You are on page 1of 147
ECOLE FRANCAISE D'ATHENES ETUDES THASIENNES, VI L’AGORA PREMIER FASCICULE ROLAND MARTIN ANID MEMBRE DE L'COLE Frazigae o'ATHRNES PROFESSLUR A CA TACULTE Des LETTEES OE DIJON Dessins de H. Ducoux, J. Cours, C. Parent, J, Pesnin-Favouis EN D&POT AUX EDITIONS FE. DE BOCCARD PARIS: 1959 INTRODUCTION Lorsque, en 1914, la prospection de 1a ville basse amena M¥ Ch. Pieard a dégager Vangle S.-E.'de 'agora de Thasos, aucun vestige apparent ne décelait te site de cette vaste place, entourée de nombreux eb importants édifices, dont Vhistoire, au cours des fouilles les plus récentes, s'est révélée particuliérement. riche, Des hypothises avaiont éLé émises sur emplacement de Vagora, d’autant plus que des textes épigraphiques en assuraient existence et. que des Lémoignages de voyageurs fournissaient. quelques indices, incertains copendant. La mention de l'agora avait été restituée, avec beaucoup de vraisemblance, dans quelques inscriptions‘, en méme femps que lon évoquait, parmi les indications topographiques relevées dans les traités d’Hippocrate, la mention d'une dyapi, Yevdeov au voisinage de laquelle habitaient des malades?. En outre, les nombreux bloes antiques utilisés dans la tour génoise qui se dressait au fond du port jusqu'en 1932, de méme que les tambours de colonnes visibles dans l'église Haghios Nicolaos et au’ voisinage avaient attiré Pattention des voyageurs sur Pintérét de cette région. G. Perrot pensait que Véglise était peut-ttre située sur un ancien temple. « Une église, située sur Vempla- cement de la tour génoise pout-étre sur l'emplacement d'un ancien temple, renfer- me des colonnes ioniques et doriques trouvées sur divers points ; quelques’ travaux exécutés en 1855 par ordre de Djafer Bey, pour dézager la souree qui jaillit der- rire les magasins et on recevoir Veau dans un bassin, ont encore tail découvrir ides tambours de colonnes et des fragments de eorniches »%, D’autres voyageurs sont encore altirés par ces vestiges et par les matériaux antiques employés dans la tour génoiset, mais aucune ruine, aucune fondation n'est signalées. Dans ses études topographiques faites en vue de Védition des textes Unasions dans Je fascicule X11 des Inseriptiones Graccae, C. Fredrich proposa Je premier une hypothese acceptable sur Vemplacement de I'agora ; il la cherehait & proximité du port, non loin, de ce temple d’Apollon qui aurait contenu le Théorion découvert. par Miller®, Ltabsence (1) 16, XI, 5, 262; Rew. Phi, 96, 1922, p, 94; A. Wielm, Newe Bellnige, 1912, p. 90 sty. & propos de 16, X33, 6, 82,133. (2) Hippocrate, 11, 6, 62 (edit. Lite). (8) G. Perrot, Mémoire eur Cie de Thasoe, p. 70; dos travaux dadduetion et ’évacuation d'eau ont eu tien ent du moulin ; contraiement 8 Ia tradition locale ine content pus de marbres ‘niques provenant des ¢difices de Pagora (4) Prokesch von Osten, Denkisdrdip. aur dem Orient, 11, p- 620 ; J. Baker-Penoste, JIS, 30, 1008, p. 226 (6) Cons, Ree auf den Insaind thr. Meeren,p, 15, spelfle que a Fintéieur des remparts a's vu pour tout vestige de ia vile ancienne que des bouts de murs de sonténement sur les pentes de Taeropote, des traces ght et 1 (6) AM, 33, 1908, p. 234, apres bade bore vaoueweg Seigiy Buk x ra pyovens, of wal de tout vestige s'explique micux maintenant quil est_ possible de comparer les résultats des fouilles avec le récit @’Ancdne qui fut, & Thasos, hate des Gattilusi en novembre 1444 et. janvier 1445. L’agora servit de earriére lors de la construction de cette forteresse, ot la phupart des éléments architectoniquues de Ia stoa N.-O. proviennent des ouvrages aménagés autour de la forteresse! ; co sont les constructeurs de ce fortin qui sont sans doute responsables de Ia destruction de tout ensemble, ear n'y trouvérent- ils pas encore des statues qu’ils ulilisérent. pour l'ornementation du port oi Cyriaque @AncOne les a vues? ? L'exploitation fut systématique comme le prouvent, en certains points de aul, los amas de blocs brisés ; la couche stratigraphique correspondant & cette ruine est bien marquée sur toute la surface de V'agora ; elle est reconnaissable & sa conlexture blanchatre due aux fragments de marbres mélés & des morceaux de tuiles et de briques. Au-dessus de cette ligne, Jes terres se sont accumulées, entrainées par les eaux de ravinage depuis les pentes de Vacropole, et ne contiennent plus aucun vestige antique. (eat par l'exploration due Prytanée » que M* Ch. Picard fut amené en 1914 & mettre au jour langle Est de agora. A la suite des fouilles de Miller, plus préo les’pierres inserites ou seulplées que de lire le plan des édifices, le Théorion restait, un point. isolé de la topographie thasienne. [identification proposée alors avec le «Prytanée » placait les chorcheurs au centre politique de la eité ; cette hypothése dont, Jos Touilles postérieures? ont. montré ut cependant, heureu damener les fouilleurs découvrir un passage aménagé dans une salle eontigué au petit portique N.-E. (V) de l'agora, C'est par ce portique et par lédifice & paraskénia, auquel il est associé, que commenga exploration de 'agora thasiennet. Repris en 1920, les travaux se développérent activement vers le N. et le N.-O. sous Vimpulsion de Ch, Picard ct sous la direction de G. Daux et A. Laumonier, avec l'aide de J. Replat qui commenga a lever les plans®. Ils aboutirent au dégagement, partiel des cotés N., N.-O., et NE, de l'agora, limitée par une série de portiques ot d’édifices d’epoques diverses, associés dans une unité imparfaite pour constituer un vaste ensemble archi- tectural’ dont T'achévement ne fut réalisé qu’ I'époque romaine. Des recherches complémentaires furent exécutées de 1929 4 1933 par MM. Y, Béquignon et. P. Devamber. qui précistrent plusicurs points de détailé, mais 'ampleur du programme 4 réaliser imposait acquisition des champs en culture dont expropriation fut. longue ct difficile, Cost on 1939 seulement. qu’en possession dune partie des terrains recouvrant Vaulé, et avee Vaimable autorisation de administration chargée des Wakfs égyptiens 4 prosimité te Prytande, apres Atnénte, 1, 32 a, sans se douter quit était en présence de T'difee exploré plus tara par Ch. Picard, CHAT, 1914, p. 290 sqq, et considéré par lui comme le prytante§ Il faut renoncer& cette lentifieation apris’Vexploration ‘exhaustive de eclte région : E. Will, BCH, 68-69, 104445, p. 129-137; P. Levéque, BCH, 75 1951, p- 151-152; G. Daux, CRAL 1054, p. 471-478 (cf. BCH 1085, p. 862}; G. Roux, Bet, 79, 1955, p. 959-368. (1)'La tour du port faisait sane doute partie dun ensemble auquel appartenalt un mur traversant agora au 8-0 E démantelé en juillet 1999 i éait fat uniquement de marbres pis aux élite de Tagore et en particulier de tambour de colonnes appartenant & ta grande stoa NO, (2) D'aprds Fistration d'un manusert de Cyriaque @AncOne, Rostano, Studi (al dl lol las, df Vite, suppl. val, VI, 1806, p. 140-142, avec reproduction a folio 119 ab, Cl BCH, 45, 1021, p. 648. Cyriaque d’Ancine stjourna & Thasos de novembre 1444 au debut de janvier 1448 (Ziebarth, Neue Jahrb, 9, 1908, , p. 214-296 Jacobs, AM, 1807, p, 113 x4; 16, XII, 8 p. et 82), (8) BCH, 1085, p. 353-964. (4) BCH, 45, 1921, p. 97-1 (5) Les résultats de cette exploration, signalés par les Chroniques du BCH, 45, 1921, p. 549-569 et 4, 1922, _. 998-589, ont 6 plus largement publics par A. Lalimonier dans ICH, 47, 1989, p. 15-998. (6) BCH, 46, 1992, p. 292 099. ot Chroniqae, auxquels appartient la zone N.-E. de I'agora, I'Ecole Franeaise put. enfin reprendre cette exploration ; reprise, hélas ! de courte durée, puisque une fois de plus les opérations militaires imposérent l'arrét ces travaux en septembre de la méme année. Ul faut attendre 1945 pour que les vicissitudes internationales nous permettent de revenir a Thasos sans autre prétention que de poursuivre étude des edifices déja découverts, tout en ant quelques sondages pour vérifier état de Paul’. Car notre projet était, alors de publier tout ce qui nous était connu de Pagora. Mais ces sondages révélérent. une telle densité d’occupation que R. Demangel, Directeur de I'Ecole, et ensuite son succes- seur, MF G. Daux, décidirent de dégager complétement Vaire de Vagora, entreprise qui débuta brillamment en 1948 sous la direction de MF F, Chamoux'. I fallut alors songer modifier les plans de la publication ; ce fascicule fera connattre les deux édifices actuellement les micux conservés de I'agora, la grande stoa N.