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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Analyse énergétique
d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Chapitre I :

Analyse de la demande thermique initiale

Chapitre II :

Impact énergétique de diverses mesures d'améliorations

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Chapitre I :

Analyse de la demande thermique initiale

 Objectif du 1er chapitre

 Description du bâtiment

 Comparaison bâtiment ancien – bâtiment actuel

 Importance de la préparation de l’air

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Objectif du 1er chapitre

L’objectif de ce premier chapitre est de mettre en évidence l’intérêt de l’analyse des


besoins thermiques d’un bâtiment.

A cette fin, nous allons étudier trois variantes d’un même bâtiment de bureaux virtuel
dont le comportement thermique a été simulé, grâce au logiciel TRNSYS, sur une
année météorologique type :
- bâtiment ancien ( +/- 1960)
- bâtiment actuel
- bâtiment actuel avec préparation d’air pulsé.

 Description du bâtiment
Voir plans figure 1.

Le bâtiment est prévu pour 380 personnes, et a une surface de 3 000 m2 répartie
entre

bureaux individuels 38,2%


bureau paysager 10,0%
salle de conférences 10,0%
halls, couloirs 19,7%
réserves, sanitaires 12,1%
cafétéria 4,0%
salle de réunions 3,3%
salle informatique 2,7%

Les locaux sont occupés de 8h à 18h sauf pour la salle de réunion (2 X 2 heures par
jour) et la salle de conférences (2 heures par jour)

Taux de ventilation (en renouvellements / heure) : - 0.9 pour les bureaux individuels
- 0.85 pour le bureau paysager
- 4 pour la salle informatique
- 2.9 pour la salle de réunions
- 7.7 pour la salle de conférences
- 3.8 / 0.9 pour la cafétéria en heure
de table ou en journée

Consigne de température des locaux : - 21 °c pour le chauffage


- 24°c pour le refroidissement

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55,3 m

Bureaux individuels Réserve et sanitaires Cafétariat


18,4 m

Bureaux individuels Salle de réunion Hall

REZ-DE-CHAUSSEE

Bureaux individuels Salle informatique Réserve et sanitaires

Hall Bureau paysager

Bureaux individuels

ETAGE 1

Bureaux individuels Réserve et sanitaires

Hall Salle de conférence

Bureaux individuels

O E

Figure 1 : plans du bâtiment virtuel

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Comparaison bâtiment ancien – bâtiment actuel

 Représentation du comportement thermique

La simulation informatique du comportement du bâtiment nous fournit d'un coté les


apports du bâtiment, et de l'autre, sa demande d'énergie (voir figure 2).

Figure 2 : demandes d’énergie et apports du bâtiment

Nous allons représenter ces apports et ces demandes en fonction de la


température extérieure afin
- d’avoir un aperçu global de l’origine des demandes de froid et de chaud en
visualisant les apports et déperditions annuels du bâtiment,
- de connaître la température extérieure au moment où il y a demande
d’énergie,
- et plus particulièrement, d’évaluer le potentiel d’utilisation de l’air extérieur
pour refroidir l’ambiance intérieure.

Ce type de graphique doit être lu en ayant à l’esprit que les valeurs représentées
pour une température donnée dépendent
- du nombre d’heures sur l’année type où cette température est observée (Voir
en figure 3, le diagramme qui représente l’occurrence des températures
extérieures sur l’année type).,
- ainsi que du moment où elle se produit (pendant un jour ouvrable ou un jour
de congé, pendant les heures de fonctionnement du bâtiment ou pendant la
nuit).

Ceci explique pourquoi la demande d’énergie aux températures extrêmes est


faible : ces températures ne s’observent que quelques heures par an.

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Occurence des températures extérieures

600
Jours non ouvrables et nuits

Jours ouvrables

500
Nombre d'heures sur l'année

400

300

200

100

0
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
Températures extérieures [°c]

Figure 3

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 Bâtiment ancien

Ses caractéristiques propres :


Parois extérieures : - Pas d’isolant
- Simple vitrage
- 60% de la façade est vitrée
- Infiltration de 0.6 renouvellement /h
Parois intérieures : - en blocs
Equipements :- - ventilation, chauffage et refroidissement toute la journée
- Ventilation par de l’air extérieur
Charges internes : - de 9.3 W/m2 dans les bureaux et de 6600W pour la salle
informatique

Son comportement thermique :


On constate sur le graphique de la figure 4 que la demande d’énergie est en grande
majorité une demande de chaleur. La demande de froid est très faible.
Ceci confirme le fait bien connu, qu’il y a peu de problèmes de surchauffe dans les
anciens bâtiments. Ceci est dû à la mauvaise qualité de l’enveloppe (pas
d’isolation, infiltration importante) et à l’inertie du bâtiment (toutes les parois
intérieures en blocs).

 Bâtiment actuel

Ses caractéristiques propres (variations par rapport au bâtiment ancien) :


Parois extérieures : - Isolant de 7cm
- Double vitrage
- Infiltration de 0.3 renouvellement /h
Parois intérieures : - cloisons entre bureaux en plaques de plâtre
Charges internes : - Puissance des équipements de 16 W/m2 dans les bureaux
et de 10 100W pour la salle informatique

Son comportement thermique :


A l’observations du graphique de la figure 5, on constate que les demandes de
chaud et de froid sont maintenant bien plus équilibrées.

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 comparaison

Le graphique comparatif de la figure 6 montre que le bâtiment initial demande


beaucoup moins de chaleur et plus de froid que le bâtiment ancien.

Pour pouvoir comparer les deux bâtiments, une représentation plus synthétique
s'impose. Le graphique de la figure 7 représente donc le total des apports et de la
demande d’énergie sur l’année. Il montre que la diminution de la demande
d'énergie pour le bâtiment récent provient
- de la diminution des déperditions par les parois grâce à l’isolation du bâtiment (7
cm d’isolant, double vitrage),
- de la diminution des infiltrations,
- et de l’augmentation des apports internes due à une plus grande puissance
d’équipement de bureaux installée.
La diminution de l’inertie du bâtiment (les cloisons entre bureaux et entre sanitaires
sont en plaques de plâtre) joue certainement un rôle régalement.

La comparaison entre le bâtiment de 1960 et le bâtiment d'aujourd'hui met aussi en


évidence

- que la demande de refroidissement a surtout augmenté dans une tranche de


température extérieure comprise entre 14° et 24°C, càd à un moment où l'air
extérieur dispose d'un pouvoir rafraîchissant.
- que la demande totale (chauffage + refroidissement) reste nettement plus faible
qu'auparavant
- qu'une période existe où le bâtiment demande du chaud et du froid
simultanément.

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Bâtiment ancien
Répartition des apports internes et demandes d'énergie

120 000 000

100 000 000

80 000 000

60 000 000

40 000 000

20 000 000

0
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
-20 000 000
Apports et demandes [kJ]

Température extérieure
-40 000 000

-60 000 000

-80 000 000

-100 000 000

-120 000 000

-140 000 000

-160 000 000

-180 000 000 Parois extérieures


Apports solaires par fenêtres
-200 000 000 Apports internes
Infiltration
-220 000 000
Ventilation
-240 000 000 Demande de froid
Demande de chaud
-260 000 000

Figure 4

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Bâtiment initial - pulsion d'air extérieur


Répartition des apports internes et demandes d'énergie

120 000 000

100 000 000

80 000 000

60 000 000

40 000 000

20 000 000

0
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
-20 000 000
Apports et demandes [kJ]

Température extérieure
-40 000 000

-60 000 000

-80 000 000

-100 000 000

-120 000 000

-140 000 000

-160 000 000


Parois extérieures
-180 000 000
Apports solaires par fenêtres
-200 000 000 Apports internes
Infiltration
-220 000 000 Ventilation
Demande de froid
-240 000 000 Demande de chaud

-260 000 000

Figure 5

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Comparaison du bâtiment ancien avec le bâtiment initial


