implantation ou au développement d'une infrastructure touristique et pouvant être exploitée pour le
développement d'au moins une sinon plusieurs formes rentables de tourisme.
Les ZEST en Algérie constituent des réserves foncières importantes pour la mise en ouvre d’une réelle relance
économique du secteur touristique permettant aux investisseurs nationaux ou étrangers de réaliser des
structures touristiques, le décret exécutif n°10-131 a classé 31 ZEST supplémentaires en 2010 en plus des 174
ZEST délimitées par le décret n° 88-232. En 1966 le nombre était de 06.
Une forte concentration des ZEST sur le littoral avec 160 ZEST à vocation balnéaire (sur un total national de 205
ZEST) qui y sont concentrées.
80
Tableau 33: Répartition des ZEST par wilaya (Source MTA 2011)
Wilaya Nombre de ZEST Superficie (hectares)
Total 160 37006,60
Les wilayas qui ont le plus grand nombre de ZEST décrétées sont les wilayas de Tipaza qui vient en tête avec
22 ZEST, suivie par Jijel avec 19 ZEST et Mostaganem avec 16 ZEST, mais sans autant avoir la plus grande
superficie en termes de réserves foncières, A noter que la wilaya d’El Tarf vient en première position en termes
de superficie avec plus de 5010 hectares, mais seulement avec 05 ZEST, soit des ZEST d’une surface de plus
de1000 hectares.
Parmis les 205 ZEST, 22 ZEST prioritaires ont été identifiées, dont 19 se situent sur le littoral. Ces 22 ZEST
étaient lancées en 2002, bien avant la promulgation de la loi 03/03 relative aux zones d’expansion et sites
touristiques. Les 22 ZEST prioritaires visent à créer une capacité globale de 52 915 lits, répartie sur plusieurs
type d’habergement.
07 ZEST des 22 ZEST prioritaires font l’objet d’actions d’aménagement immédiates, à savoir :
Il convient de noter que la concrétisation du programme des différentes ZEST, sans prise en considération de la
durabilité du milieu, porte un double risque : (i) Accentuation du processus de métropolisation, 03 ZEST des 07
se situent sur Alger et son aire métropolitaine et (ii) Un facteur d’attractivité et de polarisation, aggravant la
situation de littoralisation.
81
La wilaya d’Alger a perdu presque 50% de son foncier touristique, l’inflation démographique et l’exode rural ont
engendré cette situation. L’exemple de Ain Taya (Serkouf) est édifiant, où toute la superficie de la ZEST a été
urbanisée. Le niveau d’occupation des ZEST et les pertes du foncier enregistrées, plus de 6000 ha ont été
occupés au niveau du littoral entre 1988 et 2011, soit 20% du total des réserves foncières.
Les conflits d’usages et la concurrence entre les différents secteurs pour l’appropriation du foncier littoral et la
gestion des parties proches de la mer est plus complexe que jamais. Dans cet esprit une question fondamentale
mérite d’être posée concernant la valeur économique et le niveau d’intégration de la population locale générés
éventuellement par le développement du secteur touristique en substituant à l’activité agricole qui domine
actuellement plusieurs périmètres de ZEST comme activité économique motrice. A cet égard, il est à rappeler
que Les périmètres des zones classées ZEST dons beaucoup de cas, correspondent à des plaines littorales très
fertiles et généralement irriguées, faisant travailler une grande partie de la population locale de ces communes
côtières/rurales dans le secteur agricole.
82
• Création d’emploi direct ou indirect ;
• Création d’effets d’entraînement positifs sur les autres secteurs, notamment tertiaires (agence
de voyage, restauration, artisanat, commerce…) ;
• Dotation des collectivités locales de nouvelles ressources budgétaires à travers les différentes fiscalités
induites.
Enfin il est important de souligner que les PAT aboutiront à un document réglementaire permettant de dégager
les différents lots qui seront concédés aux investisseurs. Le dossier d’exécution des VRD permettra par la suite
d’engager la viabilisation des terrains, une tache qui incombe à l’Etat représenté par l’ANDT. Comme évoqué
précédemment, plusieurs ZEST seront dotées de Plans d’Aménagement Touristique (PAT), qui sont en cours
d’élaboration, cela dit plusieurs insuffisances sont à retenir :
1. Les bureaux d’études locaux n’ont pas développé d’expertise spécifique dans le domaine du tourisme et
proposent généralement des schémas d’aménagement touristiques de ZEST qui ne sont pas liés à une
réelle réflexion sur la stratégie de développement touristique de la zone et de la région.
En effet, un plan d’aménagement touristique devrait s’appuyer entre autre sur : (i) un concept clair de
positionnement touristique de la zone, (ii) l’importance de s’inscrire dans un contexte de durabilité du
milieu, (iii) une estimation de la fréquentation touristique potentielle, (iv) un dimensionnement et une
répartition des équipements, (v) une volonté d’attirer les investisseurs en proposant plusieurs modalités
d’investissements et non pas en les limitant en ne proposant que des îlots de 1,5 à 3 ha. (vi) un planning
détaillé et un phasage des investissements.
2. Il n y’a pas eu de réelles études concernant la capacité de charge touristique, permettant de fixer une
densité exprimée en nombre de lits/hectare, en fonction du contexte de chaque ZEST (biodiversité,
sensibilité du milieu…).
3. La priorité est donnée à la création des lots qui s’étendaient sur des superficies de 1,5 à 3 hectares, la
problématique de la gestion des espaces communs et très peu abordée.
4. Une procédure d’approbation qui favorise les retombées économiques et sociales (emploi, …) des
projets touristiques.
5. Une grande problématique de gestion des espaces communs et publics, au jour d’aujourd'hui, il n’est
pas encore définit à qui incombe cette tache qui inclue : (i) La collecte des déchets solide, (ii) la
réhabilitation et la maintenance des réseaux divers (AEP, Assainissement, éclairage public, la voirie…),
(iii) La gestion des espaces verts, …..
83
6.4. Une ressource halieutique sous pression, la pêcherie algérienne face au défi de la durabilité
6.4.1. La biomasse et les ressources exploitables disponibles dans les eaux marines algériennes
Encore mal connues, les ressources halieutiques des côtes algériennes ont fait l’objet de cinq16 campagnes
d’évaluation des ressources qui ont eu lieu respectivement en 1974, 1981, 1982 et 2003- 200417 (figure 37) et en
2012 (en cours). L’amélioration des techniques d’évaluation et la couverture des zones explorées ont permis
durant les différentes campagnes réalisées de mieux apprécier la biomasse disponible
200000 187000
160000
150000 Figure 37 : Evaluation
.
120000
des ressources
halieutiques
Tonnes
100000
80000
50000
0
1974 (FAO) 1979 (Unstitut 1982 (Thalassa) 2003-2004
Bergen) (Vizconde De Eza)
Ces campagnes restent ponctuelles et traduisant une image à un temps « t » sachant que le potentiel des fonds
accidentés n’ayant pas été évalué. Cette dernière partie représente la part la plus importante de la valeur
marchande. Les résultats de la campagne d’évaluation (2003-2004) montrent l’importance du gisement
biologique exploitable dans les eaux nationales. Pour les ressources pélagiques des bancs très denses ont été
observés le long de la côte algérienne avec une prépondérance au niveau des régions centre-ouest. 26 espèces
de poisson pélagiques ont été étudiées dont cinq représentant les principales espèces d’intérêt commerciale ont
fait l’objet d’études approfondies il s’agit de : la sardine, l’anchois, la sardinelle (l’allache), la bogue et la saurel.
La biomasse des poissons pélagique est évaluée à 187.000 tonnes, se répartissant comme suit : de Ghazaouet
à Ras Tenès (Zone I) : 80.000 tonnes. De Ras Tenès à Azzefoun (Zone II) : 69.000 tonnes et de Béjaia à El Kala
(Zone III) : 38.000 tonnes.
409 espèces démersales ont été répertoriées, dont 25 espèces d’intérêt commercial (à haute valeur
marchande)18 ont fait l’objet d’études approfondies.
16
En cours menées avec les moyens en les capacités nationales et visant à l’évaluation des ressources démersales. Cette
campagne a été lancée en mai 2012.
17
Evaluation exclusive des ressources pélagiques (les ressources démersales n’ont pas été évaluées par cette campagne).
18 Il s’agit de 15 espèces de poisson, 6 espèces de crustacés et 4 espèces de mollusques.
84
Figure 38. Illustration des zones de pêche professionnelle les plus fréquentées entre Jijel et la frontière algéro-
tunisienne (Source : Grimes, 2007)
40
40
kg/heure de chalutage)
0
Merlus
Crevettes
Crevettes
Pieuvres
Pageot
Sépias
Poulpes
blanches
Rougets
Chiens de
Langoustines
rouges
mer
Malgré l’importance des stocks et des rendements des ressources halieutiques algériennes, dont certains comptent
parmi les plus élevées en Méditerranée l’exploitation de ces ressources demeure faible. Les statistiques des pêches
en Algérie montrent que seulement la moitié de la biomasse disponible est prélevée 100 000/187 000 tonnes, soit
53/%. Cette situation s’explique par les limites des zones de pêches fréquentées par les navires. La grande pêche qui
s’exerce sur le talus continental à des profondeurs de plus de 500 mètres reste encore marginale.
Selon les orientations du SNDPA, pour les poissons pélagiques, il est prévu 650 nouvelles unités de pêche se
répartissant comme suit : 100 chalutiers senneurs pour une production théorique de l’ordre de 200 tonnes/an de
poisson par unité soit une production supplémentaire annuelle de 20.000 tonnes. 200 sardiniers de gros tonnage
de plus de 18 mètres pour une production théorique de l’ordre de 150 tonnes/an de poisson par unité, soit une
production annuelle de 30.000 tonnes. 350 sardiniers de faible et moyen tonnage, 10 à 15 mètres pour les petits
fonds et 15 à 18 mètres pour les fonds de pêche situés au large visant une production théorique de l’ordre de 75
à 100 tonnes/an de poisson par unité, soit une production annuelle entre 26.250 tonnes et 35.000 tonnes.
Concernant les espèces démersales, le MPRH se fixe comme objectif l’accroissement de la flottille chalutière à
200 unités de pêche pour une prise annuelle de 20.000 tonnes de poissons nobles. Cette flottille démersale sera
constituée de 100 unités de pêche devant être le fait des réhabilitations à opérer sur la flottille actuelle pour sa
modernisation et 100 unités de pêche hauturière, type semi industriel et industriel avec des marées de plusieurs jours
de mer dont 30 crevettiers et 70 chalutiers classiques pour l’exploitation exclusivement de la zone de pêche réservée.
85
6.4.3. Aperçu général sur les Ports & Abris de pêche
Le Schéma Directeur des Infrastructures Portuaires dédiées à l’activité de pêche se fixe comme orientations de
favoriser le renforcement des unîtes de pêche spécialisées (thoniers hauturiers/Chalutiers pélagiques), ainsi que
le développement d’infrastructures d’accueil de la flottille de pêche. La gestion et l’exploitation des ports et abris
de pêche s’appuient sur une organisation pyramidale (niveau national, régional et de wilaya. On y distingue les
ports d’envergure nationale comme celui de Stidia à Mostaganem, les ports régionaux (Annaba, Bejaia, El Marsa,
Ténès, Ghazaouet) et les ports locaux. Dans les ports mixtes les accès et l’occupation des quais doivent
bénéficier d’une coordination permanente afin de réussir une cohabitation harmonieuse entre les activités.
Il faudra aussi s’assurer que les arbitrages d’investissements d’infrastructures soient bien effectués au niveau
national entre les ports de pêche et les ports de commerce, le coût des jetées et brise-lames étant très élevés.
Les infrastructures dédiées à la pêche constituent des zones de forte activité économique. De même, de par sa
forte plus-value, la production de poisson induit un effet d’entraînement sur toutes les activités d’amont en aval.
Aussi l’adaptation et la mise à niveau de ces infrastructures existantes et leur développement sont devenues
indispensables. De même que les nouveaux aménagements projetés doivent répondre aux nouvelles exigences induites
par le développement de cette activité.
Le complexe portuaire national dédié à l’activité de pêche est constitué actuellement outre les zones réservées à
cette activité au niveau de 10 ports de commerce (port mixtes), de 17 Ports de pêche spécialisés, et 13 abris de
pêche, et 29 plages d’échouage non aménagées:
86
portuaire est chargée « d’exécuter ou de faire exécuter tous les travaux de développement et d’entretien lies à
l’aménagement, la modernisation et le renouvellement des installations en vue de leur adaptation aux exigences
des transports maritimes et des besoins générés par les autres activités de pêche, plaisance et réparation
navale».
Le Conseil du Gouvernement du 13 Août 2003 et les différentes résolutions prises par le Conseil des
Participations de l’Etat (CPE)19, visant entre autres à l’engagement d’un certain nombre de mesures devant
concourir au développement du secteur de la pêche dans son ensemble et parmi les plus significatives, il y a lieu
de rappeler celles inhérentes notamment à : (i) Affectation à la SOGEPORTS de l’ensemble des ports et abris de
pêche20. (ii) Finalisation et signature21 de la convention Etat /Entreprise (Ministère des Transports - des Travaux
publics – de la Pêche et Ressources Halieutiques d’une part et la SOGEPORT d’autre part). (iii) Création par la
SOGEPORT en 2004 - 2005 de 10 filiales (Sociétés de gestion et d’exploitation des ports et abris de pêche / 8
EURL et 2 SPA) avec leurs organes respectifs de gestion chargées de l’exploitation, de la gestion et du
développement de ces infrastructures de pêche. Ces entités, filiales des entreprises portuaires, regroupent dans
leur conseil d’administration et comité interne des représentants du secteur de la pêche à l’effet d’assurer une
prise en charge concertée et coordonnée des préoccupations de ce secteur.
.
2480
2500 2208
1858
Surfaces (km²)
2000
1695
1500
1145 1131
1007 998
1000
673 631 697
561
500 240
35 72 13
0
Zone I Zone II Zone III Zone IV Zone V Zone VI Zone VII Zone VIII Zone IX
Figure 40 : Surfaces marines disponibles pour les chalutiers. Zone I (Frontière algéro-marocaine - Ras Cigale), zone II (Ras
Cigale - Ras Ferrat), zone III (Ras Ferrat - Pointe Kef El Asfer), zone IV (Pointe Kef El Asfer - Cherchell), zone V (Cherchell - Alger), zone VI
(Alger - Dellys), zone VII (Dellys - Jijel), zone VIII (Jijel - Ras Axine), zone IX (Ras Axine - frontière algéro-tunisienne).
87
13695
8333
2960
1108
Surface à l'isobathe 500 m Surface à l'isobathe 50 m Surface disponible pour les Surface disponible aux petits
(km²) (km²) chalutiers (km²) métiers (km²)
La flottille nationale de la pêche a sensiblement augmenté entre 1990 et 2011 (figure 42). Cette croissance a été
très marquée entre 1999 et 2009, soit un accroissement de plus de 84% (2552 unités en 2000 à 4532 unités en
2009 réparties entre 194 chalutiers, 1077 sardiniers, 2935 petits métiers et 15 thoniers).
5000
4000
.
3000
Flotille totale
2000
1000
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Une analyse plus fine de la croissance de la flottille nationale de la pêche entre 1999 et 2011 révèle que cette
croissance est supportée par les petits métiers et les sardiniers et à un degré bien moindre par la flottille
chalutière (figure 43).
88
Chalutiers Corailleurs Sardiniers Petits métiers Thoniers
5000
4500
4000
.
3500
Nombre d'unités
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Figure 13. Evolution de la flottille de pêche par type de métiers entre 1999 et 2009.
Cependant le taux national d’immobilisation de la flottille a oscillé au cours de cette dernière décennie (2002-
2011) entre 30 et 45 % (figure 44).
Cette immobilisation est le plus souvent lié à l’ancienneté de la flottille nationale même s’il y’a lieu de rappeler
que les mécanismes d’aide à la rénovation et au renforcement de la flottille ont permis de ramener l’age moyen
de la flottille nationale à 12 ans en 2009 alors que cet age moyens était de plus de 20 ans en 2000.
50
.
40
Taux d'immobilisation
30
20
10
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
La production halieutique a connu une relative croissance entre 1999 et 2009; elle est passée de 89818
tonnes/an en 1999 à 130120 tonnes/an en 2009 Le taux de croissance annuel moyen de la production
halieutique durant cet intervalle de temps est d’environ 5%.. Un pic de production a été enregistré en 2006
(157021 tonnes/an) (figure 45). A partir de cette année la production halieutique enclenche un déclin progressif
annule moyen de 6 % alors que la production totale entre 2006 et 2009 a perdue plus de 17,13%, ce qui est
important pour une durée de 03 ans seulement.
Cette diminution est justifiée selon les données du MPRH (2010) « Assises Nationales de la Pêche 2009 » par
deux facteurs majeurs, le nombre de la flottille active ainsi que la diminution du nombre de sorties en mer qui est
89
passé de 192383 sorties en 2008 à 154899 sorties en 2009 (20% de diminution), soit 34,17 sortie/unité en 2009
et 43,28 sorties/unité en 2008.
La diminution est ressentie plus particulièrement par les sardiniers qui fournissent la part la plus importante de la
production halieutique nationale (81%). Cette décroissance de la production est également ressentie par
l’ensemble des zones et des ports de pêche.
180000
160000
.
Production totale (Tonnes/an)
140000
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Diverses explications sont avancées par le MPRH pour justifier cette diminution de la production halieutique,
notamment, la qualité des eaux marines dans certains secteurs, l’absence de professionnalisme en matière
d’acquisition appropriés, en particulier ceux utilisés pour la détection des poissons. La surexploitation des mêmes
zones de pêche durant de nombreuses années est également avancée par le MPRH comme facteur explicatif de
cette diminution.
La figure 46 montre qu’en 2009, 81 % des prises sont des espèces pélagiques (81% petits pélagiques) alors que
les espèces à forte valeur marchande (démersaux, crustacés) fournissement seulement 8 % des apports.
Les apports des petits pélagiques sont essentiellement le fait des petits métiers et à un degré moindre des
chalutiers alors que la ressource démersale est prise prioritairement par les chalutiers. Alors que l’évolution de la
production par groupes d’espèces au cours de la dernière décennie montre que la proportion des différents
groupes est restée relativement stable (figure 47).
90
Petits pélagiques
1%
Grands pélagiques
6% 2%
Démersaux 1%
Crustacés 9%
81% Figure 46. Pourcentage des
Mollsuques prises par catégorie
d’espèces en 2009.
Autres production
(Aquacole, GMH,
Plaisancière)
.
160000
Production totale par type de métier/an
140000
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Figure 47: Evolution de la production par groupes d’espèces entre 2000 et 2009.
91
Illustration par le cas de la pêcherie d’Annaba (Source MATE/PAC Annaba, 2005)
L’évaluation des ressources halieutiques (campagnes algéro-espagnol, Vizconde de Eza, 2003), a permis de
déterminer une ressource halieutique capturable dans la région d’Annaba de 7.800 tonnes, représentée
essentiellement par le pélagique.
La biomasse et la production pélagiques constituent l’essentiel de la richesse halieutique d’Annaba. Leur
composition et leur abondance sont marquées par de grandes fluctuations annuelles et saisonnières dues à la
pression des captures et aux variations des conditions hydro-climatiques. Ce qui explique les fluctuations des
productions halieutiques annuelles enregistrées sur les débarquements du port de pêche d’Annaba de 1990 à
2002, avec des conséquences importantes sur les revenues des pêcheurs de la région.
Tableau 37 : Rendement moyen des fonds chalutables du golfe de Annaba (Données Thalassa, 1982 ; Vizconde de
Eza, 2003)
Faciès sédimentaires Vases Sables
Rendement (kg/h) 164 149,5
Requin , Crevettes rouge et rose , Merlu , Poutassou , St
Principales espèces Merlu, Crevette rose, St
Pierre , Saurel , Maquereau , Rouget , Gros yeux , Raie ,
pêchées Pierre, Denté et Anchois.
Sardine , Mafroune , Pageot , Denté , Baudroie , Galinette.
92
6.4.7. L’aquaculture marine, une option pour l’avenir, impact économique, social et financier
marginal de l’aquaculture
Le Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques a fait du développement de l’aquaculture une option
stratégique pour apporter une réponse partielle au déclin de la production halieutique nationale. En effet, dans la
stratégie de développement de ce secteur (MPRH, 2010), la réalisation de plusieurs filières aquacoles,
notamment la pisciculture, la conchyliculture, l’aquaculture sub-littorale et la pisciculture saharienne sont
envisagées dans différentes régions du pays. Cette stratégie est sous tendue par la volonté du MPRH de coupler
l’utilisation piscicole d’avec les activités agricoles et la seconde est liée à la capacité de la pisciculture de
valoriser les ressources hydriques dont la salinité est élevée.
3000
Selon les données du MPRH, la production
aquacole nationale, même si elle reste
.
marginale a connu une croissance continue 2500
La part de l’aquaculture dans la production halieutique nationale en 2000 était très faible alors que la pêche
continentale en Algérie est une filière qui s’appuie sur le peuplement et repeuplement de barrages. Quatre
opérations massives d’ensemencement par des alevins des barrages ont été effectuées par les services de
l’aquaculture en 1985, 1986, 2001 et 2006. Durant cette dernière campagne, 14 barrages ont été repeuplés
avec 1.750 .000 alevins de carpe argentée (Hypophtalamichtys molitrix) et de carpe herbivore
(Ctenopharyungodom idella) respectivement avec des proportions de 75 et 25%. EN 2006, ce sont six (06)
millions d’alevins de carpe argenté et de carpe à grande bouche qui ont été injectés dans les barrages algériens.
Les projets réalisés ou en cours de réalisation ont été incités par les soutiens financiers accordés dans le cadre
du plan de soutien à la relance économique de la pêche et l’aquaculture. On recense actuellement en :
• Conchyliculture
Trois (03) établissements réalisés d’une capacité théorique de 50 tonnes/an. Ces structures (01 à Alger, 01 à
Tipaza, 01 à Tlemcen) sont en phase de première production (40 Tonnes).
93
• Aquaculture marine
Six (06) unités d’élevage de loup et daurade sont en phase de réalisation enregistrant des taux d’avancement
atteint de 15 à 80 %. Ces unités sont deux types élevage en bassin à terre (race- way) ; élevage mixte en bassin
à terre (première phase) et cages flottantes (deuxième phase) et visant une production globale 4200 tonnes.
Tableau 39 : Fermes d’élevage aquacole en projet ou en cours de réalisation (Source : MPRH, 2010).
Wilaya Capacité de
Structures d’élevages Espèces de poissons Taux d’avancement
(Etablissement) production (T/an)
Au regard de l’intensité du trafic maritime en Méditerranée et notamment près des côtes algériennes, les projets
de développement des autoroutes de la mer22 sont en plein essor (IPEMED, 2010). L’Algérie est fortement
concernée par ces projets notamment à travers les lignes Bejaia-Marseille-Bejaia et Bejaia-Barcelone-Bejaia
(Figure 50).
SOURCE :
WWW.MODALOHR.COM/FR.HTM
WWW.EUROMEDTRANSPORT.ORG/
AUTORITÉS PORTUAIRES
22 Les autoroutes de la mer (Motorways of the Sea, MoS) sont des lignes maritimes associées à une organisation logistique qui visent le
94
Si l’intermodalité est encouragée par les autoroutes de la mer qui sont considérées comme prioritaires dans le
cadre du projet de l’UPM, les autoroutes maritimes sont un concept différent répondant à des impératifs
davantage environnementaux et sécuritaires. Elles permettent notamment de concentrer de manière
préférentielle le trafic maritime dans des couloirs prédéfinis, à travers une combinaison de mesures
réglementaires et incitatives.
Bien qu’elles ne soient pas incompatibles avec les autoroutes de la mer, elles ont pour but de sécuriser les routes
essentielles pour le transport maritime international (espace réservé pour les routes optimales, sécurité et sûreté
améliorées), de maîtriser les incidences du trafic maritime sur l’environnement et d’en faciliter la surveillance et le
contrôle de manière notamment à limiter les interférences avec les autres activités maritimes.
L’intérêt de leur développement en Méditerranée et les implications potentielles sur les côtes algériennes a déjà
été démontré (Hariz, 2011). Leurs ramifications sont à prévoir aussi bien dans le bassin oriental (mer Egée) que
dans le bassin occidental qui comprend les ports les plus importants de Méditerranée. Elles permettent de
compléter le service de l’axe principal qui passerait d’abord du canal de Suez au détroit de Sicile puis au détroit
de Gibraltar en longeant les côtes maghrébines.
Ce diagnostic fournit une image structuré de la localisation de l’économie sur le littoral (plus spécialement les
communes du littoral). L’examen de la pyramide d’âge par wilaya littorale ou non permet de mettre en relief le
potentiel d’emploi et d’activité. Elle permet aussi à travers l’analyse de l’âge moyen de montrer l’importance des
dépendances sociales et économique dans les deux sous espaces.
L’examen de ces deux courbes montre un fait structurant très important. Il s’agit du changement de la structure
de la population entre wilaya du littoral que les wilayas non littorales, en effet, les populations de moins de 20 ans
sur le littorale représentent en moyenne 35% du total de la zone, contre 41% pour les wilayas non littoral, ceci
nous renvoie à l’idée que la transition démographique a commencé plus rapidement sur la zone côtière que sur
les wilayas intérieures. Par âge moyen, le littoral est plus vieux de 3 ans que la zone intérieure.
Pour ce qui de la dépendance, c'est-à-dire le rapport entre les 0 an 15 ans et 60 ans et 15 ans 59 ans montre
que cette dépendance démographique est plus importante sur la zone intérieure avec un coefficient moyen de
58% contre 51% dans la zone littoral, c'est-à-dire que dans la zone littoral, il y’a moins de personne à prendre en
charge que la zone intérieure. Par contre la dépendance économique montre que L’activité sur le littoral a
tendance (ou la couverture économique) montre que dans les communes du littorales ce rapport est moins
important où en moyenne une personne a à sa charge 3 contre 3.5 à 4 dans les autres régions.
95
Les actifs sur le littoral représentent en Tableau 20 : Age moyen et dépendance économique
moyenne 16% du total des actifs
nationaux. D’un autre coté la couverture Wilaya Non littorale Wilaya littorale
économique23 par région montre que les Masculin Féminin
Masculin Féminin
populations vivantes sur le littoral Non Non Total Total
littoral littoral
littoral littoral
bénéficiées d’une couverture légèrement
âge
supérieure au reste des régions. Par sexe, 27,3 27,4 27,34 29,6 30,1 29,83
moyen
la zone littorale a une sensibilité pour le
genre, où nous constatons que le taux Tableau 41 : Répartition du nombre de communes par tranche
d’activité des femmes est plus élevé que d’activité des femmes et leur de résidence (Source : ONS
les communes intérieures. En moyenne, il
est estimé à deux fois la valeur observée à Taux Communes de Communes non Communes Total
d’activité wilaya Non littorales de littorales
l’intérieur et 1.5 dans les wilayas littorales. des Littorales wilayas littorales
femmes
Le taux d’activité des femmes augmente Total
1037 368 135 1540
au fur et à mesure que nous remontons général
vers la zone littorale. Cette situation est
induite sans aucun doute par l’existence Tableau 42 : Répartition du nombre de communes par tranche
d’infrastructures de services (école, hôpital, d’activité des hommes et leur de résidence (Source : ONS)
administrations, et unités de production)
Taux
sur la zone littorale offrant relativement de d’activité des
Communes Communes non
Communes
l’emploi et ou donnant des opportunités de wilaya littorales de Total
hommes en littorales
non littorales wilayas littorales
d’emploi aux femmes. %
Total général 1037 368 135 1540
Sur le registre de l’activité des hommes, la zone littorale offre moins d’opportunités aux hommes contrairement
a ce qui est observée chez les femmes. En effet, la zone intérieure et l’existence de grands centres
économiques (Setif, Constantine, Tlemcen, etc) a permet aux zones en questions de se porter très créatrice
d’opportunités d’emploi pour les hommes.
96
6.6.2. PIB, quelle méthode choisir pour le niveau régional ?
La méthode qui semble adéquate pour le calcul du PIB à l’échelle des régions est l’approche par la production. Ce
choix est essentiellement induit par la disponibilité de sources statistiques pour opérer la décomposition25. En
outre, l’approche par la production permet de cerner les foyers de productions par nomenclature et par là évaluer
l’apport de chaque nomenclature d’activité dans la formation du PIB de la région.
NSA-01 Agriculture
Cette branche englobe l’agriculture, l’élevage, la pêche et la sylviculture ; cette dernière ne sera pas isolée de la
valeur ajoutée agricole26 en raison d’absence. Le tableau ci-après donne la répartition de la VA par type de
production.
% de la VA agricole Source
Production végétale 44% Ministère de l’agriculture
Production animale 50% Ministère de l’agriculture
pêche 6% Ministère de la pêche
Total 100%
1-Pour la production végétale, les informations suivantes sont utilisées : (i) Les séries B du MADR pour les
productions par espèce et les superficies emblavées ; (ii) Les fiches techniques des itinéraires de production par
spéculation (actualisée à 2006) ; (iii) Les prix moyens de vente dans les marchés de gros pour 2006.
En fonction des ces informations, la VA ajoutée végétale de référence est calculée. Les valeurs ajoutées par
région sont corrigées par rapport au rendement. Une fois la structure de la valeur ajoutée est obtenue, nous lui
appliquons la valeur ajoutée donnée par les services de comptabilités de l’ONS.
2- Pour la valeur ajoutée d’élevage, la valeur ajoutée par animal est utilisée. Pour le gros élevage, c'est-à-dire
le Bovin, ovin et caprin, la vente des effectifs des troupeaux est de 50%27 en moyenne. Pour l’élevage avicole
(poule pondeuse et poulet de chaire) la vente est de 100%. (Voir annexe pour le détail)
3-La valeur ajoutée du secteur de la pêche est donnée pour le secteur de la pêche et par région.
6.6.3. Estimation de la valeur ajoutée de la NSA – Agriculture.
A- La valeur ajoutée végétale : Le tableau qui suit donne l’estimation de la structure de la valeur ajoutée du
secteur agricole par grandes régions telles que définies.
Estimation des valeurs ajoutées de la NSA-05 jusqu’à la NSA-19 : secteur privé
Région-01 Région-02 Région-01 Région-02 Région-01 Région-02
NSA-05 114 400 NSA-10 39 135 71 726 NSA-15 230 269 346 672
NSA-06 2 281 3 105 NSA-11 3 968 6 817 NSA-16 160 975 514 084
NSA-07 4 878 9 051 NSA-12 679 1 540 NSA-17 24 534 40 769
NSA-08 125 269 361 103 NSA-13 2 485 4 182 NSA-18 10 336 39 986
NSA-09 3 368 10 093 NSA-14 452 1 319 NSA-19 29 177 52 663
Tableau 43 : Estimation des valeurs ajoutées de la NSA-02 Tableau 44 : Récapitulation de la valeur ajoutée
et de la NSA-04 jusqu’à la NSA-19 secteur public Par secteur d’activité et par région
Région-01 Région-02 Désignation de la NSA Littoral intérieure
NSA-04 13 771 50 494 01- Agriculture 258 301,42 381 336,38
NSA-05 1 720 5 733 02- Eau et Energie 20 111,30 68 614,10
NSA-06 13 073 25 862 03- Hydrocarbures 261 662,15 3 620 565,65
25 En effet, vu le manque d’informations sur la mobilité de la main d’œuvre (la matrice de navette) pour évalué le revenu de la région et aussi la
structure des revenus (par décile et par régions), il nous y impossible de procéder à l’estimation du PIB par régions suivantes les approches
revenu et dépense.
26 Les informations recueillies auprès de la Direction générale des forets indiquent que la valeur ajoutée du secteur de la sylviculture est très faible.
97
NSA-07 10 409 19 041 04- Services et Travaux Publics Pétroliers 10 078,39 54 187,11
NSA-08 32 624 91 075 05- Mines et Carrières 891,47 7 075,43
NSA-09 3 193 9 580 06- I.S.M.M.E 16 451,41 27 870,19
NSA-10 6 481 17 562 07- Matériaux de construction 20 163,84 23 215,66
NSA-11 1 233 1 585 08- B.T.P.H 155 662,29 454 408,91
NSA-12 87 262 09- Chimie, Caoutchouc, Plastique 7 790,73 18 443,37
NSA-13 2 847 6 643 10- Industries Agro-Alimentaires 42 327,37 92 576,93
NSA-14 8 698 37 692 11- Textiles, Confection 4 505,88 9 096,15
NSA-15 49 778 138 513 12- Cuirs et Chaussures 797,42 1 770,98
NSA-16 10 621 32 298 13- Bois, lièges et papiers 3 075,82 13 081,28
NSA-17 2 470 7 081 14- Industries Diverses 17 170,83 30 990,37
NSA-18 2 304 9 742 15- Transports et Communications 308 127,81 457 105,09
NSA-19 532 1 310 16- Commerces 169 276,31 548 702,99
Total 159 843 454 475 17- Hôtels, Cafés, Restaurants 27 477,50 47 376,60
% 26% 74% 18- Services Fournis aux Entreprises 11 933,49 50 434,61
19- Services fournis aux Ménages 29 275,72 54 405,98
NSA : Nomenclature des secteurs d’Activité Sous total (1) 1 365 081,16 5 961 257,76
NAPR : Nomenclature des Activités par Production Droit de douane 36 868,85 70 840,15
TVA 98 368,95 118 108,34
Production Intérieure Brute 1 500 318,96 6 150 206,26
% 19,3% 79,0%
98
Illustration de l’impact finnacier de la pêche (figures 53 & 54)
La balance commerciale montre un solde 6
.
négatif qui s’est accentué entre 2000 (-919) et 5,12 5,1
5
2009 (-3162). En effet, les importations des
90
80
Figure 53 : Evolution du Taux de couverture des importations
.
70 66
60 56 56
48 49 48
50
42
39
40
28
30
22
18
20
10
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
7674 (27%)
11514088 (21%)
7664 (28%)
12860458 (24%)
24203411 (46%)
10836 (39%)
99
7. PRESSIONS, MENACES ET IMPACTS
100
7.1. Les rejets liquides et l’assainissement
La politique algérienne de gestion de l’eau28 a été, axée principalement sur la mobilisation de nouvelles
ressources pour satisfaire la forte demande. Ce qui justifie la part priorité accordée dans les budgets
d’investissements à l’augmentation des capacités de stockage et au développement des grandes infrastructures
de transferts et d’adductions, alors que les financements consacrés à l’entretien et à la maintenance des
installations, ou à l’amélioration des performances des systèmes de distribution d’eau et d’assainissement restent
en deçà des besoins effectifs.
Cette politique de l’eau évolue vers une gestion plus rationnelle et plus économe des eaux impliquant la
recherche d’une plus grande efficience de l’eau dans tous les secteurs de consommation et d’utilisation et en
développant d’autre ressources dite non conventionnelle telle que : le dessalement d’eau de mer et la réutilisation
des eaux usées épurées.
232
250
Si le taux de raccordement au réseau
d’assainissement est évalué à 87% 200 165
(MRE/DAPE), le taux d’épuration des eaux
usées ne dépasse pas 15% au 1er 150 109
trimestre 2012 (MRE/DAPE). 68 89
100
51
La période 1999-2010 à connu en matière 50
d’assainissement, une redynamisation des
projets ainsi que le lancement de plusieurs 0
nouveaux projets d’importance nationale. 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Cet effort des pouvoir public il est constaté
dans l’augmentation significative des parts Figure 55 : Evolution de l’AP destinée au sous secteur
du budget destinée au sous secteur de l’assainissement depuis 2001
assainissement (figure 55).
47
50 45
7.1.1. Données techniques sur les 45 41
38
.
35
Le linéaire total national du réseau 30
d’assainissement, à la fin de l’année 2006 21
25
été de 38.000 Km de réseau en service,
dont 12 300 Km de réseau primaire 20
(collecteurs) et 25 700 Km de réseau 15
secondaire. Ce linéaire à atteint 41 10
735 .608 Km à la fin de l’année
5
2011 (figure 56). Le taux de
raccordement moyen national calculé sur la 0
1999 2007 2010 2014 2016
base de la moyenne des taux de
raccordement des 48 wilayas est de 87 %,
pour un volume total d’eau usée rejetée Figure 56 : Evolution du linéaire du réseau d’assainissement
annuellement de 1.200 Hm3 /an
(MRE/DAPE).
28
Les données utilisées dans ce rapport sont essentiellement celles de MRE à travers la DAPE et de l’ONA, ainsi que le PNE 2010.
101
- Stations d’épuration type classique à l’échelle nationale fin Août 2012 (MRE/DAPE).
• En exploitation (nombre et capacité d’épuration) : 65 pour un volume de 483 hm3/an et une capacité de
8 900 900 EQ.H
- Stations d’épuration type lagunage à l’échelle nationale fin Août 2012 (MRE/DAPE).
• En exploitation (nombre et capacité d’épuration) : 76 pour un volume de 120 hm3/an et une capacité de
2 260 301EQ.H
El Tarf
Tableau 46 : Données techniques des 14
Chlef
wilayas côtières (source : MRE via la DAPE
Direction de l’Assainissement et de la Béjaia
Protection de l’Environnement 1er trimestre Tlemcen
2012). Tizi Ouzou
Alger
Taux Racc. Longueur du réseau Volume
Moy (%) (km) rejeté (m3/j) Jijel
87% 16 902 1 096 947 Skikda
% / national 40% 43%
Annaba
Mostaganem
On note bien que le totale du linéaire
Oran
d’assainissement des 14 wilayas
côtière représente environ 40% du total Boumedes
national et le volume des eaux usées Tipaza
Figure 57 : Estimation des eaux usées m3/j
rejeté des 14 wilayas représente A,Temouchent
environ 43%.
• Les industries chimiques, métallurgiques, minières, gazières, des acides produisent généralement des
effluents non fermentescibles, justiciables de traitements physiques ou physicochimiques destinés à
réduire leur teneur en matière en suspension ou en flottation à éliminer certains produits toxiques ou
nuisibles à des titres divers. Parmi ces derniers, on citera les cyanures (ateliers de décapage), les
phénols, les sels de métaux lourds, cadmium, chrome, cobalt, cuivre, mercure, nickel (traitement de
surface), plomb, zinc, etc.... les déchets de fabrication d'antibiotiques ou de substances radioactives.
• Les industries du papier et de la cellulose, des cuirs et peaux, du textile et les industries alimentaires
produisent habituellement des effluents fermentescibles biodégradables donc justiciables d'un traitement
biologique à la suite d'une pré-épuration par des procédés physiques ou physicochimiques Certains de
102
ces effluents sont caractérisés par une demande biochimique en oxygène considérable, d'autres, par
leur tendance à une fermentation acide qui, si elle n'est pas corrigée, inhiberait les processus
d'épuration biologique.
• La sidérurgie, la papeterie, les fabriques de textiles artificiels, les blanchisseries, etc... Produisent des
volumes importants d'effluents.
Ces effluents sont donc susceptibles de représenter une charge très lourde pour les installations urbaines
d'épuration, surtout lorsque la distance à la station est importante pour éviter l'installation de fermentations
septiques au sein de l'égout évacuateur. Ils peuvent être agressive, et dans ce cas leur admission dans les
égouts publics doit être subordonnée à un traitement préalable et peut conduire à l'emploi de matériaux
chimiquement résistants pour les canalisations. Ils peuvent être toxiques et, à ce titre, ne doivent en aucun cas
être admis dans le réseau car ils mettent en danger la santé du personnel qui l'exploite et détruisent la flore
bactérienne assurant l'épuration biologique de la station.
C'est notamment le cas des composés bactéricides (sels de cadmium, de chrome, de cobalt, de cuivre, de
mercure, de nickel, de plomb), des combinaisons cyanurées, des effluents des fabrications d'antibiotiques ou de
substances radioactives.
Le MRE est le principal responsable de la politique de l’eau dont il assure l’élaboration et la mise en œuvre. Sa
compétence s’étend à l’ensemble des activités relatives à la recherche, l’exploitation, le stockage, la distribution
de l’eau pour tous les usages et à l’assainissement. Il veille, avec les ministères chargés de l’Environnement et
de la Santé, à la préservation de la qualité des ressources en eau.
Au niveau national, le MRE assure ses missions en s’appuyant en particulier sur des établissements publics à
compétence nationale respectivement chargés des études et de l’évaluation des ressources hydrauliques
(ANRH), de la mobilisation des eaux et de leurs transferts (ANBT), de l’alimentation en eau potable urbaine
(ADE), de l’assainissement urbain (ONA) et de la gestion des périmètres d’irrigations (ONID). Au niveau local,
dans chaque wilaya, les attributions du MRE sont exercées par la direction de l’hydraulique de la wilaya (DHW)
sous l’autorité administrative du Wali. Il existe depuis 1996, des Agences de Bassin Hydrographique (ABH) qui
constituent un niveau régional de gestion des ressources en eau chargées de promouvoir la gestion intégrée de
l’eau par bassin. Leurs missions principales portent sur l’évaluation des ressources, la surveillance de l’état de
pollution des eaux, l’élaboration des plans directeurs d’aménagement et d’affectation des ressources, ainsi que
l’information et la sensibilisation des usagers à l’utilisation rationnelle de l’eau. La Loi sur l’Eau (2005) a institué
un Conseil National Consultatif des Ressources en Eau, au sein duquel doivent s’organiser et se développer les
relations de concertation et de coordination avec les autres administrations, les différents secteurs économiques
et plus généralement, tous les utilisateurs.
En outre, la loi n° 05-12 du 4 août 2005 relative à l’eau à définie le champ d’action de chaque intervenant dans le
secteur des ressource en eau. Néanmoins des manques et des chevauchements sont à signalé au niveau certain
texte d’application particulièrement concernant la protection de l’environnement. Des textes sont entrains d’être
publier qui devrais permettre d’harmonisé et coordonnées les actions des différentes entités. Il est par ailleurs
noté que le non respect de la loi dans certains cas est lié au manque de connaissance des enjeux
environnementaux et économiques à ces transgressions de la loi.
103
7.1.3.2.1. Réseau géré par l’ONA
L’office National de l’Assainissement (ONA) crée par décret exécutif n° : 01-102 du 21 Avril 2001, devra se
substitué à l’ensemble des établissements et organismes publics, nationaux, régionaux et locaux en charge du
service public de l’assainissement. L’ONA prend en charge la gestion des systèmes d’assainissement de 638
communes sur les 1 541 existantes, le reste des communes sont gérées soit par les régies communales en
attendant le transfert de ces communes à l’ONA, soit par les sociétés par actions créées dans le cadre de la
gestion déléguée du service public de l’eau et de l’assainissement telles que SEAAL pour Alger, SEAOR pour
Oran, SEACO pour Constantine et SEATA pour Annaba et El-Tarf
Des efforts considérables sont déployés par l’ONA pour assurer une gestion moderne du réseau
d’assainissement. Effectivement, l’ONA s’est engagée dans une démarche de management environnemental
selon la norme internationale ISO 14 001 version 2004. Cette distinction demeure la première en son genre à
l’échelle nationale et Africaine dans le domaine de la gestion et de l’exploitation des systèmes d’assainissement.
L’épuration des eaux usées constitue un axe stratégique pour l’équilibre hydrique et écologique. Par
conséquent, d’importants programmes de réalisation de stations d’épuration ont été conçus et lancés pour
protéger la ressource et le littoral, d’autant que l’Algérie a ratifié la convention de Barcelone pour la protection de
la mer Méditerranée.
L’ONA exploite 77 stations d’épuration (dont 39 stations de lagunage) réparties sur l’ensemble du territoire
national et toutes les stations à boues activées disposent de laboratoire de contrôle (figure 58). Les procédés les
plus répondus utilisés sont à boues activées et à lagunage naturel. Le facteur de la ressource est prédominant
pour la majorité des stations. La Nomenclateur des stations d’épuration en exploitation par l’ONA. Les stations
d’épuration située dans la zone côtière et gérée par l’ONA.
On constate que le volume des eaux usées épurées au niveau des STEP située dans la zone d’étude
représente environ 23% du total des STEP géré par l’ONA. Ce constat montre qu’il y a une capacité
supplémentaire dans les STEP existantes. Un effort systématique à travers des études au cas par cas doit être
entrepris pour déterminer les capacités réelles des STEP.
104
7.1.3.2.1.2. Exploitation de stations de relevage
Le transport des eaux usées dans les collecteurs se fait en général par gravité. Il peut parfois s’effectuer par
refoulement, sous pression ou sous dépression. Lorsque la configuration du terrain ne permet pas un écoulement
satisfaisant des eaux collectées, on a recours à différents procédés (pompage et stations de relevages). Ainsi l’ONA
gère actuellement 314 stations de relevage/pompage.
