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HOUARI BOUMEDIENNE(1)
DÉPARTEMENT D’ANALYSE
LAADJ Toufik(2)
Pour
Septembre 2013
(1)
USTHB : Bab Ezzouar Alger, Algérie.
(2)
Page Web : http://perso.usthb.dz/˜tlaadj/
Table des matières
Description du Cours iv
1 Séries numériques 3
1.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.1 Convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
i
Table des matières
3 Séries entières 26
3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3.1 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3.2 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.3.3 Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
ii
Table des matières
4 Séries de Fourier 39
Références 49
iii
Description du Cours
Objectif du Cours
u0 + u1 + u2 + ... + un + ....
Ces notes de cours donnent les principales définitions et les résultats concernant ces sommes
infinies (séries), illustrés par des exemples.
Contenu du Cours
• Séries numériques
• Séries entières
• Séries de Fourier
Résultats d’apprentissage
À la fin du cours, l’étudiant doit avoir une compréhension approfondie de la théorie des séries
et devrait être en mesure d’appliquer ces connaissances pour résoudre les exercices dans une
variété de contextes. En particulier, l’étudiant doit être capable de :
iv
Description du Cours
• Comprendre la distinction entre une suite, suite des sommes partielles et une série.
v
C
h a pi
tr
e 0
Rappel sur les suites numériques réelles
l−ε l+ε
l
un pour n ≥ N
On lit ”la suite (un ) tends vers l lorsque n tends vers +∞” et on écrit lim un = l ou
n→+∞
simplement un → l.
1
0. Rappel sur les suites numériques réelles
• Deux suites (un ) et (vn ) sont adjacentes, si (un ) croissante, (vn ) décroissante, un ≤ vn et
lim (un − vn ) = 0.
n→+∞
• Si (un ) et (vn ) sont deux suites adjacentes, alors elles convergent vers la même limite.
Suites de Cauchy
un um
n, m ≥ N
2
C
h a pi
tr
e 1
Séries numériques
Sommaire
1.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.1 Convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3
1.1. Généralités
1.1 Généralités
S0 = u0 ,
S1 = u0 + u1 ,
S2 = u0 + u1 + u2 ,
...
n
P
Sn = u0 + u1 + ... + un = uk .
k=0
Définition 1
• La suite (Sn )n est appelée suite des sommes partielles.
+∞
P P P
Notation. Une série de terme général un est notée un , ou un , ou simplement un .
n=0 n≥0
1.1.1 Convergence
Définition 2 (Convergence)
+∞
P
Si (Sn )n est convergente vers S, la série un est dite convergente et
n=0
+∞
X
S = lim Sn = un
n→+∞
n=0
est sa somme.
Une série qui n’est pas convergente est dite divergente.
4
1.1. Généralités
1
b) Série harmonique. Le terme général d’une série harmonique est un = , n ∈ N∗ .
n
+∞
P 1 +∞
P 1
La série est une série divergente. On écrit = +∞.
n=1 n n=1 n
+∞
P 1 1 1
c) un où un = = − . Sa somme partielle est
n=1 n (n + 1) n n+1
1 1 1 1 1 1
Sn = u1 + u2 + ... + un = 1 − + − + ... − =1− .
2 2 3 n n+1 n+1
+∞
P
On a lim Sn = 1, alors la série un est convergente et sa somme S = 1.
n→+∞ n=1
+∞
P
On écrit un = 1.
n=1
P
Si un est convergente, alors lim un = 0.
n→+∞
Remarque 3
a) La condition lim un = 0 n’est suffisante.
n→+∞
P
b) Si lim un 6= 0, alors un est divergente.
n→+∞
Définition 4
P
Si lim un 6= 0, la série un est dite grossièrement divergente.
n→+∞
Exemple 2
1 +∞
P 1
a) On a lim = 0 mais la série diverge (non grossièrement).
n→+∞ n n=1 n
+∞
P π π
b) La série cos est grossièrement divergente car lim cos = 1 6= 0.
n=1 n n→+∞ n
1.1.2 Propriétés
Proposition 5
P P
Si les séries un et vn ne diffèrent que par un nombre fini de termes, alors les deux séries
sont de même nature. En cas de convergence, elles n’ont pas nécessairement la même somme.
5
1.2. Séries à termes positifs
Corollaire 6
P
On ne change pas la nature d’une série un si on lui rajoute ou on lui retranche un nombre
fini de termes.
Remarque 7
La nature d’une série ne dépend pas de ses premiers termes.
Proposition 8
+∞
P +∞
P +∞
P
Si un = U et vn = V sont convergentes, alors (αun + βvn ) , α, β ∈ R converge et
n=0 n=0 n=0
+∞
P
(αun + βvn ) = αU + βV .
n=0
Exemple 3
+∞
P 3 2 +∞
P 1
Considérons la série + . Cette série est convergente car les séries et
n=1 2n n (n + 1) n=1 2
n
+∞
P 1
convergent. De plus on a
n=1 n (n + 1)
+∞ +∞ +∞
X 3 2 X 1 X 1
n
+ =3 n
+2 = 3 × 1 + 2 × 1 = 5.
n=1
2 n (n + 1) n=1
2 n=1
n (n + 1)
ou m
X
∀ε > 0, ∃ N ∈ N tel que ∀n, m ∈ N, m ≥ n ≥ N implique uk < ε.
k=n+1
Définition 10
P
Une série un est dite série à termes positifs si un ≥ 0 pour tout n ≥ N0 , N0 ∈ N.
Exemple 4
P n−5
+∞
La série 2
est une série à termes positifs.
n=1 n
6
1.2. Séries à termes positifs
Proposition 11
P
Une série à termes positifs un converge si et seulement si la suite des sommes partielles (Sn )n
est majorée.
P P
• vn converge ⇒ un converge.
P P
• un diverge ⇒ vn diverge.
Exemple 5
+∞
P 1 +∞
P 1
Considérons les séries sin n et n
.
n=0 2 n=0 2
1 1 +∞
P 1
On a 0 ≤ sin n ≤ n et n
est une série géométrique convergente, alors la série
2 2 n=0 2
+∞
P 1
sin n est convergente.
n=0 2
Théorème 13 (Règle de comparaison logarithmique)
P P un+1 vn+1
Soit un et vn deux séries à termes strictement positifs. On suppose que 0 ≤ ≤
un vn
pour tout n ∈ N. Alors :
P P
• vn converge ⇒ un converge.
P P
• un diverge ⇒ vn diverge.
Exemple 6
+∞
P n+2
Étudier la convergence de la série n
en utilisant la règle de comparaison logarithmique
n=0 3
+∞
P1
avec la série n
.
n=0 2
n+2 1 un+1 n+3 3n n+3 1 vn+1
Posons un = n
et vn = n
. On a = n+1
× = ≤ = , alors la
3 2 un 3 n+2 3 (n + 2) 2 vn
+∞
P n+2 +∞
P 1
série n
est convergente car n
l’est.
n=0 3 n=0 2
7
1.2. Séries à termes positifs
Théorème 14 (Critère d’équivalence)
P P
Soit un et vn deux séries à termes strictement positifs. On suppose que
un
lim = l, l 6= 0, l 6= +∞.
n→+∞ vn
P P
Alors, les deux séries un et vn sont de même nature.
