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Comité d'Organisation
A. BOUSHABA Coordinateur du colloque
A. MOUKADIRI Trésorerie du colloque
Y. DRIOUCH Secretariat du colloque
S. ADIL
M. BELKASMI
E. BENNOUNA
Membres
M. DAHIR
A. N'TAROUCHANT
M. SADIKI
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
AVANT PROPOS
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
1- Université Mohammed I, Faculté des Sciences, Laboratoire de Pétrologie et Géologie Economique, B.P 524,
Oujda 60000 Maroc. E-mail:bouabdellah@sciences.univ-oujda.ac.ma
2- Université Pierre et Marie Curie, Laboratoire de Pétrologie, Tour 25-26, Paris, France
Introduction
Le gisement d’Assif El Mal, situé sur le flanc Nord du Haut Atlas, est rendu célèbre
pour ses minéralisations filoniennes à Zn (Pb-Cu). A quelques kilomètres du gîte, affleure un
granitoïde hercynien connu sous le nom de granitoïde de Bouzouga. Les terrains encaissants,
d’âge Cambo-Ordovicien (Moret, 1931), sont représentés par des alternances gréso-pélitique
(schistes et quartzites), localement riches en matière organique, avec de rares intercalations
de niveau carbonaté. La tectonique hercynienne s'y manifeste par le développement de deux
types de schistosités dont une schistosité de type flux et une autre de type fracture. Quant à la
tectonique atlasique, elle est responsable du chevauchement des terrains paléozoïques sur les
formations d’âge Crétacé.
Pétrographie
Les travaux de terrain montrent que le massif de Bouzouga est un pluton zoné, de
forme elliptique, orienté NNE-SSW, beaucoup plus long que large. Le grand axe faisant 2
Km de long et le petit axe ½ Km de large. Le contact granite - encaissant est très net et se fait
sans bordure figée. Rares sinon absentes sont les enclaves qui parsèment le massif.
Localement, de rares filons d’aplites et de pegmatites, d’une dizaine de cm d’épaisseur,
recoupent le pluton. La mise en place du pluton a induit un métamorphisme de contact à
l'origine du développement de quartzites tâchetés, schistes à biotite, schistes à grenat et à
chloritoide.
Les études minéralogiques et géochimiques mettent en évidence l'individualisation de
trois faciès pétrographiques différents à disposition concentrique. Ce sont depuis l’extérieur
jusqu’à l’intérieur du massif:
un faciès de bordure à biotite dominante (exogranite), de composition de
granodioritique, dont la paragenèse minérale primaire est constituée de quartz, plagioclase
(An30-An12), orthose et biotite. Les minéraux accessoires sont représentés par l'apatite, le
zircon, le sphène, la tourmaline, l'allanite et les minéraux opaques (pyrite et ilménite
principalement);
un faciès de transition à deux micas dont la composition moyenne correspond à celle
d'un granite monzonitique. Ce dernier exhibe une paragenèse minérale primaire qui est, à
quelques différences près, identique à celle observée dans la granodiorite à biotite avec
notamment la présence du quartz, du plagioclase (An12-An8), de l'orthose, de la biotite et de
la muscovite. Les minéraux accessoires sont représentés par les mêmes espèces
minéralogiques que celles décrites dans le faciès de bordure; et
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Discussion-Conclusions
Les études pétrographiques et géochimiques montrent que, loin d'avoir une composition
homogène, le massif intrusif de Bouzouga constitue l'exemple d'un pluton zoné. Deux
explications peuvent être avancées pour expliquer l'acquisition d'une telle zonalité: (1) des
injections multiples, les moins basiques étant encerclées par les plus basiques; et (2) une
cristallisation fractionnée avec concentration des fractions tardives de plus en plus vers le
centre de l'intrusion.
La première hypothèse nous semble peu probable et pour cause la nature prograde des
contacts entre les différents termes pétrographiques du massif. De plus, sur le plan
géochimique, on assiste à une variation régulière des teneurs en éléments majeurs et éléments
en traces. En effet, depuis les bordures du massif jusqu'au cœur de l'intrusion, on note une
augmentation régulière des teneurs en SiO2 et Na2O et corrélativement un appauvrissement
graduel en CaO, Fe2O3, MgO et TiO2. Les éléments en trace montrent, pour leur part, les
mêmes tendances évolutives avec notamment une diminution graduelle des teneurs en Zr, Cu,
Sr et Ba et une augmentation des concentrations en Rb et Sn et ce depuis l'exogranite jusqu'à
l'endogranite.
Ces observations stipulent que la cristallisation fractionnée semble être le mécanisme le
plus probable à l'origine de la formation de la structure zonée du pluton de Bouzouga. Les
éléments incompatibles, caractérisés par un grand rayon ionique, étant concentrés dans les
derniers jus du bain magmatique ce qui explique la localisation des minéralisations
stannifères, exprimées sous forme de cristaux de cassitérite I, au niveau de la coupole
granitique matérialisée par le leucogranite à muscovite seule ou dominante. Succédant à cette
phase orthomagmatique, une importante phase d'altération hydrothermale (stade tardi à post-
magmatique) affecte plus particulièrement le leucogranite à muscovite seule ou dominante
donnant naissance aux épisyénites et aux greisens à cassitérite II. Ces altérations, typiques
des granitoïdes fertiles à Sn-W, se seraient produites à des températures élevées comprises
entre 200 et 400°C.
Références bibliographiques
Moret, L., 1931; Recherches géologiques dans l'Atlas de Marrakech: Notes et Mém.
Serv. Géol. Maroc, V.18, 262 p.
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SADEQUI M1., BOUSHABA A.2, HOEPFFNER CH.1, BARODI E.3 & ZEHNI A.3
1. Faculté des Sciences, Département de Géologie, Av. Ibn Batouta, Rabat, B.P
2. Faculté des Sciences, Dhar El Mahraz, Fès, B.P. :
3. B.R.P.M., 5, Charii Moulay Hassan, Rabat, B.P : 99 .
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1. Faculté des sciences, université Mohammed -V, av, Ibn Batouta, BP 1014, Rabat, Maroc
2. Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Faculté des Sciences, Département de Géologie, DharEl Mahraz,
Fès, Maroc.
3. Bureau de Recherches & de Participations Minières, 5, Charii Moulay Hassan, BP :99 ; Rabat
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Tableau 1
Faciés Teneurs en métaux
Sn (ppm) W% Au (ppm)
Skarns siliceux 100 1 à 6% 0,1
Skarns/ granite 70 0,5 <0,1
Grenatite à hedenbergite 4000 16 <0,1
Limite skarns/ skarns siliceux à grains fins 500 <5 <0,1
Skarns à pyroxéne, grenat, idocrase et épidote 200 <5 <0,1
Skarns à grenat et pyroxéne 1500 <5 1,3
Tableau 2
Elément Au Ag Zn Cu As
Teneur (en ppm) 0,14 à 1,3 0,5 19à117 104 50 à 100
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Les enclaves microgrenues sombres (EMS), telles qu'elles sont définies par Didier
(1973), présentent des caractères morphologiques, texturaux et chimico-minéralogiques bien
précis. Elles correspondent à des témoins de mélanges magmatiques incomplets (mingling)
entre un magma acide (crustal) et un magma basique (mantellique). Ainsi, les EMS apportent-
elle la preuve tangible de l'origine hybride ou mixte (croûte + manteau) de leur granite-hôte.
L'objectif de cette intervention est de porter l'attention sur l'existence d'enclaves qui
peuvent à première vue être considérées comme des EMS, mais dont l'examen détaillé révèle
qu'elles ne le sont pas. Cette confusion a souvent de graves conséquences sur l'interprétation
de l'origine du granite-hôte. Nous décrivons, ci-dessous, trois exemples de "faux" EMS
repérées dans différents granitoïdes hercyniens marocains.
1/ Les Enclaves de Bordures Figées Sombres (EBFS). Dans certains cas où la bordure du
pluton granitique est riche en concentrations biotitiques ou schlierens, la dislocation de cette
bordure, au cours de la mise en place du magma granitique, engendre des enclaves à texture
fine et de teinte sombre qui risquent d'être confondues avec les EMS. Ce cas de figure à été
rencontré sur la bordure NE du pluton de Zaër et à l'Est du pointement de Bamega dans les
Jebilet. A la différence des EMS, ces EBFS qui seraient l'équivalent des enclaves
microgrenues claires (EMC), présentent la même minéralogie et le même chimisme que leur
granite-hôte et s'observent exclusivement au niveau de la périphérie des plutons granitiques.
2/ Les Enclaves de Magma Filonien Basique (EMFB). Des magmas basiques filoniens
peuvent s'injecter tardivement dans un magma granitique encore plastique; ce qui entraîne
leur fragmentation en petites masses sombres rappelant les EMS. Dans ce cas les propriétés
rhéologiques, fortement contrastées, des deux magmas en contact ne permettent que des
échanges mécaniques et chimiques minimes. Ce type d'enclaves a été rencontré à l'Est du
pluton des Oulad Ouaslam (Jebilet) et au Sud du complexe granitique de Ment. Les EMFB
présentent un contour lobé, une texture doléritique et des compositions minéralogique et
chimique très différentes de celles du granite-hôte. Leur répartition spatiale est très réduite.
3/ Les Enclaves d'Encaissant Magmatique Basique (EEMB). A la manière dont le magma
granitique peut arracher et emballer des fragments d'encaissant sédimentaire, il peut le faire
également pour des fragments d'anciennes roches magmatiques basiques. Dans ce cas, ces
enclaves seront considérées comme des xénolites (enclaves d'encaissant). Quelques enclaves
de ce type ont été rencontrées dans les plutons granitiques des Oulad Ouaslam et de Zäer.
