Professional Documents
Culture Documents
Résumé : En Tunisie le secteur du bâtiment est un grand consommateur d’énergie. Vu l’augmentation des prix du
pétrole, du gaz et de l’électricité, la crainte d'un épuisement des combustibles fossiles, et le problème du réchauffement
climatique dû à l’émission des gaz à effet de serre, plusieurs stratégies nationales d’économie d’énergie ont été mises en
place.
Parmi ces stratégies on trouve l’arrêté du 1er juin 2009, concernant la réglementation thermique des bâtiments en Tunisie, qui
fixe les spécifications techniques minimales de maîtrise de l’énergie dans les projets de construction et d’extension des
bâtiments à usage résidentiel.
L’objectif visé dans le cadre de ce travail est le diagnostic de l’efficacité énergétique d’un bâtiment multizone à deux
niveaux, dans la région de Tunis, tout en se basant sur les propriétés thermo-physiques de l’enveloppe du bâtiment, du taux
des baies vitrées des espaces chauffés et/ou refroidis, ainsi que leur répartition sur les différentes orientations. Cette étude a
été réalisée à l’aide du logiciel de simulation TRNSYS, et a permis de situer dans chaque cas, la consommation énergétique
du bâtiment par rapport à la règlementation thermique tunisienne.
Les résultats obtenus ont tout d’abord pu mettre en évidence la grande consommation énergétique, en termes de climatisation
et de chauffage du premier étage par rapport à celle du rez-de-chaussée. Par la suite, quelques idées d'améliorations à
apporter au premier étage ont été examinées, concernant notamment l’augmentation de l’épaisseur des isolants thermiques
des différentes parois, la ventilation nocturne pendant l’été ainsi que l’application des protections solaires.
1. INTRODUCTION
Le diagnostic des performances énergétiques d’un bâtiment est une étude concernant la quantité d'énergie
effectivement consommée ou estimée en termes de chauffage et de climatisation liés au confort thermique.
Ceci se fait initialement à travers le calcul des besoins calorifiques et frigorifiques annuels par (m²) du
bâtiment considéré en fonction des propriétés thermo-physique de son enveloppe, de la zone climatique, du taux
des baies vitrées des espaces chauffés et/ou refroidis ainsi que de leur répartition sur les différentes orientations.
En Tunisie l’arrêté du 1er juin 2009 de la réglementation thermique des bâtiments fixe les spécifications
techniques minimales de maitrise de l’énergie dans les projets de construction et d’extension des bâtiments à
usage résidentiel [journal officiel Tunisie (2009)].
La zone du confort thermique ainsi recommandée se situe été entre 20°C et 26°C et la consommation
énergétique ne doit pas dépasser les 51 kWh/m².an.
On se propose ici d’étudier les performances énergétiques d’un bâtiment multizone à deux niveaux situé dans
la région de Tunis et d’examiner l’effet des améliorations que l’on peut réaliser à ce bâtiment afin de minimiser
ses besoins énergétiques.
1
19-21 Mars, 2012, Hammamet, Tunisie
VIème Congrès International sur les Energies Renouvelables et l’Environnement
La maison étudiée est à structure multizone à deux niveaux dont la face principale est orientée nord-est.
La modélisation à l’aide du logiciel TRNSYS a conduit à définir 6 zones thermiques pour le rez-de-chaussée
représentées sur la figure 1, comprenant une chambre, un salon, une cuisine, une salle de bain, une chambre de
séjour et une autre pièce contenant l’escalier du bureau. Le tout ayant une surface habitable d’environ 84 m². Le
premier étage, possédant pratiquement la même surface habitable que le rez-de-chaussée, est également partagé
en 6 zones thermiques (figure 2).
2
19-21 Mars, 2012, Hammamet, Tunisie
VIème Congrès International sur les Energies Renouvelables et l’Environnement
• Le plancher intermédiaire
Le plancher intermédiaire qui sépare le rez-de-chaussée du premier étage est constitué d’une dalle pleine qui
a un coefficient de transmission thermique du même ordre de grandeur qu’une dalle en hourdis, sauf qu’elle est
favorisée par sa grande capacité thermique.
Le coefficient de transfert convectif interne et externe est pris égal à 9.09 W/m2K étant donné que les deux
faces du ce plancher ne sont pas en contact avec le milieu extérieur [ANME (2004)]. Le coefficient de
transmission thermique ainsi obtenu est de 0.572 W/m2K, et le coefficient d’absorption solaire est pris égal à 0.3
caractérisant un carrelage clair.
• La toiture extérieure
Ayant la même surface que le plancher intermédiaire, la toiture extérieure est une paroi horizontale qui a un
coefficient de transfert convectif interne de 5.88 W/m2K et externe de 16.66 W/m2K .
Les murs de séparation sont des murs simples qui séparent les différentes zones thermiques ; ils sont
constitués de briques plâtrières couvertes de part et d’autre par du mortier bâtard. Leur coefficient de
transmission thermique est égal à 2.94 W/m2K sachant que leurs coefficient de transfert convectif est de 9.09
W/m2K pour les deux faces.
• Les fenêtres
Les fenêtres utilisées sont des fenêtres à double vitrage avec un cadre en aluminium. Les vitres ont chacune
une épaisseur de 2.5 mm et sont séparées par une lame d’air d’épaisseur 12.7 mm.
