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MEMOIRE
Présenté à
en vue de l’obtention du
MASTERE
Dans la discipline de Géologie
Mastère de génie de l’environnement et de l’aménagement
par
Zohra KRAIEM
(Maîtrise en sciences de la terre)
REMERCIEMENT
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………1
II.3. Le vent……………………………………………………………………….….……....10
IlI. L’hydrologie………………………………………………..…………………………......12
IV. Conclusions…………………………………………………………………….…..….…23
II. Stratigraphie…………...………………………………………….……………......….….25
Sommaire
II. 1. Le paléozoïque……………………………………………………………….….…..…26
II. 2. 1. Le Trias………………………………………………………………………..….26
II. 3. Le Cénozoïque……………………………………………………………….…....……29
II.3.1. Le Miocène…………………………………………………………….….....…..…30
II. 4. Le Quaternaire…………………………………………………….………….……...…30
III. Tectonique……………………………………………………………....…..………….…31
IV. Conclusions………………………………………………………………………….……32
III. Piézomètrie………………………………………………………………………..…......40
V. Conclusions………………………………………………………………….….…...…….47
II. 1. La température………………………..………………………………..….……...….…49
II.3. La conductivité………………………………………………………...………...…...…51
Diagramme Piper……………………………………………………………………..54
IV. Conclusions………………………………………………………………………….……71
Figure I. 8: Evolution des températures moyennes mensuelles enregistrées aux stations CRDA
de Gabès, de Médenine, de Tataouine et de Kébili……………………………………........…9
Figure I. 9: Evolution de la vitesse moyenne mensuelle du vent enregistrée aux station CRDA
de Gabès , de Médenine, de Tataouine et de Kébili…………………………………….….…11
(1977-2005)………………………………………………………………………………..…12
Figure III. 12 : Carte piézomètrique des nappes phréatiques de la Jeffara (de Gabès, de
Médenine et de Tataouine), ………………………………………………………………..…45
Figure IV. 6 : Carte de répartition de la salinité (mg/l) des nappes phréatiques de la Jeffara
(2004-2005)…………………………………………………………………………………...56
Figure IV. 7 : Diagramme de Piper des échantillons des nappes phréatiques de la zone
d’étude………………………………………………..……………………………………….58
Figure IV. 10: Indices de saturation de quelques puits de surface des régions de Médenine et
de Tataouine)………………………………………………………………………………….63
Figure IV. 11: Evolution des éléments chimiques majeurs avec la minéralisation des eaux
Figure IV. 12: Evolution des éléments chimiques majeurs avec la minéralisation des eaux
Figure IV. 13 : Relation entre les teneurs en chlorures et en sodium des eaux des nappes
phréatiques de la région de Kébili……………………………………..………………...……66
Figure IV. 14 : Relation entre les teneurs en chlorures et en sodium des eaux des nappes
phréatiques de la Jeffara…………………………………………………..…………………..66
Figure IV.15 : Relation entre les variations des teneurs en Ca2+et (Ca2+ + Mg2+) et en sulfates
des eaux des nappes phréatiques de la région de Kébili (A), (B)…………………….……....67
Figure IV.16 : Relation entre les variations des teneurs en Ca2+ et (Ca2+ + Mg2+) et en sulfates
des eaux des nappes phréatiques de la Jeffara (C), (D)…………………………….……..….68
Liste des figures
Figure IV.17 : Relation entre les variations des teneurs en HCO32- et Ca2+ des eaux des
nappes phréatiques de la région de Kébili…………………………………………………….68
Figure IV.18 : Relation entre les variations des teneurs en HCO32- et Ca2+ des eaux des
nappes phréatiques de la Jeffara………………………………………………………….…...69
Figure IV.19 : Rapport Na+/Cl- en fonction des teneurs en Cl- des aquifères phréatiques de la
Jeffara……………………………………………………………………………………..…..70
Figure IV.20 : Rapport [Ca2+] / [Cl-] en fonction des teneurs en Cl- des aquifères phréatiques
de la Jeffara……………………………………………………………………………….…..70
Figure IV.21 : Rapport [SO42-] / [Cl-] en fonction des teneurs en Cl- des aquifères phréatiques
de la Jeffara…………………………………………………………………………………...70
Figure V. 2 : Relation teneurs en deutérium en fonction de l’oxygène 18 des eaux des nappes
phréatiques de la région de Kébili……………………………………………………….……78
Figure V. 3 : Relation teneurs en deutérium en fonction de l’oxygène 18 des eaux des nappes
phréatiques de la Jeffara………………………………………………………………...….…78
Figure V. 4 : Relation teneurs en deutérium en fonction de l’oxygène 18 des eaux des nappes
phréatiques de Kébili et de Gabès………………………………………………………….....79
Figure V. 5 : Evolution des teneurs en oxygène 18 en fonction du résidu sec des eaux des
nappes phréatiques de la région de Kébili …………………………………………………....80
Figure V. 6 : Evolution des teneurs en oxygène 18 en fonction du résidu sec des eaux des
nappes phréatiques de la Jeffara ……………………………………………………….……..80
Figure V.7 : Relation entre les teneurs en oxygène 18 et en chlorures des eaux des nappes
phréatiques de la région de Kébili……………………………………………………….……81
Figure V.8 : Relation entre les teneurs en oxygène 18 et en chlorures des eaux des nappes
phréatiques de la Jeffara………………………………………………………………………81
Figure V. 9 : Carte de répartition des activités en 14C (%) des eaux des nappes phréatiques de
la région de Kébili (Janvier 2006), …………………………………………….….…….…....85
Figure V. 10 : Carte de répartition des activités en 14C (%) des eaux des nappes phréatiques de
la Jeffara (de Gabès, de Médenine et de Tataouine (2004-2005), ………………….………..86
Liste des figures
14
Figure V. 11 : Relation entre les activités en C et les teneurs en deutérium des eaux des
nappes phréatiques de la région de Kébili………………………………………………….…87
14
Figure V. 12 : Evolution des activités en C en fonction de la profondeur de captage des
eaux des nappes phréatiques de la région de Kébili…………………………………..………88
14
Figure V. 13: Relation entre les activités en C et les teneurs en deutérium des eaux des
nappes phréatiques de la Jeffara………………………………………………………………89
Liste des Tableaux
14
Tableau V. 1 : Teneurs en C des eaux des nappes phréatiques de la Jeffara ( de
Gabès, de Médenine et de Tataouine)……...…………………………………………84
14
Tableau V. 2 : Teneurs en C des eaux des nappes phréatiques de la région de
Kébili……………………………………………………………………………….....84
Introduction générale
Introduction générale
Dans le sud tunisien, l’eau souterraine constitue un élément de vie, de société et
d’économie comme nulle part en Tunisie du fait qu’elle est la ressource naturelle qui est à
l’origine de la vie et de l’activité humaine.
Les eaux du Sud tunisien sont des eaux très vulnérables, du fait qu’elles sont entourées
soit par la mer soit par les Sebkhas. Autrefois, on s’intéressait uniquement aux eaux
profondes. Actuellement, avec la demande de plus en plus importante des ressources en eaux,
les eaux des nappes phréatiques sont de plus en plus sollicitées.
Cette zone, qui s’étend sur des superficies très importantes, a fait l’objet de plusieurs
études surtout pour les aquifères profonds, mais aucune synthèse générale des nappes
phréatiques n’a été établie.
C’est dans ce contexte que nous avons mené une étude multidisciplinaire
(hydrogéologie, géochimie générale et isotopique) des différentes nappes phréatiques de la
zone d’étude dont les objectifs sont les suivants :
1
Introduction générale
2
Cadre climatique et hydrologique
I. Cadre géographique
La zone d’étude est caractérisée par un climat aride à semi –aride influencé par :
l’effet des masses d’air sahariennes sèches et chaudes soufflant du Sud.
l’effet de la méditerranée caractérisée par des masses d’air froides et humides.
Dans ce chapitre, on va définir les principales caractéristiques climatiques du Sud Est
tunisien et de la région de Kébili. On s’est basé sur les données récoltées des stations
météorologiques des CRDA et les travaux de Kallel, 2003.
II.1. LA PLUVIOMETRIE
II.1. 1. La pluviométrie annuelle
Quelle que soit la situation des stations pluviométriques ou leur appartenance à une
zone d’influence maritime ou continentale, on observe une variabilité très forte des hauteurs
des pluies annuelles et une répartition spatiale et temporelle très hétérogène.
3
Cadre climatique et hydrologique
8° 9° 10° 11°
Plaine de Segui et
mer méditéranéenne 34°
de Chareb
Gabès
Chott Fejej
Zone d'Etude ili
El Hamma
Ile de Jerba
Kébili K éb
de
Tebaga s
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r
us eSt. Om Pre l Jo
Dahar
Matmata Ze utin Ezzessar D'E
Chott Jérid Ko Zarzis
St. Ain Maider
du
St. el Melah
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Dahar
Piémont
El Faouar Médenine
St. Boujmel
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Sah sa Ben Guerdane
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a 33°
Ab l Ha
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Grand Erg Oriental ne d
Plai
LEGENDE :
Tataouine St. Om
el khialet
Les sebkhas
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ua
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Les routes d'E
i ne
Limite de la zone Pla
d'étude
0 40 Km
Dehibat 32°
4
Cadre climatique et hydrologique
700
Pluv (m m ) Gabès
Pluv (m m ) Médenine
600
Pluv (m m ) Tataouine
500
400
Pluviométrie (mm)
300
200
100
0
1970/1971
1972/1973
1974/1975
1976/1977
1978/1979
1980/1981
1982/1983
1984/1985
1986/1987
1988/1989
1990/1991
1992/1993
1994/1995
1996/1997
1998/1999
2000/2001
2002/2003
2004/2005
5
Cadre climatique et hydrologique
300
250
Pluviométrie (mm)
200
150
100
50
0
1988/1989
1989/1990
1990/1991
1991/1992
1992/1993
1993/1994
1994/1995
1995/1996
1996/1997
1997/1998
1998/1999
1999/2000
2000/2001
2001/2002
2002/2003
2003/2004
2004/2005
Source : Station météorologique de Kébili
La zone d’étude se caractérise par l’extrême irrégularité des précipitations aussi bien à
l’échelle annuelle que mensuelle. C’est une caractéristique principale du climat.
Au niveau de la station de Gabès, la répartition mensuelle des précipitations montre
que le mois d’Avril est le plus arrosé. Pour les stations de Médenine et de Tataouine, c’est
plutôt le mois de Mars qui est le plus pluvieux. Les mois de Juillet et d’Août sont les plus secs
(figure I.4).
L’évolution de la pluviométrie mensuelle moyenne à la station de Kébili montre que le
mois de Novembre est le plus pluvieux. Le mois de Juin est relativement arrosé (10mm),
(figure I.5).
6
Cadre climatique et hydrologique
35
Pluv (mm) Ga bè s
30
Pluv (mm) Médenine
0
. . . . . . S I L
T T V C V R R IL A IN L T
P C O E N V R M U I T U
E O N D A E A V J U E O
S J F M A J A
18
16
14
Pluviométrie (mm)
12
10
8
6
4
2
0
Avril
Aout
Juillet
Sept
Oct
Nov
Dec
Janv
Fév
Mars
Juin
Mai
7
Cadre climatique et hydrologique
30
25
20
Températures (°C)
15
10
0
1977-1978
1979-1980
1981-1982
1983-1984
1985-1986
1987-1988
1989-1990
1991-1992
1993-1994
1995-1996
1997-1998
1999-2000
2001-2002
2003-2004
8
Cadre climatique et hydrologique
35
30
Températures (°C)
25
20
15
10
0
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Moy. min Moy. Moy. max
40
35
30
25
Temp. moy. (mm)
20
15 Moy Gabès
Moy Médenine
10
Moy Tataouine
5 Moy Kébili
0
Nov
Oct
Fev
Dec
Juill
Jan
Juin
Aout
Avril
Mai
Sep
Mars
9
Cadre climatique et hydrologique
Pour la station de Gabès, la température moyenne mensuelle varie entre 27°C au mois
de Juillet et 10°C au mois de Janvier. La température maximale (33°C) est mesurée au mois
d’Août (le mois le plus chaud). La température minimale est enregistrée au mois de Janvier
II.3. LE VENT
En hiver, les vents sont plus forts et plus réguliers. Ils sont froids et secs mais parfois
chargés de sable (Ben Baccar, 1982).