Les EEMB présentent des formes plus ou moins anguleuses et sont parfois blindées par une
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Didier J. (1973). Granites and their enclaves : The bearing of enclaves on the origin of
granites. Development in petrology, 3, Elsevier, Amsterdam, 393 p.
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Les granites sont largement utilisés à travers le monde comme pierres de taille et roches
ornementales, notamment dans le secteur du Bâtiment (pierres d'appareils, dalles polies pour la
décoration et le revêtement des sols et des façades…) et celui de la Voirie (pavés, bordures de
trottoirs, dallage de rues…). En plus de leur large gamme de couleurs et de structures, les
granitoïdes présentent une performance mécanique qui dépasse largement celle de leurs
concurrents : marbres, calcarénites, quartzites, schistes, gneiss… De ce fait, les granitoïdes
constituent un matériau de choix pour l'édification des œuvres prestigieux et à caractère
grandiose et pérenne (Statues, Monuments, Mosquées…).
Au Maroc, l'usage du granite reste très limité par rapport à celui du marbre et de la
calcarénite. Cette limitation est liée principalement à des considérations technique et
économique. En effet, la grande compétence des granitoïdes implique des techniques
d'extraction et d'usinage assez spéciales et souvent coûteuses, ce qui influent directement sur
leurs prix de revient. A titre indicatif, le rapport des prix granite/marbre varie de 2 à 5 selon la
qualité et l'origine de la roche. Par ailleurs, les rares informations disponibles sur
l'exploitation et la commercialisation du granite au Maroc indiquent qu'une grande partie de la
demande locale est satisfaite par des importations en provenance de l'Italie, de l'Espagne, du
Brésil... On se demandera alors pourquoi les granitoïdes marocains, si abondants et si
diversifiés ne sont-ils pas suffisamment exploités?
Une étude pétrologique et technique en collaboration avec des marbriers est
actuellement en cours dans le but de contribuer à la valorisation et la promotion des
granitoïdes marocains. Cette étude se limite, dans un premier temps, aux trois principaux
plutons granitiques du Maroc central (Zaër, Ment et Oulmès), en raison de leur accès assez
facile et leur situation relativement proche (< 200 km) par rapport aux principaux centres
urbains et industriels du pays (Casablanca, Rabat, Fès, Meknès). Notre approche s'appuie sur
l'importante base de connaissances pétrologiques acquises à nos jours sur ces plutons et
consiste en une analyse détaillée d'un certain nombre de paramètres d'ordre pratique, tels que :
Compositions. De la nature pétrographique et minéralogique dépend l'aspect externe
(esthétique) de la roche telle que sa structure, sa texture et sa coloration. Les travaux de
terrains joints aux études pétrographiques et minéralogiques permettent de repérer les
différents faciès granitiques offerts par le pluton et de préciser leur répartition spatiale.
Comme ils permettent également de se rendre compte de la fraîcheur des minéraux
constitutifs dont dépend "l'état de santé" de l'ensemble de la roche.
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Enclaves. Considérées, lorsqu'elles sont rares et petites, comme des "grains de beautés",
elles sont qualifiées de "crapauds" lorsqu'elles deviennent grandes et abondantes. Dans ce
dernier cas, les enclaves ne sont pas trop appréciées et risquent même de compromettre
l'exploitation de la roche. Les zones de fortes concentrations en enclaves et autres éléments
d'hétérogénéité (litages magmatiques, schlierens, filonets,…) doivent ainsi être repérés en
vue de les éviter lors d'une éventuelle exploitation.
Fluidalités magmatiques. Les plutons possèdent souvent une structuration magmatique
interne, plus ou moins marquée par l'orientation des minéraux (fluidalités magmatiques
planaires et linéaires) conséquente du mode de la montée et de la mise en place du magma
granitique. La pétrologie structurale permet la mise en évidence de ces fluidalités qui
constituent des directions préférentielles suivant lesquelles la roche peut être débitée en
moyennant un minimum d'effort et d'énergie.
Fracturation et Altération. La fracturation limite les dimensions des blocs extraits de la
carrière; ainsi, et pour obtenir des blocs unitaires de dimensions conventionnelles, les
endroits du massif montrant une intense fracturation doivent-ils être évités. De même que
pour les zones d'altérations hydrothermales où la roche subit des transformations plus ou
moins profondes : variation de teintes, dissolution des phases minérales, augmentation de
la porosité, réduction de la résistance à la compression…
Sciage et Polissage. Des échantillons d'assez grande taille (blocs de l'ordre du décimètre
cube), appartenant à différents faciès, sont transportés à la marbrerie où ils sont débités en
dalles de 20 mm d'épaisseur. Ces dernières sont polies sur une seule face par les mêmes
techniques utilisées pour les roches commercialisées. Ces essais préliminaires permettent
de tester la réaction de la roche au sciage et son aptitude à tenir le polissage.
Caractéristiques techniques. Les échantillons des faciès sélectionnés sont soumis à
différents tests de Laboratoire dans le but de définir leurs caractéristiques techniques
(densité, dureté, porosité, résistance à la compression, conductivité thermique, vitesse de
propagation des ondes…). Cela aidera les utilisateurs de la pierre, notamment les
Architectes et les Entrepreneurs, à optimiser l'usage de chaque variété de granite
(revêtement des sols ou des façades; utilisation dans des endroits humides ou secs…).
Réserves. Admettant l'enracinement profond des plutons granitiques, une variété de roche
donnée montrant un affleurement de quelques centaines de mètres de côté, correspond
théoriquement à un gisement d'une réserve illimitée (plusieurs centaines de milliers de m 3);
sachant qu'à partir d'une réserve minimale de 200 000 m3 un gisement d'un bon granite
peut être exploitable.
Les informations recueillies sur ces différents paramètres servent pour l'élaboration de
cartes géotechniques de faciès granitiques qui permettent d'orienter les travaux de prospection
de variétés de granites potentiellement exploitables. Ces cartes apportent, en plus, un maximum
de renseignements utiles et pratiques sur la quantité et la qualité de ces roches pour l'ensemble
des opérateurs intervenants dans le domaine de la Construction et du Bâtiment : Architectes,
Marbriers, Entrepreneurs, Investisseurs…
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Les résultats préliminaires de cette étude sur les granitoïdes du Maroc central révèlent
l'existence d'une vingtaine de variétés de roches granitiques distinctes à la fois par leur texture
(microgrenues, microgrenues porphyrique, grenues grossier, grenue porphyroïde), leur teinte
(blanche, rosâtre, rougeâtre, gris clair argenté, gris foncé) et leur composition (à mica blanc, à
micas noir et à deux micas). Toutes ces variétés montrent une très bonne qualité technique et
constituent des réserves considérables.
Une telle étude pétrologico-technique, jointe à une éventuelle exploitation rationnelle et
moderne, qui doit absolument : 1/ éviter l'utilisation de l'explosif qui provoque une sérieuse
microfissuration de la roche et 2/ fournir des blocs de forme rectangulaire qui minimise les
pertes au sciage, contribueront certes à valoriser et à promouvoir les granitoïdes marocains.
Ainsi, la production nationale en cette importante variété de roche ornementale pourrait-elle
connaître un développement notable, en mesure de satisfaire une grande part du marché local
et voire même d'alimenter un marché à l'exportation.
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Les nombreux travaux de Recherche Appliquée, effectués jusqu'à présent, sur les
granitoïdes ont été essentiellement axés sur l'aspect métallogénique et gîtologique. Leur but
principal est de comprendre les mécanismes de formation et la logique de répartition des
concentrations métalliques (Au, Sn, W, Cu, Mo…) souvent associées aux plutons granitiques.
Par contre, la Recherche sur les granitoïdes en tant que source de Géomatériaux, permettant
de fournir un certain nombre de substances minérales utiles, autres que métalliques, et sur
lesquelles la demande ne cesse d'augmenter, n'a été que très timidement abordée.
Le présent travail a pour objectif d'énumérer les principales substances minérales utiles
susceptibles d'être associées théoriquement à un pluton granitique. Après quelques rappels sur
les propriétés de ces substances et sur leurs domaines d'application, des précisions d'ordre
pratique seront apportées sur leur distribution spatiale et leur mode de gisement.
- Pierres de taille et roches ornementales. Les plutons granitiques montrent fréquemment
une diversité de faciès caractérisés par leur coloration, leur structure, leur texture et leurs
compositions minéralogique et chimique. Dans le cas où ces faciès sont sains, homogènes et
d'une importante extension superficielle, ils peuvent constituer des réserves pratiquement
illimitées de matériaux solides d'une très grande qualité esthétique et technique. Selon cette
qualité, les roches granitiques sont très appréciés et largement utilisés dans les domaines : - du
Bâtiment (dalles polies pour le revêtement des sols et des façades, marches d'escalier,
cheminées…), - de la Voirie (pavés, bordure de trottoir, dallage de rues…) et - de la Sculpture
(vasques, piliers, monuments, statues…).
- Gravier de concassage. Des méthodes de traitement appropriées permettent
l'élaboration, à partir de la roche granitique saine, de gravier de concassage en quantité et
qualité économiquement intéressante. En effet, la grande résistance mécanique des granitoïdes
permet de fournir un gravier d'une grande performance (essais Los Angeles et Microdeval
<30%, Coefficient de friabilité < 35%, Absorption d'eau < 5%) pouvant être utilisé : - dans la
préparation du béton hydraulique pour le Bâtiment; - dans la construction et l'entretien des
routes et - pour le ballastage des voies ferrées. Le gravier d'origine granitique présente, en
outre, l'avantage d'être insensible au milieu environnant et non nocif pour les autres
constituants du béton. Les bordures du pluton, souvent en relief et riches en éboulis de pentes
ainsi que les zones fortement fracturées mais sans qu'elles soient mylonitisées et/ou altérées,
constituent, dans le cas où les autres conditions d'accès et d'acheminement sont favorables,
des endroits privilégiés d'approvisionnement en blocs de tailles moyennes (quelques dm3)
faciles à prélever et concasser.
