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GEJ8 C44

Des esprits naturels de l'air

1. Je dis : « Tu as certes fort bien parlé, et, chez les purs, cette nouvelle doctrine que Je
vous donne se conservera dans toute sa pureté jusqu'à la fin des temps ; mais si tu crois qu'il
en serait autrement du judaïsme si Moïse et les prophètes avaient parlé aussi clairement au
peuple que Je vous parle à présent, tu te trompes fort, Je te le dis. Car si Moïse et les
prophètes avaient parlé au peuple de la manière dont Je vous parle, celui-ci, qui ne comprenait
bien alors que le langage symbolique, ne les aurait pas compris.
2. Alors, même les gens simples et ordinaires possédaient la science des
correspondances, l'écriture était faite de symboles, et le langage constitué de métaphores bien
connues du peuple. Mais par la suite, en devenant plus opulent et plus prestigieux, ce peuple
ne tarda pas à se trouver toutes sortes de besoins terrestres, qui ne pouvaient être satisfaits que
par des moyens naturels. Tous ces besoins et ces moyens reçurent donc pour les désigner des
noms très simples qui ne cachaient aucun symbole. Ces mots simples conçus tardivement par
les hommes pour nommer leurs nombreux besoins et les moyens de les satisfaire
supplantèrent bien vite l'écriture pictographique avec sa signification profonde, et ce n'est
donc pas la faute de Moïse ni des prophètes si les Juifs d'aujourd'hui ne les comprennent plus,
mais bien la faute des hommes eux-mêmes, dont la mondanité croissante a fait se perdre la
connaissance de l'écriture et de la langue anciennes, qui recelaient toujours un sens profond
spirituel.
3. Si, au temps de Moïse, tu avais parlé comme tu parles aujourd'hui, ni Moïse, ni
aucun autre prophète ne t'auraient compris ; et c'est parce que l'ancienne langue, pour les
raisons que Je vous ai dites, s'est aujourd'hui totalement perdue, que vous ne pouvez plus
comprendre ni Moïse, ni les prophètes.
4. Mais le ciel pâlit à l'orient, et l'on commence à bouger dans l'autre pièce, où nos
templiers s'apprêtent à se mettre en route pour regagner leurs demeures et y prendre les
dispositions décidées en vue de leur départ. Ils s'en iront bientôt d'ici, après quoi nous
sortirons et poursuivrons nos réflexions dehors.
5. Cependant, ami Lazare, tu ferais bien de charger quelques-uns de tes serviteurs de
les escorter jusqu'à la porte du jardin ; car, en pensée, ils revoient les trois lions les attendant
sur le chemin, et cela leur fait redouter de partir. Envoie donc quelques valets dans leur
chambre pour leur dire qu'il n'y a plus trace de ces lions. S'ils hésitaient encore, que les valets
proposent de les accompagner ; ils accepteront avec joie et partiront sur-le-champ, et alors,
nous pourrons sortir. »
6. Lazare m'ayant aussitôt obéi, les valets furent en quelques instants auprès des
templiers, qui, de ce moment, partirent en moins d'un quart d'heure.
7. Puis J'appelai Raphaël et, à cause des personnes présentes, lui dis à haute voix : «
Quant à toi, occupe-toi de nos jeunes gens : qu'ils partent en avant pour Béthanie par un autre
chemin que la route habituelle. Attendez-nous là-bas, nous vous y rejoindrons dans trois
heures. »
8. Raphaël se rendit en hâte auprès des jeunes gens et fit sans retard tout ce que J'avais
demandé.
9. Entre-temps, l'aube s'était levée, et nous quittâmes l'auberge pour nous rendre sur
l'éminence déjà décrite. Dans le ciel brillaient encore les plus grosses étoiles, la lune déjà
fortement entamée et la planète nommée Vénus, le tout offrant un spectacle magnifique.