Demandes de chaud et de froid

120 000 000

100 000 000

80 000 000

60 000 000

40 000 000

20 000 000

-20 000 000 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


Température extérieure
-40 000 000
Demandes [kJ]

-60 000 000

-80 000 000

-100 000 000

-120 000 000

-140 000 000

-160 000 000

-180 000 000

-200 000 000 Ancien bâtiment - demande de chaud


-220 000 000 Ancien bâtiment - demande de froid
Bâtiment initial - demande de chaud
-240 000 000 Bâtiment initial - demande de froid
-260 000 000

Figure 6

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Comparaison du bâtiment ancien avec le bâtiment initial


Apports et demandes d'énergie avec pulsion d'air extérieur non traîté
2 000 000 000

1 500 000 000

1 000 000 000

500 000 000

0
Energie [kJ]

-500 000 000

-1 000 000 000

-1 500 000 000

-2 000 000 000

-2 500 000 000


Bâtiment ancien (sans Bâtiment initial
isoalnt, simple vitrage) (isolé, double vitrage, infiltration moins
-3 000 000 000
importante, cloisons internes légères,
plus grande puissance d'équipements
-3 500 000 000 installée )

Ventilation Infiltration Apports internes Apports solaires par fenêtres


Parois extérieures Demande de chaud des locaux Demande de froid des locaux

Figure 7

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Importance de la préparation de l'air


Dans les deux premières analyses reprises ci-dessus, l’air de ventilation vient
directement de l’extérieur (entrée par les fenêtres ou grilles dans les parois, extraction
dans les sanitaires par exemple) . Or, de façon courante, l’air est actuellement préparé
avant d’être pulsé dans les locaux (préchauffé et humidifié en hiver, refroidi et
déshumidifié en été).

 Bâtiment actuel avec préparation de l’air pulsé : les hypothèses

A l’exception de l’air de ventilation, le bâtiment est identique au précédent (bâtiment


actuel). L’air pulsé est traité de la façon suivante :
- chauffage à 21°c si T°ext < 16 °c, et humidification si l’air préchauffé a une
humidité relative inférieure à 40%
- refroidissement à 16 °c si T°ext >16 °, et déshumidification si l’air refroidi a une
humidité relative supérieure à 90%

 Bâtiment actuel avec préparation de l’air pulsé : les résultats

Le graphique de la figure 8, comparé à celui de la figure 5, montre l’importance de


l’énergie demandée par la préparation de l’air pulsé. Le profil des demandes
globales de chaud et de froid est en effet radicalement modifié.

Le graphique de la figure 9 décompose cette demande entre demande des locaux


et demande pour la préparation de l’air. On note ainsi que
- c’est la demande d’énergie pour la préparation de l’air qui est la plus importante,
et l’énergie nécessaire à l’humidification de l’air est loin d’être négligeable.
- la demande de froid des locaux est déjà importante alors que la température
extérieure est encore inférieure à 16°c, et que l’air pulsé est toujours réchauffé à
21°c : on « casse » de l’énergie !

Le graphique de la figure 10 montre que 24% de l’énergie nécessaire pour répondre


à la demande de froid des locaux pourrait être récupérée en chaleur pour la
préparation de l’air pulsé.

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Bâtiment initial avec préparation de l'air pulsé


Répartition des apports internes et demandes d'énergie

110 000 000


100 000 000
90 000 000
80 000 000
70 000 000
60 000 000
50 000 000
40 000 000
30 000 000
20 000 000
10 000 000
Apports et demandes [kJ]

0
-10 000 000 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
-20 000 000
Température extérieure
-30 000 000
-40 000 000
-50 000 000
-60 000 000
-70 000 000
-80 000 000
-90 000 000
-100 000 000 Parois extérieures
Apports solaires par fenêtres
-110 000 000 Apports internes
Infiltration
-120 000 000 Ventilation
-130 000 000 Demande de chaud des locaux
Demande de froid des locaux
-140 000 000 Demande totale de froid
-150 000 000 Demande totale de chaud

-160 000 000

Figure 8

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Bâtiment initial avec préparation de l'air pulsé


Répartitions des demandes d'énergie : énergie sensible dans les locaux, préparation de l'air pulsé
110 000 000
100 000 000
90 000 000
80 000 000
70 000 000
60 000 000
50 000 000
40 000 000
30 000 000
20 000 000
10 000 000
0
Demandes [kJ]

-10 000 000 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

-20 000 000 Température extérieure

-30 000 000


-40 000 000
-50 000 000
-60 000 000
-70 000 000
-80 000 000
-90 000 000
-100 000 000
préparation de l'air - nrj latente
-110 000 000
préparation de l'air -nrj sensible
-120 000 000
-130 000 000 demande de froid des locaux
-140 000 000
demande de chaud des locaux
-150 000 000
-160 000 000

Figure 9

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Bâtiment initial avec préparation de l'air pulsé


Potentiel de récupératon de chaleur sur la production de froid
110 000 000
100 000 000
90 000 000
80 000 000
70 000 000
60 000 000
50 000 000
40 000 000
30 000 000
20 000 000
10 000 000
Demandes d'énergie [kJ]

0
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
-10 000 000
Températures extérieures
-20 000 000
-30 000 000 24% de la demande de froid totale (refroidissement des
locaux et préparation de l'air
-40 000 000
-50 000 000
-60 000 000
-70 000 000
-80 000 000
-90 000 000
-100 000 000
-110 000 000
-120 000 000
-130 000 000 demande de chaud restante
-140 000 000 demande de chaud récupérable
-150 000 000 demande de froid
-160 000 000

Figure 10

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Enfin, pour comprendre l’importance de l’inertie du bâtiment, la figure 11 met en


parallèle trois graphiques qui représentent, pour 4 journées consécutives au mois
d’août :
- les conditions extérieures auxquels le bâtiment est soumis (température et
ensoleillement),
- la température intérieure de différents locaux,
- les apports et les demandes d’énergie du bâtiment.

Cette représentation permet de mettre en évidence le décalage dans le temps entre les
apports solaires et leur valorisation au niveau de l’ambiance intérieure. En effet, la
demande de froid est inférieure aux apports solaires : pendant la journée, la masse du
bâtiment « se charge » de chaleur, et la nuit, cette chaleur est évacuée par le bâtiment.

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Bâtiment initial avec préparation de l'air pulsé - J ournées du 4 au 7 août


C onditions intérieures
1005 30,0
ensoleillement Température extérieure
805 25,0
20,0
605
15,0
405
10,0
205 5,0
5 0,0
Dimanche Lundi M ardi M ercredi

C onditions intérieures
28

26

24

temp int salle de réunion


22
temp int bureau paysager 1er
temp int salle de conférence (2ème)
20
temp int moyenne bureaux individuels rez
temp int moyenne bureaux individuels 1er
18
Dimanche Lundi Mardi Mercredi

Apports et demandes d' énergie [ kJ ]

gains solaires
1300 000
apports externes
1200 000
1100 000
gains internes
1000 000
900 000 ventilation
800 000
700 000
infiltrations
600 000
demande de
500 000 froid totale
400 000 demande de
300 000 froid des locaux
200 000
100 000
0
-100 000
-200 000
-300 000
-400 000
-500 000
* Dimanche * Lundi * Mardi * Mercredi

Figure 11

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Chapitre II :

Impact énergétique de diverses mesures


d'améliorations

 Objectif du 2ème chapitre

 Bilan thermique du bâtiment initial

 Améliorations du bâtiment
1. ECLAIRAGE
 Diminution de la puissance
 Gestion de l’utilisation

2. VENTILATION
 Température de l’air pulsé
 Humidité de l’air pulsé

3. CONSIGNE DE CLIMATISATION

4. ENVELOPPE DU BÄTIMENT
 Etanchéité
 Diminution de la surface vitrée
 Meilleur vitrage
 Protections solaires mobiles

5. CARACTERISTIQUES GÉOMÉTRIQUES DU BÂTIMENT


 Orientation
 Inertie

 Bâtiment amélioré
COMPARAISON DES AMÉLIORATIONS

COMPARAISON DU BÂTIMENT AMÉLIORÉ AVEC LE BÂTIMENT INITIAL

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Objectif du 2ème chapitre

L’objectif de ce second chapitre est de donner une idée de l’impact que peuvent avoir
certains choix effectués lors de la conception d’un bâtiment sur son bilan énergétique.

