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Acquisition 3D

M. Bachta 2002
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La nature est, par essence,


tridimensionnelle et les nouvelles
techniques de sismique réflexion ne font
qu'en restituer le caractère.

La sismique 3D réconcilie et intègre les


différents métiers éclatés de la sismique
conventionnelle que sont l'acquisition, le
traitement et l'interprétation.
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ACQUISITION
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I. ACQUISITION TERRESTRE

1. Généralités
1.1. Introduction
1.2. Définitions de quelques termes
1.3. Techniques d'acquisition
1.4. Exemples de dispositifs utilisés

2. Critères de planification
2.1. Résolutions
2.1.1. Résolution verticale
2.1.1.1. Pas d'échantillonnage
2.1.1.2. Correspondance des domaines continu-discret
2.1.1.3. Théorème de Shannon

2.1.2. Résolution latérale


2.1.2.1. Echantillonnage spatial

2.2. Pendages
2.2.1. Taille de l'étude
2.2.2. Temps d'enregistrement
2.2.3. Taille d'un bloc d'observation
a) Plage des offsets
b)Distribution azimutale des couples émetteurs
récepteurs

3. Conduite des opérations


3.1. Couverture
3.2. Tolérances de positionnement
3.3. Atténuation des bruits
3.4. Considérations économiques

4. Base de données
5. Conclusion
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1. Généralités
1.1. Introduction

La sismique tridimensionnelle (3D) est, sans nul doute, le développement le plus marquant
en exploration géophysique de ces dernières années. Elle consiste à recueillir des mesures
à intervalles fins et réguliers sur toute la surface de la zone à prospecter, permettant le
recouvrement précis et total de tous les objectifs du sous-sol sous investigation.

La sismique 3D a été introduite par les grandes compagnies pétrolières dans les phases
"évaluation et développement" des gisements d'hydrocarbures parce qu'elle permettait une
restitution claire et continue des paléo-reliefs qui sont les interfaces délimitant les différentes
couches sédimentaires présentant des variations en impédance acoustique.

La sismique 3D, engendrant des coûts d'acquisition élevés, a été bien peu utilisée dans le
passé ; mais, avec la mise au point de programmes performants d'Interpolation de traces,
elle a tendance à se généraliser même dans les phases de reconnaissance, d'autant que les
problèmes d'exploration ne cessent de devenir de plus en plus complexes.

1.2. Définition de quelques termes utiles


Avant d’aller plus loin dans le détail, il est utile de définir quelques-uns des termes les plus
utilisés pour faciliter la compréhension de cette nouvelle méthodologie.

Schéma (a)

Sur le schéma (a), nous voyons à la surface, en perspective, une grille matérialisée par de
points bleus qui correspondent aux stations de réception et des carrés rouges qui
correspondent aux stations de tir.
Les lignes de tir sont espacées d’une distance égale à "SLI" et les lignes de réception sont,
quant à elles, espacées d’une distance égale à "RLI" ; avec :

- SLI comme intervalle entre les lignes de réception


- RLI comme intervalle entre les lignes de tir.
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Une frange spatiale portant le nom de ″ migration aperture″ (ouverture de migration qui
correspondrait soit à l'extension d'une des branches de la réponse impulsionnelle de la
migration ou alors au déplacement des points illuminés du sous-sol qui présenteraient un
pendage) borde la grille ; elle est suivie d’une autre frange portant le nom de « fold taper »
qui est la zone de construction de la couverture.

Schéma (b)

Par convention les lignes de réception portent le nom de ″inlines″ et les lignes
transversales (″xlines″) correspondent en général aux lignes de tir.

Le ″template″ (patch) est en général, le bloc d’observation élémentaire ; il est constitué de


plusieurs lignes de réception et d’un ensemble de points de tir associés (appelé ″salvo″) tel
que figuré sur le schéma (b) en rouge.

La boite (″box″) est la maille élémentaire d’un dispositif 3D ; elle est utile pour définir la plus
grande valeur de l’offset minimum Xmin. qui doit être assez court pour permettre le calcul des
corrections statiques par réfraction et la cartographie des événements superficiels.

La distance Xmin est à peu près égale à la diagonale de la boite ( figure suivante (c)).

Une cellule (″bin″ ou ″cell″) de points milieux communs (CMP) est déterminée par une
largeur, une longueur et une profondeur ; elle correspond à l’élément détenant l’information
élémentaire du sous-sol pour une position de surface donnée.
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Schéma (c). Grille 3D définissant les différents termes. La


boite (box) présente une mosaïque de cellules pour une
configuration d'acquisition donnée.

L’offset maximum Xmax nécessaire à une acquisition réussie dépendrait de la profondeur des
miroirs qu’il conviendrait de cartographier.

L'importance de la prise en compte des hypothèses de courbure normale et du pendage sera


discutée plus loin. Il est fortement suggéré que le planificateur prenne soin de la distribution
des offsets. La sélection de l’offset maximum qui serait utilisé pour l’addition aurait un grand
impact sur les coûts et la qualité des données.

En sismique 2D, le sous-sol est divisé en éléments de surface (∆x, ∆t) assimilés à des
points situés à mi-chemin entre les sources et les récepteurs. Dans le cas d'un recouvrement
multiple, ces points prennent le nom de points milieux communs (CMP). Chaque trace de
sortie est associée à un CMP; l'ensemble des "CMP" forme le profil sismique.

∆Y
∆X
∆X
∆T ∆T

Schéma (d). élément du Schéma (e). élément du


sous-sol en sismique 2D sous-sol en sismique 3D

En sismique 3D, où nous nous occupons d'un volume de données, le sous-sol est subdivisé
en éléments de volume (∆x, ∆y, ∆t) souvent appelés "bins" ou "cells" ; ils sont assimilés, eux
aussi, à des points situés à mi-chemin entre les couples "émetteurs récepteurs" selon leurs
azimuts respectifs. Le sous-sol est donc décomposé en une mosaïque de cellules égales où
nous regroupons les informations communes pouvant subir les manipulations nécessaires
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pour tirer des renseignements géologiques utiles dans un environnement ou le niveau du


bruit est réduit.

• Déport (offset) maximum (Xmax)

Lorsqu’une large distribution azimutale est requise pour une étude ; il est utile de déterminer
le meilleur rapport d’aspect dans le bloc d’observation (template ou patch) afin d'optimiser
l'observation.

Dispositif

Dispositif
Xmax
Xmax
0.85* Xmax
Source Source

Schéma (f). Evaluation du déport maximum Xmax

En restant dans le domaine d’un dispositif carré de rapport d’aspect de 1 (dimension


longitudinale = dimension transversale) du rayon Xmax ; une bonne partie du dispositif se
trouve à l’extérieur du cercle, alors 27% des canaux du dispositif ne seront pas en mesure
d’enregistrer une information fiable.

Une alternative serait de réduire le dispositif à une taille qui pourrait être en deçà de l’offset
maximum (le petit carré inscrit dans le même cercle avec Xmax mesuré le long de la
diagonale du dispositif.

Le dispositif recouvre, dans ce cas, quelques 64% de la surface efficace du cercle. Il y aurait
peu de traces qui afficheraient l’offset maximum ; mais l'information portée est conservée
dans sa totalité.

Le dispositif utilisant la règle des 85% couvre quelques 78% de la surface du cercle
optimisant la surface d'acquisition. La règle des 85% est donc le meilleur compromis
d'optimisation du dispositif d'acquisition.
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• Critère de la réfraction

Le critère de réfraction repose sur l'hypothèse de disposer d'au moins trois points de mesure
de la réfraction située au niveau le plus superficiel dans la direction longitudinale pour bien
en échantillonner la vitesse.

