Professional Documents
Culture Documents
La rentabilité de la banque dépend en particulier de la maitrise des risques qui sont liés à son
activité. On peut dire donc, que si une banque arrive à maitriser les risques que son activité
l’amène à assumer, elle aura une rentabilité élevée.
Donc la rentabilité et le risque sont les deux principaux critères de gestion bancaire.
Le produit net bancaire est le résultat qui se dégage de l’activité d’intermédiaire financier et
de prestation de services de la banque avec :
(1)Sylvie DE COUSSERGUE, la banque : structure, marché, gestion, édition DALLOZ, 2000, page 91.
On peut assimiler le produit net bancaire à la valeur ajoutée des entreprises industrielles et
commerciales. Les produits d’exploitation constituent les intérêts et commissions perçus et les
charges d’exploitation bancaire ou aussi frais bancaire comprennent « le coûts d’achat » des
ressources auprès de la clientèle notamment la rémunération des dépôts.
Le résultat brut d’exploitation peut être rapproché de la notion d’excédent brut d’exploitation
utilisé pour les entreprises industrielles et commerciales.
Ce solde est utile pour faire une comparaison entre les résultats réalisés par des banques à
conditions d’exploitation différentes, notamment :
- Les banques à réseau ont un produit net bancaire plus important que les banques qui
collectent leurs ressources sur les marchés. Et cela parce que, les collectes de dépôts
sont sous formes de dépôts à vue non rémunérés, en revanche elles supportent des frais
généraux liés au fonctionnement du réseau plus élevés. Par contre les banques qui
collectent leurs ressources sur les marchés c’est le contraire.
(8) Sylvie DE COUSSERGUES, gestion de la banque, édition DUNOD, 2005, page 112
V- Le résultat net
« Le résultat net de l’exercice est obtenu après prise en compte des produits et charges
exceptionnels (qui ne relève donc pas de l’activité courante des établissements), les dotations
ou les reprises nettes au fonds pour risques bancaires généraux »(3).
- La formation du résultat d’un exercice est expliquée puisqu’à chaque étape du calcul,
les facteurs déterminants sont mis en évidence.
- Lorsque les soldes sont calculés sur plusieurs exercices, on peut relier la variation du
résultat à celle des soldes de gestion et identifier les causes de l’évolution constatée.
I- L’effet prix
L’effet prix consiste à mettre en relation le résultat et les 3 composantes du Produit Net
Bancaire, qui sont : les prix facturés à la clientèle qu’il s’agisse d’intérêt ou de commission
ainsi que les rémunérations versées aux apporteurs de capitaux.
A- Marge d’intérêt :
- Les intérêts débiteurs et créditeurs sont conditionnés par les marchés sur lesquels la
banque se présente. Mais en tout état de cause, la banque doit veiller à ce que les
intérêts facturés à un emprunteur soient suffisants pour couvrir le coût de ressources,
des frais de gestion, le coût du risque et la rémunération des fonds propres.
- Du ou des métiers exercés, qui veut dire, le mode de collecte de ressource, sa
clientèle, la zone d’exercice du métier etc.
Notons que les opérations clientèle engendrent les marges plus larges que les
opérations de trésorerie ou de marché.
D’après ce que on vient de dire, on déduit que la marge d’intérêt est sensible aux variations de
taux d’intérêt. En période de hausse (de taux d’intérêt) la marge a tendance à s’élargir et à se
resserrer en période de baisse.
(3) Christian Descamps, Jacques Soichot, économie et gestion de la banque, édition EMS, 2002 page 158.
B- Les commissions :
Une des composantes du Produit Net Bancaire rémunérant les prestations de services et elles
sont indépendantes des mouvements de taux d’intérêt. « De ce fait, plus le Produit Net
Bancaire inclut des commissions, plus il est déconnecté des variations de taux »(4) notamment
à la baisse, ainsi on peut dire que les commissions jouent un rôle d’un cliquet, empêchant les
baisses Brutales du Produit net Bancaire
Mais les commissions sont plus instables que la marge d’intérêt, surtout lorsqu’on parle des
commissions rémunérant les opérations de marché (émissions de titres), ou des opérations qui
dépendent directement de la conjoncture économique.