Le sirocco est un vent chaud et sec d’origine saharienne venant en général du secteur Sud
à Sud-Ouest. Il est responsable d’une forte évaporation et de la chute de l’humidité relative de
l’air (Mekrazy, 1975).
Située sur la limite du Grand Erg oriental, la région de Kébili subit l’influence du vent
chaud (sirocco) en été, des vents de sables (du secteurs Est et NE en particulier au printemps)
et des vents froids et secs (du secteurs W et NW) en hiver. Dans cette région, la vitesse du
vents est souvent très forte comparée à celle du Sud Est tunisien. Elle peut même dépasser les
30 m/s (figure I. 9).
10
Cadre climatique et hydrologique
35
30
25
Vitesse (m/s) 20
15
10
Avril
Aout
Oct
Nov
Dec
Fev
Mars
Sep
Jan
Juin
Mai
Juill
V(m/s) Gabès V (m/s) Médenine
V (m/s) Tataouine V (m/s) Kébili
II.4.L’EVAPORATION
11
Cadre climatique et hydrologique
4000
3 50 0
3000
Evaporation (mm)
2 50 0
2000
150 0
10 0 0
50 0
1977-1978
1980-1981
1983-1984
1986-1987
1989-1990
1992-1993
1995-1996
1998-1999
2001-2002
2004-2005
Source : CRDA de Gabès
(1977-2005)
4000
3500
3000
Evaporation (mm)
2500
2000
1500
1000
500
0
1991 1994 1996 1999 2001 2003
IlI. L'hydrologie
12
Cadre climatique et hydrologique
l'ensemble B1 formé par les oueds de la partie Nord et Sud de la Jeffara de Gabès,
l'ensemble B5 correspond aux oueds drainant les bassins des régions de Segui, Chareb
Est, Chareb Ouest et Behaier. En effet, ce bassin peut être subdivisé en deux sous
bassins, B5 (1) et B5 (2).
Les diverses caractéristiques physiques des différents bassins versants de la zone d’étude ont
été calculées à partir des cartes au 1/100.000 des régions (Fersi, 1979).
Pour chacun des bassins; les paramètres suivants ont été déterminés:
13
Cadre climatique et hydrologique
8G60'30"
ME
O
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d
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B5 (1) Se
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RA
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Kébili
B5 (2) O
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MEDENINE 37G
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Légende:
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: Oueds
35G50'
Nous présentons dans les tableaux ci-après les caractéristiques physiques pour les
principaux oueds de chacun des secteurs de la Jeffara (Ridha Kallel, 2003) :
14
Cadre climatique et hydrologique
D'une façon générale les bassins versants des oueds de la région de Gabès Nord ont
une forme assez allongée à compacte, avec des reliefs peu accentués, assez faibles à modérés.
(km²) (km) (m) (m) (km) (km) (m) (m/km) (m) relief
Oued Gabès 88 42,9 233 15 1,22 14,27 6,17 154 10,8 101 R5
Oued Es Sourrag 349,9 95,2 470 0 1,43 38,5 9,09 180 4,67 87 R4
O.Hachana et
O.Temoula 34 23,2 76 0 1,12 5,83 5,83 60 10,29 60 R4
B.entre
O.Hachana et
O.Ferd 11,8 16,7 38 0 1,36 6,53 1,81 34 5,21 18 R2
O.El Ferd 466,7 114,8 612 0 1,49 47,59 9,81 475 9,98 216 R5
B.entre O,Ferd
et O,Zerk 19,9 1,7 63 0 1,12 4,46 4,46 55 12,33 55 R4
15
Cadre climatique et hydrologique
O.Zigzaou 213,9 96,2 713 0 1,84 43,15 4,96 420 9,73 142 R5
Source : Kallel, 2003
Les oueds des bassins versants de la région de Gabès Sud ont d'une façon générale,
une forme plus ou moins allongée à l'exception de l'oued Zigzaou dont le coefficient de
compacité est égal à 1,84 se traduit par une forme très allongée compacte. Les reliefs sont un
peu plus marqués avec la prédominance des classes R4 et R5 soit des reliefs modérés à assez
forts.
(km²) (km) (m) (m) (km) (km) (m) (m/km) (m) relief
O.Om Zessar 350 121 713 10 1,81 53,97 6,49 450 8,34 156 R5
O.El Fedje 447,8 128,5 561 0 1,7 56,28 7,96 440 7,82 165 R5
O.Bou Hamed 551,7 154,5 634 10 1,84 69,21 7,97 330 4,77 112 R5
Source : Kallel, 2003
La plupart des bassins de ce secteur (B2) présentent des formes allongées notamment
16
Cadre climatique et hydrologique
dans la partie Sud du secteur. On note la prédominance des reliefs modérés à assez forts.
(km²) (km) (m) (m) (km) (km) (m) (m/km) (m) relief
O.Fessi 2230,7 285 640 10 1,69 124,6 17,9 428 3,43 162 R5
O. Hassi Soltane 190,3 95,5 191 15 1,94 43,35 4,39 101 2,33 32 R3
Source : Kallel, 2003
Avec des bassins très allongés, le secteur B4, présente généralement un relief faible à
assez faible.
O. El Hagfa 1488,6 192 565 175 1,39 76,53 19,45 247 3,23 125 R5
O. semna 632,8 158 618 210 1,76 69,97 9,04 250 3,57 90 R4
O. El Melah 133,4 57,6 545 216 1,4 23 5,8 185 8,04 93 R4
O. Atlat Eddib 44,8 34,3 388 221 1,44 13,93 3,22 106 7,61 51 R4
O. Nekrif 236,6 94,7 212 599 1,72 41,67 5,68 300 7,2 111 R5
O. Om Souirh 97,6 51,5 210 362 1,46 21,14 4,62 125 5,91 58 R4
O. El Akreb 48,4 43 205 362 1,73 18,94 4,62 130 6,86 48 R3
O. Moghri 259,4 73,4 220 595 1,28 27,13 2,56 280 10,32 166 R5
O. El Fezrat 121,8 63,1 260 573 1,6 26,94 9,56 255 9,46 104 R5
O. El Frid 39,5 30,3 235 600 1,35 11,8 4,52 103 8,73 55 R4
O. Dhibat 91,7 40,2 272 600 1,18 13,1 3,35 245 18,7 179 R5
O. Aouinet elbagrat et
Beni Gardal 24 20,5 235 595 1,17 6,63 7 152 22,91 112 R5
17
Cadre climatique et hydrologique
De même les tableaux en annexe1 font apparaître les caractéristiques physiques des
bassins versants par zone soit : Segui, Chareb Est, Chareb Ouest, Behaier, Tebaga, Dahar et
Bouflidja (Touil, 1997).
Les Sebkhas, nombreuses dans cette région couvrent des superficies importantes, Elles
semblent même connaître une extension récente. On cite Sebkha Om Zessar, Sebkha El
Melah, Mellahet El Brèga, Sebkha El Adibate, Sebkha Tadet, Sebkha Om El Khebaillat...
(Kallel, 2003).
18
Cadre climatique et hydrologique
LA FORMULE DE FERSI :
Cette formule, appliquée dans le cas des bassins versants de la Tunisie du centre et du sud
de régime moyen annuel pluviométrique inférieur à 400 mm, s’écrit :
R= 16, 4 P √ Ig
P : pluviométrie moyenne du bassin versant en m,
C'est la loi de Fersi qui donne les valeurs les plus probables du ruissellement inter
annuel pour les bassins du Sud. Pour son application, il suffit de considérer pour chaque
bassin l'indice de pente globale et d'estimer la pluie moyenne sur le bassin.
Pour une pluviométrie moyenne inter annuel pondérée de 171 mm, le bassin versant de
Gabès Nord, de superficie globale de 521 Km2, présente une lame ruisselée moyenne inter-
annuelle pondérée de 6,6 mm: correspondant à un coefficient de ruissellement moyen Cr égal
à 3,8 % et un apport moyen annuel de 3,42 millions de m³.
19
Cadre climatique et hydrologique
P. moy
Bassin versant S (km²) Ig (m/km) (mm) Lr (mm) V (Mm3)
Oued Gabès 88 10,8 180 9,7 0,854
Oued Es Sourrag 349,9 4,67 180 6,4 2,232
O.Chot el Es 5,9 6,8 190 8,1 0,048
O. Hachana et O. Temoula 34 10,29 190 10 0,34
B. entre O. Hachana et O. Ferd 11,8 5,21 200 7,5 0,088
O. El Ferd 466,7 9,98 185 9,6 4,473
B. entre O. Ferd et O. Zerk 19,9 12,33 200 11,5 0,229
O. Zerkine 42,2 6,92 200 8,6 1,227
O. entre O. Zerkine et Abaier 7 12 190 10,8 0,076
O.Ouerz (Segui Mareth) 377 8,73 185 9 3,38
B. Om el Abaier 7,5 13,66 185 11,2 0,084
B. Chott el Mamoura 20,3 7,46 190 8,5 0,173
O. Zigzaou 213,9 9,73 180 9,2 1,97
Total Secteur 2 1744,1 - 185 8,7 15,173
Source : Kallel, 2003
Pour une pluviométrie moyenne inter annuelle pondérée de 185 mm, le bassin versant
de Gabès Sud, de superficie globale de 1744 Km2, présente une lame ruisselée moyenne inter
annuelle pondérée de 8,7 mm correspondant à un coefficient de ruissellement moyen Cr égal à
4,7 % et un apport moyen annuel de 15,2 millions de m³.
20
Cadre climatique et hydrologique
Pour une pluviométrie moyenne inter annuelle pondérée de 167 mm, le bassin versant
de Jeffara de Médenine, de superficie globale de 2354 Km, présente une lame ruisselée
moyenne inter annuelle pondérée de 7 mm correspondant à un coefficient de ruissellement
moyen Cr égal à 4,2% et un apport moyen annuel de 16,4 millions de m3.
Pour une pluviométrie moyenne inter annuelle pondérée de 135 mm, le bassin versant
de la Jeffara Tataouine, de superficie globale de 2899 Km², présente une lame ruisselée
moyenne inter annuelle pondérée de 4 mm correspondant à un coefficient de ruissellement
moyen Cr égal à 2,9 % et un apport moyen annuel de 11,5 millions de m3.
21
Cadre climatique et hydrologique
Pour une pluviométrie moyenne inter annuelle pondérée de 95 mm, le bassin versant
de Jeffara extrême sud, de superficie globale de 347 Km², présente une lame ruisselée
moyenne inter annuelle pondérée de 3,4 mm correspondant à un coefficient de ruissellement
moyen Cr égal à 3,6 % et un apport moyen annuel de 11,9 millions de m3.
Les résultats des apports ruisselés et mobilisables des différents bassins versants de la
région de kébili sont récapitulés dans le tableau ci-dessous (Tableau I.11).
