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Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Ministère des Mines des Carrières et de l’Energie

Vision 2020

De l’accès aux services énergétiques


modernes

Projet MEPRED
Elaboration du Livre Blanc National

Janvier 2008
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Préambule

En 2007, l’accès à l’énergie est encore un privilège dont ne bénéficie qu’une faible proportion des
populations ouest-africaines.

C’est avec la volonté d’inverser cette tendance que les Etats membres de la CEDEAO se sont
dotés le 12 janvier 2006, lors du 29ème Sommet de la Conférence des Chefs d’Etat et de
Gouvernement, d’un document fixant les objectifs à atteindre à l’horizon 2015 en matière d’accès
à des services énergétiques modernes.

La Vision 2020 s’inscrit dans cette perspective et offre, dans sa version provisoire, un premier
cadrage des ambitions nationales. Ces ambitions seront ensuite consolidées au travers d’une
approche régionale d’octobre 2007 à février 2008 afin de les adapter au plus près du contexte
burkinabè. Il est pertinent de noter que ces activités sont menées en parallèle avec celles de la
révision du CSLP.

Dans l’optique de favoriser l’accès aux services énergétiques du plus grand nombre, une attention
particulière sera portée au monde rural, où les taux d’accès à l’énergie sont généralement très bas,
inférieurs à 1%. La démarche s’appuie ainsi sur une logique d’impact, avec comme porte d’entrée
les localités présentant un fort dynamisme socioéconomique et dont l’influence s’étend bien au-delà
de leur propre territoire.

En mars 2008, au sortir de l’exercice, la Vision 2020 donnera naissance au Livre Blanc
national sur l’Accès aux services énergétiques des populations rurales et périurbaines pour
l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement, traduction concrète des objectifs
nationaux sous-tendue par des plans d’action et d’investissement annuels.

Ce document est réalisé dans le cadre du projet MEPRED (Mainstreaming Energy for Poverty
Reduction and Economic Development) du programme « Energie Intelligente – Europe » sur
financement de la Commission Européenne et de Danida.
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

TABLE DES MATIERES

1 CADRAGE ET ETAT DES LIEUX 1

1.1 Cadrage 1
1.2 Le livre blanc régional de la CEDEAO/UEMOA 1
1.2.1 Objectif global du LBR 2
1.2.2 Objectifs spécifiques du LBR 2
1.2.3 Problématiques énergétiques communes aux Etats Membres de la
CEDEAO 3

1.3 Etat des lieux 3


1.3.1 Réflexion sur le bilan énergétique du Burkina Faso 3
1.3.2 Situation des sous-secteurs phares de la politique du LBR 6

2 FONDEMENTS DE LA VISION LBN 2020 11

3 SECTEUR DE L’ELECTRIFICATION ET DE LA FORCE


MOTRICE 13
3.1 Le rôle de l’énergie comme vecteur transversal de développement
économique et social 13
3.2 Les objectifs sectoriels 13
3.3 Situation 2005 et évolution 14
3.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par le
CSLP et les OMD 15

3.5 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par


leLivre Blanc à l’horizon 2015 16
3.6 Traduction des objectifs en stratégie opérationnelle 16
3.6.1 Notion de réseau cible 33 kV 16
3.6.2 Segmentation du marché de l’ERD par classe de population 18
3.7 Vision à terme de l’accès au service électrique du Burkina Faso 20
3.7.1 Taux de couverture de la vision 2020 20
3.7.2 Taux de raccordement 22
3.7.3 Localités sous le réseau cible actuel 23
3.7.4 Localités sous l’extension du réseau cible 2010-2015) 24
3.7.5 Localités sous l’extension du réseau cible 2015-2020) 24
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

3.8 Cadrage des investissements nécessaires à la mise en œuvre de la


vision 24

4 SECTEUR DE L’EDUCATION 27

4.1 Le rôle de l’énergie dans le secteur de l’éducation 27

4.2 Les objectifs sectoriels 27


4.3 Situation 2005 et évolution 28

4.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par le


CSLP et les OMD 28
4.5 Les objectifs sectoriels dans le cadre du Livre Blanc 30

4.6 Quels investissements découlent de ces mesures? 32

5 SECTEUR DE LA SANTE 34
5.1 Le rôle de l’énergie dans le secteur de la santé 34

5.2 Les objectifs sectoriels 35


5.3 Situation 2005 et évolution 35

5.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par le


CSLP et les OMD 36
5.5 Les stratégies sectorielles permettront-elles d’atteindre les objectifs
du Livre Blanc à l’horizon 2015 ? 38
5.6 Quelles mesurent s’imposent pour combler ces écarts ? Quels
investissements en découlent ? 39
5.6.1 CMA et CM 39
5.6.2 CSPS 40

6 SECTEUR DE L’EAU 42

6.1 Le rôle de l’énergie dans le secteur de l’eau 42


6.2 Les objectifs sectoriels 42

6.3 Situation 2005 et évolution 43


6.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par le
CSLP et les OMD 44
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

6.5 Les objectifs sectoriels dans le cadre du Livre Blanc 45

6.6 Quelles mesures s’imposent pour combler ces écarts ? Quels


investissements en découlent ? 45

7 SECTEUR DE L’IRRIGATION 48

7.1 Le rôle de l’énergie dans le secteur de l’irrigation 48


7.2 Les objectifs sectoriels 48

7.3 Situation 2004 et évolution 49


7.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par le
CSLP et les OMD 49

7.5 Les objectifs sectoriels dans le cadre du Livre Blanc 50


7.6 Les coûts de valorisation des périmètres irrigués 51

8 SECTEUR DES ENERGIES DOMESTIQUES 54

8.1 Le rôle de l’énergie comme vecteur transversal de développement


économique et social 54
8.2 Les objectifs sectoriels 54
8.2.1 Objectifs généraux 54
8.3 Situation 2005 et évolution 55
8.3.1 Consommation des énergies ligneuses 55
8.3.2 Consommation de gaz butane. 57
8.3.3 Foyers améliorés 57
8.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par le
CSLP et les OMD 58

8.5 Adéquation des stratégies sectorielles vis-à-vis aux objectifs du Livre


Blanc à l’horizon 2015 Erreur ! Signet non défini.
8.6 Traduction des objectifs en stratégie opérationnelle 60
8.6.1 Utilisation urbaine du gaz butane 60
8.6.2 Foyer amélioré urbain 60
8.6.3 Gaz butane et zone rurale 61
8.6.4 Foyers améliorés en zones rurales 61
8.6.5 Impact des FA et de la pénétration du gaz butane en terme de réduction
de consommation de bois-énergie 61
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

8.7 Cadrage des investissements nécessaires à la mise en œuvre de la


vision 62
8.8 Les autres options technologiques 63

9 IDENTIFICATION ET DEVELOPPEMENT DES SYNERGIES


ENTRE LES DIFFERENTS SECTEURS 64
9.1 Renforcer les effets exogènes de l’accès à l’énergie 64

9.2 Réduire les coûts d’investissement sectoriels 65

9.3 Les synergies potentielles 66


9.3.1 Education et électrification rurale 66
9.3.2 Education et Eau potable 67
9.3.3 Education et Energies domestiques 67
9.3.4 Santé et électrification rurale 67
9.3.5 Santé et eau potable 68
9.3.6 Santé et éducation 68
9.3.7 Eau et électrification rurale 68
9.3.8 Irrigation et électrification rurale 68

10 SYNTHESE 70
10.1 Les objectifs du LBN pour le Burkina Faso 70
10.2 Synthèse des coûts d’investissement du LBN 2015 71
10.3 La vision 71

10.4 Coûts de la Vision 2020 72

Tableau 1: Documents de stratégie sectorielle ............................................................. 12


Tableau 2:Ventilation de la population sous le réseau cible ....................................... 19
Tableau 3: Ventilation des populations hors du réseau-cible ..................................... 19
Tableau 4: Tableau de synthèse de la Vision 2020....................................................... 21
Tableau 5: Hypothèses sur les taux de raccordement ................................................. 22
Tableau 6: Cadrage des coûts de la vision 2020 et du LBN 2015.............................. 25
Tableau 7: Résultats attendus du PNDS en 2010 ........................................................ 35
Tableau 8: situation 2005 et de l’évolution jusqu’en 2010 .......................................... 35
Tableau 9: Coûts d'investissement dans l'accès aux services énergétiques ............... 40
Tableau 10: Coûts d'investissement pour les CMA et les CMs.................................. 40
Tableau 11: Coûts d'investissement dans l'accès aux services énergétique des CSPS
................................................................................................................................... 41
Tableau 12: Coûts d'investissement pour les CSPSs ................................................... 41
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Tableau 13: Nouveaux périmètres nécessitant de l’exhaure de l’eau......................... 52


Tableau 14: Coût de l’électrification de 46 villages et 53 périmètres de plus de 20ha
(exemple).................................................................................................................. 52
Tableau 15: Pourcentage d’utilisation du gaz butane pour la cuisine ........................ 57
Tableau 16: Evaluation du nombre de ménages urbains utilisant un foyer amélioré
................................................................................................................................... 58
Tableau 17: Cadrage des investissements nécessaires à la mise en œuvre de la Vision
................................................................................................................................... 62
Tableau 18: Synthèse des coûts d’investissement du LBN 2015.......................... 71
Tableau 19: Coût de la Vision 2020.............................................................................. 72
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Liste des Abréviations


AEP (réseau d’) adduction d’eau potable
AEPS (réseau d’) adduction d’eau potable simplifié
BF Borne fontaine
CEBNF Centre d’éducation de base non formelle
CEDEAO Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest
CHN Centre hospitalier national
CHR Centre hospitalier régional
CHU Centre hospitalier universitaire
CIFAME Commission Interministérielle de Facilitation de l’Approche Multisectorielle dans
le domaine de l’Énergie
CMA Centre médical avec antenne chirurgicale
CNAOB Centre national d’appareillage orthopédique du Burkina
CPAF Centre permanent d’alphabétisation et de formation
CSLP Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté
CSPS Centre de santé et de promotion sociale
DRS Direction régionale de la santé
ECD Equipe cadre de district
ERD Electrification rurale décentralisée
FA Foyer amélioré
FDE Fond de développement de l’électrification
FPMH Forage équipé de pompe à motricité humaine
FS Formation sanitaire
IEC Information – Education – Communication
Kgep Kilo équivalent pétrole
Ktep Kilo tonne équivalent pétrole
INDS Institut national des statistiques
LBN Livre Blanc national
LBR Livre Blanc régional
MEG Médicaments essentiels génériques
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
OMD Objectifs du millénaire pour le développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONEA Office national de l’eau potable et de l’assainissement
PAP Programme d’actions prioritaires
PDDEB Plan décennal de développement de l’éducation de base
PEA Poste d’eau autonome
PEM Point d’eau moderne
PMH Pompe à motricité humaine
PN-AEPA Programme national d’approvisionnement en eau potable et assainissement
PNDS Plan national de développement sanitaire
PTMF Plate-forme multifonctionnelle
PTR Plate-forme réseau
PV Photovoltaïque
SEB Service énergétique de base
SIG Système d’information géographique
SONABEL Société nationale burkinabè d’électricité
TEP Tonne équivalent pétrole
UEMOA Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Equivalences énergétiques : 1 TEP = 1000 kgep = 42 GJ = 11,7 MWh

Taux de couverture : % de la population totale vivant dans une localité électrifiée

Taux d’accès : % de la population totale ayant un accès direct à l’électricité

Tous les calculs faisant intervenir la population ont été réalisés sur la base du recensement de
1996, corrigé du taux de croissance démographie moyen de 2,4%.
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

1 Résumé exécutif
Le 12 janvier 2006, les Etats membres de la CEDEAO et de l'UEMOA, lors de la
Conférence de Niamey des Chefs d’Etat et de Gouvernement, ont décidé de
s'engager, à travers l’adoption du Livre Blanc Régional, dans une politique régionale
ambitieuse pour accroître l'accès aux services énergétiques modernes.

Le Livre Blanc Régional constitue un changement d’approche crucial pour une


large reconnaissance du rôle des services énergétiques pour la réduction de la
pauvreté en Afrique de l’Ouest, qui se traduit par une prise de conscience collective
quant à la nécessaire prise en compte de l’intrant énergie dans les CSLP nationaux,
dans la perspective de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD).

De ce constat découle la nécessité de recentrer l’énergie par le biais de la


concertation intersectorielle, au travers d’une approche coordonnée au niveau de
l’UEMOA et de la CEDEAO afin de pouvoir mobiliser des crédits
supplémentaires permettant le saut d’échelle et favoriser l’émergence de nouveaux
acteurs et opérateurs issus du secteur privé local.

La politique déclinée dans le Livre Blanc Régional fait actuellement l'objet d'une
mise en œuvre par l'ensemble des pays membres par l’intermédiaire de groupes
multisectoriels nationaux.
Au Burkina Faso, cette mission a été confiée à la Commission Interministérielle de
Facilitation de l’Approche Multisectorielle dans le domaine de l’Énergie
(CIFAME), dans le but d’intégrer l’énergie dans le CSLP national, actuellement en
cours de révision, et de recentrer le rôle de l’énergie comme vecteur transversal
indispensable aux secteurs de base pour l’atteinte des OMDs.

Le Livre Blanc Régional met en effet en avant le fait qu’au rythme actuel, et de part
le manque d’approche multisectorielle, le volume d’investissement consenti pour
favoriser l’accès à l’énergie ne représente que le quart de ce qu’il conviendrait
d’allouer.
C’est donc avec la volonté d’optimiser les ressources publiques et privées et
d’opérer un changement d’échelle significatif que la coordination multisectorielle
est prônée.

Dans cette perspective, les stratégies des secteurs clés du développement


(éducation, santé, eau potable, irrigation, énergies domestiques) ont fait l’objet
d’une analyse visant à identifier les objectifs respectifs en termes d’infrastructures
afin de mettre en exergue le pouvoir d’accélération que pourrait exercer l’énergie
dans l’atteinte de ces objectifs.
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

L’exercice consiste à confronter ces analyses sectorielles aux prévisions de


développement des réseaux électriques des deux segments du secteur de l’électricité
(périmètre SONABEL et électrification rurale) à l’horizon 2020 afin de définir les
options d’approvisionnement les plus adaptées et de conférer ainsi un aspect plus
qualitatif aux ambitions sectorielles et donc de tendre plus rapidement vers les
objectifs du Livre Blanc.

La Vision entend proposer à terme à un maximum de ménages et d’infrastructures


la possibilité de se raccorder au réseau (meilleure fiabilité d’approvisionnement), en
proposant parfois des solutions d’attente pour ceux qui ne pourraient être
raccordés avant plusieurs années, et des solutions de pré-électrification dans des
zones de faible demande et d’habitat dispersé.
Ce document de vision propose un premier cadrage, une première réflexion sur
l’accès à l’énergie en vue de l’élaboration du Livre Blanc National (mars 2008). Le
choix de planifier l’accès aux services énergétiques à l’horizon 2020 repose sur une
volonté de parfaire les objectifs du millénaire et d’atteindre le service universel à
cette échéance. Une planification à plus long terme, basée sur un développement
mois rapide du réseau électrique, nécessiterait des investissements beaucoup plus
lourds, et une part un plus grand volume de solutions d’attente.

Les principaux enseignements sont déclinés ci-dessous.

Secteur de l’électricité

Au cours des deux dernières décennies, l’approvisionnement électrique du Burkina


Faso a été contingenté d’une part par sa dépendance en puissance thermique et en
hydrocarbure importé dont la volatilité des coûts a résulté en un tarif élevé, d’autre
part par son déficit chronique en investissements de production. La construction
des barrages de Bagrè et de la Kompienga ont permis pour un temps de temporiser
le manque d’énergie. Ce n’est qu’à partir de 1999 que des efforts financiers
importants ont été consentis par les Partenaires Techniques et Financiers pour
combler le manque de capacité par le financement de nouveaux investissements
thermiques à Ouagadougou et de celui de la ligne de transport Bobo-Ouaga, qui à
partir de 2009 reliera le centre de production de Ouagadougou au réseau régional
côtier, lui permettant ainsi d’accéder à de grandes quantités d’énergie moins chère
basée sur la mise en commun des ressources hydroélectriques et des centrales
thermiques utilisant le gaz et le développement du WAPP (West African Power
Pool)

La nouvelle politique d’intégration du Burkina Faso dans le système électrique


régional lui garantira l’accès à 880 GWh, soit de 70% de sa demande totale en 2015
à un coût lui permettant d’épargner le montant de la subvention aujourd’hui
accordée aux hydrocarbures tout en développant une capacité de réserve suffisante
en cas de perturbations sur le réseau régional.
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

La vision est d’offrir à l’ensemble des populations du Burkina Faso en 2020 une
option d’accès à un service énergétique moderne qui se base prioritairement sur le
développement d’un réseau cible 33kV raccordant les centres électrifiés existants et
permettant d’irriguer les zones rurales sur une profondeur moyenne de 45 km à
partir de ce réseau.

Les options énergétiques envisagées sont les suivantes:

• Option réseau raccordé au réseau national.


• Options réseau raccordé à une centrale diesel ou à base d’énergies
renouvelables.
• Options mini-réseau avec plate-forme avec réseau de proximité visant
essentiellement l’éclairage.
• Options PV communautaires ou individuelles, souvent les plus adaptées au
pompage de l’eau et à l’équipement des structures dans des zones d’habitat
dispersé.

La vision offrira une option réseau à 72% des populations réparties sur 2440
localités, dont 81 seulement seront alimentées par des centrales diesel et une option
mini-réseau avec PTR à 2458 localités (20% de la population). 8% des populations
rurales les plus dispersées dans 2.941 localités pourront bénéficiée d’une option
panneau solaire (PV).
2007 2015 2020
En termes d’objectif la vision propose un Zone urbaine
taux d’accès de 100% en 2020 pour les Taux d’accès 65% 88% 100%
populations urbaines, alors que ce taux Zone rurale
n’atteindra que 49% en zone rurale. Taux d’accès 1% 36% 49%

Le coût de mise en œuvre de la vision est de 500 milliards de FCFA, celui de


l’atteinte des objectifs du livre blanc national de 338 milliards de FCFA en 2015.

Secteur de l’éducation

Etabli en 2005, le Plan Décennal de Développement de l’Education de Base


(PDDEB) s’est fixé comme objectifs de porter les taux de scolarisation et
d’alphabétisation respectivement de 44,6% à 70 % et de 37% à 40 % à l’horizon
2009.

En termes d’infrastructures, les réalisations sont à ce jour en concordance avec les


prévisions et les objectifs en matière de scolarisation et d’alphabétisation devraient
être atteints. Cependant, cela sera insuffisant pour assurer une éducation primaire
pour tous en 2015 comme le stipulent les OMDs, à moins de renforcer le
programme de construction actuel (400 écoles supplémentaires par an en plus des
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

671 prévues). Sur la base des réalisations actuelles, la scolarité universelle ne devrait
être atteinte qu’en 2020.

Si le nombre d’infrastructures permettra à l’horizon de la planification d’accueillir


l’ensemble de la population scolarisable, peu d’entre elles auront accès à un service
énergétique, l’accès à l’énergie ne faisant absolument pas partie des priorités du
PDDEB. Au jour d’aujourd’hui, seuls 8 % des complexes scolaires sont alimentés
en énergie électrique, la plupart se situant en zone urbaine.

L’importance reconnue de l’énergie, tant au niveau de l’apprentissage que des


conditions de vie des élèves et des enseignants, doit désormais se traduire par des
actions concrètes, à travers une plus grande concertation entre le secteur de
l’éducation et celui de l’électrification rurale décentralisée. L’énergétisation
systématique des nouvelles constructions et des réhabilitations permettrait
d’atteindre en 2015 un taux d’accès à un service énergétique de 100% en milieu
urbain et 62% en milieu rural contre 33% et 3% en 2005, ce qui placerait le Burkina
Faso en accord avec les engagements du Livre Blanc Régional. En milieu rural, ce
taux atteindrait 84% en 2020.

2007 2015 2020


Zone urbaine 33% 100% 100%
Zone rurale 3% 62% 84%
Tableau 1: Education - taux d'accès au service électrique

Les investissements nécessaires pour offrir un accès aux services énergétiques à


l’ensemble des complexes scolaires s’élèveraient à 56 milliards de FCFA, soit 6%
des coûts de l’atteinte de l’objectif de scolarité universelle en termes d’offre de
salles de classes.

Secteur de la santé

Le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2001-2010 a pour objectif


général de réduire la morbidité et la mortalité au sein des populations.
En termes d’infrastructures, le PNDS se propose d’accroître la couverture sanitaire
nationale en mettant à niveau et en normalisant l'ensemble des infrastructures
sanitaires.
Le niveau de réalisation actuel permet d’être optimiste quant à une couverture
nationale en formations sanitaires suffisante en 2010 pour répondre à la demande.
Le même dynamisme devra être observé jusqu’en 2020 pour maintenir un taux de
couverture de 100%.
En termes d’accès, la distance moyenne d’un habitant à une formation sanitaire
baissera progressivement de 8,4 km en 2005, pour atteindre la distance de 7,2 km
en 2012 et 6,8 km en 2020.
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Pour être en conformité avec les engagements du Livre Blanc Régional, l’ensemble
de ces formations devront avoir accès à un service énergétique moderne.

Actuellement, les centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA) et les centres
Médicaux (CM) sont tous approvisionnés en électricité, la grande majorité se situant
dans des communes urbaines.
La proportion est toute autre au niveau des CSPS, moins de 50% ayant accès à des
services énergétiques modernes, sans que l’on puisse définir de façon précise si
l’énergie sert effectivement aux activités médicales. La qualité de service offerte est
donc très fluctuante d’une structure à l’autre.

En s’appuyant sur la gamme d’options d’approvisionnement envisagées, l’ensemble


des structures de santé pourrait avoir accès aux services énergétiques de base dès
2015.

2007 2015 2020


CMA & CM 100% 100% 100%
CSPS (urbains et ruraux) 49% 100% 100%
Tableau 2: Santé - taux d'accès au service électrique

Le montant total de l’énergétisation de ces structures s’élèverait à 6,5 milliards de


FCFA sur la période 2007-2020, soit 10% du montant nécessaire à leur
construction et leur réhabilitation.