Exemple 7
+∞
P +∞
P 1 3
1. Soient les séries un et vn telles que un = Log 1 + n et vn = n .
n=0 n=0 2 2
un 1 +∞
P +∞
P
On a lim = , et comme vn est convergente, alors un l’est aussi.
n→+∞ vn 3 n=0 n=0
+∞ +∞
P P 1 1
2. Soient les séries un et vn telles que un = et vn = Log 1 + .
n=0 n=0 n n
un +∞
P
On a lim = 1. La série un est la série harmonique qui est divergente, donc il en
n→+∞ vn n=0
+∞
P
est de même de vn .
n=0
Théorème 15 (Comparaison avec une intégrale)
Soit f : [1, +∞[ → R+ une application continue, décroissante et positive.
One pose un = f (n) pour n ∈ N∗ . Alors
X Z +∞
un converge ⇐⇒ f (x) dx existe.
1
Exemple 8
1
1. Considérons l’application f : [1, +∞[ → R+ définie par f (x) = .
Z t Z t x
1 1 +∞
P 1
On a dx = Log t et lim dx = +∞. Donc diverge.
1 x t→+∞ 1 x n=1 n
1
2. Soit la fonction f : [1, +∞[ → R+ définie par f (x) = .
x (x + 1)
La fonction
Z t f est continue, décroissante et positive. Z t
t 1
On a f (x) dx = Log − Log et comme lim f (x) dx = Log 2 < +∞, la série
1 t+1 2 t→+∞ 1
+∞
P 1
est alors convergente.
n=1 n (n + 1)
8
1.2. Séries à termes positifs
Définition 16
+∞
P
On appelle série de Riemann un toute série dont le terme général est de la forme
n=1
1
un = , n ≥ 1 et α ∈ R.
nα
Remarquons que les séries de Riemann sont des séries à termes positifs et
0 si α > 0
lim un = 1 si α = 0 .
n→+∞
+∞ si α < 0
On conclut que si α ≤ 0, la série de Riemann est divergente puisque le terme général ne tend
pas vers 0.
Si α = 1, on obtient la série harmonique qui est divergente elle aussi.
fα : [1, +∞[ −→ R+
1
x 7−→ f (x) = .
xα
α
La fonction fα est positive, continue et décroissante car la dérivée fα0 (x) = − α+1 < 0.
Z t x
1
On a fα (x) dx = (t−α+1 − 1) et donc
1 1−α
Z t +∞ si 0 < α < 1
lim fα (x) dx = .
t→+∞ 1 1 si α > 1
α−1
Alors, la série de Riemann est divergente si 0 < α < 1 et convergente si α > 1.
Proposition 17
+∞
P 1
La série de Riemann α
converge si et seulement si α > 1.
n=1 n
Exemple 9
+∞
P 1 P√
+∞
Les séries √ et n sont des séries de Riemann divergentes.
n=1 n n=1
9
1.2. Séries à termes positifs
Proposition 18 (Règle de Riemann)
P
Soit un une série à termes positifs.
Corollaire 19
un une série à termes positifs. On suppose qu’il existe α ∈ R tel que lim nα un = l,
P
Soit
n→+∞
P
l 6= 0, l 6= +∞. Alors, la série un converge si et seulement si α > 1.
Exemple 10
+∞ 3
3 +∞
P 32
2
P
Considérons la série e n2 − 1 . On a lim n e − 1 = 3, α = 2 > 1, alors
n 2
e −1
n
n=1 n→+∞ n=1
converge.
un+1 P
• S’il existe M ∈ R, 0 < M < 1 tel que ≤ M pour tout n ∈ N, alors la série un est
un
convergente.
un+1 P
• Si ≥ 1 alors la série un diverge.
un
Corollaire 21 (Critère de D’Alembert)
P un+1
Soit un une série à termes strictement positifs, posons lim = l.
n→+∞ un
P
• l<1⇒ un converge.
P
• l>1⇒ un diverge.
10
1.2. Séries à termes positifs
Exemple 11
1
1. Soit la série de terme général un = .
n!
1
un+1 (n+1)! 1
On a lim = lim 1 = lim = 0 < 1.
n→+∞ un n→+∞ n→+∞ n + 1
n!
+∞
P 1
Alors, la série est convergente.
n=0 n!
nn
2. Soit la série de terme général un = .
n!
(n+1)n+1 n
un+1 (n+1)! n+1
On a lim = lim nn = lim = e > 1,
n→+∞ un n→+∞ n→+∞ n
n!
+∞
P nn
et par suite la série est divergente.
n=1 n!
√ P
• S’il existe M ∈ R, 0 < M < 1 tel que n un ≤ M , alors la série un converge.
√ P
• Si n u ≥ 1 pour tout n ∈ N, alors la série
n un diverge.
Corollaire 23 (Critère de Cauchy)
P √
Soit un une série à termes positifs, posons lim n un = l.
n→+∞
P
• l<1⇒ un converge.
P
• l>1⇒ un diverge.
Exemple 12 n
+∞
P 1
Soit la série un de terme général un = a + p , avec a > 0 et p > 0.
n=1 n
s n
√ n
1 1
On a lim n un = lim a+ p = lim a + p = a.
n→+∞ n→+∞ n n→+∞ n
11
1.2. Séries à termes positifs
Le terme général ne tend pas vers zéro, la série est donc divergente.
Une question se pose maintenant, peut-on avoir des limites différentes en appliquant les deux
critères de d’Alembert et celui de Cauchy?
La réponse est donnée par la proposition suivante.
Proposition 24
P
Soit un une série à termes strictement positifs.
un+1 √
1. Si lim = l1 6= 0 et lim n un = l2 6= 0, alors l1 = l2 .
n→+∞ un n→+∞
un+1 √
2. Si lim = l, alors lim n un = l.
n→+∞ un n→+∞
+∞
P
La réciproque du deuxième résultat est fausse. En effet, il suffit de considérer la série un où
n=0
2 n
3
si n est pair,
un =
2 n
2
3
si n est impair.
On a
4
un+1
3
si n est pair,
lim =
n→+∞ un 1
3
si n est impair.
Alors, le critère de d’Alembert ne s’applique pas.
√ 2
Pourtant, lim n un = < 1, donc le critère de Cauchy s’applique et la série converge.
n→+∞ 3
Cet exemple montre que le critère de Cauchy est plus puissant que celui de D’Alembert.
12
1.2. Séries à termes positifs
13
1.3. Séries à termes quelconques
Exemple 14 2
+∞
P (2n − 1)!!
