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I. Introduction
Les onduleurs multiniveaux permettent d’augmenter la
tension de sortie des convertisseurs statiques au delà des (c)
limites des semi-conducteurs. De tels onduleurs peuvent Fig. 2. Différentes configurations possibles pour l’alimentation
être réalisés de différentes manières [1, 2, 3, 4]. Dans cet d’une des cellules de l’onduleur multiniveau
article, des onduleurs constitués d’une mise en série de
cellules de tension d’entrée et de topologies différentes (a) convertisseur réversible : solution la plus souple
sont étudiés. Ces onduleurs sont connus sous le nom d’on- mais également la plus coûteuse,
duleurs multiniveaux asymétriques dont un exemple est (b) redresseur : solution plus économique, mais
illustré à la Fig. 1. Les règles à suivre pour associer des nécessitant un réglage assurant que la puissance
cellules sont décrites en détail dans [4]. moyenne est toujours positive pour la cellule
concernée,
U e ,1 U e ,n
(c) condensateur : solution la plus économique, mais la
V + plus contraignante du point de vue du réglage.
Ces différentes alimentations peuvent être employées dans
V -
un même onduleur pour différentes cellules en fonction
des contraintes de l’application. La configuration (a) doit
Fig. 1. Onduleur multiniveau asymétrique : les alimentations des être adoptée lorsque la charge de la cellule fonctionne
cellules sont représentées ici par des sources de tension idéales
aussi bien en moteur qu’en générateur. La configuration
(b) ne peut être utilisée que si la charge ne fonctionne
Les alimentations des cellules ne peuvent pas être
qu’en moteur. (c) ne peut être appliquée que lorsque la
réalisées à partir d’un diviseur capacitif et doivent être
cellule ne doit pas fournir de puissance active, c’est à dire
isolées les unes des autres. En effet, les potentiels des ali-
si la cellule n’effectue qu’une fonction de filtrage actif ou
mentations des cellules varient en fonction des états des
de compensation de la puissance réactive.
interrupteurs. Les différentes possibilités d’alimentation,
les méthodes pour répartir la puissance et les problèmes
liés sont étudiés dans cet article. Les objectifs visés sont B. Alimentation d’un onduleur monophasé
l’obtention d’un onduleur de complexité réduite avec un
B.1. Répartition de la puissance en monophasé
rendement élevé.
En monophasé, la répartition de la puissance entre les
II. Alimentation des cellules
cellules est gouvernée par l’expression suivante :
A. Configurations possibles
n
Pour alimenter une cellule, il y a plusieurs configura-
X
P =i· us,k (1)
tions possibles illustrées à la Fig. 2 : k=1
1
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0.6 1
en sens opposé à la puissance totale. La position d’un
0.4
0.8 niveau dans le graphe d’état détermine donc le sens des
0.6
flux de puissance.
0.2
u
0.4
s ,2
0
0.2 -1 1 3
−0.2 0 -2 0 2 u s ,1
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
2
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n iv e a u x +1
3
u*cm, u*, u
re d o n d a n ts u re f
b a n d e 2 ,3
2 0
b a n d e 1 ,2
1 −1
z o n e b a n d e 0 ,1 +1
0
um, us, i
ré g la b le
-1 b a n d e - 1 ,0 0
b a n d e - 2 ,- 1
-2 −1
+1
b a n d e - 3 ,- 2
-3
Pm, Ps
0
Fig. 6.
−1
2
Em, Es
0.6 0.6
1
0.4 0.4 0
0 π/3 2π/3 π 4π/3 5π/3 2π 0 π/3 2π/3 π 4π/3 5π/3 2π
0.2 0.2
ωt ωt
0 0
Fig. 8. Influence de la composante homopolaire sur la répartition
de puissance entre deux cellules pour deux différents harmoniques
−0.2 −0.2 ∗ référence pour la composante homopolaire, u ∗ référence
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 3 : ucm
(a) cellule haute tension (b) cellule basse tension de la tension de sortie, u tension de sortie, i courant, um , us
tensions, Pm , Ps puissances, Em , Es énergies des cellules.