-O, et Védifice & paraskénia (Plan A et B), Pétude d'ensemble étant reportée a la fin de l'exploration exhaustive, Chargé de reprendre ces fouilles, je devenais V'héritier d'une longue tradition dont les pionniers m’abandonnaient généreusement leurs droits. Que MM. Ch. Picard ct. ‘A. Laumonier soient assurés de ma profonde gratitude. ‘Tous mes remercioments vont aussi a M? E. Will qui, trés libéralement, me fit profiter de son expérience et de son aide désinbéressée dans des conditions dificiles, & mes eamarades, F. Chamoux, J. Pouilloux, P. Levéque, G. Roux, M@° L.. Ghali eb MMC Ch, Dunant qui ont continué sur ee chantier une @uyre parfois ingrate et mont libéralement abandonné les résultats de leurs recherches topographiques et architecturales. La mise au point de ce premier fascicule de Pagora ne fut, d'ailleurs possible que grace aux missions que le Centre National de Ja Recherche scientifique voulut bien me confier pour me permettre de revoir le champ de fouilles et participer aux travaux des campagnes de 1948, 1949 et 1951 ? Ce fascicule présenté comme thése secondaire de doctorat en Mai 1950, a pu profiter des observa- tions formulées lors de la soutenance et en particulier de celles de Mt G. Daux (1) Sur cox p. 419-422. To40 & 10 vaux de 1946 8.1948, ef. nos rapports, BCH, 68-69, 1944-45, p. 441-449; 7172, 1947-48, sur Is eamapagues qul sulviremt chaque année parut un rapport dans les Chroniques dex fuller de LA STOA NORD-OUEST Le plan général de l'agora que nous publions ici (Plan A) donne Vétat des fouilles aprés la campagne de 1956 ; il pourea recevoir par la suite quelques compléments, mais il présente dés maintenant, sans risque de graves modifications, les lignes générales de ce vaste ensemble architectural dont Possature est formée par les grands portiques qui limitaient. au 8-0. (IX)., au SE, (VHT) et au N.-O, (1) Vaulé centrale (Plan B). Lagora ds ; dans la partie basse de la cité, & proximaité du port dont elle était, séparéo par la grande stoa N.-O. et une section du rempart (Plan A, pl. 1) Ce dispositif évoque les principes qui présidérent Vorganisation de l'agora marchande Milet, en arriére du port: aux ions? et, plus neltement. encore, Je plan que Jes Déliens avaient commencé d’exécuter, avec Paménagement. de Vagora Tétragone et, le Portique Sud ; le portique de Philippe aurait, pu jouer le méme role, mais, édifice d’apparat plus qu'ulilitaire, il transforma cette esplanade dabord réservée au commerce en un dromos monumental intégeé au hiéron d’Apollon®, A Thasos, Tagora était en outre séparée u port par un bras d’enceinte qui se continuait sans interruption entre les deux moles du port, isolant les quais de Pagora* ; mais les portes ménagées 4 chaque extrémité de la grande stoa et la rue qui la séparait du rempart assuraient cependant les communi~ cations aisées aver 'extérieur ; le portique occupait en effet toute la longueur comprise entre les deux rues qui, par des portes ouvertes dans le mur d’enceinte', débouchaient, sur les quais du port fermé (Plan A). Dans les descriptions de Vagora, cette stoa est désignée traditionnelement comme le portique N., mais Pangle que son grand axe fail aver le N. géographique est tel (prés cette dénomination ne saurait élre maintenue sans risquer de provaquer des interprétations erronées sur Vorientation de Vagora ; il faut done parler, avec plus dexactitude, de la stoa N.-O., car telle est bien sa situation ; elle @ regu le n° I dans le plan publié BCH, 79, 1955, en face p. 352. Repérée en 1921 et fouillée en 1922-19235, cette stoa n'est que partiellement dégagée ; le stylobate a été mis au jour sur toute sa longueur dés 1923; mais le mur de retour ne fut complétement déblayé avec les propylées qu’en 1930° et le mur paralléle & VE. en 1939 ; mais celui-ci, hors de la zone archéologique, a été depuis lors rebouché et une maison a éé construite sur angle (1) Aft, 1, 6¢1-8. von Gerkan, Grech. Soeant., p. 100-101 (2) R. Valois, Dens, VET, 1, ps 14 sqq. 5 Larhiectare Delos, p. 161 et 164 {a) La priceneo du rempart a été reconnue encore en 1951 (BCH, 76, 1052 p. 263) (4) Cette liaison est bien prouvée & VOaest oi Te propyton donnait aecés A une rue horde d'un portique lonique (BCH, 49, 1925, p, 465) qul aboutiaait 8 ne parte de 'enecate reeonnue en 19% (BCH, 48, 1922, p. 536) la véelfetion n'a pas pu fire fate & ME, ot le rempart pana sous les maize de la Moudirieh éyptienne. (8) RCM, 47, 1923, p. 917M. (6) BCU, 1930, p. 808. 10 LA S104 XonD-ovEST X.-0. du portique. Le mur de fond ne peut étre, pour les mémes raisons, entidrement dégagé ; nous avons pu V’étudier dans une série de sondages exéoutés, les uns 47 m. 10 de Vangle N.-0., ensuite vers le milien de et d'autres enfin dans la moitié méri- dionale oit une section a élé laissée li s les fouilles do 1951 et 1952 qui ont poussé sur ce point exploration en profondeur, méme au-dela du mur de la stoa, jusqu’au rempart’ Par ses dimensions, cette stoa prend place dans la série des portiques monumentaux, si caraetéristiques des compositions architecturales de la Gréce classique telles qu’elles svexpriment dans les sanctuaires et sur les agoras ; elle mesure 97 m, 419 de long (dimen- sion prise sur les bords extérieurs du toichobate des murs E. et: 0.) et 13 m. 98 de large entre Ia face extérieure du mur de fond du toiehobate) eb le parement extéricur du stylobate, soit une largeur intérieure de 13 m. 98 — (0 m. 88--0 m. 87 12m, 23 (Plan €). De Lelles dimensions sembleraient.impliquer une eolonnade intérieure, dautant plus ment du moins, en marbre. Comme les premiéres fouilles n’avai au jour aucun reste dune telle colonnade et que les sondages opérés vers le centre n’avaient, repéré aucune fondation de soutiens intérieurs, nous décidames en 1945 d'explorer systématiquement une région du portique bien conservée, dans la moitié orientale. Une tranchée fut conduite du stylobate au mur de fond, & la hauteur de la huitiéme colonne a partir de l'angle N.-E., dans "hypothése dune répartition normale qui implique deux supports intériewrs pour deux travées de facade? ; la tranchée fut poursuivie sans résultat jusqu’a plus de deux métres de profondeur, soit un niveau bien inférieur & celui du stylobate (ce niveau correspondait. 4 la derniére assise des fondations du stylobate) ; ensuite, partant de cette tranchée, des sondages perpendiculaires furent, poussés suivant 'axe du portique jusqu’a la hauteur de la neuvieme colonne & 1'0. et des septiéme et sixiéme colonnes a I'R. Or, dans cette région oi1 stylobate ct mur de fond sont bien conserves, nous n’avons relevé aucune trace de supports intéricurs, alors que plusieurs fragments (colonnes et triglyphes) de Pélévation de facade furent encore retrouvés®. En outre, en 1951, sur ma demande, les fouilleurs ont ouvert, plus au S., deux tranchées ; l'une, large de 6 métros, et autre de 2 métres furent poussées jusqu’au mur de fond eb méme au-dela. «On a vérifié que le portique ne comportait pas de trace do colonnade eentrale »4, En effel aucun vestige de fondation ni aneun élément d’architecture susceptible d’étre rapporté A un ordre intérieur ont été retrouvés. Notons que les deux eampagnes de 1951 eb 1952 ont dégagé a nouveau. de nombreux blocs de Pélévation du portique, remployés dans des constructions génoises, ou dispersés dans I'aulé ; parmi eux, il n’en est. aucun qui atteste la présence d’un ordre intérieur. Tl semble done que nous puissions conclure & Vabsence d'une colonnade intérieure, ce qui fait. de notre portique une rareté, car c'est une des plus grandes portées & couvrir que nous connaissions, dont n'approchent que le portique de Philippe (1) Aveo Vaimable collaboration de P. Leveque et de Mi Ghollqul a reoueflt et studlé ta eéramique trowvee dans cette région ef. ICH, 76, 195%, p. 259-263, fig. 63.55. Catt foutlle a encore été développée en 1958 et le mur fe fond ext maintenant dégage sur plus de vingt mBtres. On a recanna In prewnce d'une rue bord de bases (BCH, 71, 1953, p. 270-277), (2) Crest en eet ta cite UAsctépicion d'Athenes, 4 Délos, stoai des agora lerythme intérieur était exactement ealqué sur celal de Ia facade MHlermos, stoa II de I'Heralon aArgos. (2) BCH, 68-69, 1944-15, p. 442. (@) bow, 76, 1952, p. 269. ‘oa de Hlécalon de Samos, de Larie cARACTENES GENERA u Délos (11 m. 165) et la nef centrale du Parthénon (10 m. $4 entre axes des eolonnes intérieures). L’exemple du portique de Philippe nous fournirait peut-Atre explication de cette anomalie qu'il faut admettre jusqu’a preuve du contraire ; on a constalé en effet que ee portique était, Poruvre de technieiens venus