Tableau I. 11: Les apports ruisselés et mobilisables des bassins versants du gouvernorat
de Kébili
13 Bouflidja 3,4 -
22
Cadre climatique et hydrologique
IV. Conclusions
Le climat du Sud tunisien est soumis par sa position à deux centres d’actions
climatiques totalement opposés l’un situé au Sud-Ouest, est le lieu de climat subtropical
saharien chaud et sec, l’autre situé dans le Golfe de Gabès, profite d’un climat méditerranéen
relativement humide et tempéré.
La zone d’étude est largement influencée par un climat à caractère aride. Ainsi, elle
subit l’effet des vents chauds et secs d’origine saharienne, ce qui augmente la température et
l’évaporation. Cette évaporation se fait aux dépens des eaux de la nappe phréatique qui sont
très proches de la surface. Dans la région de Kébili, le Chott constitue une grande surface
d’évaporation.
L’analyse de la température montre un contraste thermique entre une longue saison
chaude et une saison relativement douce. Durant la saison chaude, les précipitations sont rares
et ont un caractère torrentiel et par conséquent, elles n’ont pas d’importance en ce qui
concerne l’alimentation de la nappe. De ce fait le réseau hydrographique de la région de
Kébili est relativement peu développé par rapport à celui de la Jeffara. Les apports
correspondants sont respectivement de 21,4 Mm3 et de 58,5 Mm3.
Situé entre les grands bassins du Sud Est et celui de la région de Kébili, le Dahar
constitue une limite hydrologique qui contribue à leur alimentation par le ruissellement des
eaux en période de crue. Il forme la ligne de partage des eaux hydrologiques des bassins
versants de la zone d’étude.
23
CHAPITRE II : Cadre géologique de la zone d’étude
I. Introduction
L’étude géologique de la zone d’étude a été faite à partir des :
Carte géologique de la Tunisie au 1/500.000 (Ben Haj Ali et al, 1985),
Observations directes sur terrain,
Des données de sondages (forages pétroliers et forages d’eau).
La zone d’étude comporte le bassin de la Jeffara et la région de Kébili. La Jeffara est une
vaste plaine qui sépare les affleurements du plateau du Dahar de la côte méditerranéenne. Elle
est constituée par des dépôts Mio-Plio-Quaternaires. La région de Kébili se caractérise par
l’affleurement des terrains secondaires. Ces derniers se situent au niveau de la chaîne de
« Tebaga de Kébili ». Le reste de la région est recouvert par des dépôts Mio-Plio-
Quaternaires.
II. Stratigraphie
La région sud des Chotts, limitant vers le Nord la plate-forme saharienne, est
caractérisée par une chaîne de montagne nommée « Tebaga de Kébili » qui s’étend depuis la
région d’El Hamma à l’Est, jusqu’à la région de Kébili. Cette chaîne qui borde vers le Sud le
Chott El Fejej, est formée d’une suite de ligne de crête continue, longue d’environ 100 km. A
l’affleurement, la série stratigraphique est représentée uniquement par une série allant du
Crétacé inférieur à faciès Weldien au Sénonien. Les forages profonds montrent des puissantes
séries Jurassique, du Trias supérieur discordant sur le Paléozoïque qui atteint le Cambrien
(Bouaziz, 1995). Le reste de la région de Kébili est recouvert par des dépôts Mio-Plio-
Quaternaires.
24
II. 1. LE PALEOZOÏQUE
Au niveau de la chaîne Tebaga de Kébili, le Cambrien est constitué par des grès
quartzeux massifs. En revanche, l’Ordovicien est généralement présent dans tous les
forages implantés à l’Ouest de la chaîne du Tebaga de Kébili. Il est composé par des
séries argileuses. Par contre le Silurien est représenté par une série d’argile, de silts et
de sables noirs (Bouaziz, 1995).
II. 2. LE MESOZOÏQUE
II. 2. 1. Le Trias
25
Ces deux dernières formations représentent le Trias supérieur. Ces séries sont très
épaisses. Dans la région de Gabès Sud, aucun affleurement triasique n’est signalé. Dans le
golfe de Gabès le Trias inférieur à moyen est représenté par des para- séquences carbonatées
et argileuses de plate-forme assez profonde, discordante sur le Permien. Au Nord du môle du
Jebel Tebaga de Médenine, les séries triasiques sont totalement absentes.
Notons que l’amincissement du Trias du Sud vers le Nord s’accompagne de
l’enrichissement en carbonates.
Les épaisseurs considérables des séries triasiques et la prédominance des apports
détritiques dans les séries de base, donnent de la Jeffara une zone subsidente (Bouaziz, 1995).
En revanche, dans la région de Kébili, le Trias supérieur, argilo carbonaté et argilo-
évaporitique, est discordant sur l’ordovicien.
II. 2. 2. Le Jurassique
Le Jurassique n’a été étudié, dans le Sud tunisien, que le long de la chaîne du Dahar là
où il affleure et dans les sondages de l’extrême sud et du chott Fedjej (Mamou, 1990). Le
Jurassique s’épaissit tout autour du Paléozoïque du Tebaga. Son épaisseur maximale dans la
région de Gabès sud ne semble pas dépasser 600 m (Ben Baccar, 1982).
Les séries jurassico-crétacées ont été traversées dans la totalité des forages profonds de la
Jeffara et du golf de Gabès. On y reconnaît les mêmes successions qu’à l’affleurement, au
rebord Est du Dahar (Ben Baccar, 1982).
Cependant, quelques variations sont à noter :
l’intervalle du Trias terminal- Lias est caractérisé par une sédimentation évaporitique à
passées dolomitiques et argileuses. Plus au Nord, dans le golf de Gabès, cette
sédimentation est essentiellement carbonatée.
le Jurassique moyen (Bajocien-Bathonien et Callovien) à sédimentations carbonatées,
et à passage d’anhydrites, de grès, de sables et d’argiles dans les niveaux de base,
correspond aux formations de Krachoua et de Techout. Vers le sommet, la
sédimentation devient presque exclusivement carbonatée. Elle correspond à la
formation Tataouine.
26
8° 9° 10° 11°
Cba-ap 34°
Cba-ap
Gabès
Zone d'étude Ct
El Hamma
Q
Ile de Jerba
Cba-ap
Kébili Cal-Ce Ct
J. Tebaga
Matmata
Cco-S Cal-Ce Q Zarzis
Q
Pr3
M-PI
T1-2
Cca-M
Médenine Q
Q
J1-2
Ben Guerdane
33°
Ct T1-2
Cco-S Tataouine aT3
J3-C1
Jb bT3
Jc-o
J1
Q J1-Jb
Ct
Cco-S
Légende Cca-M
Dehibat 32°
27
un ensemble inférieur (290-420 m), attribué au Jurassique terminal-Aptien,
essentiellement argilo-sableux.
un ensemble supérieur (50 m), attribué à l’Aptien supérieur-Albien inférieur, constitué
de dolomies surmontées par des grès, de sables et d’argiles.
II. 2. 3. Le Crétacé
II. 3. LE CENOZOÏQUE
28
II. 3.1. Le Miocène
Le Miocène est représenté par le Vindobonien marin composé de deux unités marno-
argileuses intercalées par une unité sablo-gréso-silteuse qui constitue le principal aquifère de
Jerba-Zarzis-Jorf. L’épaisseur de cette unité varie de 50 m à 150 m. Au niveau de la plaine
d’El Hamada, cette unité lenticulaire se biseaute et apparaît surmonté d’une autre unité
sableuse qui correspond elle- même aux sables du Vindobonien.
II. 4. LE QUATERNAIRE
29
Il correspond au dépôt des limons couvrant les bas-fonds ainsi que certaines plaines et
versants de plateaux. Ces dépôts reposent parfois sur les croûtes du Quaternaire ancien,
d’autre directement sur les formations Mésozoïques (Yahyaoui, 1994).
Le Quaternaire ancien:
C’est l’époque de formation de croûte calcaire à concrétions variées, parfois d’aspect
conglomératique. A la base de cette croûte apparaît un encroûtement calcaire, blanc, noduleux
et pulvérulent. Leur épaisseur totale atteint par endroit une dizaine de mètres (Yahyaoui,
1994).
III. Tectonique
La Jeffara se présente en surface sous forme d’une plaine côtière qui s’étend le long du
golfe de Gabès jusqu’en Tripolitaine. En profondeur, elle correspond à une grande fosse
tectonique orientée NW-SE qui est limitée dans sa partie occidentale, par le monoclinal du
Dahar. La partie effondrée de cette plaine est en fait le flanc oriental du grand dôme du Dahar.
Dans l’ensemble, la plaine côtière est très peu accidentée, sa monotonie n’est
perturbée que par la chaîne de Tebaga de Médenine qui se présente sous forme d’un ressaut
topographique. C’est un monoclinal permien à faible pendage vers le Sud qui est très affectée
par des failles sur sa partie septentrionale. Il constitue un seuil contre lequel a buté la
sédimentation mésozoïque. On y reconnaît deux parties (Mamou, 1990):
La Jeffara maritime se caractérise par son réseau de failles conjuguées dont certaines
sont associées au monoclinal permien de Tebaga. Ces failles ont engendré des structures, on
distingue ainsi :
30
Des failles de même orientation s’échelonnent entre les Matmatas et la Méditerranée
engendrant des paliers en escaliers responsable de l’effondrement sous la mer, du flanc
oriental du bassin de la Jeffara.
La Jeffara continentale est moins affectée par la tectonique cassante que la Jeffara
maritime. Elle se distingue de celle-ci par la retombée très douce de pendages des couches
vers la plate-forme saharienne.
IV. Conclusions
Selon le découpage lithologique du sous- sol de la zone d’étude, plusieurs formations
géologiques sont susceptibles d’être aquifères. Parmi ces niveaux, on distingue: les
alternances des sables et des argiles du Mio-Pliocène et les alluvions du Quaternaire.
31
Etude hydrogéologique
I. Introduction
Les nappes phréatiques du Sud tunisien sont considérées comme aquifères secondaires
du fait que sur les plans quantitatifs, leurs contributions aux ressources de la région est
relativement modeste. Afin de dégager les principales caractéristiques relatives aux conditions
de leur alimentation, de montrer leur spécificité dans les ressources en eau de la région, il est
utile de les subdiviser en trois catégories qui sont : (Mamou, 1990)
Les nappes phréatiques alluviales.
Les nappes phréatiques d’underflow.
Les nappes phréatiques d’oasis.
D’une façon générale, ces nappes constituent le niveau aquifère le plus superficiel
dans un système multicouche au sein duquel la drainance est le principal mode de
communication verticale.
Les formations aquifères susceptibles de contenir ce type de nappes, correspondent
dans le sud tunisien, à une sédimentation continentale où les niveaux sablo- argileux et
gravillonnaires sont les plus fréquents (Mamou, 1990).
L’alimentation
L’alimentation de ces aquifères provient d’une part de l’infiltration des eaux de
surface et d’autre part de la drainance des nappes sous-jacentes. L’infiltration est le
phénomène qui est le mieux mis en évidence.
Comme les formations aquifères ne sont grossières que dans la partie amont des
bassins versants, l’infiltration directe est relativement limitée dans les plaines et l’essentiel de
l’alimentation de ces nappes résulte du ruissellement à la suite des crues (Mamou, 1990).
La présence en surface de croûte gypseuse ou calcaire est un autre phénomène qui
réduit l’infiltration directe dans la partie amont du bassin. A ceci, s’ajoute le type d’averses
pluvieuses qui sont pour les plus importantes, orageuses et de forte intensité. La ramification
du réseau hydrographique a aussi un rôle prépondérant dans l’alimentation de ces nappes
(Mamou, 1990).
32
Etude hydrogéologique
Dans certaines régions ces nappes sont datées du Quaternaire. Elles sont dites alors
nappes superficielles du Quaternaire.
