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SAMEDI 27 JANVIER 2018 - 11 CHEVAT 5778

MAYAN HAIM
MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM

L’ENJEU DE LA PRÉCARITÉ
Rav Elie LELLOUCHE
Nos Sages nous rapportent au traité Yoma (76a) l’enseignement suivant: «Les élèves de Rabbi
Shimon Bar Yo’hay interrogèrent leur maître: «pourquoi la Manne ne tombait-elle pas dans le
désert en quantité plus importante une fois par an plutôt que de tomber de manière rationnée
chaque jour? Ceci aurait permis aux Béné Israël de pouvoir stocker leur nourriture et leur aurait
Hxlsb tsrp ainsi évité d’avoir à s’inquiéter, jour après jour, quant à la subsistance de leur famille?» Rabbi
Shimon leur répondit par une allégorie. «Ceci peut être comparé à un roi» leur dit-il «qui avait
décidé de prodiguer en une fois à son fils la subsistance dont celui-ci avait besoin tout au long de
l’année. N’étant pas tributaire de son père durant toute une année, le prince ne se rendait chez le
L’enjeu de la précarité roi qu’une fois par an. Voulant remédier à cette situation, le roi adopta une autre attitude et dé-
Page 1 cida d’accorder chaque jour à son fils une quantité de nourriture ne lui permettant de satisfaire
qu’à ses besoins journaliers uniquement. Ainsi le prince se trouva dans l’obligation de rendre
Divine colère
visite tous les jours à son père. Il en était de même pour les Béné Israël. Chaque chef de famille
Page 2 s’inquiétait quant à la quantité de Manne qui lui serait dévolu par Hachem le lendemain, pour
La guerre d’Amalek, ... lui et les siens. Cette inquiétude l’amenait à se tourner chaque jour vers son Créateur, à épancher
sa prière vers Lui afin que sa subsistance lui soit assuré.»
Page 3 Cette réponse de Rabbi Shimon à ses élèves présente ici les vertus de la précarité. En effet, en ne
Vaincre les forces qui nous ... disposant que d’une ration alimentaire juste adaptée aux besoins du jour, l’homme se maintient
Page 4 en contact permanent avec Hachem. Il renforce son lien avec le Créateur et par voie de consé-
quence sa dimension spirituelle, essentielle à sa vie sur terre, s’en trouve préservée.

Cependant un autre texte de la Torah relatif aux malheurs qui pourraient s’abattre sur le ‘Am
Israël en cas de désobéissance aux Mitsvot semble prendre le contre-pied de cette approche.
Ainsi à la fin de l’éxposé des 98 malédictions détaillées dans la Paracha Ki-Tavo, à la fin du livre
de Dévarim, Hachem prévient par la voix de Moché: «Ta vie flottera incertaine devant toi, tu
auras peur nuit et jour et tu ne croiras pas en ta vie» (Dévarim 28, 66). Or au sujet de ce verset,
nos Sages nous enseignent au traité Ména’hot (103b): «Ta vie flottera incertaine devant toi» fait
référence à celui qui peut disposer d’une récolte sur seulement une année. «Tu auras peur nuit
ENTRÉE: 17H20 et jour» s’applique à celui qui n’a de quoi manger que pour une semaine. Quant à la dernière
sentence du verset «Tu ne croiras pas en ta vie», elle concerne le plus démuni qui s’en remet pour
sa subsistance au bon vouloir aléatoire du boulanger. Il semble bien ici que la situation précaire
SORTIE: 18H31 dont Rabbi Shimon fait l’éloge à ses élèves s’agissant des conditions de vie des Béné Israël dans
le désert, soit considérée dans l’exposé des To’kha’hot de la Paracha Ki-Tavo comme l’une des
plus terribles malédictions.
Dans son célèbre ouvrage Lev Eliyahou, Rav Éliyahou Lopian résout cette contradiction appa-
rente entre ces deux enseignements de la manière suivante. Pour la Torah, la bénédiction et la
malédiction ne se définissent pas en fonction de la réalité objective telle qu’elle est perçue par le
commun des mortels. Ainsi, il est tout à fait possible que ce qui constituerait pour l’un une ma-
lédiction redoutable, représenterait pour un autre une bénédiction évidente. En fait tout dépend
de la manière dont nous vivons les épreuves que nous traversons. Si celles-ci sont le moyen de
aim Vec renforcer notre lien avec Hachem alors, effectivement, l’épreuve est une source de bénédiction.
H Mais si, au contraire, la sentiment de précarité nous amène à penser que notre avenir est entre
les mains d’un être de chair et de sang, en oubliant Celui qui prodigue à chacun en fonction du
ha l
Torat

