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Constitution des garanties

Les garanties, appelées aussi dans le jargon bancaire «sûretés», couvrant les concours bancaires sont
classées en deux catégories principales: les sûretés personnelles et les sûretés réelles. Une autre
catégorie appelée sûretés spéciales vient s’ajouter au renforcement des garanties bancaires.

Les surettes personnelles: le cautionnement

Les termes de l’article 1117 du D.O.C définit le cautionnement: «est un contrat par lequel une personne
s’oblige envers le créancier à satisfaire à l’obligation du débiteur, si celui-ci n’y satisfait pas lui-même».
Les conditions de validité du cautionnement
Trois natures de conditions sont nécessaires à la validité du cautionnement:

- Conditions relatives à la personne: la capacité l’art 1119 du DOC précise «Nul ne peut se porter
caution, s’il n’a la capacité d’aliéner à titre gratuit. Le mineur ne peut se porter caution, même avec
l’autorisation de son père ou tuteur, s’il n’a aucun intérêt dans l’affaire qu’il garantit;»

- Conditions de forme: nécessité d’un écrit. La validité du cautionnement est conditionnée par
l’existence d’un écrit dont le consentement de la caution doit être expressément exprimée.
- Conditions de Fonds:
* Les termes de la caution: les termes particuliers du cautionnement doivent être expressément
prévues au préalable dans l’acte de cautionnement
* La garantie: L’art 1131 du DOC précise que le «cautionnement et éventuellement gratuit.
Toute stipulation de rétribution est nulle et rend le cautionnement comme tel. Cette règle reçoit
exception entre commerçant, pour affaires de commerce, s’il y a coutume en ce sens»

- Les effets juridiques de cautionnement


- L’obligation de paiement: en cas de défaillance du débiteur principal, la caution est tenue de payer
selon les termes du contrat de cautionnement
- Le consentement du débiteur principal: L’art 1125 du DOC précise «le cautionnement n’a pas
besoin d’être accepté formellement par le créancier, mais il ne peut pas être
- L’insolvabilité de la Caution: L’art 1132 du DOC précise «lorsque la caution reçue par le
créancier, en vertu du contrat, est devenue insolvable, il doit en être donnée une autre, ou bien une
sûreté équivalente. A défaut, le créancier peut poursuivre le paiement immédiatement de sa créance,
ou la résiliation du contrat qu’il a conclu sans cette condition..
- Si la solvabilité de la caution est seulement devenue insuffisante, il doit être donné un supplément
de cautionnement ou une sûreté supplémentaire.
- Ces dispositions ne s’applique pas:
-1° Au cas où la caution a été donnée à l’insu du débiteur ou contre sa volonté;
-2° Lorsque la caution a été donnée en vertu d’une convention par laquelle le créancier a exigé
une telle personne déterminée pour caution»
- Le principe de la solidarité: La solidarité n’est pas automatique entraînée entre le débiteur
principal et la caution sauf stipulation contraire dans l’acte de cautionnement ou si le cautionnement
est un acte de commerce.
- Le principe de la discussion: Le principe de la discussion stipule que le créancier doit exercer ses
recours d’abord contre le débiteur principal avant de mettre en jeu la caution.
- Toutefois en matière commerciale, la discussion est exclue (Art 165 du D.O.C. )
- La solidarité entre les cautions: L’article 1140 définit la solidarité entre les cautions comme suit:
«Lorsque plusieurs personnes ont cautionné la même dette par le même acte, chacune d’elles n’est
obligée que pour sa portion. La solidarité entre caution n’a lieu que s’elle a été stipulée, ou lorsque le
cautionnement a été contacté séparément par chacune des cautions pour la totalité de la dette, ou
lorsqu’il constitue un acte de commerce de la part des cautions»
- Le cas de décès de la caution
- L’art 1135 du D.O.C énonce dans le cas de décès de la caution :
- «1° Si la caution meurt avant l’échéance, le créancier a le droit d’agir are tôt contre sa
succession, sans attendre l’échéance. Dans ce cas, les héritiers qui ont payé avant recours
contre le débiteur à l’échéance de l’obligation principale.
- 2° l’insolvabilité déclarée de la caution faite échoir la dette à l’égard de celle-ci, même
avant l’échéance de la dette principal, le créancier est autorisé, dans ce cas à insinuer sa
créance dans la masse;
- 3° La mort du débiteur fait échoir la dette à l’égard de la succession de celui-ci, mais le
créancier ne pourra poursuivre la caution qu’à l’échéance du terme convenu.»

NB: Précision importante

La caution ne bénéficie pas des mêmes avantages accordés à la personne cautionnée si celle-ci vient
de faire l’objet d’une procédure de redressement judiciaire.
En effet l’article 662 du Code de Commerce énonce:
« Les cautions, solidaires ou non, ne peuvent pas se prévaloir:
- des dispositions du plan de continuation;
- de l’arrêt du cours des intérêts
- La déchéance du terme leur est opposable »

Les garanties réelles

L’hypothèque terrestre

L’article 157 du Dahir du 02 juin 1915 relatif à la législation applicable aux immeubles immatriculés définit
«l’hypothèque est un droit réel immobiliser sur les immeubles affectés à l’acquittement d’une obligation.
Elle est de sa nature indivisible et subsiste en entier sur les immeubles affectés, sur chaque portion de
ces immeubles. Elle les suit dans quelques mains qu’ils passent».