Ainsi au piémont du Dahar, seul les alluvions d’oueds parmi les formations
Quaternaires emmagasinent des nappes d’eau souterraines. Ces dépôts sont constitués de
galets, de graviers, calcaires et de conglomérats. Les évaporites et les sels apparaissent dans
les zones qui étaient soumises à l’évaporation au niveau des émergences (source charcahra,
source om chraket ….) et des sebkhas (Yahyaoui, 1994).
Malgré leurs dimensions relativement réduites, Ces dépôts alluviaux renferment des
nappes phréatiques importantes.
Les nappes d’underflow correspondent à des petits aquifères superficiels logés dans
les dépôts alluvionnaires des lits d’oueds (figure III. 1). Ces dépôts très hétérogènes, sont
formés par des alluvions grossièrs, dans le lit de l’oued et des éléments fins sur les berges.
Ces nappes se caractérisent par (Ebrentz, 1977; in Mamou, 1990):
Une faible épaisseur de la formation aquifère.
Une bonne perméabilité des formations alluvionnaires.
Un régime d’écoulement souterrain en nappe libre.
Un gradient hydraulique généralement voisin de celui de la pente topographique.
Des oscillations piézométriques commandées par les crues ou l’intensification de
l’exploitation allant de quelques mètres (NP1) à 15 m (NP2), (figure III. 1).
Dans certains endroits, ces nappes se trouvent dan le Mio-Pliocène et sont dites nappes
du Mio-Pliocène. Ainsi le Mio- Pliocène est représenté par des séquences d’argiles et de
sables au niveau de la Jeffara. Ces alternances s’observent aussi dans la région de Kébili.
Elles se caractérisent par un faciès typique qui comporte un terme médian argileux encadré
par deux termes sableux. Le terme sableux du sommet peut être aquifère dans certaines
localités.
Ces nappes phréatiques se localisent, le long des oueds descendants du Dahar et se
développent sous la plaine côtière où elles sont soutenues par les niveaux aquifères sous-
jacents.
Ainsi par leurs ressources relativement moins importantes que celles des principales
nappes du sud tunisien, les aquifères secondaires de cette région se distinguent de celles -ci
par :
33
Etude hydrogéologique
NP2
NP1
Les nappes phréatiques d’oasis englobent toutes les nappes phréatiques localisées au
sein des oasis de la région de Kébili. La lithologie de ces aquifères est caractérisée par des
sables limono- gypseux à perméabilité faible. L’alimentation de ces nappes est assurée
essentiellement par l’infiltration des eaux d’irrigation et par la drainance verticale des niveaux
aquifères sous-jacents (Mamou, Hlaimi, 1999).
34
Etude hydrogéologique
8° 9° 10° 11°
Gabès
Ile de Jerba
El Hamma 19976
Chott Jérid 14659 17620
20235 20854/5
Kébili J. Tebaga C2
Matmata
20184 HEB1
C3 Zarzis
19308/5 C1 Hmaima
19450/5 20220/5
19343/5
El Faouar Médenine
Ben Guerdane
Grand Erg Oriental 33°
Tataouine
Légende: Dahar 6631/5 LG2
a
Piézomètre et N° IRH ar
Ou
6904/5
19118/5
E l
C1 Coupe C4 d'
ne
ai C5
Pl
lithostratigraphique 19216/5
Echelle 19194
KF1
0 40Km
35
Etude hydrogéologique
F. o. elhallouf
20184
Alt: 128m NE
Douz
Fowar 4 EL Hsay6 19450/5
19308/5 Alt:63m MPQ
19343/5
Alt:60m
Alt: 45m
SO
MPQ
0 Sénonien
Sable Calcaire
Sénonien argileux
100 Argile Dolomie
sableuse
Calcaire 8Km
Echélle
Dans la région de Gabès les deux types de nappes existent à savoir les nappes
d’underflow et les nappes alluviales. Les nappes d’underflow correspondent à des petits
aquifères superficiels localisés dans la sédimentation alluvionnaire grossière des oueds. Au
niveau de Gabès Nord et El Hamma -Chenchou, les nappes phréatiques d’underflow
n’existent pas. Dans ces régions, les nappes alluviales sont logées dans les formations argilo-
sableuses du Mio- Pliocène (Abidi, 2004).
Le tracé de corrélation lithostratigraphique (figure III. 4) jalonné par les piézomètres
Guettaya et oued Hjel, montre que la nappe phréatique est logée dans des lentilles sableuses
fines du Quaternaire. Ces sables montrent une variation latérale d’épaisseur, entre 30 m à
Guettaya, et 15 m au PZ oued Hjel. Au niveau du forage Tmoula, le Quaternaire est absent et
on rencontre directement le Pliocène. Ceci est en étroite relation avec la structuration en horst
et graben de la région de Gabès.
36
Etude hydrogéologique
Ouest Est
Guettaya PZ Lymaoua Tmoula
PZ Oued Hjel
N°IRH : 20235 N°IRH 19976
N°IRH :14659 N°IRH :17620
Alt: 50m Alt: 2Om
Alt:20m Alt: 10,8m
Q
0
100
Sable fin Calcaire
marneux
Argile Argile
Gravier graveleuse
Calcaire Echelle: 20m
4Km
Figure III. 4: Coupe de corrélation (C2) des épaisseurs du Quaternaire dans la région de
Gabès
Orienté SW – NE, le tracé de coupe (figure III. 5), qui part des reliefs du Dahar et se
termine en mer en traversant l’île de Jerba, est jalonnée par les forages Hmaïma (N°IRH
20048/5), (N°IRH 20220/5), HEB1, et (N°IRH 20854/5). Ce tracé montre, d’une part, la
continuité de la formation réservoir d’âge Miocène à l’Est de la faille de Médenine. D’autre
part, elle met en évidence le rôle du Trias gréseux dans l’alimentation de la nappe du Mio-
Plio-Quaternaire de la Jeffara par l’intermédiaire de la faille de Médenine (FM).
En effet, la couche superficielle du Plio- Quaternaire subit des variations latérales des
épaisseurs (moyenne de 40 m) d’où le rôle que peut jouer ces dépôts dans l’emmagasinement
des eaux superficielles.
37
Etude hydrogéologique
sw NE
Hmeima 20220/5 HEB-1 20854
FM
100m
Figure III. 5: Coupe (C3) KLF1 – Dar Jerba (Yahyaoui, 1994, modifiée)
Située dans la région de Tataouine, cette coupe (figure III. 6) est jalonnée par les
piézomètres EL Gorifa et Ouadi Boujlida, dans la plaine d’El Ouara.
La plaine d’El Ouara est la région où le Trias affleure, ainsi en se dirigeant du SSE (PZ El
Gorifa) vers le NNW (PZ Ouadi Boujlida), les formations du Mio-Plio- Quaternaire ont été
remplacées par le Trias évaporitique. Elles sont constituées par du sable, argile avec parfois
quelques intercalations des bancs de calcaire sableux.
SSE
El Gorifa Touama II NNW
Gareat Helal Kraoui Legred Ouadi Boujlida
N°IRH: 19194 N°IRH:19216/5 N°IRH:19118/5 N°IRH:6904/5 N°IRH: 6631/5
ALT:120m ALT:98m ALT:125m ALT:95m ALT:70m
50
Sable Calcaire
marneux
Evaporite
Calcaire Gravier
sableux
Dolomie Marne 12m
Echelle
Sable 2Km
argileux
Figure III. 6: Coupe de corrélation (C4) des épaisseurs du Mio-Plio- Quaternaire dans la
plaine d’El Ouara (région de Tataouine)
38
Etude hydrogéologique
Cette coupe (figure III. 7), orientée S-N, traverse les forages pétroliers DB1, KF1,
LG2 et SCH1. Elle illustre bien la fracturation du dôme triasique et l’effondrement de son
flanc Est. Le Quaternaire est de même affecté par les failles d’effondrement et constitue un
système aquifère en communication avec les aquifères sous-jacent.
S N
DB1
200m
III. Piézomètrie
Les cartes piézomètriques des nappes phréatiques de la zone d’étude ont été établi à
partir des données de l’année (2004-2005) concernant la Jeffara et de l’année (2005-2006)
pour la région de Kébili.
39
Etude hydrogéologique
Au niveau de la presqu’île d’El Jorf, la piézomètrie atteint des valeurs de l’ordre de -1 m qui
s’expliquent par une forte exploitation. Cette diminution de la piézomètrie peut provoquer de
l’intrusion marine.
Cette carte révèle des altitudes piézomètriques variant entre 90 et -1 m. Les valeurs les plus
élevées se trouvent au niveau du piémont du Dahar, elles diminuent respectivement en allant
vers le NE et le SE du bassin.
Les zones de recharge se localisent au niveau du piémont du Dahar. Le sens d’écoulement
s’effectue vers la mer méditerranéenne considérée comme exutoire de toutes les nappes
phréatiques de la Jeffara.
Donc la piézomètrie montre que les nappes phréatiques de la Jeffara apparaissent
comme une seule entité hydrogéologique et que les limites ne sont que régionales.
En effet, la comparaison de la carte piézomètrique de la nappe profonde de la Jeffara (figure
III. 13) avec la carte piézomètrique des nappes phréatiques montre la probabilité de
l’existence d’un effet de surcharge de la nappe profonde à la nappe phréatique surtout au
niveau de la plaine d’El Ouara (figure III. 12).
Les mesures du niveau statique des piézomètres et des puits de surface de la région de
Kébili, ont permis de tracer la carte piézomètrique des niveaux aquifères phréatiques. La
carte montre des valeurs qui varient entre 100 et 20 m. Les valeurs les plus élevées se
trouvent au piémont du Dahar et au niveau des chaînes Nord des chotts. Cette carte met en
évidence les directions d’écoulements suivants, dont l’exutoire est la cuvette des chotts:
Un écoulement en provenance du piémont du Dahar,
Un écoulement en provenance du grand Erg oriental,
Un écoulement en provenance des chaînes Nord des chotts.
Les variations piézomètriques épousent le relief du terrain traversé, ce qui indique que
la recharge des nappes phréatiques s’effectue essentiellement à partir de l’infiltration des eaux
de ruissellement en période de crues, au piémont des reliefs. Ces eaux se dirigent des hauts
reliefs montagneux, entaillent les lits des oueds en aboutissant à la cuvette du Chott Jérid.
40
Etude hydrogéologique
Pour la région de Kébili, ce suivi (figure III. 8) indique des nappes avec un niveau
statique qui tend à augmenter. C’est le cas du puit Ghizen situé dans les zones de pâturage.
D’autres nappes se caractérisent par un niveau statique stationnaire, c’est le cas des puits
situés au niveau des oasis (P. Boukhriss) suite à l’infiltration par retour des eaux d’irrigation
et au niveau de la plaine de Segui et Chareb par infiltration des eaux en période de crues (P.
Essania, P. Om Ali).
Le suivi piézomètrique des puits de surface de la région de Gabès (figure III.9) montre
aussi trois types d’évolutions piézomètriques :
P. Ghizen
-10
-15 P. Essania
-20 P. Om Ali
-25
P. Soltane
-30
Figure III. 8 : Evolution temporelle du niveau statique des puits de surface des nappes
phréatiques de la région de Kébili
41
Etude hydrogéologique
1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 P. B
Abdalah
0
aissa
P. Beni
-5 Zelten
P. Public
-15 Zograta
-20 P. Public
Amarat
-25 P. Med b
Hassen
-30
Figure III. 9: Evolution temporelle du niveau statique des puits de surface des nappes
phréatiques de la région de Gabès
L’intérêt des nappes phréatiques du Sud tunisien réside de point de vue exploitation,
dans le fait qu’elles sont accessibles à faible profondeur. Cette exploitation se fait à l’aide des
ouvrages dont la répartition est conditionnée par les changements des caractéristiques
lithologiques des formations aquifères. Ces conditions expliquent la multitude de puits qui
captent et exploitent ces nappes.
