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A PROPOS DE LA LOUANGE, SUR UN ANGLE MUSICAL… INSTRUMENTS, VOIX ET CORPS

A PROPOS DE LA LOUANGE, SUR UN ANGLE MUSICAL…


INSTRUMENTS, VOIX ET CORPS

La louange par les instruments, la voix et le corps est parmi les éléments qui suscitent le
plus de débats au sein de beaucoup d’églises chrétiennes. Les questions qui y sont relatives se
portent le plus souvent sur le choix des instruments, la gestuelle et la vie des auteurs et
compositeurs. Si dans certaines communautés chrétiennes tout est bienvenue en ce qui concerne
la musique, dans d’autres c’est tout le contraire. Pour ces choix, des normes sont établies. Ainsi,
les éléments qui ont été approuvés sont qualifiés de sacrés, le croyant peut en faire usage dans le
culte qu’il veut rendre au Créateur. Les éléments rejetés sont dits profanes, par conséquent leur
usage dans le sacré est un blasphème. Avec cette qualification beaucoup se voient obligés de
louer et de chanter le nom de Yahvé selon les normes établies par le groupe auquel ils
appartiennent. La Bible, la norme normante, nous donne toutes les indications sur la louange
instrumentale1, vocale2 et corporelle.

Dieu et la louange

« Saint ! Saint ! Saint ! Est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est et qui
vient ». cf. Isaïe 6.3 ; Apocalypse 4.8 – 11 ; 5.8 – 10. C’est avec ce chant et d’autres qui en sont
similaires que les êtres vivants qui sont dans le ciel louent Dieu jour et nuit sans se lasser. C’est
dans cette atmosphère de louange que Dieu sied sur le trône céleste. Ils exaltent Dieu, ils
célèbrent ses mérites par le chant, par la musique.
La musique se définit comme une suite de sons qui produit une impression agréable. Dieu
prend plaisir dans tout ce qui est agréable, c’est l’une des raisons pour lesquelles la musique est
d’une si grande importance à ses yeux.
Le récit biblique de la Création débute ainsi : « Au commencement, Dieu créa les cieux et
la terre » (Genèse 1.1). Les deux premiers chapitres de la Genèse décrivent avec exactitude les
détails du processus de la création, ils ne mentionnent pas un mot ayant rapport à la musique.
Serait-elle créée par l’homme ? Le livre de Job nous permet de comprendre que c’est dans une
ambiance musicale, de chants d’allégresse, de louanges et de cris de joie que les fondements de
la terre furent posés. Dès le commencement, toute la Création a eu l’occasion d’écouter de la
musique. « Où donc te trouvais-tu quand je fondais la terre ? … quand les étoiles du matin
chantaient en chœur, quand les anges de Dieu lançaient des cris de joie » (Job 38.4 – 7).
Comprenant l’importance de la musique dans le ciel et aux yeux de Dieu, après leur
libération de la captivité à Babylone, les israélites établirent des chanteurs et des instrumentistes

1 Nous parlons des instruments d’accompagnement autres que la voix et le corps.

2 Nous faisons référence au chant.


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Jean Carmy Félixon,

Etudiant en Communication, Université Notre Dame d’Haïti.


A PROPOS DE LA LOUANGE, SUR UN ANGLE MUSICAL… INSTRUMENTS, VOIX ET CORPS

pour célébrer jour et nuit, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les louanges du Très-Haut.
Notons que ce furent des hommes consacrés.
La musique a un puissant effet sur la matière et sur l’esprit. cf. 1 Samuel 16.14 – 23 et
Josué 6.1. Certaines fois la musique (instrumentale) était indispensable au prophète pour qu’il
puisse recevoir une prophétie de la part de Dieu. cf. 2 Rois 3.15 ; 1 Chroniques 25.1. Lors de la
manifestation de Dieu à Elie à l’Horeb, c’est au son d’une douce mélodie qu’Elie reconnut la
présence de Dieu : dans un murmure doux et léger. cf. 1 Chroniques 19.12, 13.
Dans l’ensemble des prescriptions données à Moïse pour une meilleure administration du
peuple Hébreux, Dieu fit de la musique un élément d’importance capitale. Tous les
rassemblements avaient pour signal un son musical. Même dans l’organisation des guerres la
musique ne pouvait être absente. cf. Nombres 10.1 – 10.
Dans les jours de fêtes, les nouvelles lunes, les sabbats et le sabbat on devait jouer de la
musique. La musique faisait partie de l’holocauste et des sacrifices d’actions de grâce à Dieu, car
c’est au son des instruments que devaient se dérouler tous les services du sanctuaire.
Dieu, l’Auteur de tout, du visible et de l’invisible, créa la musique et créa des êtres avec
le sens musical. Est-ce pourquoi il les appelle à le louer.

