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1. Introduction
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2010 -Grenoble 7-9 juillet 2010
autorisant de multiples formes de mouvements de terrain, comme cela apparaît sur la figure
1 a-. On peut identifier également plusieurs bassins plus sensibles et multipathologiques,
comme sur la figure 1 b-, en rappelant toutefois que la représentativité de ce type de carte
reste limitée par la méthodologie de la BDMVT (consultation de communes et de divers
organismes, avec un taux de réponse de l’ordre de 70 %).
b
a
Figure n°1 : a- Divers types de pathologies à l’échelle régionale ; b- Carte de densités de
points en Haute-Garonne (source : banque de données mouvements de terrain (BDMVT)
développée par le BRGM – www.bdmvt.net)
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travail à partir des données rendues publiques par Météo-France : nombre de jours de gel,
nombre de journées estivales, insolation, durée des périodes sèches, nombre de tempêtes.
Seuls les deux premiers montrent des tendances significatives.
Le tableau 2 synthétise les données de température et de précipitation, calculées à partir
du simulateur climatique de Météo-France selon le scénario A2 sur deux années « repère ».
Si l’évolution de la température à la hausse paraît évidente, celle des précipitations, en
revanche, montre bien la difficulté de dégager des tendances dans un signal relativement
brouillé par la variabilité naturelle des phénomènes.
Un atlas régional des mouvements de terrain a été réalisé. Le but est de représenter la
susceptibilité des diverses configurations géomorphologiques recensées à l’échelle
régionale face aux risques de glissement de terrain, d’éboulement, de retrait-gonflement,
etc. Le zonage régional ainsi obtenu peut alors être mis en regard de certaines perspectives
de changement climatique afin d’analyser leur impact.
L’atlas régional est une analyse spatiale de la susceptibilité des terrains basée sur une
méthode déterministe consistant à hiérarchiser plusieurs facteurs de prédisposition aux
mouvements avant de les pondérer et de les combiner. Les éléments recensés (voir partie
2) mettant en évidence un rôle systématique de la géologie et de la topographie (pentes) sur
l’aléa, ce sont ces deux paramètres qui ont été retenus en première approche. La
méthodologie a été établie par Rucquoi et al. (2009) et a déjà été appliquée à plusieurs
départements de la région Midi-Pyrénées.
La lithologie est ici issue de la carte géologique de la France au 1/1 000 000e, dont les
formations géologiques similaires de par leur lithologie et leur âge ont été regroupées. Il en
résulte 17 méta-formations géologiques auxquelles ont ensuite été affectés des coefficients
de sensibilité aux glissements de terrain et aux éboulements (1 pour une sensibilité faible,
10 pour une sensibilité moyenne, 100 pour une sensibilité forte). Une sensibilité résultante a
également été étudiée en estimant que les formations les plus sensibles aux glissements
« sols » sont les moins sensibles aux éboulements et réciproquement. Cette démarche a
permis d’aboutir à une carte résultante définissant la prédominance du type d’aléa, entre les
glissements de terrain et les éboulements, pour chaque zone (figure 3).
La topographie a été prise en compte à partir d’une carte des pentes, dans laquelle
différentes catégories de pendage ont été définies. Les seuils ont été déterminés à partir de
l’expérience locale et vérifiés grossièrement par des calculs de stabilité de pente en rupture
plane ou circulaire, en conditions défavorables (argiles saturées non consolidées) ou
favorables. Des valeurs seuil de 7, 10,5° et 25° ont été retenues, délimitant quatre classes
de pentes résultantes affectées des coefficients 1 (pente de 0 à 7°),10 (pente de 7 à 10,5°),
20 (pente de 10.5 à 25°), et 50 pour les pentes > 25°. D’autres seuils, issus de l’expérience
acquise sur le terrain, ont été appliqués aux éboulements.
Les données topographiques et lithologiques ont ensuite été croisées pour obtenir
différentes classes auxquelles on affecte un niveau d’aléa pour chaque type de mouvement.
Par exemple, les zones les plus susceptibles de subir des glissements se situent
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essentiellement sur les fortes pentes argileuses formant les collines molassiques ainsi que
sur les escarpements fluviatiles bordant les principales vallées (figure 3). Les éboulements,
quant à eux, seraient plus susceptibles de se produire au Nord et au Sud de la région
(zones montagneuses). De la même façon, une cartographie du retrait / gonflement a été
réalisée mais n’est pas présentée ici.
Ce type d’atlas peut être utilisé à l’échelle départementale comme un outil de
programmation, par exemple en le combinant avec des « enjeux » comme les zones bâties
pour évaluer la vulnérabilité et définir des communes prioritaires vis-à-vis de la réalisation de
PPR. Ici, il a été utilisé dans un but de prospective, en regard des évolutions climatiques
envisageables.
Aléa nul
Éboulements :
Aléa faible
Aléa moyen
Aléa fort
Glissements :
Aléa faible
Aléa moyen
N Aléa fort
À partir de ces atlas régionaux des mouvements de terrain basés sur les facteurs de
prédisposition de lithologie et de topographie, il peut être ensuite intéressant de prendre en
compte les facteurs de déclenchement et divers facteurs influents (voir tableau 1). Par
exemple, des éléments comme le zonage sismique de la région ou l’occupation des sols font
déjà l’objet de cartographies détaillées et peuvent être aisément obtenus. La pluviométrie
journalière, les températures maximales et minimales, le rayonnement solaire ou la réserve
en eau du sol peuvent être tirés de données Météo-France.