25
Exploitation (Mm3/an)
20
15
10
0
1980 1985 1990 1995 2000
Figure III. 10: Evolution de l’exploitation des nappes phréatiques des régions de Gabès,
de Médenine, de Tataouine et de Kébili
42
Etude hydrogéologique
8° 9°
Chott Fejej
ili
e Kéb
Tebaga d
Chott Djérid
100
90
80
70
60
50
30
ar
Dah
40
LEGENDE :
du
sens d'ecoulement
ont
110
Piém
Puit de surface 120130 190
140150
160 170180
Grand Erg Oriental
0 40 Km
Kébili (2005-2006)
43
Etude hydrogéologique
44
Etude hydrogéologique
Figure III. 13: Carte piézométrique de la nappe profonde de la Jeffara (Kallel, 2006)
45
Etude hydrogéologique
6000
5000
3000
2000
1000
0
1980 1985 1990 1995 2000
Nbre puit Médenine Nbre puit Gabès
Nbre puit Tataouine Nbre puit Kébili
Figure III. 14: Evolution du nombre de puits des nappes phréatiques des régions de
Gabès, de Médenine, de Tataouine et de Kébili
V. Conclusions
46
Etude hydrogéologique
Pour les nappes phréatiques de la Jeffara, le sens d’écoulement est Ouest-Est (vers la
mer), les zones de recharges se situent au piémont du Dahar. La mer constitue
l’exutoire de toutes les nappes phréatiques de la Jeffara.
Pour les nappes phréatiques de la région de Kébili, le sens d’écoulement converge vers
les Chotts, La recharge se fait à partir des chaînes du Dahar et des chaînes Nord des
chotts.
47
Etude hydrochimique
I. Introduction
L’étude géochimique vise essentiellement à caractériser la chimie des eaux des nappes
phréatiques dans la zone d’étude : détermination des paramètres physico-chimiques et des
faciès chimiques, étude de la salinité des eaux et son évolution spatiale ainsi que les modes et
les origines de la minéralisation des eaux. Cette étude a nécessité un travail de terrain au cours
du quel 100 échantillons ont été prélevés (figure IV. 1), dont 36 échantillons concernent la
région de Kébili, pendant l’année 2006, 64 pris des nappes phréatiques de la Jeffara au cours
de la période 2004-2005.
Les paramètres physico- chimiques (T°, pH, Cté) ont été mesurés in situ. Le matériel
utilisé pour la mesure de la température, du pH et de la conductivité consiste respectivement
en un thermomètre, pH mètre et un conductimètre.
III. 1. La température
Les mesures des températures des eaux des puits de surface ainsi prélevées dans la
zone d’étude montrent des valeurs qui varient entre 14°C et 27°C.
Les points échantillonnés ont été portés sur un diagramme de variation de la
température en fonction de la profondeur (figure IV.2). Prés de la surface, la température de
l’eau est influencée par la température atmosphérique. Certains puits de faibles profondeurs,
sont caractérisés par des températures relativement élevées qui peuvent atteindre 27°C. Ce ci
reflète l’effet de la saison au cours de la quelle a été fait l’échantillonnage.
48
Etude hydrochimique
8° 11°
9° 10°
29
27 14
31
23
19 16
1 28 17152124
16 22 30
2
20
Plaine de Segui 18
19 34°
et de Chareb
23 26
El Hamma 13
Gabès Ile de Jerba
12 10 6059
2 11
Chott Jérid 6 43 1 58
8 5 14 J. Tebaga 56
43
Kébili 403432
33
22
Matmata 9 3639
11 8 Zarzis
9 12 18
20 35
34 715 10 2421
29
13 17 3032 25
28 31 Médenine
36 27
47
35 41 a Ben Gardane
l A bebs 56 38
E
Grand Erg oriental ahel
33 Dahar 51 S 61
57 33°
5053
64 55
62
43 Tataouine ar
a
42 37
l Ou 49
Légende 'E
45 ed
52 l ain
Puit de surface P
de la Jeffara
Puit de surface
de la région de Kébili 63
Echelle
0 40Km 48
44
Dehibat 32°
54
Figure IV. 1: Carte de situation des points d’eau échantillonnés dans la zone d’étude
49
Etude hydrochimique
0 5 10 T (°C) 15 20 25 30
0
10
20
Prof (m)
30
40
50
60
Phréatique de Jeffara Phréatique de Kébili
II. 2. Le pH
Les valeurs de pH des eaux superficielles des bassins de la Jeffara et de la région de
Kébili sont homogènes. Ces valeurs varient entre 6,5 et 8,78 avec une moyenne de 7,64 pour
la région de Kébili et entre 6,64 et 8,52 avec une moyenne de 7,58 pour la Jeffara, indiquant
un caractère neutre de ces eaux.
II. 3. La conductivité
Elle se lie généralement à la minéralisation totale de l’eau. Elle est en étroite liaison
avec la nature lithologique, la vitesse, le sens de l’écoulement d’une nappe et le temps de
séjour des eaux.
Dans la zone d’étude, les valeurs oscillent entre 557 et 17760 µS/cm. Dans la région
de Kébili, la conductivité la plus élevée est rencontrée en bordure du Chott Jérid et au niveau
des oasis (aval du bassin). Dans la Jeffara, la conductivité augmente en s’éloignant du
piémont du Dahar (1900 à puit Triki Ali, n° 53) et en se dirigeant vers la côte (10180 à puit
Abdelkabir, 56). Les points échantillonnés ont été portés sur le diagramme de variation de la
conductivité en fonction de la salinité (figure IV. 3). On remarque sur ce diagramme une
bonne corrélation de ces deux paramètres.
50
Etude hydrochimique
14000
10000
8000
6000 y = 0,6966x + 994,57
4000
2000
0
0 5000 10000 15000 20000 25000
Cté (µS/cm )
Les échantillons d’eau prélevés au niveau des différents puits de surface de la Jeffara
et de la région de Kébili ont fait l’objet d’une analyse chimique complète. Les éléments
majeurs ont été déterminés au laboratoire de Radio-Analyses et Environnement (LRAE) de
l’ENIS à Sfax au moyen de la chromatographie ionique en phase liquide à haute performance
(HPLC).
IV. 1. 1. Le résidu sec
La détermination du résidu sec consiste à faire évaporer, pendant 24h dans une étuve à
105° C, 100 ml de l’échantillon de l’eau. Le résidu sec correspond à la différence de masse et
s’exprime en g/l.
III. 1. 2. L’alcalinité
Le dosage des ions carbonatés se fait par neutralisation par l’acide chlorhydrique
N/10, en présence d’un indicateur coloré, la phénolphtaléine (8,3< pH <10). La non présence
ou la neutralisation des ions carbonatés est déterminée par l’absence ou la disparition, au
cours du dosage, de la couleur rose caractéristique de l’indicateur. Ainsi, à partir du volume
du HCl versé et la prise d’essai, on détermine la concentration en ions CO32-.
51
Etude hydrochimique
La composition chimique des eaux des nappes phréatiques analysées dans le cadre de
cette étude est reportée dans les tableaux en annexe.
III. 2.1. Répartition spatiale de la minéralisation totale
Les eaux des nappes phréatiques de la zone d’étude montrent généralement des
salinités très élevées. Ces valeurs sont enregistrées surtout au niveau des exutoires des bassins
de la Jeffara et de la région de Kébili.
a. Les nappes phréatiques de la région de Kébili
La salinité des eaux des puits de surface de la région de Kébili (figure IV.5), mesurée
en Janvier 2006 varie entre 358 mg/l (puit Gsir echtawa, 29) et 14343 mg/l (Nouil forêt, 9).
Les faibles salinités s’observent au niveau des puits Jbil (33), Gdir Mhalla (24), Gsir echtawa
(29), soltane (27) etc. Ces puits se chargent par les eaux de ruissellement du Dahar. Les fortes
salinités caractérisent les puits localisés prés du Chott et au niveau des oasis. Ce-ci est en
étroite relation avec l’infiltration des eaux d’irrigation fortement chargées en sels minéraux.
En effet, les eaux de drainage montrent des salinités de l’ordre de 17460 mg/l.
52
Etude hydrochimique
Diagramme Piper
Les résultats des analyses chimiques, ont été reportés sur le diagramme de Piper
(Freeze et Cherry, 1979), (figure IV. 4) afin de déterminer les faciès chimiques caractérisant
les eaux aquifères phréatiques des différentes régions.
Cl + SO4 Ca+Mg
Chlorurée
et/ou sulfatée
Calcique et/ou
magnésienne
Chloruré
Bicarbonatée et/ou sulfatée
Mg Calcique et/ou
magnésienne
Sodique et/ou SO4
Potassique
Bicarbonatée
Sodique Sulfaté
Magnésienne
et/ou
Pas de cations Potassique Pas d'anions
dominants dominants
Sodique/
Calcique Carbonaté/ Chloruré
Potassique Bicarbonaté
Ca Na+K HCO3 Cl
53
Etude hydrochimique
34°
5.63
Chott Fejej
8.56 El Hamma
bili
7.87
7.01
a e Ké
Chott Jérid 8 b a
Te5.32 g d
7
6.92 3.94
7.49 6
7.22 10.48 1.09
du Dahar
5 0.71
0.56
4 0.35
4.16 2.26 3.170.33 0.51
1.64 3
0.4
5.14 2
4.61
Piémont
1
0.67
Figure IV. 5: Carte de répartition de la salinité (mg/l) des nappes phréatiques de la région de Kébili (2005-2006).
54
Etude hydrochimique
8° 9° 10° 11°
29
27 14
31
23
28 152124
16
17 22 30
20
18
19 34°
13
12 10Gabès 6059
2 11 Ile de Jerba
Chott Jérid 43 1 58
56
403432
33
Matmata 9 3639
8 35
47
41
56 38
23 51 57 33°
61
21 5053
64 55
62
19
43
42 37
49
17
45
15 52
13
11 Dahar
9 63
7
48
5
44 0 40Km
3
Dehibat 32°
1
54
Figure IV. 6: Carte de répartition de la salinité (mg/l) des nappes phréatiques de la Jeffara (2004-2005)
55
Etude hydrochimique
Les points représentatifs des eaux des nappes phréatiques des régions étudiées sont
reportés sur le diagramme de Piper (figure IV.7). Les eaux montrent une grande hétérogénéité
de faciès chimique.
Les eaux des nappes phréatiques de Gabès (A)
Le diagramme des anions montre la dominance des sulfates par rapport aux chlorures
et aux bicarbonates. Dans le diagramme des cations, on note une dominance du calcium par
rapport au sodium et au magnésium. En effet, on distingue une évolution entre un pôle sulfaté
calcique représenté par les puits Amar ben Mefteh (26), Hajri (14) etc., localisés dans la partie
amont du bassin et un pôle mixte à chloruré sodique représenté par les puits Akarmi (24),
Projet El Hicha (30) etc, localisés dans la partie aval du bassin.
56
Etude hydrochimique
A B
Mg SO4
Mg SO4
Ca Na HCO3 Cl
Cl Phréatique de Médenine
Ca Na HCO3 Nappes phréatiques de Médenine
Phréatique de Gabès
Nappes phréatiques de Gabès
C D
Gdir Mhalla
Soltane
Jbil
Gsir echtawa
Zoummit
Mg SO4 Mg SO4
Ca Na HCO3 Cl
Ca Na HCO3 Cl
Phréatique de Tataouine Underflow de Kébili Oasis de Kébili
Nappes phréatiques de Tataouine
Nappes phréatiques de Kébili
Figure IV. 7: Diagrammes de Piper des échantillons des nappes phréatique de la zone
d’étude
57
Etude hydrochimique
L’équilibre des eaux avec la matrice est souvent exprimé par l’indice de saturation, Is.