Secteur de l’eau

En 2005, 60% de la population rurale disposait d’un accès à l’eau potable, contre
74% en milieu urbain pour l’ensemble du périmètre ONEA.
Elaboré dans la perspective de satisfaire les OMDs, le Programme national
d’approvisionnement en eau potable et assainissement (PN-AEPA) ambitionne
notamment de réduire de moitié d'ici 2015 la proportion de personnes, en milieu
urbain et rural, n'ayant pas un accès adéquat à l'eau potable en 2005. La
concrétisation de ces objectifs assurerait un accès à l'eau potable pour l’ensemble de
la population en 2020.

L’écart à combler d’ici 2015 pour proposer à 60% de la population rurale un accès à
un service d’approvisionnement en eau potable motorisé est cependant colossal. En
admettant que les objectifs en termes de réalisations soient remplis, seul 13% de la
population rurale aura accès à un tel niveau de service en 2015 (contre 4% en
2007), sur les 80% de la population qui sera desservie en eau potable. Des efforts
considérables de motorisation devraient donc être consentis.
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

2007 2015 2020


Taux d’accès à l’eau potable
Zone urbaine 74% 87% 100%
Zone rurale 60,2% 80,1% 100%
Taux d’accès à un système d’approvisionnement motorisé
Zone urbaine % % 100%
Zone rurale 4% 13% 17%
Tableau 3: Eau potable - taux d'accès

Mais force est de constater que même en envisageant un scénario des plus
optimistes, à savoir la motorisation de tous les nouveaux forages des points d’eau
modernes et le remplacement de l’ensemble des pompes à motricité humaine par
des pompes motorisées, le taux de 60% ne sera pas atteint avant 2020, et ce au prix
d’investissements considérables, du même ordre de grandeur que le programme
d’investissement du PN-AEPA dont le montant s’élève à 280 milliards FCFA
jusqu’en 2015.

En terme de choix économique, un tel investissement ne saurait se justifier,


plaidant pour un maintien des pompes à motricité humaine dans le secteur de l’eau
potable .

Secteur de l’irrigation

En matière d’irrigation, la, politique actuelle vise notamment la mise en valeur


d’environ 60.000 ha de périmètres irrigués à l’horizon 2015.
Définie sous le prisme de la sécurité alimentaire, les ambitions de ce secteur offrent
d’excellentes opportunités de synergies avec l’électrification rurale. En effet, pour
les stations de pompage d’une certaine puissance, la puissance des moteurs pourrait
ainsi convenir à la production d’électricité pour les besoins des villages avoisinants.
De même, la proximité d’une localité électrifiée permettrait de remplacer au niveau
du périmètre irrigué la pression diesel par la traction électrique, réduisant
significativement les coûts d’exploitation du pompage.
Plus de 800 périmètres et 850 localités pourraient être concernés d’ici 2015.

Energies domestiques

Les énergies domestiques regroupent les énergies thermiques nécessaires à la


cuisson des aliments, la production d’eau chaude alimentaire et sanitaire, aux
procédés de transformation des matériaux et des produits agricoles.
Deux sources principales d'énergie sont utilisées pour la production de ces services:
ƒ le bois énergie qui représente la majeure partie de la consommation énergétique
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

du Burkina Faso (84 % de la balance énergétique de 2002)


ƒ le gaz butane, dont la consommation totale reste marginale, même si son
utilisation est en progression constante (en 2002 le gaz butane représentait
moins de 1 % de la balance énergétique).

Les objectifs du secteur sont liés à la politique forestière, dont le bois énergie est un
extrant, et à ceux de la maîtrise de l’énergie. Les objectifs généraux visent trois axes
particuliers:
ƒ la préservation et le développement des ressources forestières permettant de
remplir les différents objectifs liés à ces dernières tout en produisant un volume
substantiel de bois énergie.
ƒ l'utilisation rationnelle et propre des énergies ligneuses par la promotion à
grande échelle de foyers améliorés économes et pratiques;
ƒ la poursuite de la promotion de l'utilisation du gaz butane sur une base
économique visant à encadrer la politique de subvention actuellement en
vigueur pour les consommateurs domestiques.
Aujourd’hui on estime que 16% des ménages du Burkina Faso a accès à un tel
service, 12% utilisant des foyers améliorés et 4% le gaz butane. De plus, ces
ménages sont en majorité urbains.

Les lignes directrices qui sous-tendront la politique relative aux énergies


domestiques sont les suivantes:

Au niveau du gaz butane, un effort de sensibilisation à l’égard des classes moyennes


sera fait afin d’accélérer la tendance actuelle, qui aujourd’hui évolue en phase avec
la croissance urbaine. Une pénétration plus marquée du gaz butane n’est pas
souhaitable (le Livre Blanc requiert 80% de ménages urbains « butanisés » en 2015),
car elle induirait une pression économique sur la balance des payements et
financière pour l’Etat en termes de volume de subvention ou pour l’utilisateur en
termes de prix d’achat élevé si la subvention venait à disparaître. Les ambitions
seront donc plus modérées ; le taux de pénétration du gaz dans les zones urbaines
devrait passer d’environ 20% actuellement à 40% en 2020. Celui des zones rurales
pratiquement nul aujourd’hui n’atteindrait 10% qu’en 2020, la butanisation
touchant ainsi 19% de la population totale.
2007 2015 2020
Zone urbaine
Gaz 20,9% 31% 40%
Foyers améliorés 17% 64% 80%
Zone rurale
Gaz 0,4% 6% 10%
Foyers améliorés 20% 63% 90%
TOTAL 75% 100%
Tableau 4: Energies domestiques - taux d'accès
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Pour les foyers améliorés, l’impact d’une pénétration forte des foyers améliorés en
zone urbaine n’est plus à démontrer, principalement dans une période qui se révèle
être une transition des consommations du bois vers le charbon de bois. En zones
rurales, l’accent doit être mis sur les bénéfices de l’utilisation de foyers améliorés
adaptés pour les femmes et les jeunes filles, principalement dans les zones agricoles
intensives pour lesquelles le bois de feu se fait rare.

La stratégie de la Vision vise à maintenir, voire diminuer la consommation du bois-


énergie en dessous de son niveau actuel.

Pour un coût économique de 263,6 milliards de FCFA, la majorité des populations


du Burkina Faso pourront en 2020 avoir accès à un service de cuisson moderne
toujours basé sur le bois, dont la consommation totale observera une diminution
par rapport à la situation actuelle.
19% de la population utilisera le gaz butane, toutefois au prix d’une subvention de
124,1 milliards de FCFA, le reste sera équipé de foyers économes permettant de
faire une utilisation efficace du bois-énergie produit durablement, dont la gestion
dégagera sur la période une valeur ajoutée de 224,3 milliards de FCFA.

Le Livre Blanc National proposera un plan d’action et un plan d’investissement


pour la mise en œuvre effective de la Vision 2020, qui d’ici mars 2008 aura fait
l’objet d’une consolidation à travers une approche au niveau de l’ensemble des
provinces du pays, avec pour ambition de coller au plus près du contexte local et de
tenir compte des disparités régionales.
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

2 Cadrage et état des lieux


2.1 Cadrage
CSLP et le L’exercice de produire une Vision 2020
suivi de
l’atteinte des pour l’accès aux services énergétiques pour
OMD
les populations rurales et périurbaines du
Burkina Faso est le résultat d’une démarche
qui prend son fondement dans le constat et
Accès aux
les conclusions du Sommet de la Terre de
services
énergétiques
Johannesburg de 2003, comme quoi
de base
LBN
l’énergie est un des vecteurs stratégiques de
Politiques Politique
régionale
développement et de lutte contre la
sectorielles
Le Llivre
Blanc
pauvreté et donc d’atteinte des objectifs du
millénaire pour le développement (OMDs),
bien qu'elle ne figure pas explicitement
comme OMD.

La démarche de recentrage de l’énergie dans les politiques nationales et dans les


approches de lutte contre la pauvreté a été soutenue par différentes initiatives
comme l’Initiative Energie de l’Union Européenne (EUEI), les activités du Global
Village Energy Partnership (GVEP) visant à développer de nouveaux partenariats
et récemment par le Livre Blanc de politique régionale de la CEDEAO/UEMOA
sur l'accès aux services énergétiques des populations rurales et périurbaines pour
l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement.
2.2 Le Livre Blanc régional de la CEDEAO/UEMOA
La réflexion développée dans le Livre Blanc régional (LBR) se fonde sur une série
de constatations sur la consommation énergétique des pays d'Afrique de l'Ouest et
ses conséquences en termes de développement économique et social.
• Un potentiel énergétique important mais inégalement réparti : si globalement les
états membres de la CEDEAO/UEMOA sont bien dotés en ressources
énergétiques, ces ressources sont inégalement réparties et exploitées. Ainsi sur
les 25 GW de potentiel hydroélectrique, le Burkina Faso dispose à peine d’1
GW. De plus le potentiel régional n’est exploité qu’à 16 % de sa valeur.
• Les niveaux de consommation d'énergie sont parmi les plus faibles de la planète.
Suivant le LBR, les habitants de la région CEDEAO consomment en moyenne
le 7ième de ce que consommerait un habitant d'un pays OCDE ; la
consommation moyenne d'un burkinabè est quant à elle la moitié de la moyenne
des pays de la CEDEAO.

1
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

• Un accès aux services Consommation annuelle d'énergie finale par habitant

énergétiques insuffi- kgep/hab


sant. En moyenne 20 6 000 5 418
% des populations de 5 000
4 000
la CEDEAO ont accès 3 224
3 000
à l'électricité et leur 2 000
1 145
consommation énergé- 1 000 454
234
tique repose à 80 % 0
Burkina CEDEAO Monde OCDE USA
sur l'utilisation du bois Faso
énergie.
• L’intensité énergétique
du PIB est très faible. Si les pays de l’OCDE ont besoin de 190 grammes de
pétrole équivalent pour produire un dollar de PIB, le Burkina en utilisera 800
grammes soit quatre fois plus. En relation avec la croissance du PIB on peut
dire que l’accès à l’énergie est un facteur limitatif de la croissance économique
du Burkina Faso et de l’Afrique de l’Ouest en général. De plus le peu d’énergie
utilisée est mal utilisé, pénalisant ainsi par des coûts élevés la concurrence des
produits africains sur les marchés mondiaux.
2.2.1 Objectif global du LBR
C'est ainsi que le 12 janvier 2006 au cours du 29ième Sommet de la Conférence des
Chefs d'État et de Gouvernement, que les membres de la CEDEAO se sont fixés
comme objectif global d'accroître l'accès aux services énergétiques des populations
rurales et périurbaines afin de permettre à au moins la moitié de ces populations
d'accéder aux services énergétiques modernes à l’horizon 2015. Cette décision
politique devra se traduire par une multiplication par quatre du nombre de
personnes qui avaient accès à ce type de service en 2005.

2.2.2 Objectifs spécifiques du LBR


Les Etats membres se sont fixés trois objectifs spécifiques comme suit :
1. le renforcement de l'intégration régionale à travers la mise en commun des
bonnes pratiques, les échanges d'expériences à travers un système d'information
régional permettant entre autres le développement et le renforcement des
capacités ;
2. la promotion de cadres politiques et institutionnels harmonisés intégrant l'accès
aux services énergétiques comme une priorité nationale pour assurer un
développement humain et atteindre les OMDs ;
3. le développement de programmes énergétiques cohérents et axés sur la
réduction de la pauvreté en milieu rural et périurbain et l'atteinte des OMDs.
Ces programmes porteront une attention particulière :
- au développement des activités productives principalement celles liées à la
valorisation et la transformation des productions agropastorales destinées
aux marchés urbains ;

2
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

- à la modernisation des services sociaux de base (santé, éducation, eau


potable... etc.) et à l'amélioration des conditions de vie de ces populations ;
- à la situation des femmes sujettes de manière disproportionnée à toutes les
dimensions de la pauvreté, en particulier en termes de santé (voir les aspects
pénibles et consommateurs de temps de la collecte du bois et de l'eau).

2.2.3 Problématiques énergétiques communes aux Etats Membres de la


CEDEAO
Les problématiques peuvent se résumer sommairement comme énumérées :
• un faible accès aux services énergétiques modernes
• une inégalité croissante entre le monde rural et urbain
• un manque de coordination intersectorielle
• un secteur de l'électricité en cours de restructuration
• une grande dépendance de la région en produits pétroliers
• les barrières à la valorisation des sources d'énergie locales renouvelables
• l'absence de volonté politique visant l'efficacité énergétique
• l'absence de structures institutionnelles plurielles pour l'apport de services
énergétiques en zones rurales et périurbaines
2.3 Etat des lieux
2.3.1 Réflexion sur le bilan énergétique du Burkina Faso
La place des énergies modernes dans la balance énergétique du Burkina Faso reste
très modeste, les énergies ligneuses gardant une place prépondérante pour 84% de
la totalité des énergies primaires et 85% de la consommation finale d’énergie.
Energies primaires
La balance énergétique primaire démontre la
2370 ktep - 2002 pauvreté des ressources endogènes
PP; 351,1;
15% Electricité;
aujourd’hui exploitées autres que le bois.
15,0; 1% L’électricité correspond aux productions
hydroélectriques de Bagrè et de
Kompienga,aux importations de la Cote
d’Ivoire et à l’utilisation des produits
Bois ;
pétroliers (PP).
2.003,9;
84% Consommation finale
2067 ktpe - 2002
PP; 277,9; Electricité;
13% 36,0; 2%

Ces derniers couvrent également les


besoins de transport, des industries et de la Bois ;
production électrique, et marginalement de 1.753,5;
85%
cuisson et d’éclairage des campagnes.

3
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Dans le bilan des consommations finales, 73 ktep de produits pétroliers permettent


la production de 21 ktep d’électricité, le reste couvrant les besoins de transport et
en moindre proportion de gaz pour la cuisson. L’électricité y occupe une position
marginale.

La ventilation du bilan énergétique des consommations finales par type d’activité se


décline comme présentée dans ce diagramme. Industrie

La consommation de l’agriculture reste insignifiante même si elle


est en augmentation depuis 2002. El;
13 ,3 ;
B o is ;
13 ,7;
42 % 43 %

Consommation finale par type d'activité (ktep) PP;


4 ,8 ;
15%

Agriculture ; Industrie; 31,8; Celle de l’industrie ne


0,4; 0% 2% représente que 2% des
Transport; consommations to-
214,5; 10%
tales.
Le secteur des
Tertiaire; transports y est
260,2; 13% représenté pour 10%.
El; 17,1;
7%
Tertiaire

PP; 38,5;
15%
Ménage;
1.560,5; 75%

Bois ;
204,6;
78%

L’importance du
Ménages
PP; 20,0; El; 5,2; 0%
bois dans le secteur tertiaire s’explique par
1% les cuisines communautaires
Ménages urbains
PP ;
El ; 5, 2 ;
2 0 ,0 ;
1%
4%

B ois ;
4 3 8 ,8 ;
9 5%

Bois ;
1.535,2;
99%
Ménages ruraux
PP; ?,0;
0% El; ?,0; 0%

Les consommations des ménages sont toujours Bois ;


largement tributaires des ressources ligneuses, le bois 1.096,5;
100%

4
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

en campagne et de plus en plus le charbon de bois en ville. L’électricité reste encore


le privilège de l’urbain pour l’éclairage et la télévision. L’usage de produits pétroliers
est réservé au transport et dans une moindre mesure à la cuisson à l’aide du gaz
butane, et à l’éclairage dans les campagnes.

Les points saillants qui ressortent de ce cadrage général sur la base du bilan de 2002
sont en phase avec les remarques et constations faites dans le Livre Blanc régional :

• L’approvisionnement énergétique du Burkina Faso repose essentiellement sur


l’utilisation des énergies ligneuses pour les besoins de cuisson des aliments à la
ville comme à la campagne, pour la production d’énergie industrielle
(principalement à partir de produits dérivés de la biomasse comme la coque de
coton et la baguasse).
• Pour ses énergies modernes, le Burkina Faso dépend presque exclusivement de
l’importation de produits pétroliers. A partir de 2008-09, la part d’électricité
importée augmentera sensiblement de 120 GWh à 740 GWh, permettant une
économie substantielle d’importation de produits pétroliers de l’ordre de 150
ktep, soit 6% de la balance des énergies primaires de 2002.
• L’accès à l’énergie moderne (électricité, produits pétroliers) reste quasiment
l’apanage des zones urbaines. Le bois comme énergie de cuisson et le pétrole
lampant pour les besoins d'éclairage sont les deux sources d'énergie caractérisant
toujours aujourd'hui les zones rurales.
• Le poids des énergies modernes dans la balance énergétique reste marginal (15 à
16%) ce qui en terme économique ne souligne en fait que la fragilité de la
production industrielle et le niveau bas du PIB.
• Enfin, la part d'énergie utilisée pour les activités agricoles reste insignifiante.
Toutefois, la politique de développement des périmètres irrigués, et la
promotion de la transformation des produits agricoles demandent et
demanderont une consommation croissante en énergies modernes pour couvrir
les besoins de pompage, de séchage, de conservation et de transformation
thermique des productions agricoles.

La politique du LBR cible trois sous-secteurs particuliers de l'accès aux services


énergétiques :
• celui des énergies domestiques pour permettre l'accès à des services modernes
de cuisson
• celui de la mécanisation des campagnes par l'accès à la force motrice/plate-
forme multifonctionnelle
• celui de l'accès à l'électricité soit sous forme d'accès direct pour les ménages ou
d'accès indirect par une meilleure valorisation de services communautaires
comme la santé, l’éducation, l'eau potable au travers d'une alimentation en
énergies modernes de ces services.

5
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

2.3.2 Situation des sous-secteurs ciblés par la politique du LBR


Energies domestiques
L'enquête annuelle sur les conditions de vie des ménages réalisée par l’INDS en
2005 donne la répartition suivante :
• le bois est utilisé par 90,7 % des ménages,
• le charbon de bois est utilisé par 3,8 % des ménages, principalement urbains
• quant au gaz, seulement 21% des ménages urbains l’utilisent, soit sur le plan
national 4,8 % de l'ensemble des ménages.

La ressource ligneuse reste donc un pilier crucial de l'accès aux services


énergétiques des populations urbaines et rurales. En termes de volume, la
consommation finale en énergies ligneuses était estimée à 1.950 ktep en 2005.
En comparaison celle du gaz butane n’était que de 12 ktep, soit 3% des
importations de produits pétroliers ou moins d'1 % de la consommation en énergie
ligneuse de 2005.

Pour ce qui est des foyers améliorés, seuls 12,2 % des ménages les utilisent sur le
plan national. L'utilisation de ces foyers, comme celle du gaz butane, est le fait des
ménages urbains. Elle est liée au développement de l'utilisation du charbon de bois.
Sur la base de l'enquête ménages INSD de 2005, le nombre de ménages utilisant ce
type d'équipement est évalué à 86.000, représentant environ le quart de la
population urbaine.

25% des ressources ligneuses proviennent des 600.000 ha de zones forestières


aménagées en gestion durable impliquant directement les populations locales
organisées en groupements de gestion forestière.
En résumé, la situation du sous-secteur des énergies domestiques est aujourd'hui
caractérisée par :
• une dépendance presque totale de l'approvisionnement en bois et charbon de
bois qui pour 25 % du volume se fait sur une base durable,
• une percée de l'utilisation du gaz butane pour environ 21 % des ménages
urbains, se faisant sur la base d'une subvention sur les petites bouteilles, qui
mobilise près de 3 milliards de FCFA du budget de l'État.
• Une utilisation modérée des foyers améliorés en zone urbaine, principalement
pour l'utilisation du charbon de bois.

Force motrice
Le projet national des plates-formes multifonctionnelles a permis d'installer à ce
jour 144 unités simples, quelques unités avec adduction d'eau et réseaux électriques
sont en cours d'installation.

Le projet comprenait l'installation de 400 unités sur la période 2003-2008.

6
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

L'accès à la motorisation mécanique dans les campagnes repose sur le projet


national des PTMF qui en juillet 2007 avait installé 144 unités.
Toutefois, cet accès à la motorisation mécanique se fait à plus grande échelle sur
une base purement commerciale ou par les ONGs. Cette motorisation a conduit à
l'installation de plusieurs milliers de moulins à grains et décortiqueuses au profit
des femmes rurales.

Service électrique
Cet accès se décline soit comme accès direct des ménages à un service électrique
moderne (raccordement au réseau, systèmes photovoltaïques) ou comme accès
indirect (éclairage public, structures sanitaires et complexes scolaires électrifiés,
accès à l'eau potable à la borne fontaine, motorisation du pompage pour l'irrigation,
télécommunications … Etc.)

En termes de couverture1 du réseau, le taux de couverture électrique est de 19% en


2007, représentant le pourcentage de la population vivant dans une localité
électrifiée par la Sonabel ou le FDE.
De plus 125 villages ont été pré-électrifiés par des solutions photovoltaïques
collectives par le Projet Solaire Espagnol, soit un taux de couverture de 5%.
L’initiative personnelle est également à la source d’une certaine électrification des
populations rurales. Toutefois cette dernière est difficile à évaluer.

En terme d’accès, le taux officiel d’accès2 aux services électriques se situe autour de
13%, en faible évolution ces dernières années, ce qui place le Burkina Faso en deça
de la moyenne de 19% de la CEDEAO.

Accès aux différents secteurs ciblés par le LBN.


Les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’accès à l’eau potable, des énergies
domestiques et la motorisation du pompage des périmètres irrigués sont les quatre
secteurs prioritaires retenus dans la préparation du Livre Blanc National.