- Utilisations
Sur les 75 stations d’épuration exploitées par l’ONA à travers le pays, 14 sont concernées par la réutilisation des
eaux usées épurées en agriculture. A fin 2011, le volume réutilisé est estimé à 17 Millions de m3/an, pour ces 14
STEP concernées par la REUE ; afin d’irriguer plus de 10 000 ha de superficie agricoles. Pour les autres usages
de l’eau usée épurée, l’ONA a connu quelques expériences à savoir :
Utilisations municipales : la protection civile récupère un volume de 18 763 m3/mois d’eau usée épurée de la
STEP de Tipaza, pour la lutte contre les incendies, et la STEP de Boumerdes cède un volume épuré estimé à 12
m3/mois pour le nettoyage de la ville.
Utilisation industrielle : la STEP de Jijel cède un volume de 15 000 m3/mois d’eau usée épurée au profit de la
tannerie de Jijel.
- Perspectives
Le potentiel de la réutilisation des eaux usées épurées à des fins agricoles évoluera d’une manière significative
d’environ 17 Millions de m3 en 2011 à environ 200 millions de m3 en 2014, et le nombre de stations concernées
par la REUE sera de 25 STEP à l’horizon 2014. Les STEP gérées par l’ONA concernées par les projets de REUE
en cours d’étude ou de réalisation, sont au nombre de 12, pour l’irrigation de plus de 8 000 hectares, dont deux
sont situées dans les wilayas littorales de Tipaza de Chlef.
Les systèmes d’assainissement qui restent sous le contrôle des services des APC, soufrent du manque de
moyen humain et matériel pour mener à bien leur travail. Ce trouvant dans la plupart des cas dans une situation
de transition avant leur prise en charge par l’ONA, ces communes ne s’implique presque pas dans les travaux de
grande envergure et ceux limite à quelques intervention curatif.
7.1.3.3. Analyse critique de l’assainissement des ZI situées dans les zones côtières
La situation actuelle de l’assainissement au niveau des ZI est plus que déplorable. Malgré les dispositions
règlementaires mises en place par le législateur, des volumes importants des eaux usées industrielles sont
déversé annuellement dans les réseaux publics sans traitement préalable et dans plusieurs cas ces effluents
105
sont déversés directement dans les milieux naturels. Cet état de fait nous interpelle pour trouver les
dysfonctionnements qui engendrent cette situation.
Le cas de pollution le plus difficile à résoudre est celui où la pollution d'origine industrielle, il y a intérêt autant
que faire se peut à centraliser le traitement dans une station commune dont l'exploitation sera à la fois -mieux
surveillée et plus économique. Il conviendra que les eaux de différentes natures soient bien séparées à l'intérieur
de l'établissement industriel tant pour faciliter le pré-traitement que pour séparer les rejets dans le cas de
système séparatif.
Aussi, le concepteur devra passer en revue des cas des établissements les plus importants et préciser les
conditions auxquelles devra être subordonnée l'autorisation de déversement public, non seulement pour obtenir
une épuration satisfaisante de l'effluent en éliminant les produits toxiques, mais aussi pour protéger le réseau
contre les obstructions (cas des sables de fonderie, des solvants et des poussières de charbon), contre les
explosions (cas des hydrocarbures inflammables), contre les dégradations des ouvrages en béton (cas des
sulfates), contre la formation de gaz toxiques (hydrogène sulfuré, hydrogène arsénié, trichloréthane,
trichloréthylène), contre l'inhibition de la décantation (produits mouillants détergents, etc ... ) et pour protéger le
milieu naturel qui ne peut accepter le rejet de certains produits non biodégradables (phénols colorants, ... ).
En fin, l’y a lieu de ne pas sous-estimer les conséquences de l'acceptation des effluents industriels dans le
réseau. L’existence d’un cadre règlementaire et d’un autre institutionnel adaptés pour la prise en charge des
réseaux d’assainissements et des rejets industriels doivent être renforcés par le développement de la culture
environnementale à tous les niveaux des usagés et des gestionnaires de ce secteur ainsi que la
responsabilisation des acteurs chargés de la mise en application des lois.
Ceci permettra de mieux anticiper et éviter la gestion des situations d’urgence dont les coûts sont souvent
élevés.
106
200
200
180
A l’horizon 2015, 66 stations
160
seront réceptionnées ce qui 134
portera le nombre des STEP 140
en exploitation à 200 dont 12 120 102
destinées à la protection du
100 77
littorale. Sur les 195
agglomérations côtières dont la 80
population est supérieure à 60
10 000 habitants, 119 auront 30
leur station d’épuration. 40 18
20 6
Figure 59 : Evolution du
0
nombre de stations d’épuration. 1995 2000 2005 2008 2010 2011 2015
L’Algérie s’est fixée comme objectif l’élimination de tous les rejets en mer, cela c’est traduit par la réalisation
depuis 2005 de 32 station d’épuration sur la bande côtière pour passé de 1million eqh de capacité d’épuration à
environ 6 million eqh en 2011 (figure 60).
61
70
60
44
50
40
Nombre 19
30
10
20
10
0
Protection du Protection des
littorale nappes
Il est claire que les pouvoir public par l’intermédiaire du ministère des ressources en eau déploient des efforts
considérables afin d’assuré le droit des citoyens l’alimentation en eau potable et d’assainissement.
• L’enjeu principal de l’assainissement des villes côtières est la coordination et la concertation entre les
différents intervenants.
107
• Cette coordination va permettre de définir des ordres de priorité suivant une analyse multicritères et non pas
suivant les critères de chaque secteur pris séparément
• La concertation va également assurer l’efficience de la mise en œuvre et la durabilité des actions et projets
programmés.
Liste des stations d’épuration en exploitation sur le territoire national
Arrêtée à fin Août 2012
Tableau 48 : Stations d’épuration type classique.
Capacité
Wilaya Localité Volume nominal m3/j
EQ/HAB
Maghnia 150 000 30 000
Tlemcen
Tlemcen 150 000 30 000
El Gantra 3 000 425
Asfour 7 000 1 230
El Tarf
El kala 25 000 3 800
Zerizer 5 000 400
Jijel 150 000 30 000
Jijel
El Milia 120 000 20 600
Baraki 900 000 150 000 extensions
Reghaia 400 000 80 000 extensions
Alger
Béni Messous 250 000 50 400
Staouali 15 000 3 000 réhabilitations
Tizi Ouzou Est (pont de bougie) 120 000 18 000
Tigzirt 5 000 600
Azzeffoune 5 000 600
Tizi Ouzou Boghni 30 000 4 722
Boukhalfa 60 000 13 058
Tadmait 25 000 3 720
Draa El Mizane 14 500 1 740
Boumerdès 75 000 15 000
Boumerdès Thénia 35 000 6 000
Zemmouri 25 000 5 000
Aokas 10 000 1 000
Bejaia
Bejaia 80 000 13 000
Koléa 75 000 10 985
Tipaza Hadjout 70 000 11 500
Tipaza (chenoua) 70 000 10 500
Chlef Chlef 250 000 36 000
Oran 1 500 000 270 000
Oran Ain Turk 250 000 30 000
Annaba Annaba 580 700 83 620
Skikda Skikda 230 000 46 000
Ain Témouchent Ain Tolba 22 000 2 640
108
7.2. Les déchets solides
Selon les données de la Direction de la Politique Environnementale Urbaine (MATE, 2012) Le taux de couverture
actuel en matière d’enlèvement des ordures ménagères se présente comme suit : 85 % en milieu urbain et 60 %
en milieu rural. A Alger, le taux de couverture de la collecte a évolué comme suit :
Tableau 49: Taux de couverture de la collecte de déchets ménagers (cas d’Alger) (Source: DEW Alger–SDGDMA
2007).
2007
Communes urbaines au nombre de 28 (collectées par NETCOM) 95%
Communes suburbaines au nombre de 29 (collecte par régie communale) 71%
Wilaya d’Alger (Moyenne) 86%
109
Les moyens matériels de collecte en usage dans les
communes sont hétéroclites (benne tasseuse, camion
à benne ou plateau, multi-benne, tracteurs agricoles,
dumpers…), dans la mesure où le choix des types de
véhicules utilisés obéit plus aux capacités financières
qu’à des choix adaptés aux réalités locales. Si le
recours à la benne tasseuse -notamment grâce à l’aide
apportée par le MICL- est de plus en plus répandu
dans les zones urbaines, la modernisation au niveau
de la pré-collecte accuse un sérieux retard. Le nombre
de récipients (poubelles, conteneurs ou bacs à
ordures) mis à la disposition des usagers reste
insuffisant dans la quasi-totalité des communes Choix inapproprié et nombre insuffisant de bacs
qu’elles soient urbaines ou rurales. A relever que les (Source : http://bejaia.over-blog.com)
bacs en plastique sont inadaptés car destinés à un
mode de collecte dite hermétique, nécessitant des Tableau 50 : Production per capita d’ordures ménagères
camions munis de système de levage mécaniques, Production d’O.M/ capita (*)
lesquels font actuellement défaut. En milieu rural 0,5 Kg/hab.jour
En milieu urbain 0,7 Kg/hab.jour
Théoriquement les moyens matériels suffisent en Dans les villes moyennes 0.76 Kg/hab.jour (en 2000)
terme de capacité de collecte, néanmoins, ils ne sont Dans les grandes villes 1.2 Kg/hab.jour (en 2000)
pas utilisés rationnellement (sous utilisation ou vétusté (*) Source : MATE – Direction de la Politique
du matériel). Environnementale Urbaine
L’âge moyen des véhicules reste assez élevés 8 à 12 ans, voire plus, ce qui engendre de pannes fréquentes
préjudiciables à la régularité du ramassage des ordures. A noter par ailleurs que lorsque la collecte est
convenablement assurée, le balayage et lavage le sont moins.
Les moyens humains sont insuffisants notamment dans les communes à faible budget, tant au niveau de
l’encadrement, de la maîtrise qu’au niveau de l’exécution. Le recours excessif au recrutement dans le cadre du
dispositif du filet social (à faible rémunération), se répercute négativement sur la qualité du service public. La
non - implication des citoyens dans la gestion de la cité se mesure par le niveau d’incivisme qui se traduit par le
non-respect des horaires de collecte et les jets de détritus sur la voie publique et sur les plages.
Ceci est le résultat de la faiblesse en matière de gestion participative et par un manque flagrant de programmes
de communication - sensibilisation. L’état d’insalubrité des plages en est la meilleure illustration.L’évolution
quantitative et qualitative des déchets ménagers et assimilés laisse apparaître une augmentation de la
production per capita d’ordures ménagères, observées ces dernières années. Elle est de 0,5 kg/hab/j en milieu
rural et de 0,7 kg/hab/j voire plus en milieu urbain.
7.2.2.1.2. La composition des déchets ménagers évolue Tableau 51 : Composition moyenne des ordures
aussi de manière significative avec la nette croissance des ménagères
emballages (9 à 13%) contrairement aux matières COMPOSANT Moyenne en Algérie
organiques (60 à 65%) qui avoisinaient les 75% durant les Matières organiques 60 - 65 %
années 1990. Papiers 9 - 10 %
Plastique 11 - 13 %
7.2.2.1.3. La récupération des déchets Textiles 10 - 12 %
Verre 1 - 1,5 %
Les quantités de déchets récupérés ont été évaluées à Métal 1-2%
Autres 2-4%
760.000 t/an dans le rapport du Cadastre national des
Source: MATE–Direction/ Politique Environnementale Urbaine
déchets spéciaux (CNADES, 2002).
L’activité s’est fortement développée ces dernières avec de nombreuses unités de recyclage réalisées
notamment dans le domaine du plastique (PET, PEHD et PEBD), le papier. Il en est de même pour les huiles
110
usagées. La filière du plastique, notamment le PET se développe rapidement avec de nouvelles unités de
recyclage à Setif (Retplast), Blida, Alger et Tlemcen.
Pour la récupération de métaux ferreux et non ferreux, il Tableau 52 : Gisement récupérable dans les déchets
existerait - selon la Fédération nationale des récupérateurs - ménagers et assimilés
pas moins de 40.000 récupérateurs sur tout le territoire
Gisement 2002 (Tonnes/an)
national, dont la majorité exerce dans les wilayas du Nord. Papier et carton 385000
La production de ferraille avoisinerait les 600.000 t/an dont Plastique 130000
seulement la moitié est récupérée, ce qui constitue un Métaux 100000
gisement non négligeable. Verre 50000
Autres 95000
TOTAL 760.000
7.2.2.1.4. En matière de propreté des rivages et des
plages Source : MATE - CNADES 2002
Les rejets solides que l’on constate le long de la côte engendrent des impacts directs par la souillure de l’eau de
mer, des impacts indirects par la pollution due à l’infiltration ou ruissellement de lixiviat vers la mer, ainsi que
l’atteinte à l’esthétique des paysages qui accentue le dépérissement de la faune et de la flore.
111
Ce plan dispose d’un véritable outil de connaissance et de suivi de l’évolution de la production des déchets
spéciaux à savoir le Cadastre National des Déchets Spéciaux (CNADES). Ce Le cadastre national réalisé en
2002 en vue de l’élaboration du Plan National de Gestion des Déchets Spéciaux (PNAGDES ), a couvert
l’ensemble des wilayas du pays et a ciblé l’ensemble des acteurs suivants : les entreprises industrielles, les
établissements hospitaliers, l’agriculture etc. Les informations composant le cadastre portent sur : (i). (ii) La
quantification des déchets générés, stockés, valorisés ou traités. (iii) L’identification des générateurs de déchets
spéciaux et leur répartition géographique. (iv) La répartition géographique des déchets spéciaux par wilaya et par
région. (v) La détermination des points chauds.
Résumé des résultats du Cadastre National des Déchets Spéciaux (CNADES 2002)
Selon les résultats du CNADES 2002, les douze principaux générateurs de déchets spéciaux dangereux sont tous
implantés dans les communes du littoral (Alger, Bejaia, Skikda, Annaba, Ghazaouet, Arzew et Oran), ils produisent à eux
seuls 87% de déchets au niveau national, soit 282 800 t/an et détiennent en stock 95 % des déchets soit 1905200 t.
La région Ouest vient en deuxième position avec 30% du total des déchets générés au niveau national. C’est la zone
industrielle d’Arzew qui est la plus grosse génératrice de déchets avec 65.760 t/an uniquement pour la raffinerie d’Arzew,
suivie d’Alzinc Ghazaouet avec 18 500 t/an de déchets. La région Centre génère quant à elle, 77.000 t/an représentant
24% du total national, avec un stock de 378.000 t/an soit 19% du total. Elle se caractérise par une forte production de
déchets de Plomb (fabrication d’accumulateur par ENPEC et de Slop de raffineries)
Selon le CNADES (2002) les quatre wilayas Alger, Oran, Skikda et Annaba totalisent 81% des quantités
produites annuellement et près de 72% des quantités de déchets stockés au niveau des wilayas côtières.
112
La production de déchets spéciaux est de 325.100 t/an Tableau 53 : Production annuelle dans les wilayas
dont 86% par les wilayas côtières alors que es quantités côtières (estimation 2010)
de déchets stockés : 2.008.500 tonnes dont 93,4% au Quantité Taux
niveau des wilayas côtières. Le stockage des DIS : il s’agit Wilaya
générée (t/an) (%)
essentiellement de boues de mercure à Skikda, de Aïn
produits phytosanitaires et métaux lourds (Plomb) à Témouchent 20 ~ 0%
Tipaza N/C -
Alger, de déchets liquides (huiles) et boues à Oran et
El Tarf 14 ~0%
Annaba. Boumerdès 14,12 ~0%
Oran 4754,73 0,6%
7.2.3.2. Répartition des déchets industriels spéciaux Mostaganem N/C -
par Wilaya côtière 2010 Annaba 404770 53,2%
Skikda 258190 33,9
Même si les données de 2010 sont tronquées et Jijel 117,36 ~0
incomplètes et que certaines paraissent anormalement Alger (**) 82 226 10,8
Tizi Ouzou 59 ~0%
élevées ou basses par rapport aux données du cadastre
2002, on note qu’une grande partie des DIS est produite Tlemcen 7834 1,0%
Béjaïa 2510 0,3%
dans les Wilayas de Annaba, Skikda et Alger. Chlef 101,5 ~0%
Pour les DIS stockés, les données reçues (déclarées par Source : MATE – Direction de la Politique Environnementale
industrielle (sur la base des données déclarées par les DEW)
les DEW en 2010) sont apparemment peu fiables, le (*) N/C : Non communiqué
cadastre dont la mis à jour est prévue pour 2013 permettra Les totaux ont été calculés sur la base de tableaux
d’actualiser des données sur la base de questionnaires et difficilement exploitables.
(**) Source : Etude du schéma directeur de la gestion des
de constatations in situ. déchets industriels de la Wilaya d’Alger (DEW Alger)
Les DAS sont composés de déchets anatomiques et déchets à risque infectieux (DASRI) et autres déchets
toxiques (considérés comme déchets industriels spéciaux).
113
Tableau 54 : Les DAS et les incinérateurs dans les wilayas côtières (Source : MATE – Direction de la Politique
Environnementale industrielle (Données 2010).
Année Année Nombre d'incinérateurs Nombre d'incinérateurs en Nombre total
2002 2010 Evolution vétustes panne incinérateurs
TOTAL wilayas 8 058 33 18 140
côtières (t/an) 11 381 (*) -
(*) Manquent les données de quatre Wilayas (Annaba, El Tarf, Mostaganem et Oran
On estime la quantité totale à au moins 12.000 t/an si on incluait les quatre wilayas dont les données ne sont pas
communiquées au MATE. Alger produirait près de 40% des quantités générées par les établissements sanitaires
des wilayas côtières. Il est toutefois difficile de mettre en évidence une quelconque évolution par rapport au
CNADES de 2002 tant les données sont soit à la baisse soit à la hausse selon les wilayas. En effet, en 2002, les
estimations étaient approximatives faute d’études.
Plusieurs wilayas à l’instar de la Wilaya d’Alger ont réalisé récemment des études et obtenu des données fiables,
même si le tri entre les différents types de déchets issus des activités de soins reste peu rigoureux. De nombreux
établissements hospitaliers sont dotés d’installations d’incinération des DASRI qui ne répondent pas aux
exigences d’hygiène et de protection de l’environnement, notamment en matière de rejet de fumées.
- Inventaire des incinérateurs de déchets Tableau 56 : Etat des installations d’incinérateurs dans les
d’activités de soins au niveau national structures sanitaires Source : MATE – Direction de la Politique
Environnementale industrielle (Données 2010)
On relève l’installation de 90 nouveaux Nombre En service En Panne
incinérateurs entre 2002 et 2010, soit une d’incinérateurs
augmentation de 55% par rapport aux 2002 235 164 71
installations fonctionnelles en 2002. 2010 325 283 42
Le nombre d’incinérateurs en panne ou Wilayas côtières (14) 140 122 18
vétustes restent encore élevé.
Certains hôpitaux ont récemment opté pour un traitement par la technique de banalisation (broyage et traitement
thermique), c’est le cas du CHU de Tizi Ouzou.
7.2.4. Le secteur des travaux publics et bâtiment (les déchets inertes : gravats et déblais de
construction et travaux publics)
Même s’il n’existe pas d’études sur cette catégorie de déchets, la production au niveau national est évaluée à
11.000.000 tonnes/an (source MATE-DPEU). Ces déchets sont généralement déversés sur les abords des
routes et les décharges sauvages. Seules deux villes côtières disposent de CET de classe 3 (Alger et Skikda) ;
45 CET de ce type sont en phase d‘étude au niveau national.
On constate que la quasi-totalité des communes côtières ne disposent pas de lieu de dépôt de déchets inertes,
ce qui engendre une multiplication de dépotoirs sauvages qui dénaturent le paysage, notamment à proximités de
la côte et parfois même sur le rivage et les falaises surplombant la mer.
On note par ailleurs l’absence d’option pour la revalorisation de déchets de construction dans des stations de
concassage pour la production de matériaux tels le gravier, le sable pour remblai, les métaux, le bois, le verre et
le vieux bitume de scarification des routes. De telles installations très répandues dans le monde tardent à être
mises en place en Algérie, malgré la rareté de ces matériaux et leur cherté.
114
7.2.5. Impacts et menaces
L’insalubrité du littoral engendre des impacts négatifs parfois
irréversibles sur le milieu marin. Les dépotoirs sauvages et
les rejets sur la côte et en mer mettent en péril la biodiversité
et l’activité halieutique qui exigent un milieu salubre. Les
poissons restent emprisonnées dans les macro-déchets ou
les prennent pour des proies et les avalent. Il en est de
même de la flore marine qui se trouve asphyxiée ou
contaminée par la masse de déchets qui se dépose sur les
fonds marins, notamment au niveau de la zone intertidale
(zone d'oscillation de la marée). Outre la toxicité chimique
qui se transmet à l’homme par la chaîne alimentaire
(exemple du poisson contaminé par le mercure qui provoque
une maladie grave dite de Minamata).
La majeure partie de la pollution marine est causée par des
sources d'origine telluriques. Outre les déchets liquides
drainées par les oueds et les déversements en mer des eaux
de ballast des pétroliers, le déversement accidentel
d'hydrocarbures ou de déchets dangereux, les déchets
solides riches en nutriments ou en substances toxiques tels
les métaux lourds contaminent les poissons, bouleversent
l'équilibre écologique et mettent en péril la santé humaine à
travers la chaîne alimentaire. Des polluants solides et
liquides sont aussi charriés par le lessivage des pesticides
utilisés dans l’agriculture et les eaux pluviales des zones Photo 7 : Déchets sur une plage. Photo 8 :
urbaines. Opération ‘’éboueur de la mer’’ Juin 2012
(http://www.econostrum.info/Les-eboueurs-de-
Les dégâts causés par la dégradation des paysages côtiers la-mer-nettoient-les-plages-
de haute valeur visuelle et la pollution des écosystèmes algeriennes_a1200.html)
marins écologiquement sensibles contribuent en grande
partie dans la diminution de l'attrait pour le tourisme et les
loisirs. Les effets économiques par la baisse des revenus des
populations locales sont incommensurables.
115
METAP (1994) ainsi que les travaux de l’ENSSMAL (1990-1997) font état de fortes teneurs métalliques dont les métaux
lourds à des taux dépassant largement les normes admises. Le port d’Alger, révèle des niveaux critiques en pollution par
les métaux lourds, notamment le plomb et le classe comme zone à risque la plus importante du littoral algérien.
116
7.3. Pressions sur les aquifères côtiers et sollicitation des aquifères
Avec une population de 34,1 millions d’habitants (RGPH 2008), 63 % des Algériens vivent dans le Nord, soit 4 %
du territoire national ; 28 % sur les Hauts-Plateaux soit sur 9 % du territoire ; alors que le Sud, c'est-à-dire 87 %
du territoire n’accueillent que 9 % de la population (figure 61) Sur le littoral, la densité est donc de 281 Hab/km2
contre 12 Hab/km2 au niveau national. Cette concentration de la population et des activités sur la frange littorale
conduit donc à de fortes tensions dans l’usage de la ressource hydrique. En outre, La population rejette plus de 8
684 tonnes de déchets solides urbains, évacués vers 380 décharges sauvages implantées sur la bande littorale.
Figure 61: Carte de répartition de la densité de population en Algérie du Nord (Carte élaborée à partir du RGPH,
2008).
117
Figure 63 : Cartographie
sommaire permettant de
visualiser la structure et les
nœuds du réseau électrique
du projet Desertec (Desertec
Fondation).
Figure 64 :
Les futures
connexions du projet
MEDGRID (WWE
association)
118
7.6. Les impacts
7.6.1. Les impact du tourisme sur les zones côtières: nécessité d’un tourisme durable
Le tourisme est un facteur de subversion des équilibres existants, cela se manifeste à travers plusieurs aspects
qu’il faudrait impérativement maîtrisés, sachant que le processus de la mise en tourisme est engagé via le
développement accéléré des différentes ZEST.
- Le tourisme et l’urbanisation
Les communes littorales ont une forte croissance démographique et une forte densité bien au dessus du reste du
pays, ces zones exercent une attractivité résidentielle très supérieure à la moyenne nationale. Ce qui est exprimé
par des taux d’accroissement élevés. Pour cette population il s’y ajoute durant la période estivale la masse des
flux touristiques et les estivants.
Une autre forme de pression incessante et croissante généré par le tourisme qui est la pression foncière et
immobilière qui se traduit par des désorganisations de la forme urbaine, surtout par une urbanisation linéaire
empiétant sur le Domaine Public Maritime DPM, conduisant à l’artificialisation du littoral.
Par une fréquentation excessive, en particulier les zones de dunes, les espaces boisés et les sites les plus
attractifs, notamment par la surcharge observée sur certaines plages.
Les principales sources d’impacts recensées par les différents rapports sont : les piétinements, l’extraction du
sable pour la construction, l’eutrophisation des eaux, notamment des zones humides littorales, etc.
La végétation peut aussi être endommagée par les activités touristiques :
Une attention particulière doit être accordée aux ZEST qui abritent des sites classés ou qui devront être classés
comme aires marines et terrestres protégées, une cohabitation qui doit être prise en charge à travers un tourisme
responsable et durable.
Plusieurs ZEST se situent sur des plaines littorales, qui sont caractérisées par des terres agricoles très fertiles et
souvent irriguées, les meilleurs terrains pour l’aménagement sont les meilleurs terrains pour l’agriculture. La
concrétisation des différents projets touristiques au niveau des ZEST induira automatiquement la disparition de
ces terres (déclassement des terres agricole)
119
Le tourisme est souvent tenu pour responsable de l’utilisation pour son développement d’espaces naturels
intacts, comme les forêts qui souvent agressées. Le développement des stations touristiques soumit d’ailleurs les
forêts à une pression constante. Tout cela mène à la dégradation des sols et à la perte de biodiversité.
Les incidences spatiales des programmes de développement touristiques induiront dans l’avenir une forte
consommation d’eau, qui risque d’accélérer le processus de rabattement des aquifères côtiers, un processus de
dégradation de la ressource est déjà constaté, causé par l’urbanisation et les autres activités économique.
L’industrie du tourisme fait en règle générale une trop grande consommation d’eau pour les hôtels, les piscines,
et la consommation en eau des touristes eux-mêmes. Ceci peut donner lieu à des pénuries d’eau et à une baisse
ou dégradation des réserves, tout en générant simultanément une plus grande production d’eaux usées. Cette
situation peut être plus délicate si elle n’est prise en charge par le Plan National de l’Eau (PNE), surtout pour un
pays comme l’Algérie qui fait fasse un sérieux stress hydrique.
La quantité d’eau consommée par touriste peut ainsi atteindre 350 litres par jour, soit deux fois la consommation
d’un Algérien.
Le tourisme a tout intérêt à maintenir la qualité de l’environnement puisqu’elle constitue pour ce secteur une
ressource essentielle. Un environnement propre et sain est vital pour le succès du tourisme.
Le tourisme a un impact sur l’environnement. Il est un grand consommateur de ressources naturelles telles que le
sol, l’eau, le pétrole, l’électricité, et la nourriture, et génère des quantités importantes de déchets et de rejets. Plus
les flux touristiques sont importants plus la quantité de déchets solides et liquides est importante. Les rejets
d’eaux usées peu ou pas traitées dissémine des agents pathogènes réellement dangereux pour la santé
humaine. Effectuer ces mêmes rejets dans l’eau de mer ne résout rien puisque la salinité de l’eau empêche la
dégradation naturelle des déchets organiques par les bactéries ;
Les rejets d’eaux usées et de déchets apportent à l’eau des éléments nutritifs, accélérant le phénomène
d'eutrophisation. Cette situation est plus inquiétante, si le problème de gestion des ZEST n’est pas prie en charge
efficacement (gestion des STEP des ZEST, maintenance du réseau…).
Le tourisme est une activité contributrice du développement économique confrontée au défit de la durabilité. Il
constitue une part fondamentale de l’économie des territoires, pour conclure ce rapport il ressort que l’activité
touristique en zone côtière fait fasse à plusieurs enjeux et présente plusieurs dysfonctionnements :
120
• Un problème de gestion des sites et des zones touristiques : l’analyse institutionnelle a montré que se
point décisif n’est pas encore résolu, à la date d’aujourd’hui il n’existe aucune entité qui est chargée de
gérer les ZEST après concrétisation des différents projets touristiques.
• Une mise en œuvre délicate de la stratégie touristique : La contrainte majeure de la mise en tourisme en
Algérie réside principalement dans la mise œuvre de la stratégie, les démarches exécutoires ne sont
pas clairement définies.
• Le cheminement du processus de planification n’est pas respecté : les Plans d’Aménagement
Touristique (PAT) sont élaborés avant que les SDAT de Wilayas soient achevés, à rappeler que ces les
SDAT de wilayas qui définissent la vocation et les grandes orientations pour les PAT.
• Un faible encadrement au niveau des directions du tourisme de wilayas, notamment par rapport à
l’importance d’adopter l’approche d’une gestion intégrée et durable du littoral dans les projets
touristiques.
• La valeur économique et l’intégration des populations locales : Le développement touristique des ZEST
se substituera t’il au secteur agricole en matière d’intégration de la population locale (emploi direct et
indirect) et créera t’il la valeur économique escomptée? En effet le passage d’une économie basée sur
l’agriculture dans les zones côtières rurales vers une économie basée sur le tourisme, est un enjeu
majeur. Cette transition doit être réfléchie par rapport à deux éléments déterminants :
• Une gestion difficile du foncier touristique : les réserves foncières sont détournées par l’urbanisation
anarchique, plus de 20% des superficies ont été perdues entre 1988 à 2011.
• Une procédure de validation des outils d’aménagement touristique non formalisée par la
réglementation : Cette procédure d’approbation n’est pas seulement un processus administratif mais
une démarche permettant d’approprier et de porter le projet par les différents acteurs, en effet Le décret
portant Plan d’Aménagement Touristique ne prévoit pas une procédure d’approbation des PAT, ce qui
créé une confusion dans l’implication des collectivités locales dans l’appropriation du projet.
• Les plages sur-fréquentées subissent des dégradations qui menacent non seulement leur intégrité
physique, mais aussi leur avenir en tant que site touristique. La croissance des flux touristiques devient
un véritable défi dans l’avenir pour les sites qui sont appelés à recevoir ces flux. Parce que
l’accroissement de la demande touristique va se traduire aussi par l’accroissement de la consommation
des ressources naturelles, des nuisances et des différentes pollutions.
Conclusion
Dans tous les cas de figure l’urbanisation reste la principale source de nuisance et d’atteinte à
l’environnement dans les espaces côtiers en Algérie, c’est une tendance lourde, cependant le
tourisme est appelé à se développer d’avantage dans les années à venir, il y’a là une opportunité
à saisir dans le cadre d’un développement durable du tourisme basé sur une approche GIZC.
121
8. LES ALEAS ET
LES RISQUES COTIERS
122
8.1. Les inondations catastrophiques des villes côtières de l’Algérie : 1927, 1974-1975 et 2001
D’après le recensement effectué par les services de la protection civile une commune sur trois (485 communes)
est susceptible d’être inondée en partie ou en totalité. Ces inondations sont les catastrophes naturelles les plus
fréquentes et les plus destructrices, provoquant d’importants dégâts humains et matériels. L’inventaire des
inondations à travers le pays pour la période allant de 1969 à 2008 révèle qu’il n’existe pas de régions prémunies
contre ce risque et que ces évènements sont imprévisibles dans le temps et dans l’espace.
Les grandes inondations engendrées par des pluies exceptionnelles généralisées sur les grands bassins
versants et pouvant toucher plusieurs régions atteignant parfois l’ampleur d’une catastrophe nationale telle que :
les inondations de l’automne 1968 en Algérie et en Tunisie, celle de Mars 1973 et de 1984 affectant l’Est du
pays, les inondations de 1974 affectant les bassins versants de l’algérois et du Sebaou. Les inondations
provoquées par des orages localisés d’automne et d’été affectent surtout les agglomérations et les villes ; le cas
le plus marquant est celui du 10 novembre 2001 qui furent les inondations les plus meurtrières en Algérie.
Face à l’accroissement du risque lié aux inondations, seule une action volontaire parait appropriée, fondée sur le
constat que la prise en compte des inondations dans l’aménagement et le développement du territoire ne peut se
limiter à une approche locale, sectorielle et à court terme, mais elle suppose une politique globale de prévention
des risques naturels.
Figure 65 : Caractéristiques physiographiques du bassin versant de Oued Koriche (source: Menad et al., 2009)
Les caractéristiques du milieu physique associées à la densité des surfaces imperméabilisées ont constitué
autant d'éléments favorables aux ruissellements de surface induits par d'importants cumuls de précipitations (261
mm en 36 h). La situation a également été aggravée par l'absence de planification urbaine, le sous calibrage des
collecteurs d‘eau pluviale et l'insuffisance des zones d'expansion des crues. Ces facteurs anthropiques ont
augmenté les coefficients de ruissellement, dans des secteurs où l'exposition des biens et despersonnes était
elle-même maximale.
123
Particulièrement sensible aux inondations rapides, le Massif de Bouzaréah (58 km2) est situé à l'ouest de la
métropole d'Alger (figure 65), en bordure de la Mer Méditerranée. Trois unités hydrographiques le composent :
les bassins côtiers, associés au bassin versant de Beni Messous et à celui d'Oued Koriche, ce dernier ayant été
le plus touché par les pluies diluviennes de novembre 2001.
Le Poste ONM au niveau de Bouzaréah à enregistré : 290 mm du 09 au 10 novembre (260 mm pour la seule
journée du 10). A la station de Baraki, seules 33 mm ont été enregistrées. Aux stations des barrages du Hamiz et
de Keddara, la pluviométrie n’a été respectivement que de 23 mm et 26 mm. A Réghaïa, elle a été légèrement
plus élevée : 53 mm. La pluviométrie enregistrée durant la première quinzaine de ce mois est de 196,4 mm, soit
un excédent de 87,8 mm par rapport à la moyenne du mois.
Au poste de Bouzéreah un surplus de 140% par rapport à la moyenne mensuelle (figure 66). Au niveau du
Triolet, toutes les eaux se sont accumulées et ont générés de très forts débits. Le niveau d’eau maximum mesuré
(laisse de crue) est de 2,45 m, ce qui donne un débit de crue max 730 m3/s et un apport total 2.600.00 m3.
L’estimation empirique des sédiments charriés a donné un volume de 800.000 m3 (Behlouli, 2002).
Les récentes inondations les plus destructrices étaient celles de Bab El Oued du 10 Novembre 2011 qui ont tué
757 personnes et qui selon les statistiques de la compagnie centrale de réassurance ont coûté 544 millions de
dinars. Ces inondations dramatiques ont fait l’objet de différentes interprétations, cependant elles s’accordent
toutes sur les principales causes de ces dégâts.
• Les précipitations ont été violentes et surprenantes (260mm pour la seule journée du 10 novembre
2001), dans la mesure où ces évènements se produisent très rarement dans le nord de l’Algérie. La
question la plus discutée touche le degré de responsabilité de l’homme dans ces tragiques
inondations ;
• La gestion anarchique de l’espace urbain (attribution anarchique des terrains à bâtir, du foncier,
constructions sur les berges du lit de l’oued Bouzaréa) ;
• Le défrichement des zones boisées pour la construction a augmenté le débit liquide est solide des
affluents de oued Bouzaréa ;
• La négligence dans l’entretien des évacuateurs de crues a contribué à l’obturation des canaux qui sont
déclarés avoir exacerbé les inondations. Pire encore, les voûtes d’évacuation des eaux de pluies sont
bétonnées ;
• Absence d’une réglementation en matière de gestion et d’aménagement de l’espace urbain.
124
Photographies montrant l’importance des dégâts occasionnés par les inondations de Bab El Oued.
L’année 1974-1975, a été très pluvieuse dans l’ouest (région de Tlemcen) et dans le centre région de Médéa,
Khemis-Miliana. On constate que le surplus d’eau qui est enregistré au niveau de la zone d’étude atteint son
ampleur maximale dans la région ouest (Marsa-Ben-M'Hidi 93,6%) et dans l'Est (Sidi Lakhdar 58,2%). Le surplus
a été légèrement intense dans les hautes plaines (station de Souggueur 45%, Colonel-Bougrara 36%), et dans
les régions de Aouf 41,7%, Beni - Behdel 41,1%.
Pour étudier la répartition spatiale des pluies survenues au en 1974- 1975, nous avons réalisé une carte de
répartition des pluies moyennes annuelles année 1974 -75 (figure 67). L'analyse de cette carte permet de rendre
compte à la fois de l'importance quantitative des précipitations et de leur répartition spatiale. Deux zones
pluvieuses apparaissent séparées par une zone à faible précipitation:
- La zone de très fortes pluies que délimite l'isohyète 500 mm s'étend sur plusieurs régions géographiques. Elle
débute au niveau de la frontière Algéro-Marocaine, où elle englobe la presque totalité des monts de Tlemcen,
après un rétrécissement dans le sud, entre Sebdou et Beni- Snous. Elle s'amplifie brusquement et s'étend
largement au Nord où elle affecte la région de Remchi, et de Ben-Sakrane.
- La deuxième zone intéresse la partie Est qui englobe le Massif de l'Ouarsenis, la plaine du Cheliff et les Monts
du Dahra. Des quantités d'eau supérieures à 500 mm ont été enregistrées.
125
Figure 67 : Les pluies de l’année 1974-1975
Dans la région de Tissemsilt et Layoune. Deux taches de fortes pluies apparaissent encore au NW de Saida
(Monts de Daya) et dans les monts de Khemis-Miliana.
- Le troisième ensemble, celui des pluies relativement faibles (400 mm), apparaît dans le centre, il concerne les
plaines de Mohammadia, la région d’Ain-Temouchent, le littoral (Arzew, Oran) et un îlot dans les monts de Tiaret.
La carte de la répartition des pluies moyennes annuelles de 1974-1975 permet également de saisir le rôle
essentiel de deux facteurs: celui de l'orientation, et celui du relief. L'influence de la latitude est tout à fait
secondaire
La répartition temporelle des pluies de mars 1975 est originale en ce sens que l'essentiel de pluie précipitée a été
recueillie au début du mois. Les deux dernières décades ne connurent que des pluies faibles.Le module brut de
ce mois de mars a dépassé de très loin celui des mois de décembre et janvier, qui sont souvent en moyenne les
mois des maximums pluviométriques. Au niveau de la station de Tlemcen un total atteignant 248 mm en mars
1975.
Le record de 1973 pour le même mois (278 mm) n'a pas été dépassé. Il faut cependant noter que des totaux
similaires ont été relevés en 1857 : 258 mm ; 1880 : 250 mm ; 1910 : 278 mm ; 1964 : 238 mm ; 1973 :
278 mm.
Par contre à Beni - Bahdel les pluies de mars ont été exceptionnelles (figure 68) 291 mm en mars 1974. Nous
constatons également que la face Nord des monts de Tlemcen a été la plus arrosée. En 1973 à la même période
les stations situées "au vent" avaient reçu une quantité plus élevée de l'ordre de 100 mm.
126
Figure 68 : Les pluies du mois de mars à la station de Beni-Bahdel (période 1950-1985).
On comprend aisément le bouleversement du régime mensuel moyen provoqué par les pluies de mars. La saison
pluvieuse de l'année 1974-75, s'est installée tardivement. En effet, le mois de septembre a reçu une quantité très
faible de pluies Khemis-Ouled-Moussa 2 mm, Merchich 0 mm, Hammam Bouhadjar 3 mm, Ain-El-Hadjar 8 mm,
Cheurfas (Barrage) 9 mm.
Octobre et novembre sont à leurs tours déficitaires dans plusieurs stations. Cependant le premier mois du
printemps a reçu des quantités d'eau appréciables : 212 mm a la station de Zoubiria, 323 mm a Meffrouche, et
318 mm a Lalla-Setti, (le record en 24 h est de 143 mm le 27-10-1958), Tlemcen 248 mm normale 80 mm, le
record 112 mm le 3. Mai. 1947 (O.N.M.1974). Ce mois est bien exceptionnel.
Les rapports aux normales mensuelles (1931-1960) pour la région de Tlemcen sont l'ordre de 3 à 4, sauf pour
Sidi -Medjahed où le rapport est de 5,4. Il est de même pour Médèa où les rapports calculés sont supérieurs à
3, par contre pour la région de Chlef le rapport est plus faible 2. Toutefois l’excès pluviométrique enregistré au
cours de l’année 1974-75 trouve sa véritable origine durant le printemps, et plus particulièrement en mars et avril.
Les pluies catastrophiques qui se sont abattues durant la période du 25 au 31 mars 1974, ont touché également
l’ensemble de l’Algérie du nord (figure 69).
Figure 69 : Répartition des pluies moyennes de l’année 1974 –1975 en Algérie du Nord.
127
8.2. L’érosion côtière en Algérie
L’érosion côtière est l’un des risques environnementaux émergents qui peuvent compromettre les équilibres
naturels et le développement socio-économique de la zone côtière algérienne.
Les secteurs côtiers caractérisés par de hautes falaises taillées dans les roches dures, tel est que Cap de fer,
Cap Bougarouni, la corniche jijelienne, une partie de la côte de Béjaia, la côte comprise entre le promontoire de
Chenoua et le Cap de Ténès, ...etc., ont conservé leurs formes sur de longues périodes de temps. Cependant,
les côtes basses d’accumulation sont les plus touchées par l’érosion et l’élévation globale actuelle du niveau de
la mer qui a exacerbé ce problème. Les premiers signes de récession de la côte ont été décelés durant la
deuxième moitié du dix-neuvième siècle, à partir des années 1960. Depuis le début des années 1970, l’érosion
côtière s’est accentuée, et plusieurs plages sableuses ont été sérieusement touchées. Les travaux de Boutiba
(2006, 2009) ont montré que la dynamique actuelle de la côte algérienne s’infléchie vers l’érosion.
128
4
O d M e nc ha
P15
Accrétion (en m) 3
P11
P12
P13 P16
P 17 P o rt J e n J e n
2 P18 J e t ée E s t
P14 P36
P37 O d Z ' ho r
O d k ébir
P19
Od Jen Jen P35 P49 P74
1 P10 P27
P28
P29
P33
P34 P39 P48 P69 P71
P 72 P75 P77
P 78
P79
P68 P73
P51
P38 P53
P7P8P9 P23 P25 P30
P31 P41 P44 P46 P67 P70 P76
0
P61
P45 P63
P26 P32 P65
-1
Erosion
P6 P20
P 21
P22 P24 P40 P47 P50 P55 P57 P60 P64
P2 P62
P52 P58
P54 P59 P66
P3P4 P42
P43
-2 P5 P56
Oue s t Es t
-3
Figure 70 : Evolution moyenne du trait de côte entre la ville de Jijel et Ras Oum-Chiche sur une période
pluriannuelle (1860-1960 ou 1960-1998).
Ces variations sont dues principalement aux effets cumulés des tempêtes surtout quand ils se combinent à des
actions humaines. A cet effet, le recul de la ligne de rivage peut être mesuré pour estimer les volumes de
sédiments mis en mouvement (Van de craaf et Coster, 1990 ; Levoy, 1994). L’analyse des cartes de l’évolution
de la ligne de rivage le long de la côte sableuse Jijelienne montre d’une manière générale que le trait de côte
Jijelien est en érosion. Approximativement, les évolutions suivies dans cette région sont très contrastées depuis
la ville de Jijel à l’ouest jusqu'à Ras Oum Chiche à l’Est (figure 70).
Le littoral entre Jijel et Oued Nil Le littoral de sidi Abdelaziz Le littoral de Oued Z’Hor
Entre la ville de Jijel et l’embouchure Sur le littoral de Sidi Abdelaziz, qui Sur le littoral de oued Z’Hor entre
de l’oued Nil le recul du trait de côte s’étale de l’embouchure de Oued Nil à l’éperon de Mouadène et Ras Oum-
entre 1863 et 1960 a été long et l’ouest à Ras mouadène à l’Est, une Chiche, un engraissement progressif
modéré (- 0.08 à -0.5 m/an). De 1960 à analyse sur une période pluriannuelle de la plage de 14 m à plus 40 m entre
2001, les évolutions sont très 1960-1998 montre que le taux 1960 et 1973 est enregistré. Cette nette
disparates, la tendance à l’érosion d’évolution net du trait de côte a été accrétion des plages s’expliquerait par
continue avec un recul du trait de côte modéré et contrasté d’un site à un l’importance des apports de crues de
très fort localement – 1.78 m/ an dans autre, le recul du trait de côte a été l’oued Z’Hor survenues durant cette
certains segments. Cependant, maximal -0.7 m/an à – 1.78 m/an. période et qui ont maintenu l’équilibre
certaines stations ont connu un apport sédimentaire.
