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L1-MATH II-(2005-2006).

Résumé sur les Intégrales Impropres


& exercices supplémentaires
Une fonction définie sur un intervalle I est dite localement intégrable sur I si f est Riemann-
intégrable sur tout intervalle [a, b] ⊆ I.

1. Définitions.
(1) Soit f une fonction définie sur l’intervalle I = [a, b[ (on peut avoir b = +∞) et localement
Z b
intégrable sur I. On dit que l’intégrale f (t)dt est convergente en b si la fonction
a
Z x
F (x) = f (t)dt, définie sur [a, b[,
a

admet une limite finie quand x tend vers b (Cette limite finie est appelée l’intégrale de f sur [a, b[
Z b Z b
et est notée f (t)dt). Dans le cas contraire, on dit que l’intégrale f (t)dt est divergente.
a a

(2) Soit f une fonction définie sur l’intervalle I =]a, b] (on peut avoir a = −∞) et localement
Z b
intégrable sur I. On dit que l’intégrale f (t)dt est convergente en a si la fonction
a
Z b
F (x) = f (t)dt, définie sur ]a, b],
x

admet une limite finie quand x tend vers a (Cette limite finie est appelée l’intégrale de f sur ]a, b]
Z b Z b
et est notée f (t)dt). Dans le cas contraire, on dit que l’intégrale f (t)dt est divergente.
a a

Exemples. Z Z
x +∞
(a). On a e−t dt = 1 − e−x . Comme lim e−x = 0, l’intégrale e−t dt est convergente et vaut
0 x→+∞ 0
1. Z Z
x +∞
(b). On a cos(t)dt = sin(x). Comme lim sin(x) n’existe pas, l’intégrale cos(t)dt est
0 x→+∞ 0
divergente. Z Z
2 2
1 1
(c). On a dt = − ln(x − 1), pour x > 1. Comme lim ln(x − 1) = −∞, l’intégrale dt
x t−1 x→1 1 t−1
est divergente.Z Z
1 √ √ 1
1 1
(d). On a √ dt = 2 − 2 x. Comme lim x = 0, l’intégrale √ dt est convergente.
x t x→0 0 t

(3) Soit f une fonction définie sur l’intervalle I =]a, b[ (on peut avoir a = −∞, b = +∞) et
Z b
localement intégrable sur I. On dit que l’intégrale f (t)dt est convergente (en a et b) s’il existe
a Z c
c ∈]a, b[ (ou d’une facon équivalente si pour tout c ∈]a, b[) l’intégrale f (t)dt est convergente en
Z b a

a et l’intégrale f (t)dt est convergente en b. Par définition on pose


c
Z b Z c Z b
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt.
a a c
2
[
(4) Soit f une fonction définie sur une réunion ]ai , bi [, avec bi ≤ ai+1 (on peut avoir
1≤i≤n
Z b
a1 = −∞, bn = +∞) et localement intégrable sur chaque ]ai , bi [. On dit que l’intégrale f (t)dt
Z bi a

est convergente si pour tout i, l’intégrale f (t)dt est convergente. Par définition on pose
ai

Z b i=n Z
X bi
f (t)dt = f (t)dt.
a i=1 ai

Exemples. Z +∞
1 1
(a). Montrons que l’intégrale 2
dt est convergente. La fonction est définie et continue
−∞ 1 + t 1 + t2
Z 0
1
(donc localement intégrable) sur R, donc il faut (et il suffit) de montrer que les intégrales dt,
−∞ 1 + t2
Z +∞
1
dt sont convergentes.
1 + t2
0 Z x Z 0
1 1
On a 2
dt = arctan(x), (x ≥ 0), = − arctan(x), (x ≤ 0). Comme lim arctan(x) =
0 1+t x 1 + t2 x→+∞
Z 0 Z +∞
1 1
π/2 et lim arctan(x) = −π/2, les intégrales 2
dt et dt sont convergentes et par
x→−∞ −∞ 1 + t 0 1 + t2
Z +∞
1
conséquent dt est convergente et vaut π.
−∞ 1 + t2
Z 2
1 1
(b). Montrons que l’intégrale dt est divergente. La fonction est définie sur ]−∞, 1[∪]1, +∞[.
t − 1 t − 1
Z 1 0 Z 2 Z 2
1 1 1
Donc on étudie les intégrales dt et dt. D’après ce qui précède, dt est divergente
t−1 t−1 t−1
Z 2 0 1 1
1
et par conséquent dt est divergente.
0 t−1