Soit la série un de terme général un = .
n=1 (2n)!!
Noter que n!! est appelé double factorielle de n, qu’est définie par
1 × 3 × 5... × n, si n est impair
n!! = .
2 × 4 × 6... × n, si n est pair
Pour α = 2 on a
2
(2n+1)!! !
(2n + 1)2
un+1 1 (2n+2)!! 1 1
n2 −1+ = n2 2 − 1 + = n
2
2 −1+
un n (2n−1)!! n (2n + 2) n
(2n)!!
n (5n + 4) 5
= 2 ≤ .
4 (n + 1) 4
+∞
P
Alors, la série un est divergente.
n=1
Définition 27
P
On appelle série à termes quelconques une série un dont les termes peuvent être positifs ou
négatifs suivant les valeurs prises par n.
Exemple 15
+∞
P +∞
P π
Les séries cos n et sin n sont à termes quelconques.
n=0 n=0 2
P
Alors la série un est convergente.
" !
14
1.3. Séries à termes quelconques
Exemple 16
+∞
P (−1)n
Montrer que la série √ est convergente.
n=0 n+1
1 (−1)n
Soit an = (−1)n et bn = √ . ( un = √ = an bn ). On a
n+1 n+1
1
• La suite (bn )n est décroissante et lim bn = lim √ = 0.
n→+∞ n→+∞ n+1
• |aq + aq+1 + ... + ap | = (−1)q + (−1)q+1 + ... + (−1)p = 0 ou 1 ≤ M = 1.
+∞
P (−1)n
Alors la série √ converge.
n=0 n+1
Définition 29
P
On appelle série alternée un toute série vérifiant la relation un un+1 ≤ 0.
Le terme général un d’une série alternée s’écrit sous la forme un = (−1)n vn ou un = (−1)n+1 vn ,
avec vn ≥ 0.
(−1)n |un |.
P
Dans le cas général une série alternée sera souvent notée :
Critère de Leibniz
Proposition 30 (Critère de Leibniz)
P
Soit un une série alternée. On suppose que la suite (|un |)n est décroissante et lim |un | = 0.
n→+∞
P
Alors la série un est convergente. De plus, pour tout entier n ∈ N, on a
X+∞ +∞
X
un ≤ |u0 | et uk ≤ |un+1 | .
n=0
k=n+1
Exemple 17
P (−1)n+1
+∞ P (−1)n+1
+∞ 1 1 1
Soit série harmonique alternée. ( = 1 − + − + ... ).
n=1 n n 2 3 4
n+1 n=1
(−1) 1
Le général un = . La suite (|un |)n = est décroissante et tend vers 0.
n n n
P (−1)n+1
+∞
La série est donc convergente. De plus
n=1 n
+∞ +∞
X (−1)n+1 X (−1)k+1 1
≤ |u0 | = 1 et ≤ |un+1 | = .
n k n+1
n=1 k=n+1
15
1.4. Séries absolument convergentes
Définition 31
P P
Une série un est dite absolument convergente si la série |un | est convergente.
Il est clair que toute série à termes positifs convergente est absolument convergente.
Proposition 32
Toute série absolument convergente est convergente. La réciproque est fausse.
P P
En d’autres termes : |un | converge ⇒ un converge.
Exemple 18
+∞
P cos n cos n 1 +∞
P 1
1. La série 2 est convergente, car 2 ≤ 2 et la série de Riemann
n n n 2
n=1 n=1 n
+∞
P cos n
converge. Alors la série 2
converge.
n=1 n
P (−1)n P (−1)n +∞
+∞ +∞ P 1
2. La série converge, mais la série = est divergente.
n=1 n n=1
n
n=1 n
Définition 33
P P
Une série un est dite semi-convergente si elle converge et la série |un | est divergente.
Exemple 19
P (−1)n
+∞
La série est semi-convergente.
n=1 n
Définition 34
P
Une série un est dite commutativement convergente si elle reste convergente par toute
permutation de l’ordre de ses termes et sa somme ne change pas.
Proposition 35
Toute série absolument convergente est commutativement convergente.
Les séries semi-convergentes ne sont pas commutativement convergentes.
16
1.5. Séries commutativement convergentes
Exemple 20
P (−1)n+1
+∞ P (−1)n+1
+∞
La série est semi-convergente. (i.e. est convergente mais n’est pas
n=1 n n=1 n
absolument convergente).
P (−1)n+1
+∞ 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
On a =1− + − + − + − + − + − + − + ....
n=1 n 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Regroupons ses termes de telle sorte que chaque terme positif soit suivi de deux négatifs. Il
vient
+∞
1 1 1 1 1 1 1 1 X
1− − + − − + ... + − − + ... = vn ,
2 4 3 6 8 2k + 1 2 (2k + 1) 2 (2k + 2) n=0
où
1 1 1 1 1
vn = − − = −
2n + 1 2 (2n + 1) 2 (2n + 2) 2 (2n + 1) 2 (2n + 2)
1 1 1 1
= − = .
2 2n + 1 2n + 2 2 (2n + 1) (2n + 2)
+∞
P
On a obtenu une autre série vn qu’est convergente et sa somme est
n=0
+∞ +∞
X X 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
vn = − = 1− + − + − + ...
n=0 n=0
2 2n + 1 2n + 2 2 2 2 3 4 2 5 6
1 1 1 1 1 1
= 1− + − + − + ...
2 2 3 4 5 6
+∞
1 X (−1)n+1
1 1 1 1 1 1
= 1 − + − + − + ... = .
2 2 3 4 5 6 2 n=1 n
(−1)n+1
+∞
P
En réorganisant autrement les termes de la série convergente , on a obtenu une
n=1 n
série convergente mais pas de même somme. Cela est dû au fait que l’addition d’une infinité
de termes n’est pas nécessairement commutative.
En regroupant les termes de cette série d’une autre façon, on peut avoir une série divergente.
Exemple 21
+∞
(−1)n+1 Log 1 + n1 .
P
Soit la série alternée
n=1
On a la suite Log 1 + n1 n décroı̂t vers 0. Ceci assure la convergence de la série donnée.
+∞
Log 1 + n1 est divergente.
P
Cette série n’est pas absolument convergente car la série
n=1
17
1.5. Séries commutativement convergentes
on obtient une série grossièrement divergente, puisque le terme général ne tend pas vers 0.
18
C
h a pi
tr
e 2
Suites et séries de fonctions
Sommaire
2.1 Suites de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Soit (a, b) un intervalle de R. Soit F = F ((a, b) , R) l’ensemble des fonctions de (a, b) dans R.
19
2.1. Suites de fonctions
Définition 36
Une suite de fonctions réelles définie sur (a, b) est une application
f : N −→ F
n 7−→ fn .
Exemple 22
nx2
L’intervalle (a, b) = R et fn (x) = , n ∈ N.