Il est exprimé par la formule suivante:
Is =log (PAI/ Ks);
Où PAI est le produit d’activité ionique des ions concernés, Ks est le produit de solubilité du
minéral considéré.
L’eau est en équilibre avec un minéral lorsque Is est nul (PAI = Ks), elle est sous-
saturée lorsque Is est inférieur à 0 (PAI < Ks) et sur- saturée lorsque Is est supérieur à 0
(PAI > Ks), (Maliki, 2000).
Pour la région de Kébili, la figure IV.8 montre que la majorité des puits de surface
présentent une sous-saturation vis à vis des carbonates, de l’aragonite et de la dolomite.
Toutefois les puits situés au niveau des oasis présentent une sur-saturation vis à vis de ces
minéraux. Ceci est en étroite relation avec l’infiltration des eaux d’irrigations fortement
minéralisées. Ces mêmes puits présentent une sous- saturation vis à vis des autres minéraux
(magnésite, gypse, anhydrite).
58
Etude hydrochimique
b. Origine de la minéralisation
59
-3,5
-3
-2,5
-2
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
-1,8
-1,6
-1,4
-1,2
-1,0
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0,0
0,2
0,4
Ghizen Ghizen
Ghizen Zoummit Zoummit
Gypse
Zoummit Gsir Gsir
Gsir Agareb Agareb
Agareb Rekeb Rekeb
Dolomite
Rekeb Sabria Sabria
Calcite
-3
-2,5
-2
-1,5
-1
-0,5
0
Ghizen Ghizen
-2
-1
-1,8
-1,6
-1,4
-1,2
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0
Zoummit Zoummit
Ghizen Gsir echtawa Gsir
Zoummit Agareb
Anhydrite
Agareb
Magnésite
Gsir Rekeb
captant le Mio-Plio-Quaternaire en aval de la faille de Médenine.
Agareb Rekeb
Sabria
Aragonite
Rekeb Sabria
Gdir
Sabria Gdir Mhalla
Gdir Elgolaa
Elgolaa
Elgolaa Boukhriss
Boukhriss
Boukhriss Senia
Senia
Senia Ali B
Ali B Othman
Ali B Diebi
Diebi Diebi
B aissa 2
B aissa 2 B aissa 2
60
groupe caractérise les puits de surface dont la salinité est > 5000 mg/l. Ces sont les puits
-0,6
-0,4
-0,2
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
1,4
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
-0,2
0
-0,15
-0,1
-0,05
0,05
0,1
Hadj Ltaief Hadj Ltaief
Gypse
Hadj Ltaief
P. P.
P. Gannouch Gannouch
Dolomite
Calcite
Gannouch
P. Elafsa P. Elafsa
P. Elafsa
Hassen
Hassen Hassen
oudi
oudi oudi
Abdelaziz
Abdelaziz Abdelaziz
ammar
ammar ammar
Brahim
Brahim
Rhouma Brahim
Rhouma
PP Rhouma
PP
Mhamla Mhamla PP
Mhamla
0
-1,4
-1,2
-1
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0,2
0,4
-0,6
-0,4
-0,2
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
-0,35
-0,25
-0,15
-0,05
0
-0,4
-0,3
-0,2
-0,1
Hadj Ltaief Hadj Ltaief
Hadj Ltaief
Aragonite
P. P.
P.
Gannouch
Magnésite
Gannouch
Anhydrite
Gannouch
P. Elafsa P. Elafsa
P. Elafsa
Hassen Hassen
Hassen
oudi oudi
oudi
Abdelaziz Abdelaziz
ammar Abdelaziz
ammar
Brahim ammar
Brahim
Rhouma Rhouma Brahim
PP PP Rhouma
Mhamla Mhamla PP
Mhamla
61
Etude hydrochimique
Calcite Aragonite
1,5
1
1
0,5
0,5
0
0
Merzougui
P Choucha
P Saidane
PP Essed
Abdellah
Ben
Tannich
Triki Ali
P.P
P
Abdelkabir
P Jarjer
Tahar
Ben Babis
Merzougui
Tahar
Abdelkabir
P Jarjer
Ben Babis
P Choucha
P Saidane
Abdellah
Ben
Tannich
PP Essed
P.P
P
Triki Ali
-0,5
-0,5
-1
-1
-1,5
-1,5
Dolomite Magnésite
1 0,5
0,5 0
Merzougui
P Choucha
P Saidane
PP Essed
Abdellah
Ben
Tannich
Triki Ali
P.P
P
Abdelkabir
P Jarjer
Tahar
Ben Babis
0 -0,5
Merzougui
Abdelkabir
P Jarjer
Tahar
Ben Babis
P Choucha
P Saidane
PP Essed
Abdellah
Ben
Tannich
Triki Ali
P.P
P
-0,5 -1
-1
-1,5
-1,5
-2
Gypse Anhydrite
0
0
Merzougui
P Choucha
P Saidane
PP Essed
Abdellah
Ben
Tannich
Triki Ali
P.P
P
Abdelkabir
P Jarjer
Tahar
Ben Babis
Merzougui
P Choucha
P Saidane
Abdellah
Ben
PP Essed
Tannich
Triki Ali
P.P
P
Abdelkabir
P Jarjer
Tahar
Ben Babis
-0,5
-0,5
-1
-1
-1,5 -1,5
-2 -2
-2,5 -2,5
-3 -3
62
Etude hydrochimique
4500 7000
4000 6000
3500
3000 5000
SO4-(mg/l)
2500 4000
Cl-(mg/l)
2000
3000
1500
1000 2000
500 1000
0
0
0 5000 10000 15000 20000
0 5000 10000 15000 20000
RS(mg/l) RS(mg/l)
1400 450
1200 400
1000 350
Ca++(mg/l)
Mg++(mg/l)
300
800
250
600 200
400 150
200 100
50
0
0
0 5000 10000 15000 20000
0 5000 10000 15000 20000
RS(mg/l) RS(mg/l)
4500 500
4000 450
3500 400
350
HCO3-(mg/l)
3000
300
Na+(mg/l)
2500
250
2000
200
1500 150
1000 100
500 50
0 0
0 5000 10000 15000 20000 0 5000 10000 15000 20000
RS(mg/l) RS(mg/l)
600
500
NO3- (mg/l)
400
300
200
100
0
0 2000 4000 6000 8000 10000
RS (m g/l)
Figure IV. 11:Evolution des éléments chimiques majeurs avec la minéralisation des eaux
des puits de surface de la région de Kébili
63
Etude hydrochimique
4500 2000
4000 1800
3500 1600
1400
3000
SO42- (mg/l)
Ca2+ (mg/l)
1200
2500
1000
2000
800
1500
600
1000 400
500 200
0 0
0 5000 10000 15000 20000 25000 0 5000 10000 15000 20000 25000
RS (mg/l) RS (mg/l)
8000 700
7000 600
6000
500
HCO32-(mg/l)
5000
Cl- (mg/l)
400
4000
300
3000
200
2000
1000 100
0 0
0 5000 10000 15000 20000 25000 0 5000 10000 15000 20000 25000
RS (m g/l) RS (m g/l)
1000 7000
800 6000
Mg2+(mg/l)
5000
600
Na+ (mg/l)
4000
400 3000
2000
200
1000
0 0
0 5000 10000 15000 20000 25000 0 5000 10000 15000 20000 25000
RS (mg/l) RS (m g/l)
Figure IV. 12: Evolution des éléments chimiques majeurs avec la minéralisation des
eaux des puits de surface de la Jeffara
Pour mieux connaître l’origine de la minéralisation, des corrélations entre les éléments
chimiques majeurs ont été établies et sont interprétées comme suit :
Le chlorure- le sodium
Pour connaître l’origine du Cl-, considéré comme un ion conservé, nous avons effectué
des corrélations avec le Na+. Ainsi, les teneurs en sodium des eaux des nappes phréatiques de
la région de Kébili et de la Jeffara sont bien corrélés avec celles en chlorures selon une droite
de pente 1 (figure IV. 13), (figure IV.14). Ceci montre que le sodium de ces eaux aurait une
origine commune avec le Cl- qui est sans doute la mise en solution de l’halite.
64
Etude hydrochimique
1000,0
G2
100,0
G1
Na+ (méq/l)
10,0
1,0
0,1
0,1 1,0 10,0 100,0 1000,0
Cl-(m éq/l)
Figure IV. 13 : Relation entre les teneurs en chlorures et en sodium des eaux des nappes
phréatiques de la région de Kébili
1000
100
Na+ (méq/l)
10
1
1,0 10,0 100,0 1000,0
Cl- (m éq/l)
Figure IV. 14: Relation entre les teneurs en chlorures et en sodium des eaux des nappes
phréatiques de la Jeffara
Le calcium
Les teneurs en calcium des eaux des nappes phréatiques de la Jeffara et de la région de
Kébili varient largement. Cette variabilité s’explique par le fait que l’ion Ca2+ est impliqué
dans des processus de dissolution- précipitation des carbonates, de mise en solution du gypse
et d’échange de base avec les argiles. En effet, pour les eaux des nappes phréatiques de la
Jeffara et des oasis de la région de Kébili, (figure IV.15 A), (figure IV.15 B) presque la
totalité des points analytiques sont situés en dessous de la droite de mise en solution du gypse,
montrant ainsi un déficit en Ca2+, alors qu’ils se positionnent préférentiellement au dessus de
la droite de dissolution de la calcite traduisant ainsi un excès en Ca2+ (figure IV.17),
65
Etude hydrochimique
(figure IV.18). La dissolution du gypse semble donc fournir plus d’ions Ca2+ que ne peut
consommer la précipitation de la calcite, ou la fixation du calcium par les minéraux argileux.
Les sulfates
Les teneurs en sulfates varient largement en fonction des aquifères. En effet, les
sulfates constituent un élément majeur dans la minéralisation totale des eaux des nappes
phréatiques de la zone d’étude. On peut expliquer les fortes teneurs par la mise en solution du
gypse contenu dans l’aquifère même ou du lessivage des formations gypseuses en place ou
remaniées.
Dans ce cas, les teneurs en sulfates des eaux devraient être bien corrélées avec celles
en calcium. Ceci n’est pas mis en évidence pour les eaux des nappes phréatiques de la Jeffara
ainsi que les eaux des nappes phréatiques des oasis de la région de Kébili (figure IV.15 A),
(figure IV.16 A). Cependant une bonne corrélation est observée entre (Ca2+ + Mg2+) et SO42-
pour ces types d’eau (figure IV.15 B), (figure.IV.16 B). Donc le déficit en calcium par rapport
au sulfates pourrait être lié à la précipitation de la dolomite ou bien à un échange de base des
ions Ca2+ au profit des ions Mg2+ dans les minéraux argileux.
Pour les nappes phréatiques d’underflow de la région de Kébili, l’excès en calcium par
rapport aux sulfates ne peut être expliqué que par la dissolution des carbonates.
