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REGARDS SUR LA PEINTURE, En vente un jeudi sur deux -N"16 Eaité par: Editions FABBRI, 11 boulevard Emile Augier -75116 PARIS "Tel: 48 202878 Directour Dice Eel Gospare De Fiore Shona dae Seliors Béton tee Rect : in te PROCHAIN NUMERO: Gaspare De Fiore mata Cogne Mi Lhiee Metereanini Ledovies Magia ROUSSEAU Gianni Robbe oe ‘Marine Rebbiani ‘Cesare Baroni (Direction artistique) Foca Scr de iden Traduction ot Tablechronologique _Sounina Garr Sabine Vai ‘Aeonnez-vous & REGARDS SUR LA PEINTURE Recever directement chez vous REGARDS SUR LA PEINTURE a prix bloqué de 25 france le numéro pour ensemble dela calle ire spéciale: vous resovrez on cadsau - cu méme moment de leu parution chee lot marchands de journaux- les élegants covets de REGARDS SUR LA PEINTURE. 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Pou laser vos fascieales ‘eat péciaux seront dleponibles chez votre marchand do journau. dition Fabbri SARL, Siege socio 11 bd Eile Augier- 75118 PARIS Assoié unique: Groppo Edioricie Fabbri, Bompicn, Sonogno, Bias SpA. 8, via Mecenate- 70138 MILAN Gerants Ri. Valagussa et. Bosio Directeur dol publication: Luciano Bsio Imprine en lle par Stalimento Gratice Gruppo Editoriale Fabbri Sp A - Mian Distibaton an Frame: NMP Depot higak démo tiaearo 198," ISBN2-907745-24.7 © 1988 Gruppo Eatrele Fabbe Bompian, Sonzogro, Etas SA. Milan © 1988 Ealtons Fabbe pour lédtion angie Pour dre mieux servis [En chant chaque fascicul de Regards sur i peintuze chez lo mf marchond do journaux ton y 6corvent vance le nsmeto suv, vous nous faciltere la précis dele disibuon see ss Sve samédiatement er Photos: Archives du Gruppe Etrale Fabbri, Men Hon de Tovlowse- laurec paluindine, 1880 - Dera Hal coin, 405x32,5cm-Abi, ‘Musée Toulouse Loves TOULOUSE-LAUTREC “Nous déconvrons maintenant que Lautrec ne nous paratssait surnaturel que parce qu'il était naturel a Vextréme. C'était ‘vraiment un étre libre, Mais il n'y avait aucun parti pris dans son indépendance. Il ne méprisait ‘pas les idées toutes faite, il nen subissait en aucune fagon Vautorité” (Tristan Bernard, avril 1913) “Lia grosse téte de Gnafron, du Guignol yonnais, posée sur le corps d'un nain! Une téte brune, énor- me, la face tres colorée et noirerent barbue, une peau grasse, huileuse, un nezde quoi gamit deux visages et une ouchel... Une bouche balafant la fi- gure d'une joue a Yautze, ayant las- ect diune large blessure ouverte’ Crest un nain grotesque qui émerge du souvenir de la chanteuse Yvette Guilbert qui fut pourtant une amie chd- ‘un lieu commun qui est dans Tima- gination de tout un chacun, surtout aprés la sortie du film de John Huston sir Toulouse-Lautzec et le Moulin- ais Rouge. Le film était plutét superficie, | mais il donnait une idée assez exacte de ce petit grand artiste qui errait dans les rues de Paris impeccable- ment habillé, canne a Ja main et haut- de-forme sur la tt, plastron immacu- 1é, qui grimpait sur les chaises du Moulin-Rouge ou du Divan Japonais, allait au Cirque Femando ét passait quelquefois des joumnées entiéres & ‘ravailler dans un bordel en bavardant et en croquant les filles qui le chou- choutaient, Limage de Lautrec se con- fond avec ce Paris de la Belle Epoque, valgaire et plein de vitalité, nocturne et frémissant de modernité, Liautrec ost pourtant né tras | AuxAnbosiodeus loin de ce monde: il est le fils de deux cousins de Varistocratie terrienne et provinciale, le comte Alphonse de Toulouse-Lautrec et Adale Tapié de Céleyran. Il naft a Albi, dans la de- meure familiale, le 24 novembre 1664. Son pate est mondain et sporif, com- me la plupart des aristocrates du XIX* ‘sicle; sa mére est austére, aimante et trés croyante, Henri est un enfant sain, mais fragile, vif et curieux; un éléve brillant au lycée Fontanes de Paris quil doit cependant quitter en 1875 pour des raisons de santé. Il continue ses études chez Ini et révéle un grand talent pour le dessin: chiens, chevaux, portraits rapidement croqués. En 1878, il tombe et se casse Je fémur gauche, Il est a peine remis que l'année suivante, il se casse le f6- mur droit. I en restera définitivement marqué: il souffre de décalcification et ses 05 ne se ressoudent pas; ses jam- bes ne grandissent plus (a lage adul- te, Henri ne mesurera qu’l,82 m). Des années de soins, dimmobilité et de so- litude T'attendent: unique réconfort, son camet de croquis, la présence de sa mére et encouragement d'un pein- tte assez médiocre, mais honnéte, Photographie de lovree inl “eit hore, Grand ott’. Pors, Bilothaque Noinole Chromotypagrawre, 26x2250m “tefigaro lke", 1393, René Princeteau, ami de la famille, qui Ini donne des legons de dessin et le pousse & continuer. Cest ainsi qu’en 1882, le jeu- ne Lautrec entre dans latelier d'un peintre académique, Léon Bonnat, of ilrestera jusqu'en 188%, le temps d'ap- prendre la technique et la discipline du métier. Vannée