De 1960 à 1973, un engraissement de
en sable qui a conduit à un
la plage atteignant jusqu’à 20 à 30 m Inversement, entre 1973 et 1988 on a
engraissement de la côte (taux net
est observé dans quatre stations. La enregistré un recul important du rivage,
d’engraissement atteint égal de 2.14
partie la plus orientale du littoral de avec des valeurs ayant atteint
m/an).
Jijel est un secteur en érosion, des localement plus de 30 mètres. Ce
La plage réflexive dans la partie ouest reculs nets de 10 à 30 m y sont phénomène peut être corrélé aux
a été la conséquence directe de la enregistrés. De 1973 à 1988, le recul faibles apports de l’oued Z’Hor qui,
construction du port de Djendjen qui a du trait de côte continue sur l’ensemble combinés aux fortes agitations
bloqué le transit sédimentaire des stations à l’exception de deux marines, auraient engendré des
dominant. Par contre, sur la façade Est stations qui ont enregistré une érosions importantes au niveau de la
de la jetée secondaire de ce même importante accumulation engendrant plage. A cela s’ajoute le phénomène
port, une forte accumulation de sable a une avancée du trait de côte de l’ordre de l’explosion de l’urbanisme en arrière
été enregistrée sur 1200 m. Cette de 30 m. Cette tendance érosive du pays qui a soustrait un cubage
progradation a atteint la distance de trait de côte se poursuit le long de important de matériaux au stock
300 m au droit de la digue secondaire cette portion côtière jusqu'à 1998. sédimentaire sableux disponible.
et 40 m dans sa partie terminale.
129
8.2.1.2. Côte de Béjaia
a) Evolution30 du trait de côte depuis 1973
Durant cette période, sauf à Aokas où la plage n’a subi que du recul, la bande littorale de la partie Ouest du golfe
de Béjaïa a connu une évolution se manifestant tantôt par une érosion tantôt par une accrétion des plages,
témoignant ainsi de la présence de cellules hydrosédimentaires littorales. En effet, la plage d’Aokas a connu un
taux net de recul allant de -0,5 m/an à -5,53 m/an. Pour le reste de la zone, la perte de terrain s’est enregistrée
beaucoup plus que l’accrétion qui, sauf à quelques points localisés à Boukhlifa et Sidi Ali Lebher, est visible
seulement à Tichy, avec une valeur maximale de +2,27 m/an. Les plages de la commune de Boukhlifa sont les
plus touchées par l’érosion côtière, elles ont affiché un taux net de recul atteignant -7,94 m/an.
Cette dynamique du trait de côte pourrait s’expliquer par la mobilité des sédiments qui s’effectue de l’Est et de
l’Ouest par le biais du courant de dérive littorale, s’accumulant ainsi au niveau de la plage de Tichy. Les surfaces
accumulées au niveau de cette dernière sont moins importantes que celles perdues par les plages contiguës.
Cela témoigne d’une prise en charge des sédiments par le courant de retour qui est généré par les houles du
Nord, régulières sur toute l’année, qui les transporte vers le large. Ce constat coïncide avec la forte demande de
sable souvent extrait des plages pour les besoins de la construction (installations touristiques et industrielles,
habitations).
Figure 71 : Variations du trait de côte sur la côte Est de Bejaïa entre 1973 et 2005.
30
L’étude de l’évolution de la ligne de rivage sur 30 km de côtes entre Cap Carbon à l’Ouest et Cap Aokas à l’Est a été réalisée à partir
de photographies aériennes orthorectifiées et géoréférencées prises lors des missions de 1973 et de 1989, d’une image satellitaire Spot 5
de 2001 qui couvre toute la zone et d’une image Quickbird de 2005 qui couvre seulement la partie contenant l’aéroport et le port de Bejaia.
Pour les périodes 1973-1989, 1989-2001 et 1973-2001, la mobilité du trait de côte a été évaluée à partir de 913 transects équidistants de
20 m et perpendiculaires à une ligne de référence tracée au préalable parallèlement à la ligne de rivage sur l’orthophotoplan de 1989.
Quant aux périodes 2001-2005 et 1973-2005, seulement 106 transects ont été étudiés faute de l’image Quickbird de 2005 qui ne couvre
pas toute la zone d’étude. Le port de Béjaïa ainsi que les transects qui recoupent des ouvrages de protection (des digues, à partir de
2001) n’ont pas été pris en considération car ils affichent seulement une avancée artificielle
130
b) Evolution du rivage entre 1989 et 2001
Durant cette période, une alternance de portions qui s’engraissent et d’autres qui s’amaigrissent témoignant de la
présence de cellules hydrosédimentaires. Les taux net de mobilité marquent une certaine hétérogénéité. Les
zones accumulatives se localisent à Aokas sur une distance de 440 m. A Tichy, sur la moitié de la plage et à
Boukhlifa sur 920 m ces taux oscillent entre +0,01 et +2,97 m/an. 800 m de terrain sont perdus à Aokas, ces
pertes affectent une partie de la plage à Tichy, alors que cette perte est ressentie sur la totalité de la plage à
Boukhlifa et à Sidi Ali Lebher où sont enregistrés à la fois le maximum d’avancée du rivage avec +7,88 m/an et
un pic de recul de -12,89 m/an (figure 72).
L’inspection des sablières d’Aokas, de Tichy et de Boukhlifa faite par le L.E.M en 1998 a aboutit à un constat pour le moins
alarmant. Les sites de Tichy et de Boukhlifa ont été jugés inexploitables en raison de nombreuses dégradations observées
sur le terrain. À Boukhlifa, l’exploitation abusive a conduit à la disparition de la plage, la destruction totale de l’étable du
centre hippique et des bungalows existants ainsi que la détérioration des terres agricoles limitrophes accompagnées par
l’affaissement du talus. À Tichy, le phénomène d’extraction s’est élargi au pied de la forêt laissant apparaître souvent
l’enracinement des arbres.
c) Période 2001-2005
Entre 1973-2005, l’érosion ayant fait presque disparaître les plages situées autour de l’embouchure de l’oued
Soummam et menace la piste d’atterrissage de l’Aéroport de Béjaïa. Les études qui ont été menées par le L.E.M
ont aboutit à la réalisation de trois ouvrages de protection de type épis en T. Ces aménagements entrepris n’ont
pas atténué l’érosion côtière dans la région car, comme durant les périodes qui précédaient, la ligne de rivage
alterne à la fois des zones en accrétion et des zones en érosion. Les zones d’engraissement se localisent à
proximité des épis en T qui piègent les sédiments arrachés et transportés des endroits environnants. Les taux
nets d’engraissement enregistrés varient entre +1,54 et +23,36 m/an. Pour le reste de la zone, l’avancée des
eaux a continué avec des taux qui fluctuent entre -0,44 m/an et la valeur paroxysmale de -14,53 m/an (figure 73).
Le second constat concerne les surfaces arrachées qui sont approximativement égales à celles gagnées par le
continent, cela témoigne d’un transport cross-shore amoindri.
131
d) Période 1973-2001
Cette période fait apparaître une forte tendance à l’érosion des plages. À Aokas et une partie de la plage de
Tichy, la ligne de rivage a reculé considérablement enregistrant des taux qui varient entre -0,52 et -3,49 m/an. La
partie Ouest de la plage de Tichy a connu une alternance de recul et d’accrétion avec une valeur maximale de
recul de -1,53 m/an et un pic d’engraissement atteignant +1,25 m/an. À Boukhlifa et Sidi Ali Lebher, la plage a
affiché une récession généralisée sauf quelquies petites portions qui enregistrent le taux le plus élevé d’avancée
(+3,73 m/an). Les taux nets oscillent entre -0,02 m/an et la valeur paroxysmale de -7,19 m/an.
La tendance évolutive affichée par les plages entre 1973 et 2001 pourrait être justifiée par un ramollissement du
transit des sédiments qui s’opère parallèlement au rivage et par une dominance du transport cross-shore. Elle
pourrait aussi être liée au développement socio-économique de la région (tourisme, industrie, agriculture) qui a
provoqué qui s’est traduit par une anthropisation importante. Cette dernière a aboutit à l’épuisement du stock
sédimentaire des plages et des lits d’oueds et à fortiori oued Soummam.
e) Période 1973-2005
La courbe des tendances évolutives de la ligne de rivage entre 1973 et 2005 signale un recul généralisé des
plages dans la partie Ouest de Boukhlifa et dans le secteur de Sidi Ali Lebher avec des taux nettement plus
élevés à Sidi Ali Lebher, correspondant à l’embouchure de l’oued Soummam. Les taux varient entre -0,16 m/an
et la valeur paroxysmale de -6,13 m/an. Les aménagements en épis en T réalisés à partir de 2001 n’ont pas
aboutit à grand chose car la tendance érosive a continué à marquer les plages de la zone.
Au niveau de l’embouchure de l’oued Soummam, le recul était spéctaculaire, cela ne pourrait être dû qu’au
manque d’apport de matériaux provenant du continent, justifié par les extractions abusives, au niveau de son lit,
de sable et de gravier.
La cartographie31 de l’évolution surfacique des plages sableuses de la partie Ouest du golfe de Bejaia, pour une
période d’observation de 28 ans (1973- 2001), a permis de calculer les surfaces d’érosion et d’accrétion (figure
74).
500000
Accrétion (m2)
400000
Figure 74 : Evolution des
300000 surfaces des plages dans la
200000 partie Ouest du golfe de
Béjaïa entre 1973 et 2001.
100000
0
Aokas Tichy Boukhlifa Sidi Ali Lebhar
La figure 74 montre d’une façon synthétique que, pour cette zone, l’érosion a pris l’avantage sur l’engraissement.
En effet, toutes les plages de la partie Ouest du golfe de Béjaïa présentent une récession nettement supérieure
comparée à l’accrétion. Si on parle en termes de bilan, la zone présente un bilan négatif avec une valeur de -
95 635,88 m2 de terrain perdu à Aokas, -155 923, 37 m2 à Tichy et -182 297,88 m2 repris par la mer méditerranée
dans le secteur de Sidi Ali Lebher. La perte la plus importante de terrain est plutôt enregistrée à Boukhlifa avec
un bilan global largement négatif de -549 604,76 m2.
31
En effet, on a pu digitaliser par polygone les surfaces d’évolution des plages. Il s’agit de numériser les surfaces comprises entre les
tracés de la ligne de rivage pour chacune des deux dates et de les cumuler selon leur type (accrétion ou érosion)
132
Au terme de cette analyse, nous dressons un constat pour le moins amer. Durant ces 30 années (de 1973à 2001) l’érosion
côtière a fortement réduit la superficie des plages qui sont, par conséquent, devenues plus vulnérables à une élévation
accélérée du niveau de la mer.
En effet, l’évolution du trait de côte dans la partie Ouest du golfe de Béjaïa est marquée par une érosion très intense
notamment au niveau du bout de piste de l’Aéroport, de l’embouchure de l’oued Soummam et du Cap Aokas. Elle se traduit
par un recul considérable qui atteint son paroxysme durant la période entre 2001 et 2005 avec -14,53 m/an d’avancée des
eaux méditerranéenne, qui au fil du temps sont parvenues à submerger totalement la plage par endroit.
Comme lueur d’espoir, les plages de Tichy figurent parmi les plus prometteuses. Elles présentent un certain équilibre qui se
traduit le plus souvent par une alternance de zones qui s’engraissent et d’autres en pleine récession et tout cela dans un
espace réduit.
40
30
20 1959
10
0
-10
-20
-30
-40
-50
-60
-70
-80
-90
160
155
150
145
140
135
130
125
120
115
110
105
100
95
90
85
80
75
70
65
60
55
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
les transects
Figure 75 : Evolution mi-séculaire du trait de côte au niveau des plages. (El Kadous, Déca plage et Surcouf).
32
Données INCT (1959, photos aériennes au 1/25 000 ; 1972, photos aériennes au 1/20 000 ; 1980, photos aériennes au 1/10 000,
1984 ; orthophotos au 1/5 000 ; 2003, photos aériennes au 1/10 000). 2007, image satellite Quickbird 2007 ; 2008, DGPS, levés sur
terrain)
133
a) période 1959-1972
De 1959 à 1972, le rivage de la plage d’El Kadous situé entre les transects 25 et 75 a enregistré une avancée de
la ligne de rivage de 5 à 40m, soit un taux net de 0.2 à 2.7 m/an (figures 76 et 77). A l’Est, sur la rive gauche de
l’embouchure de l’oued Réghaia la mer a gagné sur la plage de 5 à 10m soit un taux net de recul du trait de côte
de l’ordre -0.15 à -0.91m/an. Une évolution similaire a été relevée au niveau des transects 75 à 92, mais avec
des valeurs du taux net légèrement supérieures à la marge d’erreur admise. Au niveau de Déca plage, nous
relevons un engraissement de la plage à l’endroit des transects 92 et 98, le taux net de cette avancée de la
ligne de rivage varie entre 0.38 et 1.61 m/an (figures 76 et 77). Durant cette période, la partie ouest de la côte
située entre les transects 99 et 157, un connu un changement dramatique surtout au niveau de la plage Surcouf
où les taux nets de recul enregistrés varient entre -1.34 et -3.71 m/an (figures 76 et 77).
134
Longitude (WGS 84 UTM31)
527 740 528 490 529 240 529 990 530 490
4071750
Latitude (WGS84 UTM31)
4071000
Fig.24 : Evolution de la ligne de rivage entre 1959 et 2008 et localisation des transects le long de la côte étudiée.
Trait de côte 1959 Trait de côte 1980 Trait de côte 2003 Trait de côte 2008
Trait de côte 1972 Trait de côte 1984 Trait de côte 2007 Transects
F
100 Numéro de transect
Figure 76 : Evolution du la ligne de rivage de l’Est de la wilaya d’Alger entre 1959 et 2007.
135
Figure 77 : Classes d’évolution de la ligne de rivage entre 1959 et 2007.
136
b) Période 1972-1980
Entre 1972 et 1980, la côte a connu un engraissement généralisé des plages Surcouf et de Déca plage, avec une
avancée moyenne du trait de côte varie entre 15 m et 36 m soit un taux net annuel de +1.27 et +5.83 m/an (figure
78). Cet engraissement s’observe, aussi, au niveau d’une portion de la plage d’El Kadous, les taux nets moyens
enregistrés varient entre 0.61m/an et 1.96 m/an.
0 m/an
c) Période 1980-1984
Entre l’embouchure de l’oued Réghaia et Déca plage, la période 1980-1984 a été caractérisée par une
alternance de zone en érosion et en accrétion. Les valeurs des taux nets de recul et d’avancée du trait de côte
enregistrées restent légèrement au dessus de la marge d’erreur acceptable (±2.5m/an). Cette juxtaposition de
zones en érosion et de zones en accumulation témoigne de la présence de cellules hydrosédimentaires littorales.
Durant cette même période, la partie ouest située entre Déca plage et Surcouf, a vu plutôt un recul continu du
trait de côte avec des taux nets moyens qui oscillent entre -0.86m/an et -11,21m/an. Les valeurs du taux net du
recul enregistrées sont au dessus de la marge d’erreur admise. Plus de deux tiers de cette frange côtière ont
subi un recul considérable supérieur à 0.5m/an, principalement au niveau des deux plage de Ain Taya (Surcouf et
Déca) et la partie Est d’ El Kadous. La progradation a caractérisé des secteurs très courts est discontinus.
d) Période 1984-2003
Pendant la période 1984-2003 l’évolution de la ligne de rivage s’est caractérisée par un recul quasi général sur
toutes les plages étudiées (figure 79) avec toutefois, des taux nets de recul marque toutefois homogènes. Les
plus forts reculs ont été enregistrés au niveau de la rive gauche de l’oued Réghaia; à l’endroit où la flèche
sableuse avait reculé de plus de 30 m durant presque deux décennies (19 ans), une tendance évolutive
similaire a été constatée au niveau de la plage Surcouf. Sur les transects centraux, le recul du trait de côte, bien
que moins rapide, a néanmoins dépassé assez souvent 20 m.
Ouest Est
Plage
Taux net d’évolution (m/an)
- 1 m/an
137
e) Période 2003-2007
Cette période est marquée par la mise en place des aménagements de protection de la côte au niveau de la plage
Surcouf, ce qui a engendré une tendance à l’engraissement du secteur localisé entre les transects 118 et 149, le
taux net de cet progradation varie de 0.24 à 4.38m/an et atteint le pic de 12.54 m/an au niveau du transect 148.
Cette importante avancée du trait de côte peut trouver son explication dans la quantité de sédiments piégés
derrière le brise-lames Est, ce qui a donné naissance à la formation d’un tombolo. Pour le reste de la côte, la
tendance à l’érosion s’est poursuivie durant toute cette période de temps. Le taux net de recul enregistré a
dépassé, par endroit, des valeurs de7 m/an.
L’organisation spatiale des tendances évolutives se fait par une succession de secteurs en érosion et d’autres en
accumulation, sous formes de cellules hydrosédimentaires. Les secteurs caractérisés par un recul >0.5m/an sont
les prédominants contre des secteurs en accumulation très étroits.
f) Période 2007-2008
L’évolution de la ligne de rivage sur une période très courte (année 2007-2008), a été très différente, des zones
en érosion et d’autres en engraissement se succèdent. L’engraissement est enregistré au niveau de la majeure
partie de la côte. Cependant, le reste de la côte a enregistré un recul (figure 80).
4071000
g) Période 1959-2008
L’analyse de l’évolution du trait de côte sur toute la période allant de 1959 à 2008 nous a laissé constater une très
forte érosion au niveau des deux extrémités de la zone d’étude et plus particulièrement au droit de la rive
gauche de l’embouchure de l’oued Réghaia et au niveau de la plage Surcouf. Les valeurs de recul enregistrées
au niveau de ces deux sites ont atteint la valeur de 85 m. Pour l’ensemble de la période étudiée, la côte a
connu un recul de la ligne de rivage sur la totalité des 157 transects. Ce recul cependant n’est pas régulier, les
plus fortes valeurs de recul sont notées au niveau des tansects 1 à 35 et 80 à 90. Les taux moyens annuels
enregistrés durant cette période varient entre -0,17 m/an et -1.66 m/an (figure 81).
L’analyse de la figure 81 illustrant les différentes classes d’évolution de cette côte pour toute la période d’étude
(1959-2008) a mis en évidences l’apparition de deux classes en érosion. Les secteurs qui ont enregistré une
138
érosion >0.5 m/an sont les prédominants, soit 85% de la côte étudiée. Pour les secteurs moins érodés (Taux net
<0.5m /an), ils se présentent sur la partie centrale de zone d’étude et derrière le brise-lames situé à l’Est de la
plage Surcouf.
4071000
L’analyse des cartes des variations de la position de la ligne de rivage le long de la côte de la Baie d’Alger sur une
période de 40 ans allant de 1959 et 1999, montre des résultats irréguliers. Les valeurs du taux net moyen
enregistrées oscillent entre -0,06m/an à 3 m/an (figure 82) avec une valeur moyenne de -0,036 m/an.
Figure 82 : Evolution
moyenne de la
position de la ligne de
rivage le long de
plages sableuses de la
Baie d’Alger sur une
période de temps
allant de 1959 à 1999.
Durant cette même période, la tendance à l’érosion s’affiche presque au niveau de toutes les stations, le recul de
la ligne de rivage reste modeste, le taux net de récession enregistré oscille entre -0,56m/an et -2,43 m/an dans la
partie Est et centrale de la Baie au droit des transects allant de 1 à 523. Toutefois, la partie occidentale de la baie
a connu une importante avancée de la ligne de rivage les valeurs du taux net observés oscillent entre 0,06m/an
139
et 3 m/an. Les forts taux d’engraissement 1,25m/an à 3m/an sont enregistrés au niveau de Hussein Dey (plage la
Sablette) 650 à 681. Néanmoins, cette importante avancée de la côte n’est pas due à un apport naturel des
sédiments mais artificiel (zone de remblaie).
En Baie d’Alger les plages développées se succèdent suivant l'orientation générale de l'architecture arquée de
celle-ci en allant de Cap Tamenfoust au NE à l'amirauté au NW. C'est une baie sous forme d'arc ouvert face au
nord où toutes les plages sont modifiées par l'anthropisation. Dans cette zone, il ne persiste aucune plage au vrai
sens du terme et lorsqu'elles existent dans certains endroits, elles sont fortement modifiées et ne persistent que
très localement. A l'ouest et au sud ouest, autour du port et de la ville d'Alger, il n'y a plus de plages, ce ne sont
que des remblaies ou plutôt un rivage artificialisé où ne persiste aucune forme de site naturel. La même remarque
est valable pour l'embouchure de l'oued el Harrach où les plages sont actuellement en voie de disparition totale et
le peux qui existe aujourd'hui avec certains cordons dunaires en arrière plage sont en train d'être consommés par
les travaux actuels de remblaies et de terrassements en cours.
A l'Est, les conditions sont presque les mêmes car les plages subissent le même sort au niveau du Lido, Bordj El
Kifane, Alger – Plag. Ceci sans oublier toutes les formes de pollutions qui affectent le rivage dans toute la baie
d'Alger, particulièrement celles liées aux effluents qui se déversent directement dans la mer sans aucun
traitement. Il ressort ainsi que le trait de côte dans toute la baie d'Alger est fortement modifié par l'anthropisation
avec l'extension des zones urbaines, celles des industries et des installations portuaires, sans oublier le
déversement des effluents et des déchets de toutes formes provenant du pourtour immédiat : Alger et sa banlieue.
8.2.1.3.3. Variations historiques de la ligne de rivage le long de la côte du sahel occidental de la Wilaya
d’Alger
De Ras Acrata à l’Est l’embouchure de l’oued Mazafran à l’ouest, nous enregistrons dans ce secteur une
tendance générale vers une récession du trait de côte pour toute la période allant de 1959 à 1999 (figure 83). Ce
démaigrissement des plages varie de -0,062m/an à -1,68m/an avec une valeur moyenne de -0,19m/an. Les taux
nets de recul les plus élevés -1,0m/an à -1,68m/an s’observent au niveau des stations 486 à 501. Cependant,
des engraissements modérés de l’ordre de 0,062m/an à 0,66m/an sont localisés au droit des transects 41 à 83 et
383 à 4001.
Figure 83 : Evolution
moyenne de la
position de la ligne de
rivage entre Ras
Acrata et
l’embouchure de oued
Mazafran sur une
période de temps
allant de 1959 à 1999.
140
8.2.2. Les causes de la dégradation du littoral
L'évolution morphodynamique des zones côtières d’Alger, Béjaia et Jijel est sans doute le résultat de l’action
conjuguée des effets tempétueux du climat et des actions anthropiques. Les tendances érosives de ces franges
côtières trouvent leurs explication dans ce qui suit :
1) L’essor d’une urbanisation effrénée au niveau de ces trois grandes villes, a soustrait à la côte
d’importantes quantités de matériaux (sables) ;
2) Une extraction massive et arbitraire des sables directement sur les plages et les dunes bordières (stock
sédimentaire d’équilibre de la plage) pour répondre au besoin accru des constructions ;
3) Réduction des apports solides charriés par les différents oueds qui débouchent en mer qui est due d’une
part à la construction de barrages en amont des ces oueds et d’autre part à des périodes de sécheresses
prolongées.
L’érosion constitue une menace sérieuse le long du littoral Algérien; il ressort de cette analyse qu'une intensification de l’érosion
desplages serait très vraisemblable au cours des prochaines décennies,puisque les secteurs qui étaient sujets à l'érosion le
seront d'autant plusque le niveau de la mer va augmenter et surtout que la pénurie en sédiments risque de s’accentuer.
L’étude de l’évolution de la ligne du rivage entre Jijel ville et Ras Oum Chiche a révélé des résultats très disparates sur une
échelle spatio-temporelle. Les mesures montrent un recul net de la ligne du rivage qui était estimé selon les sites de - 0.2 à - 0.5
m/an entre 1865 et 1960 et de -0.7 à -1.7 m / an entre 1960 et 2003.
Une étroite relation entre les taux nets d’évolution annuelle et la proximité de l’embouchure d’oueds a été mise en évidence.
L’existence synchrone des zones en accrétion et des zones en érosion sur de petites distances témoigne absolument des
mouvements sédimentaires qui s’opèrent à l’intérieur des cellules hydrosédimentaires côtières, des cellules en érosion vers les
cellules en accumulation. Cette étude fait ressortir également l’impact des activités humaines sur le littoral. La construction du port
de Djendjen a causé une avancée de la ligne de rivage sur la façade Est du port et un retrait sur la façade ouest. De 1987 à 2003
il y a eu 18 hectares de plage gagnés, tandis que durant la même période 2 hectares de plage seulement ont été perdus.
Le littoral de la partie Ouest du golfe de Béjaïa est un site particulièrement intéressant et remarquable tant pour son contexte
géographique (abrité dans un golfe), que pour la pression anthropique qui y règne, exprimée à travers un ensemble
d’aménagements divers de complexes touristiques et industriels et de bungalows balnéaires.
Les plages représentent à la fois les parties les plus touchées par l’érosion et la première protection contre celle-ci, elles doivent
être préservées contre l’extraction abusive de sable et les dépôts d’ordures et soient correctement gérées et entretenues. Pour y
arriver, des efforts doivent être fournis conjointement, ils seront d’ordre scientifique, technique et juridique.
Le littoral algérois
Le littoral sableux de la Wilaya d’Alger est formé essentiellement de plages sableuses plus ou moins larges bordées par des
cordons dunaires anciens dont la plupart sont fortement dégradés par une forte activité humaine et attaqués par la mer. L’analyse
de l’évolution de la position de la ligne de rivage entre 1959 et 1999, à l’aide de photographies aériennes verticales corrigées, a
révélé que le littoral de la Wilaya d’Alger a connu une érosion presque généralisée et modérée. Les valeurs du taux net moyen
obtenues sont de -0,036 m/an pour le littoral de la baie d’Alger et -0,199 m/an pour la côte située entre Ras Acrata et oued
Mazafran.
Ces valeurs montrent également que l’érosion du littoral s’est presque entièrement généralisée à l’ensemble de la côte de la
Wilaya d’Alger depuis 1972. Durant la période 1980 - 1984 les plages du Sahel d’Alger notamment celles de Moretti, de Sidi Fredj
et de Zéralda ont connu un fort recul où la cadence de recul moyen a été de l’ordre de -2,22 m/an. Alors que, durant cette même
période les plages de la Baie d’Alger étaient en engraissement, la valeur moyenne du taux net enregistrée est de 0,35 m/an.
La tendance générale à l’érosion du littoral de la Wilaya d’Alger sur une période de 40 ans allant de 1959 à 1999 peut en partie
être expliquée par des phénomènes naturels tels que les effets répétés et cumulés des tempêtes, des facteurs anthropiques ont
pu aussi accélérer la cadence de ce recul.
141
8.3. Sismicité et les risques sismiques
Le nord de l’Algérie est composé de divers unités géologiques et structurales, faisant partie des Maghrebides
(branche sud de la chaîne alpine) qui s’étend de Gibraltar à la Calabre (Wildi, (1983), Durand Delga (1969),
appartient à la partie méditerranéenne sismique. L'aléa sismique en Algérie peut être clairement apprécié par la
consultation du catalogue des tremblements de terre en Algérie, depuis l’an 412 jusqu'à l’an 2008.
La carte des épicentres (figure 84), bien qu’elle ne couvre qu’une partie de l’historique de la sismicité de l’Algérie,
donne une image claire de sa répartition spatiale : les sources sismogènes les plus actives sont localisées dans
les chaînes littorales et coïncident avec de grands sites urbains à l’instar de Aïn Témouchent, Oran, El-Asnam,
Alger, Constantine. Toutes les sources sont superficielles, ce qui leur confère un potentiel destructeur.
-Sismicité
8.3.1-
Comparée à d’autre pays, l’Algérie est considérée comme un pays à sismicité avérée mais relativement modérée.
Cependant du fait de la localisation de cette sismicité sur la frange nord du pays, les conséquences des
secousses telluriques ont souvent été catastrophiques. Les premiers documents historiques retrouvés décrivant
l’activité sismique en Algérie décrivent un événement majeur dans la région d’Alger en 1365 qui a presque détruit
la ville d’Alger. Au vu des dégâts occasionnés l’intensité a été estimée à X (Rothé, 1950)
Les catalogues de sismicité historique (Mezoua 1983, Benhallou 1985, Bennouar, 1994) montrent qu’à l’heure
actuelle la région de Thénia est affétée par une sismicité active. Le séisme de Thénia du 16 septembre 1987 est
plus important tremblement connu dans cette région. Historiquement donc aucun séisme catastrophique n’a été
directement associé à cette faille. Les épicentres des séismes de faible intensité ont été localisés le long ou à
proximité de la faille et de son prolongement vers le N.N.W en direction de cap Matifou (in Benslama et Habiki,
2001).
142
Figure 85 : Carte de sismicité du Nord de l’Algérie (Source CRAAG/ANAT/ Octobre 2004/SNAT 2030/Diagnostic)
3..2-
- Sismicité actuelle :
Le séisme du 21 mai 2003 qui a touché la région de Boumerdès et sa périphérie et dont l’épicentre a été localisé
dans la région de Zemmouri est classé parmi les séismes les plus catastrophiques qu’a connu l’Algérie ces
dernières années (figure 86).
Ce séisme d’intensité X de magnitude M W 6,8 (USGS CRAAG Ayadi et al, 2004, Semmane et al., 2005) ou 7,0
(Brannmiller et Bernardi, 2005), ce séisme fit 2266 morts (2278 selon le CRAAG), plus de 10000
Blessées1500000 sans abri endommagea , plus de 1000 bâtiment selon USGS. Les villes de Zemmouri et de
Boumerdès furent celles qui subirent plus de dégâts, mais d’autres villes comme Thénia et Dellys localisées dans
un rayon de 50Kms autour de Boumerdès, subissent également des dégâts importants. A ce propos, le
tremblement de terre de Boumerdes en 2003 reste la plus importante catastrophe naturelle en termes de pertes
matérielles avec 5 milliards de dollars de dégâts recensés. .
143
Le séisme de 2003 a généré également un Tsunami sur les côtes des Baléares (figure 87) avec des vagues de
2 m (Domzig, 2006). Une autre conséquence du séisme fut un soulèvement côtier de la côte entre Dellys et
Boumerdès. Ces données de soulèvement côtier ont été très utiles pour les études de modélisation du plan de
faille sur lequel s'est produite la rupture.
Figure 87 : Tsunami généré par le tremblement de terre de Zemmouri 2003 (in Domzig, 2006).
8.6.2. Tsunamis
Les foyers sismiques marins sont des générateurs potentiels de vagues océaniques ou ondes de gravité de
grande longueur d’onde, dénommées tsunamis.
En Algérie, les tsunamis les mieux décrits dans la littérature sont ceux associés aux séismes d’Oran de 1790
(López y Salord, 1990; Boughacha, (2001) et Jijel de 1856 (Ambrasays, 1982; Harbi, 2001). Une illustration des
dégâts occasionnés par les effets du séisme et du tsunami de Djidjel est montrée en figure 48.
144
8.7. Risque industriel
• Installations de première
catégorie, dites « installations à
risque majeure IRM » ; elles
sont qui sont considérées
comme les plus dangereuses
et sont soumises à autorisation
du Ministre chargé de
l’environnement.
• Installations de seconde
catégorie, assez dangereuses
et sont soumises à autorisation
du wali territorialement
compétent.
145
Figure 89: Carte des risques industriels (MATEV, 2004)
146
Figure 90 : Localisation des déchets spéciaux
générés par l’industrie (CNADES/MATE, 2002).
147
8.8. Les incendies de forets
La forêt algérienne, à l’instar de la forêt méditerranéenne est sujette aux incendies, en raison de la composition
floristique de son sous bois très pyrogène, ainsi que des conditions climatiques estivales très propices au
déclenchement des incendies. Globalement ce sont les broussailles et les maquis sont le plus touché par le feux.
Près de 100 000 ha de forets et maquis littoraux ont été sujets aux feux de forets au cours de la dernière
décennie (2001-2011) (figure 92). Ceci constitue près de la moitié de l’ensemble des forets du territoire national
qui ont été touchées par des incendies au cours de la même période.
Au centre ce sont les Wilayas de Tizi-Ouzou et Tipaza qui sont concerné le plus par les incendies. A l’est ce sont
les Wilayas de Jijel et Bejaïa qui sont les plus concernées. La Wilaya de Annaba, bien que densément boisée est
très peu touchée par les incendies. A l’Ouest du Pays, c’est la Wilaya de Tlemcen qui est le plus concernée par
les incendies, les Wilayas de Mostaganem et Ain Témouchent sont très peu touchées.
La wilaya de Jijel avec 18411 ha de forets littorales incendiés entre 2001 et 2011 constitue à elle seule 19,43 %
des forets littorales incendiées et 9,43 % des forets incendiées à l’échelle nationale à la même période. Les
années 2004 et 2007 ont été spectaculaires en matière de feux de forets ; ces deux années cumulent 33359 ha
de forets incendiées (35,20 % des forets littorales incendiées et 17,08 % des forets incendiées à l’échelle
nationale).
200000
Forets littorales Total national
180000
160000
Surfaces incendiées (ha)
140000
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 TOTAL
Figure 92 : Surfaces forestières (forets et maquis) incendiées entre 2001 et 2011 dans les wilayas littorales et au
niveau national (source : DGF).
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 TOTAL
Forêts littorales 3712 5143 5589 16483 9005 8037 16876 10481 5275 5398 8755 94754
Total national 13 233 10 557 9 203 24 183 22 826 11 779 35 202 18 496 18 479 17 550 13 725 195 233
% 28,05 48,71 60,73 68,15 39,45 68,23 47,94 56,66 28,54 30,75 63,78 48,53
Il est à signalé que malgré que les conditions climatique favorable ainsi que la nature de la végétation
particulièrement pyrophile, le déclenchement de la quasi-totalité des feux de forêt à une origine humaine. Une
étude réalisée au niveau du massif du Boutaleb, dans la Wilaya de Sétif indique que 17, 85 % des incendies
étaient dus à des négligences et 82, ont une cause inconnue (Madoui, 1996). Le même auteur indique que les
causes naturelles (la foudre qui est la seule cause naturelle possible) intervient dans 0 % des cas.
148
8.9. Risque lié à l’utilisation des engrais et des pesticides
Bien que les engrais et les produits sanitaires aient un rôle considérable en agriculture, d’eux dépend
l’augmentation de la productivité des sols et la préservation des sols contre leur épuisement. Néanmoins un
usage abusif de ces produits chimiques aura des répercussions néfastes sur les différents écosystèmes
(lacustres, marins et terrestres). C’est pourquoi un usage raisonnable de ces produits doit être adopté.
C’est la wilaya de Tipaza qui est la plus grande utilisatrice d’engrais avec une consommation totale d’environ 41
654 Tonnes par année en moyenne (figure 93), suivi de la wilaya de Skikda avec une moyenne d’environ 8842 T
Tonnes, El Tarf (6487 T) et Mostaganem et Tlemcen à l’ouest avec respectivement 8375 T et 5545 T. Les
Wilaya qui utilisent le moins d’engrais son Chlef qui n’en utilise qu’à peine 883 T par an et la Wilaya de Ain
T’émouchent 920 T,
Bien que l’Algérie soit le pays le moins utilisateur d’engrais au niveau du Maghreb, il faudra tout de même
rationaliser cette utilisation par un meilleur rééquilibrage, les Wilayas grande consommatrice, comme c’est le cas
pour la Wilaya de Tipaza et de Mostaganem doivent en limiter l’utilisation. Certaines Wilayas, devrait recourir
avantageusement à l’agriculture bio. Particulièrement pour les Wilayas qui ont jusqu’à présent très peu utilisé,
c’est le cas des Wilaya de Chlef, Ain T’émouchent ainsi qu’Oran, Boumerdes, Tizi-Ouzou.
Tipasa
48%
Tizi Ouzou
4%
Chlef
1% Annaba
3%
Boumerdes Alger
2% Tarf Béjaia
4%
7% 2%
Tlemcen
6% Skikda
Mostaganem
9% 11%
Jijel
2%
600
500
400
Figure 94 : Quantité
300
d’engrais utilisée par
hectare de SAU. 200
100
0
Alg Boum Chl Tip Tizi O Ann Béj Tarf Jij Ski Tém Most Oran Tlem
149
3500
Kg/Ha irrigué
Figure 95 : Quantité 3000
d’engrais utilisée et par
2500
ha irrigué.
2000
1500
1000
500
0
Alg Boum Chl Tip Tizi O Ann Béj Tarf Jij Ski Tém Most Oran Tlem
A l’échelle mondiale, la
0,5
consommation d’engrais est de l/ha SAU
208 kg/ha (Stravropolous, 0,45
particulièrement la Wilaya de 0
Alg Boum Chl Tip Tizi O Ann Béj Tarf Jij Ski Tém Most Oran Tlem
Tipaza qui utilise plus de 600
10
kg/ha doivent en limiter
l’utilisation. Certaines Wilayas, 9 l/Ha irrigué
devrait recourir 8
avantageusement à 7
l’agriculture bio. 6
Particulièrement pour les 5
Wilayas qui ont jusqu’à présent 4
très peu utilisé, c’est le cas
3
des Wilaya de Chlef, Ain
2
T’émouchent ainsi qu’Oran,
1
Boumerdes, Tizi-Ouzou.
0
Alg Boum Chl Tip Tizi O Ann Béj Tarf Jij Ski Tém Most Oran Tlem
Figures 96 et 97 : Quantité d’engrais par wilaya littorale (l/ha de SAU) et (l/ha irrigué).
STAVROPOULOS A. (1991) Contexte socio-économique des secteurs d’application des biotechnologies ; CIHEAM, Options Méditerranéennes - Série
Séminaires - no 14 - 1991: 11-22
4 Hervieu B., Capone R. et Abis S (2006) Mutation et défis pour l’agriculture au Maghreb ; les notes d’Analyse du CIHEAM, n° 16, Oct 2006 , 21 p.
150
Utilisation d’engrais par ha au Maghreb
8.9.2. Pesticides
Ce sont les Wilayas de Chlef, Alger et Oran qui consomment le plus de pesticide, reporté par hectare de SAU, ce
sont les Wilayas d’Alger et d’Oran qui utilisent le plus par hectare. Les Wilayas de Ain T’émouchent et Oran
n’utilisent pas du tout de produits phytosanitaires (figure 98).
ORAN ; 903,66
TLEM; 18,12
MOST; 64,71
ALG; 1981,62
A.TEM; 0
SKIK; 799,64
JIJEL ; 134,56
BOUM; 268,179
E TAR; 588,1
BEJ; 165,9
ANN; 58,61
T O; 0
TIPAZA; 125,91
CHLEF; 3240,84
151
ORAN ; 10,01
MOST; 0,49
TLEM; 0,05
A.TEM; 0
SKIK; 6,06
JIJEL ; 3,09
E TAR; 7,93
BEJ; 1,27
ALG; 60,98
ANN; 1,22
T O; 0
TIPAZA; 1,27
CHLEF; 15,95
BOUM; 4,08
En ce qui concerne les pesticides, ce sont les Wilayas d’Alger, de Chlef et d’Oran qui utilise la plus grande
quantité par hectare de SAU. Il est tout à fait possible de réduire la quantité de pesticides utilisés en ayant
recours aux techniques culturales et à l’utilisation d’auxiliaires biologique contre les différents ravageurs.
La problématique des impacts des changements climatiques sur le littoral algérien est relativement nouvelle.
D’une part, en tant que telle, la question des changements climatiques a souvent été abordée dans le contexte
des négociations internationales et des engagements pris par l’Algérie. Le lien avec les contraintes du
développement économique et social est encore à un stade initial, notamment en ce qui concerne l’adaptation
aux impacts actuels et futurs des changements climatiques. Par ailleurs, les analyses ont en général porté sur les
impacts des changements climatiques sur les secteurs des ressources en eau ou de l’agriculture.
Il existe relativement peu de travaux directement liés aux impacts des changements climatiques sur les systèmes
côtiers et le milieu marin en Algérie. Il faut noter le déficit en données pertinentes pour analyser ces liens. En
général, l’évolution climatique est abordée à travers les données issues du réseau d’observation terrestre
relevant de l’Office National de la Météorologie. La caractérisation des changements climatiques sur les régions
côtières algériennes exige le recours aux analyses faites au niveau méditerranéen et national.
La région méditerranéenne est un « hot spot » du changement climatique global qui constitue une contrainte
additionnelle et aggravante pour les objectifs du développement économique et social des pays riverains. A cet
égard, les zones littorales abritent l’essentiel des populations, subissent des pressions croissantes et seront
particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique. Le croisement de contraintes physiques,
dont le climat, et humaines posent clairement la question de l’adaptation au changement climatique défini par le
GIEC comme « l’ajustement des systèmes naturels ou des systèmes humains face à un nouvel environnement
ou un environnement changeant ». Le choix de solutions durables incite à harmoniser les concepts de gestion
intégrée des zones côtières (GIZC) et d’adaptation au changement climatique, thème relativement nouveau dans
le débat sur le futur régime climatique mondial.
152
Au plan climatique, la région méditerranéenne est une zone d’interactions entre un régime des latitudes
moyennes et une composante tropicale et saharienne. Cette particularité entraîne une grande variabilité
climatique, marquée au sud par un régime pluviométrique irrégulier. Le climat subtropical du Maghreb connaît
une aridité marquée, avec un accroissement d’épisodes de sècheresses ou d’inondations. Par ailleurs, la nature
des sols et les pratiques d’aménagement conduisent à des manifestations d’érosion de plus en plus fortes.
Le 4ème rapport du GIEC (2007) a synthétisé les résultats des modèles climatiques de référence pour les horizons
2050 et 2100. Une hausse des températures de +2 à 3 °C est à prévoir en région méditerranéenne à l’horizon
2050, puis de +3 à 5 °C à l’horizon 2100. Les précipitations seraient moins fréquentes mais plus intenses, tandis
que les périodes de sécheresse seraient plus courantes et plus longues. La distribution spatiale et temporelle des
précipitations s’en verra donc modifiée. L’évolution du climat régional de la Méditerranée peut être considérée en
termes de régime thermique et pluviométrique d’une part et d’élévation du niveau de la mer d’autre part.
Il faut souligner que les impacts sur les zones côtières ne sont pas exclusivement liés aux modifications du
climat côtier ou des changements du milieu marin. L’évolution climatique de toute la région aura des
conséquences directes ou indirectes sur la zone côtière. On s’attend à ce que le réchauffement de la surface de
la mer, également conditionné par la circulation des masses d’eau, se situe en moyenne autour de + 2°C à +4°C
d’ici le dernier quart du XXIe siècle. Concernant les précipitations, les modèles suggèrent une réduction des
précipitations moyennes régionales dans une fourchette allant de –4 % à –27 % d’ici la fin du siècle en
méditerranée (IPCC, 2007).
S’agissant de l’élévation du niveau de la mer, il faut noter que les projections sont encore imprécises. Les
résultats du GIEC suggèrent une fourchette d’élévation à l’échelle du globe comprise, pour l’ensemble des
scénarios SRES, entre 18 cm et 59 cm à l’horizon 2100, alors qu’elle n’a été que de 11 à 13 cm sur l’ensemble
du XXe siècle. Il est difficile de proposer des projections précises d’élévation du niveau des eaux sur les côtes
méditerranéennes. Par ailleurs, de grandes incertitudes subsistent sur les conséquences en termes de
submersions, érosion marine et intrusions salines dans les aquifères. Cela est dû en particulier à la complexité
des processus morphodynamiques et géologiques.
Contexte national
Les communications nationales soumises par l’Algérie dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur les
Changements Climatiques (UNFCCC) abordent de façon marginale les zones côtières. Celles-ci sont
considérées comme l’une des zones géographiques naturelles (littoral et zone tellienne au Nord), dans le cadre
d’un découpage qui inclut également les Hauts Plateaux, la Steppe et le Sahara. Le Tell est une étroite bande
côtière de 1 280 kms de long et de 100 à 200 km de large. Il est délimité au Sud par une chaîne de montagnes,
plus ou moins parallèle au littoral, et qui s’étend de la région de Tlemcen à l’Ouest, à la frontière tunisienne à
l’Est. Cet ensemble est constitué de plaines fertiles (comme celle de la Mitidja au sud d’Alger) où se concentre la
majorité de la population algérienne, de vallées et d’une succession de monts (l’Atlas tellien) qui dépassent
régulièrement les 2000 m à l’Est, notamment en Kabylie où les sommets du massif du Djurdjura sont recouverts
de neige en hiver. A l’intérieur des terres, le long des oueds côtiers, s’étendent de nombreuses vallées fertiles: la
vallée du Chélif, irriguée par le cours d’eau du même nom, le plus long d’Algérie (725 kms); la Mitidja, une plaine
de subsidence séparée de la mer par les collines du Sahel d’Alger. À l’Est, les fonds de vallées forment des
plaines comme la Soummam et la plaine alluviale d’Annaba, d’une importance économique comparable à celle
de la Mitidja.