lien que l’on construit avec Lui, comme c’est le cas lorsqu’il s’agit de s’en remettre au bon vouloir
d’un boulanger, alors cette précarité est la plus terrible des malédictions.
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Pour les Béné Israël qui avaient choisi de suivre Hachem en faisant fi des conditions matérielles
et pour lesquelles importait par-dessus tout la permanence et la force du lien avec le Maître du
Beth Hamidrach monde, la précarité éprouvée par l’attente quotidienne de la Manne n’était pas une souffrance,
elle ne constituait pas une frustration. Bien au contraire elle nourrissait le désir ardent d’être
constamment en phase avec la volonté divine et apparaissait par la-même comme la plus belle
des bénédictions.

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Association reconnue d’utilité générale habilitée à recevoir les DONS et les LEGS. Directeur : Rav Elie LELLOUCHE
DIVINE COLÈRE
Michael SOSKIN

Tous les jours, dans le second lui confier la mission d’aller déli- lument pas de sentiment de colère,
paragraphe du Chema, nous affir- vrer les Hébreux d’Égypte, le dia- il n’y a que des conséquences, et
mons que nous sommes respon- logue se prolonge et Hachem doit ce sont ces conséquences que nous
sables de nos actes, et qu’ils ont beaucoup insister. Sept jours du- comparons à la réaction qu’aurait
des conséquences : « Prenez garde rant, nous dit le Midrach, Hachem un homme en colère.
que votre cœur ne cède à la séduc- tente de convaincre Moché, dont On ne voit d’Hachem que ce qu’Il
tion, que vous ne deveniez infi- la modestie le pousse à refuser la nous montre, à savoir la manière
dèles, au point de servir d’autres tâche, jusqu’à ce que finalement : dont Il se comporte. On ne voit ja-
dieux et de vous prosterner devant « La colère d’Hachem s’enflamma mais ce qu’Hachem est, seulement
eux. La colère d’Hachem s’enflam- contre Moché et Il dit: «Eh bien! ce qu’Il fait. Lorsque les cieux se
merait contre vous, Il défendrait C’est Aaron ton frère, le Lévi, que ferment et que la bénédiction de
au ciel de répandre la pluie, et la je désigne! Oui, c’est lui qui par- la pluie est interrompue, c’est cela
terre vous refuserait son tribut, et lera! Déjà même il s’avance à ta que nous appelons la colère d’Ha-
vous disparaîtriez bientôt du bon rencontre et à ta vue il se réjouira chem, bien qu’en réalité c’est la
pays qu’Hachem vous destine. » dans son cœur. » (Chemot, 4, 14). conséquence absolument juste de
(Devarim, 11, 16-17). Mais quelle notre mauvais comportement. Un
est donc cette « colère d’Hachem » Rachi cite à cet endroit une contro- juge peut prendre une décision
dont nous parle la Torah ? Peut-on verse dans le Midrach : « Rabbi biaisée sous le coup de la colère.
réellement imaginer qu’Hachem Yehochoua Ben Korkha dit : toutes Mais chez Hachem, tout est abso-
se mette en colère ? Et si oui, com- les fois où dans la Torah « la co- lument juste.
ment se fait-il que nous puissions, lère d’Hachem » s’enflamme, cela
nous qui sommes infiniment petits comporte des conséquences, sauf Ainsi en est-il, dans notre Paracha,
devant Lui, Le mettre dans cet état ici. Rabbi Yossé lui rétorque : de l’anéantissement de l’Égypte
? A quoi ressemblerait cet état de même ici elle comporte des consé- sous les eaux de la mer rouge,