On considère dans la suite une fonction f définie et localement intégrable sur I = [a, b[ et on
Z b
étudie la convergence de l’intégrale f (t)dt. Toutes les autres intégrales se ramènent à ce cas.
a
2. La convergence absolue
Z b
.
Z b
On dit que l’intégrale f (t)dt est absolument convergente (en b) si l’intégrale |f (t)|dt est
a a
convergente (en b).

Théorème 1 Une intégrale absolument convergente est convergente.

3. Intégrales Impropres des fonctions à signe constant.


Z b
Si f est négative sur I, alors −f est positive sur I et la convergence de l’intégrale f (t)dt se
Z b a

ramène à celle de l’intégrale −f (t)dt. Par conséquent, dans la suite on ne considère que le cas
a
des fonctions positives.
Z b
Critère de la convergence majorée. Si f est positive alors l’intégrale f (t)dt est convergente
Z x a

(en b) si et seulement si la fonction F (x) = f (t)dt est bornée sur [a, b[.
a
3

Critère de comparaison. Soit f et g deux fonctions positives, définies et localement intégrables


sur [a, b[. S’il existe M ∈ R tel que f (x) ≤ M g(x) pour tout x ∈ [a, b[, alors la convergence de
Z b Z b
l’intégrale g(t)dt entraı̂ne celle de f (t)dt.
a a

Critère de la convergence dominée. Soit f et g deux fonctions positives, définies et localement


intégrables sur [a, b[.
Z b Z b
(1). Si f =Ob (g) alors la convergence de l’intégrale g(t)dt entraı̂ne celle de f (t)dt.
Z ab Z ab
(2). Si f =ob (g) alors la convergence de l’intégrale g(t)dt entraı̂ne celle de f (t)dt.
a a

Rappel. Soit f et g deux fonctions définie sur D, où D est une réunion d’intervalles disjoints. Soit
b ∈ D̄ où D̄ est l’adhérence de D dans R ∪ {−∞, +∞}.
(1). On dit que f est négligeable devant g au voisinage de b et on écrit f = ob (g) s’il existe une fonction
ε, définie sur D, telle que f = gε au voisinage de b et lim ε(x) = 0.
x→b
(2) On dit que f est dominée par g au voisinage de b et on écrit f =Ob (g), s’il existe une fonction ε
définie sur D, bornée, telle que f = gε au voisinage de b.
Remarques.
f
(1). Si g ne s’annule pas sur D − {b}, alors f est dominée par g au voisinage de b si et seulement si
g
est bornée au voisinage de b.
(2). Si g ne s’annule pas sur D − {b}, alors f est négligeable devant g au voisinage de b si et seulement
f
si lim = 0.
x→b g
(3). f = ob (g) ⇒ f = Ob (g).

f = Ob (g) implique, quand f et g sont positives, et b ∈ R, qu’il existe M ∈ R+ et δ > 0 tels


que pour tout x ∈ D∩]b − δ, b + δ[, f (x) ≤ M g(x). (Enoncer la propriété analogue pour b = −∞
et b = +∞).
Par conséquent on voit, d’après le critère de la convergence majorée ou celui de comparaison,
Z b Z b
que si g(t)dt est convergente alors f (t)dt est convergente.
a a

Exemples. Z +∞
2 2
(a). Pour tout t ≥ 1, on a e−t ≤ e−t et donc e−t = O+∞ (e−t ). Comme l’intégrale e−t dt est
Z +∞ 0
2
convergente, l’intégrale e−t dt est aussi convergente.
0 Z +∞
(b). Montrons que l’intégrale tα−1 e−t dt est convergente où α > 0. Cherchons une fonction g(t)
1
devant laquelle f est négligeable au voisinage de +∞. On a

tα−1 e−t tα+1


lim 1 = lim = 0.
t→+∞
t2
t→+∞ et
Z +∞
Donc tα−1 e−t = o+∞ ( t12 ) et d’après le critère de la convergence dominée, l’intégrale tα−1 e−t dt
1
est convergente.