Nous allons donc analyser, pour le bâtiment-type de bureaux, l’effet de différentes


améliorations sur :
- la demande d’énergie thermique (demande de chaud et de froid des locaux,
préparation de l’air de pulsion);
- la consommation thermique : consommation des équipements qui fournissent cette
demande du bâtiment, tient compte de coefficients de rendement de ces
équipements ;
- la consommation totale : consommation des équipements thermiques plus autres
équipements du bâtiment pour l’éclairage, la ventilation, la bureautique,
- la consommation d’énergie primaire (thermique ou totale) qui tient compte d’un
rendement moyen des centrales électriques,
- l’émission de CO2 (thermique ou totale) ,
- le coût des consommations (thermiques ou totales).

La demande d’énergie thermique sera calculée par le logiciel de simulation TRNSYS,


sur une année météorologique type. Les autres bilans seront estimés à partir de cette
demande, en lui appliquant des coefficients globaux moyens (*). En effet, le but n’est
pas de calculer des consommations précises mais bien
- d’estimer l’impact relatif des différentes améliorations les unes par rapports aux
autres,
- de comparer, pour une amélioration, les impacts relatifs sur les différents bilans
énergétiques. Ainsi, une amélioration qui aurait un impact important sur la demande
thermique peut n’avoir qu’un faible impact sur le coût des consommations globales
et vice versa.

Enfin, ces mêmes bilans énergétiques seront analysés pour un bâtiment « amélioré »
qui cumulera les modifications les plus intéressantes parmi celles envisagées.

(*) NB :
Les facteurs multiplicateurs utilisés pour cette représentation sont les suivants :
pour l’énergie du bâtiment :
- rendement de la production de chauffage : 0.8
- Coefficient de Performance de la production de froid (auxiliaires compris) : 2.5
pour l’énergie primaire :
- rendement de la production de chaud : 1
- rendement de la production électrique (transport et transformation compris) :
0.35
pour l’émission de CO2 :
- production de chaleur au mazout : 0.264 kg/kWh
- production électrique : 0.337 kg/kWh (valeur moyenne sur l’année en journée).

Les valeurs de coûts énergétiques sont respectivement de 10 Frs/ litre de mazout et


de 4 Frs/kWh électrique (pointe de puissance comprise). Ce coût de 10 Frs/litre en
chauffage permet d'être facilement adapté au coût actuel.

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Bilan thermique du bâtiment initial

DESCRIPTION DU BATIMENT - RAPPEL

Voir plans figure 1 du chapitre 1.

Le bâtiment est prévu pour 380 personnes, et a une surface de 3 000 m2 répartie
entre

bureaux individuels 38,2%


bureau paysager 10,0%
salle de conférences 10,0%
halls, couloirs 19,7%
réserves, sanitaires 12,1%
cafétéria 4,0%
salle de réunions 3,3%
salle informatique 2,7%

Occupation des locaux de 8h à 18h sauf pour la salle de réunion (2X 2 heures par
jour) et la salle de conférences (2 heures par jour)

Parois extérieures : - Isolant de 7cm


- Double vitrage
- Infiltration de 0.3 renouvellement /h
Parois intérieures : - en blocs entre zones, en plaques de plâtre entre bureaux
- Double vitrage
Charges internes : - Puissance des équipements de 16 W/m2 dans les bureaux et
de 10 100W pour la salle informatique
Equipements :- - ventilation, chauffage et refroidissement pendant les heures
d’occupation
- Pulsion d’air chauffé à 21°c si la température extérieure
extérieur inférieure à 16°c, et, sinon, refroidi à 16°c avec
humidification ou déshumidification.
Taux de ventilation (en renouvellements / heure) :
- 0.9 pour les bureaux individuels
- 0.85 pour le bureau paysager
- 4 pour la salle informatique
- 2.9 pour la salle de réunions
- 7.7 pour la salle de conférences
- 3.8 / 0. 9 pour la cafétéria en heure
de table ou en journée
Consigne de température des locaux : - 21 °c pour le chauffage
- 24°c pour le refroidissement

21/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

BILAN THERMIQUE DU BATIMENT

Les demandes d’énergie thermiques calculées par simulation pour le bâtiment initial
sont les suivantes :

Demande d'énergie
[kWh/m2]
Traitement des locaux
demande de chaud 24,5
demande de froid 27,2
Préparation de l'air
énergie sensible 32
énergie latente 14,6

De ces valeurs, on déduit les ordres de grandeur de la consommation du bâtiment, de


sa consommation en énergie primaire et du coût de sa consommation (voir figures 1 et
2).

Bâtiment initial
600
équipement
Coût de la
consommation
500 éclairage

Consommation en
ventilos-convecteurs
énergie primaire
400 des locaux
kWh/m2, et fr/m2

ventilateurs de
pulsion
300
préparation de l'air :
énergie latente
Consommation
du bâtiment
200 préparation de l'air :
énergie sensible

refroidissement des
100 locaux

chauffage des
locaux
0

Figure 1 : Représentation graphique du bilan énergétique du bâtient initial

22/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Consom. Cons. nrj Coût de Consom. Consomm. Coût


du bât. primaire la consom. relative relative relatif de
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] du bât. nrj primaire la consom.
Traitement des locaux
apports de chaleur 30,6 30,6 30,6 17,2% 7,9% 6,0%
apports de froid 10,9 31,1 43,5 6,1% 8,1% 8,5%
Préparation de l'air
énergie sensible 37 39,6 41,2 20,8% 10,3% 8,0%
énergie latente 14,6 41,7 58,4 8,2% 10,8% 11,4%

Pulsion de l'air 7,8 22,4 31,3 4,4% 5,8% 6,1%

Ventilo-convecteurs des locaux 6,7 19 26,6 3,8% 4,9% 5,2%

Charges internes électriques


éclairage 27,8 79,4 111,2 15,6% 20,6% 21,7%
équipements 42,6 121,7 170,4 23,9% 31,6% 33,2%

TOTAL 178 385,5 513,2

Figure 2 : Bilan énergétique du bâtiment initial : consommation du bâtiment, consommation d’énergie


primaire et du coût de la consommation.

A l’analyse de ce bilan énergétique, on constate que

- l’éclairage et l’équipement sont les postes les plus importants dans la


consommation d’énergie primaire (21 et 32% respectivement) et dans le coût de la
consommation (22 et 33% respectivement).

- la préparation de l’air pulsé constitue également un poste important (21% de la


consommation d’énergie primaire totale et 19 % du coût de la consommation).

- la consommation des ventilateurs de pulsion de l’air vers et dans les locaux (11%
de l’énergie primaire et du coût) et le traitement thermique des locaux (chauffage et
refroidissement) viennent en dernier (8% de l’énergie primaire et du coût pour le
refroidissement ; 8% de l’énergie primaire, 6% du coût pour le chauffage.

23/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Améliorations du bâtiment

Cet aperçu des consommations du bâtiment initial nous donne un ordre de priorité
d’action sur le bâtiment. Nous étudierons donc d’abord les possibilités de réduire la
consommation en éclairage (on suppose que l’équipement bureautique existant est
nécessaire et ne pourrait être réduit pour des raisons d’économie d’énergie
uniquement) ; nous essayerons ensuite d’agir sur la préparation de l’air, et enfin sur la
demande thermique des locaux. Nous n’agirons pas sur la consommation des
ventilateurs, le débit de ventilation des locaux étant déjà limité au minimum hygiénique.