A- L’effet volume :
Il est claire que le volume de l’activité d’une banque (qu’elle augmente ou diminue) influence
sur le Produit Net Bancaire, c’est-à-dire que « la croissance des encours d’emplois et
ressources exerce mécaniquement un effet volume sure le produit net bancaire »(5).
Ainsi on calcule :
- Une marge par type d’opération, clientèle, marché, interbancaire. Ainsi la différence
entre le rendement moyen des crédits et coûts moyen des dépôts correspond à la marge
sur opération avec la clientèle.
- Une marge globale qui correspond au calcule de la totalité des emplois et ressources
« dont l’évolution est particulièrement représentative de l’effet prix »(6).
B- L’effet structure :
L’effet structure qui veut dire la structure de bilan d’une banque aussi influence le Produit
Net Bancaire. Il joue (l’effet structure) un rôle déterminant dans le mode de calcule de la
marge globale. On peut l’étudier sous deux aspects.
(4) Sylvie DE COUSSERGUE, la banque : structure, marché, gestion, édition DALLOZ, 2000, page 94.
(5) Sylvie DE COUSSERGUES, gestion de la banque, édition DUNOD, 2005, page 118
(6) Sylvie DE COUSSERGUE, la banque : structure, marché, gestion, édition DALLOZ, 2000, page 95.
Par exemple, tendance à la diminution des crédits à court terme à la clientèle, plus
rémunérateurs (la modification de la structure de l’actif), ou la réduction des dépôts non
rémunérés au profit des dépôts rémunérés (la modification de la structure du passif) resserre le
produit net bancaire, puisque les intérêts débiteurs stagnent ou diminuent alors que les intérêts
créditeurs augmentent.
En second lieu, « une banque présente une plus ou moins grande sensibilité de son produit
net bancaire aux variations de taux d’intérêt »(7). Dans ce on va établir une relation entre la
structure de bilan, mouvement de taux d’intérêt et variation du produit net bancaire, et cela en
distinguant (pour l’actif) les emplois à taux fixe et les emplois à taux variable, aussi les
ressources gratuites et les ressources rémunérées (pour le passif).
Cette relation, répercute l’un des aspects du risque de taux dans la banque.
C- L’effet ciseau :
Pour avoir le résultat brut d’exploitation, on doit imputer les frais généraux du produit net
bancaire, vu que l’effet prix et encours expliquent le montant du produit net bancaire réalisé
au cours d’un exercice.
Les frais généraux représente plus de 2/3 du produit net bancaire. De ce fait, on a deux
situations :
- Si, d’un exercice à l’autre, les frais généraux augmentent plus rapidement que le
produit net bancaire, le résultat brut d’exploitation est laminé et progresse nettement
inférieur à celui du produit net bancaire.
- Si, au contraire, les frais généraux baissent, le résultat brut d’exploitation sera amplifié
et progresse plus rapidement que le produit net bancaire.
On peut dire que, « la maitrise des frais généraux est un facteur-clé de la rentabilité d’une
banque »(8).
D- L’effet risque :
Qui veut dire les gains ou les pertes latentes ou réalisées sur les différentes opérations
financières soit lors de leur dénouement, soit lors des évaluations périodiques des situations
en application du principe « mark to market ».
(7) Sylvie DE COUSSERGUE, la banque : structure, marché, gestion, édition DALLOZ, 2000, page95
(8) Sylvie DE COUSSERGUE, la banque : structure, marché, gestion, édition DALLOZ, 2000, page 96
2- Les différentes provisions
En guise de conclusion sur ce qu’on vient de dire sur la rentabilité bancaire, le résultat est la
conséquence de l’interaction des quatre effets qui viennent d’être analysés, que le banquier ne
peut entièrement maitriser comme l’effet taux. Par contre, un bon contrôle des frais généraux
et des risques qui relèvent de sa gestion (qu’il peut maitriser) constituent deux axes majeurs
d’une politique d rentabilité.