colère, chez le Maître du monde ? quences. La Torah précise en effet d’une manière extrêmement vio-
: « Aaron, ton frère, le Lévi » pour lente, et qui pourrait à première
La colère n’est qu’un exemple des faire allusion au fait qu’il était vue s’apparenter à la réaction ven-
nombreux anthropomorphismes destiné à être simplement Lévi, et geresse d’un roi offensé. Dans la
qu’utilise la Torah : la main la Kehouna devait te revenir. Mais Chira, les Hébreux s’exclament
d’Hachem, Son bras, Ses yeux, désormais, c’est toi qui sera Levi et à propos d’Hachem : « Et par la
et plus généralement lorsqu’Ha- lui qui sera Cohen ». grandeur de Ta majesté, Tu dé-
chem «parle», ou lorsque la Torah truiras ceux qui s’élèvent contre
nous indique qu’Il «regrette» cer- Que se cache-t-il derrière cette Toi. Tu enverras Ta colère, elle
taines décisions, et bien d’autres controverse ? Pourquoi était-il si les consumera comme de la paille
exemples qui méritent d’être important pour Rabbi Yossé de ». Le Gaon de Vilna (Kol Elyahou
analysés au cas par cas pour com- trouver, ici aussi, des conséquences Hachalem) fait remarquer que les
prendre quelle est l’intention de à la colère divine (en l’occurrence, mots sont ici très précisément choi-
la Torah lorsqu’elle a recours à ce la perte de la Kehouna par Moché) sis : alors que lorsqu’un homme se
type d’expressions. La règle géné- ? Rav Moché Gantz nous avait en- met en colère, ce n’est pas pour au-
rale, telle que Rachi la cite, est que seigné qu’ici l’enjeu est majeur. tant qu’il arrivera à agir sur l’objet
la Torah s’exprime dans le langage Dans la conception juive de D.ieu, de sa colère, ici il est écrit que c’est
qui est audible par l’homme. Au- il serait absurde de parler de la la colère elle-même qui détruit
trement dit, la Torah, veut décrire colère d’Hachem sans que cette co- les Égyptiens (et plus générale-
où mentionner certains aspects du lère n’ait une conséquence, un im- ment les ennemis d’Hachem). La
comportement divin, qui sont par pact. Chez l’homme, la colère est destruction de l’Égypte, c’est cela
nature totalement inaccessibles un sentiment, un état affectif, qui la colère d’Hachem. Lorsque les
à l’entendement humain, et elle peut, ou pas, se traduire par des Égyptiens mettent Hachem en co-
n’a donc guère de choix que d’em- réactions violentes. Cela se passe lère, en fait ils s’autodétruisent.
ployer une image très lointaine, is- alors en deux temps : un ressenti,
sue du monde des hommes, et que et des actes qui le manifestent. La C’est comme cela qu’il faut com-
l’on peut mieux saisir. preuve en est que si un homme prendre les plaies qui s’abattent
Mais essayons de comprendre est en colère mais qu’il ne peut sur l’Égypte, comme une consé-
plus précisément ce qu’est cette pas réagir (s’il se trouve devant quence absolument juste et néces-
« colère » d’Hachem. Si l’on re- plus fort que lui par exemple), il saire du fait que les Égyptiens se
vient au début de l’histoire de la contiendra sa colère. Et lorsqu’il sont élevés contre les Hébreux et
sortie d’Egypte, lorsqu’Hachem ne la contient pas, souvent les ré- contre Hachem, plutôt que comme
se révèle à Moché Rabénou par actions seront hâtives et brutales. une démonstration de force.
la vision du buisson ardent pour Mais chez Hachem, il n’y a abso-
LA GUERRE D’AMALEK, UNE GUERRE INTEMPORELLE
Nathan BEDOUCHA