de Macédoine, amenant avee eux leurs matériaux lout préparés!, Or la grande profondeur de Védifice et les vastes portées sont lo marque d’architectes largement pourvus de bois de charpente, originaires d'une région ou les grandes foréts fournissent des bois inconnus dans le reste de la Grice. Ce n'est @ailleurs point un hasard si des problémes analogues sont soulevés préci- sément par les constructions de I'ile voisine de Samothrace. La grande stoa dorique, anciennement connue, attcint, avec ses 103 métres de long, et sa largeur extérieure de 13 métres des proportions analogues 8 eelles de la stoa thasienne ; or Tes fouilleurs autri- chiens n’ont trouvé aucune trace de support intérieur®. L’anaktoron, mis au jour par les fouilles récentes, qui mesure 28 m. 72 x13 m. 30, ne comporte lui non plus aucun support intérieur isolé®, Contre les longs murs sont appuyes des piliers délimitant des sortes de niches, qui supportaient sans aucun doute les fermes de la charpente ; or la portée dépasse 11 m. 60 et cet édifice date du début. du ve sigele. Il n'est pas impossible que les constructeurs de Macédoine aient eu, par In richesse méme des matériaux mis & leur disposition, une technique de la charpente que la rareté des édifices ne nous permet pas de déceler. Plus tard, les mémes proportions rendent. diflielos et ineertaines les restitu- tions des charpentes au bouleutérion de Mitet. comme a celui de Priéne. Un essai de sola- tion a été proposé par P. Krischen qui suppose deux poutres horizontales, dont. les exlrémités libres, sans étre supportées, sont maintenues par un cerele de fer, assembl comportant un poingon dont la pression serait, allégée par deux tirants latéraux®, Un. assemblage comparable avec tirants et. poingons doit. étre également restitué dans la charpente qui supportait la toiture de !Odéon «’Agrippa sur Vagora d’Athénes*, La salle centrale, de plan carré (env. 25 m.-+25 mudtres), ne présentait aucun support inté~ rieur. II ne semble pas que les vestiges conservés fournissent quelques indications préci- ses sur le dispositif de la couverture, inhabituel pour les constructeurs grees. L’état de conservation des restes in silu est variable ; mur de fond et stylobate ont. @1é détruits dans la partie médiane (PI. TV) qui fut la micux exploitée par les eonstruc~ teurs des fortifications génoises ; aux extrémilés et sur les retours, les murs sont conser- vés jusqu’a T'assise de toichohate qui supportait les orthostates. Le stylohate reste intact sur 23 m. 50 a Vextrémité orientale, puis, aprés un vide de 4 m. 06, sur une lon~ gucur de 8m. 10; au centre, toute la krépis a été arrachée ; il ne subsiste que des fon dations et Veuthyntéria de gneiss ; 1'O., la majeure partie du stylobate a éé sauvée (1) B. Vatlols, Béos, Vit, 1, p. 164 sa lraueh. au Samotirake, 1, p. 4, mois on s ont on niexamine pes Vattebuilon; le materia est Broportions pourraient correspondee 4 celles de Tordee intérieur & moins qu'il ne s'agase dune mon, 1950, p. 549, eonelat & une ot chapiten ‘oat, leben, AJA, 43, 1898, p. 136 $99, fg. 2 ; 44, VO, p_ 325 5qq. En 1948, de nombreuses pormetient une restittion du toi, espera, 19, 1080, p. 1 aq raion Olymple & Tépoque arehatquey de Bacsae & {CL aussi un dite signate Hrs en Messinie,F. Hiller von Gaer ‘mann, Hira u. Andania (Winkelm. Proge. 71), p- 23 \) P. Keischen, Antike Hethouser, p. 15-16 ct pl 1819, De tes exemplesimposeraient peat-étre une révision te ta conception traditionnelie de lacharpente, adie depuis A. Choisy, d'apets laquelle les Grece ne falsalent pas usage de Urunts (rameformant les charges verlicales en poussies laterals. (6) HLA. Thompeon, The Odean in the Athenian Agora, Heyperia, 18, 1960, p. 20 a. epoque elasique genet H, Lattere R LA STO. NORD-OUEST Les tambours de colonnes visibles sur les planches ont éU¢ redressés au moment de la fouille ; ils furent retrouvés alignés au bord du stylobate, Les roxpations. Les fondations de Médifice sont entiérement eonstituées par de anges plaques de gneiss, disposées en plusieurs assises — 5 ou 6 suivant les points —, assises hautes de 0 m. 204 0 m, 30, dbbordant largement de part ot d’autre de Ja krépis (0m. 10/0 m. 15 vers Pextérieur ; 0 m, 08/0 m, 10a Vintérieur) (PL. VI, 1) ; leur largeur varie de 1m. 40 a OLTALL DU STYLOBATE LT DY DEORE. a at 2 Figure 1, — Arrangement des esnents de ts krépin Lm. 60 ; il ne semble pas qu’elles aient été renforeées sous les colonnes. Ni verticalement, ni horizontalement tes daties ne sont retiges entre elles par des scellements ou des goujons ; mais, taillées différcmment, elles s'imbriquent les unes dans les autres. Le nombre des assises va croissant de IE, &1'0., car la pente générale du sol est inclinée dans ce sens ; nous verrons que le mur O. exigera au moins 9 ou 10 assises. L’assise supérieure constitue Passise de réglage ou euthyntéria ; elle est, comme les autres, formée de plaques de gneiss, dont le parement extérieur est encore irréguliérement dressé, il déborde de 0 m. 05 0 m. 10 sous te degré. La hauteur moyenne de cette assise est de 0m. 22/0 m. 25. Les pl. TV, 2 et VI, 3 représentent une partie de Veuthyntéria vers le centre de la colonnade et. en font apparaitre la euricuse disposition. On constate que les plaques, dont la profondeur varie de 1m. 31 a 1m, 36 sont taillées en forme de trapize plus on moins ségulier ; Jes petites bases mesvrent 0 m. 54 a 0m. 75, Jes grandes La KREIS 13 sont comprises entre 0 m, 80 et 1m. 15 suivant les plaques. Celles-ei sont imbriquées les unes dans les autres, petites et grandes bases alternant réguliérement sur une méme aréte, si bien que l'ensemble de V'euthyntéria constitue une masse solidement agglomérte dont ‘les éléments, méme sans scellements, sont préservés contre tous les dangers de slissement.; dangers réels, car le portique ‘N.-O., comme tous les édifices de l'agora, Tepose sur une épaisse couche de terre meuble et humide. D'aubre part, chaque plaque est divisée en deux, suivant le grand axe de Védifice, par une entaille qui marque un ressaut de la partie postéricure sur la moitié externe, ressaut variant de Om, 06 0m. 08 (PL. VI, 8); le niveau posé sur la moitié antérieure de Veuthyntéria indique une légére Aéclivité vers le eentre de la plaque, si bien que les blocs de marbre du desré venaient se caler contre le ressaut. et la pente les empéchail de glisser vers V'extérieur. Par ce double expédient le constructeur faisait Péconomie de goujons et de sccllements, difficiles & employer dans ce gneiss trop friable, sans compromettre la solidité de son édifice’. La Knits. Des fondations a la krépis, le matériau change ; le gneiss fait place au marbre local, gros grains blancs, cristallisés et brillants, qui fut utilisé pour toutes les constructions de agora La krépis comporte deux assises dont la deuxitme constitue le stylobate. Nous parle- rons done simplement du degré (assise I) et du stylobate (assise 11), Lassise qui constitue le degré est. formée de deux rangées de bloes de marbre (Pl. XXIV, I et fig. 1). Elle est haute en fagade de 0 m. 235 ; les bloes ont. une longueur uniforme de 1 m,349/1 m. 346. La largeur de la premiére rangée atteint, Om. 64/0 m. 66, celle de la seconde 0 1, 65/0 m. 68 un loger ressaut de 0m, 01/0 m. 02 souligne la face de foulée et marque Varéte du stylo- bate ; la foulée est de O m, 355. La partie postérieure recouverte par Io stylobate, de méme que la surface des blocs internes, nest que grossiérement piquetée, Les deux séries de blocs sont juxtaposées sans liaison d’un bloc 4 l'autre, et seuls les blocs de la rangée antérieure sont sceltés entre cux par des crampons de fer et , pris dans ane eoulée de plomb. Les blocs du stylobate qui, suivant la régle courante, ne sont pas scellés entre eux, étaient goujonnés & Passise du degré par deux tenons de bronze, um sur chaque rangée de bioes. Les goujons placés en queue du bloc ne chevauchaient pas le joint. La hauteur du stylobate est la méme que celle du degré : 0 m, 235, et les blocs ont méme longueur 1m. 34/1 m. 346; V'alternance des joints était done d’une régularité parfaite’. La rgour du stylobate oscille entre 0 m. 86 el 0 m, 88. Les faces des joints portent un large cadre @anathyrose (0m. 11/0 m, 115) entourant sur les trois cOtés une partie centrale en retrait, elle-méme assez finement piquetéc. Il est possible do restituer le nombre exact des blocs du stylohate. La longueur totale est. de 97 m. 415 ; le stylobate déborde de 0 m. 03 sous ces assises de retour, sa longucur réelle est done 97 