(9) Lorsqu'une société prévoit une charge future, qu'elle soit certaine ou éventuelle (en cas de dépréciation d'un actif ou de
réalisation d'un risque), elle constitue une provision pour pouvoir couvrir à terme cette charge.
(10) Sylvie DE COUSSERGUE, la banque : structure, marché, gestion, édition DALLOZ, 2000, page 97.
Chapitre II : les risques bancaires
Le risque se manifeste lorsqu’il y a possibilité à plus d’une issue et que l’issue finale n’est pas
connue. Le risque peut être défini comme la variabilité d’une issue imprévue. Il est souvent
mesuré par l’écart type de résultats enregistrés dans le passé. Bien que toutes les entreprises
s’exposent à la situation d’incertitude, mais en raison de la nature spécifique des activités des
institutions financières, elles sont exposées à certains types de risque un peu spéciaux.
Comme toute entreprise, l’objectif principal des institutions financières est de maximiser le
profit en offrant des services financiers variés en sachant principalement gérer les risques.
Dans ce chapitre, nous allons discuter des concepts de risques de base. Il y a différentes
manières de classifier les risques. La première qui a été proposée par Jarion et Khoury en
1992, qui consiste de faire la distinction entre risque d’affaires (ou le business risk) et le
risque financier. Le risque d’affaire est lié à la nature de l’activité de la firme elle-même. Il
concerne les facteurs affectant le produit et/ou le marché. Par contre, le risque financier est lié
aux pertes éventuelles causées par les opérations sur le marché, autrement dit causées par les
mouvements des variables financières.
Une autre manière de classifier est de décomposer le risque en deux catégories, les risques
systématiques et risques non systématiques. Le premier est associé au marché ou à l’état de
l’économie en général. Alors que le deuxième, est lié à un bien ou à une entreprise spécifique.
Aussi, notons que, le risque non systématique peut être atténué par une diversification du
portefeuille, par contre le risque systématique ne s’apprête pas à la diversification, mais il
peut être réduit à travers les techniques d’atténuation et de transfert de risque.
Il y a aussi une troisième manière de classification des risques, proposée par Oldfield et
Santomero en 1997. Selon cette classification, les intermédiaires financiers font face à trois
types de risques : les risques qui peuvent être éliminés, ceux qui peuvent être transférés à
d’autres, et enfin qui peuvent être gérés par l’institution.
Aussi nous avons la classification des risques proposée par Sylvie de coussergues (octobre
2005). Selon elle : « ces risques ont diverses origines et on distingue fréquemment les risques
de l’activité bancaire avec le risque de contrepartie, le risque de liquidité, le risque de
marché et les risques communs à toute activité économique avec les risques opérationnels qui
englobent les risques de fraude, informatique juridique, etc. la mauvaise gestion de l’un de
ces risques peut alors mettre en cause la pérennité de la firme bancaire, qui insolvable, sera
conduite à disparaître »(11).
Dans ce chapitre nous utiliserons la classification des risques proposée par Christian
Descamps et Jacques Soichot en 2002. Pour eux on peut regrouper les risques bancaires en
cinq catégories : les risques liés aux opérations de financement, les risques liés aux
transformations d’échéances, les risques liés aux opérations de marché, les risques
opérationnels, et le risque systémique.
(11) Sylvie DE COUSSERGUES, gestion de la banque, édition DUNOD, 2005, page 105
Section I : les risques liés aux opérations de financement.
C’est le premier risque évoqué lorsqu’on réfère à la banque qu’est dû à la nature de leurs
activités. Appelé aussi risque de crédit, il correspond à la défaillance des clients (la
défaillance de la contrepartie) autrement dit le risque de pertes consécutive au défaut d’un
emprunteur face à ses obligations, avec ses conséquences évidentes : la perte totale ou
partielle de la créance et des revenues qui s’y attachent.
Notons que, le défaut d’un petit nombre de client important peut suffire à mettre en difficulté
un établissement bancaire. Aussi, il y a une interaction entre le risque de crédit et le risque d
marché, vu que le risque de crédit change constamment avec les mouvements des marchés.