Des raisons pour louer Dieu

1. Il est digne de louanges, Psaume 145 ; 1 Chroniques 16.25.


2. Pour le bien-être personnel, Psaume 147.1 – 3 ; Psaume 92.2.
3. Pour sa Parole, Psaume 33. 1 – 4.
4. Pour son implication dans notre vie, Psaume 33.11.
5. Pour son attention envers nous, Psaume 33.13.
6. Pour son pardon qu’il nous donne, Psaume 103.3.
7. Pour sa guérison de nos maladies, Psaume 103.3.
8. Pour sa protection dans nos dangers, Psaume 103.4.
9. Pour ses merveilles en faveur des fils de l’homme, Psaume 107.
10. Pour sa bonté envers nous, Psaume 107.1, 2
11. Pour l’Etre qu’il est, Psaume 22.4 ;
12. Pour l’être que nous sommes, Psaume 139.4.
13. Pour sa grandeur et ses hauts-faits, Psaume 150.
14. Pour sa fidélité envers nous, Psaume 108.
15. Pour son salut qu’il nous accorde, Psaume 118.21.
16. Pour sa miséricorde en notre faveur, Psaume 136.2.
17. Pour l’éternité de sa miséricorde, Psaume 118.1.
18. Pour sa justice qui nous acquitte, Psaume 7.18.
19. Pour lui offrir un sacrifice, Hébreux 13.15.
20. Pour imiter les êtres vivants qui siègent dans le ciel, Isaïe 6.3.
21. Pour se plier à l’impératif divin, Psaume 148.
22. Pour sa droiture, Psaume 33.1.
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Jean Carmy Félixon,

Etudiant en Communication, Université Notre Dame d’Haïti.


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23. Pour célébrer sa gloire, Psaume 66.1.


24. Pour prouver notre foi en lui, Psaume 106.12.
25. Pour ce qu’il a fait pour nous, Isaïe 63.7.
26. Pour tout ce qu’il a fait, Psaume 52.11
27. Pour les dons qu’il nous a faits, Daniel 2.23.
28. Parce que son nom seul est élevé, Psaume 148.13.
29. Pour remporter la victoire dans nos combats (voir 2 Chroniques 20.22 ; 2 Samuel
22.4 ; Actes 16.25, 26).
30. Pour sa sainteté, Psaume 99.3, 4 ;
31. Pour sa grâce, Ephésiens 6.1.
32. Pour ce qu’il n’a pas fait, Jean 3.17.
33. Pour ce qu’il ne fera jamais, Psaume 89.35.
34. Pour ce qu’il fera, Nombres 23.19.
35. Pour ce qu’on sait, Job 19.25 – 29.
36. Pour ce qu’on ignore, Job 9.10.
37. Pour tout, Romains 8.28.

Louanges et instruments

Le premier instrument dont l’homme dispose pour louer le Seigneur est son corps,
particulièrement sa voix et ses mains. Sa voix pour pousser des cris de joie vers Lui (Psaume
96.1) et ses mains pour l’acclamer (Psaume 47.1). Ensuite il dispose des instruments fabriqués.
On ne sait pas grand-chose sur l’origine des instruments, mais le récit de la Genèse
attribue à un descendant de Caïn, Youbal, la paternité des premiers instrumentistes (Genèse
4.21). Ces instruments seront largement favorisés dans le culte Hébraïque. Il semblerait que les
instruments de Youbal ne furent pas fabriqués dans le but de louer Dieu, car celui qui devait lui
enseigner le culte au Créateur s’était éloigné du Créateur dès sa jeunesse. Voir Genèse 4.15 – 26.
Le premier cantique que le peuple Hébreux entonna à Dieu fut exécuté avec des
tambourins (Exode 15.20). Ces tambourins furent importés d’Egypte, un pays idolâtre et
polythéiste, donc l’objectif premier de ces tambourins quand ils furent créés n’était pas de louer
Dieu. Cet instrument sera aussi favorisé dans les célébrations en Israël.
David, l’un des plus grands chantres, fabriqua un nombre considérable d’instruments
pour que le peuple entier puisse louer Dieu (1 Chroniques 23.5). La Bible ne cite pas tous les
instruments qu’il a fabriqués, mais on peut en faire une classification selon les Psaumes et les
Chroniques des Rois d’Israël. Citons les instruments à cordes, les instruments à vent et les
instruments à percussion : (chalumeau, cors, cymbales, flûtes, harpes, luths, sistres, tambours,
tambourins, trompettes…). Tous ces instruments étaient là, au service de la musique, soit au
sanctuaire, soit au champ de bataille.

Le merveilleux livre de chants que nous trouvons dans la Bible comporte 150 Chants, des
chants pour toutes les circonstances. Le dernier chant, le chant 150e est l’un des chants souvent
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pris comme un chant de louanges, pourtant il ne célèbre pas Dieu. Il ne fait qu’ordonner
comment le faire. Nous pouvons le considérer comme un guide méthodique de louanges. Il
donne d’abord le lieu, ensuite l’essence, puis les instruments et enfin une invitation.