Schéma (g). Critère de réfraction

La satisfaction du critère de la réfraction peut passer par l'enregistrement séparé de données


2D le long de chacune des directions émission-réception ; ce qui déterminera complètement
les délais statiques (source & réception) et les vitesses de proximité de la surface.

Le coût d'une étude de réfraction séparée 2D peut bien se justifier par le gain inhérent à une
acquisition par un dispositif des lignes de réception et des lignes de tir plus espacées.
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1.3. Techniques d'acquisition

Il existe plusieurs méthodes d'acquisition en 3D (schéma h) , qui sont, en fait, des variantes
(plus ou moins bien combinées) des deux principales portant les noms anglo-saxons de:

"In-Line Profiling et Cross-Line Profiling" que nous traduirons respectivement par :

- Profilage parallèle et,


- Profilage croisé.

Ei Surface
E1 E2 (RE)3 R2

Ri

CMP CCG

Schéma (h). Modes d'acquisition

Les qualificatifs caractérisant les profilages se rapportent à la disposition des lignes de tir par
rapport à la disposition de lignes de réception.

Le profilage parallèle consiste à enregistrer l'information de la zone sous investigation par


une série de profils classiques 2D, très proches les uns des autres jusqu'au recouvrement
complet de la zone; il est largement utilisé en marine en raison de la rigidité de la géométrie
d’acquisition imposée par les sources et les "streamers" (gaines marines contenant les
hydrophones) qui sont tractés par le bateau enregistreur.

Associées à cette technique, utilisée en sismique marine, des techniques d'acquisition plus
élaborées sont actuellement mises en œuvre, apportant chacune un niveau plus ou moins
consistant de réduction des coûts d'acquisition. Les principales sont:

- Enregistrement par cercles sécants


- Enregistrement par croisement de paires de profils (AGIP)
- Enregistrement par deux streamers et deux sources tractés par le bateau enregistreur
- Enregistrement par deux bateaux tractant chacun deux sources et deux streamers.

Le profilage croisé consiste à enregistrer des données par blocs élémentaires d'acquisition;
ces blocs élémentaires sont généralement composés d'une ou de plusieurs lignes de
réception et d'une ligne de tir placée orthogonalement ou diagonalement par rapport aux
lignes de réception.
Par accolage ou chevauchement des blocs dans les directions longitudinale et transversale,
il est possible de couvrir tout le prospect avec un degré de couverture prédéterminé.
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La bande du sous-sol balayée en décalant les blocs dans le sens longitudinal s'appelle
"SWATH" (Andain), et la zone de surface permettant son enregistrement porte le nom de
"STRIPE".

Le profilage croisé est une méthode d'acquisition très souple, elle permet le recouvrement
d'une même zone en accentuant l'effort soit sur les récepteurs (conditions favorables de
surface) soit sur les sources, dépendant des contraintes de terrain et de matériels: ces
alternatives offrent les possibilités de procéder à des observations sur des surfaces variées.

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Schéma I.1. Effort sur les récepteurs Schéma I.2. Effort sur les sources

Ces dispositions correspondent à l'enregistrement de l'information provenant d'une


même densité de points miroirs; la première disposition privilégie l'effort sur les
récepteurs (60 récepteurs pour une seule source), elle est adaptée aux terrains
d'accès facile; la deuxième disposition privilégie l'effort sur les sources (10 récepteurs
pour 6 sources), elle est adaptée aux terrains à accès difficile.

Associées à cette technique efficace en zone désertique, d'autres techniques spécifiques à


chaque type de difficulté de terrain ont été mises au point, à l'image des enregistrements par
boucles "loops or squares" ou encore des enregistrements par morceaux "patch" dans des
zones inaccessibles (urbaines, portuaires et autres).

1.4. Exemples de dispositifs utilisés


• Dispositif en zigzag
La configuration en zigzag est très populaire en zone désertique. De simples lignes de
source sont positionnées entre des paires adjacentes de lignes de réception. Il est
important de mesurer le positionnement des points source de sorte à ce qu’il crée des
points milieux centrés dans chacune des cellules.

Schéma (j.1). Dispositif en ZigZag


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Le double zigzag améliore la distribution des offsets Les deux zigzags sont entrelacés.
Le double zigzag est réalisé sur terrain par deux groupes de vibrateurs qui progressent
entre les lignes de réception. Le plus grand offset minimum Xmin se trouve habituellement
au centre de la zone ouverte du zigzag.

Schéma (j.2). Dispositif en


double ZigZag.

Ce type de configuration est intéressant pour des études avec une distribution azimutale
étroite exigeant une bonne distribution des offsets. Le mouvement des équipements est
relativement aisé.

Zigzag simple
Distribution de Xmin Zigzag double
Schéma (j.3).

• Dispositifs en briques

Ces dispositions offrent des offsets Xmin plus courts par rapport aux dispositions en
swath, offrant par cette option la possibilité d’augmenter la distance entre les lignes de
réception. La distribution des offsets et des azimuts est raisonnable. Le mouvement des
équipements est parfois difficile
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(a) (b)

(c) (d) Distribution de Xmin

Schéma (j.4). (a) dispositif double brique. (b) triple brique. (c) disposition des sources
et des récepteurs pour une brique simple. (d) distribution des Xmin pour le cas (c).

• Dispositif circulaire

Le dispositif circulaire est utilisé lorsque l’espacement entre les lignes de réception est
irrégulier ; il offre l’avantage de disposer d’une bonne distribution des azimuts et une
multitude d’offset maximum . Sa mise en œuvre sur terrain est difficile.

Cette géométrie est bien adaptée à l'étude des dômes de sel.

Schéma (j.5). Dispositif circulaire


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• Dispositifs brevetés

ARCO a breveté le dispositif appelé "Button Patches" qui utilise efficacement les
systèmes à grand nombre de traces. Le dispositif est posé sur un ensemble de surfaces
rectangulaires de stations de réception. Les sources sont généralement situées sur les
bordures de ces surfaces rectangulaires. L’avancement des travaux peut avoir une
cadence plus élevée par l’emploi de deux groupes de vibrateurs.
C'est un dispositif qui donne une bonne distribution des offsets et des azimuts.

Schéma (j.6). Dispositif ARCO

Cordsen a breveté le dispositif appelé "Flexi-bin" qui prend en compte le fractionnement


des cellules par un décalage étudié des lignes de tir et des lignes de réception.
L'avantage de cette méthode est que les points milieux communs sont répartis dans les
cellules au lieu du regroupement central observé pour les autres dispositifs terrestres.

• Dispositifs en swath

Parallèle-swaths
Les lignes de tir et de réception sont parallèles ou coïncident entre elles. Ce dispositif
est utilisé lorsque les conditions d'accessibilité de terrain sont sévères et aussi quand
les coûts de campagne doivent être minimisés.
La distribution des offsets sur les collections récepteur et source commune est
excellente ; ce qui n'est pas le cas en collection CMP. La distribution azimutale est
réduite. Certaines compagnies préfèrent des lignes de tir et de réception qui ne
coïncident pas.

Schéma (j.7).
Swaths parallèles
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Cross-swaths
cette disposition présente très peu de longues lignes de réception avec des lignes de
tir orthogonales espacées entre elles d'intervalles aussi grands que ceux des lignes
de réception.

Ces dispositions sont encore très répandus en marine à cause du seul mode opérationnel
possible avec un seul bateau (tractage du dispositif de réception et de sources).

• Straight line

Les lignes source et réception sont disposées orthogonalement les unes par rapport aux
autres. Un tel arrangement est facile à réaliser par les équipes terrain.

