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Chapitre 11
Satellites et planètes
Comprendre : une petite histoire de la Mécanique (.doc)
a T T
2 3 2 3
demi grand axe période de période de T /a T /a
planète 3 2 -3 2 -3
en 10 km révolution révolution en jour .km en s .m
6 6
ou 10 m en jour en 10 s
-11 -19
Mercure 57910 87,97 7,57984708 3,98482.10 2,95842.10
-11 -19
Vénus 108200 224,7 19,3610508 3,98588.10 2,95921.10
-11 -19
Terre 149600 365,26 31,47226264 3,98483.10 2,95843.10
-11 -19
Mars 227940 686,98 59,19294472 3,98498.10 2,95855.10
-11 -19
Jupiter 778330 4332,71 373,3236244 3,98133.10 2,95583.10
a T T
2 3 2 3
demi grand axe période de période de T /a T /a
satellite 3 2 -3 2 -3
en 10 km révolution révolution en jour .km en s .m
6 6
ou 10 m en jour en 10 s
-8 -16
Io 422 1,77 0,15251028 4,16878.10 3,095.10
-8 -16
Europe 671 3,55 0,3058822 4,17147.10 3,097.10
-8 -16
Ganymède 1070 7,15 0,6160726 4,17312.10 3,09822.10
-8 -16
Callisto 1883 16,69 1,43807716 4,17217.10 3,09751.10
On observe bien que T 2/a3 est une constante mais que cette constante dépend de l’astre attracteur.
On a T2/a3 = 4p ²/GM, où G est la constante de gravitation universelle : G = 6,67.10-11 m3.kg-1.s-2
En prenant en compte les résultas des tableaux ci-dessus, il est donc possible de déterminer la masse des astres. On trouve par
exemple :
pour le Soleil :MS = 2,00.1030 kg
pour Jupiter :MJ = 1,91.1027 kg
Les lois de Kepler s’appliquent aussi bien aux satellites naturels qu’aux satellites artificiels d’un astre.
3
Pour quelques satellites de la Terre :
a T 2 3
demi grand axe T période de T /a
satellite 2 -3
3
en 10 km période de révolution en s .m
6
ou 10 m révolution en s
6 -14
Lune 384 27,32 jours 2,35.10 9,78632.10
-14
Hipparcos 24,546 10h37min 57s 38277 9,9068.10
-14
NOAA 15 7,19 1h41min09s 6069 9,90941.10
-14
GPS BII-01 26,5625 11h58min08s 43088 9,90617.10
Globalstar
-14
MO48 7,79 1h54min4s 6844 9,90849.10
En utilisant la constante trouvée pour les satellites artificiels (quatre dernières lignes du tableau) on obtient comme masse de
la terre MT = 5,97.1024 kg
La constante obtenue avec la Lune est légèrement différente. Newton a déjà corrigé la troisième loi de Kepler en montrant
que la masse qui intervenait était en fait la somme des masses des deux corps en interaction gravitationnelle (ici la Terre et la
Lune).
En se servant de la correction de Newton on trouve MTerre + Lune = 6,05.1024 kg et par différence la masse de la Lune est ML =
7,36.1022 kg.
En fait, la troisième loi n’est qu' approchée et les bons résultats obtenus par Kepler sont dus au fait que la masse des planètes
est négligeable devant celle du Soleil (Jupiter, la plus grosse planète a une masse qui ne dépasse pas le millième de celle du
Soleil).
NB : Bien que Kepler ait découvert ces lois empiriquement, on sait aujourd’hui les démontrer.
Lors de l’étude du mouvement des planètes et des satellites, nous nous limiterons au seul cas d’une
trajectoire circulaire. Comme nous venons de le voir, la loi des aires implique que le mouvement est
alors uniforme. Etudions les propriétés de ce mouvement.
Pour ce mouvement, l’accélération est constante et vaut (tableau de valeurs sous Avistep) environ 8,5
m.s–2. Par ailleurs, la vitesse est constante et voisine de 0,95 m.s–1 ; le rayon-vecteur étudié est de 11 cm.
Nous pouvons vérifier que
v2 0,95
8, 2 m.s 2 a
r 0,11 2
v2
Pour obtenir un mouvement circulaire uniforme, aG doit être centripète et de valeur , donc le vecteur
r
m v2
ext
F , noté F , doit être lui aussi centripète et de valeur
r
.