« Alléluia !
(lieu)
Louez Dieu en son sanctuaire
(l’essence)
Louez-le au firmament de sa puissance (contemplation)
Louez-le en ses œuvres de vaillance (acclamation)
Louez-le en toute sa grandeur (méditation)
(les instruments)
Louez-le par l’éclat du cor,
Louez-le par la harpe et la cithare,
Louez-le par la danse (le corps) et le tambour,
Louez-le par les cordes et les flutes,
Louez-le par les cymbales sonores,
Louez-le par les cymbales triomphantes,
(invitation)
Que tout ce qui respire loue Yahvé !
Alléluia ! »

C’est toute une gamme d’instruments qui est exposée dans ce guide méthodique. On y
voit des instruments à vent, à cordes et à percussions. Et on voit également le corps. Tout, dans le
sanctuaire. Rappelons que le sanctuaire fut en trois parties : le parvis, le lieu saint et le lieu très
saint.
La véritable question ne serait pas de savoir quels instruments jouer dans le sanctuaire
quand on loue Dieu mais qui joue ces instruments et comment les accorder. Pour ces instruments,
il y avait des hommes bien formés et expérimentés. Il n’y avait aucune place pour l’amateurisme
dans la louange qu’on adressait à Dieu. Ceux qui savaient jouer, jouaient et ceux qui savaient
chanter, chantaient. Un bel exemple pour aujourd’hui !
Pour le seul Temple de Jérusalem, il y avait deux-cent-quatre-vingt-huit musiciens
(chanteurs et instrumentistes) professionnels (1 Chroniques 25.7). Ils avaient tous des cymbales,
des luths et des harpes (1 Chroniques 25.6). L’un des éléments-clés dans l’utilisation des
instruments c’est « l’harmonie ». « lorsque ceux qui sonnaient des trompettes et ceux qui
chantaient, s’unissant d’un même accord pour célébrer et pour louer l’Eternel, firent retentir les
trompettes, les cymbales et autres instruments, et célébrèrent l’Eternel par ces paroles : Car il
est bon, car sa miséricorde dure à toujours ! En ce moment, la maison, la maison de l’Eternel fut
remplie d’une nuée (2 Chroniques 5.13).
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L’harmonie de tous les instruments et la force des mots ont fait remplir le Temple de la
gloire de l’Eternel.-

La Bible ne précise pas quel style de musique qui fut favorisé lors des assemblées dans le
sanctuaire et hors du sanctuaire. Mais une lecture critique du chant pour le sabbat, le Chant 92,
nous permet d’avancer la thèse que la musique calme et douce fut fort appréciée : « Comme on
fait bien de te louer, Seigneur, et de te célébrer en chantant, Dieu Très-Haut ! d’annoncer dès le
matin ta bonté, et pendant les nuits ta fidélité, au son du luth et de la harpe, aux accords de la
lyre » (v. 1 – 4). C’est le seul chant qui commence avec une appréciation d’instruments dans la
louange. Le luth, la harpe et la lyre font voir une musique calme et douce. Les rachetés auront à
jouer leur musique au son de la harpe, voir Apocalypse 15.2.
Les Chants (Psaumes) 92 et 150 nous aident à comprendre qu’il n’y avait pas un style
musical d’office pour la louange dans le sanctuaire, mais ça dépendait du caractère de la
cérémonie qui s’y déroulait.-

Dans le catalogue d’instruments du guide méthodique de la louange, le Chant 150, on ne


fait pas mention explicite de l’élévation des mains, peut-être que ça entre dans la danse. On peut
admettre aussi que l’utilisation de ces instruments nécessite les deux mains (exception faite pour
le cor), donc il serait impossible d’élever les mains en jouant.
L’élévation des mains a plusieurs sens et significations selon le contexte. Elle peut
traduire la soumission, l’allégeance, l’adhésion, l’appréciation, l’intercession, une marque
d’attention… Quand la main est élevée dans un combat contre l’ennemi, elle est levée
directement sur le trône de l’Eternel, voir Exode 17.8 – 16. Dans la liturgie de l’église, le sermon
occupe une place importante, après le sermon la congrégation répond : Amen ! Ce qui signifie :
« oui j’accepte », « oui c’est vrai », selon les théologiens. Dans Néhémie 8.6, l’Amen fut
prononcé par l’assemblée en levant les mains. L’élévation des mains est cultuelle. David
considère l’élévation des mains comme l’offrande offerte régulièrement entre les deux soirs, sur
l’autel de Dieu (Psaume 141.2). cf. Exode 29.41. A l’église apostolique, Paul exprima sa volonté
sous une forme impérative : « Je veux donc qu’en tout lieu, les hommes prient, en levant des
mains pures vers le ciel, sans colère ni esprit de dispute » (1 Timothée 2.8). L’élévation des
mains est l’une des expressions bibliques de la louange, de la prière et de l’adoration, voir
Psaume 134.2.

Les mains ne sont pas que pour l’élévation, elles peuvent aussi être claquées : « Vous tous
peuples battez des mains… » (Psaume 47.1). Le claquement des mains symbolise la joie, la
victoire. Ezéchiel 25.6 ; Lamentations 2.15 ; Job 27.23 ; Ezéchiel 6.11 ; Nahum 3.15.-

L’accent est aussi mis sur la voix comme instrument de louange. La voix est l’ensemble
des sons émis par les vibrations des cordes vocales et modulés par leur passage dans le pharynx,
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la bouche et les lèvres. « Chantez en l’honneur du Seigneur un chant nouveau ; gens du monde
entier, chantez pour le Seigneur » (Psaume 96.1). « Gens du monde entier, faites une ovation
au Seigneur. Offrez-lui un culte joyeux, présentez-vous à lui avec des cris de joie » (Psaume
100.1, 2). On ne peut chanter par des signes et des gestes, on ne chante qu’avec la voix, voir
Psaume 71.8.-

Pour sa louange Dieu crée ses enfants avec ses propres instruments et leur fit le don d’en
fabriquer. Que tout ce qui existe loue Yahvé !