1 + nx2
Définition 37
Soit (fn )n une suite de fonctions réelles définie sur (a, b). On dit que (fn )n converge simple-
ment vers f sur (a, b) si pour tout x0 ∈ (a, b) on a lim fn (x0 ) = f (x0 ).
n→+∞
Exemple 23
nx2
La suite (fn )n définie par fn (x) = converge simplement vers la fonction définie par
1 + nx2
0 si x = 0
f (x) = .
1 si x 6= 0
Définition 38
On dit qu’une suite de fonctions (fn )n converge uniformément vers f sur (a, b) si
!
lim sup |fn (x) − f (x)| = 0.
n→+∞ x∈(a,b)
Exemple 24
nx2
Soit (a, b) = [0, +∞[ et fn (x) = , n ∈ N. La suite (fn )n converge simplement vers f
1 + nx
définie par f (x) = x.
20
2.1. Suites de fonctions
On a
nx2
x 1
sup |fn (x) − f (x)| = sup − x = sup = .
x∈[0,+∞[ x∈[0,+∞[ 1 + nx x∈[0,+∞[ 1 + nx n
!
Alors lim sup |fn (x) − f (x)| = 0 et donc (fn )n converge uniformément vers f définie
n→+∞ x∈[0,+∞[
par f (x) = x.
Remarque 39
La convergence uniforme implique la convergence simple, mais la réciproque n’est pas vraie.
Exemple 25
ne−x + x2
Soit (a, b) = [0, 1] et fn (x) = , n ∈ N∗ . La suite (fn )n converge simplement vers f
n+x
définie par f (x) = e−x .
On a −x
ne + x2
2
x − xex 2
−x
sup |fn (x) − f (x)| = sup − e = sup ≤ .
x∈[0,1] x∈[0,1] n + x x∈[0,1] n + x n
!
Alors lim sup |fn (x) − f (x)| = 0 et donc (fn )n converge uniformément vers f définie
n→+∞ x∈[0,1]
−x
par f (x) = e . D’après le théorème précédent
Z 1 −x Z 1 Z 1
ne + x2 ne−x + x2
lim dx = lim dx = e−x dx = 1 − e−1 .
n→+∞ 0 n+x 0 n→+∞ n + x 0
21
2.2. Séries de fonctions
Théorème 42 (Dérivation)
Soit (fn )n une suite de fonctions réelles de classe C 1 définie sur [a, b] telle que la suite (fn0 )n
converge uniformément vers g sur [a, b] et la suite (fn )n converge simplement vers f sur [a, b].
Alors la suite (fn )n converge uniformément vers une fonction f de classe C 1 et f 0 = g.
Exemple 26
nx n2
Soit (a, b) = [0, 1] et fn (x) = , n ∈ N∗ . La fonction fn est de classe C 1 , fn0 (x) = 2,
n+x ! (n + x)
lim fn0 (x) = 1 et lim sup |fn0 (x) − 1| = 0. Par conséquent, la suite (fn0 )n converge
n→+∞ n→+∞ x∈[0,1]
uniformément vers la fonction g définie par g (x) = 1. On constate que la suite (fn )n converge
uniformément vers la fonction f définie par f (x) = x vérifiant f 0 = g.
Définition 43
Soit (fn )n une suite de fonctions réelles définie sur (a, b).
P
La série fn est appelée série de fonctions et fn son terme général.
Exemple 27
+∞
enx est une série de fonctions et son terme général
P
On prend (a, b) = ]−∞, +∞[. La série
n=0
fn (x) = enx .
Définition 44
P P
• On dit que fn converge en x0 si la série fn (x0 ) converge.
P P
• La série fn est dite simplement convergente sur (a, b) si la série fn (x) converge
en tout x dans (a, b).
P
• Domaine de convergence de la série fn est
n X o
D = x ∈ (a, b) tel que fn (x) converge .
22
2.2. Séries de fonctions
Définition 45
P
Soit fn une série de fonctions converge simplement vers S sur (a, b) et (Sn )n la suite des
sommes partielles.
n
X
Sn (x) = f0 (x) + f1 (x) + ... + fn (x) = fk (x) .
k=0
P
La série fn converge uniformément vers S sur (a, b) si la suite (Sn )n converge uniformément
vers S dans (a, b).
Exemple 29
+∞
xn . Le domaine de convergence de cette série est D =
P
Considérons la série de fonctions
n=0
]−1, 1[. Montrons qu’elle est uniformément convergente sur tout intervalle [−r, r] avec r ∈ ]0, 1[.
n +∞
xk , S (x) =
P P n
On a Sn (x) = x et pour tout x ∈ [−r, r]
k=0 n=0
n |x|n+1
X
k rn+1
|S (x) − Sn (x)| = x = ≤ .
k=n+1
1−x 1−r
rn+1 +∞
P n
Comme lim = 0, alors la série x est uniformément convergente.
n→+∞ 1 − r n=0
23
2.2. Séries de fonctions
Définition 46
P
Soit fn une série de fonctions définie sur un intervalle (a, b).
P P
On dit que la série fn converge normalement sur (a, b) si la série numérique kfn k∞ est
convergente, où kfn k∞ = sup |fn (x)|.
x∈(a,b)
P
Prouver la convergence normale de fn sur (a, b) revient donc à trouver une inégalité
|fn (x)| ≤ un
P
valable pour tout x ∈ (a, b), où (un )n est une suite telle que la série un converge.
Exemple 31
+∞
P xn
Considérons la série de fonctions , x ∈ [0, 1].
n=0 (2n + 1)!
xn xn
1 +∞
P 1 +∞
P
On a ≤ sur [0, 1] et converge. Alors la série
(2n + 1)! (2n + 1)! n=0 (2n + 1)! n=0 (2n + 1)!
converge normalement sur [0, 1] et donc il y a la convergence uniforme.
xn
Comme les fonctions x 7−→ sont continues, il vient alors la continuité de la série
(2n + 1)!
+∞
P xn
sur [0, 1].
n=0 (2n + 1)!
24
2.2. Séries de fonctions
Théorème 48 (Intégration terme à terme)
P
Soit fn une série de fonctions uniformément convergente sur [a, b]. On suppose que chaque
P R b Rb P
fonction fn continue sur [a, b]. Alors la série f n (x) dx converge vers ( fn (x)) dx.
+∞ +∞ a a
P Rb Rb P
Autrement dit f (x) dx = a
a n
fn (x) dx.
n=0 n=0
Exemple 32
+∞
(−1)n x2n , x ∈ [0, t], 0 < t < 1. Cette série est uni-
P
Considérons la série de fonctions
n=0
+∞
formément convergente sur [0, t] puisque |(−1)n x2n | ≤ t2n et
P 2n
t converge. Alors on a
n=0
+∞
P R t R +∞
n 2n t
(−1)n x2n dx, ce qu’est équivalente à
P
0
(−1) x dx = 0
n=0 n=0
+∞ t
t2n+1
Z
X n 1
(−1) = dx = Arctg t.
n=0
2n + 1 0 1 + x2
Théorème 49 (Dérivation terme à terme)
Soit fn une série de fonctions de classe C 1 sur un intervalle [a, b]. Si fn converge simplement
P P
P 0
fn est de classe C 1 sur
P
sur [a, b] et si fn converge uniformément sur [a, b], alors la série
]a, b[ et ( fn )0 = fn0 .