10. Cependant, la matinée était assez fraîche, et les Romains déclarèrent : « Ce
spectacle rare serait sans doute fort beau, si la fraîcheur matinale ne se faisait autant sentir ! »
11. Je dis : « Il est vrai que ce froid est un peu désagréable à la peau, mais il est
fortifiant pour le corps et pour l'âme : car c'est l'heure où les purs esprits de l'air passent
auprès de nous. Mais si vous avez trop froid, Je vais faire en sorte de vous réchauffer
intérieurement, tandis que nous garderons, nous autres, cette pure température. »
12. Les Romains dirent : « Ah, en ce cas, nous aussi ; car ce qui fortifie le corps et
l'âme ne peut faire de mal aux Romains que nous sommes ! »
13. Tout le monde s'estima donc satisfait et content, et nul ne se soucia plus du froid.
14. Agricola Me dit alors : « Seigneur et Maître, les esprits qui passent à présent
devant nous ont-ils une forme définie, ou bien sont-ils informes et en quelque sorte confondus
ensemble, telles les gouttes d'eau dans la mer ? »
15. Je dis : « Ami, il serait un peu difficile de répondre à ta question d'une manière
tout à fait compréhensible ; mais nous allons essayer d'une autre manière : Je vais de nouveau
ouvrir pour quelques instants votre vision intérieure, et vous conclurez vous-mêmes de ce que
vous verrez ! »
16. Les Romains en furent d'accord, et J'ouvris aussitôt leur vision intérieure, ainsi
qu'à Agrippa et à Laïus, qui étaient venus avec nous d'Emmaüs.
17. Alors, ils virent flotter devant eux une foule sans nombre de formes diverses
pressées les unes contres les autres, et Agrippa s'écria : « Ah, comme c'est étrange ! Quelle
infinité de formes indescriptibles ! Il y a là toutes sortes d'herbes et de plantes, et, entre elles,
des graines ! Sur les plantes, je vois aussi une quantité d’œufs d'insectes de toute espèce, et
aussi leurs larves et les insectes déjà formés. A l'intérieur de toutes ces formes, tant plantes,
graines, neufs et larves qu'insectes achevés, je vois comme des points très lumineux, et,
flottant entre elles, un nombre incalculable de points lumineux minuscules ! Et tout cela se
mêle dans un beau désordre, sans qu'aucune forme se confonde avec une autre. Ainsi, ce sont
là les purs esprits de la nature ? »
18. Je repris aux Romains la vision intérieure, et, de nouveau, ils ne virent plus que de
l'air.
19. Agricola dit : « Seigneur et Maître, à quoi servent donc ces esprits ? Sont-ils à
l'origine de tout ce dont leur forme porte manifestement en elle la disposition, ou bien sont-ils
en quelque sorte les âmes des plantes, herbes, arbres et insectes défunts ? »
20. Je dis : « Non pas la seconde chose, mais la première, telle que la vision intérieure
vous l'a montrée !
21. Leur intelligence, qui se manifeste aussi à travers leur forme, les pousse à s'unir à
tout ce qui, dans ce qui vit sur cette terre, leur est étroitement apparenté par la forme. Ils se
mettent donc au travail dans les plantes, et de leur nombre et de leur activité dépendra
l'abondance de telle ou telle récolte, ainsi que le nombre des diverses petites bêtes que vous
appelez moucherons, insectes ou vers. Car ce sont toujours là les premiers animaux d'une
planète en formation*, et c'est la réunion de leurs âmes qui constitue ensuite les animaux plus
grands.
22. Agricole : « Mais, Seigneur et Maître, pourquoi donc n'avons-nous pas vu d'âmes
humaines défuntes de cette terre ? »
23. Je dis : « Pour deux raisons. D'abord, Je n'ai ouvert votre vision intérieure que dans
une mesure qui vous permettait de voir des esprits naturels déjà très matérialisés, ce qui
correspond au premier degré de la vision intérieure, que beaucoup d'hommes simples
possèdent naturellement. Mais les âmes humaines, surtout les plus accomplies, ne sont pas
visibles à ce niveau de vision intérieure, qui relève encore davantage de la vision matérielle
que de la vision purement spirituelle.
24. Ensuite, pour ce qui est des âmes impures qu'il vous aurait été possible de voir par
cette vision que Je vous ai accordée pour quelques instants, vous ne les avez pas vues parce
qu'il ne s'en trouvait aucune en ce lieu ; car de telles âmes sentent les lieux où Je Me trouve
pleinement et en personne, et elles les évitent soigneusement. - Telles sont les deux raisons
pour lesquelles vous n'avez pu voir cette fois aucune âme défunte ! »
25. Se déclarant satisfaits de cette explication, les Romains ne Me posèrent dès lors
plus de questions sur ces sortes de choses.