Façons et positions

A travers nombreux passages de la Bible, nous voyons que les textes des cantiques
relèvent souvent des circonstances. Ce sont parfois ces circonstances qui font l’objet de la
louange. « Des cris de joie et de délivrance remplissent les tentes des fidèles : la main droite du
Seigneur est victorieuse… » (Psaume 118.15). Le contexte de ce cantique de louange montre que
c’est une victoire remportée. Une victoire remportée suppose le contentement et la joie. Et
chaque personne a sa façon propre à elle-même d’exprimer ces deux émotions. « Je te louerai,
Seigneur, car tu m’as répondu, tu es venu à mon aide » (v. 21). Le contexte suppose que c’est une
personne en situation difficile qui a été secourue par Dieu. Comment est celui qui est délivré
d’une situation difficile ? Triste, sombre, gaie, calme ? L’expression de l’émotion ne dépend que
de la personne en situation.
« Je veux te chanter toute ma vie ; mon Dieu, je te célébrerai par mes chants tant que
j’existerai » (Psaume 104.33). Ce chantre nous montre que, pour lui, la louange est un exercice
de toute une vie. Dans sa vie, l’homme n’est pas toujours de même humeur. « L’homme n’est
rien d’autre que l’enfant né de la femme. Sa vie demeure brève et remplie de tourments » (Job
14.1). Une vie remplie de tourments ne produit qu’une louange en fonction de l’émotion du
moment. L’homme ne garde jamais une seule position. « Tu sais quand je m’assieds et quand je
me lève… Tu sais quand je marche et me couche » (Psaume 139.1, 2). Trois positions sont ici
évoquées : assise, debout, couchée. Puisque les chants de louange concernent toute une vie et
dans la vie on prend toutes les positions, donc les chants de louanges se chantent dans toutes les
positions : assise, debout, couchée et à genou.
La louange n’est pas toujours une activité personnelle. Certaines fois l’on se joint à une
assemblée : « Alléluia ! Vive le Seigneur ! Chantez en l’honneur du Seigneur un chant nouveau.
Qu’on loue le Seigneur dans l’assemblée des fidèles ! » (Psaume 149.1). Dans la louange
collective le contexte peut différer d’une personne à d’autre.
Dans la louange individuelle l’émotion, la gestuelle, le choix des instruments et des
cantiques sont personnels. Mais quand c’est la louange collective on a tendance à louer selon
l’expression des sentiments du chantre (direct ou indirect) et selon son appréciation des
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instruments. Il n’y a aucun mal à louer Dieu avec une collectivité. A partir du Chant 150 nous
avons déduit trois principes :
1- La contemplation : Louez-le au firmament de sa puissance. C’est de créer une
image mentale de ce que le sujet expose, de représenter l’idée ou les mots qu’il chante.
2- L’acclamation : Louez-le en ses œuvres de vaillance. C’est le fait d’exprimer, de
publier, de raconter les choses magnifiques que Dieu a fait, par des mots ou par des
gestes. Déjà le chanter c’est une façon de l’acclamer.
3- La méditation : Louez-le en toute sa grandeur. C’est le fait pour le chantre
d’examiner profondément la grandeur de Yahvé dans le contexte de sa situation.
Ce sont ces trois principes qui pourraient orienter l’expression de louange de l’âme, seule ou
en compagnie. Essayons de comprendre cela :

« Jésus est mon divin Berger,


Réjouis-toi mon âme ! ».
- On crée une image du divin berger. On contemple Jésus accomplissant le rôle de
Berger, il exprime tout son amour envers la brebis, il utilise toute sa puissance pour
chercher la brebis égarée. On voit Jésus pleurer parce que la brebis est blessée et on le
voit panser cette blessure.- C’est la contemplation.
- On acclame le Berger de ce fait, on apprécie son boulot et son sens de
responsabilité. On chante son amour, on le témoigne. L’âme se réjouit.- C’est
l’acclamation.
- On voit combien la vie du Berger ne vaut rien quand la brebis est en détresse et
combien Jésus cherche chaque brebis égarée et est prêt à descendre dans les profondeurs
de l’abime si c’est là que se trouve la brebis.- C’est la méditation.

Même si tous n’auraient pas une même image mentale, les concepts : divin berger et
réjouissance sont compris par tous, presque le même sentiment de l’amour de Jésus traverse
toutes les âmes de cette collectivité.-