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- Arène granitique. L'arène granitique peut constituer une intéressante alternative aux
sables naturels (marin, fluviatile ou éolien), surtout lorsque ces derniers font défaut. Pour
certains secteurs industriels, tels que ceux de la Verrerie, la Fonderie et la Céramique, qui
exigent des sables d'une granulométrie et d'une composition chimique bien déterminée, un
traitements élaboré de l'arène granitique est préalablement nécessaire, encore faut-il que les
réserves soient importantes. Cette arène peut par contre être utilisée directement ou après une
légère élaboration (lavage, tamisage…) dans d'autre secteurs moins exigeants, tel que celui de
la construction. Ajoutons que ces sables granitiques peuvent contenir des concentrations
économiquement intéressantes en minéraux argileux (kaolinite, illite, smectite…) et certains
minéraux lourds (zircon, rutile, monazite…). Les plus importantes accumulations d'arènes
granitiques sont généralement rencontrées au niveau des zones en dépression situées vers le
centre du pluton et surtout le long du réseau hydrographique.
- Kaolin. L'altération superficiel (sous climat chaud et humide) et/ou hydrothermale des
roches granitiques aboutit à la genèse de gisements de kaolin, par transformation du feldspath
potassique primaire en minéraux argileux tels que la Kaolinite, l'illite, la smectite… Le kaolin
est très recherché pour ses nombreuses applications industrielles : - dans la fabrication du
papier, le kaolin est utilisé comme charge et contribue considérablement à l'amélioration de la
blancheur, l'imperméabilité et la réceptivité à l'encre; - en céramique fine, il entre en grande
proportion dans la fabrication du produit auquel il assure une grande blancheur ainsi que des
performances mécanique et thermique; - dans le caoutchouc il augmente la rigidité et améliore
la résistance à l'usure; - dans le plastique, il permet d'obtenir des surfaces lisses et d'assurer
une bonne stabilité dimensionnelle et - en peinture, il améliore les propriétés d'écoulement
tout en augmentant la blancheur. La nature pétrographique et chimique des faciès granitiques
ainsi que leur évolution postmagmatique constituent des guides efficaces pour la prospection
des gisements de kaolin dans les terrains granitiques.
- Minéraux divers. Parmi les nombreux minéraux industriels qui sont directement
associées aux granitoïdes on cite :
Le feldspath, aussi bien sodique (albite) que potassique (orthose-microcline), est
largement utilisé dans la fabrication du Verre, comme source d'alumine et d'alcalins (Na et K).
Le feldspath est utilisé également en céramique et en émaillage comme fondant; en effet, son
point de fusion relativement plus bas que celui des autres constituants du mélange lui permet
de jouer un rôle de pâte vitreuse permettant de lier les autres particules solides. Des quantités
intéressantes, en ce minéral, peuvent être fournies par les filonets et les lentilles de
pegmatites, fréquemment associés aux coupoles granitiques.
Le mica blanc ou muscovite, avec ses propriétés physiques très intéressantes (grande
résistance mécanique, grande flexibilité, faible conductivité électrique, stabilité thermique…),
il sert d'isolant et entre dans la fabrication de nombreux composants électriques, électronique
et optique. Les muscovites en grandes feuilles sont récupérées dans les poches pegmatitiques,
tandis que celles en petites paillettes proviennent des faciès granitiques à muscovite et des
greisens.
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L'andalousite est l'un des principaux silicate d'alumine (SiAl2O5) très utilisé dans la
fabrication des produits réfractaires. Sa calcination à très haute température (1 250 à 1 500 C)
entraîne sa transformation en mullite (Si2Al6O13) qui confère au produit réfractaire une faible
dilatation et une très haute résistance à l'abrasion à haute température. L'andalousite peut
exister comme minéral accessoire dans les granitoïdes peralumineux mais sa recherche en
quantité exploitable doit se faire dans les schistes du métamorphisme de contact.
Force est de constater, à l'issue de cet exposé, le grand intérêt économique des
granitoïdes en tant que source de substances minérales utiles. Ainsi, serait-il judicieux
d'accorder à l'aspect technico-économique de l'étude des granitoïdes, assez souvent négligé
par les granitologues, l'attention qu'il mérite. Surtout que le Maroc possède de nombreux
plutons granitiques de nature, de composition et d'origine très diversifiées.
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S. HINAJE
Département de Géologie Faculté des Sciences et Techniques, B.P. 2202, sais Fès
Le district minier de jbel Aouam est situé dans le massif paléozoïque du Maroc central. La
série lithostratigraphique synthétique dans ce district est constituée par les terrains ordoviciens,
siluriens, dévoniens et carbonifères. Ceux ci sont traversés par des dykes doléritiques et
microgranitiques, des massifs et des apophyses granitiques à tonalitiques.
La structure tectonique du district minier est caractérisée par un fonctionnement polyphasé
d’un couloir de décrochement E-W. L’intersection des failles majeures et des failles synthétiques et
antithétiques provoque la création des zones en transtension où se localise la minéralisation, et des
zones en transpression stériles.
Deux phases tectoniques majeures ont été mises en évidence, dont le rôle est important
dans la répartition spatio-temporelle des minéralisations plombo-zincifères dans le district
minier. La compression NW-SE, d’âge intra à post-viséen supérieur, caractérisée par des plis
à schistosité de plan axial NE-SW et par le jeu décrochant dextre des failles E-W. Cet
événement tectonique est accompagné de manifestations magmatiques, hydrothermales et
minéralisatrices. La compression NE-SW caractérisée par le rejeu décrochant senestre des
failles majeures E-W, dont l’association avec des fractures secondaires est responsable de la
création des relais transtensifs où se concentre la minéralisation.
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* Univ. sidi Mohammed Ben Abdellah, Département de Géologie, Fac. des Sciences et Techniques, B.P.2202, sais Fès.
** Univ. Mohammed V, Fac. des Sciences, Département de Géologie, B.P. 1014 Rabat.
*** Univ. Mohammed V, Institut Scientifique, Département de Géologie, B.P. 703 Rabat Agdal.
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1 : Faculté des Sciences Dhar El Mahraz, département des Sciences de la Terre, B.P.1796, Atlas, Fès.
2 : Laboratoire de Géologie Structurale, B.P.6759- 45067 Orléans cedex 2 (France).
3 : Département de Géologie, Faculté des Sciences Semlalia B.P.S15, Marrakech.
4 : Ministère de l'énergie et des mines, Rabat.
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S. SOUSSI TANANI
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Université Ibn Tofail, Faculté des Sciences, Département de Géologie, B.P 133, Kénitra - Maroc
Les mélanges magmatiques jouent un rôle important dans de nombreux processus (genèse des
roches ignées, formation de magmas de composition intermédiaire, déclenchement de
certaines éruptions volcaniques, etc.) Les associations des roches acides et basiques présentent
donc un intérêt primordial pour la connaissance des processus actifs lors de la mise en place
de magmas de composition contrastée.
L'exemple étudié dans cette note est celui d'une brèche magmatique appartenant au massif
précambrien de Siroua (Anti-Atlas Central, Maroc).
Le massif de Siroua est situé au sud du domaine atlassique, dans la partie centrale de
la chaine de l'Anti-Atlas. Il comprend le secteur de N'KOB formé de diorites, de
granodiorites, de monzodiorites et d'un granite rose tardif.
Dans l'ensemble dioritique, le composant basique forme des fragments de taille variable, du
cm3 à plusieurs m3. Les différentes enclaves ellipsoïdales à plus rarement sphériques sont
cimentées par un magma acide. Les contacts entre ces deux roches présentent des sinuosités
plus au moins complexes. Une enclave de 30 cm de large et 51 cm de longueur, emballée dans
un encaissant granodioritique assez homogène a été choisis pour cette étude.
La granodiorite est de couleur gris clair, à grain très fin et renfermant de très
nombreux phénocristaux de plagioclase (texture grenue porphyrique) qui représente, du
quartz, du feldspath potassique, de la biotite, de la chlorite et des phases accessoires (épidote,
l'apatite, le zircon et l'allanite).
Dans le centre de l'enclave basique, le plagioclase cristallise en phénocristaux altérés
et en lattes dont la bordure est de l'oligoclase (An 16-26); le cœur est une andésine, un
labrador ou une bytownite (An 46-71). Quant à l'amphibole se présente en cristaux
automorphes de 0,5 mm (hornblende tschermakitique ou de tschermakite) ou en lattes
automorphes de à 0,2 à 0,6 mm (hornblende actinolitique à actinolite). Les oxydes
ferrotitanés, sont représentés par l'ilménite.
Les phases accessoires sont représentées par de l'apatite et de l'épidote.
Au niveau de la bordure de l'enclave, le plagioclase est sous forme de phénocristaux, de
microlites et de cristaux lobés. La bordure des microlites une oligoclase à une andésine (An
28-34). Le cœur est une andésine à un labrador (An 54-69). Les cristaux lobés correspondent
à de l'oligoclase (An 28-31). Les amphiboles de la brodure d'enclave ont une composition de
hornblende actinolitique et d'actinolite. La biotite cristallise en rares cristaux intimement liés à
l'amphibole et englobant souvent des oxydes ferro-titanés. Les oxydes ferro-titanés sont des
ilménites.