P P
Exemple 33
Soit [a, b] = [−t, t], 0 < t < 1.
+∞ xn
fn (x) où fn (x) = (−1)n−1
P
Considérons la série de fonctions .
n=1 n
+∞
P
À l’aide du critère de d’Alembert, la série fn (x) converge simplement sur [−t, t].
n=1
+∞ +∞ +∞
fn0 (x) = (−1)n−1 xn−1 = (−1)n xn converge uniformément car
P P P
La série dérivée
n=0 n=1 n=0
+∞
n n n
P n
|(−1) x | ≤ t et t converge.
n=0
+∞ xn
(−1)n−1 est de classe C 1 sur ]−t, t[ et
P
Par conséquent la série
n=1 n
+∞
!0 +∞
n
n−1 x 1
X X
(−1) = (−1)n xn = .
n=1
n n=0
1+x
25
C
h a pi
tr
e 3
Séries entières
Sommaire
3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3.1 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3.2 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.3.3 Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
26
3.1. Généralités
3.1 Généralités
Définition 50
P
On appelle série entière toute série de fonctions fn dont le terme général est de la forme
fn (x) = an xn , où (an ) désigne une suite réelle et x ∈ R.
an xn .
P
Une série entière est notée
Exemple 34
+∞
P xn
Considérons la série entière .
n=0 n!
xn
Posons fn (x) = et appliquons le critère de D’Alembert
n!
xn+1
fn+1 (x)
(n+1)!
x
lim = lim n = lim = 0.
n→+∞ fn (x) n→+∞ x n→+∞ n + 1
n!
+∞
P xn
La série entière est alors absolument convergente pour tout x ∈ R, donc D = R.
n=0 n!
Exemple 35
+∞
P xn xn
Soit la série entière 2
. Posons f n (x) = , on a
n=1 n n2
n+1
x 2
fn+1 (x) (n+1)2 n
lim = lim n = lim x = |x| .
n→+∞ fn (x) n→+∞ x 2 n→+∞ n + 1
n
Si |x| < 1, la série est absolument convergente et si |x| > 1 la série diverge.
|x|n 1
Pour le cas où |x| = 1, on a |fn (x)| = 2 = 2 qu’est le terme général d’une série de
n n
P xn
+∞
Riemann convergente. Par suite, la série 2
est absolument convergente dans [−1, 1] et
n=1 n
alors D = [−1, 1].
Exemple 36
+∞
n!xn . Cette série ne converge que si x = 0 car
P
Soit la série entière
n=1
fn+1 (x)
lim = lim |(n + 1) x|
n→+∞ fn (x) n→+∞
27
3.2. Rayon de convergence
Exemple 37
+∞
P xn xn
Considérons la série entière . Posons fn (x) = , on a
n=1 n n
n+1
fn+1 (x) x
n
n+1
lim = lim n = lim
x = |x| .
n→+∞ fn (x) n→+∞ xn n→+∞ n + 1
Si |x| < 1, la série est absolument convergente et si |x| > 1 la série diverge.
P xn +∞
+∞ P 1
Pour le cas où x = 1, on a = , c’est la série harmonique qu’est divergente.
n=1 n n=1 n
P xn +∞
+∞ P (−1)n
Si x = −1, on a = , c’est la série harmonique alternée qu’est convergente.
n=1 n n=1 n
D’où D = [−1, 1[.
Proposition 51 (Lemme d’Abel)
an xn une série entière. On suppose qu’il existe x0 ∈ R tel que la suite (an xn0 )n soit
P
Soit
bornée. Alors :
an xn est normalement convergente pour |x| < r avec 0 < r < |x0 |.
P
• La série
Pour les séries entières, la notion de convergence prend une forme assez simple.
Théorème 52
an xn une série entière; alors il existe un unique nombre réel R ≥ 0 (éventuellement
P
Soit
infini) tel que
Définition 53
Le nombre R = sup {r ∈ R+ tel que |an | rn converge} ∈ R+ ∪ {+∞} est appelé rayon de
P
an x n .
P
convergence de la série
28
3.2. Rayon de convergence
Remarque 54
an xn est caractérisé par :
P
Le rayon de convergence d’une série
an xn diverge.
P
2. |x| > R ⇒
3. |x| = R est le cas douteux où on ne peut rien dire sur la nature de la série.
Exemple 38
+∞
P xn
1. Considérons la série .
n=0 n!
1
On a an = , utilisons le critère de D’Alembert :
n!
1
1 an+1
= lim (n+1)! = lim 1
= lim 1 = 0.
R n→+∞ an n→+∞
n!
n→+∞ n + 1
Alors, le rayon de convergence est R = +∞. La série est absolument convergente pour
tout x ∈ R.
xn
+∞
P
2. Soit la série 2
.
n=1 n 1
n2
1 1 an+1 (n+1)2
On a an = 2 , et donc = lim = lim 1 = lim = 1. Le
n R an n→+∞ (n + 1)2
n→+∞ n→+∞
n2
rayon de convergence est R = 1. La série est absolument convergente pour tout |x| < 1
et divergente si |x| > 1. Pour |x| = 1 la série converge.
29
3.3. Propriétés des séries entières
+∞
P xn
3. Soit la série n
.
n=0 2
n1
1 1 p 1 1
On a an = n . Le critère de Cauchy donne : = lim n
|an | = lim n
= .
2 R n→+∞ n→+∞ 2 2
Le rayon de convergence est donc R = 2. La série est absolument convergente pour tout
|x| < 2 et divergente si |x| > 2. Pour |x| = 2 la série diverge.
puis on cherche le domaine de x où l < 1; R est donc le rayon de domaine où notre série
converge.
Exemple 39
+∞
3n x2n+5 .
P
Trouver le rayon de convergence de la série
n=0
Dans notre cas ϕ (n) = 2n + 5 et
n+1 2(n+1)+5 n+1
3 x 3
= lim n lim |x|2(n+1)+5−(2n+5) = 3 |x|2 .
l = lim
n 2n+5
n→+∞ 3 x n→+∞ 3 n→+∞
√
2 3
La série converge si 3 |x| < 1, qu’est équivalente à |x| < , d’où le rayon de convergence est
√ 3
3
R= .
3 √ √
3 3
La série est absolument convergente pour tout |x| < et divergente si |x| > .
3 3
3.3.1 Continuité
Proposition 56
an xn une série entière de rayon de convergence R et soit f sa somme qu’est définie par
P
Soit
+∞
an xn sur ]−R, R[. La fonction f est alors continue.