Cette configuration permet d’obtenir un coefficient de transmission thermique égal à 2.95 W/m².K, un
coefficient de transmission solaire égale à 0.72 et un coefficient de réflexion égal à 0.12 [TRNSYS 16].
Pour les taux d’infiltration, on admet un taux moyen de 0.2 changement d’air par heure pour toutes les zones.
3
19-21 Mars, 2012, Hammamet, Tunisie
VIème Congrès International sur les Energies Renouvelables et l’Environnement
3. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
(kWh/m².an)
4
19-21 Mars, 2012, Hammamet, Tunisie
VIème Congrès International sur les Energies Renouvelables et l’Environnement
Sur la base des résultats de l’étude précédente on a montré que le rez de chaussée est caractérisé par une
bonne classe énergétique (classe 1) avec un taux de consommation énergétique de 21.6 kWh/m².an par rapport
au premier étage qui occupe la 5ème classe énergétique avec un taux de 56.21 kWh/m².an.
On se propose ici d’étudier l’effet de quelques modifications essentiellement bioclimatiques que l’on peut
réaliser à ce niveau et qui servent à améliorer l’ambiance thermique du premier étage et par conséquent à réduire
les consommations énergétiques.
- Tout d’bord on sait bien que l’épaisseur de la couche de l’isolant thermique est un paramètre important
qui permet l’augmentation de la résistance thermique de la paroi avec un minimum d’espace possible
[Cabeza et al (2009)][Daouas et al (2010)]. Pour cela on a augmenté l’épaisseur de la couche de laine
de roche passant de 4 cm à 6 cm dans les murs extérieurs et pour la toiture extérieure on a augmenté
l’épaisseur de la couche du polystyrène passant de 5 cm à 7.5 cm.
- La ventilation nocturne pendant l’été [Kubota et al (2009)] abaisse la température intérieure d'une
pièce ; alors on admettra ici un taux de renouvellement d’air de 1 changement d’air par heure que l’on
applique de 22 heures à 06 heures du matin.
- Pendant les périodes chaudes de l’année, l’application des protections solaires sur les surfaces vitrées
non protégées sert à augmenter le coefficient d’ombrage de ces parois se qui entraine une diminution
du taux de rayonnement solaire indésirable pénétrant dans le bâtiment [Incropera and Witt (1985)]. Pour
cela on utilise des stores de telle sorte que l’on obtienne un coefficient d’ombrage égal à 0.6 pour les
fenêtres du premier étage.
5
19-21 Mars, 2012, Hammamet, Tunisie
VIème Congrès International sur les Energies Renouvelables et l’Environnement
Le tableau 3 résume l’effet de chaque amélioration proposée sur la consommation énergétique du premier
étage.
4. CONCLUSION
Ce travail a été consacré à l’étude de la conformité des performances énergétiques, d’un bâtiment multizone à
deux niveaux, aux spécifications techniques minimales de maitrise de l’énergie des bâtiments résidentiels en
Tunisie, fixées par l’arrêté du 1er juin 2009.
Les besoins énergétiques de chauffage et de climatisation de ce bâtiment ont été calculés en se basant sur
l’emplacement et la composition des différentes parois et en utilisant le logiciel de simulation TRNSYS.
Ces résultats ont montrés que le premier étage consomme 2.5 fois la quantité d’énergie utilisée par le rez de
chaussée.
Pour cela quelques améliorations ont été proposées afin de limiter les besoins énergétiques du premier étage
et qui se traduisent par l’augmentation de l’épaisseur de la couche de l’isolant thermique des parois verticales et
de la toiture extérieure ainsi que l’application de protections solaires et d’un taux de ventilation nocturne de
1 changement d’air par heure.
Tout cela à permis de réduire la consommation énergétique annuelle du premier étage passant de 4722 kWh
/an à 3109 kWh/an, soit une diminution de 34% par rapport au cas initial.
5. REFERENCES
1. Abbassi.F (2010)., Etude de l’impact des matériaux de construction sur le confort thermique dans les
bâtiments, Diplôme de mastère.
2. ANME (2004), agence nationale pour la maîtrise de l’énergie, guide pratique de conception de
logements économes en énergie.
3. Cabeza L.F. , Castell A. , Medrano M. , Martorell I. , Perez. G. , Fernandez. I(2009), Experimental
study on the performance of insulation materials in Mediterranean construction, Energy and Buildings.
4. Daouas.N, Hassen.Z, Aissia.H (2010), Analytical periodic solution for the study of thermal performance
and optimum insulation thickness of building walls in Tunisia, Applied Thermal Engineering 30 319–
326.
5. Incropera .F, Witt. D (1985), Introduction to heat transfer, Ed John Wiley.
6. Journal Officiel de la République Tunisienne (2009), Arrêté du 1er juin 2009 concernant la
réglementation thermique des bâtiments en Tunisie.
7. Kubota.T, Hooi Chyee. D.T, Supian.A (2009), The effects of night ventilation technique on indoor
thermal environment for residential buildings in hot-humid climate of Malaysia, Energy and Buildings
41 829–839.
8. TRNSYS 16 help manual.