Les lignes de réception actives forme une figure rectangulaire autour de la position de la
source (ou d'un ensemble de sources). Les offsets longitudinaux sont habituellement
proches des offsets désirés entrant dans l'addition. Lorsque les offsets transversaux dans un
dispositif sont proches de l'offsets maximum, une partie importante de cette information
serait éliminée en traitement par mute. Une optimisation est atteinte quand le rapport
d'aspect tourne autour de 85%. Ce dernier est souvent compris entre 0.6 et 1.

La mise en œuvre est simple sur terrain et peut s'accommoder de pose d'équipement
supplémentaires.
La plus grande distance de déport minimum Xmin dans ce design pour une cellule (bin)
particulière est plus petite à l'intersection des lignes; elle croit vers le centre de la boite.
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2. Critères de planification
Pour mener à bien un projet d'étude 3D, il faut tenir compte de beaucoup de contraintes
dont les plus importantes sont:

- le pouvoir de résolution et,


- la préservation des pendages.

2.1. Résolutions
Le pouvoir de résolution est la faculté de séparer deux événements, très proches l'un de
l'autre; Il existe deux types de résolution qui sont:
- la résolution verticale et,
- la résolution latérale.

2 .1.1. Résolution verticale

La résolution verticale est déterminée par la limite de séparation le long de la verticale des
deux éléments très proches que nous pouvons associer aux deux faces d'une fine strate
sédimentaire; elle a pour unité de mesure la longueur d'onde dominante du signal sismique.
Cette limite est de l'ordre du quart de la longueur d'onde (λ/4) du signal dans un
environnement où le rapport signal sur bruit est très bon; mais souvent de la demi-longueur
d'onde (λ/2) en présence de bruit.

Les travaux de recherche sur la résolution verticale avec des signaux synthétiques (Widess)
à phase nulle tels le Ricker ou le Sinus cardinal ou même le signal de Wiener, ont établi que
la limite de résolution se situe généralement que ce soit pour une strate rapide dans un
milieu lent ou une strate comprise dans un milieu à vitesses croissantes à la demi-longueur
d'onde (λ/2) où, dans le premier cas, un effet tonnant (augmentation de la valeur de
l'amplitude négative suivant le pic positif du signal) se produit et, dans le deuxième cas, une
séparation s’insinue par l’effet de dilatation du signal.

Des simples exemples montrent que le pouvoir de résolution verticale diminue avec la
profondeur. Au fur et à mesure que la profondeur augmente, la distinction des couches de
faibles épaisseurs s'altère; cette diminution s'explique par:

- l'atténuation des hautes fréquences du spectre avec la profondeur qui est due aux
phénomènes d'absorption et de dispersion;
- l'accroissement des vitesses avec la profondeur

Généralement la limite de résolution suit la relation de décroissance dont la valeur ∆z est de


10.4 mètres par seconde de temps. Il est courant, en traitement sismique, d'utiliser la
"déconvolution" pour accroître la résolution verticale par l'élargissement du spectre de
fréquences (rehaussement des hautes fréquences) dans les limites permises par le pas
d'échantillonnage et, qui se traduit par une compression de l'ondelette sismique; et,
d'associer aussi aux événements une forme d'onde désirée, qui permette de procéder à la
séparation de signaux successifs.
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2.1.1.1 Pas d'échantillonnage temporel

La discrétisation des signaux, qui est devenue, aujourd'hui, un préalable de tous les
systèmes d'enregistrement et de traitement de l'information sismique, doit répondre à
certains critères pour pouvoir préserver parfaitement les signaux analogiques.

Considérons un signal continu s(t), sa discrétisation ne présente aucune difficulté en elle-


même. Si nous nous intéressons au signal à des instants discrets t= n.∆t, du signal continu;
nous faisons correspondre le signal discret:

(avec sn = s(n. ∆t); et ∆t : le pas de discrétisation: c'est


....sn.....
à dire l'intervalle de temps qui sépare deux valeurs
consécutives du signal discret).

Evidemment, le passage inverse du signal discret au signal continu ne peut s'effectuer avec
certitude, le signal s(t) pouvant prendre n'importe quelle valeur entre deux instants discrets.

Aussi nous nous intéresserons aux procédures d'interpolation qui ont pour objet de
reconstituer le signal continu à partir d'un signal discret mais, le choix entre ces procédures
nécessite une connaissance de la dégradation de l’information propre à la discrétisation.

Pour faire le lien entre les signaux discrets et continus, nous utiliserons un troisième signal
continu appelé signal échantillonné s*(t) obtenu par multiplication du signal continu par un
train d'impulsions de Dirac (fonction peigne).

Par définition, nous pouvons écrire:


N −1
s*(t)=∑ s(n.∆t)δ(t −n.∆t)
n =0

2.1.1.2. Correspondance des domaines ‘discret continu’

Pour reconstituer l'information manquante entre deux instants de discrétisation, il faut


effectuer une interpolation. L’interpolateur idéal est la fonction sinus cardinal qui a pour
transformée de Fourier, la fonction porte qui, dans le domaine fréquentiel disposerait d'une
largeur spectrale en rapport au contenu du signal d'origine.

Schéma k : interpolateur : sinus cardinal


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Cet interpolateur qui est à phase nulle ne fonctionne pas dans le temps réel, étant donné
qu'il n'est pas causal, mais il est bien adapté aux travaux sismiques. Il se caractérise
physiquement par la correspondance de son maximum (qui est l'unité) sur l'instant discret
recherché (maintien de la valeur d'amplitude) et de ses zéros sur tous les autres instants de
discrétisation de part et d'autre de l'instant recherché.

2.1.1.3. Théorème de Shannon

Si la fréquence d'échantillonnage d'un signal est au moins égale au double de la fréquence


la plus haute contenue dans le signal, nous obtenons une information discrète équivalente à
l'information continue qui peut être reconstituée par la relation:

N −1 sin(π. t −n.π)
s*(t)=∑s(n.∆t). ∆t
n=0 t
(π −n.π)
∆t

ce qui nous amène à écrire

féch= 1 ≥2.fmax
téch

Il est à noter que pour éviter les phénomènes de distorsion dus aux repliements
spectraux ("Aliasing"), la fréquence d'échantillonnage est généralement prise égale à quatre
fois la fréquence maximale du signal, de sorte que la fréquence limite supérieure du signal
soit préservée de l'aliasing par une dynamique de l’ordre de 70dB/octave à la fréquence de
Nyquist (ce qui correspond en général à la pente des filtres anti-alias des enregistreurs
sismiques) .
féch=4.fmax

En prospection pétrolière, le pas d'échantillonnage qui est, en d'autres termes,


l'inverse de la fréquence d'échantillonnage, est généralement pris égal à 2 millisecondes, car
les objectifs ont de grandes dimensions et, sont situés habituellement à d'assez grandes
profondeurs : ce qui limite la fréquence maximale à 125 Hertz.
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2.1.2. Résolution latérale

La résolution latérale est la capacité de séparation de deux éléments horizontalement, elle


est définie par la première zone de Fresnel; cette zone est circulaire et son rayon varie en
fonction de la profondeur et de la longueur d'onde du signal à cette profondeur.

Le choix du pas d'échantillonnage spatial repose sur l'extension de la première zone de


Fresnel et sur les limites ou des problèmes de distorsion spectrale ("Aliasing") peuvent
survenir à l'acquisition ou au traitement.

Nous entendons par la première zone de Fresnel au niveau d'une interface donnée, la zone
de bonne écoute sismique correspondant à une surface ou les sources secondaires au sens
de Huygens présentent des conditions d'interférences constructives.

La première zone de Fresnel correspond à une surface circulaire de l’interface où l'énergie


réfléchie, provenant des sources secondaires (Huygens), est cumulative.