P
f (x) =
n=0
30
3.3. Propriétés des séries entières
Remarque 57
Par la seule connaissance du rayon de convergence, on ne peut rien dire a priori sur la définition
et l’éventuelle continuité de f en ±R.
Exemple 40
+∞
P (−1)n n
Considérons la série entière x .
n=1 n
Le rayon de convergence de cette série entière est R = 1.
P (−1)n n
+∞
La fonction f définie par f (x) = x est donc continue sur ]−1, 1[.
n=1 n
Cas de x = −1
P (−1)n
+∞ +∞
P 1
On a (−1)n = , qu’est divergente. Donc f n’est pas définie en x = −1.
n=1 n n=1 n
Cas de x = 1
P (−1)n
+∞
n P (−1)n
+∞
On a (1) = , qu’est une série harmonique alternée convergente.
n=1 n n=1 n
Donc f est définie en x = 1. Ainsi, elle est continue en x = 1 par la convergence uniforme de
P (−1)n n
+∞
la série x sur [0, 1].
n=1 n
3.3.2 Dérivation
Définition 58
f (x) − f (x0 )
Une fonction f : R → R est dite dérivable en x0 ∈ R si lim existe.
x→x0 x − x0
Si cette limite existe on la note f 0 (x0 ).
Définition 59
Une fonction f est dite de classe C n sur un intervalle I de R, si sa dérivée d’ordre n est une
fonction continue sur I.
Proposition 60
Soit an xn une série entière de rayon de convergence R, et soit f la fonction définie sur ]−R, R[
P
+∞
an xn . Alors f est dérivable et sa dérivée s’obtient en dérivant terme à terme :
P
par f (x) =
n=0
+∞
f 0 (x) = nan xn−1 .
P
n=1
Définition 61
+∞ +∞
nan xn−1 est appelée série entière dérivée de la série an x n .
P P
La série
n=1 n=0
31
3.3. Propriétés des séries entières
Remarque 62
Série entière et série entière dérivée ont le même rayon de convergence.
Exemple 41
+∞
P (−1)n n
Considérons à nouveau la série entière f (x) = x de rayon de convergence R = 1,
n=1 n
qu’est définie et continue sur ]−1, 1].
Pour tout x ∈ ]−1, 1[, on a
+∞ +∞ +∞
X (−1)n n−1 X n−1
X −1
0
f (x) = n x = − (−x) =− (−x)n = .
n=1
n n=1 n=0
1 + x
x
−1
Z
Donc pour tout x ∈ ]−1, 1[, f (x) = f (0) + dt = − Log (1 + x).
0 1+t
On retient
+∞
X (−1)n−1
∀x ∈ ]−1, 1] xn = Log (1 + x) .
n=1
n
3.3.3 Intégration
Définition 63
Une fonction f : D → R admet une primitive s’il existe une fonction F : D → R vérifiant
F 0 = f ; (D étant le domaine de définition de f ).
' $
Proposition 64
Soit an xn une série entière de rayon de convergence R, et soit f la fonction définie sur ]−R, R[
P
+∞
Z x +∞
n
an tn dt
P P
par f (x) = an x . Alors pour tout intervalle [0, x] ⊂ ]−R, R[, on peut calculer
n=0 0 n=0
en intégrant terme à terme :
+∞
xX +∞ x +∞ x +∞
tn+1
Z Z
n
X
n
X X an n+1
an t dt = an t dt = an = x .
0 n=0 n=0 0 n=0
n+1 0 n=0
n + 1
+∞
P an n+1
La série entière F (x) = x est de rayon de convergence R ; qu’est aussi une primitive
n=0 n + 1
de f s’annulant en 0.
& %
Exemple 42
+∞ 1
xn =
P
Considérons la série entière f (x) = de rayon de convergence R = 1.
n=0 1−x
On a
+∞
xX +∞ Z x +∞ n+1 x +∞ +∞ n
xn+1
Z
n
X
n
X t X X x
t dt = t dt = = = .
0 n=0 n=0 0 n=0
n + 1 0 n=0 n + 1 n=1 n
32
3.4. Fonctions développables en série entière
(an + bn ) xn est R3 =
P
1. Si R1 6= R2 , le rayon de convergence R3 de la série entière
min {R1 , R2 }.
(an + bn ) xn est R3 ≥ R1 .
P
2. Si R1 = R2 , le rayon de convergence de la série entière
" !
Exemple 43
+∞ 1 − 2n n
+∞
xn et g (x) =
P P
Soient les deux séries entières f (x) = x . Les deux séries ont pour
n=0 n=0 2n
+∞
P 1 n
rayon de convergence R1 = R2 = 1. Par contre la série somme (f + g) (x) = n
x , a pour
n=0 2
rayon de convergence R3 = 2.
Définition 66
Soit f une fonction réelle à variable réelle x. On dit que f est développable en série entière
au voisinage de x0 s’il existe une suite réelle (an )n et R > 0 tels que
+∞
X
f (x) = an (x − x0 )n ∀x ∈ ]x0 − R, x0 + R[ .
n=0
Proposition 67
Pour qu’une fonction f soit développable en série entière au voisinage d’un point x0 ∈ R, il est
nécessaire qu’elle soit de classe C ∞ dans un voisinage ]x0 − ε, x0 + ε[ de x0 et dans ce cas on
+∞
an (x − x0 )n .
P
a : f (x) =
n=0
33
3.4. Fonctions développables en série entière
Exemple 44
1
Considérons la fonction f définie sur ]−1, 1[ par f (x) = .
1−x
1 +∞
P n
La fonction f est développable en série entière sur ]−1, 1[ car on sait = x .
1 − x n=0
Exercice 1
1
Donner le développement en série entière de la fonction f définie par f (x) = au voisinage
2−x
de x0 = 1 .
Remarque 68
Il existe des fonctions de classe C ∞ qui ne sont pas développables en série entière.
Exercice 2
Montrer que la fonction f définie sur R par
0 si x ≤ 0
f (x) =
e− x12 si x > 0
Définition 69
On appelle série de Taylor d’une fonction f : ]−R, R[ → R de classe C ∞ la série entière
P f (n) (0) n
+∞
x .
n=0 n!
#
Proposition 70
Soit f : ]−R, R[ → R une application de classe C ∞ dans un voisinage de 0.
On suppose qu’il existe M > 0 tel que pour tout n ∈ N, et pour tout x ∈ ]−R, R[, f (n) (x) ≤
M.
+∞
P f (n) (0) n
Alors la série de Taylor x de f est simplement convergente dans ]−R, R[ et on a :
n=0 n!
+∞ (n)
X f (0)
f (x) = xn ∀x ∈ ]−R, R[ .
n=0
n!
" !
34
3.4. Fonctions développables en série entière
35
3.4. Fonctions développables en série entière
1 1
• f (x) = (1 + x)− 2 = √ .
