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Science économique II- Mondialisation, finance internationale et

intégration européenne

Acquis de première : gains à l'échange.


Notions : commerce intra-firme, compétitivité 2.1 Quels sont les fondements du commerce international et de
prix et hors prix, délocalisation, l'internationalisation de la production ?
externalisation, firmes multinationales,
spécialisation. 213 – La mondialisation de la production

2131 – Comment définir la mondialisation ?

Définition de la mondialisation

 Plusieurs définitions existent :


 La définition du FMI : la mondialisation est « l’interdépendance économique croissante de
l’ensemble des pays du monde, provoquée par l’augmentation du volume et de la variété des
transactions transfrontières de biens et de services, ainsi que les flux internationaux de
capitaux, en même temps que par la diffusion accélérée et généralisée de la technologie ».
 La définition de Jacques Adda : « l’abolition de l’espace mondial sous l’emprise d’une
généralisation du capitalisme, avec le démantèlement des frontières physiques et
réglementaires».

 De ces 2 définitions, plusieurs caractéristiques peuvent être mises en évidence :


 Une augmentation des échanges
 Des échanges diversifiés : biens et services, hommes, capitaux, technologie
 La constitution d’un espace économique unifié
 Une organisation économique unique : le capitalisme

Un phénomène ancien qui se transforme

Selon Sylvie Brunel (Qu'est-ce que la mondialisation ? Sciences humaines, mars 2007) :
 la mondialisation est un phénomène ancien :
 Dès l’Empire romain, une première mondialisation apparaît autour de la Méditerranée.
 les grandes découvertes, au XVe siècle, créent des liens entre les différentes sociétés de la Terre
 Une mondialisation centrée sur l’Atlantique culmine au XIXe siècle.

 Les formes de la mondialisation changent : Selon l’OCDE, la mondialisation a suivi trois étapes :
 L’internationalisation : le développement des flux d’exportation
 La transnationalisation : essor des flux d’investissement et des implantations à l’étranger ;
 La globalisation : c’est le développement du capitalisme à l’échelle planétaire avec la mise
en place de réseaux mondiaux de production et d’information.
- On parle alors de Décomposition Internationale des Processus Productifs (DIPP) : la
firme transnationale implante ses filiales dans les pays en fonction de la capacité de
chaque pays à effectuer au moindre coût la pièce ou le sous-ensemble qui lui a été
confié.
- Cette DIPP se traduit par une segmentation de la chaîne de valeur :
o la chaîne de valeur globale désigne l’ensemble des activités requises pour amener
un produit, depuis sa conception et son design jusqu’au consommateur final, en
passant par la production de ses composants, sa fabrication, son marketing et sa
distribution.
o La segmentation de la chaîne de valeur consiste à séparer les processus de
production des biens et services entre plusieurs lieux de production, en particulier
entre plusieurs pays. Les composants des produits sont fabriqués de manière
géographiquement dispersés par les entreprises, puis assemblés.
o Cela génère alors un commerce intra-firme : un commerce entre des entreprises
qui appartiennent à un même groupe, mais qui sont localisés dans des pays
différents
 La mondialisation n’est pas un phénomène linéaire :
 Un développement rapide des échanges internationaux au XIX° siècle
 la Première Guerre mondiale et la grande dépression des années 1930 entraînent un retour du protectionnisme.
 La guerre froide et la constitution des blocs figent ensuite le monde pendant près d’un demi-siècle.
 Au début des années 1980, commence la mondialisation actuelle
 Aujourd’hui certains parlent de démondialisation. Ainsi, selon J.Adda, (Une démondialisation... ou une autre
mondialisation ?, Alternatives économiques, 01/02/2018). depuis la crise de 2007-2008, les flux d’échanges et
d’investissements en proportion du produit intérieur brut (PIB) mondial n’augmentent plus.
- Selon le FMI, les raisons sont conjoncturelles :
o La faiblesse de la croissance dans les pays riches
o Le ralentissement chinois
o La chute des prix des produits de base, qui limitent la croissance des économies en développement.

 Les déterminants sont aussi structurels :


 La montée du protectionnisme
 la maturation des chaînes de valeur globales c’est-à-dire les limites inhérentes aux processus
de division du travail. Celle-ci s’explique plusieurs facteurs :
- le développement économique des pays émergents entraîne une augmentation du coût salarial et rend donc
moins attractif ces pays
- les progrès de la robotisation et l’impact de nouvelles technologies, telle l’impression 3D, restituent aux
économies développées leur avantage compétitif et favorisent la relocalisation de productions à proximité
des grands centres de consommation.

La fin des Etats- Nations ?

 Souvent les tenants de la globalisation insistent sur le caractère irréversible des tendances à l’œuvre, considérant que les
politiques traditionnelles des gouvernements sont devenues impuissantes face aux stratégies des grandes firmes. En effet, la
mondialisation marquerait une rupture par rapport aux précédentes étapes de l’économie internationale :
 Auparavant, l’économie était internationale, car son évolution était déterminée par l’interaction de processus
opérant essentiellement au niveau des Etats-Nations qui contrôlaient l’ouverture de leur économie.
 La période contemporaine verrait au contraire l’émergence d’une économie globalisée, dans laquelle les économies
nationales seraient destructurées puis réarticulées au sein d’un système de transactions et de processus opérant
directement au niveau global.

 Elie Cohen relativise ce processus de globalisation : « La croissance des échanges et des investissements contribue certes à
l'intégration économique internationale, à la spécialisation et à la division du travail, mais fondamentalement ce sont les
négociations entre nations et au sein des nations qui restent déterminantes, tant dans les arrangements internationaux que
dans la sphère domestique. Dans ce modèle, les entreprises multinationales se développent, échangent et investissent dans le
monde tout en conservant une base nationale clairement identifiable et en étant sujettes à des régulations nationales.
L'économie mondialisée est un idéal type, distinct de l'économie internationale. » (source : Elie COHEN - Directeur de
recherche au CNRS in Sciences Humaines, La mondialisation en débat, hors-série n°17, 1997, pp. 70-72. Extraits parus
sous le titre "Que reste-t-il de la souveraineté des Etats")

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