1. ECLAIRAGE

Pour diminuer la consommation en éclairage, on peut diminuer la puissance installée,


la consommation est alors globalement réduite uniformément sur l’année. On peut
aussi limiter l’utilisation de l’éclairage artificiel aux moment ou l’éclairement naturel est
insuffisant, on réduit alors l’éclairage artificiel de façon plus importante en été au
moment où il est défavorable au refroidissement des locaux, et de façon moins
importante en hiver où il sert également à chauffer les locaux.

 Diminution de la puissance

La diminution de la puissance d’éclairage à 75% permet non seulement de réduire la


consommation directe en éclairage, mais a également un impact sur le traitement
thermique des locaux en diminuant les apports internes :
- diminution la demande de froid des locaux (-12%)
-augmentation de la demande de chaud des locaux (+11%),
avec des conséquences différentes sur la consommation thermique du bâtiment (+2%),
sur sa consommation thermique en énergie primaire (nulle) et sur le coût de la
consommation thermique (-1%) (voir figure 3).

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 34 34 34 11,1%
apports de froid 9,6 27,6 38,6 -11,9%
Préparation de l'air
énergie sensible 37 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

TOTAL 95,2 142,9 172,2


Diff par rapport au bâtiment initial 2,3% -0,1% -0,9%

Figure 3 : Impact sur la consommation thermique de la diminution de 25% de la puissanc d’éclairage

L’impact global de cette mesure sur le bilan énergétique complet du bâtiment est de
l’ordre de 3% de diminution de la consommation et de 6% de diminution de la
consommation d’énergie primaire et de coût (voir figures 4 et 5).

24/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Puissance d'éclairage réduite à 75%


600
Coût de la différence avec le
consommation bâtiment initial

équipement
500 -6,1%

Consommation en éclairage
énergie primaire
400
-5,5% ventilos-convecteurs
kWh/m2, et fr/m2

des locaux

ventilateurs de
300
pulsion

Consommation préparation de l'air :


du bâtiment énergie latente
200
préparation de l'air :
-3%
énergie sensible

refroidissement des
100
locaux

chauffage des
locaux
0

Figure 4 : Représentation graphique du bilan énergétique complet du bâtiment avec réduction


de 25% de la puissance d’éclairage

Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 34 34 34 11,1%
apports de froid 9,6 27,6 38,6 -11,9%
Préparation de l'air
énergie sensible 37 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

Pulsion de l'air 7,8 22,4 31,3

Ventilo-convecteurs des locaux 6,7 19 26,6

Charges internes électriques


éclairage 20,4 58,3 81,6 -26,6%
équipements 42,6 121,7 170,4

TOTAL 172,7 364,3 482,1


Diff. par rapport au bâtiment initial -3,0% -5,5% -6,1%

Figure 5 : bilan énergétique complet du bâtiment avec réduction de 25% de la puissance d’éclairage

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Gestion de l’utilisation

Une utilisation plus rationnelle de l’éclairage installé peut se faire en fonction de


- la présence effective dans les locaux,
par une responsabilisation des utilisateurs ou par une gestion automatique avec
détecteurs de présence ; on peut dans ce cas espérer une diminution de la
consommation en éclairage de 10 à 20% (dans ce cas, 18%)
- l’éclairage naturel disponible,
en utilisant des capteurs de luminosité et en modulant l’éclairage artificiel au
minimum nécessaire pour obtenir un niveau d’éclairement satisfaisant ; on peut
alors espérer une diminution de 20 à 40% de la consommation en éclairage
(30% dans ce cas).

De nouveau, cette diminution a un impact sur la demande d’énergie thermique des


locaux:
- diminution la demande de froid des locaux (-12 à –13%)
-augmentation de la demande de chaud des locaux (+4 à +5%),
avec des conséquences différentes sur la consommation thermique du bâtiment
globalement nulle), sur sa consommation en énergie primaire (2%) et sur le coût de
l’énergie consommée (2%) (voir figures 6 et 7).

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 31,8 31,8 31,8 3,9%
apports de froid 9,6 27,4 38,4 -11,9%
Préparation de l'air
énergie sensible 37 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

TOTAL 93 140,5 169,8


Diff. par rapport au bâtiment initial -0,1% -1,7% -2,2%

Figure 6 : Impact sur la consommation thermique du bâtiment de la diminution de 18% de


l’utilisation de l’éclairage par gestion de la présence

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 32,2 31,8 31,8 5,2%
apports de froid 9,5 27,1 37,9 -12,8%
Préparation de l'air
énergie sensible 37 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

TOTAL 93,3 140,2 169,3


Diff. par rapport au bâtiment initial 0,2% -2,0% -2,5%

Figure 7 : Impact sur la consommation thermique du bâtiment de la diminution de 30% de


l’utilisation de l’éclairage par gestion du niveau d’éclairement global

26/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

L’impact global de cette mesure sur le bilan énergétique complet du bâtiment est de
l’ordre de 3 à 5% de diminution de la consommation et de 4 à 8% de diminution de
la consommation d’énergie primaire et de coût (voir figures 8 à 10).

Consommation totale du bâtiment Consommation d'énergie primaire Coût de la consommation

110%
100,0% 110% 110%
100% 97,0% 95,3% 100,0% 100,0%
100% 95,5% 100% 95,2%
93,0% 92,5%
90%
90% 90%
80%
80% 80%
70%
70% 70%
60%
kWh/m2

kWh/m2
60% 60%
kWh/m2
50%
50% 50%
40% 40% 40%
30% 30%
30%
20% 20% 20%
10% 10% 10%

0% 0% 0%
Bâtiment initial Bâtiment initial Bâtiment initial

Gestion de l'éclairage par la présence Gestion de l'éclairage par la présence Gestion de l'éclairage par la présence
Gestion de l'éclairage par le niveau Gestion de l'éclairage par le niveau Gestion de l'éclairage par le niveau
d'éclairement d'éclairement d'éclairement

Figure 8 : Représentation graphique du bilan énergétique du bâtiment avec réduction de 18% et de


30% de l’éclairage

Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 31,8 31,8 31,8 3,9%
apports de froid 9,6 27,4 38,4 -11,9%
Préparation de l'air
énergie sensible 37 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

Pulsion de l'air 7,8 22,4 31,3

Ventilo-convecteurs des locaux 6,7 19 26,6

Charges internes électriques


éclairage 22,6 64,6 90,4 -18,7%
équipements 42,6 121,7 170,4

TOTAL 172,7 368,2 488,5


Diff. par rapport au bâtiment initial -3,0% -4,5% -4,8%

Figure 9 :Bilan énergétique du bâtiment avec réduction de 18% l’éclairage par gestion de la
présence

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 32,2 31,8 31,8 5,2%
apports de froid 9,5 27,1 37,9 -12,8%
Préparation de l'air
énergie sensible 37 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

Pulsion de l'air 7,8 22,4 31,3

Ventilo-convecteurs des locaux 6,7 19 26,6

Charges internes électriques


éclairage 19,3 55,1 77,2 -30,6%
équipements 42,6 121,7 170,4

TOTAL 169,7 358,4 474,8


Diff. par rapport au bâtiment initial -4,7% -7,0% -7,5%

Figure 10 : Bilan énergétique du bâtiment avec réduction de 30% l’éclairage par gestion de
l’éclairement global

28/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

2. VENTILATION

 Température de l’air pulsé

Pour rappel, dans le bâtiment initial, l’air est pulsé à 21°c quand la température
extérieure est inférieure à 16°c, et à 16°c quand la température extérieure est
supérieure à 16°c (voir figure 11).

Température de l'air pulsé - bâtim ent initial

25
Température de l'air [°c]

20 21

16
15

10

0
-10 0 10 16 20 30
Tem pérature extérieure [°c]

Figure 11

Cela entraine un certain gaspillage d’énergie : il arrive que, suite aux apports
internes et solaires, il faille refroidir certains locaux même lorsque la température
extérieure est inférieure à 16. On apporte alors simultanément dans ces locaux du
froid et du chaud ( via l’air préchauffé).

