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Des étudiants algériens vivent un véritable calvaire dans les universités d’Égypte
suite à un match de soccer enflammé qui a opposé l’Algérie à l’Égypte le 14
novembre dernier au Caire.
Les tensions entre l’Égypte et l’Algérie ont atteint un très haut niveau ces dernières
semaines, après la double confrontation des deux pays dans un match de soccer décisif
pour la qualification à la prochaine Coupe du Monde en Afrique du Sud.
Des étudiants algériens qui ont choisi de poursuivre leurs études aux bords du Nil se
retrouvent aujourd’hui menacés, harcelés et certains d’entres eux demandent même un
rapatriement.
À ce titre, Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, a précisé « qu’une
attention particulière s’oriente aujourd’hui vers nos frères en Égypte, étudiants, résidents
et familles mixtes algéro-égyptiennes auxquels nous devons prêter toute l’aide et
l’assistance dont ils ont besoin ». Il a souhaité, également, que « cette situation
douloureuse puisse être évaluée à juste titre afin que nous puissions construire un avenir
meilleur ».
Les tensions entre les deux pays, amorcées par médias interposés plusieurs semaines
avant le match, se sont accentuées après l’attaque du bus de la sélection algérienne au
Caire le 12 novembre, deux jours avant le match Égypte-Algérie, faisant quatre blessés
parmi les joueurs.
Ces graves incidents qui ont touché le sport le plus populaire au monde ont fait les
manchettes de la presse internationale, notamment grâce à un extrait vidéo filmé par un
des joueurs algériens à bord de l’autobus (voir liens). En signe de représailles, quelques
édifices égyptiens en Algérie ont été attaqués par des citoyens en colère après les images
de l’agression du bus de leur équipe.
« Le soccer est une religion pour certains partisans. Leur identité n’est pas seulement
associée à l’équipe, mais aussi à leur pays. Ainsi, la défaite de leur équipe est perçue
comme une atteinte à leur identité patriotique. Ils sont prêts à tout pour ne pas perdre, et
parfois l’une des solutions les plus faciles est l’agressivité dans le but d’intimider
l’équipe adverse », commente Éric Donahue, étudiant au Doctorat en psychologie à
l’UQAM et spécialiste de la passion et de l’agressivité dans le sport.
Malgré ces tensions et l’indignation du monde du football, le match a été maintenu par la
Fédération internationale de football (FIFA). L’Égypte le remporte, ce qui remet les deux
équipes à égalité au classement. Seul un match d’appui les départagerait pour désigner le
pays qui va jouer le mondial en juin prochain.
À Khartoum, les Algériens l’emportent finalement par 1 but à 0 et décrochent ainsi le
précieux billet pour la prochaine Coupe du Monde 2010. La presse égyptienne soutient
que des nouvelles violences ont éclaté dans la capitale soudanaise, accusant ainsi les
partisans algériens, mais les autorités locales ont démenti signalant quelques incidents
mineurs.
« C’est très dommage d’en arriver là pour un match de soccer. Il devait y avoir un
vainqueur et un vaincu après tout. Surtout en sachant que nous avons eu des relations
historiques avec l’Algérie, un pays frère avec qui on partage la même langue et la même
religion », confie la consule générale de l’Égypte à Montréal, Suzanne Gamil, interrogée
par le journal iMédia dans le cadre de la semaine égyptienne à l’Université du Québec à
Montréal (UQAM).
Signalons enfin que l'ambassadeur égyptien au Canada, Shamel Nasser, interpellé par le
journal iMédia dans le cadre d'une conférence à l'UQAM sur les relations culturelles
entre l'Égypte et le Canada, n'a pas souhaité faire de commentaires sur les tensions entre
l'Algérie et l'Égypte.