Les causes d’insolvabilité des bénéficiaires du crédit (qu’ils soient, entreprise, particulier,
établissement de crédit Etat etc.) sont nombreuses et regroupées sous les rubriques suivantes :
risque générale, risque professionnel, risque propre à l’emprunteur, et risque-pays.
I- Risque général :
Ce risque est lié à des facteurs externes issus de la situation politique et économique où
l’emprunteur exerce son activité.il y a aussi des facteurs issus des événements catastrophiques
de type inondation ou tremblements de terre. Mais c’est surtout les crises politiques et
économiques qui accroissent le risque de crédit.
On peut citer comme exemple la crise de 1929, ou même la récession économique des années
1992-1993, plus près de nous, la crise financière de 2007-2009 a provoqué de nombreux
dépôts de bilan d’entreprises.
IV- Le risque-pays :
Ce risque est lié à la localisation géographique de l’emprunteur, appelé également risque
souveraina, « s’est considérablement développé depuis les années quatre-vingts et il concerne
les pays en voie de développement à dette extérieur élevée ». Ce risque concerne surtout les
pays en voie de développement à dettes extérieure élevée et il recouvre les catastrophes
naturelles, crises politiques ou économiques, insolvabilité propre à l’emprunteur.
Il recouvre aussi une composante supplémentaire, liée à la situation monétaire du pays où
l’emprunteur est installé, ce dernier est solvable, mais son pays étant en état de faillite
monétaire, la banque centrale est dans l’incapacité de transférer des sommes correspondant au
service de la dette.
I- Risque de liquidité :
Ce risque est considéré comme un risque majeur, et qui survient lorsque un établissement la
banque est dans l’incapacité de faire face à demande massive et imprévue de retraits de fonds
émanant de sa clientèle ou d’autre établissements de crédit, et on dit que la banque est
illiquide. Bien que les banques ne détiennent pas assez d’avoirs liquides pour faire face à ce
genre de situation, les demandes de retrait ne posent généralement pas de problème en raison
de l’importance de leur portefeuille de bonnes créances, d’autant que les retraits obéissent à
des cycles qui sont assez bien connus.
Cette activité consiste à mettre en place des portefeuilles de négociation composés par des
titres de toute nature, comme les actions, obligations ainsi que les produits dérivés… mais
sans l’intention de les conservés jusqu’à l’échéance, mais qu’elles détiennent en vue de
réaliser des plus-values.
Les sinistres inhérents de cette activité font périodiquement objet de gros titres de journaux
lorsque des banques sont menacées de faillite pour avoir pris de positions démesurées sans
s’être assurées de couvertures adéquates. Comme exemple on peut citer la crise financière
2007-2009, où les banques comme Lehman Brothers, ont fait faillite à cause des risques
démesurés qu’elles ont pris.
La seconde origine, est dû à l’évolution des prix (actions, obligation, …) dans la direction
opposée à celle qui a été anticipée par les détenteurs des actifs.
Exemple :
Il y a plusieurs techniques de gérer un risque de change. « Le principe consiste à niveler la
position non désirée en recourant à des opérations au comptant ou à terme, en utilisant les
produits dérivés et, le cas échéant, en souscrivant à une assurance auprès d’un organisme
spécialisé (COFACE) ».
Il faut noter que ces deux risques ne peuvent pas être gérés de la même manière.
A cette définition, on inclut le risque juridique, qui concerne le caractère non exécutoire des
contrats financiers, et on exclut les risques stratégiques et de réputation.
Afin de mieux cerner les types d’événements de risque concernés ; Bale II les a décomposé en
sept catégories elles mêmes détaillées en sous-catégories. Les catégories les plus concernées
seraient les fraudes internes et externes suivant que l’argent agit de l’intérieur ou de
l’extérieur de la banque.
Le tableau ci-après reprend tous ces différents niveaux et met en évidence différents exemples
illustratifs :
Source: Comité de Bâle ( Février 2003 ).
http://www.fimarkets.com/pages/risque_operationnel.htm#typologie
Section V : le risque systémique.