Nous allons donc envisager deux autres solution pour le préchauffage de l’air pulsé.

1) La température de l’air pulsé est une fonction linéaire de la température


extérieure (voir figure 12).

Température de l'air pulsé fonction linéaire


de la température extérieure
25
23
Température de l'air [°c]

20
18
15 16

10

0
-10 0 10 18 20 30
Tem pérature extérieure [°c]

Figure 12

29/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

L’air est chauffé pour une température extérieure inférieure à 18°c et refroidi au-
dessus de cette température.

On constate que cette solution pour la préparation de l’air diminue de 8.3%


l’énergie de préchauffage de l’air alors que la demande de chaleur des locaux
n’augmente que de 2.5%. La consommation thermique globale du bâtiment
diminue de 2.2%. On limite donc déjà le gaspillage d’énergie (voir figure 13).

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 31,4 31,4 31,4 2,5%
apports de froid 10,9 31,2 43,7 0,2%
Préparation de l'air
énergie sensible 33,9 35,6 36,7 -8,3%
énergie latente 14,8 42,3 59,2 1,4%

TOTAL 91,0 140,5 170,9


Diff. par rapport au bâtiment initial -2,2% -1,8% -1,6%

Figure 13 : bilan énergétique thermique du bâtiment avec température de soufflge fonction


linéaire de la température exttériure

2) L’air est pulsé à une température de 16°c toute l’année.

Avec cette solution pour la préparation de l’air, l’énergie nécessaire à cette


préparation est diminuée de 37%. Cette réduction s’accompagne d’une
augmentation de la demande de chaleur dans les locaux de 19% mais
également d’une diminution de la demande de froid des locaux de 13%. La
consommation thermique globale du bâtiment diminue cette fois de 10% (voir
figure 14).

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 36,5 36,5 36,5 19,3%
apports de froid 9,4 27,0 37,8 -13,4%
Préparation de l'air
énergie sensible 23,3 25,9 27,5 -37,1%
énergie latente 14,6 41,7 58,4

TOTAL 83,8 131,1 160,1


Diff. par rapport au bâtiment initial -10,0% -8,3% -7,8%

Figure 14 : bilan énergétique thermique du bâtiment avec température de soufflge constante de


16°c

NB : Dans le bâtiment initial comme pour les deux modifications ci-dessus, l’air est humidifié
en plus d’être chauffé si son humidité absolue est inférieure à 7.8 gr/kg d’air sec, et il est
déshumidifié en plus d’être refroidi si son humidité absolue est supérieure à 10.3 g/kg d’air sec.

30/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Humidité de l’air pulsé

Le traitement de l’humidité de l’air pulsé est loin d’être négligeable dans le bilan
énergétique du bâtiment (8% de la consommation thermique et 11% de la
consommation d’énergie primaire et du coût de la consommation - voir figure 1).

Nous allons donc examiner la possibilité de diminuer l’énergie d’humidification et/ou


de déshumidification de l’air dans le bâtiment tout en conservant le confort des
locaux.

1) Humidification

Dans le bâtiment initial, l’air chauffé est humidifié si l’humidité absolue de l’air
extérieur est inférieure à 7.8g/kg.

L’air soufflé à 21°c dans le local peut alors être réchauffé jusqu’à la température
ambiante (maximum 24 ou 25°c selon la consigne de climatisation) et être humidifié
par apport d’eau des occupants, les caractéristiques de l’air restent dans la zone de
confort, et même dans la partie haute de celle-ci. (voir figure 15)

Figure 15 : visualisation du préchauffage et de l’humidification de l’air extérieur avant pulsion


18
100% 80% 60%
Conditions extérieures pour une heure en journée d'une année type
17

16
15
14
13

12 40%
Humidité (g/kg d'air sec)

Air pulsé humidifié


11 à min 7,8g/kg

10
Chauffage à 21°c Zone de
9 confort
sans humidification
8
7
6
7,8 Chauffage à 21°c et
5 humidification à 7,8g/kg
4
Air pulsé humidifié
3
à min 4g/kg
2

1
0
-10 -5 0 5 8 10 15 16 20 25 30 35
Température [°c]

On peut donc limiter l’humidification à un niveau de 4g/kg d’air sec, l’air le plus sec
soufflé dans la zone (21°c, 4g d’eau/kg d’air sec) sera encore dans la zone de
confort en tenant compte d’un apport d’eau de 0.8 à 2g d’eau.

31/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Cette limitation permet de réduire 90% l’émergie nécessaire à l’humidification de


l’air pulsé, ce qui aboutit à une diminution de 14% de la consommation thermique
du bâtiment, de 26% en ce qui concerne l’énergie primaire, et de 30% pour le coût
de l’énergie (voir figure 16). Cette amplification entre la consommation d’énergie et
la consommation d’énergie primaire vient du fait que l’humidification est supposée
se faire électriquement.

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 30,6 30,6 30,6 0,1%
apports de froid 10,9 31,1 43,5 -0,2%
Préparation de l'air
énergie sensible 37,0 39,6 41,2 0,1%
énergie latente 1,4 4,0 5,6 -90,4%

TOTAL 79,9 105,3 121,0


Diff. par rapport au bâtiment initial -14,1% -26,3% -30,4%

Figure 16 : bilan énergétique thermique du bâtiment avec réduction de l’humidification de l’air


pulsé.

Remarque : On constate sur la figure 15 que l’ensemble des points situé sous la
limite de 4g/kg se trouve à gauche de la verticale des 8°c extérieurs, à l'exception
d’une vingtaine de points.

2) Déshumidification

Dans le bâtiment initial, l’air refroidi est déshumidifié si l’humidité absolue de l’air
extérieur est supérieure à 10.3g/kg. (voir figure 17)

Comme le montre la figure 17, ce niveau de déshumidification est juste suffisant


pour maintenir l’air pulsé dans la zone de confort une fois qu’il est réchauffé à
température ambiante et humidifié par les apports internes. Remonter la limite de
déshumidification entraînerait des risques d’inconfort.

32/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

18
100% 80% 60%
Conditions extérieures pour une heure en journée d'une année type
17
1 - réchauffage de l'aitr pulsé à la température ambiante
Refroidissement à 16°c et
16 2 - humidification de l'air pulsé par les apports internes
déshumidification à 10,3g/kg
15
14

13
12 40%
Humidité (g/kg d'air sec)

11 2
10,3
10
Air pulsé à 16°c 1 Zone de
9
confort
8
7
6
5
Refroidissement à 16°c
4 sans déshumidification
3
2
1
0
-10 -5 0 5 10 15 20 25 30 35
Température [°c]

Figure 17 : visualisation du refroidissement et de la déshumidification de l’air extérieur avant pulsion

3. CONSIGNE DE TEMPERATURE DE LA CLIMATISATION

En remontant la consigne de climatisation de 24°c à 25°c, on réduit la demande de


froid des locaux de 23%, et la consommation thermique totale de 3%, tandis que la
consommation en énergie primaire baisse de 5% et que le coût de l’énergie
consommée baisse de 6% (voir figure 18).

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 30,0 30,0 30,0 -2,0%
apports de froid 8,4 24,0 33,6 -22,9%
Préparation de l'air
énergie sensible 37,0 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

TOTAL 90,0 135,3 163,2


Diff. par rapport au bâtiment initial -3,3% -5,4% -6,0%

Figure 18 : bilan énergétique thermique du bâtiment après augmentation de la consigne de


climatisation à 25°c.

33/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

4. ENVELOPPE DU BÄTIMENT

 Etanchéité

En diminuant le niveau d’infiltration de 0.3 à 0.1 volume/h, on réduit la demande de


chaleur des locaux de 35% mais on augment la demande de froid des locaux de
23%. En effet, en moyenne sur l’année, l’air extérieur est plus frais que l’air
intérieur. Limiter son entrée dans le bâtiment est donc favorable lorsqu’on chauffe et
défavorable lorsqu’on refroidit.