Le mouvement du centre d’inertie d’un solide de masse
m est circulaire uniforme dans un référentiel galiléen si
La somme F des forces qui lui sont
appliquées est un vecteur centripète
La valeur du vecteur F est constante et vérifie
la relation
m v2
F
r
où r est le rayon du cercle trajectoire.
Remarque : à l’aide d’un logiciel de simulation (satel.exe), on peut vérifier que si la valeur de la vitesse
initiale ne vérifie pas la relation précédente, la trajectoire peut être elliptique. Dans ce cas, le vecteur
accélération est toujours dirigé vers l’un des foyers de l’ellipse, mais n’est pas constamment
perpendiculaire au vecteur vitesse.
r M
θ x
O
6
Dans cette base, il est à noter que les vecteurs unitaires ur et u ne sont pas constants : contrairement
aux vecteurs unitaires de la base cartésienne i et j , leur
j
direction dépend de la position du point M.
ur cos i sin j u
u cos r
u sin i cos j sin
L’interaction gravitationnelle entre deux corps ponctuels A et B, de masses respectives mA et mB, est
modélisée par des forces d’attraction gravitationnelle FA / B et FB / A dont les caractéristiques sont
rassemblées ci-dessous.
mA mB
u AB
d A / B G
F AB FB / A
u
B d²
FA/B
AB
FB/A mB où le vecteur u AB est orienté
A AB
mA de A vers B.
La loi s’applique à des corps non ponctuels dans les deux cas suivants,
Lorsque la répartition des masses est à symétrie sphérique, la force gravitationnelle est la
même que si toute la masse est concentrée au centre du corps. C’est par exemple le cas des
étoiles ou des planètes.
Lorsque la dimension de l’objet est négligeable devant la distance qui le sépare de l’autre
corps avec lequel il est en interaction. C’est par exemple le cas d’un satellite artificiel de la
Terre, satellite alors considéré comme ponctuel.
Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent (§1.2), le poids d’un objet s’identifie avec la force
gravitationnelle qu’exerce la Terre sur lui. Le poids est alors une fonction de l’altitude et du rayon
terrestre (plus petit à l’équateur qu’aux pôles).
Dans le référentiel géocentrique, un satellite est en mouvement circulaire uniforme autour de la Terre sur
un cercle de rayon r à la condition que sa vitesse vérifie la relation
G MT
v
r
avec r = RT + z où z est son altitude en mètres
RT = 6,378.103 m à l’équateur, RT = 6,356.103 m aux pôles
G = 6,67.10–11 N.m2.kg–2
MT = 5,974.1024 kg
Vitesse et période de révolution ne dépendant pas de la masse du satellite, elles ne dépendent que de son
altitude.
Pour mettre un satellite en orbite circulaire, il faut lui communiquer à l’altitude z une vitesse
G MT
perpendiculaire au vecteur position TS dont la valeur vérifie v .
RT z
La Terre tourne autour de l’axe des pôles et le satellite S doit rester sur la verticale OM pour paraître
immobile : son mouvement est alors circulaire uniforme mais de centre O’ et les droites d’action de son
accélération donc de FT / S passent par O’. Or, la loi de la gravitation impose que la droite d’action de
FT / S passe par O, centre de la Terre : O’ n’est confondu avec O que si la trajectoire est située dans le
plan de l’équateur.
La période de révolution du satellite doit être égale à la période de rotation de la Terre, soir un jour
sidéral : T = 23 h 56 min 04 s = 86 164 s.
RT z
3
Depuis 1957, plus 4 600 lancements et 170 explosions en orbite ont généré
9 100 objets de diamètre supérieur à 10 cm
200 000 objets de diamètre compris entre 1et 10 cm
35 000 000 objets de diamètre compris entre 0,1 et 1 cm
La durée de vie en orbite est limitée par la présence de l'atmosphère terrestre même ténue. L'atmosphère
va ralentir les objets c'est à dire les freiner et à long terme pour ceux qui évoluent sur des orbites basses
provoquer leur rentrée sur Terre.