m. 47, Or les deux. derniers blocs & chaque extrémité révelent, un resserrement de Ventraxe dont il faudra tenir compte dans la restitution de la fagade ; ils mesurent seulement 1m. 15; la lon- (1) Llemploi es seelements ow des goujons dans te gneiss et exceptionnel & Thasos; je n’en connais qu'un ‘exemple sur ite base massive de Vagora dont tos les blocs de Feuthyateria sont unis par de longs sellements de fer, noyés dans une abondante eoulée de plomb. (2) A. Laumonier, op. eit, p. 317-3 (3) Nous ne tiendrons pas compte du folt que dans ta région centrale 1a distance entre tes teous de pince creusés sur Peuthyntéra eat eeduite 0m, 34/L m, 3 pour plusieurs intervalles car I existe un jeu entre la face de Joint etle piace gui agit par intermediave un coin de bets. “4 LA sto, Nono-oUEST queur restante est donc 97 m, 475—4 x1 m, 1 = 92 m. 875, occupée exactement, par 69 blocs de 1m. 346 (92 m. 874). Le relevé précis des niveaux a permis de constater une particularité notable pour une stoa de cette époque : le stylobate, en effet, décrit une courbure trés sensible dont la éche doit dépasser 1 m.995—1 m.82— 0m. 175 lig. 2, p.33), car les destructions dela partie médiane ne permettent pas de faire un relevé exactement au centre de la colonnade. Une particularité sembiable est signalée dans la grande stoa méridionale de Pagora de Corinthe ; la courbure est moins accentuce (fleche de 0 m. 15 pour une longueur de 164 m. 47); elle correspond a celle d'une corde fixée aux deux extrémités, & laquelle on donnait la tension néce Les irrégularités de la courbure de la stoa thasienne, qui ne peut se ramener a une transeription graphique mathématique, pourraient bien s‘expliquer par ee procédé empirique', Le stylobate porte enfin de nombreuses traces laissées par Vimplantation des colonnes, des antes et d’un mur d’entrecolonnement a 1'0., de barridres &.1'E. ; ces parti cularités seront éLudiées a leur place lorsque nous traiterons de la restitution de I’édifice. La COLONNADE. Une longue colonnade dorique constituait la fagade méridionale de la stoa vers Vagora. Les colonnes ont laissé sur le slylobate la trace de leue implantation, ménagée en ereux (0 m, 002/0 m, 003) (PI. V, 2). Les tambours inférieurs étaient fixes & la dalle support par un simple goujon de bois eylindrique (diamétre de ta cavité : 0 m. 047 ; profondeur : 0 m. 062); le lit de pose porte un trait de scie qui protége les arétes des cannelures (largeur : 0m. 018/0 m. 02) ; les tambours supérieurs étaient liés Tes uns aux autres par des goujons de méme nature et de méme forme (PI. VII, 3 et 4). La colonne était exactement centrée pour que son axe tombit & aplomb du joint du degré, done au milieu méme de la dalle suppor!, mais elle était Iégérement avancée vers Varéte extérieure’, Le diamétre inférieur mesuré sur les traces du stylobate est de Om. 74/0 m. 7: prise sur les divers tambours, cette dimension est en moyenne de 0 m, 742 sur Varéte, © m. 726 au fond des cannelures; le diamétre supérieur présente Iui_ aussi quelques variations oseillant entre 0 m, 585 et 0 m, 595 au fond des eannelures. L'entraxe normal s'établit done & 2 m, 692, ce qui correspond trés exactement i deux dalles du stylobate : 2x1 m. 346= 2 m, 692 la répartition des joints et des axes des colonnes était d'une parfaite régularite. Les deux travées exirémes subissaient: Ia contraction régulidre dans Vordre dorique Pépoque classique. Nous avons vu déja qu’a PE. comme a 1'0.., les deux derniers blocs dustylobate mesuraient m, 15 au lieu de 1 m, 346 ; la distance entre l'axe de la derniére colonne et Pextrémité du stylobate mesure 2x1 m. 15-0 m, 673— 2 m. 973 ; Pante avail une épaisseur de 0 m. 755 el était en retrait de 0 m, 03 sur Varéte du stylobate, 2 m, 566, et les Ventraxe final était donc de 2m. 975—(0 m. 03 (retrait)-+ 0 m. 755) (1) 0. Bronees, 4. (2) Meme prinip propre dun stylobate de stos sont visibles au porque Jom PALES | ro anite antérioure fu stylobate et le pied du fat est constante tandls qu'elle varie beaucoup vers 'ariee ; ela tient aux variations 4e Ja largeur des dalles du stylobate (CH, 73, 1049, p, 846-047) V, p. 18, fg. 2 1m, 816, travées extrémes mesuraient : 2 m. 973—(0 m. 03-+0 m. m. 745) 2 alors que les travées normales atteignaient 2 m. 692—0 m, 745 = 1 m. 947. La longueur totale oceupée par les lravées normales #’établit &:97 m.475—(2 x2 m, 973) = 91 m.529, soit 34 travées & 2 m. 692 (91 m, 528), La facade comprenait, au total 36 travées avec 35 colonn La hauteur de la colonne peut étre déterminée avee précision, car les fouilles nous ‘ont rendu un nombre assez important de tambours. On s'apercoit aisément qu'ils peuvent tre classés en 4 catégories ; nous en avons dressé le catalogue qui ne eomprend pas quelques fragments trop mutilés. TAMLEAU DES TAMROURS DE COLONNES Groupe I Groupe I 1. He 1m. 434 (14° D : 0,732 + 0,678 (0,682 sur arétes) 2. Hs 1,435 (1,436 et 1,438) D : 0,742 (sur arétes) d 0.676 (0,70 sur arétes) £1,481 (1,430 et 1,486) 10,28 £0,691 (sur arétes) 4825 (1,435 eb 1,130) 726 et 1,435) H D d H D <0, £0,691 (sur arétes) H 1,434 (ot 1,430) D: a £0,690 (sur avétes) 6. I: 1,497 (et 1,440) D :0,723 + 0,693 (sur arétes) 1,428 (1,429 et 1,425) D £0,726 0,690. 8. He: 1435 1D : 0,746 (sur arétes) dd: 0,702 (sur ardtes) 9. Hs conservée 1/117 D 10,726 dl: brisé 10, (6) H 1,281 (13 D : 0,675 0,645 11, (12) HE: 1,270, (1,259 et 1,275) D : 0671 dd: 0,642 12, H : conservée 1,282 D :0,676 a indéterminé 32 ob 1,278) 6 LA STOA Nonn-ovEST Groupe TI Groupe 1V 13, (9) H £120 (et 1,198) 22. H: 1,016 (1,018 et 1,015) D 046395 D: 0612 450,606 0583 14, (10)H + 1,164 (1,17) 23. (8) Hs 1,015 et 1,019 ‘D 5 0,637 D:0615 £0,605 50,59 15, (7) Hs 1115 2A. H : 0,985 (0,987 et 0,983) D 0.645 1: 0,605 0617. a 50575, 16. (13) H+ 1,160 (1,162) 25, (82) HT ; 0,990 (et 0,991) D : 0,637 D :0610 (avec 2 mortaises) 0,602, a 0584 17. We AL 26. (83) Hi: 1,012 (1,013 et 1,010) Ds 0.642 D: 0613 50.617 4d: 0,590 (avec une mortaise) 18. He 1115, 27. H: 1,01 (1,02) D064 D:0615 061 19, Hs L182, 20, Hs Lz D : 0,645 d 50,615, 21H 1120 1D: 0,655 50.615, Lrensemble des tambours ct fragments de tambours relevés et mesurés s'éleve a 48, mais nous n’avons groupé dans ce tableau que ceux dont la hauteur était. connue sans contestation. Leur classement en 4 groupes s'impose par les similitudes des dimen- sions, hauteur et diamétre ; on notera que les variations sont brs faibles dans les groupes Let II (encore que les exemplaires de cv type soient rares), un peu olus accentudes dans IIL et IV (ainsi les tambours 13, 14 et 16 sont un peu plus hauls que 15 et 18) ; a ces. tambours correspondaient, comme on le voib par les diamétres, les plus courts du qua- trieme groupe, soient 23 cl 24; un Léger jeu éiait admis entre les joints eorrespondants ; Ja eolonne comprenait done Lambours qui, suivant un procédé connu ala fin du v8 sidcle ef praliqué couramment au 1v®, étaient a chaque assise sensiblement égaux?, Em admet~ ‘Aleméonides & Detphes, par F. Courbs era Lacinia 4 cet de Ta (1) Cette partiontarit est copendant dejhrelevée ay temple 1, Diy M1, La terrasse du lerpe, p, 99-10, Au ¥* A, deux temples dAgrigent, ‘Concorde, en sont pourvus, A Deiphes de mouvens, at debit feta Thoios, FD, 1h, 4. La Tol, p.4 ef. PAmandy J Dartlcularté au temple de Stratos «'Acamanie, F. Courby et Ch. Picard, Mecherches arch, a Strats, p. 26 LES COLONES 7 tant un groupement de tambours moyens, nous pouvons évaluer A 4m, 855 la hauteur du fat. Le chapiteau est conn par un seul exemplaire, brisé en deux parties (PI. VII, 1 ct 2; fig. 31), qui fut trouvé dans les fouilles de 1939, Sa hauteur mesure 0 m, 308. De Pabaque, brisé a tous les angles, on ne peut connaitre que la hauteur, 0 m. 128, L’échinos, parfaitement rectiligne, a 0 m, 0765 jusqu’aux annelets, 0m, O98 avec les annelets, assez. ‘minces, de section nettement rectangulaire. Les cannelures sont arrélées sous les annelels, par un trait reetiligne et sec. Le lit dattente de l'abaque est trop endommagé pour qu’on puisse reconmaitre la facon dont 'architrave se trouvait goujonnée ; le chapiteau était lié au fat par une cheville de bois cireulaire, comme les tambours Pétaient les uns aux autres Avec le chapitenu, Ia hauteur totale de la colonne atteignait : 4m. 85-40 m, 308— 6 185 it apport: Hs, Cortaines variations constatées dans les mesures de la hauteur des Lambours suivant les arétes oi elles sont prises pourraient laisser supposer une inclinaison de la colonne vers l'intérieur de la stoa ; quiconque s'est occupé «architecture pratique sur un champ de fouilles connait les difficultés inhérentes a la mesure des Lambours de colonnes, et la méme mesure prise plusieurs fois peut donner des différences de 2 ou 3 millimetres. Les mesures que nous retenons ici sont le résultal de plusieurs verifications exécutées & des jours différents ; je crois done pouvoir les considérer comme exactes, Cependant les Wifférences sont-etles assez sensibles pour justifler cette hypothese ? Nous constatons jue Ia limite extréme de ces variations ne dépasse pas 0 m. 006, et cela dans les tambours inférieurs qui sont les plus longs. Elles sont peu sensibles sur les Lambours intermédiaires, mais deviennent plus nettes & nouveau dans le groupe IV. Sur une eolonne type, consti inée avee des tambours dont les diamétres correspondent exactement, la dilférence entre les deux hauteurs, suivant les plus fortes variations, serait de 0'm, 016 ce qui serait considérer comme un maximum, Or, Ki ot cette inelinaison a pu élre mosurée avec. précision, comme au grand temple ef au temple des Athéniens 4 Délos ou au Parthenon, Finclinaison vers Vintérieur est, plus importante : 0m, 0106 a 0 m, O122 par métre dans, un cast, et 0m. 007 dans autre, Mais les rapports établis par F. Courby et Balanos entre Uinelinaison des colonnes vers le centre de la colonnade et la courbure du stylobate peuvent rendre compte de la taille des tambours de la stoa. Il est notable, en effet, que les divergences eonstatées dans les longueurs des tambours alfectent sur infériours et supérieurs et I'écart est toujours constaté entre les extrémi précis, sans qu'il soit matheureusement. possible de déterminer s'il s‘agit d’un diamétre longitudinal (paralléle au stylobate) ou transversal (perpendiculaire). La constatation temple d s de Délos et les proportions plus voisines des ditlérences (0m. 08 en moyenne pour la hauteur du fOt) suggérent une expli- on identique. F. Courby®, en se fondant, sur les constatations de Balanos, a monteé la solution la plus simple (croquis fig. 3) pour adapter le cythme de la colonnade a stylobate courbe était de repartir Vobliquité nécessaire au Tit de pose du tambour inférieur et au lit d'altente du tambour supérieur, les plans des Tits intermédiaives élant horizontaux. La courbure du stylobate est mesurée et représentée avec netteté sur le (1) Dats, XH, p18, (2) Balatios, Ler Monuments de PAcropote, p. 36-37, depliant 2. (8) Due, XI, p. 18-18 18 LA sto NonD-ouRsT gu U Figure 3, — Croquls monteant Yet de ta eourbure du stslobate sur la till des tam graphique fig. 2 d’aprés tes relevés de K. Toustoukof, vérifiant et confirmant les mesures de J. Replat. La courbure est réguliére Iti ott le stylobate est le mieux conserve, vers PEst (entre les points cotés 40-80 metres), plus irréguliére dans les régions oit la Krépis a été maltraitée, souvent enlevée ; autre part des affaissements ont pu sc produire, a fléche de cette courbure atteint 0 m. M44 aux deux tiers de la fagade ; la longueur sur laquelle elle se trouvait répartie n'avait, que des répercussions affaiblies sur la coupe des LES COLONNE 9 tambours, d’oi sans doute les différences que nous constatons ave les illustres prédé eesseurs de Délos et d’Athénes, mais le principe reste le méme. L’obliquité des lits per- mettant de maintenir la verticalité de ’axe de la colonne fut. imposée aux tambours inférieurs et supérieurs. Les colonnes n’étaient donc pas inelinées vers Vintéricur de Védifice, mais Staient. dressées de fagon A reporter sur ’entabloment la couzbure du stylo- bate, suivant les meilloures traditions de Parchitecture classique. En outre, on peut constater que les colonnes présentaient une faible entasis, plus sensible aux mesures qu'a Peril. On remarque, en elfet, que la diminution moyenne du diamétre dans les tambours de base est de 0 tm. 04/0 m. 045 pour une distance constante de 1 m. 43, soit de 0 m. 03 par métre ; dans les tambours du groupe II, Ia diminution décroit sensiblement : 0 m, 03 pour 1'm. 27, soit Om, 0236 par metre, tandis qu'elle s'accentue dans les tambours du groupe III et plus encore dans le groupe 1V oii elle reste 0'm. 03 en moyenne pour une hauteur moindre, souvent inférieure & I métre ; c’est dans ce dernier tiers de la eolonne que la diminution est la plus rapide. Avant @étudier lentablement, il nous faut examiner certaines particularités de la colonnade qui nous sont révelées pat les traces laissées sur le stylobate et sur les eolonnes.. ATEst, ees traces ne nous semblent pas appartenir toutes au méme état, Dans les six premieres travées subsiste une bande réguliére, large de 0 m. 14/0 m. 16, placée dans axe de la colonne (Pl, V, 2) ; le stylobate est ii finement piqueté au ciseau, alors que de part et dautre il est: parfaitement lisse, sau dans les deux premitres travées oti la partie intérieure est entaillée de coups grossiers. Des cuvettes de goujons apparaissent de place on place ; dans les trois premieres travées, elles sont les unes rectangulaines, les autres earrées (dans la troisidme), mais toutes creusées en arriére de la bande piquetée. Les deux Hravées snivantes (4 et 5) priseptont aussi chacune deux eavités do goujons, placées sur la trace & 0 m. 805/0 m. 819 de chaque colonne, et. 0 m. 27/0 m. 29 lune de autre ; elles sont, perpendieulaires & Vardte du stylobate. La septiéme travée ne consorve aucune trace ; colle-ci reparalt, dans la huitiéme, mais semble s'interrompre aussit6t, come si elle était due a une erreur. Ensuite te stylobate manque ; quand il reprend a 4m, 05 de la, sur une longueur de 8 m. 50, il ne porte plus aucune marque. Ajoutons qu’au moment de la fouille, un seuil, taillé exactement pour cette place, occupait la travée entre l'ante et la premiére colonne', Ces traces révélent des transformations appartenant 4 deux états au moins, sinon rois. Dans le premier, sans doute contem- porain de la construction du portique, une simple barritre fermait les six premiéres travées ; elle était constituée par de longues dalles, épaisses de O m. 14/0 m. 16, non. scellées sur le stylobate, mais sans donte agrafées aux colonnes, Au pied de la sixitme colonne, on remarque un élargissement de la trace qui correspond & un empattement.de la barridre destiné & mieux s'adapter a Ia colonne. Nous navons aucun indice pour évaluer la hauteur de cette fermetnee ct, sommes réduits a Pimaginer sur le type des barriéres d’éntrecoloniment conservées au portique d’Assos%, trés réguli¢rement employées dans los colonnades d’étage’, Les goujons des quatriéme et cinquiéme Lravées peuvent corres- pondre a une réparation de la barriére ; ils s’expliquent par existence de deux dalles placées en orthostates eb scellées & goujons perdus. Quant aux cuvettes irrégulidres des Inois premiéres travées, elles peuvent ov bien correspondre & une consolidation de Ja snulevé en 1639 pour constater que le stylobate en desous précentalt to méme travail que travte suivant (2) Investig. af Atos, p. 33 sq, figure, p49. (2) Les fouies a'epidaure nous ont rendu dimpartants fragments dela boreiére d’entrecolonnement situse 4 Vetage de Vabaton oezidental 20 LA soy NonD-ovESF barridre par un rentorcement vers U'arriére ou, maieux encore, & des modifications pos- térieures qui affectérent plus profondement cette extrémité de la stoa transformée en habitation ; & ect état appartiennent les entailles pratiquées sur le stylobate des deux travées extrémes, préparées pour Vimplantation d'un mur plus épais qui obstruait sans doute complétement Pentrecolonnement, ainsi que le seuil engagé dans Ia dernidre travée. Des transformations analogues affectérent Vautre extrémité de la stoa, A !'Ouvst. Iei encore les traces visibles sur Ie stylobate appartiennent, & deux états, mais Parran- DETAIL DE LANGLE OUVvts7. Figure 4, — Dessin de Pang §.0. gement primitif était. plus complexe qu’a Est et nous grice aux détails relevés sur les Lambours des colonnes. Nous décrirons dabord les particularités intéressant te stylobate et les colonnes dans cette partie de V'édifice!, Entre ante el la premiére eolonne, le stylobate (PL. V, 1 ; fig. 4) a été creusé pour former seuil ; une entaille large de 0m. 375 occupe tout Vinte valle et, & chaque extrémité, se trouvent los cuvettes eireulaires des gonds de la porte eb les trous de scellement des goujons qui fixaicnt les jambages appuyés Pun a la colonne, Vautre a Vante ; la distance de Im, 695 qui sépare les cuvel tes des gonds donne la largeur de Ia baie, Une rigole d'évacuation large de 0m. 16 a él ménagée au milien de la travée. est clair que le travail grossier de cette installation appartient a «es modifications postérieures, semblables a celles que nous avons relevées & lextrémité orientale. A une ‘ons le restituer avee certitude (1) Quetques-uns de oes détals ont 646 signalés, BCH, 47, 1923, p. 523, mais forent atteibuts sans dlstine- tion a des transformations postérioures, Es coLoNNES a Spoque tardive, que nous ne pouvons préciser, la stoa de Vagora fut transformée en habitation, Co travail a affects ici toute la largeur du stylobate et a fait disparaitee l'état. primitit, Tn’en est pas de méme de la deuxiéme travée qui présente les traces d’un travail primitif contemporain de la construction de la stoa, Lo stylobate est partagé en trois zones suivant la profondeur ; elles oceupent toute la longueur de la Lravée. Nous noterons, de Vextérieur 4 T'intérieur : 1. Une bande large de 0 m, 435, bien dressée et polie, analogue 4 la surface des autres blocs du stylobate. 