Si l’effet de cette mesure est assez conséquent sur la consommation thermique


globale du bâtiment (-9%), l’effet est plus faible sur la consommation en énergie
primaire (-2.5%) et sur le coût de l’énergie consommée (-0.4%) car la production de
froid (électrique) est plus énergivore au niveau primaire et plus coûteuse (voir figure
19).

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 19,9 19,9 19,9 -35,0%
apports de froid 13,4 38,2 53,4 22,6%
Préparation de l'air
énergie sensible 37,0 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

TOTAL 84,9 139,4 172,9


Diff. par rapport au bâtiment initial -8,9% -2,5% -0,4%

Figure 19 : bilan énergétique thermique du bâtiment après amélioration de l’étanchéité

 Diminution de la surface vitrée

Le bâtiment initial a 60% de la surface de ses façades qui est vitrée. Nous allons
d’abord examiner l’effet d’une réduction importante de la surface des vitrage en
façade nord ou en façade sud avant de voir l’effet d’une réduction uniforme des
surfaces vitrées.

1) Réduction à 30% de surface vitrée en façade nord

Cette réduction permet une diminution de 12% de la demande de chaleur en


limitant les déperditions thermiques. Il en résulte une diminution de 4% de la
consommation thermique globale du bâtiment (voir figure 20).

34/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Consommation thermique Consom. Par rapport


du bât. au bâtiment
[kWh/m2] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 26,9 -12,2%
apports de froid 10,9 -0,2%
Préparation de l'air
énergie sensible 37,0
énergie latente 14,6

TOTAL 89,4
Diff. par rapport au bâtiment initial -4,0%

Figure 20 : bilan énergétique thermique du bâtiment après réduction de moitié


de la surface vitrée en façade nord

2) Réduction à 30% de surface vitrée en façade sud

Cette réduction permet une diminution de 3% de la demande de chaleur en limitant


les déperditions thermiques et surtout une diminution de 18% de la demande de
froid en limitant les apports solaires. Il en résulte une diminution de 3% de la
demande thermique globale du bâtiment (voir figure 21).

Consommation thermique Consom. Par rapport


du bât. au bâtiment
[kWh/m2] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 29,8 -2,8%
apports de froid 9,0 -17,8%
Préparation de l'air
énergie sensible 37,0
énergie latente 14,6

TOTAL 90,3
Diff. par rapport au bâtiment initial -3,0%

Figure 21 : bilan énergétique thermique du bâtiment après réduction de moitié


de la surface vitrée en façade sud

La réduction de la surface de vitrage est donc favorable au bilan énergétique du


bâtiment en façade nord comme en façade sud.

Dans un soucis d’homogénéité, nous allons donc diminuer la surface de vitrage du


bâtiment initial sur toutes les façades, et pour garder suffisamment de lumière
naturelle, nous la diminueront de 1/3 (40% de surface vitrée au lieu de 60 dans le
bâtiment initial).
La consommation thermique du bâtiment est alors diminuée de 6% (voir figure 22).

35/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 26,6 26,6 26,6 -13,0%
apports de froid 9,0 25,6 35,8 -17,8%
Préparation de l'air
énergie sensible 37,0 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

TOTAL 87,2 133,6 162,1


Diff. par rapport au bâtiment initial -6,3% -6,6% -6,7%

Figure 22 : bilan énergétique thermique du bâtiment après diminution de 1/3 de la surface vitrée sur
toutes les façades.

 Meilleur vitrage

Le vitrage du bâtiment initial est un double vitrage de transmission de 2.8W/m 2K et


de facteur solaire de 0.75. On le remplace par un autre plus performant
(transmission de 1.3 W/m2K et facteur solaire de 0.4).

Cette amélioration permet de diminuer la demande de chaleur des locaux de 11%


en diminuant les pertes des parois extérieures, et également de diminuer la
demande de froid des locaux (-35%) en limitant les apports solaires (diminution de
54% des apports solaires).
Il en résulte une diminution de 8% de la consommation thermique du bâtiment, et
une diminution de 10% de la demande d’énergie primaire, et de 11% des coûts de
l’énergie (voir figure 23).

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 27,1 27,1 27,1 -11,4%
apports de froid 7,1 20,2 28,3 -35,0%
Préparation de l'air
énergie sensible 37,0 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

TOTAL 85,8 128,7 155,1


Diff. par rapport au bâtiment initial -7,8% -10,0% -10,7%

Figure 23 : bilan énergétique thermique du bâtiment après amélioration du vitrage.

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Protections solaires mobiles

Les protections solaires choisies sont des stores extérieurs déroulant en toile, de
facteur de transmission 0.2. Ils sont placés sur les façades est, sud et ouest, et sont
régulés façade par façade en fonction de la température minimum des bureaux
donnant sur ces façades. Ils sont abaissés dès que cette température dépasse 22°c
et remontés quand elle redescend à 21,5°c.

Les apports solaires annuels sont ainsi diminués de 40%, ce qui se traduit par une
diminution de la demande de froid de 51% mais aussi par une augmentation de la
demande de chaud de 7% (voir figure 24). Cette augmentation provient sans doute
d’un moindre stockage de chaleur dans la masse du bâtiment. Une gestion plus fine
de l’utilisation des stores devrait idéalement éliminer cette augmentation.

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 32,6 32,6 32,6 6,6%
apports de froid 5,4 15,3 21,4 -50,8%
Préparation de l'air
énergie sensible 37,0 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

TOTAL 89,6 129,3 153,7


Diff. par rapport au bâtiment initial -3,7% -9,6% -11,5%

Figure 24 : bilan énergétique thermique du bâtiment avec rotections solaires extérieures mobiles.

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

5. CARACTERISTIQUES GÉOMÉTRIQUES DU BÂTIMENT

 Orientation

Il est intéressant de voir si l’orientation du bâtiment a une influence importante sur


son bilan énergétique, même si elle est souvent déterminée par l’environnement
plutôt que par une motivation énergétique ou autre.

Le bâtiment initial étant orienté nord-sud, nous allons examiner la différence sur le
bilan thermique en orientant le bâtiment est-ouest.

Figure 25

Situation initiale Situation modifiée


Orientation nord-sud Orientation est-ouest

La demande de chaud comme la demande de froid sont augmentées


(respectivement de 5 et 11%), pour une augmentation totale de la consommation
thermique de 3% (voir figure 26) .

Consommation thermique Consom. Par rapport


du bât. au bâtiment
[kWh/m2] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 32,1 + 5,0%
apports de froid 12,1 + 10,8%
Préparation de l'air
énergie sensible 37,0
énergie latente 14,6

TOTAL 95,8
Diff. par rapport au bâtiment initial + 2,9%

Figure 26 : bilan thermique du bâtiment orienté est-ouest.

Essayons de comprendre ce phénomène (voir figure 25):

La première grande façade reçoit, dans la situation iniitale (orientation N), un peu
d’ensoleillement le matin et le soir. Dans la situation modifiée (orientation E), elle ne
reçoit des apports solaires que le matin, mais de façon plus importante. On devrait
donc chauffer moins en hiver mais refroidir plus en été.

38/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

La seconde grande façade reçoit, dans la situation initiale (orientation S),


d’importants apports solaires au milieu de la journée. Dans la situation modifiée
(orientation O), l’ensoleillement se produit plus tard. Il faut donc chauffer plus en
hiver. En été, les apports de fin de journée seront stockés dans le bâtiment pendant
la nuit et restitués le matin (sauf si une ventilation importante de nuit permet de
décharger le bâtiment et donc d’éliminer partiellement ou totalement ces apports), il
faudra donc également refroidir plus.

 Inertie

Le bâtiment initial a une inertie « moyenne : les plafonds et planchers en béton sont
directement accessibles à l’air du local (pas de faux plafond ni de faux plancher),
les parois entre zones (bureaux, sanitaires, réunion, etc.) sont en blocs de béton,
mais les parois entre locaux d’une même zone sont des cloisons légères en
plaques de plâtre.