Pour une onde monochromatique, le rayon de la zone se calcule à partir de la relation.

( ) 2 surface
Fr = Z + λ −Z 2 =Z.λ
2
4 2

avec Z : la profondeur de l'interface


λ : longueur d'onde

Z+λ/4
Z

miroir

Schéma (l).

Le rayon de cette zone, pour une longueur d'onde négligeable par rapport à la
profondeur, est évalué d'après les travaux de Thatam (1982) à :

1/ 2
Fr=a.Vm.Vi. t 
 4.f 
Où : Vm est la vitesse moyenne à l'interface;
Vi est la vitesse de la strate sus-jacente à l'interface;
t est le temps réfléchi (double) sur l'interface à incidence normale;
f est la variable fréquentielle de la bande passante;
a est un facteur correctif tenant compte de la trajectoire des rayons (compris entre
0.5 et 0.7).
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L'équation de Thatam correspond à un écart de trajectoire du huitième de la longueur


d'onde, limitant la dispersion de phase entre -π/4 et π/4 , et comme les changements
d'amplitudes sont généralement associés aux changements de phases, les amplitudes ne se
dégradent, au plus, que de 3 dB.

2.1.2.1. Echantillonnage spatial

Le calcul du pas d'échantillonnage spatial est étroitement lié à la limite imposée par l'aliasing
spatial et aux considérations opérationnelles.

Aliasing spatial

Nous entendons par aliasing, le phénomène de distorsion spectrale que subit un


signal sismique quand, après l'opération d'échantillonnage, le signal d'origine n'est plus
reconstitué.

Cette distorsion résulte, pour une fréquence donnée K, par la restitution d'une fréquence
différente affichée dans le quadrant opposé ( basse ou négative ) Kr évaluée par la relation :

Kr = -2.Kn + K où Kn = 1/ (2.dx)

avec Kn : fréquence spatiale de Nyquist


dx : pas d'échantillonnage spatial ( distance entre deux traces adjacentes).

La distance maximale D en profondeur entre les pics correspondants de traces


adjacentes à la limite de l'aliasing est :

D = λ/2

Où λ est la pseudo-longueur d'onde du signal .

Quand la distance entre deux traces adjacentes est dx, le pendage correspondant à la limite
de l'aliasing est :
U0 = tan-1 (D/dx).

Pour éviter les phénomènes d'aliasing, nous pouvons soit :

- appliquer des décalages de temps de telle sorte à ce que les forts pendages
apparaissent plus faibles, mais, cette opération changerait des pendages faibles en
pendages forts, les rendant ainsi sous influence de l’aliasing: c'est une solution
acceptable pour certaines situations.

- réduire la bande des fréquences temporelles de notre signal en ne laissant que les
basses fréquences du spectre (cette solution peut présenter un intérêt quand nous
n'avons pas besoin de haute résolution).

- réduire l'espacement entre les traces qui reste la solution la plus appropriée parce
qu'elle préserve toutes les composantes du signal.

Il est à noter qu'à la fréquence de Nyquist, nous observons pour un pendage donné, un
pendage égal mais inversé qui coexiste avec le premier.
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Figure 1. Echantillonnage spatial et distorsion de pendage

Figure 2. Pendages et spectres FK pour un intervalle entre traces de


50m. 1) bien analysé. (2) mal analysé
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A l'acquisition, le problème d'aliasing est généralement associé aux pendages et aux


branches des hyperboles de diffraction, quand elles existent, des événements sismiques.

Pour calculer le pas d'échantillonnage spatial optimum, nous allons tirer des relations en
considérant une simulation sismique correspondante à un milieu homogène de vitesse V, et
en procédant à des observations en deux points distants de ∆X en surface, l'écart des temps
de trajet des rayons sismiques à incidence normale sur une interface présentant un angle
apparent de pendage u, nous donnera ce qui suit :

2.∆X.tan(u)
Tr =
V
A la limite de l'aliasing , l'écart Tr aura pour valeur :

Tr = 1
2.f max
( fmax étant la fréquence maximale du spectre du signal)

qui donnera ainsi une valeur limite au pas d'échantillonnage spatial ∆Xmax:

∆X max = V
4.f max.tan(u)
Après l'opération de migration, l'écart (temps double) observé en surface demeure le même,
∆Xmax s'exprimera par la même relation sauf que la tangente de l'angle apparent serait
remplacée par le sinus de l'angle réel (a) du modèle géologique choisi.

∆X max = V
4.f max.sin( a)
avec a : angle du pendage géologique

A l'aplomb des points migrés, la distance de séparation horizontale des points réfléchis sur
l'interface correspondante sera donnée en fonction de l'intervalle entre stations ∆Xmax :

∆X =∆X max.cos 2(a)

Quel que soit le pas d'échantillonnage choisi (dans les limites de la résolution latérale), il est
possible de reconstruire des traces par le biais de programmes d'Interpolation intelligente
(qui se basent sur la reconnaissance des formes des figures sismiques), permettant ainsi de
ramener la distance entre les traces adjacentes bien au-dessous de la limite imposée par
l'aliasing.

En introduisant le concept de "vitesse apparente" Vapp le long d'un profil sismique, un front
d'onde mettrait un délai de temps t pour couvrir une distance X séparant 2 récepteurs en
surface.

Vapp = X
t
La vitesse apparente est le lien qui relie la fréquence temporelle f à la fréquence spatiale K
appelée aussi nombre d'onde.
f
K=
Vapp
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Pour des considérations pratiques, un tableau donnant les fréquences temporelles


maximales d'acquisition et au delà desquelles elles pourraient engendrer un effet d'aliasing
en fonction:

- d'une série d'angles de pendage et,


- d'une série de pas d'échantillonnages spatiaux:

Pour un milieu avec une vitesse constante de 3000m/s et ∆X l'inter-station, nous avons:

f max = V = V
4.∆X.sin( a) 4.∆X.tan(u)

Avec u : l'angle du pendage sismique


a : l'angle du pendage géologique

Interstation 12,5m 25 37,5 50 62,5 75 87,5 100

Pendage
5° 688Hz 344 230 172 138 115 98 86
10° 346 173 115 86 69 58 49 43
15° 232 116 77 58 46 39 33 29
20° 175 88 59 44 35 29 25 22
25° 142 79 47 36 28 24 20 18
30° 120 60 40 30 24 20 17 15

Tableau 1.
- 24 -

2..2. Pendages
L'information géologique restituée sur les sections sismiques, avant migration, est une
information réfléchie à incidence normale sur les miroirs du milieu (paléoreliefs).
Pour des réflecteurs inclinés, l'information provenant du sous-sol n'est jamais à l'aplomb des
stations d'observation de surface, elle doit donc subir des manipulations, quand les
conditions le permettent, pour la ramener là d'où elle est censée être issue.

2.2.1. Taille de l'étude

Les formes géométriques du sous-sol concentrent ou éparpillent, par réflexion, les énergies
qu'elles reçoivent de la surface et engendrent des configurations d'émissions et de
réceptions propres complexes.

Pour un échantillonnage régulier de ce sous-sol, il est nécessaire de retenir une densité


d'information capable de repérer convenablement la moindre des anomalies retraçant des
aspects géologiques du prospect.

La convexité des anomalies, en éparpillant l'énergie vers la surface, nous conditionne à


procéder à des observations sur une surface beaucoup plus étendue que celle
correspondant aux anomalies par effet de défocalisation de l'énergie. Malheureusement, les
pièges structuraux présentent des formes convexes, ce qui nous conduit à prévoir des
extensions assez importantes de la surface d'observation pour des structures de bien
moindre importance.