Dans le travail présenté ici et en première approche, la pluviométrie est apparue comme
le principal facteur de déclenchement des mouvements gravitaires. Une comparaison
qualitative avec les cartes d’aléas a donc été effectuée. La figure 4 présente une mise en
regard de l’atlas régional des glissements et de la pluviométrie annuelle actuelle. Par
exemple, certaines terrains meubles de couverture des Pyrénées, à aléa moyen à fort
présentent conjointement une pluviométrie annuelle plus élevée et paraissent plus
susceptibles de subir des glissements de terrain. La pluviométrie est regardée ici comme un 5
facteur de déclenchement et a donc des conséquences à la fois sur l’occurrence des
glissements, mais aussi sur l’amplitude des mouvements. Notons toutefois que cette
approche globale masque de fortes disparités, une zone peu arrosée en moyenne pouvant
subir quelques épisodes exceptionnels aux conséquences fortement préjudiciables. Une
analyse plus détaillée serait donc nécessaire, avec la définition de seuils statistiquement
représentatifs (voir section 4.3).
À titre d’exemple également, la figure 4c permet la comparaison entre l’atlas régional et
les prévisions météorologiques pour un hiver particulièrement humide (année 2083, scénario
A2). On remarque alors que les zones qui subissent les écarts de pluviométrie les plus
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Aléa nul
Aléa faible
Aléa moyen
Aléa fort
Aléa très fort a b
c d
Figure 4 : Région Midi-Pyrénées : a- atlas régional des glissements de terrain, b- cumuls
moyens annuels des précipitations sur la période 1971-2000, c- pluviométrie journalière
hivernale moyenne (en mm/j) estimée en 2083 (année exceptionnelle humide) d-
pluviométrie journalière hivernale moyenne (en mm/j) estimée en 2090 (année
exceptionnelle sèche) écarts calculés par rapport à la pluviométrie moyenne de 1960-1990
La démarche présentée dans ce travail a été réalisée avec des moyens limités en
particulier au niveau des données météorologiques. L’atlas des mouvements de terrain
souffre également de certaines imprécisions du fait de l’usage d’une géologie au
1/1 000 000ème et de la non prise en compte dans un premier temps de certains facteurs
influents (voir ci-après). Ce travail reste donc trop général pour tirer de véritables
conclusions quantitatives, mais ses deux principaux buts ont été atteints : montrer une
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Dans cette étude, la prise en compte du climat reste approximative et ne s’est faite que
par la mise en regard des cartes d’aléa et des constats ou prévisions pluviométriques. La
récupération des données a constitué l’un des principaux problèmes, en attendant la
diffusion à grande échelle des résultats obtenus par Météo-France. Toutefois, même avec
ces données à disposition, une réflexion importante restera à mener afin de déterminer les
paramètres les plus pertinents. Par exemple faut-il s’intéresser à des pluviométries
maximales, moyennes mensuelles, décadaires ? Y aurait-il des paramètres plus significatifs
comme la pluviométrie efficace (pluie - évapotranspiration) ou le SWI (Soil Wetness Index)
pouvant être tiré de la chaîne de calcul S.I.M. (Safran – Isba – Modcou) de Météo-France ?
Différents paramètres pourraient également être pris en compte : l’ensoleillement, les
températures (cas du retrait-gonflement), les niveaux de nappe, l’humidité du sol, le gel etc.
Afin d’affiner la prise en compte du climat, il serait donc nécessaire de s’interroger sur les
données météorologiques les plus significatives vis-à-vis du risque mouvement de terrain.
On pourrait par exemple privilégier une approche statistique basée sur un recensement plus
approfondi des mouvements de terrain à l’échelle régionale, d’après les inventaires locaux
déjà réalisés par différents organismes (dossiers du RTM et des LRPC, PPR, expertises
CatNat). L’idée serait alors de comparer les périodes d’occurrence des mouvements à divers
paramètres météorologiques supposés représentatifs, afin de sélectionner ceux qui sont
véritablement pertinents. D’autres approches plus empiriques pourraient également être
envisagées.
Enfin, on rappellera que la démarche d’étude d’impact nécessite d’envisager plusieurs
scénarios climatiques pour l’avenir (non présentés ici).
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6. Conclusions
7. Références bibliographiques
FAURE R.M., BURLON S., GRESS J.C., ROJAT F., 2008 : New models linking piezometric levels
and displacements in a landslide. 10th international symposium on landslides and engineered
slopes, Xi'an, China. June 30th - July 4th.
GIEC, 2007 : Bilan 2007 des changements climatiques. Contribution des Groupes de travail I, II et III
au quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat [équipe de rédaction principale, Pachauri, R.K. et Reisinger, A. (publié sous la direction
de~)]. GIEC, Genève, Suisse, …, 103 p.
IPCC, 2001 : Bilan 2001 des changements climatiques : rapport de synthèse, ISBN : 9291692158,
205 p.
POTHERAT P., DORIDOT M., CHAHINE M., 1999 : L’utilisation de la photo-interprétation dans
l’établissement des plans de prévention des risques liés aux mouvements de terrain. Guide
technique LCPC. 128 p.
RUCQUOI S., CAMBEFORT C., 2009 : Atlas départemental des mouvements de terrain de la Haute-
Garonne : analyse spatiale de la susceptibilité des terrains aux glissements, aux coulées de boue,
aux chutes de masses rocheuses et aux érosions de berge – Rapport d’étude du LRPC Toulouse,
47 p.
SEVE G., POUGET P., 1998 : Stabilisation des glissements de terrain. Guide technique LCPC. 97 p.
Sites web utilisés : http://climat.meteofrance.com ; www.bdmvt.net , www.argiles.fr ;
www.infoterre.brgm.fr ; www.cnrm.meteo.fr ; www.climat.meteofrance.com ; www.prim.net