Pour étudier l’effet de l’inertie sur le bilan énergétique du bâtiment, nous allons
comparer deux bâtiments, l’un « léger » ( faux plafonds et faux planchers), l’autre
« lourd » (remplacement des cloisons légères entre bureaux par des blocs de
béton).

On constate que l’augmentation de l’inertie permet de diminuer la demande de froid


des locaux mais augmente légèrement la demande de chaud. L’effet global est
relativement faible : une diminution de 1.7% de la consommation thermique (voir
figures 27 et 28).

Pour utiliser vraiment l’inertie du bâtiment, nous allons organiser une ventilation de
nuit:
une ventilation nocturne de 4 renouvellements/h avec de l’air frais extérieur est
organisée si la température intérieure est supérieure à 23°c et si la température
extérieure est inférieure à 18°c. Elles s’arrête dès que la température intérieure est
redescendue à 20°c.
La chaleur accumulée dans le bâtiment pendant la journée peut ainsi être évacuée
vers l’extérieur.

Dans le bâtiment léger, la ventilation de nuit permet de diminuer de 6% la


consommation thermique tandis que dans le bâtiment lourd, elle permet de la
diminuer de 12%. Dans ce cas, l’augmentation de l’inertie du bâtiment permet de
diminuer la consommation thermique de 8% au lieu de 1.7 (voir figures 27 et 28).

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Consommation thermique Sans ventilation de nuit Avec ventilation de nuit Apport de la


[kWh/m2] ventilation de nuit
Bâtiment Bâtiment Apport de Bâtiment Bâtiment Apport de Bâtiment Bâtiment
léger lourd l'inertie léger lourd l'inertie léger lourd
Traitement des locaux
apports de chaleur 28,7 29,2 1,7% 29,0 30,3 4,5% 1,0% 3,8%
apports de froid 39,2 36,6 -6,6% 31,0 20,3 -34,5% -20,9% -44,5%
Préparation de l'air
énergie sensible 40,1 40,1 40,1 40,1
énergie latente 14,6 14,6 14,6 14,6

TOTAL 122,6 120,5 -1,7% 114,7 105,3 -8,2% -6,4% -12,6%

Figure 27 : Comparaison des bilans énergétiques thermiques d’un bâtiment léger et d’un bâtiment
lourd

Comparaison de la consommation thermique


avec et sans inertie,
avec et sans ventilation de nui t
140

-1,7 % -6,4 %
120
-14,1 %

100

80
[kWh/m2]

60

40

20

Bâtiment léger sans ventilation de nuit


Bâtiment lourd sans ventilation de nuit
Bâtiment léger avec ventilation de nuit
Bâtiment lourd avec ventilation de nuit

Figure 28 : représentation graphique de la comparaison des bilans


énergétiques thermiques d’un bâtiment léger et d’un bâtiment lourd

On peut donc conclure de cette comparaison de l’utilité d’augmenter l’inertie si une


ventilation nocturne est organisée. C’est ce que nous allons faire pour améliorer
notre bâtiment initial (parois entre locaux en béton).

Le bilan de cette double amélioration est une diminution de 5% de la consommation


thermique, une diminution de 9% de la consommation d’énergie primaire, et une
diminution de 10% du coût de l’énergie consommée (voir figure 29).
Remarque : on suppose que la ventilation de nuit se fait naturellement (ventilation
transversale), dans la cas contraire, il faudra tenir compte d’une consommation
supplémentaire pour les ventilateurs fonctionnant la nuit.

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Consommation thermique Consom. Cons. nrj Coût de Par rapport


du bât. primaire la consom. au bâtiment
[kWh/m2] [kWh/m2] [BEF] initial
Traitement des locaux
apports de chaleur 30,4 30,4 30,4 -0,7%
apports de froid 6,5 18,6 26,1 -40,2%
Préparation de l'air
énergie sensible 37,0 39,6 41,2
énergie latente 14,6 41,7 58,4

TOTAL 88,5 130,3 156,1


Diff. par rapport au bâtiment initial -4,9% -8,9% -10,1%

Figure 29 : bilan énergétique thermique du bâtiment avec pus d’inertie et ventilation nocturne.

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Bâtiment amélioré
COMPARAISON DES AMÉLIORATIONS

Le tableau de la figure 30 reprend la valeur des différents paramètres du bilan


énergétique pour chacune des améliorations adoptées dans l’analyse ci-dessus:

On constate que pour chacun des 6 paramètre, les interventions les plus
intéressantes ne sont pas les mêmes.

 Demande d’énergie thermique

Toutes les modifications sont significatives (gain de 7 à 13%) à l’exception de la


diminution de l’infiltration et des mesures concernant l’éclairage (voir figure 31).
L’intérêt de ces dernières apparaîtra dès qu’on parlera de consommation globale.

Demandes thermiques relatives


1,2

100% 100%
98% 98%
1 93%
90% 92%
87% 88% 89%
87%

0,8

0,6

0,4

0,2

0
Bâtiment initial Moins d'humidification
Double vitrage amélioré Stores extérieurs mobiles
Plus d'inertie et ventilation nocturne Ventilation à 16°c
Diminution de 1/3 de la surf vitrée Consigne de climatisation à 25°c
Infiltration plus faible Gestion de l'éclairage (-30%)
Puissance d'éclairage réduite à 75%

Figure 31

Cette demande d’énergie n’a qu’un intérêt théorique, puisqu’elle ne tient pas
compte des rendements des équipement.

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Demande thermique Consommation thermique Consommation totale Consomm. énergie primaire Emission de CO2 Coût de la consommation

Total Différence Total Différence Total Différence Total Différence Total Différence Total Différence
[kWh/m2] bâtiment [kWh/m2] bâtiment [kWh/m2] bâtiment [kWh/m2] bâtiment [kg de CO2 bâtiment [BEF] bâtiment
initial initial initial initial /m2 X 10] initial initial

Bâtiment initial 98,3 93,13 178,0 385,6 642,9 513,3

Puissance d'éclairage réduite


97,9 -0,4% 95,265 2,3% 172,7 -3,0% 364,3 -5,5% 622,7 -3,1% 482,1 -6,1%
à 75%

Gestion de l'éclairage (-30%) 96,1 -2,2% 93,355 0,2% 169,7 -4,6% 358,9 -6,9% 613,8 -4,5% 475,3 -7,4%

Ventilation à 16°c toute l'année 88,4 -10,1% 83,815 -10,0% 168,7 -5,2% 373,6 -3,1% 617,3 -4,0% 499,7 -2,7%

Humidification limitée 85,1 -13,4% 79,93 -14,2% 164,8 -7,4% 347,9 -9,8% 515,8 -19,8% 460,5 -10,3%

Consigne climatisation
91,6 -6,8% 90,025 -3,3% 174,9 -1,7% 377,9 -2,0% 632,9 -1,6% 502,8 -2,0%
remontée à 25°c

Infiltration plus faible 95,9 -2,4% 84,86 -8,9% 169,7 -4,6% 381,9 -1,0% 622,9 -3,1% 512,5 -0,2%

Diminution de 1/3 de la
90,3 -8,1% 87,21 -6,4% 172,1 -3,3% 376,1 -2,5% 625,9 -2,6% 501,6 -2,3%
surface vitrée

Double vitrage amélioré 86,0 -12,5% 85,83 -7,8% 170,7 -4,1% 371,2 -3,7% 620,9 -3,4% 494,6 -3,6%

Stores extérieurs mobiles 86,1 -12,4% 89,61 -3,8% 174,5 -2,0% 371,8 -3,6% 629,6 -2,1% 493,2 -3,9%

Plus d'inertie et ventilation


87,2 -11,3% 88,52 -5,0% 173,2 -2,7% 372,4 -3,4% 627,0 -2,5% 494,9 -3,6%
nocturne

Figure 30 : comparaison des différentes modifictaions sur le bâtiment initial

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Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

 Consommation d’énergie thermique

Après la diminution de la déshumidification, les mesures les plus


intéressantes sont celle qui diminuent en priorité la demande de chaleur des
locaux : ventilation, infiltration et vitrages (voir figure 32).