Une section sismique non migrée représente une image déformée du sous-sol; cette
déformation provenant de réflexions normales aux anomalies, peut être corrigée par le
processus de la migration qui replace chaque élément composant l'image à sa position
réelle. L'énergie ainsi éparpillée est collectée et, est ramenée à sa véritable position
spatiale.

A l'extrémité d'une ligne sismique ou d'un volume de données 3D, la migration recherche au
delà de ces limites des informations à inclure dans la construction de l'image; le manque de
données résultera en des figures (effets de bord) ayant l'apparence de demi-cercles, dont la
concavité est tournée vers la surface, très énergiques à l'aplomb des limites des zones
d'observations faussant l'allure des formes géologiques à la périphérie des anomalies.

Pour résoudre le problème de ces effets de bord, il est utile d'agrandir les dimensions de la
zone d'observation; en d'autres termes, une frange supplémentaire d'observation devrait être
additionnée tout autour du prospect pour une reconstitution convenable de l'image
structurale.

Ainsi les données présentant des aberrations dans la bordure après migration, peuvent être
ignorées; mais l'information à l'intérieur du volume utile de données 3D est conservée. La
taille de la bordure est primordiale parce qu'elle peut multiplier les coûts d'acquisition. Pour
réduire les coûts d'acquisition, la bordure est rapportée aux deux considérations qui
conditionnent sa nécessité.

- La première et la plus évidente est le pendage de l'événement à migrer, l'ouverture


de la migration correspondant à une partie du front d'onde calculé devrait être assez
grande pour envelopper l'événement à migrer dans sa position d'acquisition et sa
véritable position spatiale.
- 25 -

- La deuxième considération vient du fonctionnement des algorithmes de la migration,


bien qu'ils soient différents en approches, ils ont des réponses impulsionnelles
hémisphériques ou ellipsoïdales. Les enveloppes des interférences constructives de
la succession des ces hémisphères (ou demi-ellipsoïdes), produites correspondent
aux événements ayant subi la migration.

Aux extrémités d'une étude, la migration nécessite ainsi une ouverture centrée sur ces
limites; une bordure ou demi ouverture est donc impérative pour garantir l'efficacité de
l'opération, même en présence de pendages faibles. Il est intéressant de constater que la
demi ouverture ou bordure exigée pour la migration est équivalente au rayon de la zone de
Fresnel de l'horizon ciblé pour la fréquence la plus basse du spectre du signal (la fréquence
la plus basse du spectre du signal donnera l'ouverture la plus large exigée par la migration).
La demi ouverture ou bordure nécessaire correspondant à la zone de Fresnel, lorsque la
fréquence la plus basse du front d'onde est déplacée d'une distance verticale égale à la
demi-longueur d'onde est connue sous le nom d'ouverture minimale et est évaluée par la
relation avec :

∆Tmax = 1 ,
2f min

par XX min = 1V.(T 2 −(T − 1 )2)1/ 2


2 2f min

∆Tmax

XXmin

Figure 3. Détermination de l'ouverture minimum de la migration


- 26 -

Figure 4 : Les effets de bord de la migration peuvent conduire à étaler l’information ponctuelle
(a) sur une distance correspondant à la demi-ouverture de la réponse impulsionnelle du
processus

Sur la figure 5, nous voyons que le segment de droite illustrant le réflecteur, situé en amont
de la verticale passant par le point A ne pourrait jamais être le siège de réflexions si la taille
de l'étude venait à se limiter au point A. Pour bien cerner le prospect, il est alors nécessaire
en présence de pendage d'en étendre la taille en aval pendage d'une distance L donnée par
la relation:

L= P.tan(a)
P : profondeur de l'objectif
a : angle de pendage de l'objectif.

L A

Figure 5. Bordure utile pour restituer un pendage


- 27 -

Ainsi l'ouverture ou bordure nécessaire, pour que le pendage soit aisément restitué,
correspondra au déplacement horizontal qui sera l'ouverture maximale qui est donnée par le
relation :
V.T.sin(a)
XX max =
2
Quand des pendages raides sont au centre du prospect; dans ce cas, l'ouverture minimum
excédera l'ouverture maximum et servira de plage pour la bordure.

Quand des pendages raides sont présents près ou aux bords d'un volume de donnée 3D,
alors la grandeur de la demi ouverture du front d'onde (ou ouverture maximum ) excéderait
de beaucoup la valeur calculée pour l'ouverture minimale; dans ce cas évidemment,
l'ouverture maximale primerait.

Figure 6. Surface totale de recouvrement d'un prospect 3D


- 28 -

D'un point de vue théorique, les valeurs des ouvertures maximum et minimum doivent
être additionnées pour définir la bordure totale; mais en pratique pour des raisons d'ordre
économique, nous ne retenons que la plus grande des deux ouvertures.

Avec tous ces aspects, le planificateur d'une campagne de sismique 3D est maintenant en
mesure d'examiner un prospect, de choisir l'orientation des lignes basées sur la direction du
pendage le plus raide , de choisir des pas d'échantillonnages spatiaux longitudinaux et
transversaux et de déterminer la taille de la frange qui va border la zone désirée de
couverture 3D.

La zone d’étude avec la bordure nécessaire doit être prospectée avec un niveau de
couverture maximal; ce qui signifie qu'il faut observer à l'extérieur de la zone bordière pour le
maintien de la couverture au seuil nominal. Des économies peuvent être réalisées en
procédant à des tirs en travers du dispositif pour construire la couverture en fin de lignes.

Figure 6a. Définition géométrique des bordures


- 29 -

2.2.2. Temps d'enregistrement

Il se déduit lui aussi des effets de pendage; sur la figure 5, nous constatons que le point R
sur un miroir incliné situé à une profondeur P peut être enregistré au point A correspondant à
la trajectoire de rayon à incidence normale, (principe de Fermat): ce trajet normal à l'interface
est restitué sur une trace sismique par un signal à un temps To :

2.P.cos(a)
T0 = 2.AR =
Vm Vm

La profondeur du point R pour un milieu homogène de vitesse V est donnée par la relation:
T0.Vm.cos(a)
P=
2
Ce qui nous permet d'écrire la relation de dépendance du temps d'enregistrement (temps
double) à incidence normale To en fonction de l'angle de pendage :

tan(u)=sin(a)
Nous déduisons de ce qui précède que pour de forts pendages, la longueur d'enregistrement
additionnelle t peut atteindre la valeur de To; en effet, de la figure, t se détermine par :

t =T0 −T0.cos(a)=T0(1−cos(a)),

L'angle observé sur une section sismique non migrée étant u, il se détermine par rapport à
l'angle de pendage géologique α par la relation :

tan(u)=sin(a)
ce qui nous amène à exprimer t en fonction de u :

t =T0(1−(1− tan 2(u))1/ 2),

Partant du fait que u varie de 0 à π/4 alors t variera de 0 à 1. Ceci étant, il faut devoir aussi
ajouter la courbure normale due à l'obliquité des trajectoires de rayons aux plus grands
offsets.

2.2.3. Taille d'un bloc d'observation

Une fois que la taille du prospect a été retenue, nous avons besoin de définir la taille du bloc
élémentaire d'observation appelé aussi "template". Comme il est impossible de compléter
toute l'étude en une seule fois, il est alors plus pratique de la subdiviser en petits blocs qui
puissent être complétés dans la journée.