Procédure de constitution de la garantie d’hypothèque:

La procédure de constitution d’une garantie hypothécaire se déroule comme suit:


- Législation du contrat remis par la banque
- Inscription de l’hypothèque à la conservation foncière. Frais à payer selon barème suivant:
Jusqu’à 50 000DH : 0,50%
De 50 001 à 150 000DH : 0,75%
De 150 000DH à 5 000 000DH : 1%

- S’il s’agit d’une personne morale, il y a lieu de produire à la conservation foncière les documents
suivants:
- Statut de la société
- PV des pouvoirs du gérant
- Copie de la publicité au journal
- Copie de la publicité au Bulletin Officiel
- Certificat du dépôt au greffe des statuts
- Reçue de paiement des frais du dépôt au greffe

Le banquier considère que l’hypothèque est valablement constituée sur la base de la production des
documents suivants:
- Certificat de propriété portant la mention: hypothèque en faveur de la banque à hauteur de la
somme convenue.
- Reçue de paiement des frais à la conservation foncière
- Au cas où l’immeuble est à acquérir par un financement bancaire, l’intervention d’un notaire est
indispensable. Dans ce cas, la banque à la réception d’une lettre d’engagement du notaire procède
au déblocage, au nom du notaire, de sa quotte part dans le financement de l’immeuble. Le notaire
s’engage à procéder aux formalités de constitution de la garantie hypothécaire.

Les nantissements.
Les nantissements sont de deux natures: avec ou sans dépossession.

1-Nantissement avec dépossession:


- Le nantissement de titres: L’article 537 de la durée prises que «toutes valeurs mobilières,
quelle que soient leur formes peuvent faire l’objet d’un nantissement qui est soumis aux règles du
gage…»
- Le nantissement d’espèces: Le nantissement d’espaces se matérialise par le blocage d’un
compte provision. Il en découle pour le banquier un certain nombre de privilèges:
- Impossibilité aux autres tiers d’effectuer une saisie arrêt sur le dite compte;
- Les chèques présentés au paiement sont rejetés;
- Seul le banquier dispose sur le compte même en cas de faillite du titulaire.

- Le nantissement d’effet de commerce: Les effets de commerce (lettre de change, billet à ordre et
warrant) peuvent être donnés en garantie pour couvrir me créance moyennement l’endossement dit
pignoratif qui se matérialise en général par la formule, «valeur en garantie, valeur en gage, valeur en
nantissement».
- Le nantissement de bon de trésor, bon de caisse et de dépôt à terme: Ce nantissement résulte d’un
acte écrit entre le débiteur et le créancier.

2- Le nantissement sans dépossession:


Il s’agit notamment du nantissement du fonds de commerce et du nantissement du matériel et outillage.

2-1. Le nantissement de Fonds de commerce.


L’article 79 du DOC définit «le fonds de commerce est un bien meuble incorporel constitué par
l’ensemble de biens mobiliers affectés à l’exercice d’une ou plusieurs activités commercial»

Cette définition est complétée par l’article 80 du DOC «le fonds de commerce comprend obligatoirement
la clientèle et l’achalandage .Il comprend aussi, tous autres biens nécessaires à l’exploitation du fonds tel
que le nom commercial, les marchandises, le matériel et l’outillage, les brevets d’invention, les licences,
les marques de fabrique, de commerce et de service, les dessins et modèles industriels et généralement,
tout droit de propriété industrielle, littéraire ou artistique qui y sont attachés».

Procédure de nantissement du fonds de commerce en faveur de la banque.


- Signature légalisée du contrat de nantissement;
- L’enregistrement de l’acte n’est pas obligatoire ;
- Dépôt au greffe moyennant le paiement de 0.5% de la valeur du nantissement,
- Le dépôt devrait être effectué dans un délai n’excédant par 15 jours à compter de la date de la
dernière Signature;
- Demande de l’état model 7 (ou état model J) faisant ressortir la mention du nantissement et
précisent son rang.

Il importe de signaler que le nantissement du FDC pourrait faire l’objet d’une extinction si à l’expiration du
délai de cinq ans la banque n’a pas procédé à son renouvellement.

2-2. Le nantissement de l’outillage et du matériel


Sous peine de nullité, le contrat de nantissement de l’outillage doit:
- Faire mention que le crédit a pour objet le paiement du prix de l’outillage
- Porter un descriptif précis de chacun des biens acquis
- Etre établi impérativement dans le délai de 30 jours à compter de la livraison réelle de l’outillage
- Etre inscrit au Registre de Commerce dans le délai de 20 jours à compter de la date du contrat
La procédure de constitution de l’acte de nantissement de l’outillage est similaire à celle du Fonds de
Commerce.

Autres garanties: Le blocage des comptes courants des associés:


Le blocage des comptes courants des associés est l’engagement des associés de s’abstenir d’effectuer
des retraits en remboursement de leur apport en comptes courants.
Il s’agit d’une précaution prise par la banque surtout quant la structure financière de la société est faible
ou lorsqu’elle repose essentiellement sur ces comptes courants.
Le blocage des comptes courant est généralement assorti d’une clause de cession de priorité qui stipule
que les associés s’engagent à ne pas réclamer leurs apports avant le remboursement intégral du crédit.
La formalisation de cette garantie s’effectue sur une lettre d’engagement signée par les associés.

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