La seconde communication nationale évoque l’érosion des côtes comme un phénomène qui touche la plupart
des zones côtières de l’Algérie et de la région méditerranéenne et génère des dommages écologiques importants
à travers la disparition d’habitats naturels. Il génère également des dommages aux infrastructures, aux terres
agricoles et aux zones d’habitation. L’élévation du niveau de la mer va accentuer ce phénomène et ses impacts
sur les plans écologique, économique et social. Dans ce domaine, des projets de coopération et de transfert de
technologie sont nécessaires pour permettre au pays de disposer des technologies nécessaires au suivi et à la
modélisation de l’érosion côtière et à l’évaluation de la vulnérabilité des zones littorales à l’érosion côtière. La
priorité est à accorder aux zones à forte concentration humaine, et aux habitats naturels particulièrement
sensibles tels que les mangroves et les zones humides côtières.
153
Les terres arables représentent moins de 3 % de la superficie du territoire national et sont situées dans les
régions côtières dans le Nord du pays. Ces terres sont les plus peuplées et soumises à une intense concurrence
entre le secteur de l’agriculture, l’industrie et l’extension urbaine. Les sols sont peu profonds et les pentes parfois
importantes; l’érosion est grande et constitue à la fois une cause de dégradation des sols et une menace pour les
barrages du Tell.
En Algérie, environ 13% seulement des terres ont un climat méditerranéen, le reste étant dominé par un climat
semi-aride à désertique. D’une façon générale, les analyses de longues séries sur le Nord de l’Algérie confirment
le réchauffement global au cours du 20ème siècle ainsi qu’une réduction sensible du régime pluviométrique à partir
des années 70 ce qui correspond au signal du changement climatique global
Soumise en 2001, la première communication nationale de l’Algérie sur les changements climatiques fournit une
analyse de du climat au cours des périodes antérieures à 1990 et une prospective de l’évolution climatique
attendue aux horizons 2020 et 2050. Il en ressort que le climat a évolué entre les périodes standards 1931-1960
et 1961-1990 sur les principaux ensembles méditerranéens du pays (ouest, centre et est). Le réchauffement a
été de l’ordre de 0.5°C.
Différentes simulations indiqueraient une baisse probable des précipitations sur l’Afrique du Nord de l’ordre de
10-25% en juin-juillet-août et 10-60% en mars-avril-mai. Les phénomènes extrêmes, tels que les sécheresses,
les inondations et les vagues de chaleur, seraient certainement plus fréquentes à l’avenir sur cette région
(Giannakopoulos, 2005). A l’échelle de la Méditerranée, les projections climatiques indiqueraient une hausse des
températures de 2.2 à 5.1 °C et une baisse des précipitations 4 à 27% d’ici la fin du siècle. Le déficit
pluviométrique du Maghreb peut atteindre 20% en moyenne annuelle (Giannakopoulos, 2005). A l’échelle de
l’Afrique, le réchauffement au cours du 21ème siècle serait de façon plus marquée que la moyenne globale,
notamment dans les régions subtropicales (dont le Maghreb). Les pluies hivernales sur le Maghreb sont liées aux
dépressions des latitudes moyennes elles-mêmes gouvernées par l’Oscillation Nord-Atlantique (NAO). La
migration vers le Nord de ces systèmes pourrait expliquer la baisse future du régime pluviométrique (GIEC,
2007).
154
modifications peuvent affecter indirectement les zones côtières. Les évolutions climatiques attendues pour la
Méditerranée auront des conséquences multiples tant sur les écosystèmes que les activités humaines. A ce
stade, et en l’absence d’études détaillées sur l’Algérie, nous ne pouvons que suggérer des impacts potentiels.
L’élévation des températures de l’air et de la mer agiront sur les régimes de circulation atmosphérique et
affecteront le déplacement des masses d’air et le régime des vents. En conséquence, on peut s’attendre à des
épisodes extrêmes accrus tels que les vagues de chaleur ou les inondations. L’évolution des précipitations se
répercutera sur le régime hydrologique et les zones humides. La modification du régime pluviométrique peut
entraîner voire accentuer la fréquence des inondations ou des sècheresses. L’élévation potentielle du niveau de
la mer entraînera des phénomènes de submersion des côtes basses ou d’intrusion d’eau marine dans les
aquifères. Cette élévation devrait toucher les plages, les dunes, les cordons sableux, les lagunes et les marais,
habitats uniques ou privilégiés de nombreuses espèces animales et végétales. Par ailleurs, les impacts des
changements climatiques sur les ressources naturelles peuvent être très importants ; en particulier, sur les
ressources halieutiques qui peuvent être affectées ce qui aggravera une situation de surpêche en Méditerranée.
155
10.7.3. Contexte national
L’étude « Interactions changements climatiques sur le littoral » réalisée par Grimes (2008) dans le cadre de la
préparation de la Seconde Communication Nationale de l’Algérie (soumise au Secrétariat de la Convention
Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques), apporte des éléments d’analyse et de prospective
dans notre contexte. Ce document initial visait les objectifs suivants:
• Elaboration d’un tableau de bord relatif à la situation zéro concernant les interactions potentielles entre
les changements climatiques et le domaine côtiers et littoral algérien.
• Elaboration de lignes directrices d’orientation sur les actions à mettre en place à court terme afin de
d’organiser un réseau d’observation et de suivi.
• Hiérarchisation des acteurs dans le système de suivi des changements climatiques et leurs effets dans
le bassin algérien et la zone littorale.
Ce rapport a fait ressortir les caractères de sensibilité et de fragilité du milieu côtier. L’utilisation des données
disponibles pour les secteurs visés a permis des simulations utiles. Les habitats côtiers en Algérie sont connus
pour leur grande vulnérabilité aux dégradations d’origine humaine. Cette sensibilité sera accrue du fait des
impacts des changements climatiques qui peuvent accélérer leur dégradation, voire leur disparition.
156
10.7.4. Prise en charge de la question des changements climatiques dans la législation nationale
Au cours des 10 dernières années, la législation nationale s’est enrichie de multiples textes portant sur les
questions d’environnement et de développement durable. Cependant, peu de textes concernent explicitement la
problématique des changements climatiques. Le dispositif législatif existant concerne les secteurs clés du
développement (environnement, ressources en eau, agriculture, aménagement du territoire, littoral, villes,
énergie).
Une analyse de ce dispositif montre clairement la nécessité d’adopter un texte spécifiquement consacré à la
problématique des changements climatiques dans son double aspect d’atténuation des gaz à effet de serre et
d’adaptation aux impacts. D’importants textes législatifs34 possédant un lien indirect avec les changements
climatiques ont été promulgués ces dernières années.
10.7.5. Prise en charge institutionnelle de la question des changements climatiques
Depuis la ratification de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques en 1993,
l’Algérie a enrichi son dispositif institutionnel dans ce domaine. Plusieurs institutions interviennent de façon
directe ou indirecte dans la prise en charge des aspects liés aux changements climatiques. Certaines institutions
telles que l’Agence Nationale des Changements Climatiques (ANCC) relevant du MATE sont spécifiquement
dédiées à cette question. L’ANCC est chargée en particulier de promouvoir l’intégration de la problématique des
Changements Climatiques dans tous les plans de développement. Outre ses missions d’animation et
d’information, elle doit jouer un rôle moteur en matière de coordination des politiques nationales liées aux
changements climatiques. Cependant, l’ANCC n’a joué jusqu’à présent qu’un rôle limité.
D’autres institutions doivent voir leur rôle rendu plus visible ou renforcé dans le domaine des changements
climatiques. On peut citer notamment :
• L’Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable (ONEDD) du MATE.
• Le Centre National des Technologies de Production Plus Propres (CNTPP) du MATE
• L’Office National de la Météorologie (ONM) du Ministère des Transports (MT)
• L’Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l’Utilisation de l’Energie (APRUE) du Ministère
de l’Energie et des Mines.
• Commissariat National au Littoral (CNL)
Compte tenu de l’importance des négociations internationales sur les changements climatiques, le Ministère des
Affaires Etrangères joue un rôle particulier destiné à renforcer la position de l’Algérie dans le débat sur le futur
régime climatique. A cet égard, il est nécessaire d’analyser les enjeux et défis d’une telle négociation sur les
intérêts nationaux, de promouvoir les alliances stratégiques, d’anticiper les risques et de tirer profit des
mécanismes issus du cycle des négociations.
Le dispositif institutionnel doit également tenir compte de l’existence des différents programmes et politiques
sectorielles dans lesquelles il est nécessaire d’intégrer la dimension des changements climatiques de façon
cohérente. Certains programmes possèdent un lien direct avec les zones côtières. On peut citer en particulier :
• Plan National de l’Eau
• Schéma Directeur d’Aménagement du Littoral (SDAL)
• Plan d’action national pour la réduction de la pollution marine due à des activités menées à terre (MATE)
• Schéma national de développement des activités de la pêche et de l’aquaculture à l’horizon 2020
• Plans nationaux de reboisement et plans nationaux d’adaptation aux CC de la politique forestière
• Plan d’action national de lutte contre la désertification (PAN-LCD)
34 Loi portant code de wilaya (2011) ; Loi portant code communal (2011) ; Loi relative aux aires protégées dans le cadre du développement durable (2011) ;
Loi relative à l'eau (2008) ; Loi portant orientation agricole (2008) ; Loi relative à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts (2007) ;
Loi relative à l'orientation de la ville (2006) ; Loi relative à la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable (2004) ; Loi
relative à la protection des zones de montagnes dans le cadre du développement durable (2004) ; Loi relative à la prévention des risques majeurs et à la
gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable (2004) ; Loi relative à l'électricité et à la distribution du gaz (2002) ; Loi relative à la
protection du littoral (2002)
Loi relative aux conditions de création de villes nouvelles et leur aménagement (2002) ; Loi relative à l'aménagement et au développement durable du
territoire (2001) ; Loi relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets (2001) ; Loi relative à la maîtrise de l'énergie (1999) ; Loi portant régime
général des forêts (modifiée en 1991) ; Loi relative à l’aménagement et l’urbanisme (modifiée en 1990)
157
• Quatrième rapport national sur la mise en œuvre de la convention sur la diversité biologique au niveau
national (MATE)
• Schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT 2025)
• Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT)
• Programme national de promotion et de développement des énergies nouvelles et renouvelables (MEM)
et de l’efficacité énergétique
10.7.6. Les indicateurs de suivi et d’évaluation des effets des changements climatiques dans la zone
côtière nationale
Nous avons noté précédemment la nécessité de disposer d’un réseau spécifique pour suivre et surveiller les
impacts des changements climatiques sur les réions côtières en Algérie. Un tel effort doit appuyer à moyen terme
l’établissement de cartes de risques pouvant servir de base à des outils de gestion stratégique et prospective de
ces zones sensibles. Grimes ( 2011) a établi une liste de 89 sites pouvant servir de stations d’observation, de
mesure et de suivi concernant les effets des changements climatiques sur la zone côtière algérienne. Parmi ces
sites, 39 sont classés prioritaires et 21 doivent démarrer l’observation en urgence. Cette sélection a été faite sur
la base d’un ensemble de critères :
158
10.8. Les espèces invasives et envahissantes, une menace émergente
La première signalisation d’un invertébré
tropicale en Algérie concerne Oculina
patagonica de Angelis, 1908, un
hexacoralliaire scléractinaire de la famille
des oculinidae. Ce cnidaire anthozoaire a
été signalé aux îles Habibas en 2007 par
une mission des Petites Iles de
Méditerranée (PIM).
Selon Lamouti et Bachari (2011), Oculina patagonica prolifère progressivement dans le secteur centre de la côte
algérienne ; ils la signalent à Bounetah (île Aguelli à la limite Est de la wilaya d’Alger en décembre 2009, à Sidi
Fredj (observée en 2008, 2009 et 2010) à Tamentfoust (mai 2010) et très abondante sur les parois verticales du
port de la Corne d’Or en mai 2010. La figure 103 illustre les signalements d’Oculina patagonica le long des
côtes algériennes.
Figure 103 :
Signalisations de
Oculina patagonica
en Algérie (Grimes,
2012).
Caulerpa racemosa en compétition avec Posidonia oceanica à Rais Hamidou (ouest d’Alger)
159
11. LES IMPACTS
Les différentes pressions et sources de pollution identifiées dans la zone côtière et sur le littoral algérien ont des
effets négatifs multiples sur les écosystèmes et sur leurs équilibres physico-chimiques, biologiques et
écologiques. Les impacts peuvent être regroupés en deux grandes catégories les impacts environnementaux au
sens large et les impacts économiques ; dans les deux cas les implications financières peuvent être coûteuses
pour les la communauté nationale.
• Dans la région centre, la wilaya d’Alger est classée en première position avec plus de 64 km² d’espace
urbanisé, soit 30,66% de la surface totale de la wilaya. A noter que la majorité des communes dépassent
le seuil des 50% d’artificialisation. Les autres wilayas côtières de la région n’ont pas encore atteint des
seuils alarmants, mais certaines communes comme Bousmail, Boumerdes et Bejaia doivent être
contrôlées puisque leur niveau d’artificialisation dépasse déjà le seuil des 15% par rapport à leurs
superficies totales
• Dans la région Nord Ouest nous relevons des niveaux d’artificialisation importants au niveau d’Oran, Bir
El Djir, Ain Turk, et Mostaganem
• Dans la région Nord Est, c’est au niveau de Skikda, Annaba et Jijel que l’on retrouve les taux les plus
élevés.
Figure 104 : Artificialisation des zones côtières (Les zones bâties sont extraites à partir des images satellites
Google Earth)
160
9.2. Perte du foncier touristique
En 1988 le nombre de ZEST classées était de 174, depuis le temps plusieurs ZEST ont vu leur limite et leur
superficie changer35, une situation préoccupante qui résulte de l’urbanisation et du détournement du foncier
touristique vers d’autres types d’occupation, plus souvent en contradiction avec les exigences de durabilité.
Le tableau 60 montre le niveau d’occupation des ZEST et les pertes du foncier enregistrées, plus de 6000 Ha ont
été occupés au niveau du littoral entre 1988 et 2011, soit 20% du total des réserves foncières (voir carte).
Dans d’autres cas les ZEST sont occupées par des infrastructures relevant des autres secteurs, tels que les
stations de dessalement, les STEP, l’activité de pêche…etc. il y’a là un arbitrage à faire concernant le conflit
d’usage du sol au niveau des espaces côtiers.
Tableau 60: Taux d’occupation des ZEST (Source MTA 2011).
Littoral Nombre de ZEST Superficie (Ha) Taux d’Occupation Superficie Restante (Ha)
160 37006.6 21% 31094.45
Les conflits d’usages et la concurrence entre les différents secteurs pour l’appropriation du foncier littoral et la
gestion des parties proches de la mer est plus complexe que jamais.
Dans cet esprit une question fondamentale
mérite d’être posée concernant la valeur
économique et le niveau d’intégration de la
population locale générés éventuellement par
le développement du secteur touristique en
substituant à l’activité agricole qui domine
actuellement plusieurs périmètres de ZEST
comme activité économique motrice. A cet
égard, il est à rappeler que Les périmètres
des zones classées ZEST dons beaucoup de
cas, correspondent à des plaines littorales
très fertiles et généralement irriguées, faisant
travailler une grande partie de la population
locale de ces communes côtières/rurales dans
le secteur agricole.
Figure 107 : Exemple de la ZEST Ain Hamadi – Wilaya de Chlef (80% de la ZEST est occupée
par des terres agricoles faisant travailler plus d’une cinquantaine d’exploitants)
35
décret exécutif n° 09-66 du 7 février 2009 modifiant l’annexe du décret n° 88-232 du 5 novembre 1988 portant déclaration des zones
d’expansion touristique
161
9.3. Perte des plages (illustration par le cas d’Alger Est)
Les conséquences de l’érosion côtière sont nombreuses, certaines sont directes et visibles et d’autres sont plus
pernicieuses et leur effet se fait ressentir sur les équilibres écologiques. La perte des plages est certainement la
première manifestation de cette érosion côtière ; cette perte est perceptible en terme de largeur et en terme de
surface ; ce constat sera illustré par l’évaluation faite pour la côte algéroise, en particulier sur la côte Est d’Alger
(plages de sables de Surcouf, Déca Plages et la plage d’El Kaddous) au cours de 50 dernières années.
L’analyse des bilans sédimentaires pour chaque plage (figure 108) fait ressortir trois périodes bien distinctes:
(i) Durant la première période de 1959 -1972 le bilan sédimentaire est positif au niveau de la plage
d’El Kaddous, soit un gain de 12 600m2 qui représente 5.14% de la superficie totale de la plage.
Deux bilans négatifs de-14 070 m2et -14 120 m2qui représentent respectivement 15.84% et
38.26%des superficies totales de Déca plage et surcouf.
(ii) La seconde période, 1972 à 2003, a un bilan sédimentaire négatif pour les trois plages étudiées soit
des pertes de -70 700m2, -27 890 m2 et -10 670 m2. Ces valeurs sont nettement supérieures à
celles de la période antérieure.
(iii) La troisième période, 2003 à 2008, a une perte de -36 900m2au niveau de la plage d’El kaddous et
deux gains de 340m2 et 2750m2 qui correspondent respectivement à Déca plage et Surcouf.
260 000
240 000
220 000
200 000
180 000
Superficie en (m2)
160 000
140 000
120 000
100 000
80 000
60 000
40 000
20 000
0
Plage Surcouf Déca plage Plage El Kadous
L’analyse diachronique (figure 108) en prenant comme référence l’année 1959, montre que la plage Surcouf a
perdu plus de la moitié de sa surface initiale soit 67.54% jusqu’à 2003 et entre 2003 et 2008 la plage a connu
une stabilisation voir un léger engraissement après avoir installé les deux brise-lames.
Un peu plus vers l’Est, Déca plage a subi les mêmes conséquences que la plage Surcouf, mais avec un degré
moins, entre 1959 et 2003, la plage a perdu 47.24% de sa surface initiale, puis une stabilisation entre 2003 et
2008. La plage d’El Kaddous a connu, avant 1970, une accumulation avec un gain de 5.14% de la surface
initiale. À partir de 1972, la plage a enregistré des pertes croissantes soit 23.74 % en 2003 et 38.82% en 2008.
162
9.4. Dégradation et perte des cordons dunaires
L’érosion côtière a été accompagnée quasi
systématiquement de dégradation, de disparition
partielle ou totale des cordons dunaires quand ceux
existent ou existaient dans les zones exposées à
cette érosion. Le cas de la wilaya d’Alger est édifiant
à cet effet, notamment en ce qui concerne le cordon
dunaire de la plage Est de Sidi Fredj qui a
quasiment totalement disparues sous l’effet
combiné de l’érosion côtière, de l’aménagement
d’ouvrages de protection en mer et de
l’aménagement du « ballade » sur l’emplacement
même de l’ancien cordon, dont ne subsiste qu’une
petite relique vouée à la disparition.
163
9.5. Intrusion marine et aquifères côtiers
D’une manière générale, très peu d’études ont été réalisées sur les problèmes de l’intrusion marine. Nous
disposons de quelques études réalisées dans un cadre universitaire sur l’état du biseau salé (figure 109).
Ces différentes études ont permis de mettre en évidence l’importance de l’extension de l’intrusion marine dans
ces aquifères et dans certains cas des scénarios d’évolution.
164
Intrusions marines (cas de la baie d’Alger, plaine
de la Mitidja – Est)
Un scénario intégrant une infiltration/injection d’eau en nappe, afin de limiter, voire de stopper l’avancée
du biseau en rechargeant artificiellement la nappe (figures 113 a et b):
Le scénario intégrant la recharge artificielle, par injection en nappe (10 forages à 100m3/h), montre également
que l’avancée du biseau salée est freinée par rapport au scénario de référence, malgré une baisse du niveau
piézométrique moins importante. En effet, la piézométrique atteindrait la côte de –14 m NGA en 2020, au niveau
du champ captant du Hamiz.
La salinité atteint environ 7g/L, au niveau des forages du nord-ouest du champ captant du Hamiz et environ 1 à 3
g/l pour les autres forages. Ce scénario d’injection d’eau dans nappe s’avère être le plus efficace pour diminuer la
concentration en sel dans l’aquifère mais ne semble pas efficace pour remonter le niveau de la nappe dans le
secteur.
Enfin, ce modèle hydrogéologique pourrait servir de base à la simulation d’autres scénarios ainsi que
l'élaboration de modèles pour le cas d'autres nappes.
166
9.6. Qualité des eaux de baignade
Plages
Les pollutions marines affectent en priorité les interdites
Plages non
eaux de baignade, dont la qualité, en particulier ouvertes 32%
durant la saison estivale est un élément de 4%
première importance quand on sait que des
estimations donnent près de 70 à 80 millions
de baignades/une saison estivale dans les
plages autorisées à la baignade en Algérie.
Les résultats des analyses réalisées en 2009
(ONEDD) sur 545 zones de baignade dans les Plages
autorisées
14 wilayas côtières ont mis en évidence 347 64%
plages autorisées à la baignade, 175 plages 250
interdites et 23 plages non ouvertes. L’examen
détallé de ces analyses montre que (figures Bonne qualité
114 A et B): 200
.
Qualité acceptable
Nombre de plages
D’un point de vue microbiologiques sur les 292
150 Mauvaise qualité
plages ayant fait l’objet d’analyse
microbiologique, 214 plages sont de bonne
qualité (les concentrations sont inférieures ou 100
égales aux valeurs guides), 42 zones de qualité
microbiologique acceptable (les concentrations
sont comprises entre les valeurs guides et les 50
valeurs limites ) et 36 zones sont de mauvaise
qualité (les concentrations sont supérieures aux
valeurs limites). 0
Qualité microbiologique Qualité physico-chimique
D’un point de vue physico-chimique, les 135 plages anallysées révèlent que 71 plages sont de bonne qualité, 17
plages sont de qualité acceptable, 1 plage est de mauvaise qualité alosr que pour 43 l’insuffisance des
analyses ne permettent pas de se prononser sur leur qualité (figure 115).
60
40
30
20
10
0
El Tarf Annaba Skikda Jijel Béjaia Tizi Ouz. Boumer. Alger Tipaza Chlef Mostag. Oran Temouch.Tlemcen
167
11.7. Eaux colorées
168
11.8. Pollution accidentelle par les
hydrocarbures
169
11.9. Effets de la pollution sur les peuplements benthiques de substrats meubles : Cas pertinent
des ports d’Alger : des compartiments d’inégale perturbation
170
11.10. Erosion de la biodiversité marine (cas de la disparition du phoque moine)
Les travaux réalisés par (Bahri, 1974; Lloze, 1978 ; Bougazelli, 1979 ; Boutiba et al., 1988, 2001 ; Lefevre et al.,
1988 ; Boutiba, 1990,1992, 1994, 1996, 1998 ; 2004) permettent de retracer le déclin de la population du phoque
moine de Méditerranée Monachus monachus des côtes algériennes jusqu’à sa disparition totale. Ces travaux
mettent en évidence un recensement à l’ouest des côtes algériennes en moyenne de 56 individus répandus
dans 20 localités en 1987 ; 25 individus dans 17 localités en 1988 ; 18 individus en 1989 ; 15 individus en 1990
dans 11 localités et 02 seulement entre 1993 et 1994 sur l’ensemble du littoral occidental, alors que sur la même
portion littoral, 102 individus dans une trentaine de localités.
Entre 1988 et 1989, seulement 5 individus ont été observés dans 3 localités du littoral centre (Boutiba, 1990)
alors qu’un unique phoque est signalé en en 1990 à Bou Haroun (wilaya de Tipaza). Selon Boutiba (2004) les
données antérieures faisaient état d’une quinzaine d’observations. La configuration de la côte et la forme
accidentée notamment du secteur Cherchel – Ain Témouchent a favorisé la présence historique du phoque
moine en nombre plus important sur le littoral occidental algérien. Selon Boutiba (Boutiba et al., 2001 ; 2004), le
déclin du phoque moine, amorcé de très longue date, s’est dramatiquement accéléré pendant les deux dernières
décennies. Le rythme annuel de disparition présente une moyenne de 18% sur les deux grandes régions
côtières. Il est probable que 3 à 4% des phoques apparemment disparus ont en fait émigré vers d’autres lieux où
des conditions de vie sont plus favorables. Cette effondrement brutal des populations de phoque moine
s’explique, principalement par l’action anthropique (pêche, tourisme, installation et extension d’unités
industrielles, pollution marine,…) et par la prédation directe (destruction par balles et explosifs).
Le déclin de la population du phoque moine de ses derniers sites refuges de l’ouest algérien (figure 117) a été
l’une des motivations de la mise en réserve des îles Habibas36 et de l’île de Rachgoun37.
102
.
Nombre d'individus
28
19
16
La diminution des fonctions économiques des habitats côtiers est effets directs de la baisse des stocks
halieutiques du fait de la surexploitation de certains gisements exploités. A titre indicatif et illustratif, les trois
principales espèces de crevettes les plus pêchées en Algérie : Aristeus antennatus, Parapenaeus longirostris et
Penaeus kerathurus sont de moins en moins abondantes dans les débarquements des pêcheries algériennes.
Nos observations concernant les débarquements de la crevette rouge doivent interpeller sur le niveau de
rendement actuel qui doit être recalculé sachant que Nouar (2004) estimait le rendement pour cette espèce à 20
à 25 kg/h, soit le plus important en Méditerranée, devant l’Espagne (10 à 15 kg/h) et l’Italie (5 à 10 kg/h).
171
11.12. Les atteintes au patrimoine en zones littorales
Le Patrimoine archéologique, produit de l'Histoire, étant, par essence non renouvelable ; on se doit d’être
vigilant à son égard. La préservation des sites et vestiges doit être un préalable à tout développement durable
pour garantir l’avenir des peuples.
En Algérie, malgré une législation foisonnante, incitative à sa préservation; ce patrimoine est le plus souvent
vandalisé et dilapidé ; encore mal compris, il reste un simple objet de curiosité. Cet état de fait concerne les
produits susceptibles d'entrer dans des circuits de négoce. De telles attitudes, déjà regrettables quand le
tourisme est réduit, deviennent intolérables quand il se développe. En privant la recherche de ses données de
base, elles privent les sociétés locales du moyen d'accès à leur passé, en supprimant les facteurs de tourisme,
elles les privent d'un moyen d'existence.
Le Patrimoine archéologique et historique à l’échelle de l’ensemble du territoire national, n’a jamais été le sujet
d’une quelconque étude mettant en exergue son état de dégradation. Une telle étude aurait permis d’identifier les
phénomènes et les problèmes qui contribuent à la détérioration des vestiges patrimoniaux qui le composent et de
projeter des actions ciblées et efficaces pour y remédier. Préserver les sites et vestiges est un impératif majeur
qui doit précéder leur mise en valeur et ne peut être mis en œuvre qu’en cernant les facteurs de sa détérioration.
Le Patrimoine reste donc encore exposé, dans l’espace et dans le temps, à toutes les atteintes naturelles et
anthropiques.
Le facteur climatique a un impact direct sur les vestiges patrimoniaux de la zone littorale à travers la pluie et les
orages dont les effets mécaniques participent à la dégradation des monuments archéologiques, architecturaux.
Les importantes amplitudes thermiques que connaît tout le Nord du Maghreb par les phénomènes de
thermoclastie et de gélifraction participent, elles aussi, aux démantèlements des ensembles cohérents
monumentaux. La végétation constitue un autre phénomène important de déstructuration des vestiges. En
exploitant les moindres fissures et diaclases ; elle contribue au démembrement des structures des monuments.
Alors que, des mesures simples et concrètes, comme un désherbage et un nettoyage systématique prodigué à
toutes les fissures et les surfaces des monuments peuvent être envisagés et donneraient des résultats visibles
immédiatement. Mais pour que ces actions soient rentables il faut qu’elles soient régulières et permanentes
De nombreux monuments antiques situés en bord de mer subissent une importante dégradation en raison des
remontées capillaires des sels marins mais également par impact direct des embruns. Une biominéralisation par
une solution ciblée selon des procédés mis au point par des travaux de recherche serait la solution appropriée
pour la protection de ces vestiges. Les pollutions urbaines, par tout le cortège des dépôts de suies et autres
substances chimiques ou organiques en suspension dans l’air et déposées sur les monuments archéologiques et
historiques situés dans des milieux urbains agressent et déstructurent les composants mêmes des monuments.
A cela, il existe également des solutions, mises au point par certains travaux de recherche, qui pourraient être
envisagées pour stopper et conserver la nature des monuments menacés.
L’Algérie, en raison de sa situation frontale dans la convergence des plaques africaine et eurasiatique est un
espace géographique à sismicité active très élevée. Son histoire récente a enregistré de nombreux séismes. Ces
séismes ont été dévastateurs pour tout l’environnement.
A l’instar de tout le bâti, ces séismes ont affecté de nombreuses régions à fort potentiel patrimonial. L’histoire
récente retient qu’en 1365 un séisme d’une grande magnitude suivi d’un tsunami a détruit toute la ville d’Alger ;
en 1716 un autre séisme à Alger a causé la mort de 20.000 habitants ; en 1954 un séisme d’une magnitude de
6.7 qui a affecté la ville d’Orléansville (actuelle ville de Chlef) a tué 1200 personnes ; le séisme d’El Asnam
(actuelle ville de Chlef) de 1980 de magnitude 7.1 a fait 2600 morts. D’autres cités et lieux recélant un grand
capital patrimonial ont été l’objet de secousses telluriques importantes comme Oued Djer en 1988, Tipasa en
1989, les monts des Béni Chougrane en 1994, ou encore Aïn Témouchent en 1999, sans oublier le dernier en
date, celui de Zemmouri le 21 Mai 2003 de magnitude de 6.8 qui a causé la perte de plus de 2200 personnes.
172
Tous ces séismes ont, bien entendu, affecté tout le bâti qu’il soit récent et encore fonctionnel que les vestiges,
témoins des civilisations anciennes ; et leurs effets sur le bâti ont toujours été désastreux.
Mais les expertises d’évaluation des dommages post-événements telluriques ne sont menées, par les services
de l’urbanisme que pour toutes les constructions actuelles, les vestiges patrimoniaux n’ont jamais été le centre
d’intérêt de ces services. Les mêmes actions doivent impérativement être menées sur le patrimoine
archéologique et historique en vue de sa restauration et de sa préservation.
Par ailleurs, des études intersectorielles doivent absolument être envisagées afin d’investir un domaine fécond
devant servir toutes actions de préservation et de projection d’aménagement, futures, celui de la sismicité
historique.
Pour les régions du Nord du pays, l’intense urbanisation ainsi que l’immensité des grands travaux publics
entrepris depuis plus d’une dizaine d’années constituent le plus grand danger qui menace le Patrimoine
archéologique et historique du pays.
Il n’existe aucun effort d’intégration du Patrimoine dans la construction de nouvelles infrastructures urbaines ni de
sauvegarde de celui ci dans les cités et villes d’aujourd’hui. Les vestiges patrimoniaux sont toujours considérés comme un
frein au développement socio économique alors qu’en les y intégrant, ils pourraient être un facteur d’apport à la fois culturel
et économique et un segment stratégique de production de richesses et de prospérité des populations locales. A titre
d’exemple d’intégration, il y a lieu de citer un cas d’intégration du paramètre patrimoine culturel dans le développement
urbain. L’intérêt de citer ce cas, même s’il se trouve en zone saharienne relève du fait que c’est le seul cas qui existe en
Algérie et qui pourrait être un exemple à suivre dans n’importe autre lieu, dont les zones littorales
Il s’agit du Ksar du Belvédère situé sur le plateau dominant la ville de Béni Izguen dans la vallée du M’Zab. Au moment de
la construction d’un nouveau ksar, les autorités locales, en accord avec les instances culturelles chargées de la mise en
valeur de la vallée, ont intégré des dalles comportant de gravures rupestres remontant à l’âge des métaux38 au sein de
l’ensemble des maisons d’un nouveau ksar. Cette approche a permis d’avoir un nouveau Ksar construit et un patrimoine
sauvegardé, les deux sur le même territoire avec un patrimoine culturel très bien intégré dans un site urbain.
Autre préjudice, encore une fois non évalué et dont les conséquences sur la déperdition du Patrimoine historique sont à la
fois importantes et surtout définitives, réside dans le non suivi par des études de reconnaissances, des vestiges
archéologiques qui se seraient trouvés dans l’alignement des tracés des autoroutes construites ou en cours de
construction.39 L’exemple le plus important à citer est l’axe autoroutier Est Ouest. Cette autoroute traverse le Nord du pays
sur une distance de 1720 km40. Elle a une largeur variant de 50 à 100 m et des excavations sur plusieurs mètres en de
nombreux endroits. Quand on sait toute la richesse patrimoniale dont recèlent les très nombreuses régions traversées par ce
grand couloir, il est curieux qu’aucun élément relevant du patrimoine n’ait été signalé. Cet exemple témoigne bien de
l’importance des dommages au Patrimoine et à l’Histoire du pays qui ont été engendrés, dont il n’existe malheureusement
aucune connaissance préalable. L’ «oubli» constaté de l’accès au mausolée royal de Maurétanie41 à partir de la voie à
grande vitesse construite entre les villes de Bou Ismaïl et de Cherchell est également très édifiant. Pour accéder à ce
monument funéraire, le visiteur doit sortir de cette autoroute et emprunter l’ancienne route du littoral.
Des études d’inventaires accompagnées par des fouilles de sauvetage auraient limité l’impact de ces travaux sur
l’environnement patrimonial. Des inventaires, ainsi établis, auraient permis, par la sauvegarde des vestiges un
enrichissement sans précédent de la connaissance historique de toutes les régions traversées par l’autoroute et
donc de leur mise en valeur, ce qui aurait été un facteur de promotion régional sans précédent avec un impact
positif direct sur le tourisme et le développement de ces régions.
Une activité qui malheureusement n’est pas spécifique aux régions du nord, mais ses effets néfastes sont relevés
partout où des vestiges archéologiques sont mis à la disposition du public. Les graffitis aux déclinaisons multiples
et variés parsèment l’immense majorité des monuments des villes ouvertes aux visiteurs.
mondial au titre des Mausolées Royaux de Numidie et de la Maurétanie préislamiques depuis 2002.
173
12. LA GOUVERNANCE DU LITTORAL
3. Les expériences GIZC menées en Algérie abordent les principales problématiques du littoral algérien et
de la côte méditerranéenne en général
Projet GIZC Enjeux
PAC Algérois Maîtrise de l’urbanisation et de l’artificialisation des sols, préservation et durabilité des ressources
naturelles et culturelles
AMIS SMAP III Surveillance environnementale et risques littoraux
Appui au CNL Préservation des sites naturels côtiers sensibles et mise en place d’AMCP.
Destination Développement d’un tourisme côtier en harmonie avec le patrimoine naturel et culturel et
implication des populations locales dans le développement des activités touristiques.
174
Tableau 61: Synthèse de quatre initiatives GIZC en Algérie
Exemples de Année Partenaires Echelle spatiale Principales activités Principaux résultats
programmes principaux
Activités thématiques
1. Maîtrise de l’urbanisation et de l’artificialisation des sols; 1. Développement de l’approche participative dans la
planification spatiale de l’espace littoral
2. Lutte contre la pollution liée à l’assainissement et aux déchets solides
2. Projet pilote ayant servi de base méthodologique et
Protection des sites sensibles naturels et culturels;
pédagogique pour le PAC Oran et PAC Annaba
Programme Littoral de 4 3. Gestion intégrée des ressources en eau; 3. Identification d’un tableau de bords de suivi (indicateurs)
d’aménagement wilayas (Alger, 4. Gestion intégrée des zones côtières.
PAC 2002- MATE, CAR 4. Développement de l’approche participative lors de
côtier : « zone Tipasa,
Algérie 2005 PAP/, PAM, Activités transversales l’élaboration du SNAT 2025 (réunion régionales Nord
côtière Boumerdes et
1. Coordination et l'intégration des activités du projet; Centre, Nord Ouest et Nord Est)
algéroise » Blida)
5. Plan d’action pour le site pilote Réghaia - Heraoua
2. Développement d’un système d’information;
3. Conduite d’une analyse de durabilité;
4. Mise en place d’un programme de formation et de participation;
5. Elaboration d’une stratégie de financements.
Wilaya 1. Mise en place d’une surveillance environnementale
Plan 1. GIZC
d’Alger, (Herbiers à Posidonie, érosion côtière, SIG littoral - Alger,
d’aménagement AMIS 2. Formation
2006- APPL, EU, Littoral de la rejets et déchets, phytoplancton toxique, biomarqueurs)
intégré de la SMAP 3. Sensibilisation
2008 CIRSA, wilaya d’Alger 2. Proposition d’un plan d’action prioritaire (usages) de la zone
zone côtière III 4. Participation réseaux de surveillance environnementaux
Université de côtière Réghaia - Heraoua et renforcement des
algéroise
Bologne recommandations du PAC Algérois
1. Formation 1. Renforcement des capacités Techniques
02 sites pilotes : 2. Organisation 2. Mise en place de procédures
Appui au anses de Kouali – 3. Mise en place des AMCP 3. Amélioration de l’échange avec les institutions du littoral
MATE, CNL,
développement Appui 2006- Mont Chenoua 4. Elaboration de plan de gestion des espaces naturels sensibles 4. Mise en œuvre de partenariats effectifs avec les ONG et les
FFEM AFD,
du Commissariat au CNL 2012 (wilaya de Tipasa 5. Suivi scientifique des sites côtiers sensibles universités
CdL
National du Littoral et îles Habibas 6. Participation 5. Elaboration de plans de gestion pour les sites pilotes (en
(wilaya d’Oran) 7. Sensibilisation cours)
Développement
de stratégies 1. Processus participatif Elaboration d’une évaluation environnementale du tourisme
pour un 2. Sensibilisation dans un site pilote émergent
tourisme durable 3. Indicateurs du tourisme durable Exercice sur un outil de la participation (analyse prospective)
MATE,
dans les régions Destinati 2008- Elaboration d’une stratégie de développement durable pour le
ANDT, PAP Littoral de Tipasa
méditerranéenn on 2009 tourisme côtier (opération pilote)
RAC/PAM
es : Stratégie de
développement
du tourisme
durable
175
.
Le PAC de la zone côtière algéroise est le premier projet GIZC conduit en Algérie. La mise en œuvre d’un tel processus GIZC relève
d’un exercice novateur, complexe et qui a nécessité la mobilisation et l’implication d’une multiplicité d’acteurs.
Le PAC de la zone côtière algéroise a mis en œuvre un programme de travail basé sur la méthodologie mise au point par le CAR
PAP/PAM. La mise en œuvre d’un processus GIZC au niveau du PAC de la zone côtière algéroise est un exercice novateur et
complexe qui a nécessité la mobilisation et l’implication de nombreux intervenants et acteurs de la zone côtière dont les intérêts ne
sont pas toujours convergents. Le croisement des visions et approches sectorielles dans le cadre du projet PAC algérois a constitué
une condition à l’intégration des activités et des usages dans le domaine littoral. Un important effort d’ordre méthodologique a été
nécessaire pour parvenir à déterminer un scénario prospectif sur la base des propositions des équipes thématiques et débouchant sur
un plan d’actions partagé de l’ensemble des protagonistes. C’est une des particularités à souligner de ce type de projet que de
conférer aux travaux entrepris sur les problématiques côtières retenues un guide et un cadrage pour les inscrire dans le long terme. Il
faut donc souligner le travail particulièrement innovant et de surcroît complexe qui a fait l’objet d’un véritable apprentissage et obtenu
des résultats encourageants.
Les domaines prioritaires abordés tels que l’urbanisme, le sol, l’eau, les déchets et le patrimoine naturel et culturel ont montré qu’il était
encore possible d’infléchir la situation et de l’améliorer progressivement grâce à l’intersectorialité et à l’intégration des capacités
existantes et nouvelles. Le projet PAC algérois a permis, entre autres, de définir : (i) les actions thématiques prioritaires qui
représentent une large sélection d’opérations concrètes et matérielles à réaliser dans un avenir relativement proche, conçues en
termes de constructions ou d’aménagements; (ii) les actions fonctionnelles prioritaires qui, elles, relèvent de la mise en œuvre du
processus GIZC et portent sur plusieurs volets, notamment au domaine législatif et réglementaire, au lancement de projets ou d’études
complémentaires pour compléter la connaissance du système côtier, à la poursuite de l’opération pilote de Réghaïa et au lancement
d’autres opérations pilotes, à la préparation du montage institutionnel porteur de la démarche GIZC et de sa structure d’accueil, à la
formation des ressources nécessaires au sein du noyau dur GIZC et de la communauté d’acteurs côtiers, à la gestion de l’information
et au développement des systèmes et indicateurs de suivi et d’évaluation.
La réalisation des objectifs du PAC et la mise en œuvre du plan d’action PAC ’appuie sur:
• de sensibilisation et d’adhésion du "système socio-politique" au concept de la GIZC. Ces relais établis avec la sphère
politique (partis) peuvent agir directement ou indirectement sur les centres de décision;
• l’implication, autant que possible, de la société civile et des supports médiatiques dans la diffusion et la promotion du
processus GIZC dans la zone côtière algéroise.
Vis-à-vis des mécanismes de décision, tous les niveaux sont concernés, à savoir:
• des structures ministérielles, à l’échelon central de décision;
• de la wilaya qui est toute indiquée pour être le dépositaire en priorité (au niveau de la région) du produit et du message
véhiculé par l’activité GIZC du PAC de la zone côtière algéroise;
• de la commune (APC) considérée comme "la cellule territoriale de base".
Exécuter un PAC représente une opération à la fois technique et stratégique pour ses instigateurs, le CAR/PAP et le PAM. Le PAC
algérois ne peut déroger à la règle et doit, au contraire, faire figure de référence au titre d’exemple récent de réalisation aboutie des
plus sophistiquées. En effet, il ne faut pas se priver de faire remarquer que la mise en œuvre de ce PAC a permis de mettre en
évidence:
• d’une part, le bien-fondé de la méthodologie portée par le CAR/PAP qui aborde l’ensemble des tenants et des aboutissants
des processus GIZC en promouvant l’application des principes, outils et méthodes qui lui sont entièrement dédiés. Ce cadre
méthodologique présente un caractère structurant pour les opérateurs du PAC très précieux et utile;
• d’autre part, certains défauts d’applicabilité pouvant soulever des difficultés à sa mise en œuvre. Le caractère adaptable du
protocole GIZC proposé par le PAM est par conséquent nécessaire. Il doit pouvoir tenir compte des particularités,
spécificités et originalités de la zone côtière étudiée.
176
Expérience Destination 2008-2009
Le projet « DESTINATIONS » a été présenté par le CAR/PAP au programme LIFE-PAYS TIERS de la Communauté Européenne, il
porte sur trois zones d’étude de la Méditerranée Sud Occidentale : (i) La zone côtière du RIF CENTRAL au Maroc, (ii) la zone côtière
située entre le Mont CHENOUA et CAP-DJINET en Algérie ainsi que (iii) la zone du Cap Bon en Tunisie.
Ce processus a été finalisé par l’élaboration de la stratégie de développement durable du tourisme. L’utilisation et l’exploitation
maîtrisée et durable des ressources naturelles, et en particulier de l’eau ainsi que la protection de la zone côtière et du maintien de
l’intégrité des écosystèmes constituent également la seconde articulation de cette stratégie. Autant que possible, l’élaboration de cette
stratégie a essayé d’intégrer les mesures d’atténuation et d’adaptation vis-à-vis des changements climatiques et de l’érosion côtière.
Le processus participatif du projet a permis d’autre part de mesurer les attentes des différents acteurs, en particulier sur les besoins de
partage des expériences, de la synergie des moyens et du renforcement des capacités humaines tant au niveau managérial
qu’opérationnel.
Dans les destinations en développement, la croissance du modèle balnéaire est difficile à maîtriser. Les bénéfices du tourisme sont en
général insuffisants localement pour financer la lutte contre les pollutions et nuisances. La saisonnalité y est souvent accusée, d’où des
infrastructures surdimensionnées. La multiplication des résidences secondaires peut contribuer au mitage de l’espace, à la disparition
de l’agriculture et au dessaisissement foncier des populations locales. Empêcher des dégradations supplémentaires devient une
priorité. Dans les destinations émergentes ou potentielles, les plus beaux sites littoraux sont convoités et sont la proie des
investisseurs qui exercent des pressions fortes pour se les approprier et les aménager. S’y développent des «enclaves étrangères»
dont les bénéfices échappent parfois totalement aux populations locales.