La louange peut être perçue comme une forme de communication dont Dieu est la source,
le destinataire/récepteur, le message ou le référent. Dans le processus de communication, le code
est aussi important que le message. On définit le code comme étant un système conventionnel de
signes ou signaux, de règles et de loi, permettant la transformation d’un message en vue d’une
utilisation particulière. Dans le chant, la communication est verbale. Et dans la communication
verbale le code est la langue. Le code doit être commun à celui qui transmet le message et à celui
qui le reçoit, sinon un décodeur est nécessaire. Le destinateur/l’émetteur doit être le premier à
comprendre le message qu’il veut communiquer dans la langue qu’il utilise. Si l’émetteur ne peut
pas comprendre lui-même le contenu de son message, on ne peut pas parler d’une bonne
communication. L’avantage que nous avons dans la louange c’est que Dieu comprend toutes les
langues. Le chantre ne parle pas toutes les langues, il lui est impossible de louer dans une langue
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qu’il ne parle ni ne comprend. S’il lui arrive de chanter un cantique dans une langue qui n’est pas
sienne, il lui sera difficile voire impossible de contempler, d’acclamer et de méditer dans le
contexte du cantique.
Il y a de nombreux problèmes quand on fait chanter une collectivité dans une langue
étrangère ou une langue secondaire. Le plus souvent c’est le produit de l’ego d’une élite
dominante. Ces problèmes sont d’ordre lexical, phonologique et sémantique. Considérons ces
beaux vers suivants :
« Jésus est mon divin Berger,
Réjouis-toi mon âme ! ».

Nous sommes dans une communauté francophone où tous ne parlent pas, ne comprennent
et ne lisent pas le français mais ont une langue maternelle proche du français.
 Problème lexical : la personne va essayer de comprendre les mots à partir du
vocabulaire de sa langue maternelle.
 Problème phonologique : il est fort probable qu’elle ne puisse pas recevoir et
prononcer les mots comme ils sont prononcés.
 Problème sémantique : puisque les sons reçus sont différents des sons prononcés
on a une nouvelle phrase « donc un nouveau sens ».

A supposer qu’à partir des faits évoqués, la personne aurait eu au final ces vers :
« Jésus est mon du vin berger,
Réjouis trois mon âme ».
- Elle va essayer de voir Jésus en rapport avec du vin.- Contemplation contraire au
sens des vers.
- Elle va exalter le Berger parce qu’il donne du vin au mouton, en lieu et place
d’eau.- Acclamation irrationnelle.
- « Réjouis trois mon âme », (une phrase agrammaticale) Voudrait-on dire mon âme
réjouit trois fois ou mon âme est en trois ? Tout un questionnaire sur une phrase.-
Méditation impossible.
Dans le ciel quand les êtres vivants chantent Alléluia, ils comprennent tous ce mot et en ont
une même conception. Dans une louange collective les mots doivent être compris par toute la
collectivité, voir Actes 2.8.-

Et enfin il faut louer Dieu avec intelligence, voir 1 Corinthiens 14.15. C’est par la parole
que Dieu créa le monde (Psaume 33.6). La parole est forte, les mots sont puissants. Dans une
communication verbale chaque mot a un sens et une valeur (en rapport avec le contexte) et
produit un effet sur ceux qui le prononcent et ceux qui l’écoutent. Quand on chante un cantique
on le chante non seulement pour louer Dieu mais pour l’édification de tous, voir 1 Corinthiens
14.26. Donc on doit chanter ce qui est vrai, selon la Bible, et ce qu’on comprend. Aucun mot

Jean Carmy Félixon,

Etudiant en Communication, Université Notre Dame d’Haïti.


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dans un cantique ne doit porter à équivoque ou trop imagé jusqu’à devenir incompréhensible
sans l’explication de l’auteur. Que chacun chante ce qu’il comprend et ce qui édifie !

La louange : un devoir d’existence

« Que tout ce qui respire acclame le Seigneur ! » (Psaume 150.6). Une fois qu’un être
respire il est invité à louer le Seigneur. Dans cette invitation, la louange est présentée comme liée
à la respiration. Sans aucune distinction, les peuples de tous les pays sont invités à louer Yahvé.
« Peuples de tous les pays, venez honorer le Seigneur en proclamant sa gloire et sa puissance »
(Psaume 96.7). « Que tout ce qui respire acclame le Seigneur ! ». Ceux qui respirent sont du
règne animal et végétal, est-ce que les animaux et les végétaux peuvent louer le Seigneur ?
L’homme est un être limité. Beaucoup de choses simples échappent à sa compréhension, il ne
maitrise pas tout. Combien de millénaires a-t-il mis pour comprendre le processus de la pluie ?
Combien de siècles sont passés avant qu’il constate et accepte que c’est la terre qui tourne autour
du soleil et non l’inverse ? Sa limite ne lui permet pas de comprendre le langage des animaux et
celui des végétaux. Leur mode de communication lui reste mystérieux. Si le guide, le Chant 150,
les invite à louer Yahvé c’est qu’ils en sont capables. La louange c’est une affaire d’êtres vivants
(voir Psaume 115.17).
La louange ne se limite pas aux êtres qui respirent. Elle est une affaire de mouvement,
elle concerne tous ceux qui se meuvent. Une invitation est faite à tout ce qui respire, mais un
impératif catégorique est donné à tout ce qui se meut (voir Psaume 148). Combien de personnes
sont mortes dans les eaux ? Combien de vies humaines les monstres marins ont-ils dîné ?
Combien de chrétiens le feu a-t-il brulé sur les bûchers ? Combien de morts sont enregistrés suite
à une pluie de grêle ? Combien d’enfants les ouragans ont-ils arraché à leur mère ? A-t-on le
chiffre des naufragés depuis la création de la mer jusqu’à date ? Mais ils doivent tous louer le
Seigneur.
Personne ne peut juger de la condition spirituelle de l’être, cela concerne son Dieu. Qui
sait si la musique qu’il chante ne va pas transformer sa vie, régénérer son cœur ? « Que tout ce
qui se meut acclame le Seigneur ! ». Alléluia ! Vive le Seigneur !