Pour fixer des ordres de grandeur, voici quelques exemples de durée de vie sur des objets bien connus.
risque en orbite qui inclut les risques de collision avec des objets opérationnels du fait de leurs
durées de vie en orbite importantes, les risques liés à la production de débris suite au
vieillissement des matériaux et des impacts éventuels avec d'autres débris ou météorites, et aux
éventuelles explosions.
risque de faire des victimes au sol lors des retombées sur Terre appelé risque au sol
RISQUES EN ORBITE
Les dommages engendrés par les débris spatiaux peuvent être relativement importants même si la taille
du débris est petite. Ceci est tout simplement dû à la vitesse orbitale des débris qui est très élevée (8-10
km/s) et par conséquent l'énergie cinétique n'en est que plus importante.
En effet, une sphère d'aluminium d'un diamètre de 1mm se déplaçant à une vitesse de 10 km/s perfore
une paroi d'aluminium de 4 mm d'épaisseur par exemple. Cette sphère a alors la même énergie cinétique
qu'une boule de pétanque lancée à 100km/h.
De ce fait, les débris d'une taille inférieure à 0.01cm ne feront qu'éroder les surfaces de nos satellites
opérationnels sur le long terme (effet cumulatif) générant par exemple le détachement d'écailles de
peinture tandis que les débris d'une taille comprise entre 0.01 et 1 cm provoqueront des dommages
significatifs comme des perforations d'équipements dont les conséquences peuvent être variables en
fonction de l'équipement atteint (disfonctionnement mineur à total de l'équipement). Ceci a été
notamment observé sur les panneaux solaires du télescope Hubble par exemple.
14
Par contre, les débris d'une taille comprise entre 1 cm et 10 cm engendreront des dommages très
importants compte tenu de leur énergie cinétique. Ils présentent un réel danger du fait qu'ils ne sont pas
catalogués à ce jour. Les débris d'une taille supérieure à 10 cm auront des conséquences catastrophiques
pour le satellite atteint pouvant aller jusqu'à sa perte voire générer une explosion.
On peut résumer les conséquences d'un risque de collision en orbite avec les débris par ce tableau.
Prenons l'exemple d'un satellite évoluant sur l'orbite type SPOT c'est à dire autour de 825 km
d'altitude, ayant une surface de 20 m2. La probabilité de collision entre ce satellite et des débris
sur 1 an est de :
On peut traduire ces chiffres simplement. Si l'on considère que l'environnement est figé dans le temps
c'est à dire le nombre et la répartition des débris restent les mêmes et le satellite évoluant toujours sur la
même orbite, alors il y aura 2 collisions en 10 000 ans avec des débris d'une taille supérieure à 10 cm par
exemple.
On comprend bien que la probabilité de collision dépend à la fois du flux de particules qui est fonction
de l'altitude, de la surface du véhicule et de la durée passée en orbite.
En moyenne, tous les 14 jours, un objet d'une taille supérieure à 10 cm passe à moins de 1500 m
de chaque satellite SPOT ou Helios.
La navette spatiale américaine change en moyenne 1 hublot par mission à cause d'impacts de
météorites ou de débris. Elle a par ailleurs déjà réalisé des manoeuvres d'évitement vis à vis de
débris catalogués (taille supérieure à 10 cm).
La première collision répertoriée a eu lieu en 1996 entre le satellite français Cerise et un débris
issu d'une explosion d'un étage supérieur d'Ariane .
De nombreux impacts de débris et météorites ont été recensés sur les panneaux du télescope
spatial HUBBLE, panneaux récupérés au sol afin de mener des analyses. Un trou d'une taille de
1.9 x 1.7 cm a été détecté dans une des antennes.
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L'expérience LDEF (Long Duration Exposure Facility) avait pour but de fournir des données sur
l'environnement spatial sur le long terme et ses effets sur les systèmes spatiaux et opérations. Il
s'agissait d'un véhicule d'une forme cylindrique composé de 57 expériences lancé en 1984 qui est
resté en orbite environ 5.5 ans avant d'être ramené sur Terre. L'analyse de ses surfaces a montré
des dizaines de milliers d'impacts dont le plus grand impact avait un diamètre de 0.63cm. Pour en
savoir plus, allez visiter le site LDEF .
RISQUES AU SOL
Lors des rentrées atmosphériques, les objets traversent les couches de l'atmosphère. Durant cette
traversée, les matériaux chauffent intensément et une grand partie est "sublimée"....... mais il reste
parfois des éléments qui résistent à la rentrée du fait de leur forme et la nature des matériaux les
composant (acier, titane, composite...). La survie à la rentrée est plus importante pour les grandes
structures comme les réservoirs ou des capacités .