La surface d'extension d'un bloc est définie par sa longueur, sa largeur, impliquant une plage
d'offsets et une distribution propre des azimuts des couples émetteurs-récepteurs.
- 30 -

a) Détermination de la plage des offsets

En présence de réflexions multiples qui se superposent aux réflexions primaires, quand ces
dernières sont corrigées de leurs courbures normales (NMO), les multiples se trouvent sous-
corrigés de délais de temps dTn.
Ainsi, les délais de temps minimum et maximum permettant la ségrégation entre les
primaires et les multiples à la sommation, correspondent aux limites maximale et minimale
de la plage des offsets (qui doivent également tenir compte des pendages des couches).

L'offset maximum peut, dans certains cas, être sélectionné sur le critère de la discrimination
des arrivées utiles et des arrivées parasites (comme les réfractions par exemple).

Dans un milieu à stratifications horizontales, les offsets se déterminent en partant de la


considération suivante :

Que dTmx doit être supérieure ou égale à la pseudo-période du signal (période dominante)

S2 S2
∆tmx ≥ −
2.T0.Vm2 2.T0.V p2
Où S : est l'offset
To : temps normal a l'objectif ( double )
Vm : vitesse du multiple
Vp : Vitesse du primaire

Si dTmx est la pseudo-période du multiple, la relation précédente peut servir à fournir l'offset
maximum permettant la meilleure suppression du multiple par addition.

L'offset maximum Smx est alors :


1/ 2
(∆Tmx.2.T0  2
Smx ≥Vm.Vp  = Z
 (Vp2 −Vm2)  3
En 3D, Smx est souvent pris égal au 2/3 de la profondeur de l'objectif découlant des résultats
du calcul de l'expression ci-dessus. Notons qu'en 2D , Smx est généralement pris égal à la
profondeur de l'objectif pour des besoins de résolution des vitesses de'addition.

En répétant cette procédure, mais en imposant que la différence entre le primaire et le


multiple soit égale à la moitié du pas d'échantillonnage w, nous obtenons l'offset minimal Smn
utile en termes de suppression de multiples :

dTmn = w
2 1/ 2
Smx =Vm.V p
(dTmn.2.T0 
2 
 (V p −Vm ) 
2

Dans un milieu ou il y a présence de pendages, le calcul des offsets doit aussi tenir compte
du pendage réel, impliquant la direction de pendage réel (dip) et la direction orthogonale de
pendage nul (strike).

Par un système adéquat de coordonnées, nous pourrions écrire la relation de dépendance


de la correction dynamique avec le déport S. Si l'axe des X correspond à la direction
orthogonale et l'axe des Y à la direction du pendage alors nous pourrions écrire :
- 31 -

 X 2 +Y 2   X 2 +Y 2 cos 2(v) 
Cnmo = =
2  

 2.T0 .V )   2.T0 .Vrms ) 
2

v : angle de pendage dans le sens des Y.

Cette deuxième relation s'obtient parce que la vitesse moyenne quadratique Vrms est évaluée
à partir de la relation:
Vapp = Vrms
cos(v)
En imposant que la différence de courbure de pendage (DMO) soit inférieure à la demi
période de la fréquence la plus élevée du spectre, nous nous assurons que l'erreur de
correction NMO (courbure normale) demeure négligeable; ce qui, en d'autres termes,
entraîne une simplification dans le traitement. Dans le cas contraire, nous sommes appelés à
connaître les deux composantes des vitesses pour apprécier les courbures.

∆T = NMO _(sans _ pendage )− NMO _(avec _ pendage )

1 >∆T = Y sin (v)


2 2

2.f max 2.T0.Vrms


2

Cette relation nous permet de déduire que l'offset maximum décroît au fur et à mesure que
les pendages deviennent importants donnant :

1/ 2
Ymax <= Vrms T0 
 sin(v) f max 

b) Distribution azimutale des couples émetteurs récepteurs

Partant de la considération que la population (couverture 3D) dans une cellule est
déterminée par toutes les traces qui correspondent aux couples émetteurs récepteurs dont
les points milieux coïncident avec la position centrale de la cellule. Ces couples participant
chacun par son offset propre à l'estimation de la loi de vitesse en un point donné.

Dans le cas d'un événement incliné, il serait difficile de retrouver une loi de vitesses à partir
de la distribution azimutale des offsets, il serait alors nécessaire de tenir compte autant des
variations impliquées par la direction de l'observation que des variations dues aux courbures
de pendage (DMO).

Les travaux de Levin (1971) d'estimation de vitesses sur une interface inclinée donnent la
relation suivante:
1/ 2
 1 
Vnmo =V. 
2(u).cos 2(v) 
 1−sin 
u = angle de pendage
v = azimut à partir de la direction du pendage
- 32 -

La relation de Levin est l'équation d'une ellipse en coordonnées polaires dont le rayon
correspond à la vitesse Vnmo, alors que l'angle polaire est l'azimut. L'orientation de l'axe
majeur de l'ellipse de vitesse est dans la direction du vrai pendage. L'ellipse de vitesse est
construite sur la base des vitesses mesurées dans trois directions différentes en regroupant
les traces en fonction de leur azimuts; une fois les vitesses estimées, il est alors possible
d'évaluer les deux axes et de définir l'ellipse de vitesse.
Il reste à dire que l'estimation des vitesses en 3D devient problématique quand la couverture
est faible.

Figure 7. Distribution des offsets et des azimuts

Figure 7a. Considérations sur les distributions azimutales


- 33 -

3. Conduite des opérations


Il est utile de sélectionner, pour la conduite des opérations, une fois les dimensions d'un bloc
arrêtées:
- Le niveau de couverture avec une optimisation :
* de lignes de réception
* de lignes de tir
- Les tolérances du positionnement des sources et des récepteurs;
- La directivité des sources et des récepteurs.

Ce choix reposera évidemment sur les facteurs suivants:


* Le type de source
* L'accessibilité du terrain
* Le nombre de canaux d'enregistrement
* Les contraintes économiques

3.1. Couverture
Le niveau de couverture en sismique 3D est généralement inférieur à celui qui s'utilise en
sismique classique. Les travaux de Marshall et de Krey (1984) ont montré que pour de
mêmes paramètres d'enregistrement, le rapport signal sur bruit aléatoire est de 1.5 fois plus
important en 3D qu'en 2D.

Comme les campagnes de sismique 3D sont généralement menées sur des zones déjà
prospectées, il est alors possible de déterminer le niveau de couverture adéquat par
l'analyse des résultats des campagnes antérieures.

L'expression générale du calcul de la couverture dans le sens longitudinal est d’après


Bading (1982) :

CL =. N.S
2 .P

où N : nombre de traces par ligne du dispositif de réception


S : nombre de points de tir par dispositif de réception dans le sens longitudinal;
P :nombre d'intervalles d'avancement du dispositif d'une séquence de tirs à une autre.

Une expression similaire peut être dégagée pour la couverture transversale qui représente
une moyenne:

CT =. L.S
2 .M
Où L : nombre de lignes du dispositif de réception
S : nombre de points de tir par dispositif de réception dans le sens transversal.
M : nombre d'intervalles d'avancement du dispositif dans le sens transversal ( d'un
swath à l'autre ) , rapporté à la plus petite des deux distances :
- entre sources
- ou entre lignes de réception.

Ces relations sont très utiles pour la préparation du projet de campagne.

En général, le niveau de couverture est satisfaisant quand il est de 12 ou 20 fois en terrestre.


La couverture totale est le produit de la couverture transversale par la couverture
longitudinale.
- 34 -

La décision de répartition de la couverture dans les deux directions est conditionnée par la
distribution azimutale des couples sources réceptions dans chacune des "bins". Il est de
règle d'assurer le même niveau de couverture dans les deux directions, mais pour une
utilisation efficace du matériel posé sur le terrain, il est avantageux d'augmenter la
couverture transversale.