GEJ8 C44
Des esprits naturels de l'air

1. Je dis : « Tu as certes fort bien parlé, et, chez les purs, cette nouvelle doctrine que Je
vous donne se conservera dans toute sa pureté jusqu'à la fin des temps ; mais si tu crois qu'il
en serait autrement du judaïsme si Moïse et les prophètes avaient parlé aussi clairement au
peuple que Je vous parle à présent, tu te trompes fort, Je te le dis. Car si Moïse et les
prophètes avaient parlé au peuple de la manière dont Je vous parle, celui-ci, qui ne comprenait
bien alors que le langage symbolique, ne les aurait pas compris.
2. Alors, même les gens simples et ordinaires possédaient la science des
correspondances, l'écriture était faite de symboles, et le langage constitué de métaphores bien
connues du peuple. Mais par la suite, en devenant plus opulent et plus prestigieux, ce peuple
ne tarda pas à se trouver toutes sortes de besoins terrestres, qui ne pouvaient être satisfaits que
par des moyens naturels. Tous ces besoins et ces moyens reçurent donc pour les désigner des
noms très simples qui ne cachaient aucun symbole. Ces mots simples conçus tardivement par
les hommes pour nommer leurs nombreux besoins et les moyens de les satisfaire
supplantèrent bien vite l'écriture pictographique avec sa signification profonde, et ce n'est
donc pas la faute de Moïse ni des prophètes si les Juifs d'aujourd'hui ne les comprennent plus,
mais bien la faute des hommes eux-mêmes, dont la mondanité croissante a fait se perdre la
connaissance de l'écriture et de la langue anciennes, qui recelaient toujours un sens profond
spirituel.
3. Si, au temps de Moïse, tu avais parlé comme tu parles aujourd'hui, ni Moïse, ni
aucun autre prophète ne t'auraient compris ; et c'est parce que l'ancienne langue, pour les
raisons que Je vous ai dites, s'est aujourd'hui totalement perdue, que vous ne pouvez plus
comprendre ni Moïse, ni les prophètes.
4. Mais le ciel pâlit à l'orient, et l'on commence à bouger dans l'autre pièce, où nos
templiers s'apprêtent à se mettre en route pour regagner leurs demeures et y prendre les
dispositions décidées en vue de leur départ. Ils s'en iront bientôt d'ici, après quoi nous
sortirons et poursuivrons nos réflexions dehors.
5. Cependant, ami Lazare, tu ferais bien de charger quelques-uns de tes serviteurs de
les escorter jusqu'à la porte du jardin ; car, en pensée, ils revoient les trois lions les attendant
sur le chemin, et cela leur fait redouter de partir. Envoie donc quelques valets dans leur
chambre pour leur dire qu'il n'y a plus trace de ces lions. S'ils hésitaient encore, que les valets
proposent de les accompagner ; ils accepteront avec joie et partiront sur-le-champ, et alors,
nous pourrons sortir. »
6. Lazare m'ayant aussitôt obéi, les valets furent en quelques instants auprès des
templiers, qui, de ce moment, partirent en moins d'un quart d'heure.
7. Puis J'appelai Raphaël et, à cause des personnes présentes, lui dis à haute voix : «
Quant à toi, occupe-toi de nos jeunes gens : qu'ils partent en avant pour Béthanie par un autre
chemin que la route habituelle. Attendez-nous là-bas, nous vous y rejoindrons dans trois
heures. »
8. Raphaël se rendit en hâte auprès des jeunes gens et fit sans retard tout ce que J'avais
demandé.
9. Entre-temps, l'aube s'était levée, et nous quittâmes l'auberge pour nous rendre sur
l'éminence déjà décrite. Dans le ciel brillaient encore les plus grosses étoiles, la lune déjà
fortement entamée et la planète nommée Vénus, le tout offrant un spectacle magnifique.