Danse – chant et louange

La musique peut susciter des claquements de doigts et des mains, et l’élévation des
mains. Elle peut susciter aussi l’utilisation du corps dans son entier. Cette utilisation se fait à
travers la danse. La danse est une suite de mouvements rythmiques du corps, évolution à pas
réglés, le plus souvent à la cadence de la musique ou de la voix. La danse est un élément dans la
louange. Le guide méthodique dit ce qui suit : « Louez-le avec des danses ! », Psaume 150.4. La
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danse a autant de bienfaits tant sur l’organisme que sur l’être lui-même. C’est le chemin de la
libération et une forme d’expression de l’émotion.
La première fois que les Hébreux dansèrent devant Dieu ce fut aux sons des tambourins.
Cette danse fut animée par une prophétesse. « alors la prophétesse Miriam, sœur d’Aaron, prit
son tambourin. Toutes les femmes d’Israël la suivirent en dansant au son des tambourins »
(Exode 15.20). Notons que ce peuple revenait d’un pays idolâtre, l’Egypte. Est-ce une danse
Egyptienne qu’ils ont dansée devant Dieu ? Le peuple était certes en Egypte, mais ils
partageaient un territoire commun, Goshen, peut-être qu’ils ont eu leur propre folklore. On ne
sait pas trop. Tout ce qu’on sait c’est que le peuple vient de voir la grandeur de Yahvé et l’ont
célébrée par la danse. De nombreux récits de la Bible rapportent que chaque victoire était
accueillie par la danse. cf. Juges 11.34 ; 1 Samuel 18.6.
La danse ne fut pas le fruit d’une émotion conditionnée, mais c’était dans le patrimoine
juif. On ne dansait pas pour danser. On ne dansait pas à cause d’une mélodie entrainante.
Certaines fois la danse était organisée, répétée pour être exécutée (voir Cantique des Cantiques
7.1). Devant Dieu, les Israélites ont dansé de toute leur force (1 Chroniques 13.8).
David n’avait pas manqué de danser devant Dieu. « Comme l’arche de l’Eternel entrait
dans la cité de David, Mical, fille de Saül, regardait par la fenêtre, et voyant le roi David sauter et
danser devant l’Eternel, elle le méprisa de tout son cœur » (2 Samuel 6.16). La danse de David
ne fut pas bien vue aux yeux de sa femme, mais David lui fit savoir que c’est devant l’Eternel qui
a fait pour lui des choses magnifiques qu’il a dansé et qu’il était prêt à danser de façon plus
exagérée devant Dieu et s’humilier aux yeux de Dieu, (voir 2 Samuel 6.21, 22). Aujourd’hui
encore beaucoup sont écartés et étiquetés pour avoir dansé devant Dieu. On interdit le
mouvement du corps dans la louange. David donna à sa femme une bonne réponse, « c’est
devant l’Eternel qui m’a établi chef que j’ai dansé ». Il ne s’était pas borné aux jugements de sa
femme.
Jésus n’a pas ignoré l’importance de la danse dans les réjouissances juives. Il savait
qu’elle faisait partie de la culture du peuple. Selon Jésus, la danse accompagnait les grandes
cérémonies, notamment les réjouissances. cf. Luc 15.11 – 32. Aussi, Jésus considère la danse
comme une réponse à la musique. Comme un reflexe conditionné par l’instrument. Il a fait cette
considération dans un contexte spirituel : « Ils ressemblent aux enfants assis dans une place
publique, et qui, se parlant les uns aux autres, disent : nous vous avons joué de la flûte et vous
n’avez pas dansé ; nous vous avons chanté des complaintes et vous n’avez pas pleuré » (Luc
7.32). Jésus était aux noces de Cana, et dans ces réjouissances la danse était d’office. Rien ne dit
qu’il n’avait pas dansé.
La danse fait partie des vingt-huit temps de la vie de l’homme. « un temps pour se
lamenter et un temps pour danser » (Ecclésiaste 4.3). La danse est un exercice et un rendez-vous
divins. cf. Psaume 68.25, 26. Isaïe 13.21. Jérémie 31.4, 13.
Avec Dieu c’est le principe de la totalité, de l’intégralité. C’est tout ou rien. De même
qu’on ne peut choisir à quel commandement divin obéir (Jacques 2.10), on ne peut négliger
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Etudiant en Communication, Université Notre Dame d’Haïti.