Fig. 7. Onduleur 7 niveaux à 2 cellules pont en H : les niveaux
redondants permettent de varier la répartition de la puissance des
deux cellules à l’intérieur de la zone hachurée. La ligne continue degré de liberté pour stabiliser les tensions intermédiaires
représente la puissance totale de l’onduleur. est la composante homopolaire et il s’agit de régler les ten-
sions intermédiaires avec cette seule grandeur de contrôle.
d’états. La stratégie de commutation optimale supprime Bien que l’influence de cette composante sur le système
la modulation des paires d’état conduisant à des commu- soit bien connue, elle est fortement non-linéaire, varie
tations simultanées. La méthode d’équilibrage des puis- dans le temps et depend du point de fonctionnement.
sances utilise ces paires d’états. Elle n’est donc pas op- D’autre part, il n’est pas possible de régler simultanément
timale du point de vue des pertes par commutation et toutes ces grandeurs et il faut avoir recourt à l’optimisa-
si d’un côté elle permet de réduire les pertes en suppri- tion d’une fonction de coût.
mant le retour de puissance, de l’autre elle augmente les La stratégie de réglage développée fait des prédictions
pertes par commutation. Il serait intéressant de disposer de l’évolution des tensions intermédiaires en fonction de la
d’une solution qui permette l’équilibrage des puissance composante homopolaire. La fonction de coût est calculée
sans augmenter d’autres pertes. et minimisée de manière itérative pour choisir la compo-
sante à appliquer. Cette méthode est exécutée en temps
C. Alimentation d’un onduleur triphasé réel. D’autre part, d’autres contraintes telles que la mini-
misation des variations rapides des tensions de l’onduleur
C.1. Répartition de la puissance en triphasé
peuvent être incorporées à la fonction de coût.
En triphasé, un degré de liberté supplémentaire per- Des méthodes similaires existent pour d’autres types
met de répartir la puissance entre les cellules : la com- d’applications, elles sont connues sous l’appellation
posante homopolaire des tensions de sortie de l’onduleur. “Model-Predictive Control” (MPC) [5].
En réglant cette composante, il est possible de modifier
la répartition du fondamental et donc celle de la puis- D. Convertisseurs avec rendement élevé
sance moyenne entre les cellules comme illustré à la Fig.
8. Cela permet d’imposer une puissance moyenne positive L’avantage de structures telles qu’un pont triphasé
dans un ensemble de cellules, voire de l’annuler. Cela est en H ou qu’un onduleur NPC est de partager la même
possible même lorsqu’il n’y a pas de niveaux redondant alimentation continue pour les 3 phases, permettant un
et cela est compatible avec la stratégie de minimisation échange de puissance entre elles sans dégradation de
des commutations proposée dans [4]. Il n’est cependant rendement. L’inconvénient de ces structures est que le
pas aisé de garantir l’équilibrage des puissances à l’aide nombre de niveaux est pratiquement limité à 2 ou 3.
de cette composante : en effet, il s’agit de régler plusieurs Il est possible de tirer profit des avantages de telles
flux de puissance, ou plusieurs tensions d’alimentation à structures en réalisant un onduleur basé sur l’association
l’aide d’une seule composante. série d’une d’entre elles avec des cellules pont en H à 3
niveaux. Les structures obtenues sont des onduleurs mul-
tiniveaux asymétriques.