Secteur de la santé.
Sur le plan quantitatif et sans présumer de la qualité des soins et du taux
d’utilisation effectif de ces équipements, le taux de couverture des formations
sanitaires est bon, pratiquement de 100% dans la plupart des régions, à l’exception
du Sahel et de l’Est (60%).
En zones rurales, 1160 CSPS et 79 dispensaires/maternités constituent en 2005 le
réseau de formation de base. 47% de ces formations seulement ont accès à un
service énergétique moderne (sans distinction du niveau utilisation). Pour ce qui est
des formations sanitaires d’appui aux CSPS, un réseau de 42 CMA et de 39 CM et
au service des populations rurales. L’ensemble de ces formations a accès un service

1 Taux de couverture : % de la population totale vivant dans une localité électrifiée


2 Taux d’accès : % de la population totale ayant un accès direct à l’électricité

7
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

électrique moderne, 59% étant raccordées au réseau, 40% disposant de groupe


électrogène et 1% étant alimentées en solaire.
L’accès au service énergétique moderne est fondamental au bon fonctionnement
des formations sanitaires et doit être considéré comme une priorité indiscutable de
la Vision.

Education de base
L’effort du secteur de l’éduction de base vise à accroitre de taux de scolarisation qui
était en 2005 de 45% afin d’atteindre un taux de scolarisation de 70% en 2010 et
une scolarisation universelle vers les années 2015-2020.
En termes d’infrastructures, il s’agit donc de rattraper le retard par une politique
soutenue de construction de complexes scolaires au rythme d’environ 635 écoles
primaires par an, associée à une politique de renforcement des effectifs
pédagogiques.
En première approximation, le Plan Décennal de Développement de l’Education
de Base (PDDEB) est mis en œuvre un peu plus rapidement que les prévisions.
Toutefois il est à noter que le PDDEB n’inclut pas dans son programme
l’électrification des nouveaux complexes scolaires qui sont construits sans
installations intérieures.
Sur les 8.183 complexes scolaires, 10% ont en 2007 accès à un service électrique.
Ce sont essentiellement les écoles urbaines qui pour les 2/3 sont électrifiées, alors
que moins de 3% des écoles rurales ont accès a un service électrique moderne.
Cet accès au service énergétique est financé par les communes, les associations de
parents d’élèves ou des ONGs

Adduction d’eau
En 2005 l’approvisionnement en eau potable du Burkina Faso se faisait sur la base
de 36.807 points d’eau modernes.
L’accès à l’eau des zones rurales se base sur le forage avec pompe à motricité
humaine (PMH) où les ménagères viennent s’approvisionner, sur des systèmes
d’adduction d’eau potable simplifié (AEPS) comprenant quelques bornes fontaines,
un château d’eau et une motorisation de la pompe pour les localités d’une certaine
taille. Toutefois, 39% de la population rurale ne connaît que l’eau traditionnelle via
la collecte d’eau de surface, d’eau de rivière ou de puits dont la qualité est moindre.
Le taux d’accès à l’eau potable des zones rurales était de 60,8% en 2006. Le taux
d’accès à un point d’eau moderne motorisé est quant à lui de 4%.
La politique en matière de motorisation des points d’eau modernes se fonde
essentiellement sur la motricité humaine.
Seules les localités importantes de plus de 3.500 habitants et les chefs lieux de
communes rurales sont ou seront équipées de systèmes motorisés (AEPS).

8
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Irrigation
Le potentiel en terres irrigables identifié par bassin a été globalement estimé à
233 500 ha; sur celui-ci seul 13,8% sont aménagés (32 258 ha) et 10,4% sont en
moyenne mis en valeur (24 300 ha). Les périmètres irrigués se répartissent en 4
catégories :
• 12 grands périmètres pour une superficie de plus de 10 100 ha (47% des
superficies)
• 48 périmètres moyens pour une superficie de plus de 5 916 ha (27%)
• 118 petits périmètres d’irrigation villageoise pour une superficie de plus de 2 951
ha (13%), et
• 26 bas-fonds pour une superficie de plus de 2 902 ha (13%)
Les régions les plus démunies en aménagements hydroagricoles sont le Sahel,
l’Est,le Centre-Ouest, le Sud-Ouest et le Centre.

Le taux de motorisation des trois premières catégories est supérieur à 65 % en


moyenne alors qu'il n’est que de 32 % pour les bas-fonds.
Ces aménagements représentent des potentiels de synergie pour les périmètres de
plus de 20 ha nécessitant un pompage car la demande de puissance est de l’ordre de
1,1 kW par ha irrigué.

Accès aux services énergétiques modernes


Le taux de couverture de l’électrification de la SONABEL et du FDE est de 19%,
soit un total de 75 localités électrifiées, tandis que le taux d’accès des populations
habitant dans ces zones de couverture est nettement plus faible, de l’ordre de 13%.
Les efforts de pré-électrification par le photovoltaïque avaient permis d’accroître le
taux de couverture de 5% au début des années 2000. Toutefois, les problèmes de
vol de panneaux et de maintenance ont de beaucoup réduit cette avancée. Le taux
d’accès réel tenant compte de l’électrification spontanée est estimé à 16-17%.

Dans le domaine de la santé, le taux d’accès des populations rurales à une


formation sanitaire de base (CSPS, dispensaires, maternité) « électrifiée » n’est que
de 47 %. Par contre tous les CM et CMA sont électrifiés.

Dans le domaine de l’éducation de base, l’accès des complexes scolaires à un


service énergétique moderne n’est pas une priorité du secteur. Toutefois sur les
8.183 complexes scolaires, 10% ont en 2007 accès à un service électrique. Ce sont
essentiellement les écoles urbaines qui pour les 2/3 sont électrifiées alors que
moins de 3% des écoles rurales ont accès a un service électrique moderne.

Pour ce qui est de l’eau potable, un effort soutenu d’équipement des zones rurales
permettra de porter le taux d’accès de 60% en 2006 à 80% en 2015, pour atteindre
l’accès universel en 2020.
L’accès se fait essentiellement aux points d’eau modernes (PEM), qui sont des

9
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

forages équipés d’une pompe à motricité humaine. Seuls 4% des populations


rurales habitant dans des localités d’une certaines taille ont accès aux bornes
fontaines des systèmes d’approvisionnement d’eau motorisés (AEPS)
40% des populations rurales restent tributaires des sources d’eau traditionnelles
non potables.

Au regard des périmètres irrigués d’une certaine taille (>20ha) ayant une demande
en pompage motorisé, ces périmètres demandent des installations en groupes
diesel de puissance supérieure à 22 kW, consommant un gasoil onéreux.
Pour ce segment, des synergies sont à envisager entre le pompage et la production
ou l’alimentation électrique locale pour permettre d’étendre le taux de couverture
de l’électrification et de réduire les coûts de pompage.

10
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

3 Fondements de la Vision 2020


L’importance désormais reconnue de l’énergie dans les programmes de
développement rural repose sur des constats maintes fois éprouvés :

¾ Nombre de projets passés se sont soldés par un échec

Nombre de projets ont été bâtis sur l’hypothèse que l’énergie nécessaire à leur
fonctionnement serait forcément disponible. La non disponibilité ou le coût trop
élevé des produits pétroliers, la pénurie de bois de feu ont souvent freiné l’impact
de ces initiatives.

¾ Tout projet doit s’appuyer sur une « synergie » multisectorielle

L’impact d’un projet sectoriel de développement rural est d’autant plus large que
celui-ci est associé à d’autres initiatives. Cela est d’autant plus vrai dans le domaine
de l’énergie, dont certaines interventions peuvent considérablement optimiser la
rentabilité des investissements réalisés dans d’autres secteurs. Rares sont les intrants
aussi indispensables à toute activité rurale, plaidant en faveur d’une prise en compte
des options d’approvisionnement en énergie dans toute proposition d’action en
matière de développement rural.

La Vision 2020, dont naîtra le Livre Blanc national (LBN), ne propose pas une
stratégie sectorielle au sens propre du terme, mais se positionne en « vecteur
facilitateur » de l’atteinte des objectifs que se sont fixés les secteurs clés du
développement. Dans cette perspective, une synthèse des objectifs sectoriels a été
réalisée sur la base des documents de stratégie actuels :

Secteur Document de stratégie Période


Plan Décennal de Développement de l’Education de
Education 2000-2009
Base (PDDEB)

Santé Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2001-2010

Programme National d’Approvisionnement en Eau


Eau 2006-2015
Potable et Assainissement

Energies domestiques Stratégie Nationale de la Filière Bois-énergie 2005-2010

Politique Nationale de Développement Durable de


Irrigation 2004-2015
l’Agriculture Irriguée
Electrification rurale
Stratégie de développement de l’électrification rurale 2007-2020
décentralisée

11
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Tableau 5: Documents de stratégie sectorielle

L’objectif majeur de l’exercice est de définir une politique d’accès aux services
énergétiques qui soit cohérente avec les aménagements sectoriels programmés afin
de valoriser les services offerts aux populations rurales, et ce dans l’optique de
respecter les engagements pris dans le cadre du Livre Blanc, imposant aux Etats
Membres de la CEDEAO et de l’UEMOA de « formuler des programmes susceptibles de
combler l’écart qui existe aujourd’hui entre le taux d’accès effectif aux services énergétiques, et les
taux d’accès nécessaires à l’atteinte des OMD, ainsi que de mobiliser les financements requis pour
y parvenir ».

Il convient donc de nuancer cette définition très théorique de la Vision 2020. Il


serait en effet très aléatoire de caler entièrement les ambitions de la Vision sur celles
des secteurs visés sans porter un regard critique à la fois sur le niveau actuel de
réalisation de leurs objectifs mais également sur leur adéquation avec les objectifs
nationaux et internationaux de lutte contre la pauvreté tels que définis par le Cadre
Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et les Objectifs du Millénaire pour
le Développement (OMD).

L’approche proposée se décline finalement à travers les interrogations


suivantes:

• Quel est le rôle de l’énergie dans les différents secteurs?

• Quels sont les objectifs sectoriels en termes d’infrastructures


nécessitant un accès à l’énergie ?

• Quel est le réel état d’avancement?

• Il y a t-il adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés


par le CSLP et les OMD ?

• Les stratégies sectorielles permettront-elles d’atteindre les objectifs du


Livre Blanc à l’horizon 2015 ?

• Quelles mesurent s’imposent pour combler ces écarts ? Quels


investissements en découlent ?

Il s’agira donc, sur la base de cette analyse, de définir de façon objective les
objectifs du Live Blanc National, pour lesquels la Vision 2020 devra proposer des
solutions adaptées en termes de fourniture énergétique.

12
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

4 Secteur de l’électrification et de la force motrice

4.1 Le rôle de l’énergie comme vecteur transversal de


développement économique et social
L'énergie n’est pas une fin en soi, mais un facteur de production de l'activité
économique et d'amélioration du cadre de vie et du développement socio-
économique et culturel du pays.

L’électrification rurale constitue un véritable vecteur d’amélioration des conditions


de vie, de promotion d’activités productives, de valorisation des équipements des
services administratifs. L’électrification rurale participe aussi à la réduction des
disparités villes-campagnes.
Les initiatives telles que la promotion de l’énergie solaire et les plates-formes
multifonctionnelles bénéficieront d’une grande attention et surtout de mesures qui
garantissent la sécurité des installations.

Les programmes énergétiques qui seront développés dans ce cadre devront porter
une attention particulière :

ƒ au développement des activités productives, notamment celles liées à la


valorisation et la transformation des productions agropastorales à destination
des marchés urbains ;
ƒ à la modernisation des services sociaux de base (santé, éducation, eau…) et à
l’amélioration des conditions de vie,
ƒ à la situation des femmes, sujettes de manière disproportionnée à toutes les
dimensions de la pauvreté.

4.2 Les objectifs sectoriels


La vision stratégique globale telle que présentée dans la Stratégie de
Développement de l’Electrification rurale au Burkina Faso (Avril 2007) devrait
permettre à l'horizon 20-25 ans d'assurer à plus de 50 % de l'ensemble de la
population rurale un accès direct aux services énergétiques modernes, tandis
que la majorité de cette population aurait également accès à la force motrice, à la
charge de batteries, à l'eau potable et à une large gamme de services socio-
économiques et culturels de qualité comme la santé, l'éducation, l’accès aux loisirs.
Cette vision d’électrification est inexorablement liée à celle du développement
économique qui suppose une transformation du monde rural et de l'activité agricole
qui reste la base de production de valeur ajoutée nationale.

À moyen terme, les objectifs définis par le « Livre Blanc pour une Politique
Régionale d’accès aux services énergétiques des zones rurales et périurbaines de la
CEDEAO/UEMOA » sont aussi ceux de la nouvelle politique nationale d'accès

13
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

aux services énergétiques. Par conséquent, la stratégie d’électrification rurale du


Burkina Faso vise à atteindre les résultats suivants :

ƒ créer un environnement politique, institutionnel, juridique, financier et fiscal


favorable au développement d'initiatives d’électrification rurale et à l'émergence
d'un secteur privé dynamique doté des ressources techniques et financières
requises ;
ƒ faire passer le taux d’accès direct des ménages ruraux à l’électricité de moins de
1% en 2005 à un taux de 36% à l’horizon 2015;
ƒ permettre à au moins 60% des personnes résidant en milieu rural d’avoir un
accès aux services productifs dans les villages, en particulier de force motrice
pour accroître la productivité leurs activités économiques;
ƒ 60% de la population rurale vivra dans une localité bénéficiant de la
modernisation des services sociaux de base (santé, éducation,
approvisionnement en eau potable) de l’accès au service d’éclairage, audiovisuel,
télécommunications ;
ƒ couvrir les populations isolées par des approches décentralisées.

4.3 Situation 2007 et évolution


N
En 2007, 63 localités
Localités électrifiées en 2007
étaient électrifiées par
Gorom-Gorom
la Sonabel.
Djibo Dori
Seytenga
Pour ce qui est de
Ouahigouya
Sebba
l'électrification rurale,
Tougan
Gourcy
Kongoussi

Kaya
Bogandé
sur le premier
programme de 34
Yako Boussouma
Korsimoro (Oudsé)
Nouna Toma
Boulsa Gayeri

centres lancé en 2002,


Ziniaré
Loumbila
Dedougou
Réo Zaghtouli Saaba
Mogtedo
Koudougou Tanghin-Dassouri Pouytenga

12 sont aujourd'hui
Solenzo
Kombissiri Liguidi-malguem Fada-N'Gourma Diapaga
Tanama (Bouéna)
Beguedo

opérationnels et 23 en
Tenkodogo
Bagassi Boromo
Manga
Poura mine
Bagré
Hounde Fara
Bama

Bobo-Dioulasso Dano
Léo
Dakola

Po
Bittou Pama
Nadiagou
cours de construction.
Darsalamy
Orodara Peni Diebougou Dissin
Toussiana

(l’ensemble de ces
Banfora
Réseau 33 kV 2007
Extension réseau 33kV 2015
Niangoloko Gaoua

centres devraient être


Extension réseau 33kV 2020
Localité électrifiée en 2007

opérationnels en fin
Batié
Ministère des Mines, des Carrières et de l'Energie

0 100 km

2008). Le taux de
couverture nationale est de 19 % et le taux d'accès de 12,5%

Le Fonds de Développement de l'Electrification et la SONABEL prévoient


d’électrifier respectivement 275 et 36 localités d’ici 2012.

14
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

4.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés


par le CSLP et les OMD

La politique nationale d’électrification rurale privilégie deux thèmes centraux du


cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), qui sont :

ƒ d’une part, la réduction du coût des facteurs de production comme l’électricité


qui pénalisent le développement économique ;
ƒ d’autre part, le désenclavement et le développement des zones rurales en
favorisant, entre autres, l’accès aux énergies modernes et la modernisation des
infrastructures culturelles et sociales de ces zones.

La version révisée du CSLP de 2004 avait inclu dans son Programme d'Actions
Prioritaires 2004-06 (PAP), les activités suivantes dans le cadre de l’électrification
rurale :

ƒ équipement de 2 écoles par province et par an par de systèmes d’éclairage


permettant l’utilisation des salles de classe pendant la nuit (270 écoles);
ƒ installation de 2 systèmes d’exhaure électrique de l’eau potable par province et
par an (270 AEPS);
ƒ équipement de 2 centres de santé par province et par an en systèmes d’éclairage
et de conservation de médicaments (270 CSPS);
ƒ facilitation de l’accès à l’éclairage d’au moins 20.000 ménages par an par
systèmes solaires photovoltaïques ou par raccordement au réseau (60.000
ménages);
ƒ équipement de 2 centres de loisirs par province et par an en systèmes audio-
visuels pour des activités récréatives et de sensibilisation des jeunes;
ƒ installation de systèmes de pompage électriques au niveau d’au moins 5 plans
d’eau par an pour l’irrigation dans le cadre du développement des cultures de
contre-saison et du maraîchage (15 périmètres irrigués);
ƒ promotion de l’utilisation de l’énergie pour les activités de production, de
transformation et de conservation de produits agricoles en organisant des
séances de sensibilisation dans les 10 villes et villages électrifiés entre 2004 et
2006 ;
ƒ mise en place et opérationnalisation du fonds de développement de
l’électrification (FDE) ;
ƒ mise en place et opérationnalisation de l’organe de régulation.

Le PAP du CSLP prévoyait donc l’instauration de synergies entre le développement


des secteurs sociaux (santé, éducation, irrigation, transformation des produits
agricoles) et la politique d’électrification afin d’en renforcer l’efficacité:.

15
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Les objectifs du PAP pour la période 2004-2006 n’ont été que partiellement
atteints, compte tenu des difficultés inhérentes à mise en place d’une nouvelle
structure du marché de l’électrification.

Les activités d’électrification seront mises en œuvre dans le cadre des deux
segments de marché définis par le Gouvernement en mars 2004 :

ƒ Celui du segment 1 mis en œuvre par la SONABEL pour l’électrification de


localités d’une certaine taille dans le cadre des interconnexions des centres
isolés ; ces localités demeureront au sein du segment 1 ;
ƒ Celui du segment 2 mis en œuvre par le Fonds de Développement de
l’Electrification qui se fonde sur une dynamique locale visant la construction et
la gestion technique et financière des systèmes d’électrification rurale par les
usagers regroupés en coopératives, par les collectivités territoriales dans le cadre
de la décentralisation ou par des promoteurs privés.

4.5 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par


le Livre Blanc à l’horizon 2015
En faisant siens les objectifs du Livre Blanc régional pour l'horizon 2015, la
stratégie nationale est en complète adéquation avec ces derniers.

Le LBR décline plus précisément les objectifs d'accès à des services énergétiques
modernes au travers d’un nombre d'indicateurs ayant un impact direct sur la
réalisation des OMDs.
• 100 % des chefs-lieux administratifs et des localités de plus de 2000 habitants
disposeront d'un service électrique moderne
• 100 % des chefs-lieux administratifs et des localités de plus de 2000 habitants et
80 % des localités de plus de 1000 habitants disposeront de la force mécanique
• 36 % minimum des foyers vivant dans les zones rurales seront connectés à un
service électrique permettant ainsi à minima l'accès à des services de
communication et d'éclairage.

4.6 Traduction des objectifs en stratégie opérationnelle


4.6.1 Notion de réseau cible 33 kV
En matière d'électrification rurale, l'expérience burkinabè et régionale montre que
les solutions à moindre coût sont celles qui permettent d'électrifier les localités
rurales à partir de l’ossature 33kV du réseau national qui, dans le cas du Burkina
Faso, alimente ou alimentera les centres isolés du premier segment (périmètre
Sonabel).

16
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Une revue des réseaux existants et des projets de développement de l’ossature


33kV permet de conclure qu’à l’horizon de la planification (2020), près de 70 % de
la population rurale habitant sur 50 % du territoire national aura la possibilité d'être
alimentée par des lignes 33 kV triphasées ou 19,1 kV monophasées à partir de ce
réseau cible.
La politique nationale N

Réseau cible 33 kV Burkina Faso d'investissement dans le


secteur de l'énergie se Djibo Dori

concentre aujourd'hui
Titao (Commune)

sur le financement de
Ouahigouya Yalgo
Seguenega Damkarko 2
Kongoussi

ce réseau cible, étant


Gourcy Pissila + Nabm anguem
Kolonkan Tougan Kaya
Yako Boussoum a Bogandé
Korsimoro (Oudsé)
Nouna Toma
donné que les besoins
Imasgho
Boussé
Kindi
Ziniaré
Boulsa
Kantchari

de financement pour
Dedougou
Khyon Réo Nandiala Ouagadougou
Solenzo Koudougou Tanghin-Dassouri Pouytenga

Ban Sabou Kombissiri Mankarga Fada-N'Gourma


Kimini
Boromo
les grands investisse- Manga
Beguedo
Tenkodogo
Pentinga Tiakoaguili

Banzon
Nieguema
Vallée du kou
Hounde
ments structurels de
To
Bagré

Bittou
Ouargaye

Orodara
Bobo-Dioulasso Dano

Diebougou
renforcement de la
Léo
Po
Tiébélé

capacité thermique et
Toussiana

Banfora

d'interconnexions avec
Réseau 33 kV
Niangoloko Gaoua Actuel
Phase 1
Phase 2

les pays voisins sont


0 100 km
couverts à l'horizon
2012.

La stratégie consiste donc à développer des fenêtres d'opportunités adaptées aux


besoins des populations, constituant, soit une solution définitive par les options
réseau, plate-forme avec mini-réseau ou solaire, soit une solution d'attente en vue
d’un raccordement programmé par des solutions de pré-électrification qui pourront
ou non s'inscrire dans la perspective d'un raccordement à terme.

‰ La gamme d’options envisageables comprend pour les localités sous le réseau


cible (réseau 33 kV en 2020) :

ƒ le raccordement par ligne 33 kV légère des localités ayant une importante


demande d’électricité liée à un fort potentiel de développement. Les localités qui
atteindront la taille de 3500 habitants d'ici 2015 seront les premières concernées
par cette option ;
ƒ l’utilisation de la flexibilité de la distribution de petites quantités d'électricité (<
400 kVA) du système SWER 19,1 kV à partir de lignes 33 kV;
ƒ la construction de réseaux avec centrales thermiques légères, qui seront
ultérieurement raccordées au réseau 33 kV en fonction des opportunités qui se
présenteront, pour les localités d'une certaine taille, présentant une demande
relativement importante,
ƒ la mise en place de systèmes de pré-électrification par utilisation des plates-
formes multifonctionnelles avec réseau permettant la fourniture d’une gamme
de services énergétiques collectifs communautaires et individuels, ces mini-

17
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

réseaux étant toutefois conçus de façon à pouvoir s'intégrer à l'avenir dans des
systèmes d'approvisionnement monophasé ou triphasé adaptés.
ƒ l'installation de systèmes de pré-électrification définitive pour les localités qui
pourraient être raccordées à terme (poche d'habitat dispersé). Dans ces cas, les
solutions préconisées seront la plate-forme multifonctionnelle avec réseau pour
les localités de plus de 1500 habitants et les solutions photovoltaïques
communautaires et individuelles pour les localités de moins de 1.500 habitants.