suivante, il entre & Vatelier Cormon pour se perfectionner et s'émanciper de ce dilettantisme dont on accuse et dont il est tout & fait conscient. Chez Cormon, il rencontre de jeunes artistes comme Bonnard, et des moins jeunes comme Van Gogh qui & trente-trois ans va a l’école de peintu- re avec Ihumilté et la passion du néo- phyte. Lautrec éprouve tout de suite uune grande sympathie pour lui. I est loin d'éprouver les mémes sentiments pour Gauguin qui est 4 l'époque un vai “gourou” de la vie artistique pari- sionne, adulé par les Symbolistes qui sont en train de se constituer en mou- vement, un peintre trop cérébral et trop peu intuitif pour son goat, Toutefois ses maitres ne sont ni Van Gogh, ni les jeunes Post- Impressionnistes - Seurat et Signac -, ‘mais les grands de la période précé- —2- 2 6) > Le Laistc a Lares dente, paradoxalement les moins “im- pressionnistes” de tous, Manet et De- gas. Degas, surtout, est son point de référence, celui qu'il intériotise, T'e- xemple admiré et suivi parce qu'il e un interpréte de cette “vie modem que Baudelaire désignait comme seul vrai sujet possible pour un artiste mar- chant avec son temps. En 1886, Henti fait un choix sur lequel il ne reviendra pas: il quitte la maison paternelle et se transfére & Montmartre dans un atelier oi il habi- tera jusqu’en 1897. Sa “vraie” vie com- mence dans ce quartier qui aujour- hui encore vit des rentes de sa 1é- gende. Il connait bien le petit peuple qui Phabite, les cousettes qui le soir vont danser au bal, les ouvriers qui s‘oublient dans le vin au bistrot, les fil les des maisons closes, les danseuses qui s exhibent dans les cabarets et les vedettes de ce spectacle populaire, comme Jane Avril, Yvette Guilbert, Aristide Bruant. Illes peint tous avec une grande humanité et un respect ab- solu, il saisit ce qui fait vibrer chacun, ce quile rend unique. Le Paris de Lat trec ne sera pas celui des Grands Bou- levards et des Champs-Elysées, des voitures et des dames au champ de courses, mais ce quartier nocturne et pauvre, éclatant d’enseignes, de musi- ques, de jambes qui se lévent pour | danser le can-can, Et son regard ne sera jamais celui du spectateur: dans Ie grand thédtre de la vie noctume, Henri joue son réle avec tous les au- tres acteurs, quil s'agisse du frétllant | Valentin le Désossé ou de la Goulue, agressive et presque menacante at milieu de ses frousrous, du négre Chocolat, de la maitresse du salon de Ja ue des Moulins, ou des filles qui at- tendent les clients avec une passivité résignée... Il va méme vivre un certain temps dans une maison close et Iui qui 1a jamais aimé peindre de nus en ate- lier, peindra ses mus les plus beaux et les plus émouvants. I y trouve le pew d'amour - ou plutét d'affection - au- quel il aura droit dans sa vie. En com- pagnie des filles, ou de danseuses au coeur généreux, il peut avoir V'llusion tre un homme comme les autres Mais il ne connaitra jamais 'amour vrai, celui dont réve tout un chacun.. vient admirer. Deux ans plus tot, il commence & concevoir les affiches qui le rendront si populaire qu'on en ou- bliera presque son ceuvre picturale. Tl ne reste pas toujours a Montmartre, il voyage aussi: en 1895, iL est a Londres oi il découvre la peintu- re de Whistler et fait connaissance avec Oscar Wilde. Il illustre le pro- gramme de sa piéce Salomé qui est Teprésentée au Thédtte de 'Euvre la meme année. En 1896, il fait le tour de Ce monde Tui fournit la ma- tibre de son travail. En 1893, il expose tne série de tableaux et de dessins chee Goupil (a galerie pour laquelle travaillait Théo van Gogh) que Degas gne, Portugal. A son retour, il rentre dans le cercle des intellectuels de la Reme Blanche dirigée par les fréres Natanson, & laquelle collaborent Bon- nard, Vuillard, Vallotton, c'est a dire Jes plus grands illustrateurs du mo- ment, Mais la fin approche: la vie noc- tume, les exces d'alcool, le travail continu le réduisent presque a la folie; sa mére le fait hospitaliser & Neuilly | dans une clinique psychiatrique. Il n'y reste pas longtemps: la pression de ses amis et sa volonté - pour démon- | trer quill est guéri i fait de mémoire une série de dessins sur le cirque - permettront de le “libérer’, et il re- prendra sa vie de toujours. Mais ce est plus comme avant, quelque cho- se s'est brisé; sa peinture révéle des incertitudes et des tentatives de chan- Chocolat doason, 1896 - Destin, 65 x50 em Abi, Musée Toulouse lute egies YEurope: Hollande, Belgique, Espa- | Loutree dons sn ote en ria de pine la Danse av Mouin-Rouge ger de technique et de sujets. En 1901, aprés une nouvelle crise qui le laisse quasiment paralysé, il se réfugie au chiteau de Malromé en Gironde et s'en remet définitivement aux soins de sa mére. C'est elle qui le 9 septembre 190] fermera ses paupiéres. Lo Gove ot Volta le Désossé, 1894 Lithographic, 29 23 on

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