A PROPOS DE LA LOUANGE, SUR UN ANGLE MUSICAL… INSTRUMENTS, VOIX ET CORPS

aucun élément dans un tout. La Bible donne l’impératif de louer avec des danses, on danse. Si on
ne veut pas danser qu’on n’empêche pas aux autres de le faire. Quand la danse est dans une
assemblée une question d’opinion, qu’elle ne soit l’objet d’aucune discussion. Paraphrasons
Saint Paul pour dire : « Que celui qui danse ne méprise pas celui qui ne danse pas, et que celui
qui ne danse pas ne méprise celui qui danse, car Dieu l’a accueilli » (Romains 14.1 – 3).
La danse est un art. Dans certaines cultures et religions, on donne un sens à chaque geste.
On ne peut s’étonner qu’en exécutant une danse un mauvais esprit se manifeste car cette danse
n’est autre qu’une invocation ou le tracé d’une figure cabalistique.
La danse n’est pas un moment de divertissement égoïste et brutal. On doit toujours tenir
compte de son environnement immédiat pour ne pas porter atteinte (physique) à l’autre. La
danse, dans la louange, est la louange. On ne peut pas perdre Dieu de vue en dansant. La danse,
comme nous l’avons souligné, utilise le corps dans toute sa totalité, c’est le corps qui
communique. Dans la communication par le langage du corps chaque geste ou signe transmet un
message. En dansant quelqu’un peut transmettre un message qu’il n’avait pas souhaité
transmettre. « Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais pensez plutôt à ne rien faire
qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute » (Romains 14.13).
N’oublions pas que dans un service collectif tout se fait pour la gloire de Dieu et
pour l’édification de tous. Une personne danse chez elle, qu’elle juge sa façon de faire :
« Chacun rendra compte à Dieu pour lui-même » (Romains 14.12). Mais dans une collectivité
tout doit se faire avec ordre et bienséance. cf. 1 Corinthiens 14.20. Danser ? Oui. Mais
comment ? « Vous révérerez mon sanctuaire. Je suis l’Eternel » (Lévitique 19.30).-

« Chantez à Yahvé un cantique nouveau ! Chantez à Yahvé vous qui habitez la terre »
(Psaume 96.1). Chanter à Dieu est une des obligations de tous les habitants de la terre. Lui
chanter un cantique nouveau c’est lui dire que sa bonté nous est toujours nouvelle.
Le chant est une succession de sons musicaux produits par l’appareil vocal. C’est une
composition musicale destinée à être chantée. Le chant c’est l’union de deux arts : la poésie et la
musique.
La Bible comporte un ensemble de cantiques qui ont été chantés en toute circonstance. Il
y a des cantiques d’amour dont le Cantique des Cantiques de Salomon est le plus beau, les
hymnes de louanges, les drames de libération, les cantiques instructifs et les cantiques pour les
occasions spéciales. La Bible nous offre une kyrielle de cantiques qui concernent tous les aspects
de la vie. Ils n’exaltent pas tous la grandeur de Yahvé. Le premier cantique est un cantique de
vengeance chanté par Lémek (voir Genèse 4.23, 24). Il y a des cantiques pour célébrer les
guerriers (1 Samuel 18.7). Il y a également des cantiques funèbres (2 Samuel 1.19 – 27).
Le cantique, tout comme les instruments, nécessite une harmonie dans son ensemble.
Dans son exécution, quand la voix s’unit aux autres instruments dans un parfait accord, Dieu
réagit. cf. 2 Chroniques 5.13. Il est important de connaître quels cantiques chanter à Dieu.
« Encouragez-vous les uns les autres par des psaumes, des hymnes et de saints cantiques
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inspirés par l’Esprit ; chantez des cantiques et des psaumes pour le Seigneur de tout votre
cœur » (Ephésiens 5.19). L’apôtre s’adressait à l’Eglise quand il écrivit ceci. Le chrétien
s’entretient par des cantiques spirituels, des cantiques qui sont de la nature de l’Esprit, des
cantiques qui élèvent l’âme au Seigneur dans la contemplation, l’acclamation et la méditation. La
Bible nous donne mille et une raisons de louer Yahvé, chacune de ces raisons nécessite un
cantique, d’où cet impératif : « Chantez au Seigneur un cantique nouveau » (Psaume 96.1). Un
chant nouveau signifie une poésie et une mélodie nouvelle, car le chant est parole et mélodie.
Tous ne peuvent pas composer un cantique, car le Seigneur donne à chacun des dons différents
(cf. 1 Corinthiens 12.1), mais tous doivent chanter. Après la formation du canon biblique
beaucoup de cantiques spirituels furent composés, donc ils ne sont pas dans la Bible. Bien
souvent on se met à étudier la Foi de leurs auteurs et compositeurs pour savoir si on peut les
chanter. Les compositions des auteurs non-chrétiens sont souvent exclues. C’est une personne
inspirée qui peut composer un cantique spirituel. L’inspiration des non-chrétiens est souvent
contestée et remise en question.
Dans l’entretien de Jésus avec Nicodème, on lit cette fameuse déclaration : « Le vent
souffle où il veut ; tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Voilà
ce qui se passe pour quiconque né de l’Esprit de Dieu » (Jean 3.8). L’Esprit de Dieu est comparé
au vent, il souffle où il veut. L’Esprit peut inspirer qui il veut.
La louange est contemplation, acclamation et méditation. Une personne qui est dans la
contemplation, qui acclame les œuvres de vaillance de Dieu et qui les met dans le contexte de sa
situation ne va pas manquer d’inspiration selon le don qu’il a reçu.
Le livre des Actes des apôtres, rapporte que le frère Pierre parlait dans une maison de
païens, ces gens ne s’étaient pas encore adhérés au Christianisme et ne s’étaient pas encore faits
baptisés. Mais tout à coup un événement s’est produit, ces gens reçurent le Saint-Esprit. Alors ils
se mirent à parler en langues et à louer Dieu. cf. Actes 10.44 – 48. Retenons qu’ils n’étaient ni
juifs ni chrétiens, où avaient-il trouvé leur cantique si ce n’était qu’une inspiration du Saint-
Esprit ?