Puisque chaque source présente des problèmes spécifiques; à chacune, il existe des
configurations qui conviennent au mieux; en effet, la "Dynamite" ne permet pas une
réutilisation des positions de tir à cause des décalages de temps dus à la fatigue des terrains
pouvant entraîner des différences dans les corrections statiques pour une même position
alors qu'avec des vibrateurs la réutilisation des positions d'émission est recommandée pour
optimiser les calculs automatiques des statiques.

Notons que l'application des statiques est une opération de réduction de données à un plan
de référence (D.P)

Exemple de dispositif en 3D terrestre


- 35 -

Figure 8. Exemples de dispositifs en 3D terrestre avec leurs attributs


(type, couverture, offsets)
- 36 -

3.2. Tolérances dans le positionnement


Le problème de la précision des mesures de positionnement (planimétrie et altimétrie) des
stations de tir ou de réception est fondamental en sismique 3D; c'est pourquoi, il est impératif
d'arrêter des seuils de tolérances pour qu'aucune erreur ne vienne perturber les formes des
objectifs recherchés.

La précision dans le positionnement est un atout majeur autorisant la corrélation des


résultats des mesures sismiques avec les décisions éventuelles d'une ou de plusieurs
implantations de forages pétroliers.

En sismique conventionnelle, il est courant d'observer des déports latéraux modérés des
points de tirs par rapport à la ligne de réception à cause des contraintes opérationnelles; les
traces ayant généralement une bonne profondeur latérale (pour permettre l'atténuation des
arrivées latérales) occupent un espace que les points de tir ne peuvent occuper pour assurer
la préservation du matériel d'enregistrement.

En sismique 3D, des déviations régulières de positionnement en surface sont très influentes
car les déports ne sont plus latéraux mais multidimensionnels; aussi ces déviations peuvent
engendrer de sérieuses perturbations dans les distributions des paramètres géométriques de
l'information (couverture, azimuts, offsets, etc..) pouvant entraîner des lacunes d'informations
dans certaines cellules (bins).

Dans ce qui suivra, nous allons déterminer des valeurs acceptables de tolérance pour le
positionnement en sismique. La relation entre la résolution sismique et la précision du
positionnement des stations est donnée par l'équation de correction d'obliquité des rayons
sismiques pour des pendages nuls ou très faibles:
S2
∆T =.
2.T0.V 2

En dérivant cette équation par rapport à la distance, nous obtenons:

T0.V 2d(∆T)
ds =.
S

Quand le pas d'échantillonnage w est considéré comme étant l'erreur maximale qui ne
devrait pas être dépassée pour une erreur de distance ds. L'erreur quadratique respective
sera définie égale à 1/3 du pas d'échantillonnage w:

d (∆ T ) = w
3
L'erreur de distance est minimale quand les déports sont maxima; c'est à dire, lorsqu'ils
équivalent la profondeur Z de l'objectif visé, qui peut s'écrire:

Z = T0.V
2
En remplaçant S par Z, nous aurions:

ds = 2.V.d(∆T)= 2.V. w
3
- 37 -

Comme les incertitudes sont égales quelle que soit la direction, alors l'erreur moyenne
quadratique de positionnement est donnée par le rayon de tolérance:

dR = ds =.V. w
1,414 3
L'existence de pendages va affecter la détermination du temps To au point milieu entre
l'émission et la réception, résultant en erreur de positionnement du point milieu Xm:

d (X m )
d(T0)= 2.sin( u).
V
Ces relations sont très utiles en planimétrie. Un même raisonnement peut être appliqué en
altimétrie ou des exigences de précision en élévation sont nécessaires. Des seuils doivent
être déterminés pour éviter qu'une erreur d'élévation ne produise des erreurs de statiques.

L'erreur quadratique des mesures de temps étant égale au 1/3 du pas d'échantillonnage (dt
= ± w/3), nous sommes donc en mesure de tirer une relation impliquant le seuil d'erreur à ne
pas dépasser pour une lecture d'élévation:

dZ = w..Vsw où Vsw est la vitesse de réduction


2

3.3 Atténuation des bruits


La directivité de la source et les antennes de réception (nappes) sont utilisées en 2D pour
réduire le niveau de bruit et atténuer les énergies latérales. En 3D seulement l'atténuation
des bruits est retenue puisque la méthode va prendre avantage des arrivées latérales. Pour
cette raison, les antennes (nappes) de réception seront déployées en arrangements qui
présentent des courbes de réponses similaires pour divers azimuts.

Des configurations omnidirectionnelles ont été essayées en 3D (cercle, étoile, moulin à vent,
etc.) mais très rarement mises en application en raison des difficultés rencontrées pour leur
mise en œuvre dans des environnements spatiaux restreints qui n'autorisent, en fait, que des
configurations simples. La configuration ayant la forme d'un moulin à vent à trois bras de 18
ou 36 géophones a été peu employée, bien qu’elle offrait l'avantage d'être plus pratique que
les configurations circulaires.
En ce qui concerne les sources, si des configurations sont à prévoir, les considérations sont
les mêmes que pour la réception. Un dispositif linéaire de géophones ou de sources a un
effet filtrant sélectif (réponse) sur l'énergie dépendant de l'angle d'émergence de cette
dernière. La fréquence de séparation du lobe principal contenant les signaux des autres
lobes (secondaires) est déterminée par:

K p =. 1
L
Pour une direction de filtrage parallèle à celle de la propagation de l'énergie, cette fréquence
augmente au fur et à mesure que l'angle formé par les deux directions augmente; en effet,
pour un angle de π/2, il n'y a plus d'effet de filtrage et, la fréquence de coupure est
indéterminée. La relation précédente pourrait s'écrire d'une façon plus générale par:

K p =. 1
Lcos(u)
- 38 -

L'implantation de figures géométriques simples découle de l'étude des "approches par


quadrants compensateurs"; en effet, en adoptant une figure linéaire de réception selon une
direction donnée, la réponse spatiale gardera approximativement le même caractère pour
des venues d'énergie évoluant dans une plage angulaire allant de 0 à π/4.

Pour une direction orthogonale à la première, la réponse spatiale aurait aussi le même
caractère pour des venues d'énergie évoluant dans une plage angulaire allant de π/4 à π/2

rejet x +
x +
x +
+ + + + + + + + + x x x x+x x x x
x +
x +
x +
(n.1) (n.2)
(n.3)
Figure 9. nappes linéaires montrant leurs effets directifs selon les azimuts.
(n.1) nappe longitudinale. (n.2) nappe transversale. (n.3) nappe en croix

Figure 8a : Filtre spatial avec sa directivité azimutale

Figure 10a : Filtre spatial avec sa directivité azimutale


- 39 -

Figure 10b : Filtre spatial avec sa directivité azimutale


- 40 -

x x x x xRx x x x x direction de la nappe de réception selon la


longitudinale

o
S direction de la nappe de tir selon la transversale
o

En combinant ces deux dispositions, nous réalisons un dispositif en croix qui offre une
réponse spatiale acceptable pour tous les azimuts. Cette disposition, pour la réception, ne
facilite pas les accès entre les lignes de réception; aussi pour des raisons pratiques, en
acquisition par swaths qui est la procédure la plus courante en 3D, une direction colinéaire
aux lignes de réception est adoptée pour les récepteurs et la direction transversale est
retenue pour les configurations linéaires des émissions.

Cet arrangement offre les avantages d’une mise en œuvre simple, de filtrage spatial
appréciable et d'ouverture de couloirs à la circulation entre les lignes: il correspond à une
combinaison en croix des dispositifs émission réception (là ou la réponse du récepteur est
défaillante, celle de l'émetteur est compensatrice).