‰ Pour les populations localisées en dehors du réseau cible (donc non couvertes
en 2020), les options envisageables se résument comme suit :

ƒ l'accès aux systèmes photovoltaïques individuels (kits) ou communautaires soit


par le développement de facilité de crédits, soit par l'octroi de mini-concessions
dans des zones de concentration,
ƒ la création de réseaux de distribution alimentés par une centrale diesel ou à
énergie renouvelable pour les localités les plus importantes,
ƒ des solutions de pré-électrification de type plate-forme avec réseau (PTR)
offrant une gamme de services énergétiques allant de l'accès au kWh par un
compteur, aux services d'éclairage, charge de batteries, pompage de l'eau,
mouture, soudure, etc.
4.6.2 Segmentation du marché de l’ERD par taille de population
Sur la base d'un système d’information géographique, une segmentation de
l'ensemble des localités par taille de population est établie pour les populations
situées sous et en dehors du réseau cible 33kV.
Le territoire couvert par le réseau cible est constitué de l’ensemble des localités
situées dans des couloirs d’une largeur de 45 km autour du réseau, qui peuvent être
atteintes en moyenne par des lignes d’une longueur maximale de 60km pour tenir
compte des contraintes du terrain. (Ligne 3φ légères ou ligne SWER)
Près de 6894 localités
N

Réseau cible 33 kV Burkina Faso phase 2


Localités à moins de 45 km pourront théorique- SAHEL

ment être atteintes à Djibo Dori

terme (2020) par le


Titao (Commune)

Ouahigouya Yalgo

réseau électrique.
Seguenega

Gourcy
Kongoussi
Damkarko 2

Pissila + Nabmanguem

Parmi celles-ci, 75
Kolonkan Tougan Kaya
Yako Boussouma Bogandé
Korsimoro (Oudsé)
Toma

localités sont déjà


Nouna
Boussé Boulsa
Ziniaré
Imasgho Kindi Kantchari
Dedougou

électrifiées et pour la
Khyon Réo Nandiala Ouagadougou
Tanghin-Dassouri Pouytenga
Solenzo Koudougou
Ban Sabou Kombissiri Mankarga Fada-N'Gourma EST

plupart urbaines. En
Kimini
CENTRE-OUEST Beguedo Pentinga Tiakoaguili
Boromo Tenkodogo
Manga
CENTRE-EST

termes de couverture,
Nieguema CENTRE-SUD Bagré Ouargaye
Hounde
To
Banzon Vallée du kou
Bittou

les localités électri-


Bobo-Dioulasso Dano Po
Léo Tiébélé
O rodara Diebougou
Toussiana

Banfora
SUD-OUEST
fiées couvre 19% de
la population natio-
Localités
Niangoloko Gaoua Réseau 33 kV actuel
CASCADES
Réseau 33 kV phase 1
Réseau 33 kV phase 2

nale. Zone des localités < 45 km / 33 kV actuel


Zone des localités < 45 km / 33 kV phase 1
Zone des localités < 45 km / 33 kV phase 2

0 100 km

18
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Au total 6.819 localités non électrifiées, regroupant 72% de la population, se


trouveront à une distance inférieure ou égale à 45 km du réseau cible 33kV.

NE = non électrifiées Population No de Taille Taux de


RC = réseau cible (2020) touchée localités moyenne couverture
Localités <45 km RC 12 111 859 6 894 1 757 91%
Localités électrifiées en 2007 2 529 479 75 35 132 19%
Localités NE <45 km RC 9 582 380 6 819 1 405 72%
Localités NE >2870 habitants* 3 474 360 726 4 805 26%
Localités NE 1500< <2870 2 798 903 1 379 2 030 21%
Localités NE 1000< <1500 1 508 005 1 225 1 231 11%
Localités NE 500< <1000 1 304 494 1 775 735 10%
Localités NE < 500 496 618 1 720 289 4%
Tableau 6:Ventilation de la population sous le réseau cible * population 2007

Les populations en dehors du réseau cible se répartissent comme indiqué dans le


tableau suivant et illustré par la carte ci-après.

NE = non électrifiées Population No de Taille Taux de


RC = réseau cible (2020) touchée localités moyenne couverture
Localités > 45 km RC 1.224.858 945 1.296 9%
Localités électrifiées en 2007 8.280 2 4.140 0%
Localités NE >45 km RC 1.216.578 943 1.290 9%
Localités NE >2870 habitants* 380.876 81 4.702 3%
Loc NE 1500< <2870 375.343 181 2.074 3%
Loc NE 1000< <1500 205.324 170 1.208 2%
Loc NE 500< <1000 175.919 238 739 1%
Loc NE < 500 79.116 273 290 1%
Tableau 7: Ventilation de la population hors du réseau-cible * population 2007

19
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Localités non ciblées


(à + de 45 km du 33kV après phase 2) 945 localités, soit 9 %
SAHEL

Djibo Dori
de la population totale,
Titao (Commune)

Ouahigouya Yalgo
ne seront pas touchées
Seguenega

Gourcy
Kongoussi
Damkarko 2
par le réseau cible à
l'horizon de la
Pissila + Nabmanguem
Kolonkan Tougan Kaya
Yako Boussouma Bogandé
Korsimoro (Oudsé)

planification.
Nouna Toma
Boussé Boulsa
Ziniaré
Im asgho Kindi Kantc hari
Dedougou

Parmi ces localités, 81


Khyon Réo Nandiala Ouagadougou
Tanghin-Dassouri Pouytenga
Solenzo Koudougou
Ban Sabou Kombissiri Mankarga Fada-N'Gourma EST
Kimini
Boromo
CENTRE-OUEST
Manga
Beguedo
Tenkodogo
CENTRE-EST
Pentinga Tiakoaguili
auront une taille
supérieure à 3500
Nieguem a CENTRE-SUD Bagré Ouargaye
Hounde To
Banzon Vallée du kou
Bittou
Po

habitants d'ici 2015.


Bobo-Dioulasso Dano Léo Tiébélé
Orodara Diebougou
Toussiana

Banfora
SUD-OUEST

Niangoloko Gaoua Localités non ciblées


CASCADES
Réseau 33 kV actuel
Réseau 33 kV phase 1
Réseau 33 kV phase 2

0 100 km

4.7 Vision à terme de l’accès au service électrique du Burkina


Faso

4.7.1 Taux de couverture de la Vision 2020


L’analyse par quartile de la répartition de la population rurale vivant sous ou en
dehors du réseau cible met en exergue le fait que les populations rurales vivent
majoritairement dans des petits villages, puisque 50% des localités ont une taille
inférieure à 1000 habitants et 75% n’atteignent pas 1780 habitants.

Les critères de sélection retenus pour l'alimentation des localités sont les suivants :

ƒ électrification par réseau ou par petites centrales diesel des localités ayant une
population supérieure à 3500 habitants d'ici 2015. En première approximation il
est estimé que 60 % des localités ayant une population supérieure à 1500
habitants pourront être électrifiées par les lignes desservant les localités
prioritaires.
ƒ Les localités dont la population sera comprise entre 1000 et 3500 habitants en
2015 (et ne pouvant être alimentées par des lignes desservant les localités
prioritaires) ainsi que 40 % des localités ayant une population supérieure à 500
habitants auront accès à une plate-forme avec réseau (PTR)
ƒ Les autres localités seront desservies par des systèmes photovoltaïques
communautaires ou individuels.

Le tableau ci-dessous propose une synthèse de la Vision 2020 des opportunités


d'accès à un service électrique moderne pour l'ensemble du territoire du Burkina
Faso. Les valeurs proposées doivent être lues en termes de couverture et non

20
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

d'accès. La solvabilité de la demande rurale sera de nature à modérer sensiblement


la transcription de ces taux de couverture en taux d’accès réel au service.

Sous le réseau cible Hors réseau cible Total En %


no no no no
Population Population Population Population
localités localités localités localités
Electrifiée 5.252.153 75 8.620 2 5.260.773 74 29% 1%
Réseau 7.329.726 2285 7.329.726 2.285 41% 29%
Centrale * * 396.524 81 396.524 81 2% 1%
Plateforme 3.031.166 2107 604.523 351 3.635.689 2.458 20% 31%
PV 1.232.104 2430 265.513 511 1.497.617 2.941 8% 38%
16.845.148 6.894 1.275.180 945 18.120.328 7.839
Tableau 8: Tableau de synthèse de la Vision 2020
* En 2020, toutes les localités alimentées jusqu’alors par des centrales diesel auront été
connectées au réseau (Sonabel ou ERD)

Vision ERD 2020 - Population


L'accès à un service électrique moderne se
PV
8% fera à terme pour 70 % des populations par
Electrifiée
29% l'énergie du réseau.
Plateforme
20%
Quelques centres importants situés hors
réseau seront toujours alimentés par des
centrales thermiques.
Centrale Les plates-formes multifonctionnelles avec
2%
mini réseau joueront pour 20% des
populations un rôle fondamental pour les
localités dont la taille sera comprise entre eux
Réseau
41% 1000 et 5100 habitants (86% de ces
populations seront hors réseau cible).
8 % de la population, située des zones de faible densité, pourra avoir recours aux
systèmes photovoltaïques.

Vision ERD 2020 - No Localités En termes de localités, environ un tiers des


Electrifiée; localités sera raccordé au réseau, un tiers sera
74; 1%
alimenté par des plates-formes avec mini
Réseau;
2.285; 29%
réseau et le dernier tiers bénéficiera du
PV; 2.941;
38%
photovoltaïque.

Pour les localités dont la population est


Centrale ;
comprise entre 500 et 1500 habitants, deux
81; 1% options seront envisagées : l’équipement des
services sociaux en systèmes photovoltaïques
Plateforme;
2.458; 31%
ou la mise à disposition d’une plate-forme
avec réseau assurant à la fois l’alimentation

21
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

électrique de ces mêmes services sociaux mais également le développement


d’activités génératrices de revenus.

Cependant, pour les localités présentant un habitât dispersé, l’installation d’une


plate-forme électrique ne saurait trouver sa justification de part les longueurs de
câbles excessives (> 500m) que cela impliquerait. L’option PV sera donc privilégiée,
accompagnée si possible de la mise en place d’une plate-forme multifonctionnelle
classique à travers le programme PTMF ; 1000 localités sont potentiellement
concernées par cette dernière configuration..
4.7.2 Taux de raccordement

Hypothèse 2005 2006 2019 2020


Taux d'accès* au réseau Sonabel 65% ÎÎ ÎÎ 100%
Taux d'accès* au réseau ERD 40% ÎÎ 60%
Taux d'accès* aux PTR 40% ÎÎ 40%
Taux d'accès* PV 10% ÎÎ 10%
Tableau 9: Hypothèses sur les taux de raccordement
Il s’agit ici des taux d’accès au sein des populations couvertes et non pas par rapport à la
population nationale

Les hypothèses de taux de raccordement sont résumées dans le tableau ci-dessus :


ƒ Un taux croissant de 65% à 100% pour l’accès au réseau Sonabel, qui
demandera des investissements en termes de développement de réseau de
distribution et HTA primaire en ville
ƒ Un taux croissant de 40% à 60% pour les zones rurales desservies par réseau, ce
qui devrait être réaliste en fonction des allègements fiscaux qui seront appliqués
à ce segment en 2008
ƒ Un taux constant de 40% pour un service minima fourni par une PTR compte
tenu du rayon de desserte limité de ce type d’approvisionnement
ƒ Un taux de couverture de 100% des besoins communautaires par des
équipements solaires et de 10% en kits solaires des populations habitant des
localités de moins de 1000 habitants.

Taux de couverture et d'accès Sur la base de ces hypothèses, le taux d’accès


120,0%
110,0%
Taux d'accès National en 2015 des populations rurales au vu de ces
Taux d'accès Rural
100,0%
Taux de couv. National hypothèses serait de 36,3% alors que le taux
90,0% Taux de couv. Rural
80,0% d’accès national atteindrait 50%.
70,0%
60,0% A l’horizon 2020, ces taux seraient
50,0% respectivement de 48,5% et de 63,5%, ce qui
40,0%
30,0% au vu du taux national actuel de 13% semble
20,0%
10,0%
un tant soit peu optimiste.
0,0%
05

07

09

11

13

15

17

19
20

20

20

20

20

20

20

20

22
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Le problème de fond de l’électrification est son coût d’investissement qui reste


relativement élevé au vu de la solvabilité de la demande rurale. Le gap peut pour
partie être couvert pendant une période relativement longue par des mesures
compensatoires et des subventions. Aujourd’hui, l’effet d’entraînement sur
l’économie locale n’est pas encore suffisamment maîtrisé pour pouvoir accélérer le
rythme de raccordement et la réduction des aides apportées à l’ERD.

Population Evolution du taux de couverture Population Evolution du taux d’accès


18.000.000 18.000.000
16.000.000 PV 16.000.000 PV
14.000.000 Plateforme 14.000.000 Plateforme
12.000.000 Ext. réseau 12.000.000 Ext. réseau
10.000.000 Electrifié 10.000.000 Electrifié
8.000.000 8.000.000
6.000.000
ÎÎÎ 6.000.000
4.000.000 4.000.000
2.000.000 2.000.000
0 0 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20
2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

4.7.3 Localités sous le réseau 33kV actuel

Réseau 33 kV actuel
Localités à moins de 45 km
SAHEL

Djibo Dori

Titao (Commune)

Ouahigouya Yalgo

Seguenega Damkarko 2
Kongoussi
Gourcy
Pissila + Nabmanguem
Kolonkan Tougan Kaya
Yako Boussouma Bogandé

Korsimoro (Oudsé)
Nouna Toma
Boussé Boulsa
Ziniaré
Imasgho Kindi Kantchari
Dedougou
Khyon Réo Nandiala Ouagadougou
Tanghin-Dassouri Pouytenga
Solenzo Koudougou
Ban Sabou Kombissiri Mankarga Fada-N'Gourma EST
Kimini
CENTRE-OUEST Beguedo
Tenkodogo
Pentinga Tiakoaguili
Boromo
Manga
CENTRE-EST
Nieguema CENTRE-SUD Bagré Ouargaye
Hounde
To
Banzon Vallée du kou
Bittou
Bobo-Dioulasso Dano Po
Léo Tiébélé
Orodara Diebougou
Toussiana

Banfora
SUD-OUEST

Niangoloko Gaoua
CASCADES
Localités
Réseau 33 kV actuel
Zone de localités < 45 km / 33 kV actuel

0 100 km

23
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

4.7.4 Localités sous l’extension 2010-2015 du réseau 33 kV

Extension 2007-2015 réseau 33 kV


Localités à moins de 45 km
SAHEL

Djibo Dori

Titao (Commune)

Ouahigouya Yalgo

Seguenega Damkarko 2
Kongoussi
Gourcy
Pissila + Nabmanguem
Kolonkan Tougan Kaya
Yako Boussouma Bogandé

Korsimoro (Oudsé)
Nouna Toma
Boussé Boulsa
Ziniaré
Imasgho Kindi Kantchari
Dedougou
Khyon Réo Nandiala Ouagadougou
Tanghin-Dassouri Pouytenga
Solenzo Koudougou
Ban Sabou Kombissiri Mankarga Fada-N'Gourma EST
Kimini
CENTRE-OUEST Beguedo
Tenkodogo
Pentinga Tiakoaguili
Boromo
Manga
CENTRE-EST
Nieguema CENTRE-SUD Bagré Ouargaye
Hounde
To
Banzon Vallée du kou
Bittou
Bobo-Dioulasso Dano Po
Léo Tiébélé
Orodara Diebougou
Toussiana

Banfora
SUD-OUEST

Niangoloko Gaoua
CASCADES Localités
Extension 2007-2015 réseau 33 kV
Zone de localités < 45 km / extension 33 kV

0 100 km

4.7.5 Localités sous l’extension 2015-2020 du réseau 33 kV


N

Extension 2015-2020 réseau 33 kV


Localités à moins de 45 km
SAHEL

Djibo Dori

Titao (Commune)

Ouahigouya Yalgo

Seguenega Damkarko 2
Kongoussi
Gourcy
Pissila + Nabmanguem
Kolonkan Tougan Kaya
Yako Boussouma Bogandé

Korsimoro (Oudsé)
Nouna Toma
Boussé Boulsa
Ziniaré
Imasgho Kindi Kantchari
Dedougou
Khyon Réo Nandiala Ouagadougou
Tanghin-Dassouri Pouytenga
Solenzo Koudougou
Ban Sabou Kombissiri Mankarga Fada-N'Gourma EST
Kimini
CENTRE-OUEST Beguedo
Tenkodogo
Pentinga Tiakoaguili
Boromo
Manga
CENTRE-EST
Nieguema CENTRE-SUD Bagré Ouargaye
Hounde
To
Banzon Vallée du kou
Bittou
Bobo-Dioulasso Dano Po
Léo Tiébélé
Orodara Diebougou
Toussiana

Banfora
SUD-OUEST

Niangoloko Gaoua
CASCADES Localités
Extension 2015-2020 réseau 33 kV
Zone de localités < 45 km / extension 33 kV

0 100 km

4.8 Cadrage des investissements nécessaires à la mise en œuvre de


la Vision
Les investissements nécessaires à la réalisation de la Vision sont les suivants :
ƒ investissement dans le développement du réseau cible sur la base d'un coût
unitaire de 20 MFCFA par kilomètre de réseau 33 kV ;
ƒ investissement pour la construction de réseaux avec centrales thermiques sur la
base d'un coût unitaire de 200 MFCFA par système isolé ;
ƒ construction de plates-formes multifonctionnelles avec réseau pour un coût

24
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

unitaire de 20 MFCFA par PTR


ƒ construction de plates-formes multifonctionnelles classiques pour un coût
unitaire de 5 MFCFA
ƒ construction de systèmes communautaires photovoltaïques pour un coût
unitaire de 20 MFCFA par système
ƒ installation de kits solaires individuels à 350.000 FCFA
ƒ raccordement de nouveaux abonnés Sonabel (densification/extension de
réseaux urbains) pour un coût unitaire de 200.000 FCFA soit US$ 400
ƒ raccordement de nouveaux abonnés ERD sur le réseau cible pour un coût
unitaire de 300.000 FCFA, soit US$ 600 ;
ƒ reprise des solutions d'attente au profit de solutions définitives (nouveaux
raccordements ruraux) pour 35 % du volume à un coût de 30 % du coût de
raccordement ERD, soit 90.000 FCFA.

LBN 2015 Vision 2020


km CU MFCFA MFCFA km CU MFCFA MFCFA
Nb de km ligne 33kVphase 1 1.055 20 21.105 1.055 20 21.105
Nb km ligne 33kV phase 2 20 0 817 20 16.344

Localités hors réseau-cible nb nb


Centrale + réseau 67 200 13.387 81 200 16.200
PTR 290 20 5.801 351 20 7.020
PTMF 175 5 875 210 5 1.050
PV communautaires 422 20 8.445 511 20 10.220
PV Kits solaires 2.213 0,35 774 2.555 0,35 894

Localités sous le réseau-cible


Nouveaux raccordements
urbains 332.906 0,2 66.581 604.551 0,2 120.910
Nouveaux raccordements
ruraux 431.101 0,3 129.330 628.262 0,3 188.479
PTR 1.741 20 34.815 2.107 20 42.132
PTMF 825 5 4.125 990 5 4.950
PV communautaires 2.008 20 40.160 2.430 20 48.600
PV Kits solaires 12.168 0,35 4.259 15.401 0,35 5.390

Reprise de solutions d'attente 13.580 19.790

343.237 503.085
Tableau 10: Cadrage des coûts de la vision 2020 et du LBN 2015
* à construire d’ici 2015
** à construire d’ici 2020

Le coût total de la Vision 2020 de l'électrification du Burkina Faso s'élève à peu


près à 500 milliards de FCFA, l'atteinte des objectifs définis par le Livre Blanc

25
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

régional et repris dans la stratégie nationale se chiffre à 343 milliards de FCFA pour
l'horizon 2015.

26
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

5 Secteur de l’Education

5.1 Le rôle de l’énergie dans le secteur de l’éducation


L’accès aux services énergétiques ne fait pas partie des priorités du Plan Décennal
de Développement de l’Education de Base (PDDEB). Les objectifs visant
l’accroissement des taux de scolarisation et d’alphabétisation se traduisent en
termes d’infrastructures, de recrutement et de formation d’enseignants ou de
promotion de formes alternatives d’éducation.

Il est pourtant indéniable que l’accès aux services énergétiques modernes appuierait
de façon significative l’atteinte de ces deux objectifs majeurs. L’équipement des
écoles et des logements des instituteurs en services énergétiques permettraient
notamment de :

• étendre la plage d’utilisation de ces infrastructures

→ cours d’alphabétisation des adultes en soirée


→ perfectionnement des élèves par la possibilité d’étudier le soir
→ réalisation de travaux pratiques
→ utilisation d’ordinateurs
→ ventilation des classes
→ utilisation de la vidéo
→ accès à des programmes à distance

• offrir aux instituteurs un cadre de vie beaucoup plus attrayant avec des facilités
ludiques (radio, télévision, lecture), de communication (recharge de téléphones
portables), permettant ainsi de les fidéliser dans des zones manquant
cruellement d’enseignants.

• améliorer la sécurité autour des écoles grâce aux éclairages extérieurs

5.2 Les objectifs sectoriels


Les principaux objectifs du secteur de l’éducation consistent à atteindre à l’horizon
2009 un taux de scolarisation3 de 70 % et un taux d'alphabétisation4 de 40 %.