Les bnei Israël lors de l’ouverture de Pour répondre à la première ques- mauvais penchant et automatiquement
la mer rouge ont eu le mérite d’as- tion, nos sages ramènent une gue- «vayavo amalek», cela a déclenché une
sister à un dévoilement de hakadoch mara (behorot 5b), qui se demande guerre éternelle.
barouh hou comme il n’y a jamais pourquoi le passouk qui nous ramène Ce passage de la torah nous enseigne
eu. A tel point que nos sages nous la venue de Amalek insiste sur leur que la seule arme pour le juif dans
enseignent que lorsqu’ils ont chanté lieu de combat; refidim «vayilah’em cette guerre est de se renforcer dans
«zéh eli veanvehou» ils ont montré im israel birfidim» pourtant on le sa- l’étude de la torah, comme il est écrit
Hachem du doigt et ont atteint un vait déjà qu’ils s’y trouvaient (17;1); (kidoushin 30b) «barati yetser arah ba-
niveau de prophétie telle que même et la guemara dévoile que c’est pour rati lo torah tavlin»-(D. dit) J’ai créé le
une servante a vu ce que le prophète nous enseigner «cherifou atsman mauvais penchant et Je lui ai créé la
Yehezkiel n’a pas eu le mérite de voir. midivré torah» qu’ils se sont affaibli torah comme remède.
Après avoir assisté à cet enchaîne- dans l’étude de la torah. C’est à dire
ment de miracles, ils ont atteint un ni- que lorsque la Torah nous précise leur Par ailleurs dans notre paracha, la torah
veau de émouna (foi) maximal et ont arrivée dans la ville de refidim, elle décrit que lorsque Moché rabenou le-
donc chanté la chira comme il est écrit nous sous entend un découragement vait les mains en haut de la montagne,
«vayaaminou baachem... az yachir dans l’étude de la torah et donc au- les bnei Israël se renforçaient, et lors-
moché oubnei Israël». Peu de temps tomatiquement les bnei Israël font qu’il les rabaissait au contraire Amalek
après lors de leurs arrivé à Réfidim les entrer dans leurs cœur un doute de se renforçait. La michna (roch achana
psoukim nous dévoilent une rébellion l’existence de Dieu et ceci est enchaî- 29a) s’étonne, comme si c’était pos-
envers Hachem et une chute totale de né par la venue de Amalek. Amalek sible que les mains de Moché gagnent
emouna à tel point qu’ils se deman- qui a la même valeur numérique que une guerre, et elle répond que lors-
daient «ayech Hachem bekirbenou im safek (doute) a pour rôle de nous faire qu’il levait les mains au ciel le am Is-
ayin» (17;7) est ce que Dieu se trouve douter sur l’existence d’Hachem et raël levait les yeux vers leur créateur,
parmi nous ou non. Ce verset est di- engendre un refroidissement dans la et c’est donc la conséquence de leur
rectement suivi de «vayavo amalek». émouna dans le cœur du juif. victoire au combat. On voit donc d’ici
que la seul solution d’exterminer notre
Les sages s’étonnent alors de cette Il faut savoir que la guerre d’Amalek ennemi universel est de se rapprocher
enchaînement entre cette remise en n’est pas un simple fait historique, de notre Créateur, et si has vechalom
question de l’existence de Dieu et mais une guerre spirituel dans la- nous n’y en parvenions pas il pourrait
la venue de Amalek. Ils ramènent un quelle Amalek à pour seul but, de faire nous exterminer.
exemple d’un homme qui portait son oublier la chekhina dans ce monde, On peut donc comprendre pour quel