2. Un bandeau médian, large de 0 m. 23, divisé en deux selon Ja longueur par une @ entaille qui laisse la partie postéricure én relict, 3. Une bande piquetée occupe le reste du stylobate, large de 0m. 30. construction oceupait cette travée eb sans doute aussi la Test done assuné qu'une mettre den préciser In nalure® précédente. L’examen des colonnes voisines va nous (PL VIE, 1 et 2): 1. Premiére colonne 4 '0. : sur le tambour inférieur remis en place sur le stylobate, onze cannelures seulement ont. é14 ereusées ; Ie reste de Ja circonférence, ov les cannelures n’onk pas été exéentées?, présente des zones diversemont, traitées : a et ¢: deux faces planes bien polies, au contact des cannelures (largeur respective : Om. 14 eb Om. 11), bet d: deux handeaux piquetés font suite ln zone précédente, chacun d'un ebté 0 m. 36). , sur la ligne de separation entre a et b, ¢et-d, tine mortaise est, creusée dans le parement de la colonne, au niveau méme du lit @attente (hauteur de la mortaise : 0m. 067 ; largeur : @-m, 025 ; profondeur : 0m. 0835). cs au centre enfin, entre b et. d, une simple bande polie comme a ete (langeur : 0 im, 07), placée dans Vaxe de la colonne vers lintérieur. 2. Deuxiéme colonne. Le tambour inférieur porte quinze cannelures, dont six moins creusées que les précédentes tendent a former des facettes. Le reste duu pavement. présente un bandeau piqueté (6), large de 0 m, 32/0 m. 38, compris entre dewx faces polies et. bien dressées (a ot ¢), larges de Om. Het O m. 12 qui font la liaison avec les eannelures ; eokre bebe, le parement porte une mortaise analogue A polles que nons avons remarqubes sur Ie tambour préeédent, ‘qui prouve Ie enraetine ancien de ce travall; fe hloe de stylobte n'a te reste de la surface nant que deztoest et plqueté. Un travail ‘que creauer les partion remanises comme 4 Vantre extetmits doa colors 2) On sail que les tambours ont ete remis& ette place apres la foul, mais ils turenttrouvés au pied mime du stylobate doi ils avaient elute; leur place est done bien assurte semblent avoir été enlinwment uilisees dans les constructions génoises & ‘Tout so panse comme al cole extrémite de la ston (dda, Crest que lex habitations Ia conservirent jung (2) On nolera que les cannelures sont arnorcdes& préparation exéeulde comme on le sit, avant In mive en place de Ia colonne, Ia taille des eannelures sah {quand elle tit dresée jello ne fut jamais exteutee parce qu'un dspositif ancien, contemporain de a construction tl Clevé en midme temps que les colonnes en x empché l'achivement 2 LA ston Nonn-ovesT TI nous faut. compléter cvs données par les particularités d’autres tambours, mis au jour non loin de la pendant les nettoyages de 1939 et les Fouilles de 1951 3. Tambour appartenant, au groupe IIT ; hauteur : 1m, 120; diamétre inférieur : 0 m. 645 ; diamétre supérieur : 0m. 63. See ba----------- 018 Gccereerencerncseoecar IGE Diam. le s Bd de can, 64 oa + ra Diam. ford de can. oF Figure 5. — Tambours ¢1.4 une colonne de 10. A la partie inférieure, il subsiste une surface non cannelée, haute de Om. 23 eb large de 0 m. 53 ; elle porte a 0m. 13 de l'un de ses bords, sur Varéte du lit. de pose, une mortaise haute de Om. 08, lange de Om, 025 qui, par sa forme et. sa technique, est exacte- ment semblable aux mortaises des tambours précédents (fig. 5) ; nous avons ainsi sur chaque tambour la moitié d'une méme eavilé complétée par la mise en place des deux pices. i! au groupe IIT : hauteur : 1 m, 120; diamétre inférieur : iamétre supérieur : 0 m. 635. Les coLoxNns 2 A In partio inférioure, sur la moitié de ta circonférence, il présente une couronne pleine sur laquelle s’arrétent les eannelures : hauteur de la couronne : 0 m. 22, 5, Tambour appartenant an groupe IV : hauteur : 1m, O15 ; diamétre inférieur : 0m. 615; diamétre supérieur : 0m. Ta conserve une large cavilé de scellement dans Puno des eannelures & Om. 195 du. lit de pose. Dimensions de cette cavité : 0 m. 095 x0 m, 079. 6. Tambour appartonant au groupe TV (32) : hauteur : 0 m. 90 rieur : O m, 610 ; diamétre supérieur : 0 m, 584 Il porte deux cavités de mortaise a Vinlérieur dune méme cannelure, Vune au niveau du lit. de pose, la seconde 4 0 m. 165 de ee lit. Dimensions des eavités : 0 m. 07 x 0 m, 065. Il ne peut y avoir de doute sur Pemploi de ces mortaises ; elles ressemblent aux cavités utilisées pour le scellement de grilles 4 'intérieur des travées d'une colonnade ; on en a repéré sur de nombreux monuments. jiamatre inté- L'ensemble de ces observations impose, eroyons-nous, la restitution que présentent tes plans D et E. Un mur d’entrecotonnement fermait tes deux premiéres travées de Vextrémité occidentale de la stoa ; il reposait sur la bande légérernent en saillie ménagéo sur le stylobate, large de 0 m, 30-0 m. I= 0 m. 41 =; il s'appuyait aux bandeaux piquetés relevés sur les eolonnes, b et d sur la premiére et b sur la seconde. On notera qu'il n’enfermait. pas complétement Ia colonne puisqu'une bande lisse, large de 0 1n. 07 a él6 ménagée dans axe méme de la colonne. Les assises élaient disposées de fagon 4 aMMeurer aux joints des tambonrs et ensemble maintenu par un fort sccllement. fixé an moment de ja pose ; Je mur était monté en snéme Lemps que Jes eolonnes, Il s quo seules ces deux premiéres Lravées étaient murées, puisque le stylobaie de la troisié ne porte pas de trace et que Ia deuxiéme colonne n'a é1é préparée pour recevoir le mur quo dun seul e6té (bandeau b) ; elle eomporte quinze cannelures au Tiew de onze’ Nous croyons, d’autre part, pouvoir fixer la hauteur de ce mur d’aprés les particula- rités des troisiémes tambours dont la surface non cannelée ne peut s'expliquer que dans cette hypothese : le mur oecupait donc la hauteur de deux tambours et débordait sur le troisiéme de 0 m. 23, soit au total : 1 m, 4354-1 m, 27+ 0 m, 23 =2 m, 935, Les derniers tambours enfin du groupe IV nous laissent supposer avec de fortes présomptions que lespace vide compris entre ee mur et Ventablement était fermé par une grille, soit de métal, soit de bois, fixée d'une part sur le chaperon du mur, de l'autre par des mortaises dont ces tambours nous ont gardé 'exemple. La hauteur de cette grille était donc de 5 m. 163—2 m, 935— 2 m, 228. Or le trow de Ta grille se trouve & 0 m, 89-40 m. 19= 1 m. 08+, soit approximativement au milieu de la grille, Nous admettons que cctte grille occupait Vespace jusqu’a Ventablement sans en avoir la prouve ; it est possible que les chapiteaux aient été entaitlés?. Nous ne savons pas now plus si un mur intérieur complétait. cette fermeture de la fagade ; aucun vestige n’en a (1) Notte dessin présonto te restitution do cette fermeture sur doux entrecolonnements. La trouvalle en 1962 d'un tolseme tambour do base portant 11 eannelures & Pavant, encadsées do deux méplats, tancis que Vrarviere est stuleront dégrosst pourrait faire penacr que cette fermeLuro s'étendait encore sur un ow colonnements, Dans cette hypothtse Ie tambour de Ix deuxiome colonae n’auralt pas ét6 roms sa plae flee repoussh de une ou deue colonies vers Est. Mas absence de trace sur Ie stylobato serait surprenante. (@) Lotrou descellemeat a. effet Om, 005 de haul, con eentee ab trouve done Q 1m, 125 au-dessus dy mut wx archalques do Delphs, P. de La Coste-Messlitre, RCH, 66.67, 00h Hesperia, 7, 1938, p. 407, Ag 43-48. (3) Sur un travail analogue ef ehap 1949-48, p. 49562, tg. 1; et chapltoan de Vagora d-Atnones 1. Vand m LA. STON NORD-OLEST 6té conserve et la deuxiéme colonne ne porte aucune trace. Seule une fouille exhaustive de cette partio du portique actuellement sous un jardin aurait. pu fournir les éléments une réponse Lienrantement, L'exploitation des ruines de la stoa a surtout tiré profit des bloes bien taillés et facilement utilisables, ce qui explique la disparition presque totale de Varchilrave. L’architrave n'est connue que par un seul bloe, suffisarment bien conservé cepen- dant, pour nous fournir les mesures essentiolles : longueur conservée : 2 m, 446 ; largeur au Tit de pose : 0-m. 674; largour au lit, @altente : 0 m. 758; hauteur : Om. 520 (PL. VIL, 4, fig. 6 et plan Fl). Les arétes sont toutes brisées ; de la laenia ot de la regula ne subsistent que les traces ia :0 m. 077 ; hauteur régula : 0 m. O68. Le parement postérivur était orn¢ d’un talon renversé surmonté d'un listel plat, mais on ne peut resti- tuer le profil de la moulure. L’ensemble de 'arehitrave sur la colonnade de facade compro- nait 36 blocs. Les blocs de frise restent assez nombreux. Voici la liste des plus importants : Om. 604. © m, 604; larg. 1, Inv. 54. Trigl.