La destruction irréversible des milieux naturels constitue clairement une tendance non durable de l’activité touristique (artificialisation
des sols, du littoral et des zones humides, détérioration des paysages, etc.) comme la dégradation et/ou le gaspillage des ressources
naturelles (eau, énergie). De même, l’accroissement de la production des déchets (solides et liquides), des émissions atmosphériques
liées aux transports et des nuisances (bruit) menacent la durabilité de l’éco-région.
Les zones côtières, devenues la destination privilégiée des hommes pour y développer leurs activités, sont aujourd’hui à la croisée des
chemins avec, pour option de maintenir le rythme et l’intensité actuelle du développement industriel, avec des objectifs à court terme,
et dans le meilleur des cas, à moyen terme et risquer de compromettre aussi bien l’intégrité physique et écologique du littoral et du
domaine marin côtier que celui des activités développées et/ou projetées. La seconde option consiste à se fixer des objectifs à plus
long terme, intégrant l’équilibre "développement humain – préservation des écosystèmes" comme composante essentiel du
DEVELOPPEMENT socio-économique.
Les autres mesures d’accompagnements comme celles qui ont trait au soutien au niveau local, l’implication des centres d’expertises,
la communication, le suivi et l’évaluation mais aussi la mobilisation du financement durable de ces composantes d’accompagnement
sont autant de garanties supplémentaires pour la réussite de la mise en œuvre de la présente stratégie.
La concrétisation de cette stratégie dépend également des plans d’action opérationnels et de la structuration des différentes actions
identifiées et proposées par les acteurs, notamment sur les volets financiers (portefeuille d’investissement) et institutionnel (acteur
responsable et acteurs associés). Enfin, la mise en œuvre de ces actions ainsi que leur concrétisation restent tributaires dans une
large mesure de la capacité des différentes institutions et des multiples acteurs à partager durablement les mêmes objectifs
stratégiques et les objectifs opérationnels.
L’approche GIZC développée dans le cadre du processus d’élaboration de cette stratégie a permis de soulever quelques
interrogations, notamment :
La stratégie est elle adaptée au contexte local ? La stratégie est elle partagée par les acteurs pertinents ? Quel soutien des autorités
locales est nécessaire pour réaliser le plan d’action ? Quel rôle pour les professionnels, les opérationnels du tourisme et les centre
d’expertise ? Comment le plan d’action stratégique sera-t-il communiqué au grand public ? Comment évaluer et suivre la mise en
œuvre de la stratégie de développement du tourisme durable?
177
AMIS SMAP III
The ICZM pilot plan to be developed under the project will take into full
consideration inter-relations between specific economic activities that take place in
the stretch of the Algiers coast (ore mining, petrochemical and metallurgical
industry, agriculture, urbanisation), environmental processes (e.g. erosion) and their
impact on natural ecosystems. In particular, the project focused on: (i) improving
planning and management of coastal zone in the Wilaya d’Alger; (ii) providing
technical assistance to the relevant Algerian institutions for updating and enhancing
the national legislative frameworks on coastal zone management; (iii)
mainstreaming the application of the integrated coastal zone management (ICZM)
approach into local and regional development policy in Algeria. The project has
been implemented by a consortium consisting of : (1) Italian research institute
CIRSA as beneficiary; (2) Algerian agency for the protection of the Wilaya d’Alger
coast APPL as project partner; (3) IMELS (Italian Ministry for the Environment, the
Land and the Sea), as associated.
The first task was the end result of a number of activities developed during the 26 months. As basic needs, it was considered the
identification of the environmental data necessary to the final purpose. This phase was followed by the collection of the data already
available from different sources (institutions, reports from previous projects, documents on the web, etc). In parallel, a phase of
knowledge transfer was activated, concerning the protocols and the methodologies for the collection of new data from the field. Major
attention was addressed to the procedures for the analysis and the recording of the data collected.
Ten formation courses were organized either in Algeria or in Italy aimed at training APPL personnel (and some personnel from
Universities and Organisms engaged in environmental issues) on the use of computer softwares for environmental data recording,
Geographic Information System (GIS), analysis of biological samples, field surveys and ICZM principles and tools. The project had a
very strong technical feature, and high performing equipments and updated softwares were purchased, the same that CIRSA uses for
its activities. High definition satellite images were needed for the study of the coastal evolution and the Partners were trained on their
interpretation.
Monitoring networks were implemented, e.g. topographic and bathymetric network for coastal evolution monitoring, balisage for the
monitoring of Posidonia extension evaluation. Different tools were applied and studies were made in order to analyse past and
present coastal features and dynamics and identify possible future scenarios (e.g. coastline evolution and critical or vulnerable zone,
urban evolution). Guidelines for an integrated management of the coastal zone of the pilot sites of Réghaϊa and Heraoua
municipalities were drawn. Specifically, USGS coastal classifications were implemented in order to subdivide the coast into
homogeneous zones; DSAS tool on GIS platform for coastline evolution analysis was applied and on the basis of the results beach
vulnerability indexes were calculated. N-Spect tool on GIS platform was applied to evaluate the impact of Réghaϊa river basin on the
Réghaϊa lake. Coastal dynamic modelling towards coastal dynamic analysis, coastline future evolution and possible coastline
protection solutions were implemented. A territory and town planning study was performed to develop guidelines for a sustainable
development of urban areas of the eastern part of the Wilaya d’Alger. A decisional support system (DSS) was applied for the pilot
sites to integrate all data and indicate possible and more sustainable management of the two municipalities. Finally, guidelines were
defined for pilot areas; however data collection and modeling attained the whole Wilaya d’Alger coastal zone, and APPL personnel
was trained to appropriately use data and tools for future environmental analysis and management of the whole Wilaya coastal zone.
Target groups and beneficiaries of the project are: Municipalities of the Wilaya d’Alger, Centre Synergétique de Réghaïa, Direction of
the environment of the Wilaya d’Alger – DEW, Direction of tourism of the Wilaya d’Alger – DTW, Observatoire de l’Environnement et
du Développement Durable – ONEDD, ONGs (L’Association scientifique de jeune découverte de la nature (ASJDN), El Kalaa,
Universities and institutes: ISMAL, USTHB, ENS
The results and the studies performed within the AMIS project are better described in 7 volumes, preceding this one. In particular:
178
Projet d’Appui au développement du Commissariat National du Littoral
Le projet « Appui au développement du CNL » est menée dans le cadre de la coopération algéro -Française (Convention CDZ 1034 01
W) ; il vise à contribuer au développement durable de la zone côtière de l’Algérie par la préservation de ses ressources naturelles et de
sa biodiversité ainsi que le développement équilibré de la bande littorale
Les sites de Kouali – Mont Chenoua et des îles Habibas ont été retenus dans ce projet comme espaces démonstratifs pour effectuer
un exercice de gestion active des deux sites complexes et à valeur patrimoniale multiple. Le projet vise, en outre, à soutenir le
développement du CNL, en tant qu’instrument institutionnel permettant de traduire sur le terrain la politique national de protection et
de valorisation du littoral et d’assurer la conservation et la valorisation durable de la biodiversité, des ressources naturelles et des
patrimoines du littoral algérien.
Le projet a pour objectif, en s’appuyant sur une dynamique d’apprentissage et de démonstration sur des sites pilotes, de développer
de nouvelles approches de gestion intégrée de zones côtières. Le CNL construit son savoir-faire et dans les domaines de la gestion
de la biodiversité et des habitats remarquables, des pratiques inter -administratives et interministérielles, de gestion concertée avec
les acteurs pertinents du littoral, notamment avec les collectivités locales, et de l'intégration des dimensions sociales et économiques
dans la protection du patrimoine.
La durée du projet s’étale jusqu’au 31 décembre 2012. Le projet sus mentionné fait l’objet d’un suivi et d’une coordination régulière
entre le MATEV et le CNL ainsi qu’avec les partenaires français du projet, en l’occurrence le Conservatoire du Littoral Français et
l’Agence Française du Développement.
Les habitats marins de la Méditerranée présentent un intérêt écologique de premier ordre. La diversité des habitats ainsi que leur
sensibilité les rend fragiles et augmente leur vulnérabilité vis-à-vis du développement des activités anthropiques. L’attrait de la zone
côtière de la région méditerranéenne a généré des pressions sans cesse grandissantes mettant à rude épreuve le patrimoine naturel.
On assiste presque impuissants depuis deux décennies à l’érosion de la diversité spécifique ainsi que la dégradation des habitats les
plus remarquables. La prise de conscience des perspectives qu’offre la mer Méditerranée pour les populations a favorisé
l’émergence d’une vision éclairée mais en deçà des attentes. La mise en œuvre d’une série de plans d’actions soit au niveau local ou
régional ou à l’échelle de l’ensemble du bassin méditerranéen a participé ces dernières années à stopper la tendance, voire restaurer
certains équilibres et processus originels lorsque la volonté politique a été accompagnée de mesures notamment celles ayant trait au
financement, à la participation, au renforcement des capacités et à l’activité en réseau.
Parmi les actions les plus perceptible, il y’a lieu de signaler la conservation in situ d’espaces d’intérêt écologique majeur avec des
implications à court, moyen et long terme tant pour la sauvegarde du patrimoine naturel que pour le développement durable et
équilibré. Ce type de conservation lorsqu’il est accompagné de plan de gestion pertinents répondent souvent positivement aux
objectifs fixés par le Protocole ASP BD, notamment la sauvegarde : (i) des types d'écosystèmes marins et côtiers représentatifs
pouvant assurer leur viabilité; (ii) des habitats qui sont en danger de disparition dans leur aire de répartition naturelle ou qui ont une
aire de répartition naturelle réduite ; (iii) des habitats nécessaires à la survie, la reproduction et la restauration des espèces animales
et végétales en danger, menacées ou endémiques ; (iv) des sites présentant une importance particulière en raison de leur intérêt
scientifique, esthétique, culturel ou éducatif.
179
10.2. Planification maritime spatiale, un enjeu pour l’avenir
Le cadre de la planification maritime doit se calquer aux zones sous juridiction nationale, conformément aux
dispositions de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Le zonage maritime général est repris
dans la figure 118. Cette situation est d’autant plus complexe, que la configuration méditerranéenne n’offre pas la
possibilité à la plupart de ses Etats riverains l’opportunité d’étendre leurs zones de compétences au-delà de leurs
eaux territoriales sauf quelques cas exceptionnels.
En Algérie, les zones maritimes sous juridiction nationale s’étendent jusqu’à la mer territoriale (12 milles). Au-
delà, la zone de pêche instaurée ne constitue aucunement une zone de compétence au même titre d’une ZEE.
La souveraineté nationale, pourtant nécessaire au travail de planification, n’y est pas assurée en dehors du
secteur de la pêche. Enfin, la dynamique de création de la ZEE algérienne est absolument nécessaire dans le
cadre méditerranéen actuel. Cela permettra d’assoir sa souveraineté et de planifier donc le développement de
ses activités conformément aux dispositions du droit international. Si les accords des frontières maritimes avec la
Tunisie sont déjà conclus, les négociations avec la partie marocaine sont plus que nécessaire à engager.
10.2.2. Bilan
Le concept de la PSM est relativement nouveau et peu pratiqué de façon opérationnelle en Méditerranée, sauf
pour les côtes européennes. Au regard des opportunités et menaces qui concernent les zones côtières et
maritimes algériennes, il parait incontournable d’étendre la planification des activités actuelles ou futures ainsi
que de répertorier les composantes biologiques, minérales et culturelles. D’emblée, les acteurs qui semblent les
plus facilement mobilisables sont ceux
180
La PSM constitue également un élément moteur
pour améliorer la surveillance des côtes en ce qui
concerne la prévention de l’immigration clandestine,
des pratiques de pêche illégale et ce en constituant
un élément nouveau dans le cadre du dialogue 5+5,
de l’UPM, de l’ENPI ou encore de l’UMA. La PSM
contribuera également d’adapter les outils d’aide à
la décision en mer, notamment en situation de crise
et ce, en améliorant les premiers concepts de
prévention des pollutions marines (Hariz, 2009) et
de fluidifier l’échange d’information géographique
pertinente à l’ensemble des décideurs en temps réel
(Hariz, 2010).
L’idée d’en créer un autre dédié aux zones côtières et maritimes pourrait être fastidieux, difficile à articuler avec
le SNAT et particulièrement chronophage. Le risque à mentionner est également lié à l’unité territoriale entre la
terre et la mer qui pourrait affecter les politiques nationales déjà engagées.
Mais à l’heure actuelle, l’instrument national le plus à même d’assurer cette planification dans les zones côtières
et maritimes demeure le SNAT. En dépit du manque de vision maritime à l’échelle nationale, il offre un cadre
stratégique national unique et pourrait permettre de prendre en considération les enjeux côtiers et maritimes en y
intégrant une nouvelle composante maritime et en l’articulant au processus de GIZC. L’opportunité qu’il offre
réside dans le fait qu’il comprend un package de schémas directeurs superposés géographiquement (des aires
métropolitaines aux Sud) et un projet de « schéma directeur maritime » (SDM) est à étudier avec des
déclinaisons potentielles par façades, wilayas, voire communes. Ces réflexions sont en cours de maturation,
notamment dans la suite des activités de la SN GIZC.
Le développement visionnaire des stratégies nationales GIZC à travers le monde devient un fait marquant une
nouvelle ère de gouvernance côtière et maritime. Elle est désormais basée sur l’abandon des approches
sectorielles et l’adoption de démarches plus intégrées dans le traitement des questions côtières et maritimes. A
l’instar de plusieurs Etats méditerranéens, notamment européens, l’Algérie s’est lancée, au vue de l’envergure de
ses enjeux côtiers et maritimes (présents et futurs) et de ses engagements internationaux, dans le
développement de sa propre SN GIZC. Elle entend également promouvoir les bénéfices de cette approche
auprès de tous les acteurs opérant sur ses zones côtières et maritimes.
Ce projet a le mérite de poser le fondement d’une nouvelle coopération nationale, tout en évitant de se substituer
aux cadres existants, pour combler certaines lacunes thématiques nationales qui émergent ou qui n’ont pas fait
l’objet de traitement adéquat jusqu’ici. Ceci pourrait être le cas de la question des insuffisances posées par la loi
littoral, la compétence au-delà des zones sous-juridiction nationales ou encore le développement de la
planification maritime spatiale.
Les renseignements préliminaires issus de l’analyse des potentialités de l’Algérie en vue de l’élaboration de sa
SN GIZC ont permis de formuler des préconisations dans les différents diagnostics thématiques. Les
préconisations stratégiques issues de ce diagnostic général devront prendre en compte les avantages du cadre
181
institutionnel et règlementaire existant, la disponibilité des données et les avis issus de la consultation de
différents experts ad hoc (annexe 2).
Enfin, la mise sur pied d’une telle stratégie à l’échelle nationale reste à la merci d’un appui durable,
essentiellement d’ordre financier et politique. Si la SN GIZC offre un cadre stratégique intéressant, sa traduction
en une véritable politique maritime volontariste doit rejoindre le processus PMI que l’Algérie développe par
ailleurs avec l’implication de tous les secteurs, notamment l’énergie qui est resté jusqu’ici peu collaboratif. Cette
projection permettra non seulement de répondre aux problématiques côtières mais aussi maritimes, et elle fera
l’objet du deuxième volet de la SN GIZC sur la base du présent diagnostic.
10.2.3.1. Concept
La PSM est un nouveau champ de recherche, apparu ces dernières années (2008). Que ce soit la littérature
académique ou la littérature grise, toutes les recherches menées sur la PSM apparaissent en général
fragmentées et peu orientées sur l’ensemble de la nature de la PSM, sur l’ensemble du processus depuis son
développement, sa mise en œuvre et son évaluation. On note également la rareté des recherches concernant les
liens avec d’autres approches de gestion existantes (De Cacqueray, 2011).
La PSM, qui désigne à la fois un outil et un processus, ne fait pas nécessairement consensus et ne dispose pas
d’une définition officielle communément acceptée. Cet aspect fait déjà fortement référence aux concepts de
développement durable, d’approche par écosystème et de GIZC, qui eux-mêmes possèdent différentes
définitions et termes d’appellation.
On utilise ainsi aux Etats-Unis le terme de « Planification spatiale marine et côtière » (Coastal and marine spatial
planning). On peut ainsi trouver dans les publications des expressions aussi diverses que : « zonage marin basé
sur les écosystèmes » (ecosystem-based marin zoning) (Sivas et Caldwell, 2008), « gestion spatiale marine »
(marine spatial management) (Douvere, 2008), « planification spatiale maritime » (maritime spatial planning)
(COM(2008)791, COM(2008) 791),« planification spatiale maritime intégrée » (integrated maritime spatial
planning) (Schultz-Zehden et al., 2008), ou encore « planification marine » (marine planning) (DEFRA,2008).
A ce stade stratégique préliminaire, la PSM telle qu’envisagerait de mener l’Algérie pourrait convenir à la
perception de ce concept de l’UNESCO dans son rapport « Vision for a sea change » (UNESCO, 2006). Ainsi, la
PSM correspond à « «une façon pratique de créer et d’établir une organisation plus rationnelle des usages de
l’espace marin et des interactions entre les usages, pour équilibrer la demande de développement avec les
besoins de protection des écosystèmes marins, afin d’atteindre des objectifs sociaux et économiques de façon
ouverte et planifiée. La PSM est un processus public permettant d’analyser et d’allouer la distribution spatiale et
temporelle des activités humaines dans l’espace marin pour atteindre des objectifs écologiques, économiques, et
sociaux qui sont habituellement spécifiés au travers de processus politiques. » (UNESCO, 2009).
Cette définition est accompagnée par une liste de six caractéristiques particulières. Ainsi la PSM doit permettre
de développer une approche par écosystème (Ecosystem-Based Management – EBM). Il s’agit d’une approche
intégrée, spatialisée (place-based), adaptative, stratégique et anticipative. Enfin, il s’agit d’un processus
participatif.
182
10.2.3.2. Relations GIZC-PSM
L’analyse du vocabulaire employé par les différentes approches, on peut constater que la PSM recouvre les
mêmes fondements que le développement durable, l’approche par écosystème et la GIZC.
En effet, il s’agit d’un processus public, ouvert (principe de transparence), faisant référence ici au principe de
gouvernance et de démocratie participative. C’est aussi un processus planifié, c’est-à-dire qui suit une stratégie.
Il s’agit d’un processus de planification qui permet une approche intégrée à long terme (anticipative ou « futur-
oriented ») faisant référence ici également à la démarche de GIZC.
On retrouve dans la GIZC plusieurs principes forts qui sont aussi à la base de la PSM : le concept de
développement durable est à la base des deux processus. On retrouve aussi dans ces deux notions les concepts
de gouvernance et de régulation, de système et de complexité, ainsi que d’intégration d’échelles géographiques
et temporelles. La figure 120, inspirée du processus GIZC, montre ces analogies.
Figure 13. Le processus de PSM sur la base de la GIZC (adapté de Denis et Hénocque, 2001)
183
Figure 14. Schéma du SNAT
(MATEV).
Parmi les schémas directeurs qui composent le SNAT, le SDAL constitue certainement le volet littoral sur lequel
pourrait s’appuyer la PSM pour constituer un volet proprement maritime.
Le scénario du SNAT concernant « l’équilibre territorial et compétitivité » est principalement orienté vers une
restauration d’équilibre entre les zones côtières, intensément occupées près des aires métropolitaines, et le reste
du territoire composé du tell, des Hauts Plateaux et du Sud (figure 121). Il ne prend pas en compte les zones
maritimes, pourtant prépondérantes au dynamisme local et national (énergie, transport, pêche, etc.).
184
10.3 . Base juridique et réglementaire
L’évolution du dispositif législatif et réglementaire relatif à l’écosystème marin côtier et au littoral en Algérie est
marqué par deux phases majeures : avant 2000 où les considérations côtières et maritimes étaient plutôt
généralistes, et après 2000 avec la consécration de cet espace et son apparition explicite dans la législation
nationale. L’analyse de l’évolution de ce dispositif met en évidence trois éléments majeurs.
(i) Un enrichissement du dispositif, en particulier à partir de l’année 2000 qui a concerné l’ensemble
des secteurs d’activité (planification spatiale et aménagement du littoral, protection et conservation,
pêche et aquaculture, tourisme, travaux publics, transport, surveillance, plaisance).
(ii) Le renforcement législatif opéré par l’Algérie dans les domaines sus mentionnés a permis
également de définir diverses procédures et mécanismes de concertation, de consultation et
d’approbation qui permettent aujourd’hui d’envisager la mise en œuvre de procédures GIZC à
diverses échelles du territoire.
(iii) Une adaptation partielle de la base juridique nationale aux instruments juridiques régionaux et
internationaux ratifiés par l’Algérie (en particulier les protocoles de la Convention de Barcelone).
Cependant, l’adaptation du dispositif juridique international et celui international nécessite encore
des efforts pour une plus grande mise en cohérence.
• Lors de l’élaboration des instruments d’aménagement et d’urbanisme, on doit orienter l’extension des
centres urbains vers les zones éloignées du littoral ;
• Les sites écologiques, culturels et touristiques sont frappés de servitude non aedificandi ;
• L’activité industrielle préjudiciable à l’environnement côtier et marin, et qui ne nécessitent pas la
proximité immédiate de l’eau doit être transférée vers un site approprié ;
• La mise en valeur du littoral doit se faire selon sa vocation.
42
• Décret exécutif n° 04-112 du 13 avril 2004 fixant les missions, l'organisation et les modalités de fonctionnement de la commission de wilaya
chargée de proposer l'ouverture et l’interdiction des plages à la baignade.
• Décret exécutif n°04-113 du 13 avril 2004 portant organisation, fonctionnement et missions du commissariat national du littoral.
• Décret exécutif n° 06-351 du 5 octobre 2006 fixant les conditions de réalisation des voies carrossables nouvelles parallèles au rivage.
• Décret exécutif n° 06-424 du 22 novembre 2006 fixant la composition et le fonctionnement des conseils de coordination côtiers.
• Décret exécutif n° 07-206 du 30 juin 2007 fixant les conditions et les modalités de construction et d’occupation du sol sur la bande littorale, de
l’occupation des parties naturelles bordant les plages et de l’extension de la zone objet de non aedificandi
• D.E. 09-114/ 7 avril 2009 fixant les conditions d’élaboration du plan d’aménagement côtier, son contenu et les modalités de sa mise en oeuvre
• D.E. 10-31 /21.01.2010 fixant les modalités d’extension de la protection des fonds marins du littoral et déterminant les activités industrielles en offshore.
• Arrêté interministériel du 14.01.2006 portant organisation administrative du commissariat national du littoral.
• Arrêté interministériel du 23 avril 2006 portant nomination des membres du conseil d’orientation du commissariat national du littoral.
• Circulaire interministérielle n°380/spm du 19 octobre 2002 portant sur la mise en œuvre de la loi n°02-02 du 5 février 2002 relative à la protection et à
la valorisation du littoral dans le cadre du programme d’aménagement côtier
• Circulaire interministérielle n°270 du 15 mai 2003 relative à la mise en œuvre des dispositions de la loi n°02-02 du 5 février 2002 relative à la
protection et à la valorisation du littoral en matière de conformité des instruments d’aménagement, d’urbanisme et de construction
• D.E. n° 09-88/17 février 2009 relatif au classement des zones critiques du littoral.
185
INFRACTIONS RELATIVES A LA LOI
SUR LA PROTECTION ET LA VALORISATION DU LITORAL
La loi relative à l’aménagement et le développement durable du territoire reconnaît à cet espace sa particularité
écologique et le définit comme une entité géographique qui doit être prise en charge distinctement de l’espace
territorial. Par cette prise en charge, on vise le développement du littoral selon ses spécificités et ses atouts tout
en allégeant les pressions qu’il subit. Ces objectifs seront consignés dans un SDAL qui, en conformité avec le
SNAT, traduit pour les zones littorales les prescriptions spécifiques de conservation et de valorisation de cet
espace fragile et convoité. Les prescriptions prévues par le SNAT et concernant le littoral portent sur : (i) la
fixation d’actions intégrées nécessaires à la protection et à la valorisation du littoral et (ii) la fixation des modalités
de conservation, de sauvegarde. Il est prévu un SDAT des espaces naturels et des aires protégées qui fixent les
orientations pour le développement durable de ces espaces en considérant leurs fonctions économiques,
environnementales et sociales.
La loi n° 83-03, la loi n° 03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l’environnement dans le cadre du
développement durable a pour objectif essentiel d’assurer une protection intégrée de l’environnement et de
promouvoir un environnement écologiquement sain et équilibré. Elle vise notamment à prévenir toute forme de
pollution ou de nuisance causée à l’environnement. Elle a également pour objectif de promouvoir un
développement durable des zones côtières et de la frange littorale dans son ensemble.
En ce qui concerne la régulation des activités sectorielles touchant aux zones côtières, une évolution
règlementaire notable est à souligner. Les zones de compétences maritimes ont davantage été précisées,
notamment à travers : (i) l’accord passé le 11 février 2002 avec le gouvernement tunisien sur la délimitation
provisoire des frontières maritimes algéro-tunisiennes, ratifié par le décret présidentiel n° 03-273, et entré en
vigueur officiellement le 11 juillet 2011. (ii) L’établissement d’une zone contiguë à 24 milles nautiques à partir
des lignes de base par le décret présidentiel n°04-344 du 6 novembre 2004.
186
10.3.2. Législation relative à la protection de la mer (le Dispositif Telbahr)
L’Algérie a mis en place un dispositif national avec ses composantes juridique et institutionnelle pour prévenir et
lutter contre les pollutions accidentelles en mer. Au titre de la loi relative aux risques majeurs (2004), les
pollutions marines sont qualifiées de risque majeur exigeant la mise en place d’un système de prévention (veille
et alerte) et d’un dispositif de gestion (Plan ORSEC) et d’Intervention (Plan TELBAHR), (Art.10).
La Loi n° 05-12 du 4 août 2005 relative à l’eau consacre le droit d’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous et
définit les principes sur lesquels se fondent l’utilisation, la gestion et le développement durable des ressources en
eau. Les objectifs assignés à l'utilisation, à la gestion et au développement durable des ressources en
eau visent à assurer (Art. 2):
43
• Décret présidentiel n° 04-141 du 28 avril 2004 portant ratification des amendements à la convention pour la protection de la mer
Méditerranée contre la pollution, adoptés à Barcelone le 10 juin 1995.
• Décret n°81-02 du 17 janvier 1981, portant ratification du protocole relatif à la prévention de la pollution de la Mer Méditerranée par les
opérations d’immersion effectuées par les navires et aéronefs, fait à Barcelone le 16 février 1976.
• Décret n°81-03 du 17 janvier 1981, portant ratification de protocole de coopération en matière de lutte contre la pollution de la Mer
Méditerranée par les hydrocarbures et autres substances nuisibles en cas de situation critique, Fait à Barcelone le 16 février 1976.
• Décret présidentiel n°93-99 du 10.04.1993, portant ratification de la convention cadre des Nations Unies sur les changements Climatiques
adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 mai 1992.
• Décret présidentiel n°05-71 du 13 février 2005 portant ratification du protocole relatif à la coopération en matière de prévention de la pollution
par les navires et, en cas de situation critique, de lutte contre la pollution de la mer Méditerranée, fait à La Valette (Malte), le 25 janvier 2002.
187
• L’approvisionnement en eau à travers la mobilisation et la distribution d'eau en quantité suffisante et en
qualité requise, pour satisfaire en priorité les besoins de la population et de l'abreuvement du cheptel et
pour couvrir la demande de l'agriculture, de l'industrie et des autres activités économiques et sociales;
• La préservation de la salubrité publique et la protection des ressources en eau et des milieux aquatiques
contre les risques de pollution à travers la collecte et l'épuration des eaux usées domestiques et
Industrielles ainsi que des eaux pluviales et de ruissellement dans les zones urbaines ;
• La recherche et l'évaluation des ressources en eau superficielles et souterraines ainsi que la
surveillance de leur état quantitatif et qualitatif ;
• La valorisation des eaux non conventionnelles de toutes natures ;
• La maîtrise des crues par la régulation des écoulements d'eaux superficielles pour atténuer les effets
nuisibles des inondations et protéger les personnes et les biens.
Les éléments nouveaux introduits dans la loi relative à l’eau portent sur : (i) l’obligation d’élaborer un Plan
national de l’eau et la planification de la gestion locale dans le cadre des bassins hydrographiques, (Titre IV
chapitre 2 arts 59) ; (ii) l’établissement de règles régissant les systèmes de tarification de l’eau usages appuyées
sur les coûts réels des services d’approvisionnement, (Titre VIII chapitre 1) ; (iii) la possibilité de concession ou
de délégation du service public de l’eau à des personnes morales de droit public ou privé. (Titre VI section2).
Parmi les instruments internationaux ratifiés par l’Algérie, la convention de Barcelone adoptée le 16 février 1976
et modifiée le 10 juin 1995. Notamment, l’article 4, paragraphe 3, point e) de la convention où les parties
contractantes s’engagent à "promouvoir la gestion intégrée du littoral en tenant compte de la protection des
zones d’intérêt écologique et paysager et de l’utilisation rationnelle des ressources naturelles".
Art. 43. — Conformément aux dispositions des articles 48 à 51 de la loi n° 03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de
l'environnement dans le cadre du développement durable, les milieux hydriques et les écosystèmes aquatiques doivent être
protégés contre toute forme de pollution susceptible d'altérer la qualité des eaux et de nuire à leurs différents usages.
44
- Ordonnance n° 96-13 du 15 juin 1996 modifiant et complétant la loi n° 83-17 du 16 juillet 1983 portant code des eaux.
- Décret exécutif n° 05-375 du 26 septembre 2005 portant création de l'agence nationale des changements climatiques, fixant ses
missions et définissant les modalités de son organisation et de son fonctionnement.
- Décret exécutif n°93-160 du 10 Juillet 1993 réglementant les rejets d'effluents liquides industriels.
- Décret exécutif n°93-163 du 10 Juillet 1993 portant institution d'un inventaire du degré de pollution des eaux superficielles.
- Décret exécutif n° 97-253 du 8 juillet 1997 relatif à la concession des services publics d’alimentation en eau potable et
d’assainissement;
- Décret n° 86-226 du 02.09.1986 relatif à la concession des travaux de recherche et de captage d’eau.
188
10.3.4. Gestion, contrôle et élimination des déchets
La loi N° 01.19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets fixe les
modalités de la gestion écologiquement rationnelle des déchets. Jusqu’à la promulgation de cette loi en
décembre 2002, les déchets n’étaient pris en charge que très partiellement dans la loi cadre 83-01 portant
protection de l’environnement. La loi 01-19 définit les principes de base qui conduisent à une gestion intégrée
des déchets, de leur génération à leur élimination. Les principes consacrés par la loi, dans son article 2, sont
énoncés comme suit : (i) La prévention et la réduction de la production et de la nocivité des déchets à la source ;
(ii) l’organisation du tri, de la collecte, du transport et du traitement des déchets ; (iii) la valorisation des déchets
par leur réemploi, leur recyclage ou toute autre action visant à obtenir, à partir de ces déchets, des matériels
réutilisables ou de l’énergie ; (iv) le traitement écologiquement rationnel des déchets ; (v) l’information et la
sensibilisation des citoyens sur les risques présentés par les déchets et leur impact sur la santé et
l’environnement, ainsi que les mesures prises pour prévenir, réduire ou compenser ces risques.
Cette loi a été complétée par des décrets exécutifs qui régissent les différents types de déchets à savoir : (i) les
déchets ménagers et assimilés, (ii) les déchets d’emballages, (iii) les déchets spéciaux dangereux, (iv) déchets
d'activités de soins, (v) déchets d'emballages, (vi) les déchets radioactifs, (vii) l'amiante ; (vii) huiles à base de
polyclorobiphéniles (PCB) et (viii) des huiles usagées.
La loi n° 05-12 du 4 août 2005 relative à l’eau (titre III chapitre 4) prévoit dans l’Art. 47 que : « Tout établissement
classé, au sens des dispositions de l'article 18 de la loi n° 03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de
l'environnement dans le cadre du développement durable, et notamment toute unité industrielle dont les rejets
sont reconnus polluants doit impérativement (i) prévoir des installations d'épuration appropriées ; (ii) mettre en
conformité leurs installations ou les procédés de traitement de leurs eaux résiduaires par rapport aux normes de
rejet telles que fixées par voie réglementaire. Lorsque la pollution des eaux met en péril la salubrité publique,
l'administration chargée des ressources en eau doit prendre toutes mesures exécutoires en vue de faire cesser
les déversements d'effluents ou les dépôts de matières nuisibles. Elle doit également décider de l'arrêt du
fonctionnement de l'établissement qui en est responsable, jusqu'à la disparition de la pollution (Art. 48).
Le décret exécutif n° 09-209 du 11 juin 2009 fixant les modalités d’octroi de l’autorisation de déversement des
eaux usées autres que domestiques dans un réseau public d’assainissement ou dans une station d’épuration
prévoit que tout déversement d’eaux usées autres que domestiques dans un réseau public d’assainissement ou
dans une station d’épuration est soumis à autorisation45 octroyée par l’administration chargée des ressources en
eau. Art. 5. La demande d’autorisation de déversement d’eaux usées autres que domestiques dans un réseau
public d’assainissement ou dans une station d’épuration doit être adressée par le demandeur à l’administration
de wilaya chargée des ressources en eau.
Le décret exécutif n° 06-141 du 19 avril 2006 précise et donne les valeurs limites des paramètres de rejets
d’effluent liquides industriels46 alors que le législateur a institué une police de l’eau afin de veiller à l’application
des dispositions de la loi relative à l’eau :« sont habilités à conduire, devant le procureur de la République ou
l'officier de police judiciaire compétent, tout individu surpris en flagrant délit d'atteinte au domaine public
hydraulique, sauf si la résistance du contrevenant constitue pour eux une menace grave. Dans ce cas, il est fait
mention de l'acte de rébellion du contrevenant dans le procès-verbal de constations de l'infraction ».
45
(Art 2). Il est précisé que l’administration de wilaya chargée des ressources en eau est destinataire de la demande d’autorisation.
46
Art 4 :"Toutes les installations générant des rejets d’effluents liquides industriels doivent être conçues, construites et exploitées de manière à ce que
leurs rejets d’effluents liquides industriels ne dépassent pas à la sortie de l’installation les valeurs limites des rejets définies en annexe du présent décret et
doivent être dotées d’un dispositif de traitement approprié de manière à limiter la charge de pollution rejetée »
189
Infractions et sanctions contre des délits
en rapport avec les déchets
Mesures
Actes Dispositions Peines
applicables
conservatoires Observations
incriminés Empr. SANCTIONS
Amende
Déchets spéciaux
Non déclaration des informations relatives à la
nature, quantité, caractéristiques et mode de Articles 21 / 50.000 à
traitement de ces déchets et 58 100.000 DA En vas de
Utilisation des produits recyclés susceptibles de récidive
créer des risques pour les personnes dans la l’amende est
fabrication d’emballages destinés à contenir Articles 10 100.000 à doublée
directement les produits alimentaires ou des objets 200.000 DA
et 59
destinés à être manipulés par les enfants
Réutilisation d’emballages de produis chimiques Articles 9 2 mois à 200.000 à
pour contenir directement les produits alimentaires et 60 1 an 400.000 DA
Mélange de déchets spéciaux dangereux avec Articles 17 3 mois à 300.000 à
d’autres déchets et 61 2 ans 500.000 DA /
Dépôt, rejet, enfouissement, abandon et immersion - mise en demeure Il peut faire
des déchets spéciaux dangereux dans des lieux non 1 an à 600.000 à du contrevenant application de
réservés à cet effet Article 64 3 ans 900.000 DA - élimination des l’une des
déchets à la peines.
charge du
contrevenant En cas de
Importation, exportation ou transit de déchets - assurer le retour récidive les
spéciaux dangereux en infraction aux dispositions 5 ans à 1.000.000 à des déchets aux peines sont
de la présente loi Article 66 8 ans 5.000.000DA frais du contrevenant doublées.
Remis ou fait remettre des déchets spéciaux
dangereux en vue de leur traitement à une personne 6 mois à 400.000 à /
exploitant une installation non autorisée pour le Article 62 2ans 800.000 DA
traitement de cette catégorie de déchets
Déchets inertes
Dépôts, rejet et abandon de ces déchets sur tout 10.000 à En cas de
site non désigné à cet effet Article 57 / 50.000 DA / récidive la
peine est
doublée.
Exploitation d’une installation de traitement des - suspension de Il peut faire
déchets sans se conformer aux dispositions de la 8 mois à 500.000 à l’activité ou application de
présente loi Article 63 900.000 DA fermeture de l’une des
3 ans l’installation peines.
En cas de
Refus de procéder à la réhabilitation de sites et de 700.000 à - réhabilitation du site récidive les
leur remise en état après la fermeture définitive Articles 43 6 mois à 1.000.000 DA aux frais de l’exploi- peines sont
d’installation de traitement des déchets et 65 18 mois tant de l’installation doublées.
190
La loi sur les aires protégées apporte des nouveautés majeures :
1. Une nouvelle nomenclature des aires protégées ; en effet l’Art. 4. précise que sur la base de leur réalité
écologique telle qu’elle découle des conclusions de l’étude de classement les aires protégées, les aires
protégées sont classées en sept (7) catégories : Parc national, Parc naturel, Réserve naturelle intégrale,
Réserve naturelle, Réserve de gestion des habitats et des espèces, Site naturel et Corridor biologique.
2. Un zoning des aires protégées en identifiant une zone centrale, une zone tampon et une zone de
transition (Art. 15)
3. L’institution d’une commission des aires protégées. L’Art. 17. énonce cette disposition : « Il est institué
une commission nationale des aires protégées chargée d’émettre un avis sur la proposition et
l’opportunité de classement en aire protégée et de valider les études de classement.
4. L’institution pour chaque aire protégée d’un schéma directeur (Art. 35) qui fixe directeur qui fixe les
orientations et les objectifs à atteindre à long terme et un plan de gestion (Art. 36) qui définit les
orientations de protection, de mise en valeur et de développement durable de l’aire protégée. Le plan de
gestion précise en outre (Art. 37): les caractéristiques et l’évaluation du patrimoine, les objectifs
stratégiques et opérationnels, les moyens de protection et de gestion à mettre en œuvre, le programme
d’intervention à court et moyen terme, le programme de recherche, les mesures de protection de l’aire
protégée.
Au plan international :
• Décret exécutif n°06-405 du 14 novembre 2006 portant ratification du Protocole relatif aux aires
spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée, signé à Barcelone le 10 juin 1995.
• Décret présidentiel n°95-163/6.6.1995 portant ratification de la convention sur la diversité biologique,
signée à Rio de Janeiro le 5.6.1995.
• Convention d’Alger portant sur la conservation et la protection des ressources naturelles africaines de
1968 ;
• Convention Ramsar relative aux zones humides d’importance internationale de 1971 ;
• Convention de Paris sur la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972 ;
• Convention CITES sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction
de 1973 ;
• Convention CMS relative à la aux espèces migratrices de 1979 ;
• Convention des Nations Unies sur la protection du patrimoine subaquatique de 200147 ;
• Convention sur la diversité biologique de 1992 ;
• Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 1992 et son protocole de
Kyoto de 1997 ;
• Convention de Barcelone, adoptée en 1976 et amendée en 1995, et ses sept protocoles notamment
celui de la GIZC de 2011 que l’Algérie n’a pas encore ratifié ;
47
Examen de ratification en cours : http://unesdoc.unesco.org/images/0019/001926/192642f.pdf
48
• Décret N°95-323 du 21 octobre 1995 réglementant l’exploitation des ressources corallifères
• Décret exécutif n° 07-401 du 23.12 décembre 2007 modifiant et complétant le décret exécutif n° 02-419 du 28.11.2002 fixant les conditions et
modalités d’intervention des navires de pêche dans les eaux sous juridiction nationale.
• Décret exécutif n°03-481 du 13 décembre 2003 fixant les conditions d’exercice de la pêche.
• Décret exécutif 04-86/ 18.03.2004 fixant les tailles minimales marchandes des ressources biologiques.
• DE 04-187 du 7 juillet 2004 fixant la nomenclature des engins de pêche dont l’importation, la fabrication, la détention et la vente sont interdites.
• Décret exécutif n°05-86 du 5 mars 2005 fixant les conditions et modalités d'exercice de la plongée sous-marine professionnelle à des fins
d'exploitation des ressources biologiques marines.
191
• Décret exécutif n°02-304 du 28 septembre 2002 fixant l’organisation, le fonctionnement et les missions
de la chambre nationale de pêche et d’aquaculture.
• Décret exécutif n°05-102 du 26 mars 2005 fixant le régime spécifique des relations de travail des
personnels navigant des navires de transports maritimes, de commerce ou de pêche.
Les conditions d’élaboration et d’approbation du Schéma National de Développement des Activités de la Pêche
et d’Aquaculture sont organisées par le décret exécutif n°03-439 du 22.11.2003 alors que décret exécutif 09-312
du 23.09.2009 modifiant et complétant le décret exécutif 04-18 du 25 janvier 2004 fixe l’organisation, le
fonctionnement et les missions du conseil national consultatif de la pêche et de l’aquaculture.
10.3.8. Tourisme
Le cadre législatif principal est défini par la loi n° 03-01, du 17 février 2003, relative au développement durable du
tourisme et la loi n° 03-03, du 17 février 2003 relative aux zones d’expansion et sites touristiques. Les aspects
liés à la durabilité et aux modes de gouvernance du littoral sont régis de manière implicite ou explicite par les
dispositions contenues dans plusieurs articles de ces lois.
Loi 03 -01 sur le développement durable du tourisme a pour objet la création d’un environnement favorable et
incitatif pour la contribution à la préservation de l’environnement, l’amélioration du cadre de vie et la valorisation
du potentiel naturel, culturel et historique (Art 02). Au titre de cette Loi, le développement des activités
touristiques obéit aux règles et principes de protection des ressources naturelles et des potentialités culturelles et
historiques, et ce à l’effet de sauvegarder leur originalité et de garantir la compétitivité et la durabilité de l’offre
touristique (Art 05). Les administrations publiques de l’état, les collectivités territoriales, ainsi que les
organismes publics doivent dans le cadre de leurs compétences respectives, intégrer la promotion touristique
dans leurs politiques sectorielles (Art 08).
Au titre de la Loi 03 -03 sur les zones d’expansion et sites touristiques l’utilisation rationnelle et harmonieuse des
espaces et ressources touristiques en vue d’assurer le développement durable du tourisme (Art 01) alors que
développement et l’aménagement des ZEST doivent être compatibles avec les législations relatives à la
protection de l’environnement et du littoral (Art 05). Les ZEST sont classées zones touristiques protégées et sont
soumis, à ce titre aux mesures de protection particulières ci après : la préservation des ZEST contre toutes les
formes de pollution de l’environnement et la dégradation des ressources naturelles et culturelles (Art 10).
Loi 03 -02 fixant les règles générales d’utilisation et d’exploitation touristique des plages a pour objectif la réunion
des conditions d'un développement harmonieux et équilibré des plages répondant aux besoins des estivants en
matière d'hygiène, de santé, de sécurité et de protection de l'environnement (Art 02). Au titre de cette Loi, l'état
naturel des plages doit être protégé. Toute exploitation des plages doit s'effectuer dans le strict respect de la
vocation de cet espace (Art 07). L'exploitation des plages et la promotion des activités touristiques dans ces
espaces doivent être conformes aux règles de santé et de protection de l'environnement (Art 8).
La loi prévoit également des dispositions : (i) pour l'ouverture d'une plage au public est interdite lorsque son
exploitation est de nature à dégrader une zone protégée ou un site écologiquement sensible (Art 9) ; (ii)
• Décret exécutif n° 05-184 du 18 mai 2005 définissant les différents types d’établissements d’exploitation des ressources biologiques marines,
les conditions de leur création et les règles de leur exploitation.
• Décret N°95-38 du 28 janvier 1995 fixant les conditions et les modalités de pêche commerciale des grands migrateurs halieutiques par les
navires étrangers dans les eaux sous juridiction nationale
• DE n°02-419 du 28 novembre 2002 fixant les conditions et modalités d’intervention des navires dans les eaux sous juridiction nationale.
• Décret exécutif n° 07-401 du 23.12 décembre 2007 modifiant et complétant le décret exécutif n° 02-419 du 28.11.2002 fixant les conditions et
modalités d’intervention des navires de pêche dans les eaux sous juridiction nationale.
• Décret exécutif n°03-481 du 13 décembre 2003 fixant les conditions d’exercice de la pêche.
• Décret exécutif 04-86/ 18.03.2004 fixant les tailles minimales marchandes des ressources biologiques.
• DE 04-187 du 7 juillet 2004 fixant la nomenclature des engins de pêche dont l’importation, la fabrication, la détention et la vente sont interdites.