Rentrée contrôlée
Dans ce cas, l'homme guide la rentrée de l'objet grâce à des moteurs vers une zone inhabitée de son
choix comme l'océan.
Cela a été le cas, par exemple, avec la rentrée contrôlée du satellite ASTRA 1-K réalisée par le CNES en
décembre 2002 suite à un échec au lancement.
Un autre cas bien connu est la rentrée de Mir qui a eu lieu en mars 2001 dans le Pacifique Sud. La masse
de Mir en orbite était de l'ordre de 140 tonnes en orbite et au final 30 tonnes de débris sont retombés
dans l'Océan Pacifique
Rentrée naturelle
Dans le cas d'une rentrée non guidée par l'homme, il est difficile de prévoir longtemps à l'avance la zone
où tous les débris de l'objet rentrant vont retomber :
10 jours avant la retombée, la date de rentrée n'est connue qu'à 1 jour près seulement.
1 jour avant la retombée, la date de rentrée n'est connue qu'à 1 à 2 orbites près.
16
Mais il faut se rappeler que 70% de la surface de la Terre sont des océans, par conséquent, le risque de
faire une victime à la rentrée est faible. Par ailleurs, il s'agit de relativiser ce risque puisqu'à ce jour
18700 objets environ sont rentrés sur Terre sans jamais faire de victime.
Des exemples d'objets ayant survécu à la rentrée sont disponibles sur le site de CORDS . Un réservoir
d'hélium haute pression d'Ariane V13 lancé en mai 1985 est retombé en mars 2002 en Ouganda.
Le risque lié à la retombée d'objets créés par l'homme est plus faible que le risque lié aux rentrées de
météorites qui est connu comme étant faible.
6 – L’impesanteur
L’impesanteur est ressentie par les spationautes dans un satellite en orbite autour de la Terre. C’est un
état caractérisé par l’absence apparente de pesanteur.
Pour comprendre le phénomène, prenons l’exemple d’un objet qui n’est pas en contact avec les parois du
satellite : il ne subit qu’une force, la force d’attraction gravitationnelle terrestre, tout comme le satellite.
L’objet et le satellite ayant même vecteur accélération, l’objet « ne tombe pas » par rapport au satellite :
son poids apparent est nul.
En toute rigueur, l’impesanteur n’existe qu’au centre d’inertie du satellite. On emploie parfois le terme
de micropesanteur (ou microgravité) : l’accélération résiduelle est de l’ordre de 10–4 à 10–8 g, g étant la
valeur de l’intensité du champ de pesanteur à la surface terrestre.
D’une façon générale, l’impesanteur est ressentie lors d’une chute libre et cela est mis à profit pour
l’entraînement des spationautes (vols paraboliques) et certaines expérimentations fondamentales sur les
systèmes physiologiques et les matériaux : en effet, certains phénomènes, comme la sédimentation ou la
convection, disparaissent alors que d’autres, comme la tension superficielle, prennent une importance
nouvelle.
On peut aussi reproduire des conditions de micropesanteur sur Terre.
Tubes et tours de chute libre
Ce sont des conduits verticaux dans lesquels un vide poussé est réalisé. La durée de l’état de
micropesanteur varie de 2 à 10 secondes selon la hauteur de chute et peut atteindre 10–4 à 10–8 g.
Il existe une tour à Brême, en Allemagne (ZARM).
Vols paraboliques en avion
L’Airbus « A300 zéro g » est capable de cette prouesse.
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La manœuvre débute par un vol en palier horizontal. Lorsque la vitesse maximale est atteinte, le pilote
cabre peu à peu l’appareil ; ses occupants sont alors dans une phase d’hyperpesanteur (le champ
« apparent » est de 1,8 g environ) d’une vingtaine de secondes.
A 47° d’inclinaison, le pilote diminue la poussée des réacteurs pour compenser le plus exactement
possible les forces qui agissent sur l’avion (traînée et portance) à l’exception du poids. Pendant une
vingtaine de secondes, l’avion ne vole plus, il tombe comme un objet lancé en l’air, et le champ apparent
est de 10–2 à 10–3 g.
Fusées sondes
Lorsque les moteurs s’éteignent, la fusée est dans la très haute atmosphère et tombe en chute libre. La
phase de micropesanteur dure de 5 à 10 minutes avec une valeur de l’ordre de 10–2 à 10–4 g.