Le filtrage F-K n'est probablement pas le filtre idéal pour atténuer les bruits en 3D, mais il
peut être efficace en mode point de tir et séparément pour chaque ligne de réception ou en
un autre mode qui offrirait des répartitions linéaires des bruits cohérents; il apportera dans
tous les cas, un additif d'atténuation appréciable des bruits.

D'autres types de filtres (Radon ou FKK) sont actuellement à l'étude ou en développement:


ils seront certainement proposés aux centres de traitement dans un futur assez proche.

Quand aux bruits incohérents, qui sont généralement atténués par le nombre d'éléments
composant les stations et par le degré de recouvrement (couverture ou population), les
travaux de Krey ont abouti à une relation, issue de la comparaison des couvertures 2D et 3D
pour un même rapport signal sur le bruit aléatoire, définissant qu'un recouvrement multiple
2D donnerait le même résultat qu'une population moitié 3D.

R R R R R R R R R R R R R . . .
S S S
S S S
S S S
S S S
R R R R R R R R R R R R R . . .
S S S
S S S
S S S
S S S
R R R R R R R R R R R R R . . .

Figure 11. Disposition en profilage croisé (swath shooting), l'exploitation se fait swath par swath
en réalisant successivement toutes les séquences de tir (salve = 4.s dans notre exemple) tout
au long du dispositif de réception avec une minimisation des temps d'accès d'un swath à un
autre.
- 41 -

3.4 . Considérations économiques


En plus des possibilités de réduction des coûts d'acquisition engendrées par une éventuelle
décimation des positions physiques des stations sur le terrain (alternative rendue possible
par les processus de reconstruction de traces par le biais des programmes d'interpolation), il
existe des techniques opérationnelles qui permettent aussi de réduire les coûts d'acquisition
avec l'emploi de sources répétitives permettant deux ou plusieurs tirs conjugués.

Figure 12 : Différents types de sweeps avec leurs spectres d’amplitude

Ainsi pour illustrer ce processus, deux émissions simultanées seront générées, l'une sera
réalisée en "Upsweep" (balayage montant) par un groupe de vibrateurs, l'autre en
"Downsweep" (balayage descendant) par un autre groupe de vibrateurs, il serait alors
possible d'extraire par le biais d'un filtrage de séparation adéquat deux enregistrements
distincts.

Le contrôle de phase des vibrateurs peut permettre lui aussi l'enregistrement simultané de
quatre émissions distinctes. Les deux méthodes peuvent être utilisées en même temps pour
améliorer la séparation de deux enregistrements ou appliquées en parallèle de sorte à
rendre possible la séparation de quatre (4) enregistrements venant de quatre groupes de
vibrateurs.

La séparation est tout à fait satisfaisante pour toutes les fréquences du balayage sauf pour
les fréquences de croisement de l'Upsweep et du Downsweep.
Comme le couplage de la "baseplate" (support du vibrateur en contact du sol permettant
l'émission) avec le sol change d'une position à l'autre dépendant de beaucoup de facteurs
dont le type de terrain, il y a en fait, toute une bande étroite de fréquences qui ne sont pas
exactement séparées.
- 42 -

Le problème peut être résolu soit:

- En faisant en sorte pour que la fréquence de croisement de l'Upsweep et du


Downsweep soit éliminée par le filtre notch de l'enregistreur (50 ou 60 Hz).
- En utilisant des sweeps non linéaires de telle sorte à ce que la fréquence de
croisement tombe à l'extérieur de la bande utile du signal.

Toutes ces techniques concourant à diminuer les coûts d'acquisition ont permis de rendre
possible l'utilisation de la sismique 3D à la place de la sismique classique.

Figure 13. Filtrage spatial : atténuation obtenue par les nappes

Figure 14. Spectre d'amplitude pour un monosweep


- 43 -

Figure 15. Spectre d'amplitude des données réelles

Figure 16. Filtrages conventionnel et sélectif

Figure 17. Distorsions harmoniques sur le sweep de base


- 44 -

Figure 18. Technique du varisweep compensant les hautes fréquences


- 45 -

4. Base de données
Une fois la procédure de mise en œuvre arrêtée, nous devons nous rendre effectivement sur
le terrain et vérifier les possibilités de réalisation des opérations.
Si les changements à faire sont très nombreux et trop importants; il est préférable de revoir
le projet depuis le début en tenant compte des contraintes observées qui ne figuraient pas
sur les documents de base (cartes topographiques et autres).

Après cela, il est nécessaire d'enregistrer toutes les données concernant:

- L'ensemble des éléments composant la grille du prospect répertorié par un système


de numérotation adéquat des stations (de tir ou de réception).
- Le positionnement réel en X et Y de toutes les stations
- L'organisation géométrique des stations dans les blocs d'acquisition.

Cette base de données, en d'autres mots, doit être en mesure de contenir tout les
paramètres d'acquisition, d'ajustement des données et toutes les fonctions de contrôle
nécessaires pour que les opérations de terrain soient menées au mieux et, aussi pour
prendre en charge tous les réajustements de paramètres, (report, suppression, ajout,
remplacement, etc..). Elle doit aussi pouvoir reproduire sur des supports (écran ou sur
papier) toutes les visualisations nécessaires à un contrôle de qualité efficace.

Une fois le projet élaboré et complété, un contrôle soigné de tous les paramètres retenus
pour le projet, doit être mené de manière satisfaisante.

Pour vérifier ce qui survient dans le sous-sol, nous avons besoin de procéder à des
simulations par calculateur (ordinateur), pour apprécier les distributions de certains
paramètres dans les bins comme:

- la couverture multiple
- les offsets maxima
- les offsets minima
- les azimuts des couples émissions réceptions

Ces attributs (propres à la sismique 3D) apportent chacun en ce qui le concerne des surplus
d'informations. Il est à noter que la redondance des offsets a un effet néfaste sur la
couverture qui se trouve affectée dans son rôle de filtre de bruit organisé (la couverture se
réduit au nombre des offsets qui s'individualisent dans chacun des bins du prospect). Les
offsets doivent être bien distribués selon les azimuts pour permettre la définition la plus
précise des ellipses de vitesses générées par les pendages.

Ces attributs permettent d'apporter les correctifs nécessaires pour maintenir une régularité
de la densité d'information recherchée.
Les altérations locales de géométrie pourraient alors être compensées par l'addition de
quelques tirs supplémentaires.

Il est à noter que certaines bases de données fournissent sur des diagrammes X,Y, des
distributions de la troisième composante en valeurs codées; alors que d'autres beaucoup
plus souples donnent des diagrammes dont les distributions sont illustrées par des nuances
de couleurs ou par des représentations en perspective cavalière des trois composantes.

Ces distributions seront très utiles en phase de traitement de l'information.


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5. Conclusion
En résumé, le planificateur d'un projet de sismique 3D doit:

- disposer de toutes les informations utiles se rapportant à la géologie du prospect


(taille, type, orientation et pendage des structures)
- avoir une vue d'ensemble des possibilités de manipulation de l'information par le
centre de calcul chargé du traitement pour pouvoir décider de la conduite des
opérations d'acquisition en tenant compte bien sûr des contraintes de terrain, de
logistique et d’économie.

Le succès d'une campagne de sismique tridimensionnelle (3D) dépend pour une large part
du haut niveau de perfectionnement dans l'organisation des opérations de terrain et de leur
transcription informatique.

Chaque poste d'intervention humaine doit être maîtrisé par un entraînement approprié afin
d'éviter tout risque d'erreur pouvant compromettre les résultats définitifs.
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Figure 19. Enregistrement en terrestre


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Figure 20. Enregistrement en marine


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Figure 21. Cube 3D et les


sections associées
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Sismique 3D

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