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
1
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Faculté des Sciences Dhar Mahraz, Département de Géologie, B.P
1796, Fès-Atlas, Maroc.
2
Université Henri Poincaré, UMR 7568 G2R, BP. 239, 54506, Nancy, France
1. Introduction :
Les micas constituent de véritables mémoires pétrogénétiques permettant de retracer
l'évolution magmatique et tardi- à post-magmatique des granites (Calvin et al., 1981; Cuney
et Autran, 1987; Joliff et al., 1992; Charoy et Noronha, 1996; Belkasmi et Cuney, 1999).
Ceci est plus particulièrement valable dans le cas des granites à métaux rares où les micas
sont les principaux porteurs de Fe-Mg-Mn ainsi que des éléments dits incompatibles (Li, F
et Rb principalement).
La succession paragénétique (la plus complète) caractéristique de ce type de granites est la
suivante : (1) biotite (2) biotite-muscovite ou sidérophyllite-muscovie, voire
protolithionite-muscovite dans certains cas (3) zinnwaldite ou polylithionite. Une telle
évolution est étroitement liée aux fortes activités en fluor et lithium de ces magmas qui
permettent la fermeture de la lacune de miscibilité entre les micas dioctaédriques et
trioctaédriques. Il s'en suit la cristallisation d'un mica unique au sein des faciès les plus
différenciés. Ce mica peut être une lépidolite (trilithionite ou polylithionite) ou une
zinnwaldite, selon le degré de différenciation du magma parental.
2. Les cibles étudiées :
Dans cette contribution, nous présentons les résultats acquis lors de l'étude de
l'évolution cristallochimique des micas provenant de trois massifs granitiques variablement
enrichis en métaux rares. Ce sont, dans l'ordre croissant de leur degré de différenciation : (i)
les leucogranites à topaze d'Ez-zirari (Maroc Central) bien documentés sur le plan
hydrothermalisme (Boushaba, 1996; Boushaba et al., en prép.) et où des disséminations de
minéraux porteurs de métaux rares ont été récemment découvertes (Belkasmi, en prép.); (ii)
le leucogranite de Montebras (Massif Central Français) (Belkasmi et al., 1998; 1999); (iii)
les leucogranites à topaze-lépidote de Yashan (SE Chine) également bien documentés sur le
plan chimie des micas et des minéralisations en métaux rares (Belkasmi et al., 1998; 1999;
2000).
3. Micas et histoire pétrogénétique magmatique :
L'évolution de la composition des micas des différents granites à métaux rares
étudiés souligne une tendance à l'enrichissement en éléments incompatibles (Li, et F
principalement) et à l'appauvrissement en éléments ferromagnésiens et titane et ce, depuis
les faciès les moins différenciés (Ez-Zirari et les unités les moins évoluées du complexe
granitique de Yashan), aux plus fractionnés ( le leucogranite à topazelépidolite de Yashan),
Cette évolution est compatible avec le processus habituels de fractionnements magmatiques.
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
Les micas des faciès peu différenciés possèdent des compositions voisines de celles de la
protholithionite ou de la zinnwaldite. L'évolution de cette génération de micas s'opère
parallèlement au flanc gauche de la lacune de miscibilité entre les micas dioctaédriques et
trioctaédriques. Quand aux micas des faciès les plus différenciés, leur composition varie ( en
fonction du degré d'évolution du magma parental) depuis la zinnwaldite ( cas d'Ez-Zirari)
peu ferrifère, à la lépidolite (cas de Montebras et Yashan).
L'augmentation globale des teneurs en F et Li des micas et la baisse concomitante de celles
en Fe, Mg et Ti est également enregistré à l'échelle du cristal (du cœur vers la brodure)
reflétant ainsi le partage préférentiel des éléments volatiles en faveur des liquides
magmatiques résiduels à partir desquels cristalliseront ultérieurement les faciès minéralisés
en métaux rares. Une autre conséquence de cet enrichissement du magma résiduel en
volatiles consiste en la fermeture de ladite lacune de miscibilité et la cristallisation de faciès
à mica unique et à fortes potentialités métallogéniques.
Toutefois, la zonation des phases micacées peut être très complexe en raison de la
complexité des paramètres et processus de différenciation mis en jeu. Celle, par exemple,
des lépidolites du granite à topaze de Yashan se traduit par une baisse des teneurs en F et Li
dans une zone intermédiaire des cristaux suivi d'une réaugmentation de celles-ci vers la
bordure ( Belkasmi et al..,1999). Ceci peut être attribué, en partie, à la compétitivité entre
diverses phases minérales concentrant ces constituants dans les magmas de ce type. Dans le
cas des lépidolites de Yashan, la baisse intermédiaire de F et Li pourrait être attribué à un
début de cristallisation de la topaze et d'un phosphate lithinifère (l4amblygonite). On
pourrait également la lier à une perte d'éléments volatiles du magma durant les stades
ultimes de solidification.
4. Micas et histoire pétrogénétique tardi- à post-magmatique
L'évolution tardi-à post-magmatique se traduit dans la majeure partie des cas par une chute
spectaculaire des teneurs aussi bien en constituants volatiles qu'en éléments
ferromagnésiens. Elle se manifeste, entre autres par la crisstallisation de micas à bordures
très biréfringentes, fortement appauvries en Li-F-Fe-Mn-Ti et / ou la cristallisation de phases
micacées secondaires dans les microfractures des minéraux préexistants ou aux dépens de
ceux-ci (les minéraux altérés correspondent le plus fréquement à des feldspaths). La chimie
de ces phases micacées tardives reflète une dilution des fluides magmatiques par les fluides
extra-granitiques appauvris en constituants incompatibles et en ferromagnésiens et titane.
Ces phénomènes sont particulièrement bien développés dans les coupoles granitiques de
Montebras et d'Ez-zirari.
5. Micas et implications métallogéniques.
La nature "évoluée" des phases micacées ainsi que leurs teneurs importantes en Li et F,
constituent les premiers indices de l'existence de faciès minéralisé en métaux rares. Plus ces
teneurs sont significatives, plus les potentialités métallogéniques sont conséquentes. Par
ailleurs, la variation du chimisme des micas en fonction du degré de différenciation des
granites hôtes reflète aussi la nature des minéraux accessoires porteurs de Nb, Ta et Sn.
Ainsi, ces minéraux évoluent-ils selon la séquence suivante : (i) le rutile niobifère et la
ferrocolumbite dans les faciè
différencié à protholithionite-zinnwaldit d'Ez-zirari (Belkasmi, en prép) (ii) la
manganocolumbite et la cassitérite pauvre en Ta à Montebras et des les faciès les moins
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
N.B. Les illustrations des divers phénomènes décrits dans cette contribution ont été
résumées dans deux posters présentés lors du colloque.
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Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
Abdellah BOUSHABA1
1 Faculté des Sciences Fès-Dhar Mehraz, Dépt. de Géologie. BP. 1796, Fès-Atlas, Maroc. E-mail :
boushaba@caramail.com
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
cristallisé à partir d'un magma à teneur en eau avoisinant 3% poids, sous des conditions de
température (T=750°C) et pression proche du minimum ternaire (1,5 à 0,5Kb). Ces conditions
barométriques correspondent à des profondeurs de mise en place de l'ordre de 5 à 2Km.
Comparé aux granitoïdes de la chaîne hercynienne d’Europe occidentale, le massif granitique
du Ment serait donc l’équivalent du groupe des monzogranites-granodiorites alumino-
potassiques
L'histoire géodynamique pendant le cycle varisque dans la région du Ment commence
par la formation au Viséen de bassins structurés en horsts et grabens, contrôlés par un rejeux
de faisceaux de failles préexistantes orientées NE-SW, qui pourrait être due, d'une part, à la
fermeture de l'océan "proto-atlantique" à la fin de l'orogenèse calédonienne dominée par un
régime distensif au cours du Dévonien inférieur et moyen ; d'autre part, à une tectonique
distensive syn-viséenne également orientée NE-SW, associée à l'ouverture de bassins en
transtension. Ces bassins ont enregistrer des pulsations volcaniques et hypo-volcaniques au
sein du Viséen comme le témoigne les manifestations basiques à ultrabasiques sous-aquatique
à sub-aérien qui s'injecte à la faveur des fissures en extension (failles bordières des bassins
viséens) ou également la présence des filons doléritiques précoces antérieurs à la phase de
déformation intra-viséenne. Ce volcanisme basique est repéré un peu partout dans le Maroc
central.
C'est après le Namurien et avant le Westphalien supérieur qu'a lieu la phase majeure
(phase asturienne) de plissement hercynien synschisteux, caractérisée par un métamorphisme
régional de degré anchi à épizonal. Cette dernière phase est à l'origine de l'architecture en
synclinoria et en anticlinoria dans le Maroc central. Pendant cette phase de serrage, des filons
basiques de nature doléritique, gabbroique et dioritique ont intrudé parallèlement à la
direction de raccourcissement, l'encaissant viséo-namurien du synclinorium de Fourhal-Telt et
de l'anticlinorium de Zyar-Mrirt, tout en édifiant, au niveau de l'auréole du granite de Ment,
un métamorphisme de contact (à quelques centimètres d'épaisseur de part et d'autre des
épontes).
A la même époque, une large anomalie liée aux granitoïdes du Maroc central
commence à se faire sentir comme en témoigne la trajectoire de la schistosité. C'est ainsi que
des granitoïdes syntectoniques (granite à biotite des Zaèr et les faciès granitiques précoces
d'Oulmès) se mettent en place tout en développant une auréole de contact syncinématique.