Critère des équivalents. Soit f et g deux fonctions positives, définies et localement intégrables
Z b Z b
sur [a, b[. Si f est équivalente à g au voisinage b, alors les intégrales f (t)dt, g(t)dt sont de
a a
la même nature.

Exemples.
4
Z 1
(a). Montrons que l’intégrale tα−1 e−t dt est convergente où α > 0 (Rappelons que tα−1 = e(α−1) ln t
0
et donc la fonction f (t) = tα−1 e−t n’est pas définie en 0). Cherchons une fonction g(t) équivalente à f au
voisinage de 0. On a
tα−1 e−t
lim α−1 = lim e−t = 1.
t→0 t t→0
Z 1
Donc t α−1 −t
e ∼0 t α−1
et d’après le critère des équivalents l’intégrale tα−1 e−t dt est convergente
Z 1 0

car l’intégrale tα−1 dt est convergente.


0

4. Intégrales de références.
(a). (Intégrales de Riemann). Soit α ∈ R.
Z +∞
1
α
dt, (a > 0), est convergente si et seulement si α > 1.
t
Za a
1
α
dt, (a > 0), est convergente si et seulement si α < 1.
0 t
(b) (Intégrales de Bertrand). Soit α, β ∈ R.
Z +∞
1
dt, (a > 0), est convergente si et seulement si (α > 1) ou (α = 1 et β > 1).
a t (ln t)β
α
Z +∞ √
−t2 π
(c) (Intégrale de Gauss). L’intégrale e dt est convergente et vaut .
0 2
Z +∞
sin t π
(d) (Intégrale de Dirichlet). L’intégrale dt est convergente et vaut .
0 t 2
Z +∞ Z +∞
(e) (Intégrales de Fresnel). Les intégrales sin(t2 ) dt et cos(t2 ) dt sont convergentes
√ 0 0
π
et leurs valeurs est √ .
2 2

Exercices supplémentaires
Exercice 1. Déterminer la nature des intégrales suivantes et, lorsqu’elles convergent, les calculer.
Z 1 Z +∞ Z 1
1 t
ln t dt, √ dt, 2
dt
0 0 t(1 + t) 0 (1 − t)
Z +∞ Z +∞ Z π/2 Z 1 t
arctan(t) 1 e
dt, p , tan(t) dt, dt.
1 1 + t2 0 t(t + 1) 0 0 t

Exercice 2.
Etudier la convergence des intégrales suivantes :
Z +∞ Z +∞ Z +∞
t3 1
(t2 + 1)t−2 dt, 4
, √ dt.
0 1 ln t + t 1 t + t3 − t2
4

Z +∞
ln t
Exercice 3. Montrer que l’intégrale est convergente. Calculer sa valeur.
0 1 + t2
Exercice 4. Montrer que les intégrales suivantes sont absolument convergentes.
Z 1 Z +∞
1 2
(ln t)(sin( ))dt, e−t cos t dt,
0 t 0
Z +∞ Z +∞
−t2 2 1 ln t cos t
te (t sin t − cos( )) dt, dt
0 t 1 t3/2
5

Exercice 5. Z +∞
2
1. Déterminer, selon la valeur de α ∈ R, la nature de l’intégrale (x − 1)α e−t dt.
Z +∞ 1
sin t −t
2. Déterminer la nature de l’intégrale e dt.
0 t

Exercice 6. Etudier, suivant les valeurs des réels a et b, la nature des intégrales suivantes :
Z +∞ Z 1/2 Z 1
ta (sin t)a (sin(πt))a
dt (b > 0), dt, dt.
0 1 + tb 0 (ln t)b 1/2 (ln t)b

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