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Extrait du lasquotidien.com
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lasquotidien.com
Après plusieurs consultations (rencontres avec l’opposition, la société civile…), l’ancien ministre
des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, s’est résolu à réagir face à « l’affaissement des
institutions de la gouvernance démocratique, politique et économique » et « la découverte d’un « projet »
(d’abord secret et « rampant », ensuite de plus en plus assumé et « debout ») de dévolution dynastique du
pouvoir dans notre République » comme lui même l’écrit dans un manifeste, en date du 4 avril dernier,
endossé au nom du Mouvement Politique Citoyen (Mpc). Pour Gadio, l’heure est grave car « le Sénégal, terre
africaine d’érudition, de sagesse, de paix, de tolérance et de concorde, traverse une des plus graves crises
de son histoire institutionnelle, politique, économique et sociale des cinquante dernières années (…). Pays jadis
envié et cité en exemple pour sa riche et belle histoire politique et intellectuelle (pluralisme politique, liberté de la
presse, société civile active et dynamique, intelligentsia de pointe, avant-garde culturelle, engagement
panafricaniste, armée républicaine, alternance pacifique ornée de gestes d’élégance entre vaincus et
vainqueurs…), le Sénégal est aujourd’hui la risée de nos compatriotes africains », écrit l’ancien
ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères.
Celui s’offusque des milliards investis dans les chantiers de l’Anoci, « car les Sénégalais - s’ils
avaient été consultés – auraient, à la quasi-unanimité, préféré l’achèvement ou la réhabilitation de
toute infrastructure routière majeure de désenclavement des régions, ou bien la construction de grandes pistes de
production pour l’écoulement des récoltes, à « la plus belle corniche d’Afrique », affirme Gadio qui
dénonce aussi « la multiplication des scandales financiers et l’amplification des formes de corruption, de
chantage et de racket des entrepreneurs, du refus de « rendre compte », de l’impunité (réservée à certains),
de l’affaissement des institutions et de la mal-gouvernance endémique ». Face à tous ces maux, Gadio refuse
de se réfugier derrière un fatalisme et préfère lancer le Mouvement politique citoyen (Mpc) car, selon lui, « Luy Jot
Jotna ! » (Il est urgent d’agir !) ». Surtout que, selon l’ancien chef de la diplomatie, plusieurs repères
dont « le formidable élan de dignité, de résistance et d’opposition du peuple sénégalais au « projet
monarchique », brillamment exprimés lors des élections locales du 22 mars 2009 » ont indubitablement façonné
notre identité politique citoyenne. « Notre identité politique marquante est donc d’être des citoyens conscients
de leurs responsabilités devant l’histoire et qui refusent désormais de déléguer le pouvoir de décider et de
conduire les affaires de la cité, c'est-à-dire nos affaires, à des politiciens professionnels, incarnation par excellence
de la politique par représentation et par délégation, figure abhorrée de la politique qui, aujourd’hui, est
historiquement en faillite », analyse le désormais consultant international.
« …Des cadres et ténors du Pds qui tous refusent, pour le moment, de soutenir publiquement ou
d’endosser le « projet monarchique »
Saluant le travail de Benno qu’il considère comme un partenaire, l’ancien chef de la diplomatie pense
que « les conclusions des Assises constituent une précieuse contribution versée dans la corbeille plus large des
multiples initiatives en cours, partout dans le pays et dans la Diaspora, et visant à épargner au Sénégal
l’aventurisme destructeur d’individus dénués de valeurs et de principes qui complotent au quotidien le
passage en force du projet de « succession dynastique » dans notre pays, projet désormais démasqué et voué à un
échec certain et inéluctable ! ». Dans Benno mais aussi dans la Cap 21, selon Gadio, de « nombreux patriotes
(…), discrètement ou ouvertement, s’opposent au démantèlement des institutions de notre pays de
même qu’au complot contre notre peuple, que symbolise le « projet » de dévolution dynastique du pouvoir.
Ces nombreux patriotes au sein de la Cap 21 ne cachent pas leur révulsion et leur embarras devant les lois dites du
reniement comme le retour au septennat, la remise sur pied du Sénat, la création autoritaire du poste de
vice-président, l’humiliation de l’Assemblée nationale et sa neutralisation, la fameuse et fort
embarrassante « Loi Ezzan ». Mais aussi, Gadio « reconnaît et salue le combat courageux des cadres et ténors du
Pds qui tous refusent, pour le moment, de soutenir publiquement ou d’endosser le « projet monarchique » et
avouent même en privé leur profonde détestation et leur ferme opposition à ce projet de succession dynastique. Ceci
est réconfortant et fait du fameux « projet » une affaire privée, totalement isolée et strictement familiale ».
Main tendue à Bara Tall, Youssou Ndour, Mamadou Lamine Diallo, Mansour Sy Djamil…
Pour réussir sa mission, le Mpc « tend une main fraternelle à toutes les nouvelles forces émergeantes, entre autres,
le mouvement Tekki de Mamadou Lamine Diallo, Demain le Sénégal de Mansour Sy Djamil, le Mouvement citoyen
de Bara Tall et Fekke Maci Boole de Youssou Ndour et à bien d’autres leaders de formations politiques, de
mouvements citoyens, d’organisations de la société civile, de mouvements de Femmes, d’associations
du monde rural, d’organisations de Jeunes et d’étudiants, de groupements intellectuels,
d’organisations professionnelles et de Chefs d’Entreprises, d’organisations de la famille des
Arts, de la culture, de la musique, en somme de tous les créateurs de beauté (avec une insistance sur le mouvement
citoyen par excellence qu’est le Mouvement Hip-Hop), sans oublier les cadres indépendants et le secteur
informel… ».
Pour l’ancien chef de la diplomatie, « le pouvoir actuel doit admettre que la vérité précède le pardon et non
l’inverse ; et que l’opposition à son tour reconnaisse qu’une véritable culture démocratique de
l’alternance pacifique, périodique et normale, doit exclure la propension à menacer et à promettre
l’enfer aux dirigeants en place, ce qui installe souvent ces derniers dans la peur et le recours aux projets de
succession dynastique comme boucliers de protection post-magistère ». Aussi, le Mpc compte proposer aux
Sénégalais dix mesures « essentielles et prioritaires ». Parmi lesquelles la restauration de « l’Etat de droit et
ses institutions fondamentales, le « patriotisme constitutionnel » et le sacerdoce du service public pour une
République vertueuse, tout en plaçant le citoyen au début et à la fin de notre système politique et institutionnel ; dans
ce cadre il s’agit de rendre l’Administration aux professionnels de l’Administration, en mettant
fin à « l’Agencisation » tous azimuts », en luttant contre la mal gouvernance… Le premier acte citoyen
du mouvement, selon Gadio, « sera une campagne nationale et internationale soutenue contre les velléités de