10. Cependant, la matinée était assez fraîche, et les Romains déclarèrent : « Ce
spectacle rare serait sans doute fort beau, si la fraîcheur matinale ne se faisait autant sentir ! »
11. Je dis : « Il est vrai que ce froid est un peu désagréable à la peau, mais il est
fortifiant pour le corps et pour l'âme : car c'est l'heure où les purs esprits de l'air passent
auprès de nous. Mais si vous avez trop froid, Je vais faire en sorte de vous réchauffer
intérieurement, tandis que nous garderons, nous autres, cette pure température. »
12. Les Romains dirent : « Ah, en ce cas, nous aussi ; car ce qui fortifie le corps et
l'âme ne peut faire de mal aux Romains que nous sommes ! »
13. Tout le monde s'estima donc satisfait et content, et nul ne se soucia plus du froid.
14. Agricola Me dit alors : « Seigneur et Maître, les esprits qui passent à présent
devant nous ont-ils une forme définie, ou bien sont-ils informes et en quelque sorte confondus
ensemble, telles les gouttes d'eau dans la mer ? »
15. Je dis : « Ami, il serait un peu difficile de répondre à ta question d'une manière
tout à fait compréhensible ; mais nous allons essayer d'une autre manière : Je vais de nouveau
ouvrir pour quelques instants votre vision intérieure, et vous conclurez vous-mêmes de ce que
vous verrez ! »
16. Les Romains en furent d'accord, et J'ouvris aussitôt leur vision intérieure, ainsi
qu'à Agrippa et à Laïus, qui étaient venus avec nous d'Emmaüs.
17. Alors, ils virent flotter devant eux une foule sans nombre de formes diverses
pressées les unes contres les autres, et Agrippa s'écria : « Ah, comme c'est étrange ! Quelle
infinité de formes indescriptibles ! Il y a là toutes sortes d'herbes et de plantes, et, entre elles,
des graines ! Sur les plantes, je vois aussi une quantité d’œufs d'insectes de toute espèce, et
aussi leurs larves et les insectes déjà formés. A l'intérieur de toutes ces formes, tant plantes,
graines, neufs et larves qu'insectes achevés, je vois comme des points très lumineux, et,
flottant entre elles, un nombre incalculable de points lumineux minuscules ! Et tout cela se
mêle dans un beau désordre, sans qu'aucune forme se confonde avec une autre. Ainsi, ce sont
là les purs esprits de la nature ? »
18. Je repris aux Romains la vision intérieure, et, de nouveau, ils ne virent plus que de
l'air.
19. Agricola dit : « Seigneur et Maître, à quoi servent donc ces esprits ? Sont-ils à
l'origine de tout ce dont leur forme porte manifestement en elle la disposition, ou bien sont-ils
en quelque sorte les âmes des plantes, herbes, arbres et insectes défunts ? »
20. Je dis : « Non pas la seconde chose, mais la première, telle que la vision intérieure
vous l'a montrée !
21. Leur intelligence, qui se manifeste aussi à travers leur forme, les pousse à s'unir à
tout ce qui, dans ce qui vit sur cette terre, leur est étroitement apparenté par la forme. Ils se
mettent donc au travail dans les plantes, et de leur nombre et de leur activité dépendra
l'abondance de telle ou telle récolte, ainsi que le nombre des diverses petites bêtes que vous
appelez moucherons, insectes ou vers. Car ce sont toujours là les premiers animaux d'une
planète en formation*, et c'est la réunion de leurs âmes qui constitue ensuite les animaux plus
grands.
22. Agricole : « Mais, Seigneur et Maître, pourquoi donc n'avons-nous pas vu d'âmes
humaines défuntes de cette terre ? »
23. Je dis : « Pour deux raisons. D'abord, Je n'ai ouvert votre vision intérieure que dans
une mesure qui vous permettait de voir des esprits naturels déjà très matérialisés, ce qui
correspond au premier degré de la vision intérieure, que beaucoup d'hommes simples
possèdent naturellement. Mais les âmes humaines, surtout les plus accomplies, ne sont pas
visibles à ce niveau de vision intérieure, qui relève encore davantage de la vision matérielle
que de la vision purement spirituelle.
24. Ensuite, pour ce qui est des âmes impures qu'il vous aurait été possible de voir par
cette vision que Je vous ai accordée pour quelques instants, vous ne les avez pas vues parce
qu'il ne s'en trouvait aucune en ce lieu ; car de telles âmes sentent les lieux où Je Me trouve
pleinement et en personne, et elles les évitent soigneusement. - Telles sont les deux raisons
pour lesquelles vous n'avez pu voir cette fois aucune âme défunte ! »
25. Se déclarant satisfaits de cette explication, les Romains ne Me posèrent dès lors
plus de questions sur ces sortes de choses.

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