L'interaction entre l'épisode compressif hercynien et le magmatisme granitique se traduit par
la mise en place de diapirs syn à tardi-tectoniques en relation avec des zones de cisaillement
ductile organisées en deux familles ENE-WSW dextre et subméridienne senestre.
Plus tard, de grandes fractures ont rejoué pendant le Westphalien-Autunien,
aboutissant à des bassins limniques en "pull-apart" comblés de dépôts conglomératiques,
témoins de la rapidité de la remontée du bâti. D'importants décrochements qui morcellent
l'ensemble du Maroc central au Néo-Permien sont à l'origine, une seconde fois, de la
formation des bassins en "pull-apart", d'une activité volcanique extrusive basique à acide
(basalte, andésite, dacite et rhyolite) et de leucogranites spatialement associés aux granites
calco-alcalins des Zaèr, Oulmès, Ment, Aouam.
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
Le pluton granitique hercynien de Tarilest est situé à une trentaine de kilomètres à l'
WNW du village d'El Aïoun. Il occupe une superficie de 10 Km2 avec une forme ovale
orientée sensiblement NNE-SSW. La réalisation de la première carte géologique de ce massif
au 10 000è nous a permis de mettre en évidence l'existence de quatre faciès pétrographiques:
diorite quartzique, granodiorite, microgranodiorite et leucogranite tardif (voir carte).
Ces granitoïdes montrent des relations spatiales assez claires. La zonation est très
régulière de la bordure au centre du pluton. En effet, le passage de la diorite quartzique de
bordure à la granodiorite du centre s'effectue principalement par une augmentation de la
granulométrie et par un enrichissement relatif en quartz et en orthose . Corrélativement à cet
enrichissement ,on note un léger appauvrissement des teneurs en plagioclases et en minéraux
ferromagnésiens. Le clinopyroxène assez abondant et stable dans la diorite quartzique est
remplacé par la hornblende verte dans la granodiorite. L'évolution au sein de ces faciès
métalumineux commence par le fractionnement du plagioclase suivi par le clinopyroxène,
hornblende verte ,biotite, quartz et enfin l'orthose.
Les variations chimico- minéralogiques sont en faveur d'une différenciation
magmatique par cristallisation fractionnée et les tendances évolutives sont celles des séries
calcoalcalines à tendance potassique. Cependant, les dispersions rencontrées dans certains
diagrammes géochimiques reflètent que la cristallisation fractionnée n'est pas le seul
processus qui a régit les différents faciès de Tarilest. La présence des xénolites et des
enclaves microgrenues sombres , forts abondants dans ces faciès montrent que l'assimilation
et la contamination restent des phénomènes ayant joué un rôle vraisemblablement important à
côté de la cristallisation fractionnée.
Intrusif dans les faciès précédents (diorite quartzique,granodiorite et
microgranodiorite) et complètement dépourvu d'enclaves, le leucogranite est caractérisé en
outre par la présence de la muscovite, du grenat et par l'abondance de la tourmaline. Ceci
témoignerait du caractère hyperalumineux de ce faciès et de son origine essentiellement
crustale.
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Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
NTARMOUCHANT A.*, BOUSHABA A.*, BEN ABBOU M.*, DRIOUCH Y.*, DAHIRE
M.*, DEBAT P.**, BOUABDELLI M.*** ET BEZIAT D.**.
Situé à l’Est du massif hercynien central, le sillon d’Azrou-Khénifra est une zone
localisée au front des chevauchements hercyniens internes de la Meseta orientale marocaine
(Piqué et Michard, 1979,1981,1983 et Hoepffner, 1989). Le développement de ces
chevauchements et la déformation synschisteuse et synmétamorphe associée, métamorphisme
de faciès schiste vert, sont rapportés à la période viséenne (330 M.a; Bouabdelli, 1989). En
effet, le bassin viséen formé au front de ces structures est caractérisé par une sédimentation
syntectonique (Bouabdelli, 1989).
La zone d'Azrou-Khénifra est caractérisée dans sa partie sud, région de l'Azarare,
par le développement d’un essaim magmatique hypovolcanique sous forme de sills et de
dykes généralement orientés NE-SW et localement de petits stocks. Les relations
géométriques entre les structures tectoniques apparaissant dans le bassin viséen ( front de
chevauchemants, accidents décrochants à décrochevauchants, …) et les gisements des roches
magmatiques permettent d'identifier au sein de l'essaim filonien trois générations
magmatiques caractérisées par leur nature pétrographique et géochimique et leur contexte de
mise en place:
1) la première venue magmatique, qui affleure généralement en sills interstratifiés
et plissés avec les formations du viséen supérieur et en dykes dans les formations antérieures
au carbonifère. Les roches magmatiques distinguées au sein de cette première génération sont
des gabbros, des dolérites, des diorites et des monzonites. Les transformations secondaires
(spilitisation) qu’ont subi ces roches oblitèrent le caractère géochimique originel qui apparaît
transitionnel à calco-alcalin;
2) un magmatisme syn à tardi-tectonique en filons et dykes au sein duquel deux
lignées ont été mises en évidence : i) une lignée calco-alcaline englobant les faciès usuels de
ces types de séries allant des microgranodiorites jusqu’aux granites, le passage d’un faciès à
l’autre étant le résultat d’une cristallisation fractionnée et ii) une lignée sialique, totalement
indépendante de la précédente, à caractère alumineux caractérisée par la mise en place de
dykes leucogranitiques au niveau des fronts de chevauchements; elle est associée au dernier
épisode compressif hercynien dans cette zone;
3) un magmatisme post-orogénique qui se manifeste sous forme de filons injectés
dans des accidents qui recoupent et décalent les structures viséennes ainsi que les filons
microgranitiques syntectoniques. Ces filons de nature microdioritique montrent une tendance
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
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Le secteur de Moulay Bou Azza est situé dans le massif hercynien central ou Maroc
central, le long d'une ligne d'accidents majeurs appelée "Faille Smaala-Oulmès ou "Couloir
d'Oulmès".Cette faille NE-SW sépare le Maroc central en deux unités structurales
importantes : à l'Ouest, l'anticlinorium de Khouribga-Oulmès, à l'Est, le synclinorium de
Fourhal-Telt (figure I-40a et b). Nous l'appellerons ici le "Linéament Smaâla-Oulmès"
(LSO).
Le pointement granitique de Moulay Bou Azza est situé à environ 3km du village de
Moulay Bou Azza. Sur la carte géologique du Maroc à 1/500000 (1952), il apparaît au sein
de terrains siluriens, sous forme d’ellipse d'environ 0,4 x 0,8 km, intrusive dans les terrains
namuriens du synclinorium de Fourhal qui affleurent sur le versant sud de la crête de
quartzites ordoviciens de Ghir ou Roumi. Plusieurs filons de microgranites de 1 à 10 m
d'épaisseur, dirigés NE-SW, intrudent l'encaissant granitique en recoupant la S0-1.
Le pointement granitique est situé dans les terrains namuriens de l'écaille supérieure sur le
contact anormal avec le domaine oriental, qui correspond ici à un cisaillement vers le NW. Le
granite semble sceller ce contact, mais des jeux tardifs signalés dans des zones broyées avec
filons de quartz à mispickel où des stries indiquent des cisaillement vers le NW.
Le granite de Moulay Bou Azza se caractérise par une mis en place tardi-tectonique
(minéraux thermiques post-tectoniques), dans des terrains déformés par un plissement
synschisteux associé à un métamorphisme régional de bas degré. Il ne présente aucune
déformations internes corrélables avec celles de l'encaissant. Le niveau structural de sa mise
en place est relativement superficiel comme l'indique la faible extension de l'auréole et le fort
contraste de viscosité entre le granite et son encaissant.
L'étude pétro-géochimique montre que le faciès principal de MBA est un granite à
biotite porphyroïde et à enclaves "basiques", appartenant à la série calco-alcaline à tendance
alumino-potassique, dont la mise en place définitive est post-tectonique (tardi-hercynien).
Le granite principal de Moulay Bou Azza ressemble beaucoup, du point de vue
minéralogique (biotite à composition chimique entre Mg-biotites et Fe-biotites, plagioclase
zoné de type andésine à oligoclase) au faciès principal des Zaer (granite type I et II à biotite).
Ils se placent tous deux entre celui de Aouam (Granite à Mg-biotites, plagioclase à An40-
An25) et ceux du Ment (Granite à Fe-biotite, plagioclase à An35-An20) et d'Oulmès (Granite
d'El Quirit à enclaves basiques et à Fe-biotite et le granite principal à Fe-biotites).
Les compositions des biotites des divers faciès granitiques principaux, place les faciès
du Ment, des Zaer et celui de Aouam dans le domaine des granitoïdes de la série calco-
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alcaline à légère tendance alumino-potassique, ceux d'Oulmès et de Moulay Bou Azza dans
le domaine des granitoïdes de la série alumino-potassiques.
La projection des éléments majeurs de Moulay Bou Azza dans le diagramme AFM
situe ce dernier dans le champ des granitoïdes calco-alcalins.
Les spectres des terres rares des granitoïdes biotitiques principaux de Moulay Bou
Azza, du Ment, d’Oulmès (granite d'El Quirit) de Aouam, et d’El Hammam, montrent les
caractéristiques suivantes :
(i) teneurs en TR élevées (T.R.>80 ppm)
(ii) leurs profils sont pentés de la Sm à Lu et peu pentés de Gd à Lu. Les rapports
présentent toujours une anomalie négative en Eu ; très prononcée pour le Ment, moins
prononcée pour Aouam et à peine décelable pour El Hammam et Moulay Bou Azza.