Le chant est un mélange de poésie et de musique. Si le texte est spirituel la mélodie doit
être spirituelle. Qu’en est-il avec certaines adaptations ? La mélodie est belle et on y met une
poésie spirituelle. « Comment le Christ peut-il être en accord avec le diable ? » (2 Corinthiens
6.15). Dieu ne désire ni les mélanges ni les contrefaçons. « Je ne partagerai point ma gloire aux
idoles ». Toute composition aux mélodies non spirituelles et paroles spirituelles ne font que
partager la gloire de Dieu. cf. Isaïe 42.8. La mélodie d’une composition est tellement puissante
que c’est par une mélodie que David chassa le mauvais esprit qui habitait Saül. cf. 1 Samuel
16.14 – 23.-

Une louange ethnique et Théocentrique


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« Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Evangile éternel, pour
l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout
peuple. Il disait d’une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son
jugement est venu ; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eau »
(Apocalypse 14.6, 7).
Dans tout le livre de l’Apocalypse, le message de cet ange est le premier adressé
clairement et directement aux habitants de la terre, c’est le premier impératif catégorique donné à
la race humaine. Ce message est d’une universalité spécifique. Il concerne en général tous les
habitants de la terre, en particulier toute nation, toute tribu, toute langue et tout peuple. Le
message est adressé d’une voix forte, donc pour que tous l’entende. Il disait de Craindre Dieu et
de Lui rendre Gloire. Considérons deux des destinataires particuliers : langue et peuple.
La langue est l’ensemble de signes linguistiques et de règles de combinaison de ces
signes entre eux, qui constitue l’instrument de communication d’une société donnée ; c’est la
forme parlée ou écrite du langage propre à un milieu, à une profession, à un individu ; tout
système de signes non linguistiques. Le message adressé à toute langue peut signifier que le
Messager ne demande pas de louer Dieu dans une langue qu’on ne parle pas, mais dans sa propre
langue, avec ses propres mots et ses propres signes. Des mots non compris, mal prononcés et mal
entendus sont aussi offensifs qu’un mauvais accord.
Un peuple est un ensemble d’êtres humains vivant sur le même territoire ou ayant en
commun une culture, des mœurs, un système de gouvernement. Le peuple a une culture en
commun. Dans la culture d’un peuple on voit sa langue, ses traditions, ses couleurs, sa musique...
A travers la musique d’un peuple on voit ses rythmes et ses instruments.
Le Chant 150 était écrit sur le territoire Israélien, il a cité les instruments de musique dont
se servait le peuple et qui existaient à l’époque ; et la danse comme moyen par lequel le peuple
exprimait sa joie. Le piano, l’orgue, le violon, le violoncelle, l’alto, la contrebasse, l’hélicon, le
saxophone, le concertina, l’accordéon, le trombone, le tchatcha, la graj, le gon, la bouteille, la
cloche, l’harmonica… ne sont pas cités, sont-ils mauvais pour autant ? Le chalumeau, le cor, les
cymbales, la flûte, la harpe, le luth, le tambour, le sistre, le tambourin, la trompette… sont-ils
communs à tous les peuples ? Dieu appelle tout peuple à le louer, par leur musique : leurs
rythmes et leurs instruments.
Il n’est jamais dit de louer Dieu avec des larmes, et si dans une culture ce sont les larmes
qui expriment la joie, et non la danse, elle exprime la défaite ? Louera-t-on Dieu avec des mots
contraires aux expressions ? Et si la danse est considérée comme mauvaise parce que ceux des
autres confessions dansent aussi, devrait-on ne pas chanter parce que ceux des autres confessions
chantent aussi ?
Langue et peuple sont appelés à louer Yahvé. Que Dieu soit loué du cœur et d’un seul
chœur : mots, instruments et gestes.-

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A PROPOS DE LA LOUANGE, SUR UN ANGLE MUSICAL… INSTRUMENTS, VOIX ET CORPS

« Craignez Dieu et donnez-lui gloire ». Dans la louange on rend gloire à Dieu. Dans cet
impératif se concerne les temps de la fin, il est demandé d’abord de se soumettre à Dieu ensuite
de lui donner gloire. Peut-on vraiment rendre gloire à Dieu sans le craindre ? Quand on loue
Dieu c’est Dieu qu’on loue, que la louange soit individuelle ou collective. Il est inconcevable
d’attirer intentionnellement l’attention sur soi dans des débordements extravagants à partir d’un
instrument, de son corps ou de sa voix. « Dieu est Esprit, il faut que ceux qui s’approchent de Lui
s’approchent en esprit et en vérité » (Jean 4.24). Dieu veut une vraie adoration et non une
adoration qui relève d’un formalisme instrumental ni d’un formalisme confessionnel mais avec
ordre et bienséance, dans la crainte, le respect et la révérence.

Bibliographie
Bible, Texte traduit par Louis Segond
La Bible Expliquée
Dictionnaire Hachette Encyclopédique, 1998

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