+-métope brisée au lit de pose, lettre H. Hautew 2. Inv. 55. ‘righ. entier+fragments de deux métopes. Hauteur : trigh + 0 m. 366 ; épaisseur : 0 m. 305, 3, Inv, 57. Seul bloc complet, (Pl. VIII, 3; fig. 7) ; doux triglyphes encadrant une métope. Au lit de pose lettre N. Hanteur : 0m. 604; longucur : 1m, 268 ; largeur tri- glyphe : 0 m, 366 ; largeur métope : 0 m, 536, 4. Inv. 48, Bloc complet en Iongueur ; métope entre deux triglyphes, mais les triglyphes ont été complétement, arasés. Au lit de pose, lettre E, Longueur : 1 m. 25; largeur des triglyphes : 0m, 356 et 0 m, 354. Largeur métope : 0m. 54 ; hauteur : 0m, 602; épaisscur : 0 m, 30+. 5. Inv. 59, Un triglyphe complet et un fragment de métope, complet 4 gauche, auteur :0 m. 604 ; Tongueur conservée : 0 m. 64 ; largeur triglyphe : 0 m. 387 ; épaisseur 'm, 351 (sur la métope) et 0 m. 38 sur le triglyphe). 6. Inv. 70. Deux triglyphes, ineomplet a gauche, encadrant, une métope (PL. VI, 5; fig. 8). Longueur totale; Lm. 149; largeur triglyphe : 0 m. 367 ; langeur métope ! 0m. 538; hauteur : 0m, 604. 7. Inv, 92. Fragment dun triglypho ot dune métope. Hautour conservée : 0 m. 38 5 longueur : 0m. 54; largeur triglyphe complete : 0 m. 366 Nous classons a part quelques fragments malheureusement tres incomplets qui prisentent une méme particularité : le parement. intéricur comporte une profonde entaille qui semble bien oceuper Loute la hauteur de la frise. 8. Inv. 60, Bloc complet a droite (cavité de goujon au lit de pose), brisé & gauch seule métope conservée. Complet en hauteur. Hauteur : 0m. 602 ; longucur : 0m. 555 ; Epaisscur totale : 0 m. 265, avec une entaille & droito, profonde de O m. 138, réduisant Pépaisseur de la métope & 0m, 127 ; largeur de Ventaille : 0m. 145, (1) Sur te eatacttre de cet aménagement et les rapprochements possibles, infra, p. 53-4, yal 604 530 Figure 6, — Blue d'architrave de la sto 122+ 122+ 22+-———— 336 —___+—— 366 Qe vee 282 325 ¥ “Bio ‘or 460 L 303 340 Figure 7. — Bloc de fie (37) 6 LA STOR NonD-OUEST ‘ ia | ate 604: 468 ——i++-/06- 338 Figure 8, — Boe do fee (7). HK 537 ——4 -— 334 —4 VENTABLEMENT, a 9. Inv. 56. Fragment de métope, complet en hauteur, brisé & droite et A gauche. Hauteur : 0 m. 602 ; longueur conservée : 0 m1. 50 ; épaisscur totale : 0 m. 305. Profondeur avitb 0m. 14, rédulsant 'épasseur de la mbtope dO. 16 Lentall ocoups toute la hauteur du bloc. 10. Iny. $0. Fragment de métope, brisé en bi vée: Om. 41 ;longueur conservée : ('m. 50 ; épaisscur totale : 0m. 27 ; profondeur 0'm. 135, réduisant. de moitié Pépaisseur du bloc. __La hauteur des blocs est constante : 0 m. 602/0 m, 604 ; par contre, la largeur des triglyphes et des métopes présente quelques Variations : © m, 366 et 0 m. 354 pour les 97305. or 602 Figure 9. — flee de tie 55 ot Om, 537 pour les secondes ; ces légéres variations devaient. se ss les autres sur la longueur de la travée ; celle-ei présentait un ordre , les blocs portant alternativement deux triglyphes et une métope, puis deux métopes et un triglyphe. La longueur moyenne de l'élément de frise par tra- véo (3 x0 m, 360-3 X0 m, 445 — 2 m. 716) dépasse légérement la largeur de Ventraxe mesurée sur le stylobate : 2 m, 692; mais il faut remarquer qu’aux joints, la métope s‘engageait derriére un ressaut’du glyphe de bordure, profond de 8 & 10 millimétres, Goi une diminution d'environ 0 m., 02 sur Ia longueur totale de Yélement de frise pour chaque travée, ce qui correspond dés lors tris exactement a la dimension mesurée. Le bandeau couronnant les triglyphes mesure 0 m, 105 de large ; celui des métopes 0m. 073 ; Jes canaux des triglyphes sont arrétés par un listel biseauté rectiligne et. ne présentent pas de refouillement ; le fond du canal est taille horizontalem Les blaes de frise étaient scollés par un goujon de joint cn queue sur Parchitrave et reliés entre eux par des erampons ea Tl. ‘Nous avons note déja que le parement interne de la frise Plait grossiérement dressé ; Pépaisseur des blocs varie, mais reste toujours inféri la demi épaisseur de Varchi- & deux triglyphi 28 1A Stay Nonn-ouRsT trave ji faut done admettre Vexistence d'une contre-frise en antithéma ; la structure et les particularités de cette assise seront évoquées dans I'éLude de la charpente La frise faisait retour sur les petits edtés que surmontail un fronton ; il est possible, ‘mais non certain, qu'elle couronnait tout lédifee, 182 ae 7 + 36/7 — c0e-—+— 506 ——1— 04 — eee. Figure 10, — toe de tarmie (4), Le Larmier est connu par plusieurs blocs dont pas un seul n'est complet. 1, Inv. 44, avec deux mutules conserves (avec entaille (PL. IX, 2, fig, 10). Longueur conservée : 0 m.80, Profondeur totale : I m.196, Profondeur du lit de pose : 0 m. 74 2 Inv. 40, avee un seul mutule conservé, Longueur : 1 m. 215, Profondeur totale Om. 98. Profondeur du lit de pose : 0 ra, 63; surplomb du larmier : 0 m. 35. Epaissour : © m. 2 ; hauteur corniehe : 0m. 219. 3. Inv. 61. Tout le soffite est brisé a aplomb du_kymation lest droite. Longucur conservée : 1m, 34; largeur : 0m, 773. Présente une entaille au 29 parement postéricur affectant toute l’éepaisseur du bloc sur une profondeur de 0m. 115, puis se terminant. en biseau, sur une longueur de 0m, 345, 4, Inv. 62, Soffite brisé i aplomb du kymation lesbique, brisé a gauche, Longueur 175. o wT igure 11, — Bloe de tare ( conservée : 1 m. 17%; langeur du lit de pose : 0-m. 646, Au lit inférieur entaille en biseau 2. 0'm. 18 du bord eonservé ; largeur de Fentaille conservée : 0 m. 33 (fig. 11). 5, Inv. %. comportant que deux mutules. Ges quelques blocs malgré leur état permettent de préciser les earactéres essentiels du larmier (Plan Hj; fig. 12); la profondeur totale du lit de pose était de 0m. 646 en moyenne, mais il débordait légérement le parement de la frise (0 m. 025/0 m. 08); la ragment ne 30 1A STOA NonD-OUFST enemy profondeur du soflite était de 0 m, 35/0 m, 36. Un kymation lesbique couvre la naissance des mutules dont le longueur correspond a la largeur des triglyphes : 0 m. 365. Une larme de profil assez nerveux borde la face antérieure que surmonte un bec-de-corbin sous cavel, devenu traditionnel au Iv siécle ; on notera que le lit dattente du larmier est parfaitement horizontal. Deux blocs (61 et 62) portent au lit de pose et vers V'arriére les entailles ménagées pour les pieces de charpente obliques (arbalétricrs) ; nous interpré- terons les précicuses indications qu’elles nous donnent dans l'étude de la charpente. Les blocs de larmier de facade étaient sccllés sur la frise par deux goujons de joints en queue, et reliés par un seul scellement en (7. toa (en haut et centre’ Mi es, ras 345 en de fond contigu & une granite base, Figure 18, — Plan de ta seetion du mur Les MURS 35 Un chéneau do marbre couronnait entablement. Deux blocs assez complets (Inv. 41 eL 42) eb quelques fragments (51 et 93) permettent d'en préciser le profil et les détails (Pl. X, XXIV, 2 et XXVI, 1). Le parement, présentait un profil en doucine décorée d'un Finceau 4 volutes avec tiges torsadées, encadrée en haut et en bas de listels plats ; chaque bloc portait une gargouille en téte de lion (PI. X,3 et XXVI, 1). Le chéneau est taillé dans Je méme bloc que les tuiles de rive, dont. chacune mesure I m. 34 de long ; en coupe le bloc présente un profil trapézoidal dont la plus grande épaisseur est.0 m. 24, la plus faible, prés du chéneau, 0 m. 14, Chaque tuile est bordée d'un liste) en saillie de 0m. 025. et large de 0 m, 04, Elle porte en son milieu