G2
100,0 G2 100
C a 2+ + M g 2+ (m éq /l)
G1
G1
C a 2 + (m eq /l)
10,0 10
1
1,0
1 10 100
1,0 10,0 100,0
SO42- (m éq/l)
SO42-(m eq/l)
(A) (B)
Figure IV. 15: Relation entre les variations des teneurs en Ca2+ et (Ca2+ + Mg2+) et en
sulfates des eaux des nappes phréatiques de la région de Kébili (A) et (B)
66
Etude hydrochimique
1000
100
10
10
1 1
1 10 100 1 10 100
2- 2-
SO4 (méq/l) SO4 (m éq/l)
(C) (D)
Figure IV. 16: Relation entre les variations des teneurs en Ca2+ et (Ca2+ + Mg2+) et en
sulfates des eaux des nappes phréatiques de la Jeffara (C) et (D)
Les bicarbonates
Les corrélations entre les teneurs en carbonates et le résidu sec (figure IV 11), (figure
IV 12) montrent une distribution aléatoire, ce qui fait que les carbonates présentent plusieurs
origines et des mécanismes complexes.
Les corrélations entre le bicarbonate et le calcium (figure IV.17), (figure IV.18)
montrent que les points représentatifs des échantillons analysés se trouvent au dessus de la
droite de dissolution des carbonates. Ceci indique que le calcium possède une origine autre
que la dissolution des carbonates. Cet excès peut être interprété comme étant le résultat de la
mise en solution du gypse libérant dans la solution des quantités importantes de Ca2+.
100
Ca2+(méq/l)
10
1
1 10
2-
HCO3 (méq/l)
Figure IV. 17: Relation entre les variations des teneurs en HCO32- et Ca2+ des eaux des
nappes phréatiques de la région de Kébili
67
Etude hydrochimique
1000
100
Ca2+ (méq/l)
10
1
1 10
HCO32- (m éq/l)
Figure IV. 18: Relation entre les variations des teneurs en HCO32- et Ca2+ des eaux des
nappes phréatiques de la Jeffara
68
Etude hydrochimique
1,2
Gabès Médenine Tataouine
1
0,8
Groupe 2
0,4
0,2 Groupe 3
0
0 2000 4000 6000 8000
-
Cl (m g/l)
Figure IV. 19: Rapport Na+/Cl- en fonction des teneurs en Cl- des aquifères phréatiques
de la Jeffara
2
1,8 Gabès Médenine Tataouine
1,6
1,4 Groupe 2
1,2
Ca2+/Cl-
1
0,8 Groupe 1 Groupe 3
0,6
0,4
0,2
0
0 1000 2000 3000 4000 5000
Cl-(m g/l)
Figure IV. 20: Rapport [Ca2+] / [Cl-] en fonction des teneurs en Cl- des aquifères
phréatiques de la Jeffara
6
Gabès Médenine Tataouine
5
4
Groupe 2
SO42-/Cl-
3
Groupe 1
2
1 Groupe 3
0
0 2000 4000 6000 8000
-
Cl (m g/l)
Figure IV. 21: Rapport [SO42-]/ [Cl-] en fonction des teneurs en Cl- des aquifères
phréatiques de la Jeffara
69
Etude hydrochimique
V. Conclusions
Les températures des puits de surface des nappes phréatiques sont en accordance avec
la température ambiante.
La salinité est faible au niveau des zones de recharges situées au piémont de la chaîne
de Dahar. Elle est élevée au niveau des oasis, prés des Chotts pour les nappes phréatiques de
Kébili et en s’approchant de plus en plus vers la mer, en ce qui concerne les nappes
phréatiques de la Jeffara.
Dans la région de Kébili, on montre l’existence de deux types de nappes :
Les nappes phréatiques d’underflow ayant un résidu sec inférieur à 4 g/l.
Les nappes phréatiques d’oasis se caractérisent par un résidu sec compris entre 4 g/l et
14 g/l.
Dans la Jeffara, on a des nappes phréatiques qui captent le Trias gréseux, en amont de
la faille de Médenine avec un résidu sec inférieur à 5 g/l et des nappes phréatiques qui captent
le remplissage Mio-Plio-Quaternaire avec un résidu sec supérieur à 5 g/l.
Le diagramme de Piper montre des familles spécifiques pour chaque nappe en relation
avec la position géographique.
Les nappes phréatiques de la région de Gabès présentent une évolution entre un pôle
sulfaté calcique en amont du bassin et un pôle mixte à chloruré sodique dans la partie
aval du bassin.
Les nappes phréatiques de la région de Médenine présentent aussi une évolution entre
un pôle sulfaté- calcique, prés des sebkhas et un pôle chloruré- sodique. Le faciès
devient mixte prés de la faille de Médenine.
Les nappes phréatiques de la région de Tataouine présentent un faciès mixte
bicarbonaté –chloruré – calcique – sodique résultant du lessivage du sable, d’argile
avec parfois des intercalations des bancs de calcaire sableux.
Donc les nappes phréatiques de la Jeffara présentent une évolution du faciès chimique
entre un pôle sulfaté –calcique caractérisant les grès du Trias en amont de la faille de
Médenine et un pôle chloruré- sodique en aval de la faille. Le faciès devient mixte à coté de la
faille.
Les nappes phréatiques de la région de Kébili présentent deux types de faciès :
Un faciès à dominance de bicarbonates de calcium et de magnésium. Il
caractérise les nappes phréatiques d’underflow.
70
Etude hydrochimique
71
Etude isotopique
I. Introduction
L’hydrologie isotopique est devenue un outil indispensable dans les études modernes du
cycle de l’eau. L’apport des techniques isotopiques peut être résumé comme suit :
La connaissance de l’origine et de l’âge des eaux ;
La mise en évidence du mélange entre les masses d’eau ;
La localisation des zones de recharge et de décharge des nappes ;
L’estimation des vitesses d’écoulement, des taux de recharge et du temps de résidence
des eaux.
II.1. GENERALITES
On appelle isotope, tous les atomes ayant le même cortège électronique et le même
nombre de protons mais un nombre variable de neutrons.
Les isotopes lourds de la molécule d’eau peuvent fournir plusieurs informations sur
l’origine des eaux, leurs mélange, les conditions d’infiltration, le phénomène d’évaporation et
les échanges entre l’eau souterraine et l’encaissant.
L’oxygène 18 et le deutérium sont les traceurs les plus efficaces dans l’identification
du processus de mélange entre les différentes nappes puisqu’ils font partie intégrante de la
molécule d’eau. Toute fois une évaporation prolongée des eaux souterraines peut altérer les
signatures isotopiques et masquer l’effet du mélange.
La mesure de l’abondance s’effectue à l’aide du spectromètre de masse, permettant la
comparaison entre l’échantillon et un étalon de référence. Les résultats s’expriment en part
pour mille (‰) de différence par rapport à l’étalon de référence, le SMOW (Standard Mean
Oceanic Water), qui représente la composition isotopique moyenne des eaux océaniques
(Craig, 1961a), ou le V-SMOW (Vienna standard Mean Oceanic Water) distribué par
l’agence Internationale d’énergie atomique de vienne. La différence relative par rapport à ces
étalons s’exprime par la relation (δ) :
72
Etude isotopique
Lors du passage de l’eau d’une phase à une autre (glace, liquide, vapeur), un
fractionnement isotopique s’opère. Les molécules légères passent plus facilement dans la
18
phase vapeur que les molécules lourdes. La signature isotopique, O et 2H, des eaux
météoriques n’ayant pas subit d’évaporation est une relation linéaire appelée droite des eaux
météoriques mondiale ou droite de Craig (Craig, 1961b; in Maliki, 2000):
δ2H(‰)= 8. δ18O +d
δ2H(‰)= 8. δ18O + 10
La signature isotopique de l’évaporation se traduit par des relations linéaires entre les
18
teneurs en O et 2H des fractions liquides restantes avec des pentes toujours inférieurs à 8
(Fontes, 1976). L’intersection de ces droites avec la droite météorique mondiale permet de
déterminer les teneurs isotopiques initiales de l’eau avant l’évaporation.
73
Etude isotopique
-50
Froid
-10 -5 0 +5 +10
δ 18O (‰ vs SMOW)
74
Etude isotopique
75
Etude isotopique
De ce fait, les teneurs en isotopes lourds des eaux des nappes phréatiques de la région
de Kébili, à l’exception de quelques points qui ont subit l’évaporation, sont significativement
plus faibles que celles des précipitations moyennes à Kébili (Janvier 2006), (figure V. 2).
La différence de teneurs isotopiques entre nappes superficielles et précipitations peut
être liée :
Soit à une paléorecharge sous un climat beaucoup plus humide et plus froid que
l’actuel. Cette hypothèse ne paraît pas plausible surtout que les activités en carbone 14
rencontrées dans le bassin de Kébili sont très élevées (voir partie 14C).
Soit à des altitudes de recharge élevées. En effet, sachant que la teneure moyenne en
oxygène 18 des précipitations au niveau de Sfax est de l’ordre de -5‰ vs SMOW, et
en adoptant un gradient de -0,3 par cent mètres d’altitude, les teneurs moyennes de
recharge (altitude moyenne du piémont du Dahar de l’ordre de 650 m), seraient estimé
à -6,95‰ vs SMOW. Cette teneure est en accordance avec les teneurs rencontrées au
niveau du puit Abdalah Jobrane (6), (-7‰ vs SMOW en oxygène 18). Cette hypothèse
permet de conclure que la recharge des nappes phréatiques de la région de Kébili est
sous l’effet des altitudes élevées.
La figureV.3 illustre l’évolution des teneurs en oxygène 18 en fonction des teneurs en
deutérium des eaux des nappes phréatiques de la Jeffara (de Gabès, de Médenine et de
Tataouine). On remarque sur ce diagramme un ensemble des points se situant entre la droite
météorique locale de Sfax et la droite météorique mondiale de Craig (1961). Ce sont les eaux
des nappes phréatiques qui ont subi la recharge à partir de l’infiltration directe des eaux de
précipitation. Ce sont essentiellement les eaux des nappes phréatiques qui captent les grés du
Trias. On distingue un autre groupe d’eau dit évaporé. Il est en majorité représenté par les
puits de surfaces de la région de Médenine. En effet, la faible profondeur du plan d’eau des
nappes phréatiques dans cette région favorise le phénomène de l’évaporation.
On remarque aussi l’individualisation du puit El Afsa (12) à coté du point représentatif
de la composition isotopique moyenne du Continental Intercalaire (-8,2‰ vs SMOW pour
l’oxygène 18 et de -62,6‰ vs SMOW pour le deutérium) formant ainsi un pôle appauvris. Ce
point possède des compositions isotopiques semblables à celles de la composition isotopique
moyenne du Continental Intercalaire. De plus, Ce puit par ses caractéristiques
hydrogéologiques qu’il se situe prés du seuil d’El Hamma. Tout ceci permet d’envisager
l’hypothèse de l’effet de mélange des eaux des nappes phréatiques dans cette région par effet
de drainance à partir du Continental Intercalaire.
76
Etude isotopique
DMSfax DMM
-20
Eaux issues de la
recharge actuelle
-30
2H°/°° Vs SMOW
-40
Pôle enrichis
P. Abdelah Jobrane
-50
Droite de mélange
-60
Pôle appauvris
-70
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3
18O°/°° Vs SMOW
Phréatique de Kébili
Complexe Terminal
Précipitation moyenne à Kébili (Janvier 2006)
Eau de drain
Pôle enrichis
DMSfax
DMM
-25
Droite de mélange
-35
H°/°° VsSMOW
-45
P. El Afsa
-55
2
Pôle appauvris
-65
-9 -8 -7 -6 -5 -4
18
O°/°° VsSMOW
Phréatique de Tataouine Phréatique de Gabès
Phréatique de Médenine Continental intercalaire
Les points représentatifs des échantillons des nappes phréatiques des régions de Gabès
et de Kébili (figure V.4) se répartissent nettement en dessous de la droite des précipitations
régionales (droite météorique de Sfax: DMS) et à proximité de la droite météorique mondiale
(DMM), mais en majorité en dessous de celle-ci (d inférieur ou égal à 10). On distingue un
pôle appauvris représenté par les puits Abdelah Jobrane et El Afsa et un domaine d’eaux dites
évaporées représentant les eaux qui ont subi de l’évaporation.