3 Le taux de scolarisation correspond à la proportion d’élèves scolarisés par rapport à la population scolarisable, c’est
à dire les enfants de 7 à 12 ans.

4 Le taux d’alphabétisation prend en compte la classe d’âge 15-24 ans

27
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Dans cette perspective, les réalisations en termes d’infrastructures sont


programmées comme suit :

ƒ 671 complexes scolaires/an (3 salles de classe équipées + annexes + 1


logement de maître)
ƒ 7 421 forages positifs
Construction et
ƒ 4 000 CPAF* et 3 000 CEBNF**
équipement
ƒ appui pour la construction et l’équipement de 50 nouvelles écoles
satellites en moyenne / an
ƒ 10 nouvelles écoles franco-arabes / an
Reconstruction ƒ reconstruction d’environ 250 salles de classe/an
et entretien ƒ réhabilitation et entretien de 120 salles de classe/an

* CPAF : centre permanent d’alphabétisation et de formation


** CEBNF : centre d’éducation de base non formelle

5.3 Situation 2005 et évolution


En 2005 , le Burkina Faso comptait
7579 écoles primaires dont 1128 Nombre Parc scolaire horizon 2009
d'écoles
privés pour un taux de scolarisation
12.000
de 44,6% (49,1% pour les garçons,
10.263
39,8% pour les filles). 9.592
8.921
Au vu du rythme de réalisation 8.250
7.579
observé ces dernières années, nous 8.000
pouvons estimer que les objectifs en
termes d’infrastructures scolaires
seront réalisés à l’horizon 2009. Le
4.000
graphe ci-dessous présente l’évolution
du parc scolaire sur la période de la
stratégie.
0

Le taux d’alphabétisation était quant à 2005 2006 2007 2008 2009

lui estimé à 37% en 2005. Peu de


données récentes existent sur les Centres d’éducation de base non formelle
(CEBNF) et les Centres permanents d’alphabétisation et de formation (CPAF). Ces
derniers étaient au nombre de 4 669 en 1997. D’ici à 2009, 3780 CEBNF et CPAF
devraient être construits.

5.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par


le CSLP et les OMD
L’objectif n°2 des OMD énonce « Assurer une éducation primaire pour tous à
l’horizon 2015 ».

28
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Il est impossible de présager de l’atteinte de cet objectif tant celui-ci est dépendant
de la politique éducative du Burkina Faso en matière de recrutement des
enseignants et de sensibilisation des familles à la nécessité de scolariser leurs
enfants. L’analyse proposée ici ne peut se faire que sur la base d’objectifs en termes
d’infrastructures et donc de couverture potentielle du territoire en complexes
scolaires.
Le nombre d’écoles primaires construites chaque année est actuellement en
cohérence avec la planification du PDDEB, laissant entrevoir un taux de
scolarisation de 70% à l’horizon 2009, soit une progression d’environ 3,6% par an
depuis 2004 (52,3%).

Sur la base d’une progression moyenne équivalente au cours des prochaines années,
le taux de scolarisation devrait être d’environ 90% en 2015, accusant ainsi un retard
par rapport aux OMD. La scolarisation universelle ne devrait donc être
atteinte qu’en 2020. Assurer une éducation primaire pour tous à l’horizon 2015
nécessiterait la construction de plus de 400 écoles supplémentaires par an jusqu’à
cette échéance; ce qui de façon réaliste paraît difficilement envisageable.

Pour atteindre cet objectif de 2020, le Nbécoles


de nouv. Besoins en nouvelles écoles

programme de construction de nouvelles 900 1.000

écoles devra se poursuivre à un rythme 800


soutenu d’environ 1900 classes 700600
(publiques et privées) par an en moyenne 500
sur l’ensemble de la période afin de se 400 300
doter chaque année de la capacité 200
d’accueil nécessaire pour la population 100
-
scolarisable. Ceci implique que la
08

09

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20
20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

dynamique instaurée par le PDDEB


perdure au-delà de 2009. 80% de ces écoles seront destinées aux zones rurales.

En parallèle, un effort continu sur l'offre d'alphabétisation devra être réalisé, à


travers la construction de nouveaux CEBNF et CPAF à un rythme de 135 centres
par an pour chaque type de structures. Le CSLP prévoit un taux d’alphabétisation
supérieur à 60% en 2015 du fait des engagements pris récemment au plus haut
niveau visant à réduire de manière plus significative l’analphabétisme au cours des
dix prochaines années. Cette dynamique permet d’envisager de façon réaliste
un taux d’alphabétisation de 80% en 2020.

Les objectifs retenus en termes de couverture de scolarisation et


d’alphabétisation pour la rédaction de la Vision 2020 sont l’atteinte de la
scolarité universelle et un taux d’alphabétisation des adultes de 80 %

29
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

5.5 Les objectifs sectoriels dans le cadre du Livre Blanc


8183 Ecoles nationales Electrifié
La plupart des complexes scolaires ne 2007 ND; 76; 1%
disposent pas d’un accès aux services Réseau; PV; 178;
536; 7% 2%
énergétiques de base. En effet, seuls 8 % de
ces complexes sont alimentés en énergie
ND; 92; 1%
électrique :

ƒ 7 à 8% sont reliés à un réseau électrique


ƒ 2% sont équipés de systèmes
photovoltaïques qui très souvent ont fait Non-Elect;
7301; 89%
l’objet de vol partiel ou total.
ND : Non Déterminé

Deux observations majeures peuvent être


formulées sur la base de la situation actuelle :

¾ L’essentiel des complexes scolaires ayant accès à un service énergétique


moderne est situé dans des communes urbaines ayant accès au réseau, le
raccordement étant la forme privilégiée d’électrification de ces complexes.

¾ En zone rurale, 97 % de ces complexes ne sont pas électrifiés. Quelques


complexes (21 à 26) de type périurbain sont raccordés au réseau. La minorité
des complexes scolaires ayant accès à un service énergétique moderne (2 % des
complexes ruraux) est équipée de panneaux photovoltaïques.

Le Livre Blanc stipule qu’à l’horizon 2015, les populations auront accès à des
complexes scolaires modernes dans les proportions suivantes :

• 100% des populations urbaines et Ecoles avec accès à un service énergétique


moderne
périurbaines
• 60 % des populations rurales 120%
Milieu urbain 100%
100%
Les écarts à combler d’ici à 2015 sont Milieu rural

donc conséquents, particulièrement en 80%


milieu rural, comme le montre le graphe 60%
60%
ci-contre.
Pour atteindre les objectifs de la scolarité 40% 33%

universelle en 2020, environ 10.000 20%


écoles et 3780 CEBNF/CPAF devront 3%
être construits. 0%
2005 2015 - Livre Blanc

30
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Si nous faisons l’hypothèse que ces nouvelles infrastructures se répartiront de façon


à satisfaire les besoins en scolarisation et en alphabétisation sans disparité régionale,
celles-ci bénéficieront d’un accès à un service électrique basé sur la technologie
identifiée pour la zone
dans laquelle elles se
Accès au SEBs - Education
situent.
20000

18000 Le graphe ci-contre


16000
présente la partition
technologique jusqu’en
14000
2020 pour les écoles
12000
primaires.
10000
PV
Rés eau
8000
Non électrifié
6000

4000

2000

0
07

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10

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20

20

20

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20

20

20

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20

20

20

20

20

Ecoles CEBNF/CPAF
Situation en 2020 : Non électrifiées 1 978 Electrifiés 2 750
Réseau/Centrales 14 041 Proportion 73%
PV 1 319
Total 17 338

Cette vision théorique permettrait d'atteindre les objectifs fixés par le Livre Blanc à
l’horizon 2015 avec :
Taux d'accès au service électrique
ƒ 100 % de taux d'accès à
des services énergétiques 120%
Ecoles urbaines 100%
modernes en zone urbaine 100% Ecoles rurales
ƒ 62 % en zone rurale 80%
62%
84%

60%
33%
40%
Au niveau des structures
20%
d’alphabétisation, les 3%
objectifs seraient également 0%

remplis avec un taux


07

08

09

10

11

12

13

14

15

16

17

18

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20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

d’accès de 61%.

31
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

5.6 Quels investissements découlent de ces mesures?


Les investissements correspondant au raccordement et au câblage des
infrastructures éducatives (logements des instituteurs inclus) sont présentés dans le
tableau ci-dessous :

Structures MCFA En termes de coûts, l’accès à un complexe


Nouvelles écoles raccordées scolaire « électrifié » demandera des moyens
20 419
(réseau ou mini réseau) financiers équivalents à 6% des coûts de
Nouvelles écoles PV 5 868 l’atteinte de l’objectif de scolarité universelle
Ecoles réhabilitées raccordées 19 036 en termes d’offre de salles de classes, soit
Ecoles réhabilitées PV 4 771
56 milliards de FCFA.
CPAF raccordés 734
CEBNF raccordés 3 545
Les montants obtenus à travers cette
CPAF PV 244 simulation reposent sur une réalisation
CEBNF PV 1 281 effective des objectifs du secteur de l’ERD.
TOTAL (MFCFA) 55 898 Accès aux SEBs - Education
75% du réseau cible
Il est toutefois intéressant d’esquisser une
image du paysage énergétique national dans le
cas où ces ambitions ne seraient que 20000
18000
partiellement satisfaites à l’horizon 2020. Deux
16000
scénarios alternatifs ont ainsi été envisagés : un 14000
développement du réseau à 75% et 50% du 12000
réseau cible initialement prévu. 10000

On constate qu’un déploiement plus réduit du 8000


PV
réseau 33kV impliquerait un plus grand volume 6000
4000 Réseau
d’équipements PV, augmentant Non électrifié
2000
significativement les investissements : 0
07
08
09
10
11
12
13
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16
17
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19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
Structures 75% RC 50% RC
Nouvelles Accès au SEBs - Education
écoles 13 272 9 954 50% du réseau cible
raccordées
Nouvelles
28 899 40 456 20000
écoles PV
Ecoles 18000

réhabilitées 12 690 9 518 16000


raccordées
Ecoles 14000
23 150 32 340
réhabilitées PV 12000
CPAF raccordés 489 367
10000
CEBNF
4 727 5 318
raccordés 8000
PV
CPAF PV 163 122 6000
Réseau
CEBNF PV 1 708 1 922 4000 Non électrifié
TOTAL
85 099 99 996
(MFCFA) 2000

0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

32
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Nouvelles écoles PV
Variantes de coûts
MFCFA
Ecoles réhab. PV
120 000
CEBNF PV

CPAF PV
100 000
Nouvelles écoles
raccordés
Ecoles réhab.
80 000
raccordées
CEBNF raccordés

CPAF raccordés

60 000

40 000

20 000

0
RC 2/3 RC 1/2 RC

Les coûts d’accès représenteraient alors 10% pour le scénario 75% du réseau cible
et 11% pour le scénario 50% du réseau cible. Maintenir le même niveau de service
que celui proposé dans le cas où le réseau cible serait effectivement réalisé
nécessiterait également des actions à plus grande échelle en matière de
sensibilisation à une utilisation adaptée des installations et à la maintenance de base.
Dans certaines régions, cela impliquera la formation de techniciens à la
maintenance plus technique et à la réparation des systèmes.

Les propositions présentées dans ce document répondant aux objectifs globaux de


la Vision 2020 feront l’objet d’une analyse plus détaillée lors de l’approche régionale
qui sera développée au cours du quatrième trimestre 2007. Cette approche
permettra de préciser et de concrétiser les objectifs ainsi que les options proposées
pour l’accès aux services énergétiques modernes du secteur de l’éducation de base.

33
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

6 Secteur de la Santé

6.1 Le rôle de l’énergie dans le secteur de la santé


Le rôle de l’énergie est crucial dans le secteur de la santé, car il permet les services
énergétiques indispensables suivants :
ƒ Eclairage dans les salles de soins, d’intervention, d’accouchement et les blocs
opératoires ;
ƒ Froid sanitaire pour la conservation des médicaments et des vaccins ;
ƒ Climatisation du bloc opératoire et ventilation des autres salles ;
ƒ Utilisation de petits matériels électriques d’analyses, etc.
ƒ Stérilisation du matériel médical
ƒ Purification de l’eau par les UVs
ƒ Eclairage des accès aux formations sanitaires de nuit
ƒ Eclairage, ventilation et accès à un minimum de confort « urbain » pour le
personnel affecté dans une formation sanitaire d’une zone rurale.

L'accès aux services énergétiques modernes aura un impact pertinent sur l'atteinte
des objectifs spécifiques, à travers :

ƒ le développement d’infrastructures sanitaires modernes et efficaces. L'objectif


du LBN est de permettre l'accès à un service sanitaire moderne à 100 % des
populations urbaines et à 60 % des populations rurales. L'objectif spécifique se
traduit en termes de réhabilitation et de renforcement des formations sanitaires
existantes dans une optique de normalisation et de construction de nouvelles
formations sanitaires normalisées.
ƒ un meilleur fonctionnement hiérarchisé des différentes formations, permettant
de diriger le patient en fonction de la gravité de son état vers la formation qui
sera la mieux à même de l’accueillir. L'énergie joue un rôle important dans le
développement des normes et standards, le bon fonctionnement des
laboratoires, l'accès aux médicaments essentiels de qualité, les activités
d’Information, Education, Communication (IEC) et de promotion de l'hygiène
et de l'assainissement.
ƒ une sensibilisation plus permanente des populations sur les mesures de
prévention de la transmission des IST et du VIH par l'intermédiaire de
programmes IEC
ƒ une offre d’une qualité de vie acceptable par l'accès aux services énergétiques
constitue un des éléments d'une politique de développement des ressources
humaines.
ƒ une meilleure accessibilité financière aux services de santé de part
l’augmentation des revenus des populations rurales générés par l’accès aux SEBs

34
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

6.2 Les objectifs sectoriels


Le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2001-2010 a pour objectif
général de réduire la morbidité et la mortalité au sein des populations.
En termes d’infrastructures, le PNDS se propose d’accroître la couverture sanitaire
nationale en mettant à niveau et en normalisant l'ensemble des infrastructures
sanitaires des districts (c-à-d les CSPS, les CMAs et en transformant les
dispensaires/maternités en CSPS et les CMs en CMAs).
Elle consiste également en un renforcement des infrastructures du second (CHR) et
du troisième niveau (CHU) de façon à ce qu'elles puissent pleinement jouer leur
rôle de plateaux techniques et de structures de référence pour le premier niveau
(district sanitaire comprenant les CSPS et les CMAs).

De façon générale le plan propose sur la décennie 2000-2010:


ƒ de réhabiliter et de compléter 150 structures telles que les dispensaires ou les
maternités isolées pour en faire des CSPS ;
ƒ de réhabiliter 183 CSPS et d’en construire 605 nouveaux ;
ƒ d'équiper 18 CM d'antenne chirurgicale pour en faire des CMA ;
ƒ de renforcer 9 CMA et d’en construire 8 nouveaux ;
ƒ de réhabiliter ou de reconstruire les CHR
ƒ de renforcer les CHU

Dispensaire
Situation 2010 selon PNDS CHN CHR CMA CM *
CSPS maternité
Formation normalisée 3 9 35 938
Formation existante 16 26 576 1
Au total 2010 3 9 51 26 1514 1
Tableau 11: Résultats attendus du PNDS en 2010

6.3 Situation 2005 et évolution


Tableau de la situation 2005 et de l’évolution jusqu’en 2010
Reste à faire /PNDS CHN + Dispensaire
CHR CMA CM CSPS
2006-2010 CHU maternité
Situation 2005 3 9 42 39 1160 79
Nouvelle construction 8 276
Réhabilitation – mise à niveau 2 13 Í -13 78 Í -78
Au total 2010 2 9 63 26 1514 1
Tableau 12: situation 2005 et écart à combler par rapport au PNDS à l’horizon 2010

35
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

En gardant le focus sur les zones rurales, le PNDS permettra de résorber les
formations incomplètes de type maternité ou dispensaire pour les convertir en
CSPS.

Dans la période 2006-2010 8 nouveaux CMA seront à construire, 13 CM à


Evolution des CSPS -
réhabiliter en CMA. 276 nouveaux CSPS seront à
PNDS construire et les dernières formations seront mises
1600 à niveau en CSPS.
1400
Situation
1200 1999 Le nombre de formations est statistiquement
Situation suffisant pour assurer une couverture des
1000 2005
Au total 2010
populations en termes d’accès (une formation à
800 moins de 10 km)
600

400
Evolution des CMA/CM -
200 60 PNDS

0 Situation
50 1999
CSPS Disp./Mat. Situation
2005
40 Au t otal
Pour les formations de types CMAs, l’objectif de 1 2010

CMA par district sanitaire ne sera pas atteint, le 30


nombre de districts étant d’ailleurs passé de 55 en
20
2000 à 63 en 2007. Toutefois, le nombre total de
formations de type CM ou CMA est excédentaire par 10
rapport au nombre de districts.
0
CMA CM

En résumé, les objectifs quantitatifs seront atteints


en 2010.

Pour l’exercice de la Vision une projection des formations sanitaires pour la


décennie 2011-2020 a été faite sur la base de l’évolution démographique et des
critères de desserte pour ces types de formation.
Au total 400 formations nouvelles seront nécessaires pour suivre la croissance
démographique, se répartissant comme suit : 287 CSPS et 13 CMA. Les CSPS
seront de nouvelles constructions alors que le parc des CM permettra par des
travaux de réhabilitation de remplir l’objectif.

6.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés


par le CSLP et les OMD

36
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Le document du CSLP endosse intégralement la politique du PNDS. Il met l’accent


sur la nécessité de normaliser les formations sanitaires existantes et de poursuivre le
programme de construction de nouvelles structures.
Toutefois l’accent est surtout mis sur l’amélioration de l’accès des pauvres aux
services sanitaires et aux médicaments essentiels, et sur la mise en œuvre d’un plan
de lutte contre les grandes maladies.

Au titre de l’accroissement de la couverture sanitaire par le développement des


infrastructures sanitaires et des équipements, de l’opérationnalisation des districts
sanitaires, du développement des services à base communautaire et du
renforcement de la collaboration avec les secteurs sanitaires privés et traditionnels
dans l’offre de soins, le PAP 2004-2006 proposait de:

ƒ normaliser les infrastructures incomplètes : ransformer 97 dispensaires isolés en


CSPS ; Construire 51 dépôts MEG, 3 CMA, 100 logements et 90 forages ;
Renforcer 7 CHR, le CHNYO et le CHNSS ;
ƒ construire de nouvelles infrastructures : 126 nouveaux CSPS, 15 locaux à usage
de bureau pour les ECD et 6 pour les DRS, le Centre national de transfusion
sanguine ;
ƒ réhabiliter des infrastructures existantes : Reconstruire les CHR de Kaya et de
Banfora ; Réhabiliter 48 CSPS, 9 CMA, la Direction de la nutrition et le
CNAOB ;
ƒ équiper les infrastructures sanitaires selon les normes ;
(PAP 2004-2006 CSLP, page 21)

Les objectifs du PAP pour ce qui est des infrastructures sont en conformité avec le
PNDS et la corrélation de ces objectifs avec la situation 2005 laisse à supposer
qu’ils seront atteints.

En termes d’objectifs du millénaire pour le développement, les trois objectifs


suivants consernent le secteur de la santé :
OMD 4 : Réduire de deux tiers la mortalité des enfants de moins de cinq ans
OMD 5 : Réduire de trois quarts à la mortalité maternelle
OMD 6 : Combattre le VIH /SIDA, le paludisme et les autres grandes maladies
Au niveau de la Vision on peut dire que l'accès aux services énergétiques renforcera
les conditions d'atteinte de ces objectifs. Toutefois si le développement des
formations sanitaires et leur énergétisation représente une condition nécessaire à
l'atteinte des objectifs du secteur, ces éléments ne peuvent nullement être
considérés comme une condition suffisante. On peut supposer que l'énergétisation
des formations sanitaires renforcera auprès des utilisateurs la crédibilité de ces
structures, qui aujourd'hui connaissent toujours un taux de fréquentation
relativement bas.

37
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

6.5 Les stratégies sectorielles permettront-elles d’atteindre les


objectifs du Livre Blanc à l’horizon 2015 ?
L'objectif du LBR est que 60 % de la population rurale vivra dans une localité
bénéficiant de services sociaux de base modernes ayant accès à l’énergie.
Traduit en termes d'indicateurs, le LBR propose que l’ensemble des chefs-lieux
administratifs et des localités de plus de 2000 habitants disposera d'un service
électrique moderne alimentant les infrastructures essentielles comme les centres de
santé en 2015.
Appliqué au cas du Burkina Faso, entre 1541 à 2100 localités devraient être
concernées par cet indicateur, suivant le choix d’interpréter en 2005 ou en 2015 la
barre des 2000 habitants.

Concordance entre la stratégie nationale et les


Offre de Formations sanitaires
en Zone Rurale objectifs du LBR
2500
Basée sur les tendances actuelles permettant de
Parc Disp/Mat.
Parc CSPS
maintenir une offre en adéquation avec le
2000 Parc CM développement démographique, l’offre en
Parc CMA formations sanitaires évoluera comme présentée sur
1500 la figure ci-contre, proposant au population rurale
une offre de 1.785 formations sanitaires (FS) en
1000
2015 et de 1.990 en 2020, ce qui est conforme aux
objectifs ci-devant.
500
En termes d’accès, la distance moyenne d’un
habitant à une FS baissera progressivement de 8,4
0
2005 2010 2015 2020
km en 2005, pour atteindre la distance de 7,2 km en
2012 et 6,8 km en 2020.
Au regard du LBR, on peut conclure que le nombre de FS découlant des tendances
actuelles seront suffisantes pour répondre à la demande. Par contre, l’indicatif
LBR impose que l’ensemble de ces formations puissent avoir accès à un
service énergétique moderne.