enfant sur ses épaules et lui donnait contrairement aux juifs qui sont venus raison Moché n’est pas sorti au com-
tout ce que l’enfant lui exigeait, et dans ce monde pour au contraire faire bat, car il fallait précisément que les
lorsqu’ils ont rencontré un passant exister la présence divine. Amalek uti- hébreux se trouvent sur le ‘champs de
l’enfant demande à cette personne lise donc toutes ses armes pour exter- bataille’ à lever les yeux vers le ciel et
s’il avait vu son père, le père énervé miner le peuple juif (on retrouve cela se soumettre à Ses lois.
le jette au sol pour lui donner une le- également avec Aguague et Hamane, Le or hahaïm rajoute, la raison pour la-
çon et un chien vient le mordre. Le mi- descendants de Amalek), et ce com- quelle Moché à spécialement envoyé
drach explique de la même manière bat est un combat qui perdurera de Yéochoua et pas un autre, car c’est
les bnei Israël en sortant d’Égypte génération en génération comme le à Yéochoua que plus tard, hachem à
ont reçu la Manne, des cailles, étaient disent les derniers mot de la paracha ordonné «lo yamouch sefer hatorah
entourés de nuée, etc.. et se de- «midor dor». A l’échelle individuelle, hazé mipiha vehaguita bo yomam va-
mandent «hayech Hachem bekirbe- cette guerre se trouve en nous et le layla»-le sefer torah ne se séparera pas
nou» alors Hakadoch barouh hou leur combat se situe entre le mauvais et le de ta bouche, tu en parleras le jour et
envoit Amalek. bon penchant. la nuit. Moché savait que cette guerre,
était une guerre sur le plan spirituel
On peut donc se demander com- Le yalkout fait ressembler Amalek à dont la torah était la clé de la victoire,
ment est-ce possible que les même une mouche, et le kli yakar met cela pour cela il a désigné Yéochoua qui
personnes qui ont atteint un niveau en lien avec la guemara (brahot 61a) vivait cette guerre jour et nuit dans
de kedoucha si élevé, peuvent en si qui parabole le mauvais penchant l’étude de la torah..
peu de temps atteindre un niveau si à la mouche, qui ne parvient à s’in-
bas; comment ont ils pu passer de sérer dans de la chair seulement si Les sages de notre génération nous
«zé keli veanvehu» à «hayech hachem elle trouve un quelconque orifice, préviennent que la machiah est à
bekirbenou» ? tandis que dans le cas où il n’y a au- la porte et sur le pas de rentrer,
cun moyen d’y pénétrer alors elle ne Qu’achem nous aide à fixer plus de
Il est écrit par la suite (17;9) que Mo- provoque aucun danger. De même, temps d’étude pour pouvoir affaiblir
ché ordonne à Yeochouah de choisir les bnei Israël, tant qu’ils étaient en la force de amalek, et permettre à Ha-
un groupe d’homme pour aller com- symbiose avec leur Créateur, Amalek chem d’accomplir sa promesse de nous
battre Amalek, et on peut se deman- n’avait aucune force contre eux, mais envoyer le machiah; «bayom hahou
der pour quelle raison il ne sort pas à partir du moment où ils sont arrivés yiyhe hachem ehad ouchmo ehad» ce
lui même pour combattre et préfère à refidim, «rifou atsman midivré to- jour où achem sera un et son nom sera
envoyer un émissaire, et de plus pour- rah» ils se sont découragé dans leur un, jour où il exterminera le peuple de
quoi spécialement choisir Yeochoua? étude, cela a ouvert une porte au Amalek.
VAINCRE LES FORCES QUI NOUS TIRENT VERS LE MAL
Torah Box