En conclusion, comme pour les granitoïdes à biotite du Maroc central, le granite à
biotite de MBA s'intègre bien dans la lignée calco-alcaline.
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E. H. EL AOULI et H. AMAOUAIN
Université Ibn Zohr, Faculté des Sciences, Département de Géologie, B.P 28/S, Agadir, Maroc.
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1: Faculté des sciences, université Mohammed -V, av, Ibn Batouta, BP 1014, Rabat, Maroc
2. Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Faculté des Sciences, Département de Géologie, DharEl Mahraz,
Fès, Maroc.
Dans un cadre régional, le premier apport de cette étude est d'illustrer un exemple de
mise ne place de leucogranites pendant le fonctionnement d'une zone de cisaillement. Dans
ce contexte géodynamique, caractérisé par une déchirure lithosphérique s'opèrent des
processus métamorphiques et une fusion partielle des métasédiments à l'origine des intrusions
magmatiques, qui sont drainées le long de cette zone de cisaillement. Le massif hercynien des
Rehamna est recoupé par la zone de cisaillement de la meseta occidentale (Z.C.M.O) qui
correspond à une mégazone faillée, large de plusieurs kilomètres, et constituée dans son
ensemble par la faille médiane et l'accident des Ouled Zedness. Ces failles à jeu multiple et
où se concentre les déformations ductiles synmétamorphes, sont probablement des frontières
tectoniques majeures à valeur de zone de suture.
L'étude des relations entre le métamorphisme et la déformation met en évidence la
succession de deux épisodes syn-métamorphes D1-D2, avec un caractère essentiellement syn-
cinématique d'une blastogenèse à grenat, staurotide et chloritoïde. Une cristallisation tardive
des blastes de disthène et de staurotide caractérisée par une disposition clairement oblique par
rapport à la foliation principale S1-2, est probablement pénécontemporaine de la mise en
place des granites tardi-orogéniques dans le massif des Rehamna. A l'échelle de la zone
étudiée, des déformations ductiles tardives en faille normale ont été remarquées, et
récemment interprétées dans le massif paléozoïque des Rehamna comme synchrones à
l'extension d'une lithosphère préalablement épaissie.
Le dôme de Sidi Ali décrit récemment comme le terrain le plus ancien affleurant
dans le massif des Rehamna ( partie profonde de la chaîne ) présente les caractères d'un
dôme gneissique qui correspond à une portion de croûte inférieure ductile. Il est
probablement remonté et exhumé par cette zone de cisaillement ductile synmétamorphique en
faille normale. La Zone de Cisaillement de la Meseta Occidentale (Z.C.M.O) qui n'est pas
une faille unique, mais un ensemble d'accidents disposés en relai et où se concentre le
métamorphisme et la déformation, s'inscrit dans la tectonique d'extension post-collision
conduisant à l'amincissement de la croûte de la chaîne hercynienne et une mise en place
tardive des leucogranites.
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1: Faculté des sciences, université Mohammed -V, av, Ibn Batouta, BP 1014, Rabat, Maroc
2. Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Faculté des Sciences, Département de Géologie, DharEl Mahraz,
Fès, Maroc.
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Hassan EL HADI
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1. Faculté des sciences de Ben Msik Sidi Otmane, Bd. Driss El Harti, BP : 7955
2. Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Faculté des Sciences, Département de Géologie, DharEl Mahraz,
Fès, Maroc.
Coincés entre les blocs cratoniques américain au Nord et Ouest Africain au Sud, au
sein d'une vaste zone de cisaillement d'âge Carbonifère et Permienne, les granitoïdes
hercyniens du Maroc sont désormais rattachés à un magmatisme calco-alcalin classique. Une
classification de ce magmatisme établie à l'aide des données de terrain et par la géochimie
permet de placer les granitoïdes de la Meseta marocaine dans le cadre général de l'activité
magmatique. Quatre groupes de granitoïdes, notés I, II, III et III, sont distingués
géographiquement :
-Du point de vue âge, les granitoïdes hercyniens du Maroc sont tous postérieurs à la phase
majeure de l'orogenèse hercynienne; le caractère post - collisionnel parait un trait majeur de
tous les granitoïdes la Meseta marocaine.
-D'un point de vue pétrographique, on constate la présence des termes peu différencies
(diorite quartzique et tonalite) qui se limitent à la Meseta Orientale tandis qui au niveau de la
Meseta occidentale ces termes font défaut excepte dans le massif de Tichka et le pluton de
Médinet (Haut-Atlas) où des diorites quartziques et des tonalites ont été décrites dans les
travaux de Gasquet (1991).
Sur le plan minéralogique, les termes granodioritique et granitiques de la Meseta
Orientale sont dominés par la biotite et l'amphibole alors que dans la Meseta occidentale les
minéraux ferromagnésiens de ces mêmes faciès sont représentés exclusivement par la biotite.
On
- Les données géochimiques sur les différents groupe, permettent de remarquer que les
tendances calco-alcalines sont le trait commun de ces granites. Aussi, est-il déjà signalé dans
les travaux antérieurs (Gasquet, 1991), que certains massifs du groupe I (Tichka par
exemple) présente beaucoup de ressemblance avec ceux du groupe II (Zaër), du groupe III
(Aouli) ou encore avec ceux du groupe IV (Zekkara). Ce comportement géochimique
vraisemblablement homogène, se trouve confronté à d'autres contraintes, comme l'abondance
des tonalites et granodiorites à amphibole ainsi que le caractère potassique de la plupart des
granites du groupe IV.
-La comparaison des différents spectres de terres rares normalisés aux chondrites de
Nakamura (1978), permet d'observer que les tendances calco-alcalines sont similaires dans
les quatres groupes ; avec un fractionnement plus important des terres rares légères et une
anomalie négative en europium plus ou moins discrète.
-Les granitoïdes de la Meseta occidentale ont des affinités calco-alcalines à alcalines. Par
contre ceux de la Meseta Orientale sont calco-alcalines potassiques.
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
-Les roches basiques intimement associées aux granitoïdes dans les massifs de Zekkara et
Tichka ne sont pas co-magmatiques et sont similaires aux basaltes intracontinentaux d'affinité
calco-alcaline dans le premier massif et transitionnelle dans le second.
-Les caractéristiques géochimiques, isotopiques ainsi que les données de la typologie des
zircons indiquent que les différents granitoïdes sont pour la plupart d'origine hybride.
- Les données isotopiques utilisant le couple Rb/Sr et K/Ar, permettent de proposer une
fourchette d'âge, entre 330 Ma et 250 Ma (Fig. 3). L'examen de cette présentation permet de
distinguer trois âges correspondant aux trois suites magmatiques issues d'injections
magmatiques légèrement espacées dans le temps. La plus ancienne se situe à environ 310 ± 5
Ma et se rencontre dans les plutons de Tannecherfi, Marguechoum ainsi qu'une partie de
Tichka, Aouli et Jbilets. La seconde venue magmatique, probablement d'âge 290 ± 5 Ma est
représentée dans les massifs de Zaër, Ment, Bou-Mia, Tancherfi, Hssain Diab, Soulouina et
Zekkara ainsi qu'une partie des Jbilets. La venue la plus tardive a un âge d'environ 270 ± 5
Ma et se rencontre dans les intrusions de Azgour, Boudoufoud, Moulay Bouazza, Jbel Ouam,
Béni Snassène et des affleurements de Tichka et Aouli.
La discrimination par l'analyse multivariante des différents échantillons des
granitoïdes hercyniens du Maroc montre une bonne discrimination.
La projection des rapports R1 en fonction de la silice montre que les différents
massifs de la chaîne hercynienne marocaine sont orogéniques (R1 positif). Le report des R2
en fonction de la silice confirme l'existence de trois suites magmatiques définies par les
données géochronologiques. Les échantillons des massifs issus des deux injections
magmatiques précoces ont des R2 positifs et se situent dans le domaine des granitoïdes tardi -
orogéniques alors que les échantillons de la venue tardive ont des R2 négatifs correspondant
à un environnement post - orogénique. La mise en place de la dernière venue magmatique
s'est faite 40 Ma environ après la phase compressive de l'orogenèse hercynienne au Maroc.
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
1: Faculté des sciences, université Mohammed -V, av, Ibn Batouta, BP 1014, Rabat, Maroc
2a-2b : UMR 6538 " Domaines océaniques ", université de Bretagne Occidentale, BP 809, 29285 Brest, France
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Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
1. Faculté des sciences de Ben Msik Sidi Otmane, Bd. Driss El Harti, BP : 7955
2. Université Moulay Ismaïl, Faculté des Sciences, Département de Géologie, B.P 4010, Béni M'hamed,
Meknès, Maroc.
3. Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Faculté des Sciences, Département de Géologie, Dhar El Mahraz,
Fès, Maroc.
4 : Fac. des Sciences–Kénitra, Dépt de Géologie, B.P 133, E-mail : jhaimeur@caramail.com
L'origine de la mise en place des granitoïdes hercyniens marocains a été discuté par
divers auteurs à base de critères principalement : (i) géochimiques (nature calco-alcaline des
magmas, la succession dans le temps des séries calco-alcalines, leucogranitique et
monzonitique) ; (ii) minéralogiques (typologie des zircons) et (iii) structuraux (déversement
des plis, sens de cisaillement). Parmi les modèles proposés nous citons :
(1) l'hypothèse de subduction localisée à l'Ouest du Maroc hercynien, au large du
Môle côtier et la Meseta Ibérique avec le plan de subduction vers l'Ouest, ou vers l'Est
(2) l'hypothèse de subduction localisée à l'Est dans le domaine interne de la chaîne,
avec un plongement du plan de subduction vers l'Ouest où la Meseta marocaine est une
plaque continentale avec sa partie orientale en position de marge active et la partie ouest en
position de bassin d'arrière-arc.