Situation énergétique des centres de santé


Formations L’ensemble des 81 CMA et CM couvrant
sanitaires CM/CMA El.;
2005 81; 7% l’ensemble du territoire sont tous
approvisionnés en électricité, la grande
majorité se situant dans des communes
urbaines.
CSPS non-
Pour ce qui est des CSPS, moins de 50% de
El.; 598; ces structures ont accès à des services
48%
CSPS El.; énergétiques modernes (sans présager de la
562; 45%
gamme d’utilisation de l’énergie), mettant en
exergue les différences potentielles de qualité

38
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

offerte par ces centres aux populations rurales. Les réfrigérateurs à gaz sont le plus
souvent utilisés malgré le risque de rupture de stock des recharges, car les options
PV pour le froid médical n’ont pas été validées par le corps médical. Les options
PTR n’offre également pas un service permanent permettant l’utilisation de
réfrigérateurs électriques.

6.6 Quelles mesurent s’imposent pour combler ces écarts ? Quels


investissements en découlent ?
Si l’ensemble des formations sanitaires doit avoir accès à un service énergétique
moderne, il faudra donc que tout CSPS nouvellement construit ainsi que les 598
CSPS et 79 maternités/dispensaires existants sans énergie aient accès à un service
énergétique moderne avant 2015, date à laquelle l’ensemble des structures de santé
devrait être « énergétisées ».

Pour ce faire, la Vision 2020 se fonde sur le développement de la stratégie ERD


2020, visant à fournir à l’ensemble du territoire une palette d’options d’accès aux
services énergétiques modernes en 2020.
6.6.1 CMA et CM

Simulation du no de CMA
80
Pour maintenir le niveau de service, le
70
nombre de CMAs devra passer de 42 en
60 2005 à 76 en 2020.
50 Ces formations sont situées dans des
40 localités qui seront généralement alimentées
30 Groupe électrogène par l'électricité de réseau. C'est pour cette
Réseau
20
raison que la Vision 2020 retient comme
10
hypothèse que l'ensemble des CMA sera
0
raccordé, assurant ainsi une alimentation
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020

continue des CMs.

La vocation des CMs est d'être progressivement transformés en CMA.

En termes d'accès aux services énergétiques


Simulation du no de CM
80 de base, les CMs sont soit raccordés au
70 réseau électrique, soit alimentés par un
60 Groupe électrogène
groupe électrogène.
50
Réseau En fonction du développement de
40
l'électrification rurale, les groupes
30
électrogènes seront progressivement
20
remplacés par la connexion au réseau.
10

0
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012

2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020

39
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

En termes de coût d’accès aux services énergétiques, celui-ci s'élèvera à 628 millions
de FCFA, pour un montant d'investissement de 4,4 milliards de FCFA, comme
l'illustre les tableaux suivants.

En millions de FCFA Total Source énergie Câblage


Nouveau CMA 171,5 171,5
CMA existant 110,0 110,0
CM-->CMA 272,7 148,5 124,2
CM existant 74,2 55,0 19,2
628,4
Tableau 13: Coûts d'investissement pour l'accès aux services énergétiques des CMs et CMAs

En millions de FCFA Coût d’investissement


Nouveau CMA 1.870
CM-->CMA 1.170
Réhab CMA 900
Réhab CM 450
Total 4.390
Tableau 14: Coûts d'investissement pour la construction/réhabilitation des CMs et CMAs

6.6.2 CSPS
Les CSPS constituant la formation
Non électrifié
CSPS ruraux PV CSPS Vision 2020 sanitaire de base pour l'ensemble des
2000 CSPS ruraux GE/PTR populations et principalement pour les
CSPS ruraux réseau
1800 CSPS urbain populations rurales, la Vision 2020
1600
propose d’atteindre en 2015 un’accès à
des CSPS « énergétisés » pour
1400
l’ensemble de la population, indépen-
1200 damment qu’ils soient urbains ou ruraux.
1000

800 La croissance 2005-2010 est celle du


600
PNDS alors que 2011-2020 correspond à
une projection basée sur le maintien du
400
niveau de service en relation avec la
200 croissance démographique.
0
05

07

09

11

13

15

17

19
20

20

20

20

20

20

20

20

En termes d'accès énergétique, le


photovoltaïque reste la technologie de base pour l’alimentation de ces formations.
Toutefois avec le développement de l'électrification rurale, un nombre croissant de
CSPS pourra se raccorder aux réseaux de distribution des systèmes ERD ou à des

40
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

plates-formes avec réseau (PTR). Une synergie de pré-électrification pourra se


fonder sur la construction de PTR dans des localités où un CSPS serait en attente
de réseau électrique.
Le parc total de CSPS ira croissant de 1160 unités en 2005, 1549 unités en 2010
pour atteindre le nombre de 1901 unités en 2020.

L’alimentation des quelques 300 CSPS urbains se fera prioritairement par


raccordement au réseau avec, dans les cas d’exception, par un groupe électrogène.

Le raccordement de l’ensemble des nouveaux CSPS permettrait d’atteindre un taux


d’accès des populations à des structures normalisées électrifiées de 62%.

Pour atteindre le taux de 100%, un effort supplémentaire devra être fait pour
fournir un service électrique à quelques 600 formations qui n’en ont pas. Ceci est
possible par le développement des réseaux ERD et des mini-réseaux de PTR. Le
PV permet de parachever l’accès pour les formations les plus éloignées des réseaux.

En termes de coûts d'accès des CSPS aux services énergétiques, celui-ci s'élève à
6 milliards de FCFA, pour un coût total de l'investissement de 59 milliards,
comme l'illustrent les deux tableaux ci après.

MFCA
Raccordement des CSPS urbains au réseau 373,6
Raccordement des CSPS ruraux au réseau 1.408,4
Installation de Groupe Electrogènes 752,56
Installation PV 3.326,9
Total 5.861,46
Tableau 15: Coûts d'investissement pour l'accès aux services énergétique des CSPS

Tableau :
En millions de Coût
FCFA d’invest.
Nouveau CMA 1.870
Nouveau CSPS 56.270
CM-->CMA 1.170
Disp-->CSPL 1.659
Réhab CMA 900
Réhab CM 450
Réh CSPS 1.050
Total 58.979
Tableau 16: Coûts total d'investissement

Le coût de l’accès est de 10% du coût des investissements pour garantir aux
populations un accès universel à des formations sanitaires ayant une alimentation
électrique.

41
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

7 Secteur de l’Eau

7.1 Le rôle de l’énergie dans le secteur de l’eau


L’énergie est une composante à part entière en matière d’approvisionnement en eau
potable. Les systèmes d’adduction d’eau potable simplifiés (AEPS) et postes d’eau
autonomes (PEA), à partir desquels sont alimentés des bornes fontaines, requièrent
de l’énergie pour leur fonctionnement.
Indispensable donc pour ces systèmes que l’on retrouve au jour d’aujourd’hui
essentiellement dans des localités dont les populations excèdent 3000 habitants,
l’extension de la motorisation aux points d’eau modernes équipés de pompes à
motricité humaine pour les localités moins peuplées offrirait également les
avantages suivants :

→ réduction de la durée d’approvisionnement


→ réduction de l’effort physique
→ possibilité de stockage
→ amélioration de l’hygiène autour des forages grâce un contact direct avec
l’eau considérablement réduit

7.2 Les objectifs sectoriels


Le Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement
(PN-AEPA) a pour objectif de réduire de moitié d'ici 2015 la proportion de
personnes, en milieu urbain et rural, n'ayant pas un accès adéquat à l'eau potable et
à l'assainissement5 en 2005, selon les critères, normes et indicateurs adoptés en la
matière. En matière d’eau potable, le Programme prévoit :

En milieu rural :
• la fourniture d'un accès adéquat à l'eau potable à 4,0 millions de personnes, qui
fera progresser le taux d'accès à l'eau potable de 60,2% en 2005 à 80,1% en 2015
• l’atteinte d’une consommation spécifique de 20 l/jour/personne
• la fourniture d'un accès à l'eau potable par réseau AEPS aux populations des
localités de plus de 3500 personnes et aux chefs-lieux de communes rurales.

En milieu urbain:
• la fourniture d'un accès adéquat à l'eau potable à 1,8 millions de personnes, qui
fera progresser le taux d'accès à l'eau potable de 74 % en 2005 à 87 % en 2015

5 L’assainissement au sens des OMD étant l’évacuation des excrétas et des eaux usées domestiques

42
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

• la création de 14 nouveaux centres ONEA, dont 11 communes urbaines


(Ouargaye, Boulsa, Sapouy, Pama, Houndé Solenzo, Titao, Boussé, Sebba, Batié
et Dano) et 3 chefs-lieux de communes rurales (Sindou, Beregadougou et Fara)

Les ambitions du secteur s’appuient sur les réalisations suivantes :

En milieu rural :
ƒ 10.745 points d'eau modernes (PEM) équipés de pompe à motricité humaine
(PMH) pour l'approvisionnement en eau des populations
ƒ 6.545 PEM dans les écoles et dispensaires
ƒ 519 réseaux d'adduction d'eau potable simplifiée (AEPS) représentant
l’équivalent de 6500 bornes-fontaines
ƒ 75 postes d'eau autonomes
ƒ remplacement de 4500 pompes à motricité humaine
ƒ réhabilitation de 11.000 superstructures (dont 3.500 reconstructions), 900
forages, 1000 puits modernes, 250 réseaux d'adduction d'eau (AEPS ) et 75
postes d'eau autonomes (PEA)

En milieu urbain :
ƒ la construction et l'équipement de forages
ƒ 4 stations de pompage et traitement d'eaux de surface
ƒ 2.878 km d'extension de réseau
ƒ 31 châteaux d'eau
ƒ 180.652 branchements particuliers
ƒ 1047 bornes-fontaines

Outre les objectifs spécifiques à l’accès à l’eau des populations le PAP retenait comme objectifs
connexes :
ƒ Secteur de l’éducation : construction de 2300 forages entre 2004 et 2006
ƒ Amélioration de l’offre sanitaire : construction de 90 forages.
ƒ Politique de désenclavement par l’électrification rurale : installation de 2
systèmes d’exhaure électrique de l’eau potable par province et par an, soit 90 par
an.

7.3 Situation 2005 et évolution


Depuis le démarrage de l’hydraulique rurale au Burkina Faso, environ 35 000 points
d’eau modernes ont été réalisés qui participent à l’alimentation en eau potable des
populations rurales, dont :

- 7265 puits modernes (PM)


- 26 840 forages équipés de pompe à motricité humaine (FPMH)

43
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

- 574 systèmes d’adduction d’eau potable simplifié (AEPS) et postes d’eau


autonomes (PEA) alimentant environ 1500 bornes fontaines (BF)

Grâce à ces infrastructures, 60% de la population rurale disposait effectivement


en 2005 d’un accès qualifié de « raisonnable » à l’eau potable, au sens défini
par l’OMS/UNICEF. En milieu urbain, le taux d’accès à l’eau potable dans les
centres gérés par l’ONEA était évalué en 2005 à 74% pour l’ensemble du périmètre
ONEA.

Le graphe ci-dessous présente les prévisions en termes d’accès à l’eau potable à


l’horizon 2015.
Taux d'accès à l'eau potable

Milieu rural
100% Figure 1: Evolution du taux d'accès à l'eau
Milieu urbain 87% potable
80,1%
80%
74%
Publié en septembre 2006, le PN-AEPA
60,2%
60% n’offre pas encore le recul nécessaire pour
juger de l’état d’avancement des
40%
réalisations. La Vision basera donc son
analyse sur les objectifs définis par celui-ci.
20%

0%
7.4 Adéquation entre les objectifs
2005 2015 sectoriels et ceux préconisés
par le CSLP et les OMD
Le PN-AEPA a été élaboré en conformité avec le Cadre Stratégique de Lutte
contre la Pauvreté (CSLP) dans le but de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) dans le secteur AEPA, c'est à dire réduire de moitié d'ici
2015 la proportion de personnes, en milieu urbain et rural, n'ayant pas un accès
adéquat à l'eau potable et à l'assainissement en 2005.

Les résultats en matière d’accès à l’eau potable dépendront du dynamisme de la


Direction de l’Approvisionnement en Eau Potable (DAEPA) à mettre en œuvre de
façon effective les actions programmées. Le cas échéant, on peut considérer que
l'objectif de l'accès universel à l'eau potable sera atteint en 2020.

Cet objectif de résultat est sous-tendu par une politique de développement de


forages, plus de 10.000 d'entre eux étant équipés de pompe à motricité humaine, et
594 faisant de l'objet d'un équipement motorisé demandant une source d'énergie
pour l’horizon 2015.

44
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

7.5 Les objectifs sectoriels dans le cadre du Livre Blanc


Le constat est tout autre quant à l’accès à des services d’approvisionnement en eau
potable motorisés (AEPS et PEA). La stratégie actuelle ne permettra en effet
qu’à 13% de la population rurale d’accéder à de tels services en 2015 (contre
4% en 2007), sur les 80% de la population qui sera desservie en eau potable.
Des efforts considérables de motorisation devraient donc être consentis pour
atteindre le taux de 60% préconisé par le Livre Blanc.

Parmi les indicateurs établis pour mesurer la concrétisation des engagements pris
par les Etats Membres de la CEDAO et de l’UEMOA dans le cadre du Livre Blanc,
l’Indicateur 1 stipule : « 100% des chefs lieux administratifs et des localités de plus
de 2000 habitants disposeront d’un service électrique moderne alimentant les
infrastructures essentielles », parmi lesquelles l’eau potable.

Dans l’optique de remplir cet objectif, la politique du PN-AEPA devra être plus
ambitieuse en faveur des zones rurales, celle-ci prévoyant en effet de fournir un
accès à l’eau potable par réseau AEPS6 aux localités de plus de 3500 habitants et
aux chefs-lieux de communes rurales.

7.6 Quelles mesures s’imposent pour combler ces écarts ? Quels


investissements en découlent ?

La mise en cohérence de la politique nationale et du PN-AEPA avec les objectifs


du Livre Blanc nécessiterait donc qu'un nombre important de forages aujourd'hui
équipés de pompe à motricité humaine soit à l'avenir équipés d'un système de
pompage motorisé, ceci pour accroître le taux d'accès des populations à des
systèmes motorisés d'eau potable au niveau de 60 %.

L'utilisation de petits groupes électrogènes uniquement dédiés au pompage n’étant


pas économiquement viable compte tenu des coûts d'exploitation, deux
technologies sont envisageables :

• installation de systèmes photovoltaïques avec pompe immergée


• raccordement au réseau ou mini réseau électrique avec pompe immergée

Cependant, il est difficilement envisageable que le taux fixé par le Livre Blanc
puisse être atteint à l’horizon 2015, même en formulant les hypothèses suivantes :

6Ces systèmes impliquent l’installation d’un château d’eau, de bornes fontaines et d’un petit réseau de distribution
nécessitant une motorisation

45
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

ƒ tous les nouveaux forages PEM seront équipés d’une pompe motorisée
ƒ les 4500 pompes à motricité humaine devant être remplacées le seront par
des pompes motorisées.

Ces deux mesures, qui peuvent être qualifiées d’ambitieuses, permettraient une
évolution du taux d’accès à un pompage motorisé de 44% en 2015 à 59% en 2020.
Au vu du développement du réseau électrique proposé par le secteur de l’ERD à
l’horizon 2020, une partie de cette énergétisation se fera par raccordement au
réseau pour environ 40% des installations (contre 11% en 2007), le reste des
installations bénéficiant d’un pompage photovoltaïque. 19.000 forages seraient ainsi
motorisés.

Ce constat soulève toutefois une interrogation quant à la viabilité économique de


telles mesures. En effet, pour beaucoup de points d’eau modernes équipés à ce jour
de pompe à motricité humaine, les volumes d’eau puisés le sont dans des
proportions qui ne plaident pas
de façon évidente en faveur Energétisation des PEMs
d’investissements lourds en vue 225.227 MFCFA
Raccord.
Surcoût de
d’une motorisation. Coût Réseau
la pom pe
d'exploit. 6%
imm ergée
PV
2%
27%
On estime en effet à environ
225 milliards de FCFA les Coût
coûts d’investissement et d'exploit.
Réseau
d’exploitation qu’entraînerait 27%
cette énergétisation des PEM
sur les 13 prochaines années, Surcoût de
la pom pe
suivant la répartition imm ergée
présentée par le graphe ci- 6% Equipemen
t PV
contre. 32%

L’objectif LBN pour l’eau potable de fournir un accès à l’eau potable motorisé de
60% en 2015 aux populations rurales demanderait donc un effort financier très
important du même ordre de grandeur que le programme d’investissement du PN-
AEPA dont le montant s’élève à 280 milliards FCFA jusqu’en 2015.

En terme de choix économique la question est de savoir si un tel investissement est


justifié au regard de solutions moins coûteuses comme les pompes à motricité
humaine (PMH).

46
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Une étude mettant en exergue l’impact réel d’un tel investissement auprès des
populations permettrait de fixer des objectifs plus réalistes en termes de politique
d’accès à des systèmes d’approvisionnement en eau potable motorisés.

47
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

8 Secteur de l’irrigation

8.1 Le rôle de l’énergie dans le secteur de l’irrigation


La fourniture d’énergie à proximité d’un périmètre agricole offre les avantages
suivants :
→ meilleure régularité de l’approvisionnement en eau
→ possibilités de cultures de contre-saison
→ valorisation de la transformation agro-industrielle
→ promotion de la mécanisation agricole
→ possibilité d’utiliser les installations de pompage à des fins
d’électrification

8.2 Les objectifs sectoriels


L’objectif général de la Politique Nationale de Développement Durable de
l’Agriculture Irriguée consiste à promouvoir à l’horizon 2015 un développement
durable de l’agriculture dans le but d’accroître la production irriguée, une exigence
pour l’économie nationale et la sécurité alimentaire, à travers notamment :

ƒ l’accroissement substantiel des surfaces et productions irriguées tant par la


réhabilitation et l’extension des grands et des moyens aménagements que par
la promotion de la petite irrigation villageoise et individuelle pour la mise en
valeur de quelque 60 000 hectares;
ƒ le recadrage de l’action en matière d’eau agricole pour le développement et
pour la sécurité alimentaire par une gestion plus durable des ressources en eau
et un partage des rôles dans la gestion des infrastructures d’irrigation selon le
principe de subsidiarité en privilégiant la gestion par les usagers eux-mêmes.

Le programme cible notamment :

• le développement des aménagements hydro-agricoles avec une priorité à


l’aménagement des bas-fonds en vue d’intensifier la petite irrigation
→ valorisation et extension de la grande et moyenne irrigation sur 25 000 ha
→ intensification et extension de la petite irrigation sur 30 000 ha
→ soutien à l’aménagement participatif de 5 000 ha de bas-fonds,
spécialement dans le sud du pays.
• la promotion des filières porteuses
• le développement de la transformation agro-industrielle et la promotion de la
commercialisation des produits agricoles
• le développement de la mécanisation agricole

48
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

8.3 Situation 2004 et évolution


L’agriculture burkinabé demeure encore dépendante à plus de 75% des productions
pluviales. Les superficies aménagées pour l’irrigation sont de 32 258 ha, soit 13,8%
du potentiel en terres irrigables
estimé à 233 500 ha; celles Superficie irrigable
Bassin
effectivement mises en culture fluc- (ha)
Mouhoun – Sourou 35 000
tuent d’une saison à l’autre et se Nakambé 37 000
situent en moyenne autour de 20 Nazinon 10 000
000 ha. Comoé-Yanon 14 000
Bougouriba-Poni 27 000
Le tableau ci-contre présente le Petits barrages 15 500
potentiel irrigable des différents Kompienga 5 000
Niger 5 000
bassins hydrologiques : Bas-fonds 85 000
TOTAL 233 500

D’ici à 2015, le programme d’aménagement des périmètres agricoles observera les


phases suivantes :
Surface de périmètres irrigués

57258
2015

51368
2012

2009 43368

2006 36018

2004 32258

0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000


ha

8.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par


le CSLP et les OMD

‰ Le secteur de l’agriculture est un secteur prioritaire du CSLP. Le passage à une


agriculture plus mécanisée et plus intensive s’appuyant sur la maîtrise de l'eau et
des techniques d'irrigation comme vecteur de développement et de
diversification des productions agricoles apparaît, pour le Burkina, comme une
condition sine qua non pour une agriculture durable capable de garantir des
revenus stables aux producteurs agricoles. Le développement de l’irrigation vise
à diminuer la vulnérabilité de l’activité agricole.

‰ Dans le cadre du PAP, l'électrification rurale est considérée comme un vecteur


essentiel d'amélioration des conditions de vie et de promotion des activités

49
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

productives en favorisant les activités de transformation et de conservation, les


systèmes d’exhaure et d’irrigation. Le PAP (2004-2006) proposait l’installation
de systèmes de pompage électrique au niveau d’au moins 5 plans d’eau par an
pour l’irrigation dans le cadre du développement des cultures de contre-saison
et du maraîchage.

‰ En matière de production agricole, la stratégie de développement rural propose


comme seconde action prioritaire pour la mise en œuvre du premier axe
stratégique permettant « d'accroître, de diversifier et d'intensifier les productions
agricoles », le développement de l'hydraulique agricole, des aménagements
hydro-agricoles, avec une priorité à l'aménagement des bas-fonds en vue
d'intensifier la petite irrigation, sans toutefois donner des objectifs précis
chiffrés à atteindre.

‰ Etablis sous le prisme de la sécurité alimentaire, en concordance avec les


préconisations du CSLP, les objectifs de la stratégie de développement durable
de l’agriculture irriguée s’inscrivent dans la perspective de l’atteinte de l’objectif
1 des OMDs – « Réduire de moitié la proportion de la population souffrant de
la faim; réduire de moitié la proportion de la population dont le revenu est
inférieur à 1$ par jour » - à travers une plus grande valorisation du potentiel en
terres irrigables, et le développement d’opportunités de transformation des
produits.

‰ Ce programme de motorisation viendra également consolider les ambitions en


matière d’électrification rurale à travers la mise en place de synergies entre les
deux secteurs, l’approvisionnement en énergie d’un périmètre agricole pouvant
également faciliter l’approvisionnement électrique de la localité voisine. Une
dynamique permettant de réduire les coûts inhérents.