1+x
+∞ +∞
1 n (2n − 1)!! n 1 × 3 × 5... × (2n − 1) n
X X
√ =1+ (−1) x =1+ (−1)n x
1+x n=1
(2n)!! n=1
2 × 4 × 6... × 2n
1 3 2 5 3 35 4
=1− x+ x − x + x + ....
2 8 16 128
1
• En remplaçant x par −x2 dans on aura
1−x
+∞
1 X
= 1 − x 2
+ x 4
− x 6
+ x 8
− ... = (−1)n x2n , R = 1.
1 + x2 n=0
36
3.5. Séries entières et équations différentielles
Les séries entières peuvent être utilisées pour résoudre des équations différentielles linéaires à
coefficients non constants développables en séries entières.
Cette méthode est illustrée par les exemples suivants.
Exemple 45
Considérons l’équation différentielle 2x (1 + x) y 00 + (5x + 3) y 0 + y = 0.
On cherche une solution de cette équation différentielle qu’est développable en série entière sur
+∞
an xn . On a
P
un intervalle ]−R, R[. Posons y (x) =
n=0
+∞
X +∞
X
0 n−1
y (x) = nan x = (n + 1) an+1 xn ,
n=1 n=0
+∞
X +∞
X
00 n−2
y (x) = n (n − 1) an x = n (n + 1) an+1 xn−1 ,
n=2 n=1
+∞
X
0
xy (x) = nan xn ,
n=0
+∞
X
xy 00 (x) = n (n + 1) an+1 xn
n=0
+∞
X
x2 y 00 (x) = n (n − 1) an xn .
n=0
qu’est équivalente à
+∞
X
(n + 1) [(2n + 3) an+1 + (2n + 1) an ] xn = 0,
n=0
encore équivalent à dire que la suite (an )n est solution de l’équation de récurrence suivante :
37
3.5. Séries entières et équations différentielles
Exercice 3
Soit f la fonction définie sur ]−1, 1[ par f (x) = (1 + x)α où α est un réel non entier naturel.
1. Vérifier que f est une solution sur ]−1, 1[ de l’équation différentielle avec condition initiale
suivante :
(1 + x) y 0 − αy = 0,
y (0) = 1.
Solution.
On a
+∞
X +∞
X
0 n−1
f (x) = nan x = (n + 1) an+1 xn ,
n=1 n=0
+∞
X
xf 0 (x) = nan xn ,
n=0
encore équivalent à
α−n
an+1 = an , n ∈ N,
n+1
avec a0 = f (0) = 1, ce qui donne par récurrence
α (α − 1) (α − 2) ... (α − n + 1)
an = n ∈ N∗ .
n!
Alors
+∞
α
X α (α − 1) (α − 2) ... (α − n + 1)
f (x) = (1 + x) = 1 + xn .
n=1
n!
Par le critère de D’Alembert R = 1.
38
C
h a pi
tr
e 4
Séries de Fourier
Sommaire
4.1 Séries trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Définition 71
Une fonction f définie sur un ensemble D ⊂ R est dite périodique de période T ∈ R∗ (ou
T -périodique) si pour tout x ∈ D, on a x + T ∈ D et
f (x + T ) = f (x) .
39
4.1. Séries trigonométriques
Exemple 46
La fonction f définie sur R par f (x) = sin x est 2π-périodique car sin (x + 2π) = sin x.
Définition 72
On appelle série trigonométrique réelle, toute série de fonctions de la forme :
∞
a0 X
+ [an cos (nωx) + bn sin (nωx)] (1)
2 n=1
Exemple 47
P∞ 1 1
La série cos (nx) est une série trigonométrique avec an = , bn = 0 et ω = 1.
n=1 n n
Le problème est de déterminer l’ensemble D tel que la série (1) soit convergente pour tout
x ∈ D.
Remarque 73
Supposons que la série (1) converge en x dans D et posons
∞
a0 X
f (x) = + [an cos (nωx) + bn sin (nωx)] .
2 n=1
2kπ 2kπ
Alors la série (1) converge en tout point de la forme x + , k ∈ Z et f (x) = f x+ ;
ω ω
2π
et par suite la fonction f est périodique de période T = .
ω
Proposition 74
∞
X ∞
X
Si les séries numériques an et bn sont absolument convergentes, alors la série
n=1 n=1
trigonométrique (1) est absolument et uniformément convergente sur R.
Proposition 75
Si les suites numériques (an )n et (bn )n sont décroissantes et tendent vers 0, alors la série
2kπ
trigonométrique (1) est convergente pour x 6= , k ∈ Z.
ω
Exemple 48
∞
P 1 1
La série 1 + cos (nx) + 2 sin (nx) converge pour tout x 6= 2kπ, k ∈ Z.
n=1 n n
40
4.1. Séries trigonométriques
Cette dernière expression est appelée forme complexe d’une série trigonométrique.
Cas réel
Mettons nous dans les conditions de convergence uniforme de la série trigonométrique (1) et
posons
∞
a0 X
f (x) = + [ak cos (kωx) + bk sin (kωx)] .
2 k=1
Alors
∞
a0 X
f (x) cos (nωx) = cos (nωx) + [ak cos (kωx) cos (nωx) + bk sin (kωx) cos (nωx)] ,
2 k=1
∞
a0 X
f (x) sin (nωx) = sin (nωx) + [ak cos (kωx) sin (nωx) + bk sin (kωx) sin (nωx)] .
2 k=1
41
4.2. Séries de Fourier
Cas complexe
∞
X
On a f (x) = cn einωx . Les coefficients dans ce cas, sont donnés par la relation :
k=−∞
2π π
Zω Zω
ω ω
cn = f (x) e−inωx dx = f (x) e−inωx dx, n ∈ Z.
2π 2π
0 −π
ω
42
4.2. Séries de Fourier
Définition 76
On appelle série de Fourier associée à f , la série trigonométrique notée σf où
∞
a0 X
σf (x) = + [an cos (nx) + bn sin (nx)] ,
2 n=1
avec
Z2π Z2π
1 1
an = f (x) cos (nx) dx et bn = f (x) sin (nx) dx, n ∈ N.
π π
0 0
Remarque 77 Zπ
2
• Si la fonction f est paire an = f (x) cos (nx) dx et bn = 0, n ∈ N.
π
0
Zπ
2
• Si la fonction f est impaire an = 0 et bn = f (x) sin (nx) dx, n ∈ N.
π
0
Exemple 49
Soit f la fonction 2π-périodique définie par :
si x ∈ − π2 , π2
1
f (x) =
si x ∈ −π, − π2 ∪ π2 , π .
0
43
4.2. Séries de Fourier
2. f est partout dérivable sauf aux points xk . En ces points nous avons :
f (x) − f (π − 0) f (x) − f (π + 0)
lim− = 1 et lim+ = 1.
x→π x−π x→π x−π
f vérifie les conditions de Dirichlet, donc sa série de Fourier associée est convergente.