• Décret exécutif n° 05-184 du 18 mai 2005 définissant les différents types d’établissements d’exploitation des ressources biologiques marines,
les conditions de leur création et les règles de leur exploitation.
• DE 04-373 du 21.11.2004 définissant les conditions et modalités d’octroi de la concession pour la création d’un établissement d’aquaculture.
• Décret exécutif n°04-208 du 30 mai 2007 fixant les conditions d’exercice de l’activité d’élevage et de culture aquacoles, les différents types
d’établissement, les différents types d’établissements, les conditions de leur création et les règles de leur exploitation.
192
l’interdiction de jeter les déchets domestiques et/ou industriels et/ou agricoles au niveau des plages et de leur
proximité (Art 12) ; la réglementation de la circulation routière ainsi que le stationnement des véhicules au niveau
des dépendances des plages sont réglementées (Art 15) en référence à l'article 23 de la loi n° 02-02 du 5 février
2002 relative à la protection et à la valorisation du littoral. En plus de ces textes, il existe une série de décrets
exécutifs49 qui ont une relation avec le tourisme
Les lois relatives au tourisme étant relativement récentes, plusieurs textes n’ont pas encore été promulgués.
Plusieurs décrets d'application sont en préparation par le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat (MTA), en
particulier celui relevant du nouveau statut et des prérogatives de l’Agence Nationale de Développement
Touristique (ANDT), essentiellement en termes d’une gestion plus déconcentrée des Zones d’Expansion et Sites
Touristiques (ZEST).
Il ressort de l’analyse du cadre réglementaire que la problématique de durabilité est prise en charge, du moins
sur le plan législatif, d’ailleurs au même titre que la mise en conformité avec la loi 02-02 relative à la protection et
à la valorisation du littoral (voir article 05 et 25 de la loi 03-03 et l’article 15 de la loi 03-02). Cependant le vrai défi
qui s’annonce aux autorités compétentes c’est la mise en œuvre de cette approche de durabilité dans la mise en
tourisme en Algérie. La confrontation de ce cadre réglementaire avec le Protocole GIZC fait ressortir plusieurs
points qui méritent une attention particulière :
- La réglementation ne prescrit pas l’obligation de faire une
Plaisance et exploitation touristique des
évaluation environnementale dans le cadre du processus plages
d’aménagement des ZEST afin de déterminer leur capacité
de charge, • D.E. n°04-274 du 5 septembre 2004
- La réglementation ne précise pas les mécanismes qui fixant les conditions et les modalités
permettront l’implication des collectivités locales dans le d’exploitation touristique des plages
ouvertes à la baignade. (A.I. du 18 mai
processus d’approbation des projets touristiques, afin de
2006 définissant les modèles-types de
porter et d’approprier ces projets au niveau local dans le la convention et du cahier des charges
cadre d’une démarche participative, de concession d’exploitation touristique
- La réglementation n’explicite pas les dispositions concernant des plages ouvertes à la baignade).
le mode d‘arbitrage en cas de conflit d’usage du sol avec les
autres secteurs, • Loi n°03-02 du 17 février 2003 fixant les
- Il n’est pas précisé aussi, comment maîtriser les effets règles générales d’utilisation et
d’entraînement, notamment la spéculation foncière et le d’exploitation touristiques des plages.
détournement très fréquent du foncier touristique, notamment
par l’urbanisation.
10.3.9. Agriculture
Durant la période coloniale la majeure partie des terres agricoles littorales appartenait aux colons. En 1963, des
domaines autogérés ont été promulgués et en 1971, avec l’avènement de la révolution agraire, un nouveau type
d’exploitation agricole voit le jour : c’est la coopérative agricole de la révolution agraire (1972 à 1979). Durant
cette période, la taille de la propriété foncière a été limitée selon des critères bien établis. Les terres qui n’étaient
pas travaillées directement par leurs propriétaires sont versées au fond de la révolution agraire (FNRA). Durant
cette période trois types d’exploitation existaient : (i) les terres privées (Terres Melk), (ii) les domaines autogérés
de 1963 et (iii) les CAPRA 1971.
49
• Décret exécutif n° 07-23 fixe les modalités de rétrocession ou de concession des terrains situés à l’intérieur des ZEST
• Décret exécutif 07-86 fixe les modalités d’établissement du plan d’aménagement touristique des ZEST
• L’ordonnance n° 66-62 relative aux zones et sites touristiques
• Décret exécutif n° 98-70 portant création de l’agence nationale de développement du tourisme et fixant ses statuts
• Décret exécutif n°05-457 fixant les normes et les conditions de classement en catégories des établissements hôteliers
• Décret n° 80– 77 portant création de l’Office national de l’animation, de la promotion et de l’information touristique (ONAT)
• Décret n°88-214 portant création et organisation de l’Office National du Tourisme
• Décret exécutif 06-325 fixant les règles de construction et d’aménagement des établissements hôteliers.
193
De 1979 à 1999, les domaines autogérés ainsi que les CAPRA sont démantelés, apparaissent de nouvelles
structures : les EAI et EAC (MADR, 2012).
La loi 10-03 du 15 août 2010 définit une nouvelle structure agraire : la concession agricole dont la durée de la
concession est de 40 ans. Cette nouvelle modalité d’accession au foncier agricole étant récente, il est prématuré
de préjuger de son efficacité, néanmoins étant donnée que c’est l’état qui reste propriétaire de ces terres, il sera
plus facile d’intervenir aux niveaux de ces terrains que chez les privés.
Il est à signaler que malgré la volonté des autorités de préserver les terres agricoles, volonté qui s’était traduite
des le début des années 80 par une classification des terres des wilayas du nord du pays. L’objectif majeur de
cette classification était de préserver les meilleures terres agricoles, en particulier ceux classés dans la classe I
(la classification comporte 4 classes). Néanmoins, il est à signaler que des dépassements ont entraîné le
détournements des terres agricoles de leur vocation à travers des constructions d’habitations voir même des
unités industrielles non déclarées. Nous traiterons dans un premier lieu sur l’agriculture au niveau du littoral, et sa
part par rapport à la production national
En 1998 le législateur, a promulgué une loi pour la protection du patrimoine archéologique et historique (loi 98-04
du 15 Juin 1998). Cette nouvelle législation, à l’instar de l’ordonnance n° 67-281 du 20 décembre 1967 qui
régissait le patrimoine, abrogée depuis, est, de par sa nature, la réponse appropriée à la protection du
Patrimoine, notamment après la promulgation des nombreux décrets, arrêtés et autres textes pour sa mise en
application. Cette nouvelle loi de 108 articles se subdivise en 9 titres50. Cette loi met l’accent sur l’exclusion des
sites naturels qui relèvent désormais de la loi régissant la protection de l’environnement notamment dans ses
articles 106 à 108.
Cependant, alors que l’ancienne règlementation de 1967 avait comme fondement le fait que le Patrimoine
culturel est « Inaliénable et Imprescriptible », comme c’est le cas de part le monde, la loi de 1998 a supprimé ces
deux impératifs ; en le spécifiant seulement de « Patrimoine culturel de la Nation » ce qui ouvre la voie à toute
forme de transactions des objets patrimoniaux.
La loi de 1998 a réduit le champ de visibilité autour des monuments et vestiges archéologiques de 500 à 200
mètres. Cette mesure permettait aux monuments architecturaux de pouvoir profiter d’un ensoleillement et d’une
aération maximale pour que leurs murs, construits en matériaux de terre, puissent s’assécher de l’humidité
accumulée dans les sites urbains actuels. La loi de 1998, en restreignant cette mesure de protection, rend les
monuments patrimoniaux plus encombrés et moins aérés, à l’intérieur des concentrations urbaines actuelles.
La loi de 1998, fait référence dans le règlement de nombreux cas de gestion du Patrimoine à la compétence
d’autres secteurs et ministères. Cette mesure est dans son essence une très bonne avancée dans la
collaboration intersectorielle pour la prise en charge du patrimoine culturel dans le développement régional et
local. Seulement cette loi ne définie pas nettement les limites de compétence du Ministère de la Culture par
rapport aux autres départements ministériels. De cela découlent les nombreux cas de litiges et les lenteurs qui en
sont induites, alors que nous savons la fragilité des vestiges patrimoniaux et les urgences que nécessite leur
prise en charge face à l’avancée des édifications socioéconomiques.
50
Art 1 à 7 traitent des dispositions générales, la protection, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine culturel ainsi que les voies et
moyens d’acquisition de ces biens par l’Etat.
Art 8 à 49 traitent de la protection des biens culturels immobiliers et les procédures de classement, de l’inscription sur l’inventaire supplémentaire,
les secteurs sauvegardés, l’expropriation pour cause d'utilité publique et du droit de préemption de l’Etat.
Art 50 à 66 traitent de la protection des biens culturels mobiliers, leur consistance et les dispositions relatives aux procédures de protection.
Art 67 à 69 qualifient les biens culturels immatériels, leur consistance et les orientations à suivre quand à leur protection;
Art 70 à 78 définissent les modalités de la gestion administrative par le Ministère de la Culture de la recherche archéologique et patrimoniale.
Art 79 à 81 instaurent deux organes de protection des biens culturels et du patrimoine national par la constitution d’une commission nationale et
d’autres auprès des wilayas.
Art 82à 90 mettent en place les modalités de financement des opérations de mise en valeur des biens culturels.
Art 91 à 105 ce sont les systèmes et les mesures de contrôle et aux sanctions relatives aux atteintes au patrimoine.
194
La loi de 1998 institue la commission nationale de protection des biens culturels et du patrimoine national
installée au niveau du Ministère de la Culture et surtout des commissions locales au niveau de chaque wilaya.
Cette dernière rapproche les autorités locales de leur patrimoine spécifique et de sa prise en charge. Par cette
commission le Wali peut prendre des dispositions d’inscription de vestiges patrimoniaux sur les listes d’inventaire
afin de protéger les biens culturels locaux à valeur significative auprès des populations. C’est une mesure qui
marque une nette avancée dans la décentralisation des pouvoirs. Mais cette mesure reste insuffisante dans la
mesure où elle ne définie pas les compétences des autorités locales par rapport à celles du Ministère de la
Culture notamment en termes d’expertises et de prise en charge des opérations de restauration. Le wali pourrait,
sous le contrôle du Ministère de la Culture, inscrire dans son propre budget des financements destinés à des
opérations de restauration et la prise en charge des vestiges dépendant de sa circonscription administrative.
L’application de la loi sur le terrain reste invisible et le patrimoine ne cesse de se dégrader et de se détériorer.
Ceci même si elle reste une couverture juridique notable pour la protection du patrimoine culturel national. Car
au-delà de la promulgation de tout un ensemble de textes juridiques et règlementaires, il est absolument
nécessaire qu’ils soient accompagnés par la mise en place de cadres institutionnels et de personnels à même de
leur exécution. Ce qui n’est malheureusement pas le cas dans le secteur de la Culture.
Le secteur de la culture souffre par un manque flagrant de personnel spécialisés dans les différents domaines qui
concernent le patrimoine, son expertise, son diagnostique et les mesures à prendre pour sa sauvegarde afin qu’il
intègre pleinement les paramètres de l’économie nationale.
Le législateur algérien en promulguant la loi n° 02-02 du 5 février 2002, relative à la protection et à la valorisation
du littoral assoit ses références, entre autres visas, sur la loi n°98-04 au 15 juin 1998 relative à la protection du
patrimoine culturel. Dans sa définition du littoral, il cite dans le dernier alinéa de l’article 7 du chapitre II de la loi
« littoral » « les sites présentant un caractère paysager, culturel ou historique » comme ensemble de paramètres
à prendre en considération. Dans le dernier paragraphe de l’article 11, la loi considère les sites à valeur culturels
et historiques comme faisant partie des zones protégées du littoral.
Partant de ces observations il est donc évident, dans un souci de protection du littoral et de son environnement,
d’intégrer les notions de protection du patrimoine culturel.
195
10.4.1.1. Gestion sectorielle
• Environnement, aménagement du territoire et tourisme
Dans le cadre des missions qui lui sont attribuées, la protection du littoral constitue un volet important du MATE
qui est chargé de l’application de la loi littoral, du suivi de l’étude du PAC, de la préservation des zones naturelles
et de la lutte contre les pollutions accidentelles en milieu marin.
Il est représenté dans les wilayas à travers les Directions de l’Environnement qui sont chargées de la protection
de l’environnement (protection du littoral et des espaces sensibles, gestion rationnelle des déchets, lutte contre la
pollution industrielle par la mise à niveau des unités existantes et la prévention contre les risques industriels,
sensibilisation des communes littorales sur la loi littoral). Le décret n°01-08 du 7 janvier 2001 fixe les attributions
du MATE, notamment de: (i) initier, de concevoir et de proposer, en relation avec les secteurs concernés, les
règles et mesures de protection, de développement et de conservation du littoral ; (ii) concevoir et de mettre en
œuvre, en relation avec les secteurs concernés, des stratégies et plans d’action concernant les problèmes
globaux de l’environnement littoral ; (iii) assurer la surveillance et le contrôle de l’état de l’environnement côtier ;
(iv) contribuer et de proposer au classement des sites et aires marines côtières présentant un intérêt d’ordre
naturel, culturel ou scientifique.
Le secteur du tourisme est désormais pris en charge par les Directions du Tourisme et de l’Artisanat, sous tutelle
du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, qui instruisent les dossiers des permis de construire des
établissements touristiques situés dans les Zones d’Expansion Touristique et des Sites Touristiques (ZET et
ZEST) et des établissements hôteliers.
• Santé publique
Le Ministère de la santé publique veille à la santé et de la population des wilayas côtières en assurant une veille
permanente afin de garantir la salubrité publique en effectuant des contrôles réguliers de la qualité des eaux de
baignade.
• Urbanisme et habitat
En zones côtières, le Ministère de l’urbanisme et de l’habitat charge ses administrations compétentes
d’approuver les instruments d’urbanisme (PDAU et POS) et l’instruction des actes d’urbanisme (certificat
d’urbanisme, certificat de morcellement, certificat de conformité et permis de construire, de lotir et de démolir).
• Défense
Sous la tutelle du Ministère de la Défense, le Service National des Gardes Côtes (SNGC) est chargé de
l’application des lois et règlements relatifs à la navigation maritime, à la pêche et à la douane conformément aux
accords internationaux ratifiés par l’Algérie. Il assure la police des eaux territoriales et du DPM.
196
Il participe également à l’assistance et au sauvetage en mer et contribue à la lutte préventive ou répressive
contre la pollution de la mer par les hydrocarbures dans le cadre du dispositif Tel Bahr51, en collaboration avec
les agents de la protection Civile. Les inspecteurs de la navigation maritime mènent régulièrement des
patrouilles, en vue de constater les déversements en mer et de contrôler les équipements des navires et l’état
des citernes des eaux usées et des eaux de ballast.
Une direction de la protection légale des biens culturels et de la valorisation du patrimoine culturel et une
direction de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel.
De même, de nouvelles organisations de gestion du Patrimoine ont été mises en place suite à la promulgation de
la nouvelle loi de 1998. Ce sont les Pôles d’Economie du Patrimoine (PEP) qui favorisent l’intégration des valeurs
patrimoniales dans le processus du développement durable en valorisant les potentialités culturelles des régions
par la préservation de l’identité culturelle et de la cohésion sociale.
Les PEP s’inscrivent dans une dynamique de mise en valeur touristique culturelle et historique des régions. A
l’instar d’autres régions du pays certaines zones des régions littorales ont bénéficié de cette disposition,
notamment les secteurs sauvegardés de la Casbah d’Alger à Alger, de la casbah de Dellys, du Vieux Ténès. Les
zones attenantes aux sites et monuments historiques depuis la préhistoire à la période contemporaine ainsi que
les médinas des villes et les villages anciens et traditionnels ont également bénéficiés de cette disposition.
La gestion, la promotion et la recherche est assurée par l’Office National de Gestion et d’Exploitation des Biens
Culturels protégés (OGIPEC), anciennement Agence Nationale d’Archéologie, de Protection des Sites et
Monuments historiques (ANAPSMH). Cette mission de gestion et de promotion relève également directement
des directions de la culture auprès des 14 wilayas du Littoral qui ont été renforcées alors que les circonscriptions
archéologiques ont été supprimées.
Les entités de recherche scientifique et technique sont le Centre National de Recherche en Archéologie, le
Centre national de restauration et de conservation des Biens culturels et Centre National de la Recherche
Préhistorique, Anthropologique et Historique,
51 Arrêté du 06 février 2002, portant composition et modalités de fonctionnement du plan « Tel Bahr » de Wilaya
52 Le Décret exécutif N°05-80 du 26 février 2005 portant organisation de l’administration centrale du ministère de la culture.
197
Afin d’illustrer les interactions entre les acteurs à un niveau local, une analyse sommaire de ces interactions est
illustrée par le cas de Réghaia :
Illustration d’interactions entre les acteurs (biodiversité, habitats côtiers remarquables, pêche et aquaculture)
cas de la zone côtière de Réghaia (Source, Grimes, 2012)
La multiplicité et la diversité des intervenants dans la zone côtière algérienne sont des facteurs qui rendent difficile
l’identification des responsabilités quant aux dysfonctionnements constatés dans cette zone. De même que les interactions
entre les décisions prises au niveau central, en particulier en matière de planification et de développement sectoriel
génèrent dans certaines situations des effets non désirés au niveau local, notamment en matière de durabilité de la zone
côtière.
En outre, l’existence d’une diversité d’intervenants, entre acteurs publics, entreprises économiques, partenaires privés,
regroupements socio-professionnels, populations locales et autres utilisateurs et usagers directs de la zone côtière et du
littoral rend les intérêts des uns et des autres de ces deux territoires problématiques. Pour illustrer ce propos, nous citerons
le cas des activités liées aux ports de pêches : (1) Les ports de pêche sont sous la tutelle du Ministère des Transports ; (2)
leur gestion directe relève des entreprises de gestion portuaire (EGPP) ; (3) leur exploitation se fait par les pêcheurs ; (4)
l’autorité de surveillance étant les Gardes Côtes (SNGC); (5) leur planification et la réalisation se font par le Ministère des
Travaux Publics (MTP) ; (6) Leur valorisation dépend de la politique du Ministère de la Pêche et des Ressources
Halieutiques (MPRH).
Ceux la sont les acteurs directs et apparents car il existe d’autres intervenants moins influents mais qui ont des intérêts
dans les ports de pêches comme la collectivité locale (APC), la wilaya, les commerçants, les citoyens, les gardiens de
parkings. La gestion, la protection, la valorisation le suivi et la surveillance du domaine marin côtier relèvent de divers
acteurs institutionnels. Le tableau 62 synthétise et illustre les différents niveaux d’interactions entre les acteurs sur les
questions liées à la biodiversité, habitats côtiers remarquables, pêche et aquaculture.
Cette synthèse basée sur une approche empirique permet de comprendre le niveau d’interaction opérationnelle entre les
acteurs au niveau local. Cette évaluation montre clairement que des acteurs théoriquement en interaction permanente ne le
sont dans la réalité que de manière très ponctuelle. L’acteur qui concentre le plus d’interactions avec les autres acteurs est
le centre cynégétique de Réghaia ; ce qui conforte son caractère de promoteur du processus GIZC au niveau local. Cela
doit s’accompagner, notamment pas un lobbying via les collectivités locales de la zone du plan côtier auprès des autres
institutions de l’exécutif de la wilaya et qui ont un impact direct sur la durabilité de la zone comme les travaux publics,
l’assainissement, les déchets solides, la pêche et l’agriculture.
Direction du Tourisme
Commune de Réghaia
Direction de la Pêche
Faible interaction
ONEDD
Côtes
APPL
ONG
Commune de Réghaia
Commune de Heraoua
Centre cynégétique de Réghaia
Autres communes de l’Est algérois
Direction Générale de Forêts
Direction de l’Environnement
APPL
Commissariat National du Littoral
Observatoire National de l’Environnement DD
Direction du Tourisme
Direction des Ressources en Eau
Direction des Travaux publics
Service National des Gardes Côtes
Direction de la Pêche
Industries
Ports
Universités
198
10.4.1.2. Gestion intersectorielle
Crée en 199453, le Haut Conseil de l’Environnement et du Développement Durable (HCEDD) se donne plusieurs
objectifs stratégiques dont les principaux sont :
• arrêter les grandes options nationales stratégiques de la protection de l’environnement et de la
promotion d’un développement durable ;
• apprécier régulièrement l’évolution de l’état de l’environnement ;
• évaluer régulièrement la mise en œuvre des dispositifs législatifs et réglementaires et de décider des
mesures à prendre ;
• suivre l’évaluation de la politique internationale et de faire entreprendre par les structures concernées de
l’état les études prospectives54;
• se prononcer sur les dossiers relatifs aux problèmes écologiques majeurs ;
• présenter annuellement au président de la république un rapport sur l’état de l’environnement et une
évaluation de l’application de ses décisions.
En mer, le gouvernent a crée en 1998 le Haut Conseil de la Mer (HCM)55, comme instance de coordination
interministérielle sur les affaires maritimes. Ces deux conseils demeurent encore aujourd’hui inactifs mais des
évolutions règlementaires sont pressenties à travers la participation active de l’Algérie aux processus de PMI et
de GIZC à l’échelle nationale et régionale en Méditerranée.
Parmi les acteurs les plus actifs en zones côtières, le CNL constitue manifestement l’un des organes étatiques
les plus influant dans le domaine environnemental. Il est en effet chargé de veiller à la préservation et à la
valorisation du littoral, de mettre en œuvre des mesures de protection, de fournir aux collectivités l’assistance
dont elles ont besoin et de promouvoir la sensibilisation et l’information du public.
Le CNL a aussi pour mission d'établir un inventaire complet des zones côtières, et dispose d'antennes dans la
plupart des wilayas côtières, afin de suivre de près l'opération de signalisation littorale en vue de sa protection et
préservation. D’un point de vue touristique, l’ANDT est chargée d’initier et d’assurer le suivi des études des ZET
à l’échelle nationale étant donné qu’elle est établie à Alger. N’ayant pas d’antenne par wilaya, elle assure donc
une gestion centralisée. En dehors de l’APPL qui a une action locale à l’échelle côtière de la wilaya d’Alger,
d’autres acteurs sont également à noter sans que leurs rôles ne soient exclusivement liés aux zones côtières tels
que : l’Observatoire de l’Environnement et du Développement Durable (ONEDD) ; l’Office National de
l’Assainissement (ONA) ; la Direction Générale des Forets (DGF) ; l’Algérienne des Eaux (ADE) ; l’Agence
Nationale pour l’Aménagement du Territoire (ANAAT) ; le Centre National de Développement des Ressources
Biologiques (CNDRB) ; l’Office National des Statistiques (ONS) ; l’Office National de Météorologie (ONM) ;
Agence Spatiale Algérienne (ASAL).
53 Décret présidentiel n° 94-465 25 décembre 1994 portant création du Haut conseil de l'environnement et du développement durable et
fixant ses attributions, son organisation et son fonctionnement
54 Cet objectif est tout à fait en phase avec les éléments stratégique de la GIZC en Algérie
55 Décret présidentiel n°98-232 du 18 juillet 1998 portant création du Haut Conseil de la mer et fixant ses missions, son organisation et son
fonctionnement
199
10.4.1.2.2. Contributeurs à la mise en œuvre
Plusieurs acteurs sont susceptibles d’apporter leurs pierres à l’édifice de la GIZC en Algérie en contribuant
notamment à une meilleure connaissance des zones côtières et en adoptant les meilleures pratiques (citoyenne,
sociétale, industrielle, etc.).
Académiciens Opérateurs socio-économiques
Les universités, les instituts et les écoles
En dehors des activités pétrolières et
spécialisés ont un rôle prépondérant à
gazières qui sont basées essentiellement
jouer dans la description des zones
au Sahara, le restant des activités pétro-
côtières ainsi que dans l’expertise qu’ils
chimiques se déroulement autour des
apportent sur les différents champs
pôles d’Arzew et de Skikda. Basée à
disciplinaires pertinents dans ces zones.
Alger avec un centre d’intervention à
Divers laboratoires de recherche
Arzew, la société Osprec, dont
spécialisés dans des domaines très
Sonatrach est actionnaire, entend
diversifiés existent au niveau national,
contribuer à la lutte contre la pollution
avec une volonté d’ouverture sur la marine à l’échelle du bassin
Méditerranée. Il s’agit notamment de : méditerranéen et au-delà. Les associations
• Ecole Nationale Supérieure de Sciences
de la Mer et l’Aménagement du Littoral Les autres types d’industries, bien Plusieurs associations de protection
(ENSSMAL Ex. ISMAL) d’Alger ; qu’elles ne soient pas exclusivement de l’environnement activent au
• Ecole National Supérieur d’Agronomie côtières, impactent de façon directes ou niveau des wilayas côtières. Le faible
(Ex. INA) Alger ; indirectes les zones côtières à travers soutien de ces associations par les
• Ecole Nationale Supérieure de la leurs rejets; lesquels sont souvent pouvoirs publics est à déplorer
Planification et des Statistiques (Ex. déversés en mer avec un traitement qui comme en témoigne les évènements
INPS) Alger ; reste parfois à prouver en dépit des liés au développement du projet de
• Ecole Nationale Supérieure efforts des autorités environnementales l’autoroute nationale est-ouest au
d’Architecture et d’Urbanisme (Ex. en ce sens. Pareillement pour sein du PNEK. Leurs actions sont
EPAU) l’agriculture, les exploitants agricoles ponctuelles et n’ont pas une réelle
• Ecole Nationale Supérieure de Tourisme dont les concessions fertiles sont capacité à mobiliser l’opinion
d’Alger. souvent littorales à travers les infiltrations publique, souvent écrasée par les
• Laboratoire d’océanologie et de biologie et les contaminations potentielles liées pouvoirs publics.
marine de l’Université des Sciences et au ruissellement.
Techniques Houari Boumediene Elles se limitent dans la majorité des
Pour les activités côtières ou maritimes cas à publier des articles dans la
(USTHB) d’Alger ;
telles que la pêche, les corporations presse pour dénoncer certaines
• Université d’Annaba et son département
socioprofessionnelles de pêcheurs
de biologie marine ; situations d’abus flagrantes.
restent relativement actives. Les activités
• Université d’Es Senia Oran et son Certaines d’entre elles réalisent un
nautiques et subaquatiques comptent de
département pollution et surveillance du travail remarquable et reconnu de
plus en plus d’adeptes en Algérie et le
milieu marin ; sensibilisation telles que les Amis de
développement de ces activités en
• Université de Mostaganem et son Chenoua, AREA ED et le collectif du
saison estivale est tout à fait notable.
département des Sciences de la mer et PNEK.
des Ressources Halieutiques ;
L'ensemble des activités liées à la recherche, l'exploitation, la production, le stockage, la distribution de l'eau potable et
industrielle, à l’assainissement et l’épuration des eaux usées pour tous les usagers domestiques, agricoles et industriels sont
dévolues au Ministère des Ressources en Eau (MRE).
Le Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement (MATE) constitue la deuxième institution
compétente pour l'application de l'ensemble des conventions, lois et textes ayant trait à la promotion de la gestion intégrée
des zones côtières et l'utilisation des ressources naturelles, particulièrement la ressource hydrique.
Notons également que le Ministère de l'intérieur et des Collectivités Locales intervient à travers la wilaya et la commune
avec des prérogatives assez larges en vertu de la loi relative à la wilaya et à celle relative à la commune.
Le Ministère de la Santé intervient également dans le domaine de la ressource hydrique du fait de la mission spécifique qui
lui est assignée dans le domaine de la préservation de la santé publique (qualité de l'eau utilisée par la population, lutte
contre les maladies à transmission hydrique). Le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural intervient aussi en
tant qu'utilisateur de la ressource hydrique avec comme objectifs primordiaux : la promotion de l’irrigation en petite et
moyenne hydraulique et la promotion des techniques et usages tendant à l’économie de l’eau.
Enfin, d'autres ministères interviennent en tant qu'utilisateurs, il s'agit du Ministère de l'industrie et du Ministère du
Tourisme.
200
10.5. Plans et schémas directeurs
Le principal outil juridique qui organise la gestion du secteur de l’eau en Algérie est la Loi n° 05-12 du 4 août
2005 relative à l’eau. Cette loi consacre le droit d’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous et définit les
principes sur lesquels se fondent l’utilisation, la gestion et le développement durable des ressources en eau :
Art. 2. — Les objectifs assignés à l'utilisation, à la gestion et au développement durable des ressources en
Eau visent à assurer :
Le cadre institutionnel de la gestion intégrée de l’eau est définit par la loi n° 05-12 du 4 août 2005 relative à l’eau.
Il est créé un organe national consultatif dénommé "Conseil national consultatif des ressources en eau" chargé
d'examiner les options stratégiques et les Instruments de mise en œuvre du plan national de l'eau ainsi que sur
toutes questions relatives à l'eau pour lesquelles son avis est demandé (Art. 62). La même loi définit les
instruments institutionnels de la gestion intégrée de l’eau : les Plans directeurs d’aménagement des ressources
en eau (PDARE) et le Plan National de l’eau (PNE).
201
10.5.1.2. Plan national de l’eau (PNE)
Les dispositions du Chapitre 2 précisent les objectifs généraux relatifs à l’instrument de la stratégie nationale
sectorielle (le plan national de l’eau PNE), et initient le principe de la prééminence de la stratégie nationale pour
l’élaboration des programmes opérationnels (national, régionaux et locaux).
Le cadre institutionnel de la concertation et planification sectoriel est décret dans les synoptique ci-après :
202
Figure 123: Bases territoriales supports de la régionalisation
203
10.5.1.3. Le processus de planification sectorielle
La gestion des réseaux d’assainissement des 14 villes qui constituent le littoral algérien est assurée par 4
sociétés (tableau 63).
204
Contrat ADE/ONA- Suez Contrat ADE/ONA- AGBAR Contrat ADE/ONA- Contrat57
Environnement GELSENWASSER56 ADE/ONA-Société
des Eaux de
Marseille
Signé en Novembre 2005, il a A la différence du contrat pour Le contrat de gestion pour Le contrat entre la
donné lieu à la création à partir Alger, le contrat de management la société de l’eau et de société de l’eau et
du 1er Avril 2006 de SEAAL pour Oran a été signé le 20 l’assainissement des de l’assainissement
(Société des Eaux et de Novembre 2007 par le Président Wilayas Tarf-Annaba a (SEACO : filiale
l’Assainissement d’Alger). Au du Conseil d’Administration de été attribué à une société ADE-ONA) et la
titre de ce contrat, Suez SEAOR (Societé des Eaux et de Allemande à la suite d’un société des eaux de
Environnement doit : l’Assainissement d’Oran). appel d’offres National et Marseille a été signé
international. Le cahier le 24 Juin 2008.
• Rétablir le service de A la différence également de des charges est identique
distribution H24. celui d’Alger, Agbar a été retenu à celui d’Oran en matière
• Remettre en état de suite à un appel d’offres National d’élaboration du plan de
fonctionnement les et International et l’attributaire est développement durant la
ouvrages relatifs à l’eau soumis à une rémunération phase transitoire de 6
potable et à comportant un fixe et une mois et de rémunération
l’assainissement. variable liée à la performance. qui comporte une partie
• Mettre en place et étalonner variable liée à des
un système d’indicateurs de Ce contrat a une durée de 5,5 indicateurs de
performance et de qualité ans. Il comporte une phase performance.
des services de l’eau transitoire de 6 mois que le co-
potable et de contractant mettra à profit pour Le contrat a été signé le
l’assainissement. élaborer le plan de 17 Décembre 2007 pour
• Assurer le management de développement. Le contrat a été une durée de 5,5 ans.
SEAAL selon les conditions mis en vigueur en Avril 2008.
du contrat.
La gestion intégrée des ressources en eau, qui constitue l’axe directeur du Titre IV de la Loi n° 05-12 du 4 août
2005 relative à l’eau, ne peut que s’appuyer sur un système de planification spatiale et temporelle à moyen et
long termes, ce qui implique une complémentarité (national et régional) et une mise en cohérence
(programmations au même pas de temps et à terme objectif commun) du plan national de l’eau (PNE) et des
plans directeurs d’aménagement des ressources en eau (PDARE).
On se doit de constater que des dispositifs réglementaires sont mis en place ou en cours pour traduire le
caractère fondamentalement intégré de ces deux instruments de prospective sectorielle composante de
l’aménagement et du développement durable du territoire. On citera par exemple :
Le décret, déclinant les dispositions des articles 58 et 60 de la Loi et organisant les domaines de compétences
hiérarchisées et les interactions entre PDARE et PNE, apparaît être une démarche permettant de combler le
déficit en mesures opérationnelles d’installation et d’accompagnement pour ces deux instruments de planification
du développement sectoriel.
En terme d’assainissement, certaines problématiques affectent plus les villes côtières que d’autres, notamment
l’estimation des débits des eaux usées à évacuer et le manque des assiettes foncières adéquates pour implanter
les stations d’épuration aux niveaux des villes côtière.
56
Le contrat ADE/ONA-GELSENWSSER à été résilier par le MRE on raison d’objectif non atteint. Actuellement la société SEATA
continue de gérer le réseau d’assainissement les wilayat Annaba et Tarf sans le partenaire Allemand GELSENWSSER.
57 Le 1er appel d’offres National et International a été déclaré infructueux. Pour le 2éme appel d’offres national et international, un seul
soumissionnaire a été enregistré, en l’occurrence la SEM. Ce contrat contient les mêmes dispositions que celles retenues avec
Gelsenwasser (Annaba-Tarf ) et Agbar (Oran). Sa validité est de 5,5 ans et le système de rémunération et de déroulement des obligations
est identique. Ce contrat est entré en vigueur en Septembre 2008.
205
La concentration sur le littoral de l’essentiel du tissus industriel national, même s’il n’est pas dense, pose avec
acuité la question de la prise en charge des eaux usées industrielles. Deux autres problématiques se posent
avec plus d’acuité en zone côtière la réutilisation des eaux usées épurées et le dessalement de l’eau de mer
Illustration : Cas de la STEP du Chenoua (wilaya de Tipaza) gérée par l'ONA, montre l'augmentation estivale de
la production d'EUE. Pendant les trois mois d'été, la production d'eau usée double par rapport à la celle normale du
reste de l'année (population résidente).
Ce besoin complémentaire et temporaire en eau, à des degrés divers, se déroule pendant 3 ou 4 mois. Cela
augmente substantiellement l'expression des besoins estivaux : le suréquipement devient nécessaire surtout pour de
grande densité de population et pour pallier à des risques sanitaires collatéraux. Certains PDAREs appliquent une
majoration touristique de 10% sur la demande en eau domestique. D'autres proposent une palette de pourcentage à
appliquer sur la demande annuelle en fonction du mois considéré : de 0% (pour les mois creux) à 40% (pour les mois
de pointes). Dans ce cas, la sommation des majorations mensuelles donne une majoration de 100% sur la demande
domestique annuelle.
Le PNE2006 propose une majoration touristique de l'ordre de 40 à 50% sur la demande annuelle pour l'ensemble des
mois de pointe de fréquentation touristique (juillet, août et septembre). Pour Tipaza et en utilisant la proposition
PNE2006, la majoration à la mobilisation AEP s'élèverait à 0,9 Hm3 pour juillet, août et septembre. En utilisant la
méthode décrite dans le PNE2010, on obtient une majoration de 0,430 Hm3/an pour la même période. Ces deux
résultats sont contradictoires d'un facteur 2. Quelle que soit cette dispersion, il convient de rechercher une solution à
la DET auprès ministère du tourisme pour une validation de la méthodologie d'estimation de la DET.L'étude SAFEGE
fournit, par pas de temps quinquennaux jusqu'à 2030, la DET par agglomération pour les 14 wilayas côtières.
206
10.5.1.4.3. Problématique de l’Implantation des STEP et leur exploitation
La disponibilité du terrain à aménager est généralement le premier critère pris en compte dans le choix de
l’emplacement d’une station. Certaines stations ont été installées à la limite de certaines villes, ce qui menace
leur devenir face à l’extension des habitations et aux nuisances pouvant être engendrées par les odeurs.
La réutilisation des eaux usées épurées en agriculture concerne dans la plus part des cas des agriculteurs sur
des terres situées à proximité de la station lorsque ces eaux sont évacuées dans la nature. D’autres terres se
trouvent ainsi écartée de la REUE pour des raisons économiques, tel qu’un de coût de transport ou pompage
prohibitif. Par exemple, entre 2006 et 2030, le taux de satisfaction en besoins d'eau agricole (REUE) pour le
bassin côtier algérois passe de 53% à 267% pour les GPI à proximité des STEPs. Le problème est de satisfaire
les exigences du consommateur et de trouver une adéquation entre la régularité des débits de sortie de STEP et
les fluctuations des besoins des agriculteurs : c'est le débit fictif. Ce débit est solutionné en débit réel à partir de
la capacité de stockage.
207
Figure 126 : STEPs existantes, en cours de réalisation et celles projetées.
Par définition, la réutilisation des eaux usées épurées (REUE) est une action volontaire et planifiée qui vise la
production de quantités complémentaires en eau pour différents usages. La REUE permet d’exploiter une
ressource additionnelle non négligeable. La REUE permet en outre : (i) d'économiser les ressources en eaux
conventionnelles ; (ii) de protéger le milieu récepteur, particulièrement les ressources en eaux de surface et
souterraines, les zones humides, la mer, etc. ; (iii) d'atténuer l'impact de la sécheresse ; (iv) et de fournir des
quantités supplémentaires d'eau en accélérant le cycle d'épuration naturelle de celle-ci.
Les principales utilisations des EUE sont les suivantes : (i) Utilisations urbaines : arrosage des espaces verts,
lavage des rues, alimentation de plans d'eau, fontaines, auxquelles on peut ajouter une utilisation périurbaine qui
se développe tells que l’arrosage des terrains de golf. (ii) Utilisations agricoles : irrigation. (iii) Utilisations
industrielles : cette réutilisation est importante en raison du recyclage fréquent des eaux de processus qui est
souvent justifié par la réduction des consommations mais aussi par la récupération des sous produits. (iv)
Amélioration des ressources et de la qualité des eaux : protection contre l'intrusion des biseaux salés en bord de
mer par recharge de nappes.
Moins coûteuse, cette option repose sur les 750 H m3 d’eau rejeté tous les ans; récupérer 40% de ces rejets
équivaudrait à produire l'équivalent de six (6) barrages d'une capacité de 60 Hm3. Aujourd’hui, 134 stations
d'épuration ont été réalisées avec une capacité de traitement de 800 Hm3/an et 66 sont en cours de réalisation,
dont une grande partie est exploitée dans l'agriculture. 200 stations d'épuration au total, formeront le parc des
STEP à l'horizon 2015 (MRE/DAPE).
208
La Station d'épuration
d'Oran en cours de
réalisation
Le développement de ces
alternatives dans le Nord
permet de dégager des
ressources pour
pérenniser l’activité des
grandes zones agricoles,
déterminantes dans le
développement du pays.
Dans l’optique d’une
politique d’aménagement
fondée sur la valorisation
des Hauts-Plateaux, une
partie des ressources
devra aussi être réaffectée
vers cet espace.
209
Tableau 64: les petites unités de dessalement d'eau de mer de type monobloc (PNE, 2010)
210
Figure 127 : Les unités de dessalement d'eau de mer de grandes capacités (à partir du PNE, 2010)
211
Figure 128 : Carte des grands transferts hydrauliques (source : SNAT, 2030)
On retrouve dans le milieu récepteur tous les types de polluants fluides ou micro-solides, lesquels engendrent
toute une gamme des conséquences possibles sur l’environnement. En fonction de la nature et de l’origine des
polluants, les différentes formes de pollution peuvent être regroupées en 5 catégories :
• La pollution organique, causée par la décomposition de matières organiques d’origine humaine, animale
et industrielle entraîne la diminution de l’oxygène dissous dans le milieu récepteur (eau de surface),
perturbe la vie aquatique et est à l’origine d’odeurs nauséabondes. Par ailleurs, l’écosystème récepteur
peut être détruit complètement jusqu’à l’asphyxie des êtres vivants qui le composent ;
• La pollution par les fertilisants est liée à la présence excessive des nutriments comme l’azote et le
phosphore provenant des rejets domestiques (détergents, urines, etc.) des industries, du secteur
informel ainsi que des activités agricoles (élevage et agriculture) ne sont pas négligeables. Leur
présence favorise une prolifération des plantes aquatiques et des algues, ce qui accélère le processus
de vieillissement des cours d’eau et entraîne le phénomène bien connu d’eutrophisation.
• La pollution toxique provient du secteur industriel et informel, (métaux lourds : Fe, Zn, Cd, etc.) mais
également du secteur agricole par le biais des pesticides. Les substances rejetées représentent un
danger potentiel pour l’eau, les sédiments ou les organismes aquatiques. Elles ont des effets immédiats
ou latents, mais aussi sur l’homme par la consommation de poissons et des produits de maraîchage.
La pollution microbienne découle de la présence dans l’eau de bactéries, de virus et de parasites issus le plus
souvent des déjections humaines ou animales. Le milieu devient propice à la propagation de maladies hydriques
telles que la schistosomiase, la typhoïde, la diarrhée et autres maladies gastro-intestinales.
212
10.5.2. Déchets solides
Dans ce cadre, le MATE met en œuvre le PROGDEM en réalisant des programmes sectoriels au niveau des
wilayas du pays, à travers les Directions de l’Environnement. Il s’agit de la réalisation de centres d’enfouissement
technique, de décharges contrôlées, de centre de tri et de déchetteries ainsi que leurs équipements. Les
structures réalisées sont gérées par des établissements publics de wilayas à caractère industriels et commercial
(EPIC).
Le MICL assure la coordination en matière de programme de développement local, apporte un soutien financier
aux municipalités, notamment celles dont le budget est déficitaire. Une aide matérielle constituée de dons de
camions et de bennes à ordures ainsi qu’une assistance à la réparation de véhicules en pannes est apportée
aux communes dans le cadre d’un contrat entre le MICL et la Société nationale des véhicules industriels (SNVI)
en vue d’améliorer la qualité du service public local.
La Wilaya en vertu de l’article 141 de la loi 121-07 Les industriels générateurs et/ou les Les structures sanitaires sont
du 21-02-2012 relative à la Wilaya, peut créer des détenteurs de déchets spéciaux sont tenus responsables de la gestion des
services publics de l’hygiène, la salubrité publique d’assurer ou de faire assurer à leur charge, déchets issus des activités de soins à
et le contrôle de qualité. Ainsi des établissements la gestion de leurs déchets. Ils peuvent, à risque infectieux (DASRI) ou toxiques.
publics locaux (EPIC) sont créés pour la prise en cet effet, décider de s’associer dans des Leur élimination est à la charge des
charge de la gestion des déchets, notamment groupements agréés chargés de remplir les établissements qui les génèrent et doit
l’exploitation des CET et parfois la collecte des obligations qui leur incombent (loi 01-19 art être pratiquée de manière à éviter
ordures ménagères. 7). Les générateurs de DISD sont en outre, toute atteinte à la santé publique et/ou
tenus de déclarer leurs déchets (nature, à l’environnement. (loi 01-19 art 18).
Les responsabilités de la commune en matière de quantité, caractéristiques) au ministre
gestion des déchets solides sont fixées et par la loi chargé de l’environnement est rendue
N°11-10 du 22 juin 2011 relative à la commune (Art obligatoire (loi 01-19 article 21).
123, alinéa 3) et par la loi relative aux déchets 01-
19 du 12/12/2001 (Art 31 et 32). Pour les déchets
ménagers et assimilés (DMA) générés sur son
territoire, la Commune est responsable de la
collecte, traitement, élimination ou valorisation (loi
11-10 art 123 alinéa 3). La commune organise la
collecte en régie ou la concède à un établissement
public local ou au secteur privé.
L’Agence nationale des déchets (AND) chargée entre autres de fournir l'assistance aux collectivités locales
dans le domaine de la gestion des déchets. A ce titre elle est notamment chargée de : (i) entreprendre toute
étude sur les déchets que le Ministre chargé de l’environnement décide de lui confier ; (ii) contribuer à
l’élaboration de plans nationaux, régionaux et locaux de gestion des déchets ménagers ; (iii) entreprendre des
opérations pilotes dans le domaine du tri, de la collecte sélective et de la valorisation des déchets ; (iv)
213
entreprendre des études et réaliser des expériences pilotes destinées à réduire à la source la production des
déchets ; (v) fournir à des tiers toutes sortes d’études et de prestations entrant dans son champ d’activités.
Le Conservatoire National des Formations à l’Environnement (CNFE) est chargé de renforcer les capacités
techniques de tous les acteurs publics, privés et associatifs. Il est créé pour répondre à leurs besoins en
éducation, formation et sensibilisation dans le domaine de l’environnement, plus particulièrement dans le
domaine de la gestion des déchets solides.