Cependant, l'absence en Meseta marocaine de témoins de croûte océanique ou de
roches métamorphiques de haute pression et de basse température, va à l'encontre d'une
hypothèse de subduction océanique de type andin.
(3) la troisième hypothèse interprète les granitoïdes de la Meseta marocaine comme
liés à des décrochements crustaux.
L'ensemble de ces critères tectono-métamorphiques, minéralogiques et géochimiques
suggèrent (mis à part le massif de Tichka) un même mode de mise en place pour l'ensemble
des granitoïdes de la lignée calco-alcaline. Leur mise en place est systématiquement liée à des
bassins sédimentaires préalablement structurés en horsts et grabens greffés sur des accidents
lithosphériques le plus souvent à jeu normal décrochant. Le scénario de mise en place de
l'ensemble des magmatites hercyniennes peut se résumer selon le modèle suivant :
Au cours du Carbonifère inférieur et moyen (Struno-Namurien) se fait l'ouverture des
principaux bassins hercyniens du Maroc, préparée au moins depuis le Dévonien moyen, par
un amincissement crustal caractérisé par une déformation (résultat de l'asymétrie des bassins
paléozoïques marocains) guidée par des fractures d'ordre crustal profondes permettant
l'injection de magma basique (Pillow lava), décrite dans le bassin de Sidi Bettache en Meseta
côtière dans le Chougrane, dans le SW du Ment (région d'Aït Haddou ou Hammou), dans les
Jebilet et dans les Rehamna. Ces bassins de type marin sont individualisés et comblés avant
le Westphalien Stéphanien (phase hercynienne majeure). La déformation débute par les
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« Magmatisme hercynien marocain dans son contexte géodynamique global »
Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
perce sa couverture comme un poinçon avec une forme quasi-circulaire, d'où des minéraux
granitiques sans aucune orientation interprétable et un métamorphisme de contact post-
tectonique (présence des minéraux équants) lié à son installation définitive. De là, on peut
conclure que le granite calco-alcalin porphyroïde du Ment est un massif lié à un contexte de
déformation faible, de degré métamorphique anchi- à épizonal, dont la mise en place
définitive s'est faite selon des zones décrochantes profondes ductiles NNE-SSW. Le granite
non porphyroïde à tendance monzonitique du Ment correspond au dernier liquide
magmatique différencié, ayant été mis en place de manière pénécontemporaine au granite
calco-alcalin porphyroïde selon la direction hercynienne NE-SW.
L'intrusion de ces de granitoïdes hercyniens calco-alcalins de la série monzo-
granodioritique, induirait la fusion mésocrustale, ce qui pourrait être à l'origine de magmas à
tendance leucogranitique.
De grandes failles intra-crustales, résultant de la collision continentale souvent guidée
par des zones de cisaillement ductiles préexistantes, achèvent l'évolution géodynamique
hercynienne au Maroc, en même temps qu'il y a production de magma purement crustal a
rapport isotopique initial élevé (ISri > 0.7050) typique des mobilisats crustaux. Ce magma est
à l'origine de la lignée leucogranitique dépourvue d'enclaves magmatiques basiques,
peralumineuse, de type hercynotype.
Il est à noter que pendant cette époque et dans des bassins permiens on assiste à la
production d'un magmatisme basique appartenant soit à la série calco-alcaline de type marge
continentale active, soit à la série intermédiaire (hybride ou transitionnelle) entre l'alcalin et
le calco-alcalin. Ce volcanisme est étroitement sous le contrôle de grandes failles
décrochantes intra-continentales à l'origine des bassins d’effondrement permiens,
d'importance variable.
Cependant, une grande question se pose à propos du contexte de l’évolution
géodynamique global de la zone du Maroc central depuis le Silurien jusqu’au permien. Pour
répondre à cette question, il est obligatoire de considérer dans l’analyse, en plus des données
des études pétrologiques et géochimiques ; l’étude géophysique du socle de la Meseta
marocaine et des provinces maritimes canadiennes. En conséquence, nous proposons
l’histoire géodynamique suivante pour la meseta marocaine :
cette age peut être remonté à plus de 360 Ma si on tient compte de l’importance des
transformations dues à la tectonique ductile (structures C/S, transformations hydrothermales
des minéraux primaires : muscovitisation, chloritisation, albitisation etc.) enregistrée dans les
granitoïdes de Rabat-Tiflet.
Pendant l’Eo-hercynien (Carbonifère inférieur) on assiste à une période compressive
(phase Bretonne) caractérisée par des plis synschisteux déversés vers l’Ouest qui affecte la
Meseta orientale par un métamorphisme régional daté à 367 Ma et par une mise en place de
plutons de granitoïdes datées à 345 Ma Cette époque est caractérisée par l’ouverture en pull-
apart sur des failles transcurrentes dextres des bassins mesetiens marqués par un volcanisme
basique Ces bassins peuvent être corrélés à des bassins localisés au Nord de la siture théïque
de même age et de même direction.
Au Carbonifère supérieur, la phase hercyniènne débute par une déformation
compressive se déplaçant progressivement vers l’Ouest, affecte la Meseta centrale dans
l’intervalle de 340 - 320 Ma Pendant la même époque on assiste à la mise en place d’un
magmatisme calco-alcalin au Maroc oriental, et la mise en place des granitoïdes datant de
320 -270 Ma dans la Meseta occidentale.
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1
Université Cadi Ayyad, F S T, Département de Géologie,. B.P. 618 Guéliz Marrakech (Maroc).
2
Universidad de Cadis, Facultad de CC del Mar, Départamento de Geologia. 11 510 Puerto Real (Cadiz),
Espagne.
Dans la région d'Imilchil (Haut Atlas central), la majorité des rides (boutonnières)
montrent à leurs cœurs des basaltes triasiques comme roche plus ancienne surmontée d’une
pile sédimentaire marno-calcaire d’âge aaléno-bajocien. En tenant compte du décollement
généralisé de la couverture du domaine atlasique au Cénozoïque, on considère que le socle
hercynien est resté au fond.
Dans les basaltes triasiques, on a mis en évidence l’existence d’enclaves, de dimension
centimétrique à millimétrique, témoins du socle hercynien. Ce sont essentiellement des
xénocristaux et des enclaves de schistes.
Les enclaves de schistes sont longs de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Elles
présentent des formes elliptiques ou amiboïdes aplaties. Elles sont plus ou moins assimilées
par le magma. Elles sont formées par des reliques d’andalousite , biotite, grenat et staurotide
et sont pseudomorphosées en corindon, spinelle et verre brun.. Les enclaves à texture
vitrophyrique et vésiculaire sont formées par d’abondants petits cristaux de spinelle, inclus
dans les plagioclases et dans la matrice vitreuse. Les plagioclases y sont plus grands que dans
la roche encaissante, probablement par l’action des fluides libérés pendant la fusion des
micas.
Les xénocristaux isolés de grande taille correspondent à des phénoblastes d’andalousite
partiellement ou totalement pseudomorphosés. Leurs inclusions de graphite sont
caractéristiques de la variété chiastolite. Ils sont pseudo-morphosés en cristaux aciculaires de
fibrolite. A leur périphérie, sont disposés des cristaux de mullite à fort relief et en fines
baguettes. Les interstices entre les baguettes sont occupés par un verre marron ou par du
spinelle rose violet de type hercynite.
Les enclaves des basaltes triasiques et leur xénocristaux dérivés auraient pour origine des
roches pélitiques non affleurantes ayant subit un métamorphisme régional hercynien à
andalousite. Les magmas triasiques auraient traversés et localement digéré ce socle, ce qui
serait la cause du changement de leur caractère chimique du transitionnelle au tholéiitique
(Bougadir, 1999c). En corrélation par similitude de faciès avec la géologie de la boutonnière
de Mougueur du Haut atlas oriental, où on peut voir la relation entre la couverture et le
substratum (Bernasconi, 1983 ; Jenny, 1984, Brede et Heinitz, 1986), les enclaves des
basaltes triasiques correspondraient, parmi les quatre formations lithostratigraphiques du
substratum décrites par El Kochri et Chorowicz, (1988), aux schistes satinés gris jaune. On
peut, ainsi, avancer que les formations anté-triasiques des rides du Haut atlas central
appartiennent au Cambrien inférieur et moyen !
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Réfrences bibliographiques :
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1 : Faculté des Sciences Dhar El Mahraz, département des Sciences de la Terre, B.P.1796, Atlas, Fès.
2 : Laboratoire de Géologie Structurale, B.P.6759- 45067 Orléans cedex 2 (France).
3 : Département de Géologie, Faculté des Sciences Semlalia B.P.S15, Marrakech.
4 : Ministère de l'énergie et des mines, Rabat.
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Fès, les 11, 12 et 13 mai 2000
Les enclaves microgrenues sombres (EMS), telles qu'elles sont définies par Didier
(1973), présentent des caractères morphologiques, texturaux et chimico-minéralogiques bien
précis. Elles correspondent à des témoins de mélanges magmatiques incomplets (mingling)
entre un magma acide (crustal) et un magma basique (mantellique). Ainsi, les EMS apportent-
elle la preuve tangible de l'origine hybride ou mixte (croûte + manteau) de leur granite-hôte.
L'objectif de cette intervention est de porter l'attention sur l'existence d'enclaves qui
peuvent à première vue être considérées comme des EMS, mais dont l'examen détaillé révèle
qu'elles ne le sont pas. Cette confusion a souvent de graves conséquences sur l'interprétation
de l'origine du granite-hôte. Nous décrivons, ci-dessous, trois exemples de "faux" EMS
repérées dans différents granitoïdes hercyniens marocains.