DMSfax DMM
Eaux provenant de
-25 la recharge actuelle
-35
Domaine d’évaporation
H°/°°vs SMOW
-45
-55
2
Pôle appauvris
-65
-9 -8 -7 -6 -5 -4
18
O°/°°vs SM OW
Phréatique de Kébili
Phréatique de Gabès
Conplexe Term inal
Précipitation m oyenne à Kébili (Janvier 2006)
78
Etude isotopique
représenté par les puits Zoummit (21), Sidi Marzoug (28), Gsir echtawa (29), Edalia (30), Jbil
(33) etc. Ils sont représentatifs des nappes phréatiques d’underflow dont la recharge se fait par
infiltration des eaux de précipitations et qui ont subi de l’évaporation. Cet effet d’évaporation
est observé aussi au niveau des nappes phréatiques de la région de Médenine (figure V.6),
(ces mêmes points se situent au niveau du domaine d’évaporation dans le diagramme 18O/2H,
figure V. 2, figure V. 3).
14000
12000
10000
RS (mg/l)
8000
6000 Enrichissement par
effet d’évaporation
4000
2000
0
-8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1
18
O°/°°vsSMOW
Figure V. 5: Evolution des teneurs en oxygène 18 en fonction du résidu sec des eaux des
nappes phréatiques de la région de Kébili
25000
20000
10000
5000
0
-8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1
18
O°/°°vsSMOW
Figure V. 6: Evolution des teneurs en oxygène 18 en fonction du résidu sec des eaux des
nappes phréatiques de la Jeffara
permettent de confirmer l’effet de l’évaporation. Cet effet n’est observé qu’au niveau des
puits de surface d’underflow de la région de Kébili et au niveau des nappes phréatiques de
Médenine.
160
140
120
100 Enrichissement par
Cl- (méq/l)
effet d’évaporation
80
60
40
20
0
-12 -10 -8 -6 -4 -2 0
18
O (°/°°vs SMOW)
Figure 7: Relation entre les teneurs en oxygène 18 et en chlorures des eaux des nappes
phréatiques de la région de Kébili
120
100
80
Cl- (méq/l)
60 Enrichissement par
effet d’évaporation
40
20
0
-8 -6 -4 -2 0
18
O°/°°vs SMOW
Phréatique de Gabès Phréatique de Médenine
Phréatique de Tataoiune
Figure V. 8: Relation entre les teneurs en oxygène 18 et en chlorures des eaux des
nappes phréatiques de la Jeffara
III. Traçage des eau souterraines par le carbone 14 (14C : isotope radioactif du carbone)
80
Etude isotopique
III.1. LE CARBONE 14 :
81
Etude isotopique
82
Etude isotopique
Tableau V. 1: Teneurs en 14C des eaux des nappes phréatiques de la Jeffara (de Gabès, de
Médenine et de Tataouine)
Tableau V. 2: Teneurs en 14C des eaux des nappes phréatiques de la région de Kébili
83
Etude isotopique
8° 9° 10° 11°
Bir El Henchir
Mghatta 34°
Rekeb
Gabès
Abdelah Jabrane
Ile de Jerba
Chott Jérid Tembib 4
Mustpha Zagdoud
J. Tebaga
Matmata
Forêt Nouil Zarzis
P Elhjela
Gsir Echtawa
Fowar foret
Légende :
: Act. 14C > 80%
Echelle :
0 40Km
Dehibat 32°
Figure V. 9: Carte de répartition des activités en 14C des eaux des nappes phréatiques de la région de Kébili (janvier 2006)
84
Etude isotopique
8° 9° 10° 11°
34°
Médenine
89.1
40.4
Dahar 89.5 38.0
75.1
76.3 95
33°
16.8
60.0 Tataouine
14.1
28.5
75
Plaine
Légende : 28.0 d’El Ouara
55
: puit de surface
35
et activité en 14C
15
Echelle :
40Km 96.0
0
Dehibat
53.8 32°
Figure V. 10: Carte de répartition des activités en 14C des eaux des nappes phréatiques de la Jeffara (de Gabès, de Médenine et de
Tataouine), (2004-2005)
85
Etude isotopique
-1
-2
-3 Eaux provenant de la
recharge actuelle
(°/°°vs SMOW)
-4
-5
-6
18O
-7
-8
0 50 100 150
14
Activité C (%)
Figure V. 11: Relation entre les activités en 14C et les teneurs en deutérium des eaux des
nappes phréatiques de la région de Kébili
86
Etude isotopique
14
Activité C (%)
0 20 40 60 80 100 120
0
Profondeure (m)
10
P. Sidi Marzoug
15
20
P. El Henchir
25
30
Figure V. 12: Evolution des activités en 14C en fonction de la profondeur de captage des
eaux des nappes phréatiques de la région de Kébili
87
Etude isotopique
-1
Zone de mélange
-2 Pôle enrichis
O (°/°°vs SMOW)
-3 Pôle appauvris
-4
18
-5
-6
-7
-8
0 20 40 60 80 100 120
Figure V. 13: Relation entre les activités en 14C et les teneurs en deutérium des eaux des
nappes phréatiques de la Jeffara
V. Conclusions
Les teneurs en isotopes stables (18O, 2H) des eaux des nappes phréatiques de la Jeffara
ainsi que de la région de Kébili sont d’origine météorique. Les masses de vapeur
condensantes sont probablement d’origine mixte, avec une influence atlantique et
méditerranéenne.
La relation oxygène 18/ deutérium des eaux des nappes phréatiques de la zone d’étude
permet de déterminer des nappes qui subissent l’influence de la drianance vertical. Ce sont
essentiellement les nappes phréatiques d’El Hamma. Un ensemble des puits se distingue par
une infiltration rapide des eaux de précipitation. Un troisième groupe des points d’eau
enregistre l’effet de l’évaporation surtout au niveau des niveaux phréatiques de la région de
Médenine et des underflows de Kébili. Cet enrichissement isotopique par effet de
l’évaporation à été aussi montré par les relations oxygène 18/ résidu sec et oxygène 18/
teneurs en chlorures.
Les activités mesurées dans les niveaux phréatiques de la Jeffara et de la région de
Kébili témoignent d’une recharge actuelle. Exception faite pour les puits El Henchir et Sidi
Marzoug, situés dans la région de Kébili. Ces points montrent que l’âge des eaux des niveaux
phréatiques augmente avec la profondeur de captage. Au niveau de la Jeffara, la plaine d’El
Ouara montre des activités en carbone 14 inférieurs à 35%. Ceci peut être lié à un effet de
surcharge de la nappe profonde à la nappe phréatique.
Un calcul approximatif de l’altitude isotopique de recharge montre que les nappes
phréatiques de la région de Kébili s’alimentent à partir des affleurements au piémont du
Dahar.
88
Conclusion Générale
Conclusions générales
Le climat du sud tunisien est soumis par sa position à deux centres d’actions
climatiques totalement opposées l’un situé au sud-ouest, est le lieu de climat subtropical
saharien chaud et sec, l’autre situé dans le golfe de Gabès, profite d’un climat méditerranéen
relativement humide et tempéré.
La zone d’étude est largement influencée par son climat à caractère aride. Ainsi,
elle subit l’effet des vents chauds et secs d’origine saharienne, ce qui fait augmenter la
température et l’évaporation. L’analyse de la température montre un contraste
thermique entre une longue saison chaude et une saison relativement douce, durant
cette saison chaude, les précipitations sont rares.
Dans la région de Kébili les épaisseurs du Quaternaire augmentent en allant du
piémont du Dahar vers les Chotts avec la prédominance de la fraction fine à sédimentation
lacustre. La région de Gabès se caractérise par des Horsts et des Grabens. C’est au niveau des
Graben que la sédimentation quaternaire est épaisse. Jalonnée par la faille de Médenine, la
plaine de la Jeffara est caractérisée par la présence de deux systèmes hydrogéologiques, en
amont de la faille, ces sont les grès du Trias alors qu’en aval c’est plutôt le Quaternaire qui
s’épaissit en se dirigeant vers la mer.
Dans le Sud, on distingue la présence de trois types de nappes à savoir les nappes
phréatiques d’underflow, les nappes phréatiques des alluvions et les nappes d’oasis de Kébili.
Pour les nappes phréatiques de la Jeffara : un sens d’écoulement ouest-est, vers la mer,
les zones de recharges se situent au Piémont du Dahar.
Pour les nappes phréatiques de la région de Kébili, un sens d’écoulement qui converge
vers les Chotts, les zones de recharge sont représentées par les chaînes du Dahar , le
grand Erg oriental et les plaines de Segui et de Chareb.
89
Conclusion Générale
90
Conclusion Générale
91
Bibliographie
Bibliographie
CASTANY, G. (1954)- L’accident Sud Tunisien et ses relations avec l’accident sud
atlasique. C. R. Acad. Sci. 1954, N° 238, p 916.
FERSI M. (1979) - Estimation du ruissellement moyen annuel sur les bassins du sud-
Est, du Sud-Ouest et du Sahel Sud. DRES, Tunisie.
Bibliographie
FONTES J.CH. (1976)- Isotopes du milieu et cycles des eaux naturelles : quelques
aspects. Thèse de doctorat d’Etat .Université pierre et Marie Curie Paris VI, 208p.
TOUIL, BEN CHAABANE (1997) – Note hydrologique sur les cours d’eau du
Gouvernorat de Kébili, CRDA de Kébili.
La zone d’étude englobe les nappes phréatiques de la Jeffara et de la région de Kébili. Située
dans le sud tunisien, elle se caractérise par un climat aride à semi aride influencé par les masses d’air
sahariennes sèches et chaudes soufflant du Sud et des masses d’air froides et humides en provenance
de la méditerranée. En effet, pour mieux comprendre le fonctionnement hydrodynamique de ces
niveaux aquifères, on a mené une étude pluridisciplinaire faisant appel aux méthodes de
l’hydrogéologie classiques et aux techniques isotopiques.
Les cartes piézomètriques de la zone d’étude montrent un sens d’écoulement vers la mer en ce
qui concerne les nappes phréatiques de la Jeffara et vers les Chotts pour les nappes phréatiques de la
région de Kébili. Un effet de surexploitation peut causer de l’intrusion marine au niveau de la
presqu’île d’El Jorf.
L’approche hydrochimique montre que les eaux des nappes phréatiques de la zone d’étude
sont fortement minéralisées. Seuls les niveaux phréatiques d’underflow de la région de Kébili sont
considérés de bonne qualité. Le faciès chimique est de type sulfato-calcique caractérisant les zones de
recharge alors qu’au niveau des exutoires c’est plutôt le faciès sulfato-chloruro-sodique qui domine.
L’étude isotopique montre que les eaux des nappes phréatiques sont des eaux récentes
provenant des précipitations actuelles. L’acquisition de la minéralisation est en grande partie réalisée
par la dissolution et favorisée par l’évaporation surtout pour les niveaux phréatiques de Médenine et
des underflows de Kébili.
La comparaison des cartes piézomètriques de la nappe profonde et des nappes phréatiques au
niveau de la plaine d’El Ouara montre la probabilité de l’existence d’un effet de surcharge de la nappe
profonde par rapport à la nappe phréatique. Ce ci peut être confirmé par les faibles activités en carbone
14 enregistrées au niveau de la plaine d’El Ouara.
Mots clés : Nappe phréatique, Kébili, Jeffara, Hydrochimie, Isotopes stables, Carbone 14, Recharge
actuelle.