Le CNFE a formé des milliers d’agents municipaux et autres cadres des collectivités locales et des structures
sanitaires. Ces formations concernent des thématiques environnementales en général et la gestion des déchets
en particulier, notamment la collecte, le traitement, la gestion des centres d’enfouissements techniques, la
décontamination des sols pollués, le principe des ‘’3Rs’’ (collecte sélective et recyclage), l’éducation
environnementale…
Le CNFE exploite en outre les maisons de l’environnement des wilayas que le MATE réalise et met à sa
disposition. Ces maisons ont pour rôle l’éducation à l’environnement et la promotion des actions telles le tri des
déchets, la sensibilisation, le reboisement, les classes vertes… en collaboration avec les administrations locales
et la société civile.
Il est en outre constaté que nonobstant le programme de réalisation des CET et des décharges contrôlées (qui
ne concerne que 30% des communes du littoral), le niveau de salubrité des villes et villages restent encore
insuffisant à cause de la non-mise en œuvre de ces schémas et plans communaux de collecte, lesquels du reste,
sont souvent inefficients. L’amélioration de la propreté nécessite une solidarité intercommunale qui n’est pas
perceptible même si les codes communaux actuel et ancien n’occultent pas cet aspect.
58
Ecojem est un système public de reprise et de valorisation des déchets d’emballages crée en 2004 par le décret exécutif N°04-199 en date du
19/07/2004 fixant les modalités de création, d’organisation et de fonctionnement du système public de traitement des déchets d’emballages. Plusieurs
fabricants de boissons ont déjà adhéré à ce système dans le but de favoriser le recyclage du plastique PET et du verre, mais le lancement n’est pas encore
effectif.
214
Au niveau sectoriel, mis à part le MICL et le MATE, l’engagement pour une gestion intégrée des déchets reste
relativement faible, notamment en matière d’organisation et de complémentarité des actions intersectorielles.
- Le secteur de la santé opte pour des incinérateurs individuels dans les structures sanitaires au lieu de
favoriser l’émergence de centres régionaux de traitement –l’incinération n’étant l’unique option- (de
préférence privés) avec organisation de collecteurs spécialisés. La multiplication d’incinérateurs souvent
non conformes aux normes de rejets des fumées, engendrera des problèmes d’exploitation d’une part et
des impacts néfastes sur la santé humaine.
- Le secteur de l’industrie n’a pas développé de dispositif d’incitation des investisseurs pour développer
des filières de traitement des déchets spéciaux et devrait s’impliquer d’avantage dans la prise en charge de
cet épineux problème notamment dans les principales villes côtières à forte activité industrielle.
- Le secteur de l’agriculture n’a pas mis en œuvre de dispositif spécifique pour la promotion et de
valorisation des déchets verts et l’utilisation du compost au détriment des engrais chimiques. Mis à part
l’expérience du Jardin d’Essai d’Alger, cette forme de valorisation des déchets est très peu répandue.
- Les secteurs des BTP n’ont pas également mis en œuvre de mécanismes de promotion auprès des
entreprises pour la valorisation des déchets inertes (gravats de construction), malgré la rareté des granulats
et leur cherté.
Ces insuffisances mettent en évidence que les problèmes environnementaux en général et celui des déchets
solides en particulier nécessitent une cohérence des politiques sectorielles par une adhésion à la stratégie
tracée dans le cadre du PNAEDD. L’Agence nationale des déchets qui n’est pas encore suffisamment
opérationnelle vu les limites de ses capacités d’actions, pourrait jouer un rôle de premier ordre dans la
coordination des actions intersectorielles. Pour peu qu’elle soit perçue comme structure nationale horizontale,
son efficacité à moyen terme dépendra de l’implication des principaux secteurs producteurs de déchets.
L’impact de ces insuffisances institutionnelles en matière de coordination, de mise en cohérence des actions et
de l’efficience de ces dernières, sur le littoral dans la mesure où les rejets anarchiques sur et vers le rivage sont
visibles. Les multiples acteurs sur la bande côtière fortement urbanisée et industrialisée occultent les principes
de base de la gestion intégrée appliquées aux zones côtières d’où l’inefficience des actions, certes nombreuses
et volontaristes, mais non concertées.
La création de l’APPL dans la Wilaya d’Alger a permis d’améliorer un tant soit peu la qualité des plages. Cette
agence est un véritable catalyseur en matière de veille et de convergence des actions, même si des efforts
restent encore à accomplir.
215
10.5.3. Tourisme
10.5.3.1. L’organisation institutionnelle du secteur du tourisme est illustrée par le schéma suivant:
59 D’initier et de proposer la stratégie relative au plan qualité tourisme et à la régulation; de veiller à la mise en place des instruments du plan qualité
tourisme et à la promotion de la destination touristique Algérie et d’en assurer le suivi; d’initier et de proposer les mécanismes de développement des
activités touristiques conformément à la politique nationale de développement du tourisme; d’initier et de proposer toutes actions tendant à favoriser le
partenariat et la collaboration entre les professionnels du tourisme; de veiller, en concertation avec les secteurs concernés, à la facilitation touristique; de
délivrer les autorisations réglementaires et les agréments relatifs aux activités et professions touristiques; d’assurer le secrétariat technique des
commissions d’agrément et d’homologation réglementaires des professions et activités liées au tourisme.
60
D’initier et de proposer la stratégie relative au développement et à l’aménagement touristique; de proposer les mesures visant l’exploitation rationnelle du
foncier touristique destiné à l’investissement en coordination avec les secteurs concernés; de veiller à la mise en œuvre des règles édictées par le schéma
directeur d’aménagement touristique.
61
D’initier et de proposer la stratégie de soutien et d’accompagnement des projets touristiques; d’étudier, d’évaluer et de se prononcer sur la faisabilité des
projets d’investissement touristique; d’orienter et de promouvoir les investissements touristiques et de proposer toutes mesures en vue de leur
encouragement; de définir les conditions et critères de localisation; de s’assurer de la conformité des projets d’investissement touristique avec les plans
d’aménagement touristique; de tenir un fichier national, régional et local des projets liés au tourisme; de suivre, de soutenir et d’accompagner les projets
touristiques retenus.
216
- De mettre en œuvre les programmes et les mesures de promotion et de développement des activités de tourisme et de
thermalisme et d'en évaluer les résultats,
- De contribuer, avec les secteurs concernés, à la promotion du partenariat national et étranger, notamment dans les
domaines de l’investissement et de la formation des ressources humaines,
- D’orienter et de suivre, en liaison avec les organismes concernés, les projets d’investissement touristique,
- De veiller à la conformité des activités touristiques et à l’application des règles, normes et standards de la qualité
édictée en la matière,
- De contribuer à l’amélioration des prestations touristiques notamment celles ayant trait à l’hygiène, la protection de la
santé et la sécurité liées à l’activité touristique,
- De veiller à la satisfaction des besoins et des aspirations des touristes en matière de bien-être, de détente et de loisirs,
- D’assurer le suivi de la mise en œuvre des opérations de soutien au titre du fonds d’appui à l’investissement, à la
promotion et à la qualité des activités touristiques,
- D’animer et d’encadrer les services extérieurs, les espaces intermédiaires et le mouvement associatif œuvrant dans le
tourisme au niveau local,
- De contribuer à l’élaboration du plan annuel et pluriannuel de développement du tourisme dans la wilaya,
Les organismes sous tutelle qui sont concernés par le développement du secteur touristique sont:
L’Agence Nationale de Développement du Tourisme (ANDT): créée par le décret exécutif n°98-70
correspondant au 21 février 1998, c’est une EPIC, placée sous la tutelle du ministère du tourisme et de
33l’artisanat, l’agence est chargée de la dynamisation, de la promotion et de l’encadrement des activités
touristiques. Elle est chargée notamment : (i) de veiller à la protection et à la préservation des ZEST, (ii) de
procéder à l’acquisition des terrains nécessaires à l’implantation des infrastructures touristiques, (iii) de procéder
aux études et à l’aménagement des terrains destinés aux activités touristiques, (iv) de veiller, en liaison avec les
institutions et les organismes concernés à une gestion rationnelle des espaces et équipements d’intérêt commun.
L’agence est tenue à rétrocéder à titre onéreux, ou de concéder les terrains aménagés au profit des investisseurs
ou promoteurs, conformément à un cahier des charges. Il est à noter également que l’arrêté du 31 Janvier 2008
préconise la création de plusieurs annexes de l’agence nationale de développement du tourisme dont celles
d’Annaba, d’Alger et d’Oran ; à ce jour seules les antennes d’Oran et de Annaba ont vu le jour.
Deux autres offices sont sous tutelle du MTA, chargés de l’animation et de la promotion du tourisme : (i) l’office
national de l’animation, de la promotion et de l’information touristique (ONAT) et (ii) l’office national du tourisme.
D’autres acteurs concernés ou impliqués :
- Le Wali qui dans le cadre de la décentralisation est le principal ordonnateur des budgets d'équipement des différents
secteurs d'activités. Il est assisté par un Comité Technique de Wilaya dans la sélection de projets. La coordination de la
programmation et de l'exécution des activités et la répartition des responsabilités au niveau de chaque wilaya se fait à
ce niveau, selon les allocations budgétaires octroyées à chaque département (DTA,…),
- Les collectivités locales et territoriales représentées par les Assemblées Populaires de Wilayas (APW) et
Assemblées populaires de communes (APC). Celles-ci sont faiblement impliquées dans les programmes des
investissements touristiques.
- Les associations professionnelles du tourisme doivent jouer un rôle important dans la professionnalisation des
produits touristiques durable, dans la vulgarisation et dans l’adoption de l’approche GIZC.
10.5.3.2. La stratégie nationale du tourisme tel que déclinée par le SDAT 2025
Jusqu’en 1966, le tourisme algérien s’est appuyé deux milles lits concentrés des trois pôles : (i) l’ouest d’Alger
(Moretti, Sidi Fredj et Tipaza) ; (ii) Oran (les Andalouses) ; (iii) l’Est algérien (Hamadites, Seraidi et Kala…).
Dans la période 1967-1979 le gouvernement entreprend des études qui tendent à dégager d’autres sites
touristiques, une politique du développement touristique est déclarée par l’ordonnance du 26 mars 1966 et le
décret du 04 avril 1966. La politique s’est traduite par l’adoption d’une stratégie privilégiant la construction
d’unités de type complexe touristique et balnéaire destinés à une clientèle essentiellement étrangères. Cette
stratégie n’a malheureusement pas permis d’aboutir aux résultats escomptés en raison du surcoût et des retards
consécutifs dans la réalisation.
A partir de 1980 l’accent a été mis sur la promotion du camping, des unités thermales et climatiques légères.
L’ENET fut chargée de l’établissement des plans d’aménagement touristique, le décret n° 88-232 du 05
novembre 1988 a délimité 174 ZET, dont 160 sont localisées sur le littoral, soit 92% du nombre total des ZET.
217
La capacité d’accueil n’a pu atteindre que 48 302 lits en 27 ans, dont 13327 balnéaires. Cette situation du
tourisme, n'a pas donné beaucoup de latitude aux décideurs en matière de rattrapage du retard accumulé. A ce
titre, la stratégie nationale actuelle a donné la priorité à l’augmentation du nombre de lits et les efforts
d'investissement privé ont été concentrés principalement sur ce point alors que celui de la durabilité vient en
seconde priorité. Les autorités ont réagis avec des programmes ambitieux de développement du tourisme,
notamment dans le cadre de promouvoir la destination Algérie et du Plan Qualité Tourisme (PQT). L'effort des
planificateurs dans le secteur du tourisme a essentiellement porté sur l'augmentation de « l'offre » par
l’accroissement de la capacité d’hébergement, mais très peu sur la gestion de la «demande» basée sur une
politique incitative à l'économie, le renforcement institutionnel, la mise à niveau des capacités humaines, et la
formation et l'organisation des usagers et leur responsabilisation. C’est une situation, compréhensible en cas
d'urgence mais qui ne peut pas s'ériger en règle.
Il convient de noter que le secteur du tourisme a connu un développement notable durant les dix dernières
années, il est amené à jouer un rôle plus important à l’avenir dans le développement socio-économique au
niveau des zones côtières. Cette importance a été reconnue par les autorités algériennes qui ont décidé
d’amorcer le développement futur du secteur sur la base du nouveau Schéma Directeur de Développement
Touristique (SDAT). Ce schéma constitue le cadre stratégique de référence pour la politique touristique de
l’Algérie, il affiche sa vision du développement touristique national aux différents horizons à court terme, moyen
terme et long terme (2025) dans le cadre du développement durable, afin de faire de l’Algérie un pays récepteur.
Le SDAT définit, également, les instruments de sa mise en œuvre et précise les conditions de sa faisabilité.
Le Schéma Directeur d’Aménagement Touristique « SDAT 2025» est une composante du SNAT 2025 lequel
montre comment l’État compte assurer, dans un cadre de développement durable le triple équilibre de l’équité
sociale, de l’efficacité économique et de la soutenabilité écologique à l’échelle du pays tout entier pour les vingt
ans à venir. Le «SDAT 2025» est de ce fait un instrument qui traduit la volonté de l’État de valoriser le potentiel
naturel, culturel et historique du pays et de le mettre au service de la mise en tourisme de l’Algérie afin de la
hisser au rang de destination d’excellence dans la région euro méditerranéenne. En effet le SDAT décline la
nouvelle stratégie en Cinq dynamiques, à savoir : (1) Promouvoir une économie alternative et de substitution aux
hydrocarbures ; (2) Dynamiser sur les grands équilibres, Effet entraînant sur les autres secteurs ; (3) Combiner
durablement promotion du Tourisme et Environnement ; (4) Valoriser le patrimoine naturel, historique, culturel et
cultuel ; (5) Valoriser l’image de l’Algérie.
Ces Cinq dynamiques sont le levier de la mise en tourisme du pays organisée autour d’un nouveau concept du
tourisme algérien. Elles tendent :
- A la valorisation de la destination Algérie pour accroître l’attractivité et la compétitivité de l’Algérie;
- Au développement des pôles et villages touristiques d’excellence par la rationalisation de l’investissement et le
développement ;
- Au déploiement d’un plan qualité tourisme(PQT) pour le développement de l’excellence de l’offre touristique nationale
intégrant la formation par l’élévation professionnelle, l’éducation, l’ouverture aux Technologies de l’Information et de la
Communication(TIC) et le positionnement sur de nouvelles niches touristiques conformes aux nouvelles tendances
mondiales;
- A la promotion de la transversalité et de la cohérence dans l’action par l’articulation de la chaîne touristique et la mise
en place d’un partenariat public – privé;
- A la définition et la mise en œuvre d’un plan de financement opérationnel pour soutenir les activités touristiques et les
promoteurs – développeurs et attirer les investisseurs nationaux et internationaux.
218
• Des procédures de délivrance des visas et les formalités d’entrée excessives.
Les carences de gouvernance selon le SDAT se manifestent à travers :
• Dans la réalité, l’Agence Nationale de Développement Touristique ’’ANDT’’ n’a pas la maîtrise du
foncier et demeure peu territorialisée:
• Il n’existe pas un guichet unique pour les porteurs de projets qu’ils soient opérateurs ou investisseurs.
• Les Directions du Tourisme des wilayas n’ont pas de stratégie de développement touristique à l’échelle
de leur territoire. Leur rôle de contrôle, de suivi et d’accompagnement des porteurs de projet est limité.
• Manque de visibilité pour les autres partenaires/acteurs en matière de gestion et de stratégie
touristique.
• Pas de réelle logique de coopération.
• Généralement les agences de voyages sont sous-traitantes de prescripteurs européens que sont les
grands tours opérateurs (TO).
Le SDAT préconise de se positionner de manière offensive sur le segment littoral méditerranéen au niveau des
wilayas suivantes : Annaba, Jijel, Bejaia, Boumerdès, Alger, Tipasa, Mostaganem, Ain-Temouchent, Tlemcen.
Les principales thématiques et actions préconisées par le SDAT pour le tourisme littoral sont :
219
Le processus de planification du tourisme est un processus itératif complexe qui doit être basé sur une
connaissance aussi précise que possible du potentiel et sur les besoins de tous les secteurs usagers du littoral et
leur évolution. Le processus de planification nécessite aussi un travail de concertation, de larges consultations et
un arbitrage lors de la validation et approbation des différents SDAT des wilayas côtières et des PAT des
différentes ZEST. Le rôle d'arbitre du ministère du tourisme est primordial à ce sujet dans le cadre de la nouvelle
vision. De ce fait, une politique de développement durable du tourisme ne peut pas être conçue sans une
stratégie claire en matière de mécanismes de mise en œuvre et sans une connaissance approfondie de la réalité
du terrain et une analyse des interactions avec les autres secteurs usagers. Enfin une vision prospective du
développement du tourisme, sans opter pour des scénarios pessimistes, garder dans l'esprit les défis futurs que
représentent les différents aléas. Il faut donc opter pour des scénarios réalistes de développement afin d’éviter un
sur-équipement de la côte, au regard de la capacité de charge acceptable.
Le bilan de cette stratégie confirme quelques insuffisances, en effet quelque soit son niveau de conceptualisation, une
stratégie ne peut réussir que par sa mise en œuvre selon un processus régulier renversant les tendances indésirables et
concrétisant les résultats satisfaisants, l’efficacité de mise en œuvre reste tributaire des règles méthodologiques, des
techniques méthodiques, des moyens logistiques et de la clarté de la vision. En Algérie l’application de la stratégie du
développement touristique, y compris celle liée à la durabilité du milieu est un enjeu de taille. Un enjeu lié également à
l’amélioration de l’encadrement des directions du tourisme et des collectivités locales, qui leur incombent d’appliquer les
démarches exécutoires pour atteindre les objectifs escomptés. A ce titre il convient de noter aussi que :
- Il n’existe pas de protocoles claires concernant l’arbitrage dans les cas de conflits d’usages du sol, précisément avec les
activités nécessitant la proximité de la mer (secteur de la pêche, les stations de dessalement, …).
- La procédure de planification du secteur touristique n’est pas respectée puisque un maillon essentiel manque entre la
stratégie déclinée par le SDAT national et l’outil opérationnel de mise en tourisme qui est le PAT. Ce maillon manquant en
l’occurrence le SDAT de wilaya est supposé:
• Faire l’évaluation des espaces touristiques nécessitants des études EIE,
• Préciser les espaces touristiques fragiles qui devront faire l’objet d’une évaluation de capacité d’accueil,
• Prescrire des directives strictes en termes de développement touristique durable, pour les zones classées ou à classer
comme aire marine et/ou terrestre protégée,
• Analyser la chaîne de valeur du secteur touristique.
• Préciser la vocation de chaque ZEST (tourisme familial, tourisme de masse…)
La plupart des SDAT des wilayas côtières sont soit en cours d’étude, soit en cours de lancement.
220
11. CONSERVATION ET PROTECTION DES ECOSYSTEMES
SENSIBLES
La stratégie nationale de préservation et de conservation du patrimoine naturel côtier et littoral est portée par
deux ministères : le ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement et le ministère de l’agriculture
et du développement durable. Ces deux ministères s’appuient à leur tour sur d’autres départements ministériels
dont les plus importants et les plus opérationnels sont le ministère de l’intérieure et des collectivités locales, le
ministère de la pêche et des ressources halieutiques, le ministère de la défense nationale, le ministère des
finances, le ministère des travaux publics et le ministère des transports. D’autres secteurs moins visibles mais
non moins importants contribuent directement à la politique nationale de préservation du patrimoine naturel
côtier.
Deux institutions phares ont la responsabilité d’opérationnaliser les orientations et les plans d’actions visant à
préserver les espaces naturels les plus patrimoniaux et les plus sensibles : la Direction générale de Forets à
travers les parcs nationaux pour les espaces littoraux et le Commissariat National pour les espaces côtiers et
marins dont exclusivement insulaires.
Les Parcs Nationaux du Nord du pays sont sous l’égide de la Direction Générale de Forêt, sous la tutelle du
Ministère de l’Agriculture et du développement rural, alors que les deux Parcs nationaux sahariens. Un certain
nombre de Parcs National ont bénéficié du Label MAB de l’UNESCO.
En ce qui concerne la zone littoral, nous avons pris en considération les deux Parcs côtiers (P.N De Gouraya et
P.N de Taza), mais aussi deux autres Parcs de montagne, à savoir le Parc National du Djurdjura, car il est situé
en partie au niveau de la Wilaya de Tizi-Ouzou et le Parc National de Tlemcen, situé au niveau de cette Wilaya
littorale (tableau 65).
Il en ressort que c’est la région Est qui est le plus dotée en Parcs Nationaux, avec une superficie totale de 82 327
ha soit plus de 75 % de la surface des parcs nationaux littoraux. Au centre la surface des Parcs Nationaux
221
représenté actuellement au niveau du littoral uniquement par le Parc National du Djurdjura avec une surface de
18 550 ha, néanmoins une autre forêt est proposé au classement c’est le mont Chenoua.
A l’ouest, il y a aussi un seul le parc National, c’est celui de Tlemcen qui a été classé en 1993 avec une superficie
de 8225 ha soit 7.50 % de la superficie totale des Parcs nationaux littoraux. Avec une surface globale de 109 102
ha les Parcs Nationaux littoraux représente à peine 0,21 % de la surface totale des parcs nationaux du pays,
mais il faut signaler que faible pourcentage s’explique par l’immense superficie occupée par les deux parc
nationaux du sud (P.N de l’Ahaggar et P.N du Tassili) mais aussi actuellement par celui du Parc National de
Djebel Aïssa, crée en 2003.
Sur les 4 réserves naturelles qui existent en Algérie, 2 concernent la zone littorale, la réserve naturelle des
Babors (rattaché administrativement au Parc National de Taza (W. de Jijel) et la réserve naturelle de la Macta
(W. d’Oran de Mostaganem et de Mascara), dont la superficie globale est de 22300 ha soit presque 38 % de la
surface des Réserves naturelles nationales.
Il faut signaler que tout de même que malgré l’ancienneté de son classement, La Réserve des Babors n’est à ce
jour pas créée.
222
Tableau 66 : Zones humides littorales inscrites sur la liste de la convention de Ramsar
Nom de la zone Année Superficie Type de zone humide Wilaya Critères Ramsar
humide d’inscription (ha) d’inscription
21- Lac de Réghaia 2002 842 Lacs, marais et oued communes de Réghaia 3 critères sur 8 (1, 2 et 3)
côtiers et Heroua (Wilaya
d'Alger)
Total centre 842
% Littoral 0,37
% National 0,03
1- Lac Tonga 1982 2700 Lac d’eau douce côtier, Commune d’Oum 5 critères sur 8 (1, 2, 3, 5
marais et aulnaie Tboul, PNEK (El Tarf) et 6)
2- Lac Oubeira 1982 2200 Lac d’eau douce côtier, Commune D’El Frine, 3 critères sur 8 (1, 5 et 6)
Végétation périphérique P.N.E.K (W. El Tarf)
3- Lac des oiseaux 1999 170 Lac d’eau douce côtier, commune du lac des 2 critères sur 8 (3 et 6)
Végétation en périphérie oiseaux (W. El Tarf)
19- Marais de la 2002 8900 Marais d’eaux douces et Wilaya d’El Tarf
4 critères sur 8 (1, 4, 5 et
Mekhada saumâtres 6)
22- Lac Noir 2002 5 Tourbière morte Commune de Ain Khiar, 1 critère sur 8 (1)
P.N.E.K..(W. El Tarf)
23- Aulnaies de Ain 2002 170 Aulnaie et oued d’eau P.N.E.K..(W. El Tarf) 1 critère sur 8 (1)
Khiar douce
50-Nechaa Oum
Laagareb 2011 729 Aulnaie,marais El Tarf 3 critères sur 9 (1,2 et 3)
38- Lacs Mellah et Bleu 2006 2257 Lac d’eau saumâtre El Tarf 3 critères sur 8 (1, 6 et 8)
46- Marais de Bourdim 2009 11 Marais El Tarf 2 critères sur 8 (1 et 4)
47-Vallée de l’oued 12 453
Soummam 2009 Oued Bejaia 2 critères sur 8 (2 et 7)
26- Lac Fetzara 2002 20680 Lac d’eau douce Wilaya de Annaba 1 critère sur 8 (6)
24- Lac de Béni Bélaid 2002 600 Lac, marais, aulnaie et Wilaya de Jijel 3 critères sur 8 (1, 5 et 6)
oued côtiers d’eau douce
5- Guerbes 2001 42100 Plaine d’inondation côtière, Wilaya de Skikda 5 critères sur 8 (1, 2, 3, 6
lacs d’eau douce et et 8)
saumâtre, marais, aulnaie
Total Est 92975
% Littoral 41,00
% National 3,11
7 critères sur 9 (1, 2, 3,
49-Ile de Rachgoun 2011 66 Ile Ain Témouchent 4, 5, 7 et 8)
10- Marais de la Macta 2001 44500 Marais côtier et oued Wilaya de Mascara, 3 critères sur 8 (1, 3 et 5)
Oran et Mostaganem
12- Sebkha d’Oran 2001 56870 Sebkha ou lac salé Wilaya d’Oran 1 critère sur 8 (6)
continental
36- Les Salines 2006 5778 Lac salé saisonnier Oran 2 critères sur 8 (1 et 6)
d’Arzew
37- Lac de Telamine 2006 2399 Lac salé saisonnier Oran 2 critères sur 8 (1 et 6)
18- Grotte de Ghar 2002 20000 Grotte karstique Wilaya de Tlemcen 1 critère sur 8 (1)
Boumâaza continentale et oued
34- Dayet El Ferd 2006 3323 Lac saumâtre permanent Tlemcen 3 critères sur 8 (1, 5 et 6)
Total Ouest 132936
% littoral 58,63
% National 4,45
Total Littoral 226753
% National 7,58
Superficie Totale 2990393
des sites algériens
(Sources DGF, 2007, in Méribaï, 2012)
Liste actualisée par Méribaï (2012), modifiée par nous même
223
11.2.6. Réserves de chasse
Ce type d’aire protégée a pour rôle la protection et le développement de la faune l’aménagement du biotope des
espèces animales, l’établissement de l’inventaire cynégétique et la recherche et l’expérimentation (tableau 67).
Sur les 4 réserves de chasse existante en Algérie deux sont situées au niveau du littorale, celle de Zéralda (W.
d’Alger) au centre avec une superficie de 1034 ha et celle de Moutas (W. de Tlemcen) avec une superficie
globale de 3193 ha soit 7,68 % de la surface nationale des réserves de chasse
Ce type structures a pour mission la production des espèces cynégétiques ou exotiques en vue d’enrichir le
patrimoine cynégétique national, la promotion et le développement de la cynégétique par la sélection des
espèces cynégétiques locales et par l’introduction de nouvelles espèces et leur acclimatation, la conservation de
la nature et de la biodiversité, l’organisation de recherches en matière cynégétique, alimentaire et sanitaire et la
participation à l’organisation des lâchers et de suivi de ces opérations, en vue de tirer les conséquences sur
l’acclimatation du gibier introduit. Ces unités sont toutes installées en zone littorale (tableau 68).
Comme nous l’avons déjà signalé et contrairement aux autres aires protégées, les centres cynégétiques ont pour
but la conservation de la biodiversité ex situ. Il est à signaler sur les 49 ha des centres cynégétiques du territoire
national 47 ha soit 96 % sont situées en région centre et 4 % en région Ouest.
224
11.3. Les aires marines et côtières protégées,
Le Schéma national d’aménagement du Territoire (SNAT) s’est fixé comme objectifs à l’horizon 2030 la mise en
place de 11 parcs marins et terrestres ainsi que 21 réserves marines et terrestres.
La problématique des aires marines et côtières d’intérêt pour la protection est un processus relativement récent
en Algérie. L’inventaire réalisé par Semroud et Grimes (1995) a été actualisé par Grimes/PNUD (2002),
Grimes/CAR ASP (2003), Grimes (2004). Ces derniers rapports énumèrent et décrivent les sites prioritaires pour
la mise en réserve à court, moyen et long terme. Ces inventaires sont également accompagnés des principales
menaces et des contraintes institutionnelles pour l’opérationnalisation effective de ces plans d’actions. La
synthèse réalisée par Grimes (2004) fait état des habitats marins côtiers remarquables. Un essai d’identification
de la valeur patrimoniale de ces sites y est présenté. Ces éléments sont complétés par des travaux plus
ponctuels portant sur des études, des inventaires biologiques et écologiques visant à la mise en réserve de
quelques sites biostratégiques. Ces études concernent les îles Habibas, l’île Rachgoun, l’île Aguelli, l’aire marine
des Anses de Kouali – Mont Chenoua, l’aire marine du Parc National de Taza, l’aire marine du Parc National de
Gouraya, l’aire marine du Parc National d’El Kala.
L’intérêt biostratégique des sites côtiers d’El Kala réside dans la juxtaposition de plusieurs écosystèmes
sensibles, fragiles et vulnérables représentés par la zone marine, les cordons dunaires et le complexe humide
d’El Kala63. La zone comprise entre l’embouchure de l’Oued Mafragh jusqu'à la limite orientale située à la fin de
la plage de l’oued Mafragh. La zone de Cap Rosa, se caractérise par la présence de plusieurs criques et grottes
sous-marines. Ces grottes semi-obscures et obscures présentent une faune caractéristique des grandes
profondeurs.
Dans la partie occidentale de la wilaya d’Annaba deux aires marines identifiées : (i) Ras El Hamra au
promontoire du Pain de Sucre et (ii) Ras Takkouche à Ras Axin. Ces deux aires sont caractérisées par des
espèces communes au secteur marin d’El Tarf. La zone du Cap de Garde au promontoire du Pain de Sucre”
couvre une superficie de 3800 ha avec un linéaire côtier de 9,5 km. Ces aires représentent des milieux naturels
dont les écosystèmes marins sont caractéristiques de milieux méditerranéens non perturbés avec la présence de
grands herbiers de Posidonia oceanica, des colonies importantes de balanes ainsi que des trottoirs à vermets.
Les zones rocheuses sous-marines de la wilaya de Annaba présentent une grande richesse floristique et
faunistique. Les différents recensements réalisés, indiquent la présence de 545 espèces, soit 331 espèces entre
Ras El Hamra et le promontoire de Pain de Sucre et 214 espèces entre Ras Axin et Ras Takkouche.
le Parc National de Taza (Jijel), qui couvre une surface de 3807 ha et la zone humide de Béni Bélaid (Jijel), qui
s’étend sur une superficie de 122 ha présentent tous une forte valeur patrimoniale. Dans cette dernière wilaya,
entre Ras Afia et la plage rouge, 384 espèces sont recensées et 07 unités écologiques mises en évidence
(ISMAL, 2003).
62 La première a été financée par le CAR ASP et la seconde a été réalisée avec le soutient du PNUD.
63 L’étude MEDMPA (CA RASP/2005) a mis en évidence la valeur patrimoniale de ces sites pour la biodiversité marine et littorale.
225
Figure 131: Aires
marines et côtières
protégées
existantes, en
cours de mise en
place ou planifiées
(Source: Grimes,
2012).
AMP et AMCP AMP et AMPCP en cours de mise AMP et AMPCP en cours de mise en place pour lesquelles un
existantes et en place financement a été mobilisé
fonctionnelles
• Aire marine des îles Aguelli à l’île Sandja (Wilaya d’Alger)
• Aire marine de Cap Djinet à Cap Bengut (Wilaya de
Boumerdès)
• Aire marine de Ras Taizirt à Fazzout El Marsa (Wilaya de
• Kouali – Mont Chenoua (wilaya Tipasa)
de Tipasa) • Aire marine de Kef Kharrouba à Oued Chlef (Wilaya de
• Réserve • ·Extension du PNEK [2] à la Mostaganem)
naturelle zone marine contiguë (wilaya • Aire marine de Ras Aiguille à Ras Carbon (Wilaya d’Oran)
marine des d’El Tarf)·Extension du PNT[3] à • Aire marine de Ras Chennaïria à l’ile Ronde (Wilaya de Aïn
îles Habibas la zone marine contiguë (wilaya Témouchent)
[1] (wilaya de Jijel)·Extension du PNG[4] à • Aire marine de Ras El Oureye à Ras Kela (wilaya de
d’Oran) la zone marine contiguë (wilaya Tlemcen)
de Béjaia)Ile de Rachgoun[5] • Aire marine et terrestre de cap de Garde (Ras el Hamra à
(wilaya d’Ain Témouchent) Pain de sucre (Wilaya de Annaba)
• Aire marine de Cap Tekkouche à Cap Axin (Wilaya de
Annaba)
• Aire marine de l’Oued Mefragh à la fin de la plage Oued
Mefragh (Wilaya d’El Tarf)
Tout comme le Parc national de Gouraya (W. Bejaia), d’une superficie de 2080 ha et un linéaire côtier de 10.6
km. La zone naturelle de Zemmouri (Wilaya de Boumerdès), qui comporte plusieurs écosystèmes : le cordon
dunaire de Zemmouri (Il s'étend sur une longueur de 1600 m, une largeur de 1050 m, la forêt du Sahel
Mandoura (apparaît comme un ensemble naturel d'environ 1000 ha) et la zone humide de Oued Isser. Le
cordon dunaire de la wilaya de Boumerdès est parmi les plus importants de toute la côte algérienne.
L’espace le plus remarquable de la wilaya d’Alger est le complexe humide de Reghaia à l’Est de la wilaya
d’Alger. Cette zone couvre un territoire d’environ 1000 ha, qui regroupe les îles Aguélli : située à 1000 m du
rivage et occupe une superficie de 220 m², le cordon dunaire de Reghaia – Kaddous le marais de Réghaïa
réservoir permanent d'eau douce d'une superficie de plus de 75 ha.
Les études réalisées sur la zone marine comprise entre Chénoua - anses de Kouali (W. Tipasa), d’une superficie
de 8000 ha sur sa partie terrestre et 2000 ha en zone marine révèlent des sites abritant une forte biodiversité,
des espèces symboles et des écosystèmes clés pour la Méditerranée comme Posidonia oceanica qui constitue
un récif barrière à Kouali et alimente toute les stocks exploités de la zone de pêche de Chenoua – Bou Haroun-
Bou Ismail) en juvéniles et en jeunes. Le secteur marin de Ras Kramis à Ras Magroua dans la wilaya de Chlef
constitué entièrement de côte rocheuse avec des îlots, des écueils et des rochers à l’Ouest de Ras Magroua et à
l’Est de Ras Kramis. Une espèce rare pour la Méditerranée y est localisée: Patella safiana. On recense 394
226
espèces sur cette partie du littoral de Chlef sur les 594 espèces recensées le long du littoral de la wilaya. L’un
des sites humides côtiers les plus biostratégiques de la zone occidentale algérienne est la zone humide de la
Macta qui chevauche entre les wilayas de Mascara, de Mostaganem et de Oran et couvre 19 750 ha. Le
complexe insulaire de l’Ouest algérien représenté par la Réserve naturelle marine des îles Habibas (W. Oran),
d’une superficie totale de 2684 ha dont 40 ha terrestre et l’île Rachgoun (W. Ain Témouchent), d’une superficie
de 26 ha héberge des espèces aujourd’hui rares en Méditerranée et figurant sur les annexes de protocole ASP
(annexes II et III). Dans la région de Tlemcen une seule aire marine d’intérêt écologique est mise en évidence,
elle se situe entre Ras El Ouareye et Ras Kala.
Le CAR/ASP a mis en œuvre depuis 2008 une initiative qui vise à appuyer les Parties Contractantes à la
Convention de Barcelone à promouvoir, à travers le système des ASPIM, la mise en place d’un réseau
représentatif d’AMP dans les zones de mer ouverte de Méditerranée, incluant les eaux profondes. Hormis le
sanctuaire du Pelagos, 12 projets ont été approuvés en 2010 dans le cadre du projet MedOpenseas64 (figure
132).
Mer d’Alboran (région A) qui borde les côtes algériennes est donc concernée par la planification des activités en
mer et ce, en plus du nombre grandissant de projets d’AMP à l’échelle nationale (figure 132).
La question de la GIZC est au centre du processus de mise en place des aires marines et côtières protégées en
Algérie. Le planificateur a prévu que ce processus doit associer l’ensemble de acteurs des zones côtières ou
littorales devant abriter une AMP ou une AMCP. Les réunions de concertation se font soit directement dans des
séances de travail bilatérales ou dans le cadre de comités de pilotage « Steering comitee ».
64 http://medabnj.rac-spa.org/ : Projet d’identification et la création d’Aires Spécialement Protégées d’Importance Méditerranéenne dans
227
Divers projets d’AMCP ont été mené en Algérie avec cette dynamique de concertation, notamment celles d’El
Kala, des îles Habibas, de Kouali et de Taza.
Figure 1 33. Pressions sur les sites côtiers et littoraux sensibles et fragiles (Grimes, 2012).
11.2.6. Valeur patrimoniale des invertébrés des substrats durs des côtes algériennes
L’écosystème marin algérien abrite une diversité spécifique signalée comme patrimoniale et/ou en danger dans
la région méditerranéenne, dont 13 espèces clés figurant sur l’annexe II des espèces en danger en Méditerranée
(Protocole ASP BD/ Convention de Barcelone) sont rencontrées sur les substrats durs de la côte algérienne
(tableau 70).
Nous retrouvons parmi ces espèces des espèces phares de la Méditerranée comme la grande nacre Pinna
nobilis Linnaeus, 1758 qui est le plus grand bivalve de Méditerranée rencontrée plutôt sur des substrats
consolidés, la patelle géante Patella ferruginea Gmelin, 1791 et l’oursin diadème Centrostephanus longispinus
(Philippi, 1845) devenus très rares.
Il y a lieu de souligner que deux des trois échinodermes de l’annexe II ASP BD sont également signalés sur les
côtes algériennes. En plus de ces espèces trois espèces dont l’identification taxonomique pose problème
seraient apparentées à des espèces figurant sur cette liste ; il s’agit des Porifères Aplysilla sulfurea Schulze,
1878 (Aplysina sp. plur./annexe II Protocole ASP BD) et Tethya aurantium (Pallas, 1766) (Tethya sp. plur.
/annexe II Protocole ASP BD) ainsi que le Bryozoaire Hornera frondiculata Lamouroux, 1821 (Hornera
lichenoides/annexe II Protocole ASP BD).
Trois des quatre espèces proifères figurant sur l’annexe III du protocle ASP BD relatifs aux espèces dont
l’exploitation est réglementée ont été signalées sur les côtes algériennes. Spongia (Spongia) officinalis Linnaeus,
1759 est présente avec l’espèce originale mais un doute subsiste sur le signalement d’une varié de cette espèce
Spongia (Spongia) officinalis var. exigua (Schulze, 1879).
228
Tableau 70 : Espèces à statut méditerranéen rencontrées sur les substrats durs des côtes algériennes.
Parmi les espèces de l’annexe III le corail rouge Corallium rubrum (Linnaeus, 1758) est certainement l’espèce qui
pourrait basculer dans l’annexe II eu égard au pillage organisé dont il fait l’objet au cours de ces dernières
années.
Bien que Corallium rubrum soit une espèce emblématique et à très forte valeur marchande en Algérie et en
Méditerranée, très peu de travaux scientifiques et des publications lui ont été consacrés, probablement du fait de
la difficulté d’accès à cette ressource. Il y’a lieu également de souligner que les laboratoires universitaires
algériens n’ont jamais accordé l’importance qui convient à cette espèces de venues très menacée du fait d’une
exploitation anarchique et effrénée. Cette situation a rendu extrêmement difficile l’établissement d’une carte
nationale des gisements de corail, toutefois le recoupement entre les différentes signalisations de l’espèce a
permis l’établissement d’une carte des sites potentiels du corail rouge en Algérie (Grimes, sous presse) (figure
134).
Figure 134. Carte de localisation potentielle du corail rouge en Algérie (carte construite sur la base de diverses
signalisations passées de Coralium rubrum) et des zones d’exploitation connues (source : Grimes, 2012).
229
12. TELBAHR, UN DISPOSITIF POUR PREVENIR ET LUTTER CONTRE LES POLLUTIONS
CCIDENTELLES EN MER
La mer Méditerranée est l’une des mers les plus exposées au risque de pollution par les hydrocarbures et les
substances chimiques dangereuses. La vulnérabilité de cette mer est liée à un trafic maritime très dense,
notamment au volume important de brut et de produits raffinés transitant par la région. Celle-ci représente la
principale voie maritime de transport du pétrole brut à partir des gisements du Moyen-Orient et de l’Afrique du
Nord vers les principaux consommateurs. La côte algérienne constitue une voie de navigation et de transit
préférentiel des pétroliers et des tankers dans le bassin occidental. Prés de 90% des quantités d’hydrocarbures
passent à proximité des côtes maghrébines, soit prés de 300 millions de tonnes qui y transitent (Telbahr, 2006).
Les zones industrielles d’Arzew et de Skikda, les deux principaux pôles pétrochimiques algériens constituent un
point d’exportation vital de gaz vers le sud de l’Europe vis les gazoducs.
Figure 135 :
Principales
routes des
Tankers en
Méditerranée
en 2006
(Source:
©Lloyd’s MIU)
Selon la Convention internationale MARPOL 73/78, la Méditerranée est une mer « spéciale », c'est-à-dire ou tout
rejet de produit polluant doit obéir à des règles strictes. Cette mer est considérée comme un « hotspot » avec
7% de la biodiversité mondiale et l’Algérie recèle pas moins de 50 sites biostratégiques qui demeurent très
vulnérables et qui doivent impérativement être préservés (Grimes 2008/CAR ASP-CCBMC).
Figure 136 :
Rejets illicites
détectés prés
des côtes
algériennes en
2002 (JRC,
Commission
européenne /T
ELBAHR)
230
Selon Grimes (2002), la vulnérabilité de la côte algérienne est liée à plusieurs facteurs, notamment : (i) la
configuration de la côte, (ii) la sensibilité et la fragilité de l’écosystème côtier et des ressources qu’il héberge, (iii)
le déficit en capacités humaines, notamment en formations spécifiques et adaptées aux interventions en cas de
pollutions de grande envergure, (iv) l’inadaptation des équipements de lutte disponibles même s’il faut préciser
que dans le cas des grandes catastrophes de marées noires, la solidarité transfrontalière est un élément
indispensable65, (v) l’insuffisance de la coordination entre les différents intervenants, (vi) le déficit en informations
océanographiques susceptibles d’orienter la décision lors des marées noires.
Le dispositif TELBAHR67 est une organisation multisectorielle coordonnée par le ministre chargé de
l’environnement et regroupant les représentants de plusieurs ministères et administrations. Il s’agit en
l’occurrence du service national des gardes côtes et de la protection civile, en qualité d’acteurs opérationnels,
chargés également de la conduite des opérations, des entreprises portuaires et pétrolières détentrices de
moyens de lutte et de personnels qualifiés d’intervention, du ministère chargé de l’environnement pour le volet
organisationnel ainsi que des administrations intervenant dans la gestion d’une situation de crise.
Ce dispositif repose sur la mise en œuvre de Plans d’Urgence au niveau local, dans les quatorze wilayas
côtières, au niveau régional, par rapport aux trois façades maritimes, (Alger, Oran et Jijel) et à l’échelle
nationale. Ces plans d’urgence sont gérés par des Comités TELBAHR permanents correspondants. Les comités
sont coordonnés au niveau national par le Ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement,
régional par le Commandant de la façade maritime et de la Wilaya par le Wali de la Wilaya concernée.
65
Voir le cas du Prestige et de l’Erika
66
Arrêté ministériel du 06 février 2002 portant composition et les modalités de fonctionnement du comité TELBAHR de wilaya
67
L’organisation nationale TELBAHR de lutte contre les pollutions marines et institution de plans d’urgence, instituée par le décret exécutif n° 94-279 du 17
septembre 1994 en vertu de la loi relative à la protection de l’environnement de 1983 abrogée aujourd’hui et remplacée par la loi relative à la protection de
l’environnement dans le cadre du développement durable.