1/ Les Enclaves de Bordures Figées Sombres (EBFS). Dans certains cas où la bordure du
pluton granitique est riche en concentrations biotitiques ou schlierens, la dislocation de cette
bordure, au cours de la mise en place du magma granitique, engendre des enclaves à texture
fine et de teinte sombre qui risquent d'être confondues avec les EMS. Ce cas de figure à été
rencontré sur la bordure NE du pluton de Zaër et à l'Est du pointement de Bamega dans les
Jebilet. A la différence des EMS, ces EBFS qui seraient l'équivalent des enclaves
microgrenues claires (EMC), présentent la même minéralogie et le même chimisme que leur
granite-hôte et s'observent exclusivement au niveau de la périphérie des plutons granitiques.
2/ Les Enclaves de Magma Filonien Basique (EMFB). Des magmas basiques filoniens
peuvent s'injecter tardivement dans un magma granitique encore plastique; ce qui entraîne
leur fragmentation en petites masses sombres rappelant les EMS. Dans ce cas les propriétés
rhéologiques, fortement contrastées, des deux magmas en contact ne permettent que des
échanges mécaniques et chimiques minimes. Ce type d'enclaves a été rencontré à l'Est du
pluton des Oulad Ouaslam (Jebilet) et au Sud du complexe granitique de Ment. Les EMFB
présentent un contour lobé, une texture doléritique et des compositions minéralogique et
chimique très différentes de celles du granite-hôte. Leur répartition spatiale est très réduite.
3/ Les Enclaves d'Encaissant Magmatique Basique (EEMB). A la manière dont le magma
granitique peut arracher et emballer des fragments d'encaissant sédimentaire, il peut le faire
également pour des fragments d'anciennes roches magmatiques basiques. Dans ce cas, ces
enclaves seront considérées comme des xénolites (enclaves d'encaissant). Quelques enclaves
de ce type ont été rencontrées dans les plutons granitiques des Oulad Ouaslam et de Zäer.
Les EEMB présentent des formes plus ou moins anguleuses et sont parfois blindées par une
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-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Didier J. (1973). Granites and their enclaves : The bearing of enclaves on the origin of
granites. Development in petrology, 3, Elsevier, Amsterdam, 393 p.
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1
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Faculté des Sciences Dhar Mahraz, Département de Géologie, B.P 1796 -
Fès Atlas, Maroc.
2
Université Cadi Ayyad, Faculté des Sciences Semlalia, Département de Géologie -BP. 2390 - Marrakech - Maroc
3
Université Blaise Pascal, Département de Géologie, 5, rue Kessler.- 63038, Clermont Ferrand cedex - France.
Afin d'obtenir des éléments qui permettront une meilleure compréhension de sa formation
et de son évolution, une attention particulière est accordée à la croûte inférieure qui demeure
relativement peu connue, ce qui limite les possibilités d'attribuer une composition globale à la
croûte continentale et donc d'évaluer les modèles relatifs à sa formation et à sa différenciation.
Pour pouvoir obtenir des informations sur cette croûte inférieure, les xénolites remontés à la
surface par les basaltes alcalins et les kimberlites (Kay et Kay, 1981) entre autres, constituent un
outil d'une grande importance.
Dans le Moyen Atlas, certains appareils (les maars de Tafraout et de Bou Ibalrhatène)
contiennent des xénolites crustaux d'origine sédimentaire et/ou magmatique. Les premiers qui
nous intéressent ici ont été récoltés exclusivement dans le maar de Tafraout. Ils sont grands
(jusqu'à 50 cm) et très diversifiés; plusieurs d’entre eux sont à sillimanite et / ou grenat.
Ces granulites considérées avoir un protolithe sédimentaire, ont été qualifiées de paragranulites
(Moukadiri, 1999). Elles sont pour la plupart litées et montrent généralement une texture
granoblastique polygonale.
Les paragranulites sans grenat ont la particularité d’être dépourvues de pyroxènes
primaires. Leurs paragenèses comportent les minéraux suivants : la sillimanite, le plagioclase,
l’orthose, le quartz, la titanomagnétite, l’ilménite, en plus des minéraux secondaires des
symplectites (orthopyroxènes, spinelle, plagioclase et orthose baignant dans du verre).
Dans les paragranulites à grenat où le rutile est omniprésent, on peut trouver aussi de la biotite en
faible quantité.
L’ilménite présente dans certains cas des lamelles (exsolutions) de titanomagnétite. De même, le
grenat peut apparaître faiblement kélyphitisé, ou totalement déstabilisé en symplectite à minéraux
plus ou moins grands baignant dans du verre de fusion résiduel. Les symplectites représentent
très vraisemblablement le produit de la destruction du grenat sous l’effet de la baisse de la
pression et de la hausse de la température (Lovering et White, 1969 - Ellis et Green, 1985). En
effet, la kélyphite est interprétée comme étant le résultat de la fusion à pression décroissante
accompagnant l’ascension rapide des basaltes-hôtes des grandes profondeurs (Kay et Kay, 1983).
Ce phénomène de décompression est illustré aussi dans les orthogranulites par la déstabilisation
plus ou moins importante de la bordure du scapolite en plagioclase (Lovering et White, 1964).
Certaines de ces paragranulites sont anormalement riches en grenat et sillimanite et
correspondent sans doute à des restites.
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Université cadi ayyad , Faculté des Sciences Semlalia- Département de Géologie- BP. 2390.
Marrakech
Les Jebilet se composent dans leur subdivision structurale de deux bassins contiguës qui sont les
Jebilet centrales et les Jebilet orientales .
Le bassin des Jebilet centrales est formé de la série des schistes de Sarhlef métamorphosés dans
le faciès épizonale. Ces schistes comportent des intrusions magmatiques anté-schisteuses
formées en grande partie de roches basiques dont des gabbros et des dolérites.
Le bassin des Jebilet orientale est formé d’une alternance schito-gérseuse non métamorphique
connue sous le nom du flysch de Kharrouba. Le dépôt de ce flysch a été accompagné de
quelques émissions magmatiques sous forme de laves basaltiques et de dépôts pyroclastiques
synsédimentaires.
Les études pétrographiques, minéralogiques et géochimiques ont monté la dualité des liquides
basiques des deux bassins.
Les dolérites des Jebilet centrales qui sont, à priori, les roches les plus proches des liquides
basiques initiaux, affichent une signature franchement tholéïtique matérialisée par des profils de
terres rares parfaitement plats.
Les liquides basaltiques des Jebilet orientales affichent un caractère de tholéïte transitionnel
souligné par des profils de terres rares inclinés (enrichis en terre rares légères).
La dualité des liquides basiques dans les deux bassins témoigne de l’état de maturité de chacun
d’eux. La distension dans les Jebilet centrales a atteint un stade très avancé par rapport à la
distension dans le bassin des Jebilet orientales. La nature des sédiments, la fréquence des
émissions magmatiques anté-schisteuses, la géométrie et l’intensité de la déformation ainsi que
le degré du métamorphisme dans chaque bassin plaide en faveur de cette démonstration.
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1. Département de Géologie, Faculté des Sciences, BP. 20, Univ. Chouaïb Doukali, El Jadida, Maroc,
2. Laboratoire de Métallogénie-Géochimie, Département de Géologie, Faculté des Sciences, BP. 524, Oujda,
3. Département de Géologie, Faculté des Sciences et techniques, BP. 2202, Fès-Saïss, Maroc.
Le gisement aurifère de Tiouit situé dans le versant nord du Saghro oriental (Anti-Atlas
marocain) a été exploité entre 1982 et 1995 pour des teneurs moyennes de 7g/t Au, 57 g/t Ag et
0.5% Cu.
Les veines minéralisées de direction générale N10° avec un pendage de 10 à 30°E ou
SW, sont encaissées dans la granodiorite du Precambrien PII supérieur, intrusive dans une série
sédimentaire déformée et métamorphisée dans le faciès schiste vert, lors de la phase panafricaine
majeure.
L'étude minéralogique (Al Ansari et Sagon, 1997) et celle des inclusions fluides (Jettane
et al., 1999) ont abouti aux résultats suivants:
* La séquence paragénétique comprend trois stades principaux :
- Stade I ferro-arsénifère, avec essentiellement de la pyrrhotite, de la pyrite et de
l'arsénopyrite.
- Stade II cupro-zincifère, où la phase aurifère la plus importante est associée à la
blende, la chalchopyrite, le cuivre gris et la galène. On note aussi la présence de la
pyrite II.
- Stade III plus tardif à hématite-or.
* Les deux stades I et II sulfurés, sont respectivement, le produit de fluides
minéralisateurs, de nature aqueuse et dépourvu de CO2 :
- fluide précoce L2I (<5% éq. NaCl, Tmin = 320°C et Pmin = 110 bars)
- fluide L2II (9% éq.NaCl, soit 1.7m NaCl ; Tmin=360°C et Pmin = 180bars).
Ces fluides à sulfures-or sont relayés par un fluide à caractère oxydant (150-200°C, 15%
éq. NaCl), responsable du dépôt du stade à hématite-or.
Les travaux préliminaires de modélisation numérique des interactions fluides-roches ont montré
que la diminution de l'activité de H2S et de la fugacité d'oxygène suite à la réaction de
sulfuration de la pyrrhotite en pyrite, peut déposer une quantité significative d'or (2000 ug/kg de
solution, soit 16% de solution). Une modélisation complémentaire mettant en jeu la
transformation pyrrhotite-chalcopyrite et son effet sur la solubilité de
61