un faux couvre-joint indiquant qu'une rangée de tuiles sur deux se terminait aplomb du chéneau, fa suivante prenant appui en arriére sur la fausse tuile (PI. X, 4 ; fig. 15-17). Les fouilles nous ont rendu les fragments de deux séries de tuiles couvre-joints qui se distinguent par la forme des palmettes. Les uns se terminent par un antéfixe de forme ogivale décoré dune palmette dont ies Hammes se détachent d'une feuille d’acanthe centrale, laquelle est encadrée a la base par deux volutes. Le rolicf est faible ct le style assez sco ; ces antéfixes ornent les tuiles couvre-joints dont, 'extrémité vonait prendre appui sur le chéneau, Une autre série présente un antéfixe plus allongé, plus étiré en haulour, dont Ia face est restée sans décor, la forme des fragments montre qu'il s’agit des fattiéres. Les indications fournies par ces fragments nous permettront de restituer aver précision Ie détail de la couverture. Les uns. Nous ne connaissons qu'une partie des murs : le mur de retour ouest, une partie du méme mur Vest et le mur de fond par des sondages effectués de place en plac: aucun point, ils ne sont conservés au-dessus du toichobate, Le mur de fond repose sur de solides fondations de gneiss dont le nombre des va croissant. de I'E. & '0. suivant la méme progression que eelles du stylobate. Su Veuthyntéria de gneiss repose une premiere assise de marbre, haute de 0 m, 46 earact risée par un pittoresque bossage extérieur que corne un biseau nettement taillé; le pare- ‘ment interne est constitué de moellons réguliers, sans bossage, de méme hauteur. Vient ensuite une assise de parpaings, haute de © m. 235, qui joue le rile de toickobate ; elle est formée de parpaings réguliers, larges de 0 m. 78 et longs de I m, 56 (PL XXY,'3 et fig. 18). Le parement exiérieur présente le traitement caractéristique des murs clas- siques. Chaque bloc est traité en lui-méme, détaché par un cadre lisse au long des joints, avec une partie centrale de faible saillie et finernent piquetée. Sur quelques-uns des blocs conservés de I'élévation [es joints sont [égérement chanfreinés. Crest cette assise qui va determiner le jeu des joints sur le parement. Sur ce toichobate venait, un double cours dorthostates que suivaient des assiscs alternées de earreaux el de parpaings dont i} est possible de répartir la disposition dans les murs extrémes?. Sur les potits eblés, le der de Ia krépis faisait retour avec une largeur de foulée différente a PE. (0 m. 36) ct a 0. (0m. 47) ; il conserve la méme hauteur : 0 m. 235, Le stylobate ne constitue pas un denxidme degré ear il ne déborde que faiblement sous Vassise supérieure : 0 m. 04/0 m. ( extérieur et Om. 06/0 m, 07 vers l'intérieur. IL supporte le toichobate proprement dit, large de 0 m, 745, haut de 0 m, 235, semblable du mor de fond a9 cours des foulles de 1951 a permis do procsar, en les consirmant, ls sondages antésieurs (BCH, 75, 105%, p. 259-260). fn partlculler, elles ont monte’ stge sur les murs de retour, haute do 0m. 04, g6continualt dans le mur de fond. que Vassse d'orthostates 36 La S104 SORD-UEST ainsi au degré et au stylobate. Un listel limite le bord extéricur du lit d'attento, large de 0'm. 0350 m. 04 et en saillic de 0m. 008 ; vers 'intérieur une simple trace marque le pied du parement des orthostates (PL. VI, 2; XXV, I et fig. 4). Le mur de la stoa, vers PO., reposait sur un puissant soubassement de marbre que longeail une rue venue du port aux propylées de agora. Eile se Lrouvait neliement. en vontre-bas de la stoa on en peut fixe Te niveau par la rampe d’esealiers qui conduisait au vestibule des propylées. Cell compte six marehes hantes respeetivement, de bas en haut ; 0m. 16, 0m. 18, 0 m, 155, Om. 16,0 m. 16 el m, 14 ; cette derniére est au niveau de la foulée du degré de la stoa, c'est dire que cette assise de la krépis se trouve a 0 m. 955 aut-dessus du niveau de la rue. Toute cette facade était donc visible. Elle est constituée par de robustes fondations en marbre, & bossage rustique que détachent des joints biseautés ; les assises mesurent res- ORTHOSTATE CARREAY Pure 18, — Bese mor orontatn of eae pectivement, sous le degré : 0 m. 405, 0 m. 15, 0m. 16. On peut apprécier VefTet de cette heureuse solution du probleme sur la vue de Pensemble (PI. VI, 2). L’appareil a bossaze répondait, par cotte impression d’esthétique robuste, & la nécessité de laisser & mu les substructions de la stoa et, mettait en valeur leur rble de soubassement. Chacun de ces murs latéraux se terminait par une ante dont aucun fragment n'est conservé, mais qu'il est facile de restituer ; forme et dimensions se déduisent des Lraces qu’elles ont laissées (PL VIIT, 1; fig. 4). L’extrémité du toichobate sur le stylobate présente un redan ménagé vers l'intérieur de 0 m. 39 x0 m. 39; la partic saillante du redan mesure 0 m. 35 en_largeur. L'ante ellesméme est taille en équette, mesurant sur les c@tés extérieurs : 0 m. 755 x0 m. 78 le pied tombait. 4 0 m. 035 de Paréte du stylobate ; e parement dessinait une légtre saillie sur les murs adjacents. On comparera cette forme patticuliére de ante au dispositif adopté par les constructeurs du portique de Philippe Délos?, Elle était scellée au stylobate par un goujon reclangulaire. La parfaite régularité de Ja construction, la précision de la taille ot de lajustement. (1) B. Valois, Déta, VEE, 2, p. 37-99, ig. 41-49, Les wus 37 des blocs pormettent de reconstituer Ia structuro du mur malgré la rareté des éléments conservés. Nous donnons a titre d’exemple, sur le plan E, la restitution du mur Ouest. Sur le toichobate in sil venait un double cours d'orthostates dont deux. exemplaires ont été retrouvés :Tongueur : Im, 565/1 m.57; hauteur : 0m. 94: épaisseur : 0 m. 28) 0m, 30, On constatera qu'aux angles des blocs plus longs étaient employes suivant une ae rigle constamment observée dans les édifices classiques, A Textrémité S. de ce mur, la | | disposition des cavités de scellement impose | un bloc long de 2 m. 80 env., a Vextrémité N., un autre de 2m. 355. Sur le parement N., le premier orthostate mesurait encore 1 m. St Is étaient scellés en queue par un goujon de joint et les blocs dune } mime file étaient reliés par des crampons en I. Au-dessus des | orthostates, Vappareil comprenait, comme au mur de fond, des \| assises alternées de parpaings et de carreaux. Les parpaings ont i 0m, 235 de haut, 0 m. 70 + de profondeur (aucun n’est entier) et Im, 56 de long. Les earreaux sont de deux sortes, distingués par leur hauteur différente ; les uns mesurent 0 m. 54%, les autres 0m. 585 ; tous ont 0m. 30/0 m. 32 de largo et 1 m. 536/1 m. 560 de j 17 tong (fig. 19). Lun deux, qui fut rotaillé par la suite pour faire un seuil, a une longueur exceptionnelle de I m. 82; cette dimension j correspond précisément a celle que nous devons donner a l'orthos- tate du mur de fond, dans angle N.-O. Tl est done prouvé que les carreaux conservaient aux angles les dimensions des orthostates pour la régularité de 'appareil. Comment les deux séries de carreaux cs répartissaient-elles dans lo mur? Nous avons adoplé un dispositit basi empiriquement sur [a hauteur qu'il faut donner & ce mur, hauteur correspondant a celle de la colonne : m. 158 ; la section || comprise entre Varchitrave ot le lit d'attente dos orthostates est de | | 3m. 153— (Om. 235 (haut. toichobate) 0m. 94 (haut, orthostate) || 3m. 96; on voit aistment qui faut cing jeux de un parpaing ot \ tun carrean pour couvrir celle hauteur; nous avons adopté la + solution de deux assises de carreaux de 0 m. 585 eb trois assises de [5 parce qu’clle fournit. Vapproximation la phis exact» : 5 x 35-+2 x0 m, 85-+3 x 0m, 545— 3 m. 98. Nous avons réservé jusquiici Pexamen du dispositi réalisé Firure 20. fi Vongle NO, On releve en ce point du toichobate, la présence Plu dsichobate dun certain nombre de cavités dont es unes correspondent & des ‘Tangle NO. goujons, les autres & des trous de pince (fig. 20). On constate d’abord au dernier joint, avant V'angle, sur lo mur latéral, la présence dune cuvette de goujon supplémentaire qui se trouve cheval sur le joint. Or, un tel mode de scellement. par goujon commun deux blocs ne laisse pas d’étre surprenant, car il n'ap- parait nulle part aillours dans l'édifice. A angle méme, les cavités 2,0, yet.3 sont a coup Rirdes cuvettes de goujons, les cavités a, bd, el esontsans aucun doute des trous de pince. (4) Nous ne pouvons comparer avec Tangle aymétrique Ma pas G46 foul, ear Me trouve sous une mal- eonnotta qu'on ne peut démolir

You might also like