231
12.3. Diagnostic de Telbahr
L’expérience récente (10 ans) du Plan Telbahr L’état du dispositif actuellement se présente comme
en matière de gestion de quelques cas de suit :
naufrage ou d’échouage de navires sur nos côtes
et d’autres événements de mer, il est Organisation
indispensable, dans le contexte actuel, d’établir Les comités TELBAHR des quatorze wilayas littorales et ceux
le bilan du TELBAHR depuis 2001. des trois régions maritimes ne sont pas totalement effectifs (il est
possible d’améliorer à brève échéance leur niveau
Qu’en est il aujourd’hui de l’Etat de préparation d’opérationnalité).
du dispositif TELBAHR dont la mission
Le renforcement des moyens humains et matériels des
essentielle, comme souligné plus haut, consiste secrétariats techniques permettra à ces organes pertinents
à faire face aux déversements en mer des d’animer et de coordonner convenablement les activités des
hydrocarbures et de toute substance nocives à comités et par conséquent mener de bien les missions qui leurs
afin d’éviter, ou du moins réduire, les dommages, sont assignées.
parfois irréversibles, que peuvent causer ces Opérationnalité
déversements ? Comment l’Etat conduit cette Les mécanismes d’activation des plans d’urgence TELBAHR ne
action vitale ? sont pas suffisamment fonctionnels, ils sont lents et peu
efficaces. Ceci concerne les premières mesures d’urgence, c'est-
Durant la courte période (2001-2007), il y a eu à-dire les procédures d’alerte et de mise en demeure des navires
en cause, comme les opérations de lutte proprement dite. Quant
plusieurs situations de crise, au nombre d’une au rôle des capitaineries des ports et les entreprises pétrolières,
centaine (annexe 4), que l’organisation acteurs opérationnels essentiels, il a été occulté dans la
TELBAHR a eu à gérer durant cette même réglementation régissant TELBAHR. C’est aussi le cas de la
période. Elles ont révélé la complexité des place dans le dispositif TELBAHR des centres opérationnels, le
taches à accomplir, aussi bien dans la phase de CNOSS et les CROSS, institués à cet effet par un décret
présidentiel en 1995, qui reste à préciser.
préparation du dispositif que lors des
interventions. Plans d’urgence
Les plans d’urgence TELBAHR restent au stade de projets. Ceci
Un manque flagrant de précision dans s’explique probablement par l’absence d’une instance de
l’identification des responsabilités dans la coordination désignée explicitement selon une référence
réglementaire.
conduite des différentes opérations de lutte
comme dans leur exécution, altérant ainsi Moyens
l’efficacité de TELBAHR, a été relevé (Laouira, La réglementation en vigueur n’identifie pas les moyens anti-
2008). pollution propres au TELBAHR, un outil essentiel du dispositif, et
ne désigne pas les parties chargées de se doter de ces moyens.
Il est donc nécessaire voire urgent d’apporter les Prévention de la pollution
clarifications appropriées et lever toute ambiguïté Concernant les actions de prévention de la pollution, il y a lieu de
dans l’interprétation de la réglementation en renforcer les moyens. La surveillance de la pollution à l’aide
vigueur et, le cas échéant, procéder à des uniquement de moyens nautiques, elle reste insuffisante et peu
amendements. dissuasive.
Exercices de lutte
Le déficit en moyens de lutte handicape les exercices de lutte
antipollution et l’évaluation du niveau de l’opérationnalité du plan
TELBAHR.
232
13. ANALYSE INSTITUTIONNELLE ET ORGANISATIONNELLE
L’analyse institutionnelle et organisationnelle appliquée aux zones côtières et maritimes est donc peu pratiquée,
et encore moins décrite par des indices. Seuls des indices thématiques sont parues dans cette discipline tels que
ceux développés par l’UE (CE, 2002) ou encore dans le cadre de la SMDD (Plan Bleu, 2005). Dans le cadre du
projet IMP-MED68, un projet de grille d’analyse qualitative a été développé par Christophe Le Visage pour évaluer
le niveau d’intégration des politiques nationales en zones côtières et maritimes méditerranéennes.
De façon générale, l’analyse institutionnelle et
organisationnelle (AIO) permet de comprendre les structures
et la manière dont elles interagissent dans le but de définir
des projets, d’organiser leur volet opérationnel et d’évaluer
leur performance en fonction des objectifs fixés. Les
structures sont des organisations et leurs interactions
internes et externes sont régies par les institutions sur la
base de règles établies par la constitution nationale.
L’AIO est conduite pour incorporer les composantes suivantes dans les recommandations stratégiques de la
GIZC :
• Identification des organisations concernées et définition de leurs rôles et relations ;
• Identifications des institutions concernées (conventions et accords internationaux, cadre règlementaire
national) et leurs connexions à l’échelle régionale et internationale;
• Identification des politiques concernées (sectorielles, territoriales, transversales), leurs bases légales,
les organisations supportrices, les instruments spécifiques utilisés ainsi que leurs interrelations ;
• Identification des enjeux institutionnels et organisationnels associés aux instruments et outils
transversaux liés à l’implémentation des politiques.
Le principal objectif à travers cette AIO est d’estimer le niveau d’intégration des politiques et des procédures de
prises de décision liés aux zones côtières afin d’identifier leurs forces et faiblesses. Le but étant de formuler des
propositions et recommandations en vue de mener des actions et des éléments de prise de décision pour une
meilleure intégration.
En l’absence de
méthodologie
appropriée pour traiter
des questions
spécifiques à l’AIO
dans le contexte de la
GIZC, une approche
pragmatique a été
développée suivant le
modèle de référence
PMI, développé dans
le projet IMP-MED
(Figure 138).
68
http://www.imp-med.eu/En/home_4_index
233
Figure 138 : Modèle de référence pour les PMI (Le Visage, 2011)
Ce modèle de référence a pour vocation de montrer toutes les étapes de la formulation des stratégies et
politiques côtières/maritimes et de leur implémentation, avec l’implication des institutions et des organisations
concernées. Ce modèle nous permet de définir cinq indicateurs afin d’évaluer de façon préliminaire les
possibilités et les secteurs nécessitant une mobilisation interne des acteurs, Il s’agit notamment de :
• Attitude envers l’intégration en zones côtières: niveau des connaissances pré-existantes sur le
concept, le degré d’intérêt pour l’utilisation des outils de la GIZC et le développement de ses approches ;
• Politiques nationales dédiées : Existence de politiques officielles explicites (objectifs stratégiques,
législation, dispositions opérationnelles, ressources, etc.) autour des questions côtières et maritimes :
politique côtière/maritime nationale, politiques sectorielles touchant aux zones côtières : niveau
d’intégration (terre/mer, transversallité, articulation supranationale, etc.) ;
• Cadre règlementaire : traitement des affaires côtières et maritimes par une législation spécifique, niveau
préparatoire pour la coordination et l’intégration, pertinence des lois sectorielles, etc. ;
• Organisation administrative : ouverture à l’intégration, existence de structure de coordination ou de
gouvernance spécifique (consultation, niveau décisionnel, niveau opérationnel, etc.) ;
• Gouvernance : Analyse des processus et des institutions en charge de la prise et de décisions au niveau
national, incluant les administrations régionales et locales.
13.1. Bilan
Le diagnostic établi dans cette section est démonstrateur de la composition nationale à la fois organisationnelle
et institutionnelle sur tout ce qui concerne la gestion des zones côtières et maritimes. La grille d’indicateurs
proposée a permis donc d’avoir une vision globale des composantes que requiert la SN GIZC. Les principaux
éléments du diagnostic sont résumés dans un double contexte à la fois international et national.
Niveau international
• L’Algérie a ratifié et mis en place la plupart des accords internationaux et régionaux ainsi que leurs principaux
protocoles ;
• Il y a des représentations permanentes dans les principales conventions et une bonne participation aux comités
techniques et scientifiques comme ceux de la Convention de Barcelone;
• L’Algérie est très active dans le Dialogue 5+5 où les enjeux maritimes, notamment sécuritaires, sont de plus en plus
discutés ;
• L’Algérie est membre de l’Union pour le Maghreb Arabe (UMA), ce qui pourrait contribuer au développement de la
coopération régionale sur les questions côtières et maritimes (ex. transport et commerce), et ce en dépit d’une réticence
multilatérale partagée dans la région (Martinez, 2006);
• La création de l’observatoire méditerranéen du développement durable (OMDD) à Oran constitue déjà une avancée et
donnera à l’Algérie une légitimité et une nouvelle dimension coordinatrice dont pourrait bénéficier la SN GIZC.
234
Niveau national
Organisation Gouvernance Politiques
• L‘Algérie est un Etat centralisé, • Il n’existe pas de véritable • Seules les politiques traditionnelles
l’ensemble des questions côtières et coordination au sein de l’Etat et de sont développées (transport, pêche
maritimes sont traitées exclusivement l’administration nationale sur les et aquaculture, environnement,
par les services de l’Etat ; affaires maritimes et côtières. Le tourisme), souvent à travers des
• Absence d’une commission Haut Conseil de la Mer, encore approches terrestres (économie,
parlementaire dédiée aux affaires inactif, est potentiellement une forte social, infrastructures) avec peu de
côtières et maritimes ; structure de coordination prescriptions relatives à la gestion de
• Il n’y a pas de véritable interinstitutionnelle pour les l’espace côtier et maritime et à
décentralisation (coordination locale décisions transversales ; l’exploitation de ses ressources ;
au niveau des wilayas par des • Aucune consultation formelle ou • Les nouvelles politiques côtières et
autorités locales soumises informelle des parties non- maritimes émergentes en
directement au contrôle des gouvernementales dans la Méditerranée sont intéressantes
administrations centrales) ; formulation des politiques côtières et pour l’Algérie dans le cadre de
• L’organisation générale est maritimes n’est à signaler ; l’amélioration de ses politiques
relativement encadrée et structurée • Certains secteurs tels que l’énergie historiques qui sont peu (ou pas)
mais avec des représentations sont historiquement fermés à la développées (ressources
locales œuvrant généralement de gouvernance intersectorielle et donc énergétiques,
façon très sectorielle ; un travail d’ouverture à la plaisance/croisière…) ;
• Manque flagrant de représentation concertation est à envisager en ce • Il n’y a pas de visibilité claire
effective des autres parties prenantes sens. concernant la politique de recherche
des zones côtières et maritimes dans en dans les zones côtières et
le processus de gestion (société marines mais un travail de
civile, scientifiques, associations, maturation est en cours.
industries,,..).
• Le SNAT constitue l’outil principal de la planification territoriale à l’échelle nationale. Il souffre cependant
d’une vision côtière et maritime ce qui pourrait entraîner une occultation de la planification spatiale des
activités en mer ;
• La surveillance maritime est assurée par le service des gardes côtes pour le compte de l’ensemble des
administrations nationales concernées ;
• Le monitoring de l’environnement marin est développé de manière ponctuelle et une visibilité nationale
de recherche en sciences marines est à déplorer. Il est à noter que les initiatives du RAMSER vont dans
ce sens ;
• Les mécanismes de financement actuellement disponibles pour les zones côtières sont entièrement
dédiés à la protection de l’environnement littoral69. Il est nécessaire qu’ils soient étendus spatialement
aux zones maritimes et sur d’autres thématiques sous l’approche GIZC ;
La finalité étant d’approfondir cette approche sur les aspects législatifs, organisationnels et institutionnels, qui
seront au cœur de la SN GIZC, pour améliorer les compétences des dispositifs nationaux.
69
Décret exécutif n° 04-273 du 2 septembre 2004 fixant les modalités de fonctionnement du compte d’affectation spéciale n° 302-113 intitulé “Fonds
national pour la protection du littoral et des zones côtières”
235
13.1.1. Bilan réglementaire
Le diagnostic règlementaire a révélé que la volonté politique de développement durable est bien inscrite dans la
régulation des différents secteurs affectant les zones côtières. La combinaison d’un large éventail de mesures
sectorielles de conservation, de gestion et d’aménagement a apporté une satisfaction globale quant aux
orientations stratégiques souhaitées par le gouvernement. Il n’en demeure pas moins que des questions
d’application se posent et nécessitent d’être révisées ou davantage développées et spécifiées.
236
(ii) les délocalisations des activités considérées comme préjudiciables à l’équilibre de l’environnement côtier; (iii)
les constructions et occupations liées aux activités économiques sur la bande des 3km prévue par la loi; (iv) les
modalités d’extension de la zone non aedificandi et des activités qui peuvent y faire exception; (v) l’extension des
zones d’extraction en offshore; (vi) les conditions de mise en œuvre du plan d’aménagement côtier et des
modalités de fonctionnement du conseil de coordination côtier.
La loi littoral constituera, de part son ampleur, l’un des piliers fondamentaux du développement de la SN GIZC.
Plus de 10 ans après sa promulgation, cette loi cadre a permis la mise en place et l’organisation du CNL70
comme organe opérationnel du MATE. Elle a joué également un rôle moteur dans l’organisation du fond national
pour la protection du littoral et des zones côtières71. Malgré ces avancées et les efforts des différentes instances
ministérielles, le manque d’intégration effective à un niveau intersectoriel manque cruellement et suscite toujours
des interrogations sur l’assimilation véritable de la gouvernance à l’échelle des zones côtières.
• Doit-on accélérer l’instauration des textes d’application de la loi littorale et combiner les modifications
relatives à la loi sur l’urbanisme ? Est-ce que cette option est en mesure de régler le dysfonctionnement
du dispositif règlementaire et procédural relatif à l’aménagement et à l’urbanisation en zone côtière ?
• Doit-on profiter de l’instauration du protocole GIZC de la convention de Barcelone et rassembler tous les
éléments nécessaires pour la proposition d’un projet de loi national GIZC ? Y inclure une dimension
d’intégration multidimensionnelle au sens de la GIZC ? Et veiller à l’adoption rapide des textes
d’application ?
• Doit-on opter pour une stratégie GIZC couplée à une PMI pour apporter une vision plus maritime qui
manque profondément aux autorités nationales ?
• Doit-on réactiver les négociations avec les Etats maritimes voisins afin d’instaurer une ZEE nationale et
asseoir une compétence en matière de conservation et d’exploitation des ressources côtières et
marines ? Doit-on proposer de nouveaux textes dans le cadre de la PSM en matière de délimitation du
DPM et de la ZEE ?
Les réponses à ses questions sont affirmatives dans l’absolu. Mais leur discussion implique des approches
stratégiques et opérationnelles et leur mise en œuvre est du ressort des autorités compétentes. Il n’en demeure
pas moins que l’efficacité de l’instauration de ces textes n’est plus à démontrer dans la mesure où elles font leur
preuve ailleurs, que les mécanismes actuels démontrent bien leur inefficacité à plus d’un titre et que les défis
côtiers - et bientôt maritimes – sont éminents.
L’organisation institutionnelle mise en place par les pouvoirs publics est en théorie en mesure de prendre en
charge de manière effective les questions prioritaires qui se posent dans la zone côtière. Cependant le
renforcement institutionnel opéré après 2000 tarde encore à produire de manière visible et pérenne ses fruits.
Cette situation peut s’expliquer, même partiellement, par la jeunesse de ces institutions qui ne leur a pas encore
permis une opérationnalité totale.
En mer, le gouvernent a crée en 1998 le Haut Conseil de la Mer (HCM)72, comme instance de coordination
interministérielle sur les affaires maritimes. Ce conseil reste encore inactive aujourd’hui, ce qui peut amener la
SN GIZC à émettre des recommandations pour l’activer et/ou à redéfinir son rôle.
Crée en 199473, le Haut Conseil de l’Environnement et du Développement Durable (HCEDD) se donne plusieurs
objectifs stratégiques qui cadrent parfaitement avec un processus GIZC, dont les principaux:
70 Décret exécutif n° 04-113 du 13 avril 2004 portant organisation, fonctionnement et missions du commissariat national du littoral
71 Décret exécutif n° 04-273 du 2 septembre 2004 fixant les modalités de fonctionnement du compte d’affectation spéciale n° 302-113 intitulé “Fonds
national pour la protection du littoral et des zones côtières
72Décret présidentiel n°98-232 du 18 juillet 1998 portant création du Haut Conseil de la mer et fixant ses missions, son organisation et son
fonctionnement
237
• arrêter les grandes options nationales stratégiques de la protection de l’environnement et de la
promotion d’un développement durable ;
• apprécier régulièrement l’évolution de l’état de l’environnement ;
• évaluer régulièrement la mise en œuvre des dispositifs législatifs et réglementaires ;
• suivre l’évaluation de la politique internationale et de faire entreprendre par les structures concernées de
l’état les études prospectives74;
• se prononcer sur les dossiers relatifs aux problèmes écologiques majeurs ;
Ces deux conseils demeurent encore aujourd’hui inactifs mais des évolutions règlementaires sont pressenties à
travers la participation active de l’Algérie aux processus de PMI et de GIZC à l’échelle nationale et régionale en
Méditerranée.
L’analyse menée sur la zone côtière a démontré le poids des trois agglomérations d’Alger, d’Oran et d’Annaba
dans le fonctionnement du « système littoral ». Ces trois agglomérations occupent effectivement une position
privilégiée à divers points de vue : population, urbanisation, économie, financement, production et industrie.
L’image de ces aires métropolitaines montre également la disproportion entre les grandes villes (Alger, Oran,
Annaba, Béjaia, Skikda, Mostaganem,…) et les autres villes qui les limitent et les entourent.
L’exemple de l’aire métropolitaine d’Oran semble illustratif d’un certain état de fait, en effet, « Le développement
dette métropole semble encore faible pour dynamiser à elle seule l’aire métropolitaine, mais suffisant
pour la freiner. Les activités métropolitaines ne diffusent pas sur leur environnement; elles restent cantonnées
dans leur espace réduit, chaque niveau de la hiérarchie urbaine reste confiné dans ses propres logiques, alors
que des relations plus franches auraient pu créer des solidarités susceptibles de dépasser ces fragmentations ».
Selon le SDP (2007), le manque d’investissement publics conséquents qu’à connu ce secteur durant les deux
dernières décennies, ainsi que la lourdeur des procédures du commerce extérieur se traduisant par de longs
séjours des marchandises aux ports, ne lui ont pas permis d’absorber les mutations technologiques,
organisationnelles et sociales qu'ont connu les places portuaires dynamiques à travers le monde durant cette
époque.
De même que les différents départements ministériels ont pour la plupart identifié des orientations futures dans le
cadre de leur schéma et/ou plan de développement sectoriel. Ces schémas et plans posent des questions
d’équilibre comme celle par exemple, la nécessité d’augmenter le ration du ratio alimentaire75 des produits de la
mer et la limitation des ressources marines vivantes ; ou le besoin de maîtriser l’occupation des sols littoraux et la
nécessité de maintenir les activités socio-économiques dans ces espaces.
Dans les ports de commerce où l’activité pêche continue de s’exercer aux cotés des autres terminaux portuaires,
il conviendra de veiller à ce que les accès et l’occupation des quais soient coordonnés au mieux afin de garantir
la cohabitation la plus harmonieuse et la plus efficace des activités concernés. Il faudra aussi s’assurer que les
arbitrages d’investissements d’infrastructures soient bien effectués au niveau national entre les ports de pêche et
les ports de commerce, le coût des jetées et brise-lames étant très élevés compte tenu de la configuration
géographique de la côte algérienne.
73 Décret présidentiel n° 94-465 25 décembre 1994 portant création du Haut conseil de l'environnement et du développement durable et fixant ses
attributions, son organisation et son fonctionnement
74 Cet objectif est tout à fait en phase avec les éléments stratégique de la GIZC en Algérie
75 A travers : La modernisation des moyens de production et des équipements d’exploitation, Le développement de la pêche hauturière, le
développement de l’aquaculture, la promotion des investissements dans de nouvelles zones, l’encouragement des échanges par la promotion des
exportations des produits de haute valeur marchande et l ‘importation des produits de large consommation.
238
13.1.4. Bilan démographique
La structure spatiale de la population est polarisée sur le nord du pays en général et plus particulièrement sur "la
bande littorale" qui borde la Méditerranée et qui a une largeur de 50 à 100 km d'est en ouest. En effet, c’est dans
cette étroite bande littorale de 45000 km² (1,9 % du territoire) que se concentre plus de 36% de la population
algérienne (274 hab/km²). Cette zone contient les terres agricoles les plus fertiles, les infrastructures de transport,
de communication, ainsi que toutes les commodités nécessaires à l’activité industrielle.
Ce déséquilibre dans la répartition de la population s'explique en grande partie par les conditions naturelles et
notamment climatiques ainsi que par les mouvements de population qui se sont poursuivis à la faveur du schéma
de développement axé sur la constitution de pôles industriels autour des grandes métropoles du Nord.
13.1.5. Bilan Urbain
La hiérarchie urbaine est encore dominée par les mêmes villes issues de la période coloniale. Si leur taille a
changé, les villes les plus peuplées en 1966 sont les mêmes qu'en 1977, 1987,1998 et qu'en 2008. On peut dire
qu'il y a une continuité dans la hiérarchie des villes 46 ans après l'indépendance.
En 1998 et en 2008 La moitié des wilayas littorales sont classées parmi les 2à premières villes ayant plus de
100 000 habitats (Alger, Oran, Annaba, Skikda, Béjaia, Tlemcen et Mostaganem) Chlef qui était 10ème en 1998
passe à la 21ème position en 2008 alors que Mostaganem qui était en 1998 en 22ème position devient 19ème en
2008. Alger, Oran et Annaba occupent respectivement, les 1ères, 2èmes et 4èmes positions durant les deux
recensements (10998 et 2008). 10 des 14 wilayas littorales font parties des 40 premières villes de plus de
100 000 habitants aussi bine en 1998 qu’en 2008. Seules les wilayas d’El Tarf, d’Ain Témouchent, de Tipasa et
de Boumerdès n’y sont pas.
L’analyse de la hiérarchie urbaine en fonction de la taille des villes, montre qu’en dépit de la diminution de la part
de l’agglomération algéroise dans la population totale urbaine, cette dernière prédomine toujours la hiérarchie
avec plus de 2,36 millions d’habitants. Alors que l'agglomération d'Alger constituait le quart (25%) de la
population urbaine du pays en 1966, elle ne représente plus en 2008 que le dixième de la population urbaine
(10.5 %) et prés de 7% de la population totale.
Par ailleurs, si l’on prend en compte la population des quatre plus grandes agglomérations, on constate que leur
poids dans la population urbaine totale a connu une décroissance depuis 1966. En effet, alors que la population
urbaine résidant dans l’une des quatre plus grandes agglomérations représentait plus de 44% en 1966, elle n'en
représente que 17.6% en 2008. Ces poids bien qu'en diminution s’expliquent par la forte polarisation de l’espace
algérien, une polarisation à la fois démographique, économique, culturelle et politique.
L’évolution rapide des agglomérations illustre parfaitement l’importance que représente le phénomène
d’agglomération de la population depuis deux décennies. Il s’effectue selon une logique particulière : un
desserrement des grandes villes comme Oran et Mostaganem sur leurs périphéries immédiates où viennent
s’entasser également des déracinés du monde rural. Ce sont ces zones qui, sous pressions constantes qui
constituent les nouveaux modèles d’urbanisation.
Selon l’analyse réalisée pour le plan côtier de Réghaia (commune de l’Est algérois), les procédures d’approbation
des instruments d’urbanisme (PDAU et POS), dont l’objectif était l’instauration d’un cadre de transparence, de
concertation et de partage des projets, paraissent complexes et longues à finaliser, induisant parfois des effets
pervers. En effet, bien que les délais prévus soient de six mois pour chaque instrument, l'expérience et la
pratique ont démontré que l'approbation d'un PDAU dure en moyenne 5 ans et celle d'un POS 3 à 4 ans.
Il y’a lieu de rappeler également que le Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT) pose comme
exigence, la préservation et de la valorisation du capital naturel et culturel de notre pays en considérant que la
croissance ne peut désormais être que durable. Or, les ressources naturelles sont rares et la contrainte des
risques majeurs continue de peser sur la frange côtière de notre pays. Il est donc indispensable de concevoir et
de mettre en pratique un territoire durable et de renforcer les efforts de la collectivité nationale visant à concilier le
nécessaire développement et la charge environnementale acceptable. La pérennisation de ce capital naturel et
culturel afin de le transmettre aux générations futures est un enjeu stratégique.
239
Schéma des niveaux et des instruments de planification de l’espace
SNAT 2030 (*)
Schéma Nation al d’Aménagement du Territoire
SRAT
Schéma Régional d’Aménagement du Territoire
SDAAM
Schéma Directeur d’Aménagement des Aires
Métropolitaines
PAW
Schéma d’Aménagement de Wilaya
POS
Plan d’Occupation des Sols
La stratégie nationale GIZC constitue à cet égard une déclinaison du schéma national d’aménagement du
territoire et forme ainsi pour notre pays une ambition à la hauteur des enjeux actuels et futurs. Cette stratégie,
comme le SNAT tend à rompre avec les pratiques de planification trop centralisées et souvent trop rigides. Sa
conception repose au contraire sur un constat partagé de la situation de notre territoire et sur des concertations
aussi larges que possibles.
La Stratégie Nationale GIZC fournit enfin les éléments cadre pour la préparation du Schéma Directeur
d’Aménagement du Littoral (SDAL), puisque en plus du diagnostic territorial avec ses dimensions géographique,
sociale, environnementale et économique ; il permet la priorisation des enjeux de la zone littorale. Cette stratégie
nationale permet, encore d’identifier les articulations nécessaires pour améliorer la mise en œuvre des mesures
intersectorielles dans le but d’assurer le développement des populations littorales sans compromettre le capital
naturel. Les objectifs de cette première phase consistent à identifier et à hiérarchiser les problèmes et les
objectifs intégrateurs, les enjeux et les défis ; les acteurs à mobiliser ; les moyens techniques et financiers
nécessaires ainsi que la construction d’un tableau de bords de suivi et d’évaluation (indicateurs) et la
consolidation des structures de gouvernance.
Les conséquences de ce développement urbain, avec les besoins induits en sols, eaux et autres espaces de
loisirs sont le facteur le plus contraignant actuel sur les paysages, par la fragilisation, la dégradation, l’épuisement
ou la pollution de ces milieux. Les stratégies évoquées ou mises en place tendent vers un développement
durable, mais les actions concrètes pour réduire les impacts, préserver, protéger ou améliorer certains milieux
240
n’ont pas encore produit les effets escomptés. Il est possible de souligner, comme éléments repères, la situation
suivante :
• Le littoral et les zones marines et côtières en Algérie demeurent exposés à de multiples formes de
pression, en particulier les problèmes liés à la littoralisation du développement, les effets des pollutions
marines du fait du développement des industries, des villes et des infrastructures en zone côtière. Cette
situation est aggravée par le non respect de la réglementation dans divers cas et secteurs littoraux.
L’exploitation irraisonnée dans certains secteurs ou pour certains stocks halieutiques constitue une
pression supplémentaire sur une ressource marine dont les implications économiques et sociales
peuvent être très importantes. La pérennité des activités liées à la pêche et à l’aquaculture dépend
également de notre capacité à inventer de nouveaux rapports en matière d’exploitation des ressources
marines vivantes.
• Les pressions et les menaces qui pèsent sur les composantes patrimoniales de la diversité biologique
marine et côtière de l’Algérie, qui ont provoqués de nombreuses dégradations et déséquilibres n’ont pas
encore atteint un point de rupture et d’irréversibilité dans de larges segments de la côte algérienne.
• Les processus de dégradation avancent, malheureusement, plus rapidement que les processus de
conservation et de mise en réserve. La promulgation de la nouvelle loi sur les aires protégées attend,
pour être totalement effective, la mise en place de la Commission Nationale des Aires Protégées
(prévue par ladite loi).
La protection et la valorisation de biodiversité marine et des écosystèmes côtiers sensibles est un processus
complexe et parfois compliqué qui sollicite divers acteurs qui peuvent avoir des intérêts conflictuels. Les enjeux
de la biodiversité marine en Algérie comme en Méditerranée se déclinent en terme écologique mais également
en terme de développement socio-économiques, en particulier pour les populations des communes littorales dont
les activités dépendent du maintien de la naturalité de la zone côtière et de la préservation des ressources
naturelles.
A ces menaces classiques la biodiversité marine de l’Algérie est également exposée à des risques émergents
comme l’érosion côtière, le réchauffement des eaux ou l’élévation du niveau de la mer, ainsi que les rejets des
saumures liés au dessalement de l’eau de mer. Le diagnostic biodiversitaire fait ressortir les éléments suivants :
(i) L’inexistence d’un réseau national de taxonomie marine ; (ii) le déficit en bio-surveillance marine ; (iii) le déficit
de collaboration et de coordination intersectorielle et le manque d’activité en réseaux ; (iv) la nécessité de
standardisation des protocoles d’échantillonnage et de récolte des données; (v) l’absence d’une base de
données structurée et organisée; (vi) l’inexistence d’un référentiel national, outil indispensable pour l’amélioration
des connaissances; (vii) le mauvais dimensionnement des projets, une question stratégique ; (viii) L’inadaptation
de certaines formations universitaires.
L’action des associations de protection de l’environnement reste encore, malheureusement, sans grande
incidence sur les choix qui sont opérés dans la zone côtière. Le manque de formation et de ressources des ONG
ainsi que le faible niveau de leur encadrement constituent de véritables obstacles à leur épanouissement. Cette
situation ne leur permet pas de se positionner comme une véritable chaîne intermédiaire avec les populations
locales et les usagers. Toutefois, certaines associations ont quand même pu, sur des échelles d’espaces
241
localisées (Mont Chenoua, côte Ouest de Jijel, El Kala, îles Habibas, Cherchell…), réaliser des opérations de
sensibilisation et d’éducation à l’environnement réussies. Ces actions demeurent largement ponctuelles et leur
impact est limité dans le temps.
Ce bilan démontre la nécessité d’accompagner ces ONG par les pouvoirs publics afin d’améliorer leurs capacités
et de leur permettre de jouer leur rôle pleinement comme acteur incontournable de la politique nationale de
préservation des zones côtières.
Il n’existe malheureusement pas de programme national dédié à la sensibilisation par rapport à la protection et à
la conservation des zones côtières bien que ces questions soient prises en charge dans le cadre d’actions
menées par les institutions publiques ou par les ONG mais sans que cela ne s’inscrive dans un programme avec
des objectifs, des moyens, un échéanciers bien établis et connus. Il est utile tout de même de rappeler certaines
opérations menées par le mouvement associatif et qui sont devenues une tradition au cours de cette dernière
décennie, notamment les éboueurs de la mer, les campagnes de nettoyage des plages et des fonds marins
Le jour de la côte « Coast Day » organisé par le MATE et ses différentes institutions sous tutelles en associant
divers acteurs locaux (25 septembre 2011) et en partenariat avec le PAP RAC/PAM et qui s’est étalé sur une
semaine au niveau local aura été probablement l’évènement le plus marquant en matière de sensibilisation par
rapport aux enjeux de préservation des zones côtières en Algérie.
• Même si les lois protègent les terres agricoles contre l’urbanisation, dans la pratique les terres les plus
fertiles sont envahies par le béton.
• Aucune directive ne limite, ni réglemente l’utilisation des engrais (en particulier azoté et phosphoré) à
l’instar de la directive européenne nitrate.
• Les normes d’utilisation des engrais, pesticide ne sont pas réglementées. De même que les normes, en
matière d’élevage en rapport avec les rejets des nitrates, phosphores et potassium ne sont pas définies.
• Le plan national de reboisement ne fixe aucun objectif à atteindre en matière de taux de couverture
forestière.
• Aucune norme algérienne n’est établie en matière d’espace vert urbain. Les objectifs et les délais, en
matière d’espaces verts, ne sont pas non plus précisés.
L’analyse des données fournies par les statistiques agricoles l’IFN et des informations récoltées au niveau de la
DGF nous permet d’émettre les conclusions suivantes :
1. Le taux d’irrigation au niveau du littorale algérien reste faible si on le compare avec nos voisins
maghrébin, pour l’Algérie, il est à peine 10 % de la SAU
2. Quoique l’utilisation d’engrais reste quelque peu raisonnable au niveau du littoral algérien par
hectare de SAU, certaines Wilayas en abusent, c’est le cas en particulier de la Wilaya de Tipaza qui
utilise 640 kg d’engrais totaux par ha de SAU, alors que la moyenne au niveau littoral est de 54
kg/ha alors que d’autres Wilayas littorales utilisent moins de 5 kg à l’ha, c’est le cas de Chlef, Oran
et Ain Témouchent
242
3. En ce qui concerne les pesticides c’est la Wilaya de Tipasa ainsi que la Wilaya d’Alger qui
consomme le plus (respectivement 2,47 et 5 Kg/ha de SAU et 13 et 12,7 kg/ha irrigué) et alors que
la moyenne au niveau littorale est de 0,34 k/ha de SAU et de 3,37 kg par ha irrigué.
4. Par ailleurs la destruction des stocks d’engrais et pesticides périmés doit être réalisé en toute
urgence (un inventaire a déjà été réalisé)
5. En matière de taux de boisement, il est à signaler que l’Est du pays présente un taux acceptable
avec un TCF de 0,56 par contre à le centre et l’ouest ont un taux faible 0,26 et 0,21 au niveau du
littoral, il est de 0,34 alors qu’à l’échelle nationale, il est de 0,17
6. Pour ce qui est des espaces verts urbains, le littoral algérien présente un taux très faible 1,9 m2 par
habitant, alors que les normes internationales seraient de 10 m2 par habitant au minimum.
En matière d’utilisation d’engrais et de produits phytosanitaire, c’est le centre avec la wilaya de Tipasa en tête qui
est le plus grand utilisateur. L’est vient en deuxième position avec la Wilaya de Annaba en tête. Alors qu’à l’ouest
c’est la Wilaya de Mostaganem qui est la plus grande utilisatrice. En ce qui concerne le taux de boisement, c’est
l’est qui a le taux de couverture forestière la plus importante (0,50) au centre, il est de 0,26 et à l’ouest il est de
0,21. En matière d’emploi dans le secteur forestier, l’est occupe 1550 personnes, le centre 1420 et l’Ouest 881
personnes. Pour ce qui est des zones humides, c’est la région l’ouest qui a la plus grande surface avec presque
133 000 ha (soit 58.63 % des zones humides littorales), l’Est vient en deuxième position avec 92975 ha soit 41 %
des zones humides littoral, au centre seul le Marais de Réghaia est classé comme zone humide avec une
superficie de 842 ha. En ce qui concerne les espaces verts, le ratio est inférieur à 10 m²/habitant ce qui est faible.
La diminution drastique des précipitations suite à la sécheresse qui sévit depuis le début des années 70 a
entraîné une baisse constante des réserves d’eau souterraine des principales nappes aquifères du nord du pays.
Dans beaucoup de plaines du pays, le niveau des nappes phréatiques a déjà chuté dans des proportions
alarmantes (> 20 m dans la plaine de la Mitidja.).
L'utilisation intensive, supérieure aux capacités de recharge en eau, peut provoquer un abaissement significatif
des niveaux des nappes. Les aquifères côtiers sont pratiquement toujours menacés par les invasions des eaux
marines salées. Les plaines alluviales avec leur système exoréique constituent des aquifères très vulnérables à
ce phénomène, du fait de leur surexploitation. Les pompages excessifs au cours de ces dernières années ont
provoqué un abaissement significatif des niveaux des nappes, en provoquant, dans certains secteurs une
invasion des eaux salées à l’intérieur des terres et en inversant, dans certains cas extrêmes, le gradient
d’écoulement souterrain. Il en est ainsi des nappes côtières de la Mitidja, d’Oran, de Terga et d’Annaba.
Une fois envahis par l'eau salée, les aquifères sont alors très difficiles à dépolluer, et deviennent impropres pour
de nombreuses utilisations (plaine de Oued Nador). La fragilité naturelle du milieu défavorise les zones littorales
qui restent menacées par des facteurs naturels (inondations, érosion), et par des actions anthropiques (extraction
de sable), et diverses pollutions.
La pollution des eaux côtières et marines est causée par la décharge de déchets liquides (eaux usées,
détergents, hydrocarbures, acides), et de déchets solides (métal, plastique, verre, papiers, déchets organiques,
etc.).Tous ces déchets sont déversés sans traitement préalable dans le milieu aquatique et sur les sols, ce qui
mène à la contamination de la nappe phréatique.La facture des épidémies des maladies à transmission hydrique
est très lourde, elle a été évaluée à l’équivalent du budget de construction de plus d’une dizaine de stations de
traitement des eaux (PNUD, 2009). Le principal facteur de ces maladies réside dans l’insuffisance des
ressources hydriques conjuguée à l’absence de traitement de certains points d’eau.
Le but principal de la gestion de l’eau est, sans conteste, la durabilité de cette ressource. La gestion intégrée des
ressources en eau repose, en outre, sur la notion d’interdépendance des utilisations et de la prise en
considération de toutes les parties des hydrosystèmes (en particulier la relation eau de surface et eau
souterraine). La connaissance des potentialités en eaux des aquifères sont liés aux caractéristiques
hydrogéologiques, hydrodynamiques, et hydro-climatiques qui régissent le mode de circulation, d’alimentation, de
transfert et de renouvellement de ces eaux.
243
Les priorités nationales sont explicitement définies dans la Loi n° 10-02 du 29 juin 2010 portant approbation du
« Schéma National d'Aménagement du Territoire », paru au Journal Officiel de la République Algérienne n°61 du
21 octobre 2010. Cette loi donne la priorité à la sécurisation de l’AEP. En effet, il est clairement noté que le plan
d'action contenu dans le Schéma Directeur des Ressources en Eau vise pour les vingt ans à venir :
• La couverture des besoins en eau potable, industrielle et agricole dans le scénario d'une année
hydrologique moyenne.
• La couverture des besoins en eau potable et industrielle ainsi que 60% des besoins en irrigation dans le
cas d’une année sèche.
• Dans le scénario saison humide, il y aura une amélioration de la dotation journalière par habitant qui
atteindra 180 l/J/hab.
Même si à moyen terme, la demande en eau est satisfaite, la mise en place d'une politique rigoureuse de gestion
de la demande est nécessaire. De ce fait, l’utilisation des eaux non conventionnelles est devenue un premier
impératif.
Après avoir réussie à lever le défit de la mobilisation de la ressource et la sécurisation de l’alimentation en eau
potable de la population. Un nouveau challenge se présente aux autorités publiques à savoir la pérennisation de
la ressource et la protection de l’environnement.
La politique de développement du secteur en matière d’assainissement se fixe comme objectifs majeurs : (i) La
collecte des eaux usées à travers un vaste programme de remise à niveau et extension du réseau ; (ii)
L’épuration des eaux usées par la réalisation de station d’épuration et de lagunage ; (iii) La réutilisation des eaux
usées épurées ; (iv) La protection des villes contre les inondations.
Les actions entreprises par le secteur via des programmes de réalisation de nouvelles infrastructures et remise à
niveau de l’existant, confirme la volonté des pouvoirs public à atteindre les objectifs fixer en matière
d’assainissement et protection de l’environnement. Depuis 2001, 158 projets de réalisation d’infrastructures
d’épuration, tous programmes confondus pour un montant globale dépassant 200 milliard de Dinars. L’Algérie
dispose du deuxième meilleur taux d’accès à l’assainissement en Afrique selon OMS.
Le bilan de l’assainissement dans la zone littoral en Algérie permet d’identifier les enjeux suivants :
• De même qu’une meilleure coordination intersectorielle permettra, une plus grande maîtrise des projets
et leur optimisation.
• Comme enjeux environnementaux de protection du littorale, actuellement, les rejets industriels sont la
principale source de pollution liquide. La GIZC doit pouvoir prendre en charge cette question de rejets
qui sont produits par des industries qui dépendent du secteur de l’industrie, les milieux récepteurs selon
leur nature dépendent du ministère des ressources en eaux quand il s’agit du rejet dans le domaine
public hydraulique, du ministère de l’environnement dans d’autre cas.
244
Conclusion
Le développement d’une stratégie nationale GIZC doit marquer une nouvelle gouvernance côtière et maritime en
Algérie. Cette approche qui doit désormais abandonner les visions sectorielles pour favoriser une démarche
intégrée dans le traitement des questions côtières et maritimes. Cette approche intégrée doit se manifester
durant les différentes phases du processus en partant de la planification jusqu’à la mise en œuvre, le suivi et
l’évaluation.
A l’instar de plusieurs Etats méditerranéens, l’Algérie s’est lancée, au vue de l’envergure de ses enjeux côtiers et
maritimes (présents et futurs) et de ses engagements internationaux, dans le développement de sa propre
stratégie nationale GIZC. Elle entend également promouvoir les bénéfices de cette approche auprès de tous les
acteurs opérant sur ses zones côtières et maritimes.
Ce projet a le mérite de poser le fondement d’une nouvelle coopération nationale, tout en évitant de se substituer
aux cadres existants, pour combler certaines lacunes nationales qui émergent ou qui n’ont pas fait l’objet de
traitement adéquat jusqu’ici. Ceci pourrait être le cas de la question de l’intersectorialité dans la planification, la
gestion et le suivi de la zone côtière nationale, des insuffisances posées par la loi littoral, la compétence au-delà
des zones sous-juridiction nationales ou encore le développement de la planification maritime spatiale.
Les renseignements préliminaires issus de l’analyse des potentialités de l’Algérie en vue de l’élaboration de sa
SN GIZC vont permettre de formuler des préconisations à partir des différents diagnostics thématiques. Les
préconisations stratégiques issues de ce diagnostic général devront prendre en compte les avantages du cadre
institutionnel et règlementaire existant, la disponibilité des données et les avis issus de la consultation de
différents experts ad hoc (annexe 2).
Enfin, la mise sur pied d’une telle stratégie à l’échelle nationale reste à la merci d’un appui durable,
essentiellement d’ordre financier et politique. Si la SN GIZC offre un cadre stratégique intéressant, sa traduction
en une véritable politique côtière et maritime volontariste doit rejoindre le processus PMI que l’Algérie développe
par ailleurs avec l’implication de tous les secteurs, notamment l’énergie, les transports et de l’exploitation des
ressource marines vivantes. Cette projection permettra non seulement de répondre aux problématiques côtières
mais aussi maritimes, et elle fera l’objet du deuxième volet de la SN GIZC sur la base du présent diagnostic.
L’analyse AFOM réalisée dans le cadre de ce bilan et diagnostic de la zone côtière permet de mettre en lumière
les Atouts, les Faiblesses, les Opportunités et les Menaces qui touchent la zone côtière et le littoral national.
Cette analyse montre qu’il existe globalement :
1. des atouts politiques (volonté des pouvoirs publics), naturels (diversité des paysages et des ressources
naturelles, habitats et espèces patrimoniales pour la Méditerranée, endémisme) institutionnels
(diversification des acteurs, partage des prérogatives et des responsabilités,…) et financiers (fonds de
financement).
245
ATOUTS
FAIBLESSES
246
- Métiers de l’environnement et de la propreté peu développés, notamment dans le domaine des
milieux naturels ;
- Valorisation de déchets insignifiante ;
- Secteur agricole vulnérable en raison:
- Tourisme encore peu développé;
- Capacités de recherche et d’innovation limitées.
- Mauvaise répartition de la ressource (spatiale et temporelle)
- Pertes dues à la vétusté des réseaux de distribution
- Coûts importants et sans cesse croissants des investissements nécessaires à la mobilisation et
au transfert de la ressource en eau
- Manque de sensibilisation et communication
OPPORTUNITES
MENACES
247
- Risques de contamination des eaux : la pollution due aux rejets des déchets solides (ordures
ménagères) et eaux usées (urbaines, industrielles et agricoles).
- Eaux résiduaires de certaines industries sont rejetées au niveau des l’oued directement.
- Implantation des usines de dessalements de l’eau de mer de grande capacité
- Très forte pression foncière sur la partie littorale et agricole liée aux besoins développement de
l’urbanisation (surfaces agricoles en forte baisse) ;
- Développement de l’urbanisation sur des zones exposées au risque sismique ;
- Afflux important d’estivants dans la zone côtière ;
- Prolifération de l’habitat précaire et illicite
- Prélèvements illégaux et abusifs de matériaux (sable) ;
- Pression constante sur le patrimoine naturel par des activités humaines (urbanisation, industrie,
agriculture…) ;
- Utilisation intensive de certaines ressources telle que l’eau pour les besoins de l’agriculture ;
- Pêche sur les petits fonds, non respect des tailles marchandes des espèces de poissons, pêche
non conventionnelles et utilisation de techniques de pêche non sélectives.
- Accroissements considérables des besoins en eau potable, industrielle et agricole
- Les prélèvements effectués dépassent les limites de renouvellement de la ressource et
nécessitent de puiser dans les réserves non renouvelables
- Risque de pollution des nappes (intrusion marine, nitrates, pollutions accidentelles…)
4. Une meilleure distribution des bénéfices et des services rendus par l’écosystème côtier national.
6. Le renforcement du cadre consultatif et participatif sur les différentes questions relatives aux
zones côtières.
La recherche d’une vision partagée s’impose comme objectif stratégique ; cette vision doit donc s’appuyer sur un
processus GIZC mais elle doit surtout rechercher à créer les conditions de la mise en œuvre de celle-ci, en
particulier l’identification des mécanismes pour les arbitrages entre les activités et les acteurs dans le domaine
marin côtier et le littoral national.
248
STRATEGIE NATIONALE
DE GESTION INTEGREE DES ZONES COTIERES EN
ALGERIE
STRATEGIE NATIONALE
DE GESTION INTEGREE DES ZONES COTIERES EN ALGERIE
Bilan et Diagnostic
Octobre 2012
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