8.5 Les objectifs sectoriels dans le cadre du Livre Blanc


ha Périmètres irrigués
En 2004, parmi les sites 8000

d’aménagement hydro-agricoles en 7000


exploitation (21 869 ha), 67 % de 6000
Périmètre total
ces sites disposaient d’au moins 5000 Périmètre avec pompage
une motopompe comme moyen 4000
d’exhaure7, soit 14 631 ha irrigués 3000
par une force motrice . 2000

1000

0
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7 hors les 10 sites du Centre Est dont les moyens d’exhaure ne sont pas identifiés

50
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

En termes de motorisation du pompage, les périmètres en aval de barrage ou de


retenue sont irrigués par gravitation et ne demandent pas de pompage. C'est le cas
du barrage de Bagré, et de 50 % de la petite irrigation qui est inscrite dans le plan.
Il en est de même pour les bas-fonds, la majorité de ces derniers se trouvant en aval
de petites retenues permettant de maîtriser les crues pendant l'hivernage.
Sur le volume total de 60.000 hectares aménagés en 2015, de 23 à 25.000 ha
pourront être irrigués par gravitation. 60% auront des besoins de pompage (35
000 ha).
En moyenne 1 ha de
Le mode de pompage dépend du type et de la taille périmètre irrigué requiert
une puissance mécanique de
d’aménagement du périmètre, du type d’accès à l’eau, motopompe de 1,1 kW.
de la taille et de l’organisation des exploitations.

Dans sa stratégie, le plan prévoit de créer des pôles de développement autour de


chacun des programmes et projets pilotes concourrant à un seul et même objectif
de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté.
Dans cette perspective, il est important de créer une dynamique d'accès aux
services énergétiques modernes basée en premier lieu sur les besoins de pompage
de ces périmètres pour :

ƒ valoriser les investissements en puissance thermique et réduire les coûts de


production d'énergie permettant une augmentation de la valeur ajoutée
agricole,
ƒ fournir un service énergétique moderne aux populations avoisinantes leur
permettant de mieux valoriser la production agricole et de disposer
d'infrastructures socio-économiques de santé, d'éducation et de
communication performantes qui participent au développement local

D’un point de vue technique, pour les stations de pompage d’une certaine
puissance (> 20 kW), la puissance des moteurs pourrait ainsi convenir à la
production d’électricité pour les besoins des villages avoisinants. Là où le village
avoisinant est électrifié, la pression diesel pourrait être remplacée par la traction
électrique, réduisant significativement les coûts d’exploitation du pompage.

Ceci permettrait ainsi d’appuyer les orientations du Livre Blanc en matière d’accès
aux services énergétiques.

8.6 Les coûts de valorisation des périmètres irrigués


Parmi le nombre de périmètres en exploitation qui sont équipés de motopompes, la
recherche de synergies entre l'accès aux services énergétiques modernes des villages
et la réduction des coûts de pompage doit donc être développée.

51
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Existants Plans d’investissements


Superficie (ha) Nombre Superficie (ha) No (statistique)
Grands périmètres 7 725 10 5 000 4
Périmètres moyens 3 357 33 4 000 35
Petite irrigation 2 130 86 15 000 600
Bas-fonds 919 16 1 000 20
Total 14 131 145 20 000 659
Tableau 17: Nouveaux périmètres nécessitant de l’exhaure de l’eau

C’est donc plus de 800 périmètres et 850 localités qui devront faire l'objet d'une
réflexion sur les synergies à développer entre les capacités de pompage et
l'électrification rurale des localités avoisinantes

Exemple de coût

Dans le cas de la préparation du projet SEZIF présenté au financement de la


Facilité Européenne, une première investigationavait été réalisée pour un certain
nombre de sites d'une taille supérieure à 20 ha.
Le projet proposait de matérialiser la synergie proposée ci-devant pour 46 villages
qui se voyaient électrifiés et 53 périmètres irrigués pour lesquels les coûts de gestion
se voyaient réduits soit par le raccordement des stations de pompage au réseau
électrique, soit par l'utilisation de la puissance thermique installée de ces stations
pour la production d'électricité desservant le village avoisinant. Le coût total du
projet avait été évalué en 2006 à 6 milliards de FCFA

en MFCFA
Côut de la ligne 2.674
Côut de la centrale 170
Coût conversion de station de pompage 552
Réseau BT des villages électrifiés 2.430
Coûts environnementaux 134
Total MFCFA 5.960
Tableau 18: Coût de l’électrification de 46 villages et 53 périmètres de plus de 20ha (exemple)

Cet exemple conduit à des coûts moyens d’électrification de 115 MFCFA par
village et de 24 MFCFA par périmètre irrigué en moyenne.

Estimation préliminaire
Pour ce qui est des grands et moyens périmètres comme ceux de la vallée du
Sourou et du Kou, des barrages de Bam, Dem et Samendeni, une réflexion
spécifique aura lieu en collaboration avec les directions régionales sur les
opportunités de développer des synergies spécifiques pour ces périmètres.

52
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Cette approche sera développée dans la mesure du possible et dans une forme plus
simplifiée pour l'ensemble des périmètres existants ou à créer.

Au stade actuel de la réflexion il n'a pas été possible de développer une évaluation
des coûts détaillés.

Pour fixer les idées on peut avancer en première approximation que pour la petite
irrigation et les périmètres moyens, une enveloppe estimative de 20 milliards de
FCFA pour l’électrification du pompage (8 % du coût d’aménagement des
périmètres) et de 86 milliards de FCFA pour l'accès aux services
énergétiques modernes des populations avoisinantes sera nécessaire.

53
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

9 Secteur des énergies domestiques

9.1 Le rôle de l’énergie comme vecteur transversal de


développement économique et social
Par énergies domestiques, il faut entendre les énergies thermiques nécessaires aux
services énergétiques suivants:
ƒ cuisson des aliments, pour les ménages ou les professionnels
ƒ eau chaude alimentaire et sanitaire
ƒ énergie de procédé pour la transformation des matériaux et des produits
agricoles, entre autres les dolotières, les potiers, les forgerons.
ƒ
Deux sources principales d'énergie sont utilisées pour la production des services
énergétiques :
ƒ le bois énergie qui représente la majeure partie de la consommation énergétique
du Burkina Faso (84 % de la balance énergétique de 2002)
ƒ le gaz butane, dont la consommation totale reste marginale, même si son
utilisation est en progression constante. En 2002 le gaz butane représentait
moins de 1 % de la balance énergétique.
Le pétrole lampant ou le kérosène ne sont pas utilisés pour ce type de services
énergétiques et sont exclusivement réservés à l'éclairage via des lampes tempêtes.

9.2 Les objectifs sectoriels


9.2.1 Objectifs généraux
Les objectifs du secteur sont liés à la politique forestière, dont le bois énergie est un
extrant, et à ceux de la maîtrise de l’énergie.

Les objectifs généraux visent trois axes particuliers:


ƒ la préservation et le développement des ressources forestières permettant de
remplir les différents objectifs liés à ces dernières tout en produisant un volume
substantiel de bois énergie. La gestion durable de la ressource se fonde sur la
sensibilisation et la participation des populations locales dans un cadre
participatif responsable;
ƒ l'utilisation rationnelle et propre des énergies ligneuses par la promotion à
grande échelle de foyers améliorés économes et pratiques;
ƒ la poursuite de la promotion de l'utilisation du gaz butane sur une base
économique visant à encadrer la politique de subvention actuellement en
vigueur pour les consommateurs domestiques.
Ces objectifs répondent à une nécessité économique et écologique de maintenir une

54
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

production de bois-énergie durable permettant une pénétration progressive de


l'utilisation du gaz butane qui, sur le plan économique, est beaucoup plus onéreux
que le bois énergie. De plus, l'approche de gestion participative des ressources
forestières s'avère être un instrument efficace de protection de la forêt et de lutte
contre la pauvreté.
L'utilisation efficace du bois-énergie et du charbon de bois est particulièrement
pertinente en raison du développement accru de l'utilisation de ce dernier en milieu
urbain. Une pénétration massive de foyers améliorés sera de nature à endiguer
l'augmentation de la demande résultant du développement démographique. Elle
aura également comme effet connexe l'avantage d'offrir un confort de cuisson pour
les ménagères (élimination des fumées). Elle est également source de valeur ajoutée
locale, au même titre que la gestion durable des forêts.

9.3 Situation 2005 et évolution


De l'enquête annuelle sur les conditions de vie des ménages réalisé par l'INSD en
2005, il ressort que parmi les combustibles utilisés pour la cuisine, il se dégage trois
d'entre eux :
ƒ le bois utilisé par 90,7 % des ménages;
ƒ le gaz butane utilisé par 4,8 % des ménages;
ƒ le charbon de bois utilisé par 3,8 % des ménages.
9.3.1 Consommation des énergies ligneuses
De 2003 à 2005, l'utilisation du bois comme combustible pour la cuisine s'est
accentuée en milieu rural, passant de 95,8 % à 97,1 % alors qu’en milieu urbain le
mouvement était inverse: de 72,8 % à 63,9 % (Enquête ménage INSD 2005)

Figure : Consommation estimée de biomasse 2005


Consommation totale - Biomasse 2005 La demande totale en bois de chauffe est
4,4 millions tonnes estimée à 4,2 millions de tonnes soit
Autre biomasse

Charbon de bois environ 15 millions de stères, dont le


rural; 73.879; 2%

rural ; 22.974; 1%
quart alimente les marchés urbains.
Bois urbain ;
982.454.; 22%

(Basede données DGE 2002)


Celle de charbon de bois avoisine les
Charb. de bois
urbain ; 178.543;
4%
200.000 tonnes, dont 88% pour les villes.
Environ 15% de la consommation de
Autre biomasse
urbain; 9.152; 0%
charbon de bois est destinée aux
utilisations professionnelles. La consom-
Bois rural ;
3.265.512; 72% mation de charbon de bois mobilise
environ 3,6 millions de stères pour sa
production.

Par région, la demande est fortement dépendante de la taille des populations.

55
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Figure : Consommation par région en 2005


Consommation de biomasse en tonnes La région du Mouhoun, riche de ses 6
Urbain
Charbon rural
600.000
provinces a la demande la plus forte avec
Résidus urbain
Résidus rural
500.000
556.000 tonnes, couverte à 73% par le
Bois urbain
Bois rural
400.000 bois. Aux antipodes, on trouve les régions
300.000 les moins peuplées comme les Cascades,
200.000 le Centre-Sud, le Sud-Ouest et le Plateau
100.000 Central avec des consommations allant de
0
150.000 à 210.000 tonnes.
De façon générale, l’offre globale est
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légèrement déficitaire, ce qui milite pour


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DU

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une extension du principe de la gestion


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LE

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BO

durable des ressources.


Mais régionalement les différences sont plus marquées :
ƒ Les régions des grands pôles urbains sont par nature déficitaires, entraînant le
transport sur des longues distances et l’utilisation de charbon de bois plus facile
à l’emploi, car au-delà de 180 km le transport du bois n’est plus économique.
ƒ Les régions de grande densité de populations rurales, correspondant aux zones
agricoles pour lesquelles l’accès à la ressource se fait difficile, comme le Plateau
Central, le Centre-Est, etc.
ƒ Les régions ayant des ressources excédentaires correspondant souvent à des
zones de peuplement moins denses, comme les Cascades, l’Est.
ƒ Enfin les régions sahéliennes du nord et du nord-est, dont la ressource est
tributaire des aléas climatiques, mais qui recèle de ressources non négligeables
aux regards des besoins des populations locales.

Figure : Consommation urbaine par région en 2005


Consommation urbaine de bois-énergie en Quant à la demande urbaine, trois régions
tonnes
200.000

180.000
se distinguent :
160.000
Urbain
Bois urbain ƒ le Centre, avec Ouagadougou (62.000
140.000
tonnes);
120.000

100.000 ƒ les Hauts-Bassins, avec Bobo-


80.000

60.000
Dioulasso (30.000 tonnes);
40.000 ƒ la Boucle du Mouhoun, en raison de
20.000

0
ses six chefs-lieux de province (20.000
tonnes).
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Si la consommation de charbon de bois


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est un phénomène urbain, elle est


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particulièrement présente à Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso et dans les villes de la


Boucle du Mouhoun.

56
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

9.3.2 Consommation de gaz butane


En milieu urbain l'utilisation du gaz butane a progressé de 11,4 % dans les ménages
en 2003 à 20,9 % en 2005. (EA-QUIBB2005). Pour la région du Centre
(Ouagadougou) la proportion de ménages utilisant le gaz butane atteint 28,6 %.
Sur ces bases, on peut estimer que 95.000 ménages urbains utilisaient le gaz en 2005
et que leur consommation moyenne annuelle était de 79 kg de gaz butane.

Autres Total
Ouaga villes Urbain Rural BF
Gaz 28,6% 18,6% 20,9% 0,4% 4,8%
Tableau 19: Pourcentage d’utilisation du gaz butane pour la cuisine
Source : Enquêtes conditions de vie des ménages INSD. 2005

Figure : Evolution des ventes de gaz butane 1993-2003


LPG y = 40x + 813,84x + 4683,1
La consommation de gaz butane est en
2

m3 R = 0,9782 constante augmentation depuis 1993.


2

20.000 En 2005, on estimait que les ventes totales


18.000
s'élevaient à 20.500 m3.
16.000
14.000
On peut estimer que 68 % de cette
12.000 consommation est destiné aux usages
10.000 domestiques contre 32 % aux usages
8.000 professionnels. Le coût économique du gaz
6.000
butane est de 629 FCFA/kg en moyenne
4.000
(septembre 2007).
2.000
0
Le gaz butane est à ce jour subventionné à 76
% du « prix de vente sortie dépôt TTC » pour
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003

les ventes en bouteille jusqu'à 6 kg, à 66 %


pour les bouteilles de 12 kg et sans subvention pour le reste de la vente. En 2005, le
coût d’importation du gaz butane pour les besoins de cuisson s’élevait à 5 milliards
de FCFA et le niveau de subvention était de 2,6 milliards.

9.3.3 Foyers améliorés


Sur le plan national seulement 12,2 % des ménages qui utilisent des foyers
améliorés. L'utilisation de foyers améliorés, comme celle du gaz butane, est un
phénomène urbain lié au développement de l'utilisation du charbon de bois.
Les régions où ceux-ci sont le plus utilisés sont le Centre-Sud, les Hauts-Bassins, les
Cascades et le Centre, avec des proportions variant entre 34,5 % et 14,4 %.
Sur la base de ces données le nombre de ménages utilisant les foyers améliorés
métalliques est estimé à environ 86.000 ménages urbains.

57
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Régions Villes No de ménages FA


CASCADES Banfora, Niangoloko 6 000
CENTRE Ouaga 29 000
CENTRE-SUD Gaoua 9 000
HAUTS-BASSINS Bobo-Dioulasso 28 000
Autres régions Chefs-lieux de province 14 000
86 000
Tableau 20: Evaluation du nombre de ménages urbains utilisant un foyer amélioré

En prenant comme hypothèse que le nombre moyenn de foyers améliorés utilisés


par les ménages est d’environ 1,25, le nombre de foyers améliorés utilisés en 2005
était compris entre 105.000 et 110.000 foyers.
9.4 Adéquation entre les objectifs sectoriels et ceux préconisés par
le CSLP et les OMD
En terme de lutte pour la réduction de la pauvreté, le secteur des énergies
domestiques est abordé à la fois dans le cadre de la gestion des ressources naturelles
du pays et comme intrant de l’amélioration des conditions de vie et de travail des
femmes rurales.
La gestion durable des ressources naturelles constitue le quatrième principe
directeur de la stratégie globale du Gouvernement pour la réduction de la pauvreté
au Burkina Faso. (CSLP 2004-06).
Le Programme d’Actions Prioritaires (PAP) du CSLP prévoyait de développer des
initiatives pour satisfaire les besoins énergétiques en bois et charbon de bois tout en
préservant le patrimoine forestier national, à travers notamment la mise en place
d’un cadre organisationnel, juridique et réglementaire de son exploitation et de sa
commercialisation par:
ƒ l’accroissement des superficies de plantation de 68.000 ha à 100.000 ha,
l’accroissement des superficies de forêts naturelles aménagées de 170.000 ha à
500.000 ha,
ƒ la formation des populations aux techniques relatives à la gestion durable des
ressources naturelles, et
ƒ la facilitation et la sécurisation des conditions d’accès des producteurs aux
ressources naturelles.
L’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes rurales « se réalisera à
travers le renforcement des capacités techniques par la formation, la réduction de la
charge de travail, la facilitation de l’acquisition par les femmes de technologies
appropriées (moulins, presses à karité, foyers améliorés, etc.) et de moyens
intermédiaires de transport (charrettes, vélos, etc.), l’amélioration de la gestion
durable des ressources naturelles (sols, eau, végétation, faune, ressources
halieutiques) à travers un appui à la gestion intégrée et durable des terres agricoles ».

Quant à la cohérence du secteur par rapport aux ODMs, le programme forestier et


la stratégie de développement des filières bois énergie intègrent les principes de

58
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

développement durable développés dans la stratégie nationale de développement


durable œuvrant à l’atteinte du 7ième ODM, « Assurer un environnement durable ».
En termes d'impact direct sur le développement durable, le LBR préconise une
réduction d'au moins 20 % de l'utilisation de la biomasse traditionnelle par rapport
à son niveau actuel de 80 %.

9.5 Les objectifs sectoriels dans le cadre du Livre Blanc


L’objectif du Livre Blanc Régional (LBR) est le suivant:
« 100 % de la population aura accès à un service de cuisson moderne à l'horizon
2015, ce qui représente 325 millions de personnes ou 54 millions de ménages à
atteindre en 10 ans, dont 30 millions concernés par l'accès à la butanisation ». (soit
55,6%)

Qu’entend-on par service énergétique moderne de cuisson ?

Aujourd’hui on estime que 16% des ménages du Burkina Faso a accès à un tel
service, 12% utilisant des foyers améliorés et 4% le gaz butane. De plus, ces
ménages sont en majorité urbains.
Dans les zones rurales, la situation est moins bien appréhendée. Toutefois, on
constate que le gaz butane est pratiquement absent des zones rurales. Quant aux
foyers améliorés, peu d’informations sont disponibles sur la maintenance des foyers
3 pierres-banco ou sur l’utilisation de foyers métalliques. L’utilisation du charbon
de bois n’est pas répandue.

Pour ce qui est du Burkina Faso, les objectifs spécifiques pour le Livre Blanc
National (LBN) pour les énergies domestiques peuvent être déclinés comme suit:

• Pour le gaz butane, un effort de sensibilisation à l’égard des classes moyennes


sera fait afin d’accélérer la tendance actuelle, qui aujourd’hui évolue en phase
avec la croissance urbaine. Une pénétration plus marquée du gaz butane n’est
pas souhaitable, car elle induirait une pression économique sur la balance des
payements et financière pour l’Etat en termes de volume de subvention ou pour
l’utilisateur en termes de prix d’achat élevé si la subvention venait à disparaître.
• Pour les foyers améliorés, l’impact d’une pénétration forte des foyers améliorés
en zone urbaine n’est plus à démontrer, principalement dans une période qui se
révèle être une transition des consommations du bois vers le charbon de bois.
En zones rurales, l’accent doit être mis sur les bénéfices de l’utilisation de foyers
améliorés adaptés pour les femmes et les jeunes filles, principalement dans les
zones agricoles intensives pour lesquelles le bois de feu se fait rare.
• La stratégie de la Vision vise à maintenir, voire diminuer la consommation du
bois-énergie en dessous de son niveau actuel.

59
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

9.6 Traduction des objectifs en stratégie opérationnelle


9.6.1 Utilisation urbaine du gaz butane
Une augmentation radicale de l’utilisation urbaine du butane s’alignant sur les
préconisations du LBR avec plus de 80% de ménages urbains « butanisés », soit
25% de la population totale, conduirait à plus du quadruplement des importations
de gaz butane à l’horizon 2020, soit une augmentation de la pression sur la balance
des payements de 200 milliards de FCFA sur la période et une augmentation de la
subvention de 108 milliards de FCFA. Cette variante n’a pas été retenue.
Pénétration du gaz en zone urbaine -
Mé nages
Doublement de la tendance actuelle
La variante proposée est celle pour laquelle le %

700.000 taux de pénétration du gaz butane dans les 45%

600.000 Ménages sans gaz zones urbaines pourrait atteindre 40% en


Ménages utilisant le gaz
40%
Taux de pénétration
2020, touchant 12% de la population totale. 35%
500.000
30%

400.000 25% Le coût d’acquisition des équipements pour


300.000 20% l’utilisation du butane est de 4,2 milliards de
200.000
15% FCFA. Cette variante demandera une
10% importation de gaz butane de 161 milliards de
100.000
5% FCFA et une subvention de 88 milliards de
0 0% FCFA sur la période 2007- 2020.
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020

9.6.2 Foyer amélioré urbain


La lecture burkinabè du LBR privilégie l’utilisation des foyers améliorés en ville et y
maintient une place conséquente pour les énergies ligneuses urbaines.
Ménages Foyers améliorés
Zone urbaine
Pour que 60% des ménages urbains soient % pénétration

450.000 équipés d’au moins un foyer amélioré (FA) en 90%


Total 1ere Acquisition
400.000

350.000
2015, il faut promouvoir fortement la
Total renouvellement
80%

70%

300.000
fabrication et l’achat de FA de qualité dans
% Pénétration FA
60%

250.000 une proportion qui n’a jamais été atteinte 50%

200.000
dans les programmes antérieurs. 40%

150.000 30%

100.000
En première acquisition, la vente de FA doit 20%

50.000 atteindre les 90.000 foyers en début de 10%

0
campagne pour ensuite se stabiliser à un 0%

niveau de 50.000 foyers par an pour prendre


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20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

en compte les remplacements.


Sur l’hypothèse que les FA auront une durée de vie de 2 ans, le volume total de
foyers suit le même profil de développement que le taux de pénétration des FA en
milieu urbain. La vente de FA pourrait atteindre en 2020 le niveau de 400.000 par
an ce qui demande une réflexion sur le type de production à mettre en œuvre et sur
l’assurance de qualité à développer.
Le coût économique total des FA urbains s’élève à 13 milliards de FCFA.