La Paracha de cette semaine, Bécha- Cette explication nous aide à relever les franchir entièrement.
la’h, commence par nous décrire la sortie défis que nous devons affronter de nos
d’Égypte par le peuple juif. Quand celui-ci jours. Comment faire face aux forces néga- Comment parvenir à mettre ces enseigne-
se retrouva soudain bloqué par la Mer des tives qui ont tant d’emprise ; que ce soit ments en application aujourd’hui ? Com-
Joncs et poursuivi par l’armée égyptienne, les gens qui nous dirigent de manière mal- ment vaincre totalement les forces qui nous
il invoqua Hachem, puis entra dans l’eau. saine, les addictions destructrices et tous poussent tant vers le mal ?
C’est à ce moment que le miracle de l’ou- les plaisirs proposés par le Yétser Hara ? On
verture de la mer se produisit. Après la tra- apprend de l’Exode d’Égypte qu’il y a deux Comme l’a souligné le Ibn Ezra, le peuple
versée, les Bné Israël assistèrent à la des- étapes dans la libération d’une influence juif ne détruisit pas l’armée égyptienne ;
truction finale des soldats de Pharaon. La négative. Tout d’abord, il faut s’éloigner c’est Hachem qui s’en chargea. Cela nous
Torah nous dit alors : « En ce jour, Hachem de la chose mauvaise elle-même, à l’instar montre que le fait d’éliminer complètement
délivra Israël de la main de l’Égypte ; Israël du peuple juif qui quitta l’Égypte. Puis, il le Yétser Hara est au-delà de notre capacité
vit les Égyptiens morts sur le rivage de la faut surmonter ou éliminer cette source de humaine, comme l’affirment ’Hazal : « Le
mer. »[1] mal – ce qui se produisit lors de la noyade penchant de l’homme tente de le vaincre et
de l’armée égyptienne. La première phase de l’anéantir chaque jour… et si ce n’était
Le Ibn Ezra souligne que ce n’est qu’à partir est certes essentielle, elle ne suffit pas pour l’aide d’Hachem, il n’aurait pas pu lui faire
de ce jour que les Juifs furent réellement être appelé « libre ». Ainsi, ce n’est que face. »[4] C’est pourquoi il est primordial
libérés de l’emprise des Égyptiens. Il ex- lorsque les Juifs virent les Égyptiens anéan- de se tourner vers Hachem et d’invoquer la
plique que même après la sortie d’Égypte, tis qu’ils purent se dégager totalement de guidance divine pour affronter toute force
ils éprouvaient encore une grande peur de l’esclavage. maléfique.
Pharaon et ne se débarrassèrent de son
joug que quand ils virent l’élimination to- Deux enseignements-clés peuvent être ti- Et nous voyons également de l’épisode de
tale de l’armée égyptienne dans la mer.[2] rés de ce développement. Premièrement, l’ouverture de la mer des Joncs qu’il ne suf-
nous devons savoir quelle étape de libéra- fit pas de se fier à Hachem sans rien faire.
La description que nous fait la Haggada tion nous avons atteinte. Il est très impor- Effectivement, quand Moché supplia Ha-
de Pessa’h de la domination des Égyptiens tant de savoir si nous avons éliminé tota- chem de les aider, D.ieu lui dit d’arrêter de
nous enseigne une leçon similaire à celle du lement l’influence du mal en question, ou prier et d’ordonner au peuple d’entrer dans
Ibn Ezra. On y lit : « Nous étions esclaves de si nous nous en sommes uniquement éloi- l’eau. Ce n’est que lorsqu’il fit ces fameux
Pharaon en Égypte ; Hachem notre D.ieu gnés. Prenons l’exemple de la cigarette. pas dans la mer que celle-ci se fendit[5]. Il
nous fit sortir avec une main puissante. Et si Certaines personnes qui ont cessé de fu- est donc certes impossible de vaincre son
Hakadoch Baroukh Hou n’avait pas fait sor- mer depuis des années se disent encore « Yétser Hara sans l’aide d’Hachem, mais il
tir nos pères d’Égypte, nous, nos enfants et fumeurs » pour se souvenir qu’ils risquent nous faut tout de même montrer que nous
nos petits-enfants auraient encore été as- toujours de retomber dans l’addiction à la sommes prêts à fournir des efforts. C’est
servis à Pharaon en Égypte. »[3] nicotine. Elles évitent donc prudemment alors qu’Hachem « prend la relève » et nous
de fumer, ne serait-ce qu’une seule ciga- sauve.
Il parait difficilement concevable que l’es- rette. Si elles estimaient avoir terminé avec
clavage égyptien ait perduré si l’Exode cette ancienne habitude, elles risqueraient Puissions-nous tous mériter d’émuler les
n’avait pas eu lieu ! En effet, l’Empire égyp- de penser qu’elles peuvent en reprendre Juifs devant la Mer des Joncs et de nous
tien s’est effondré il y a des millénaires ! une seule, sans pour autant redevenir dé- libérer complètement des éléments qui
Selon l’une des réponses proposées, la pendantes. Or, cette « innocente » ciga- nous freinent dans notre service divin et
Haggada ne fait pas référence à un asser- rette est souvent celle qui les fait retomber qui nous empêchent de réaliser notre plein
vissement effectif, mais plutôt au fait que dans cette dangereuse accoutumance. potentiel.
l’on aurait encore été psychologiquement
assujetti à Pharaon et à son peuple. Nous La deuxième leçon, plus difficile à mettre [1] Chémot, 14:30.
[2] Ibn Ezra, Chémot, 14:30.
aurions été physiquement libres, mais nous en application est d’essayer d’atteindre la
[3] Haggada de Pessa’h.
n’aurions jamais vaincu l’Égypte. deuxième étape ; celle de vaincre son as- [4] Kidouchin, 30b.
servissement au mal au point de s’en af- [5] Chémot, 14:15.

Participez Mémoire Avec une


au Réussite participation
Anniversaire
journal Mariage de
de la Chidoukh
36 €
communauté Naissance par tirage
Bar Mitsva

Ce feuillet d’étude est offert à la mémoire de Elicha ben Yaacov DAIAN

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