C.2. Contrôle de la répartition de puissance
La Fig. 9 illustre la combinaison série d’un onduleur
Une méthode pour minimiser l’énergie échangée avec triphasé avec des cellules pont en H monophasées. Ces
les étages intermédiaires a été développée. Cette méthode cellules sont alimentées par un convertisseur DC-DC
est particulièrement utile pour pouvoir employer des to- réversible (configuration (a) de II.A) à cellules multiples
pologies ou certaines cellules ne sont pas alimentées. Dans connectées sur un même transformateur. La majeure
ce cas, si l’onduleur n’a pas d’états redondants, le seul partie de la puissance est fourni à la charge par l’ondu-
3
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−100 −1
pont en H supplémentaire par phase, il pourrait disposer
−150 −1.5
de 18 niveaux. −200 −2
La Fig. 10 illustre la combinaison série d’un onduleur (a) tension composée (b) courant de phase
NPC triphasé 3 niveaux avec des cellules pont en H mono- 40 30
il dispose d’une bonne résolution. La complexité est re- (c) puissance grande cellule (d) puissance petites cellules
30
portée au niveau de l’équilibrage des tensions.
25
15
Deux prototypes d’onduleurs avec rendement élevés ont
10
été réalisés.
Le premier est constitué d’un pont triphasé mis en série 5
la Fig. 9. Il permet de vérifier les propriétés générales de (e) énergie par phase
ces structures. Les résultats expérimentaux sont illustrés Fig. 11. Mesure de l’onduleur 6 niveaux hybride alimentant un
à la Fig. 11 pour l’amplitude maximale de l’onduleur. Fig. moteur asynchrone à vide
11(a) illustre la résolution élevée de cet structure en mon-
trant la tension composée qui comporte 11 niveaux. Nous sante homopolaire. L’implantation du réglage, les simu-
vérifions la répartition de la puissance par phase entre la lations et mesures sont décrits dans la suite.
cellule triphasée Fig. 11(c) et les cellules monophasée à la
Fig. 11(d) : environ 60% de la puissance transitent effec- A. Réglage par la composante homopolaire
tivement à travers la cellule triphasée. La puissance des
cellules monophasées est pulsée et toutes les commutation L’algorithme basé sur l’optimisation a été implanté
en modulation sont supportées par ces cellules. Fig. 11(e) pour l’équilibrage des tensions pour une application d’en-
montre l’évolution de l’énergie au cours de la période et traı̂nement d’un moteur asynchrone. L’onduleur multini-
permet de mieux se rendre compte de la répartition de veau hybride employé est constitué d’une cellule NPC 3
l’énergie entre les cellules. niveaux triphasée à IGCT mis en série avec des cellules
Un deuxième modèle de laboratoire de l’onduleur NPC pont en H à IGBT [6]. Le schéma du système est illustré
hybride avec cellules pont en H non-alimentée a été réalisé à la Fig. 10. Le rapport entre les tensions intermédiaires
pour valider la stabilisation des tensions par la compo- est de 3, ce qui permet d’obtenir 9 niveaux distincts (pas
4
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tient de l’ensemble des tensions intermédiaires pour deux correspondant à la vitesse du moteur
5
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1 1
u*cm, u*
u*cm, u*
0 0
−1 −1
1 1
u, i
u, i
0 0
−1 −1
10
εuCs, εuCnp [%]
0 0
−5 −10
0π 2π 4π 6π 8π 10π 12π 14π 16π 40 60 80 100 120 140 160 180 200
t t [ms]
1 1
u*cm, u*
u*cm, u*
0 0
−1 −1
1 1
u, i
0 u, i 0
−1 −1
10
εuCs, εuCnp [%]
0 0
−5 −10
0π 2π 4π 6π 8π 10π 12π 14π 16π 40 60 80 100 120 140 160 180 200
t t [ms]
Fig. 12. Simulation d’un onduleur hybride alimentant un moteur Fig. 13. Mesures d’un onduleur 9 niveaux hybride alimentant un
asynchrone : saut de couple nominal à la vitesse nominale et à sa moteur asynchrone : saut de couple nominal à la vitesse nominale
∗ et de phase u ∗ ,
moitié. Références de tension homopolaire ucm et à sa moitié. Références de tension homopolaire ucm∗ et de phase
tension u et courant i, et erreurs sur les tensions intermédiaires u ∗ , tension u et courant i, et erreurs sur les tensions
εuCs et sur le point neutre εuCnp . intermédiaires εuCs et sur le point neutre εuCnp .