60
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

9.6.3 Gaz butane en zones rurales

Dans les zones rurales, pour lesquelles l'accès au gaz butane est pratiquement
inexistant, un taux de pénétration de 10 % en 2020 est proposé permettant une
utilisation progressive du gaz butane par une partie des populations des communes
rurales, soit 650.000 personnes ou 92.000 ménages en 2020.
Le coût de la butanisation rurale proposée est de 106 milliards de FCFA se
décomposant ainsi:
ƒ coût économique des importations de gaz butane de 67 milliards de FCFA
ƒ acquisition des équipements 3 milliards de FCFA
ƒ subvention 36 milliards de FCFA
9.6.4 Foyers améliorés en zones rurales

En zone rurale, l’hypothèse de départ est que 5% de la population utilise des foyers
améliorés en banco ou des foyers métalliques.
Sur la base de l’argumentaire lié à l'amélioration de la condition féminine en zone
rurale, il est proposé que 90 % des ménages ruraux utilisent en 2020 des foyers
améliorés permettant une économie de 20 % des énergies ligneuses et surtout une
amélioration du confort de cuisson pour les femmes.
Pour atteindre cet objectif, il faudra pouvoir maintenir le rythme de construction de
100.000 nouveaux foyers améliorés ruraux par an, permettant de toucher à
l'horizon 2020 plus 1,4 millions de ménages ruraux. Le coût économique de la
dissémination de foyers améliorés en zone rurale est estimé sur la période à 3
milliards de FCFA, sur la base d’un coût moyen de construction et d’entretien de
2.000 FCFA par ménage.

9.6.5 Impact des FA et de la pénétration du gaz butane en terme de


réduction de consommation de bois-énergie
Zone urbaine
1000 t bois-
équ.
Impact de la politique FA et gaz Les politiques combinées de butanisation et de
sur la dem ande urbaine en bois-énergie
3.000
pénétration de foyers améliorés en zone urbaine
permettent de maîtriser la croissance de la
2.500
demande en bois énergie. Cette demande
2.000
pourrait évoluer de 1,1 million de tonnes en 2007
1.500 pour atteindre 1,3 millions en 2020.
1.000
Eco no mie FA
Gaz
500 B ois et chabon de bo is

0
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61
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

En zone rurale
1000 t bois- Impact de la politique FA et gaz
équ.

4.000
sur la demande rurale en bois-énergie
En zone rurale, l'impact combiné d'une politique
3.500 de dissémination forte de foyers améliorés et de
3.000
butanisation dans les communes rurales conduit
2.500

2.000
à une réduction de la consommation totale de
1.500 bois énergie de 3,4 millions de tonnes en 2007 à
Economie FA
1.000 Gaz 2,9 millions de tonnes en 2020.
500 Bois et chabon de bois

0
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9.7 Cadrage des investissements nécessaires à la mise en œuvre de


la vision
Eléments de coût de la Vision 2020 Taux de Ménages Coût en
pénétration en touchés Milliards de
2020 FCFA
Aménagements forestiers 1.200.000 ha 13,0
Equipement – Gaz urbain 40% 382.000 4,1
Equipement – Gaz rural 10% 163.500 2,5
Coût économique du Gaz urbain 161,2
Coût économique du Gaz rural 67,0
Foyers améliorés – Urbains 81% 782.000 13,0
Foyers améliorés – Ruraux 90% 1.390.000 2,8
Total – Coûts économiques 263,6
Subvention Gaz urbain 87,7
Subvention Gaz rural 36,4
Total Subvention 124,1
Valeur ajoutée de la filière bois-énergie 224,3
urbaine
Tableau 21: Cadrage des investissements nécessaires à la mise en œuvre de la Vision

Pour un coût économique de 263,6 milliards de


1000 t bois -
é qu.
Impact de la politique FA et gaz
sur la demande totale e n bois-éne rgie
FCFA, la majorité des populations du Burkina
7.000 Faso pourront en 2020 avoir accès à un service
6.000 de cuisson moderne toujours basé sur le bois,
5.000
dont la consommation totale est en diminution
par rapport à la situation actuelle.
4.000
19% de la population utilisera le gaz butane,
3.000
Economie FA
toutefois au prix d’une subvention de 124,1
2.000 Gaz milliards de FCFA, le reste sera équipé de foyers
1.000
Bois et chabon de bois
économes permettant de faire une utilisation
0
efficace du bois-énergie produit durablement,
dont la gestion dégagera sur la période une
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20

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valeur ajoutée de 224,3 milliards de FCFA.

62
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

9.8 Les autres options technologiques


Dans le domaine des énergies domestiques, le développement technologique
pourra également apporter sa contribution à la couverture des énergies domestiques
thermiques.

Les options suivantes doivent être maintenues en termes de transfert de


technologie et de projets d’innovation permettant d’amorcer la pompe et de
dépasser le seuil de coûts initiaux élevés des petites séries :

• les chauffe-eaux solaires pour la production d’eau chaude sanitaire des ménages
et des institutions (hôpitaux), mais également comment option de préchauffage
de l’eau de processus pour les industries agroalimentaires ;
• le digesteur anaérobie pour la production de biogaz qui permet de développer la
petite cogénération industrielle pour des entreprises disposant de déchets
compatibles et ayant des besoins énergétiques de pasteurisation et de
réfrigération comme par exemple les laiteries ayant un cheptel de plusieurs
dizaines de têtes, ou les abattoirs pour le traitement des penses d’animaux ;
• le foyer parabolique solaire industriel associé au foyer bois permettant de
développer des applications thermiques de style autoclave pour la cuisson des
aliments des institutions (écoles, casernes) ou pour la transformation des
produits agricoles comme le barattage du beurre de karité, la pasteurisation des
tomates ou la préparation de jus. Dans une forme plus évoluée ces techniques
peuvent être associées à une chaudière vapeur basse pression associée à un petit
moteur à vapeur pour la production d’électricité.
• Le moteur thermique Sterling permettant de développer des puissances de 3 à
30 kW sur une source thermique qui peut être le bois,
• La mini- ou micro-hydraulique pour des puissances de quelques dizaines de kW
sur 20 à 30 sites potentiels.

63
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

10 Identification et développement des synergies entre les


différents secteurs
L’importance de l’énergie, non seulement dans la satisfaction des besoins
quotidiens mais également dans toute activité contribuant au développement
économique et social, lui confère un rôle transversal dont l’importance dans
l’atteinte des objectifs sectoriels est désormais pleinement reconnue.
Dans les sections précédentes, les stratégies des secteurs clés du développement
rural ont été analysées sous un angle sectoriel. Pour chacun d’entre eux ont été
définis les objectifs à atteindre dans le cadre du Livre Blanc National en matière
d’accès à l’énergie. Les investissements qui en découlent correspondent donc à ce
que les secteurs, dans le cadre d’une approche unilatérale, devraient consentir
comme effort financier pour offrir aux populations rurales des services
socioéconomiques modernes.
En s’appuyant sur une approche beaucoup plus multisectorielle du développement,
basée sur la mise en place de synergies systématiques entre les secteurs, les
ambitions formulées dans les différents stratégies pourraient être considérablement
optimisées à travers :

- le renforcement des effets exogènes de l’accès à l’énergie de part une


valorisation plus élargie des services sociaux et des activités économiques

- la réduction des coûts d’investissement sectoriels

Des synergies doivent également être développées au niveau local, en aval des
réalisations sectorielles, afin de donner naissance à des activités connexes
nécessitant de l’énergie, dynamisant ainsi l’économie locale et permettant une
meilleure rentabilité des installations.

10.1 Renforcer les effets exogènes de l’accès à l’énergie


Les bénéfices à long terme de l’accès à l’énergie découlent non seulement des
résultats directs de la satisfaction des besoins énergétiques (fourniture d’électricité
pour des activités à caractère social ou productives, production d’une énergie de
substitution à moindre coût, amélioration de la qualité de la vie de part un meilleur
éclairage et l’introduction d’équipements électriques domestiques, etc.), mais aussi
et surtout d’une série d’effets significatifs et durables, induits par les usages
économiques et sociaux de l’énergie :

• Réduction de la pollution domestique due en particulier à l’utilisation du


pétrole lampant pour l’éclairage

64
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

• Réduction du temps de travail, en particulier pour les femmes


• Amélioration de la qualité des soins de santé
• Amélioration de l’accès à l’eau potable
• Alphabétisation des adultes
• Amélioration des résultats scolaires
• Amélioration de la qualité de vie des personnels enseignants et soignants
• Accès aux médias, et en particulier à la télévision
• Dynamisation et renforcement des économies locales : amélioration de la
productivité agricole, de l’accès aux marchés locaux, des activités
commerciales, artisanales et agro-industrielles
• Création d’emplois directs et indirects
• Amélioration des revenus monétaires et de l’épargne des ménages
• Réduction de l’exode rural

Les programmes visant à satisfaire les besoins en énergie d’un type d’infrastructure
seront d’autant plus pertinents qu’ils bénéficieront également aux équipements des
autres secteurs demandeurs au sein de la localité. Une plus grande concertation
permettrait d’optimiser de telles initiatives, dépassant les seuls effets escomptés par
le secteur précurseur.
Ce constat est tout aussi vrai en dehors des programmes d’accès à l’énergie. Les
secteurs de l’Eau et de l’Education par exemple, dont les stratégies respectives
prévoient l’installation de forages au sein des nouveaux complexes scolaires,
devraient mettre en commun leurs efforts.

10.2 Réduire les coûts d’investissement sectoriels


L’énergie arrive généralement plusieurs années après l’eau potable et l’école
primaire, traduisant une absence de coordination des différents investissements
engagés.
La mise en place d’une offre de services énergétiques longtemps après l’arrivée des
autres services ruraux (santé, éducation, eau potable,…) révèle souvent
l’inadéquation des infrastructures sociales réalisées sans électricité, nécessitant ainsi
d’importants besoins de renforcement du service, d’évolution/adaptation des
équipements existants, ou d’acquisition de nouveaux équipements électriques
(pompes hydrauliques électriques, chaîne de froid sanitaire, etc.) ; des exigences
d’adaptation difficilement assurées par les structures concernées.
Il en est de même du besoin d’évolution des équipements existants chez les
commerçants et particuliers (équipements domestiques, moulins, équipements
agricoles, etc.).

D’un point de vue financier, la coordination multisectorielle se positionne


également de façon évidente comme une réponse à cette exigence d’optimisation
des ressources publiques et privées, en privilégiant la qualité du package global de

65
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

services ruraux de base (Santé, Education, Eau, Electricité, Agriculture,


Transports,…) au détriment du saupoudrage habituellement observé. Une
approche qui permettrait également une mise en cohérence/conformité
technologique des différents équipements consommateurs d’énergie avec le
système d’approvisionnement choisi.

En terme stratégique, le rôle de cette coordination sera en particulier d’apporter des


solutions d’accès énergétique qui puissent, tout en minimisant les coûts
d’investissement et de fonctionnement, s’intégrer dans la dynamique de la Vision
2020 proposant une taux de couverture universelle. Cette coordination devra jouer
pleinement son rôle dans le choix des options d’attente PTR ou PV pour les
localités qui ne pourront être dotées du système optimal à la date de leur
programmation

Les différents secteurs s’étaient d’ailleurs engagés, au travers de leurs stratégies,


dans des programmes ambitieux pour accroître leur couverture nationale au cours
des prochaines années. Il est donc plus que jamais urgent de créer des synergies en
amont des phases de réalisation pour que l’impact auprès des populations soit le
plus large possible. Les ambitions se doivent de devenir collectives.

10.3 Les synergies potentielles

Les synergies prônées par la Vision 2020 s’inscrivent dans une volonté de faciliter
et d’optimiser les réalisations programmées par les différents secteurs mais
également de valoriser les réalisations à travers une utilisation élargie des
installations au profit des communautés locales.

10.3.1 Education et électrification rurale


A ce jour, l’accès à l’énergie n’est absolument pas pris en compte dans le PDDEB.
Si le Burkina Faso souhaite s’orienter vers une offre plus qualitative en matière
d’éducation, il apparaît comme une nécessité de reconsidérer l’approche actuelle.
Pour ce faire, l’Education devra appuyer sa programmation sur les prévisions en
matière d’électrification rurale afin d’anticiper d’un point de vue technique l’arrivée
de l’énergie dans les années à venir.

Dans la plupart des cas, la Vision 2020 préconise soit un équipement individuel du
complexe scolaire en photovoltaïque, soit le raccordement à un réseau ou mini
réseau électrique.
Il s’avère donc indispensable qu’une plus grande concertation s’installe entre les
secteurs de l’éducation et de l’électrification rurale décentralisée. Les complexes
scolaires qui seront construits dans des zones où le réseau (réseau, mini-réseau,
plate-forme) est programmé dans les années à venir devront être pensés dans
l’optique de pouvoir effectivement se raccorder à celui-ci.

66
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

Pour les écoles qui seront équipées de systèmes photovoltaïques, donc dans des
zones ne disposant pas de réseau électrique, un service de recharge de batteries
pour la population locale peut constituer une activité rémunératrice intéressante.
10.3.2 Education et Eau potable
Le besoin de synergie entre l’éducation et l’eau potable relève de l’évidence, tant les
objectifs de ces deux secteurs se recoupent.

La politique de développement de l’offre scolaire inclut le volet eau potable de


façon à ce que chaque complexe scolaire ait accès à un forage positif. De son côté,
le secteur de l’Eau entend construire plusieurs milliers de forages au bénéfice des
complexes scolaires. Une plus grande cohésion permettrait de réduire les
investissements consentis.

Ces investissements pourront également être valorisés par les écoles équipées de
systèmes de pompage photovoltaïques à travers :

- des activités de maraîchage impliquant les élèves


- la possibilité de constituer un point d’eau moderne de réserve pour la
communauté locale grâce à un raccordement depuis l’extérieur du complexe.

Là où le complexe scolaire pourra être raccordé à un réseau électrique ou à un


mini-réseau de PTR, le forage pourrait être doté d’une pompe immergée et d’un
château d’eau pour alimenter les populations riveraines de l’école.

10.3.3 Education et Energies domestiques


Le volet cantines scolaires et accès aux combustibles modernes pour les besoins de
cuisson des écoles constituent une priorité explicite du PDDEB. Une réflexion
devrait être développée afin de pouvoir équiper les complexes scolaires ruraux de
fours solaires mixtes (solaire, bois), facilitant ainsi la préparation d’une alimentation
de qualité pour les élèves, et éventuellement l’utilisation de ces équipements pour le
développement d’Activités Génératrices de Revenus (AGRs).

10.3.4 Santé et électrification rurale


L’importance des CMA/CM pour la couverture sanitaire des populations rurales
milite en faveur du raccordement de l’ensemble de ces structures au réseau
électrique, permettant une alimentation permanente de qualité des équipements de
ces centres médicaux.

Sur la base de ce constat, la politique de l’ERD doit également prendre en


considération les constructions programmées de CSPS par le PNDS afin
d’identifier les localités dans lesquelles l’option mini-réseau sera à privilégier. Il est

67
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

donc primordial que des synergies se développent entre les stratégies


d’électrification rurale et d’amélioration de la couverture sanitaire.

10.3.5 Santé et eau potable


La même observation que pour le secteur de l’éducation peut être formulée quant
à l’approvisionnement en eau potable des centres de santé, à savoir la nécessité
d’établir une plus grande cohésion avec le secteur de l’eau potable pour mettre en
commun leurs efforts. Toutefois, des restrictions de nature sanitaire limiteront
éventuellement les possibilités de synergie dans le sens d’une installation d’une
borne fontaine publique extérieure à la formation sanitaire.

10.3.6 Santé et éducation


L’accès à l’énergie permettra aux centres de santé d’assurer une sensibilisation plus
régulière des populations sur les mesures de prévention de la transmission des IST
et du VIH par l’intermédiaire de programmes IEC. Cette sensibilisation doit
s’effectuer dès le plus jeune âge et devrait faire l’objet d’une meilleure synergie avec
le secteur de l’éducation, tout comme les centres de loisirs.

10.3.7 Eau et électrification rurale


L’implantation d’AEPS, dont la motorisation est indispensable pour approvisionner
les bornes fontaines, devra se faire idéalement en tenant compte des ambitions du
secteur ERD afin de définir les modes d’alimentations les plus adaptés.

Au même titre que l’approvisionnement des formations sanitaires, la réflexion de


synergie pourra porter sur le choix de l’option individuelle avec groupe diesel ou
panneau solaire et devra être confrontée avec une option collective de type PTR.
La motorisation des PEMs suppose une réflexion locale sur la possibilité
d’équipement de ces forages avec une pompe immergée.
10.3.8 Irrigation et électrification rurale
La synergie proposée dans la Vision 2020 pour les périmètres irrigués repose sur
deux constats principaux :

¾ les populations des localités dans le voisinage d'un périmètre irrigué ont
rarement accès à un service énergétique de base, alors qu’elles disposent de
puissances installées pour l’irrigation qui pourraient être mis à profit de
l’électrification et de la transformation des produits agricoles,

68
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

¾ ces mêmes populations sont actuellement « asphyxiées » par le prix très élevé
du gasoil utilisé pour alimenter les motopompes irriguant leurs cultures,
réduisant d’autant leurs revenus nets.

Pour les stations de pompage d'une certaine importance (> 20 kW), la puissance
des moteurs pourrait convenir à la production d'électricité pour les besoins des
villages avoisinants. Là où le village avoisinant est électrifié, la pression diesel
pourrait être remplacée par la traction électrique, réduisant de façon significative les
coûts d'exploitation du pompage.

69
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

11 Synthèse
11.1 Les objectifs du LBN pour le Burkina Faso

Après une relecture des objectifs du LBR au vu des contraintes et des opportunités
propres au Burkina Faso, la mise en œuvre de la politique nationale d’accès aux
services énergétiques s’inscrivant dans la démarche approuvée par les chefs d’Etat
des pays de la CEDEAO devrait permettre d’atteindre les résultats suivants :

1. 75% de la population, soit plus de 11 millions de personnes, aura accès à


l’horizon 2015 à un service de cuisson moderne qui restera fondé sur les
énergies ligneuses produites, transportées et consommées de manière durable.
95 % des ménages urbains, dont 31% utiliseront le gaz butane comme énergie
primaire de cuisson, seront atteints par les objectifs. 69% des zones rurales
seront desservies en priorité par l’accès au bois durable et au foyer amélioré.

2. 52% des populations rurales vivant dans des localités de plus de 1500 habitants
en 2015, soit 6,25 millions de personnes, vivront dans des localités disposant de
la force motrice pour accroître la productivité du travail et auront accès à des
services communautaires modernes.
a. 35% de ces populations aura accès au travers de l’électrification à la force
motrice mécanique (plateforme multifonctionnelle) : 26% par des
plateformes électriques et 9% par des plateformes avec des moteurs
diesel.
b. 7% des populations rurales vivant dans des localités de plus de 1.500
habitants et non touchées par l’électrification sera équipé par le
programme national des PTMF.

3. 66% de la population soit 8 millions de personnes résidant en milieu urbain et


rural, aura en 2015 un accès au service électrique individuel, soit :
a. 88,5 % des populations urbaines, soit 3,6 millions d’habitants ;
b. et 36,6 % des populations rurales, soit 3,4 millions d’habitants ;
c. en outre :
i. 100 % des populations rurales aura accès à un service de santé
normalisé et électrifié ;
ii. 62% aura accès à un service d'éducation normalisé et électrifié ;
iii. 13% de la population rurale aura accès à l’eau potable par des
systèmes avec pompage électrique. 60% sera alimenté par des
points d’eau modernes avec des pompes à motricité humaine. Ce
choix est lié aux coûts élevés d’électrification des forages qui

70
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

représenterait 37,5% du coût de l’ensemble du programme actuel


jusqu’en 2015.

11.2 Synthèse des coûts d’investissement du LBN 2015

Coût à l’accès aux services énergétiques Coût LBN 2015


modernes En milliards de
Secteur FCFA
ERD et PTR 338
Plateforme 5
Santé 44
Education 33
Eau 3
Energies domestiques 91
Tableau 22: Synthèse des coûts d’investissement du LBN 2015

11.3 La vision

La Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques consiste en la poursuite des


efforts développés par le Livre Blanc pour permettre l’accès au service universel
pour les secteurs suivants :
• 100% de taux de couverture électrique par les options réseau, PTR et PV de
l’ensemble du territoire du Burkina Faso permettant un taux d’accès de 100% en
zone urbaine et de 48,5% en zone rurale en fonction de la solvabilité des
populations rurales ;
• 100% de taux d’accès des populations urbaines comme rurales à un service de
santé électrifié
• 100% de taux d’accès pour les populations urbaines à des systèmes
d’approvisionnement d’eau avec bornes fontaines, châteaux d’eau et pompage
motorisé, contre 16,7% pour les populations rurales. Le reste des populations
rurales aura accès à l’eau potable par l’intermédiaire de points d’eau moderne
avec des pompes à motricité humaine.
• 100% de taux d’accès des populations scolarisables à une école électrifiée en
ville, contre 84% en zones rurales.
• 73% de taux d’accès à des CPAFs et des CBNEFs électrifiés dans le cadre de
l’alphabétisation.
• 100% de la population aura accès à un service de cuisson moderne basé sur
l’utilisation du gaz pour 40% des ménages urbains et 10% des populations
rurales. La consommation de bois et de charbon de bois sera en 2020 inférieure
de 5% par rapport à celle de 2007, ceci en parallèle avec un accroissement de
70% de la consommation de charbon de bois pendant la même période.

71
Vision 2020 de l’accès aux services énergétiques modernes au Burkina Faso

11.4 Coûts de la Vision 2020

Coût de l’accès aux services Coût Vision 2020


énergétiques modernes En milliards de FCFA
Secteur
ERD et PTR 497
Plateforme 6
Santé 63
Education 56
Eau 4
Energie domestiques 224
Tableau 23: Coût de la Vision 2020

La Vision 2020 a été établie sur la base d’une réalisation effective des différents
objectifs sectoriels en termes d’infrastructures.

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