Zπ
2 (−1)n+1
f est impaire donc a0 = an = 0 et bn = x sin (nx) dx = 2 et par suite
π n
0
∞
X (−1) n+1 f (x)
si x 6= (2k + 1) π, k ∈ Z
σf (x) = 2 sin (nx) = .
n 0 si x = (2k + 1) π, k ∈ Z
n=1
44
4.2. Séries de Fourier
Exemple 51
Soit f : [−π, π] −→ R une fonction périodique, T = 2π définie par f (x) = |x|.
La fonction f est continue sur R et partout dérivable sauf aux points xk = kπ, k ∈ Z où
f (x) − f (kπ − 0) f (x) − f (kπ + 0)
lim− = (−1)k+1 et lim+ = (−1)k .
x→kπ x − kπ x→kπ x − kπ
f satisfait les conditions de Dirichlet, donc sa série de Fourier associée converge. De plus f est
paire, ce qui nous donne bn = 0, et
Zπ Zπ a2n = 0,
2 2
a0 = xdx = π, an = x cos (nx) dx ⇒ −4
π π a2n+1 =
.
0 0 π (2n + 1)2
La série de Fourier σf converge alors vers f car elle est continue, et on a
∞
π 4 X cos ((2n + 1) x)
σf (x) = − = f (x) .
2 π n=1 (2n + 1)2
∞
π 4X 1
Remarquons enfin que l’égalité f (0) = 0 se traduit par = et par conséquent
2 π n=1 (2n + 1)2
∞
X 1 π2
= .
n=1
(2n + 1)2 8
Une des particularités des séries de Fourier est le calcul des sommes de certaines séries numériques.
Soit f une fonction périodique de période T = 2l. Pour la développer en série de Fourier
sur
lt lt
l’intervalle [−l, l] faisons le changement de variable x = . La fonction g (t) = f sera une
π π
fonction 2π-périodique de t, car
l (t + 2π) lt lt
g (t + 2π) = f =f + 2l = f = g (t) .
π π π
Alors, on peut la développer en séries de Fourier sur l’intervalle [−π, π]. En retournant à la
πx
variable x, en posant t = , on obtient
l
∞
a0 X h nπx nπx i
σf (x) = + an cos + bn sin ,
2 n=1
l l
avec
Zl Zl
1 nπx 1 nπx
an = f (x) cos dx et bn = f (x) sin dx, n ∈ N.
l l l l
−l −l
45
4.2. Séries de Fourier
Exemple 52
Développer en séries de Fourier la fonction 2-périodique f définie par f (x) = |x| sur l’intervalle
[−1, 1]. Comme cette fonction est paire, on a bn = 0.
Z1 Z1 a2n = 0,
2 2
a0 = xdx = 1, an = x cos (nπx) dx ⇒ −4
1 1 a2n+1 =
.
0 0 π 2 (2n + 1)2
Alors,
∞
1 4 X cos ((2n + 1) πx)
σf (x) = − 2 = f (x) .
2 π n=1 (2n + 1)2
Si f : [a, b] → R une fonction non périodique définie sur l’intervalle [a, b], on prolonge f en une
fonction g périodique de période T ≥ b − a telle que la fonction g satisfait les conditions de
Dirichlet.
Exemple 53
Donner une série de Fourier de période 2π qui coı̈ncide sur ]0, π[ avec la fonction f (x) = ex .
e−x si x ∈ [−π, 0]
a) Choisissons un prolongement pair et posons f1 (x) = .
ex si x ∈ [0, π]
eπ − 1 (−1)n eπ − 1
Dans ce cas les coefficients sont a0 = 2 , an = 2 et bn = 0.
π n2 + 1
On a alors :
π ∞ n π e−x si x ∈ [−π, 0]
e −1 X (−1) e − 1
σf1 (x) = + 2 2+1
cos (nx) = .
π n=1
n e x
si x ∈ [0, π]
−e−x si x ∈ ]−π, 0[
b) Choisissons un prolongement impair et posons f2 (x) = .
ex si x ∈ ]0, π[
1 − (−1)n eπ
Dans ce cas les coefficients sont a0 = an = 0 et bn = 2n .
π (n2 + 1)
On a alors :
∞
−e−x si x ∈ ]−π, 0[
n π
X 1 − (−1) e
σf2 (x) = 2n 2 + 1)
sin (nx) = ex si x ∈ ]0, π[ .
n=1
π (n
si x = 0 ou x = ±π
0
46
4.2. Séries de Fourier
On a obtenu trois séries différentes qui valent exactement ex sur l’intervalle ]0, π[. On pouvait
choisir d’autres prolongements et obtenir d’autres séries.
Remarque 80
Si f est de période 2π, on a :
∞ Z2π Zπ
a20 X 2 1 2 1
+ an + b2n = (f (x)) dx = (f (x))2 dx.
2 n=1
π π
0 −π
Exemple 54
−1 si x ∈ ]−π, 0[
Soit f la fonction 2π-périodique définie par f (x) = .
1 si x ∈ ]0, π[
f étant une fonction impaire donc an = 0 pour tout n ∈ N et on a
Zπ b2n = 0,
2 2 n
bn = sin (nx) dx = (1 − (−1) ) ⇒ 4
π nπ b2n+1 =
.
0 π (2n + 1)
∞
4 X sin ((2n + 1) x) 1 si x ∈ ]0, π[
La série de Fourier associée est : σf (x) = = .
π 2n + 1
n=0
0 si x = 0 ou x = π
47
4.2. Séries de Fourier
π
∞ sin (2n + 1) ∞
π π 4 X
2 = 4
X (−1)n
• Pour x = on a σf =1= . On tire
2 2 π n=0 2n + 1 π n=0 2n + 1
∞
X (−1)n 1 1 1 π
=1− + − + ... = .
n=0
2n + 1 3 5 7 4
Zπ ∞
2 2 16 X 1
• Appliquons l’égalité de Parseval : (f (x)) dx = 2 = 2 et l’on tire donc
π π n=0 (2n + 1)2
0
∞
X 1 1 1 1 π2
= 1 + 3 + 2 + 2 + ... = .
n=0
(2n + 1)2 3 5 7 8
∞
X 1
• Posons S = série convergente d’après le critère de Riemann. En séparant les pairs
n=1
n2
et les impairs on a
∞ ∞ ∞
X 1 X 1 1X 1 π2 1 π2 1 π2
S= 2 + 2 = 2
+ = S + ⇒ S − S = .
n=1
(2n) n=0
(2n + 1) 4 n=1
n 8 4 8 4 8
On tire alors
∞
X 1 1 1 1 1 π2
S= = 1 + + + + + ... = .
n=1
n2 23 32 42 52 6
48
Références
[1] AMROUN N. Cours de séries numériques. Université Djillali Liabès de Sidi Bel Abbes
Algérie, 2007.
[2] DELAUNAY D. Cours de Mathématiques MP. Prépas Dupuy de Lôme., Juin 2013.
49