En effet, le COP de l’installation frigorifique choisi est de 2.5, tandis que le


rendement de l’installation de chauffage est de 0.8. Les « kWh. froids »
demandés ont donc moins de poids au niveau de la consommation que les
« kWh chauds ».

Consommations thermiques relatives


1,2

102%
100% 100%
1 95% 96% 97%
92% 94%
90% 91%
86%

0,8

0,6

0,4

0,2

0
Bâtiment initial Moins d'humidification
Ventilation à 16°c Infiltration plus faible
Double vitrage amélioré Diminution de 1/3 de la surf vitrée
Plus d'inertie et ventilation nocturne Stores extérieurs mobiles
Consigne de climatisation à 25°c Gestion de l'éclairage (-30%)
Puissance d'éclairage réduite à 75%

Figure 32

 Consommation totale

La consommation électrique des équipements de bureaux et de l’éclairage


représentent à eux seuls 40% de la consommation totale. Les gains relatifs
pour chaque amélioration diminuent donc lorsqu’on parle de consommation
totale (voir figure 33).

44/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

L’ordre d’importance relative des différentes améliorations reste le même à


l’exception des modifications concernant l’éclairage qui deviennent plus
intéressantes.

Consommations totales relatives


1,1
100% 98%
97% 97% 97% 98%
1 95% 95% 95% 96%
93%
0,9

0,8

0,7

0,6

0,5
Consomm. thermique
0,4

0,3 Consomm. d'éclairage

0,2

0,1
Consomm. de bureautique
0
Bâtiment initial Moins d'humidification
Ventilation à 16°c Infiltration plus faible
Gestion de l'éclairage (-30%) Double vitrage amélioré
Diminution de 1/3 de la surf vitrée Plus d'inertie et ventilation nocturne
Puissance d'éclairage réduite à 75% Stores extérieurs mobiles
Consigne de climatisation à 25°c

Figure 33

 Consommation en énergie primaire

La consommation en énergie primaire due aux équipements de bureaux et à


l’éclairage représente à elle seule 52% de la consommation totale.

Dans ce cas, les modification concernant l’éclairage sont parmi les plus
intéressantes. La plus grande économie provient de la diminution de
l’humidification. (voir figure 34).

 Emission de CO2

L’émission de CO2 due aux équipements de bureaux et à l’éclairage


représente à elle seule 37% de l’émission totale.

L’ensemble de améliorations ne se distinguent guère l’une de l’autre, à


l’exception de la diminution de l’humidification (voir figure 35). En effet, les
kWh d’énergie latente récupérés sont plus lourd que ceux de production de
froid (pas de COP), et que ceux de production de chaleur (la production

45/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

d’énergie électrique consomme plus de CO2 que la production d’énergie


avec un combustible fossile).
Consommations relatives en énergie primaire

1,1
100% 99%
96% 96% 97% 97% 98% 98%
1 94%
93%
90%
0,9

0,8

0,7

0,6
Consomm. thermique
0,5

0,4
Consomm. d'éclairage
0,3

0,2

0,1
Consomm. de bureautique
0
Bâtiment initial Moins d'humidification
Gestion de l'éclairage (-30%) Puissance d'éclairage réduite à 75%
Double vitrage amélioré Stores extérieurs mobiles
Ventilation à 16°c Plus d'inertie et ventilation nocturne
Diminution de 1/3 de la surf vitrée Consigne de climatisation à 25°c
Infiltration plus faible
Figure 34

46/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Emissions relatives de CO2


1,1
100% 98%
97% 97% 97% 97% 98% 98%
1 95% 96%

0,9
80%
0,8

0,7

0,6

0,5
Consomm. thermique
0,4

0,3 Consomm. d'éclairage


0,2

0,1
Consomm. de bureautique
0
Bâtiment initial Moins d'humidification
Gestion de l'éclairage (-30%) Ventilation à 16°c
Puissance d'éclairage réduite à 75% Double vitrage amélioré
Diminution de 1/3 de la surf vitrée Infiltration plus faible
Stores extérieurs mobiles Plus d'inertie et ventilation nocturne
Consigne de climatisation à 25°c

Figure 35
 Coût de la consommation

Le coût du à la consommation des équipements de bureaux et de l’éclairage


représente à lui seul 54% du coût total (remarque : cela pour un prix de 10fr/l
de mazout, et 4 fr du kWh électrique ; malgré tout, même pour une prix
doublé du mazout, cette proportion ne tombe qu’à 48% car l’énergie utilisée
par le bâtiment est majoritairement électrique).

Pour ce critère, les modifications les plus intéressantes sont de nouveau la


diminution de l’humidification et la réduction de l’éclairage.

47/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Coût de la consommation d'énergie


1,1
100% 100%
96% 96% 97% 98% 98%
1 94%
96%
93%
90%
0,9

0,8

0,7

0,6 Consomm. thermique

0,5

0,4 Consomm. d'éclairage

0,3

0,2

0,1
Consomm. de bureautique
0
Bâtiment initial Moins d'humidification
Gestion de l'éclairage (-30%) Puissance d'éclairage réduite à 75%
Double vitrage amélioré Stores extérieurs mobiles
Plus d'inertie et ventilation nocturne Ventilation à 16°c
Diminution de 1/3 de la surf vitrée Consigne de climatisation à 25°c
Infiltration plus faible

Figure 36

48/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

COMPARAISON DU BÂTIMENT AMÉLIORÉ AVEC LE BÂTIMENT INITIAL

L’ensemble des amélioration effectuées sur le bâtiment permet de diminuer


de 44% la demande d’énergie du bâtiment.

Il en résulte une diminution de 42% de la consommation thermique en


énergie primaire, et une diminution de 44% du coût de l’énergie thermique
consommée (voir figures 37 et 39).

Bâtiment amélioré - bilan énergétique thermique


400
Emission
de CO2

350
-37 %
kWh/m2, kg de CO2/m2 X10 et fr/m2

300

250

Coût de
200 l'énergie
Consommation
d'énergie primaire
-44 %
150 Demande
d'énergie Consommation -42 %
thermique d'énergie
100
-44 % -36 %

50

chauffage des locaux refroidissement des locaux

préparation de l'air : énergie sensible préparation de l'air : énergie latente


Différence par rapport au bâtiment iniital

Figure 37

Au niveau de la consommation globale du bâtiment, on constate une


diminution de 26% de la consommation en énergie primaire, et une
diminution de 26% du coût de l’énergie consommée (voir figures 38 et 39).

Le cumul des interventions dont l’influence sur la consommation était parfois


faible permet donc de diminuer de façon importante la consommation totale
du bâtiment.

49/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

Bâtiment amélioré - bilan énergétique global


700
Emission
de CO2
-28 %
600
Coût de
l'énergie
kWh/m2, kg de CO2/m2 X10 et fr/m2

500
-26 %
Consommation
d'énergie primaire
400
-26 %

300
Consommation
d'énergie
200 Demande
d'énergie
-27 %
thermique
100
-44 %

chauffage des locaux refroidissement des locaux


préparation de l'air : énergie sensible préparation de l'air : énergie latente
ventilateurs de pulsion ventilos-convecteurs des locaux
éclairage équipement
Différence par rapport au bâtiment iniital

Figure 38

Demande Consommation Energie Emission Coût de Différence


thermique totale primaire de CO2 l'énergie par rapport
[kg de CO2 au bât.
[kW/m2] [kW/m2] [kW/m2] /m2 X 10] [BEF] iniital
Traitement des locaux
demande de chaud 19,8 24,8 24,8 65,3 24,8 -19,2%
demande de froid 4,6 1,8 5,3 6,2 7,4 -83,1%
Préparation de l'air
nrj sensible 21,0 23,3 25,9 62,5 27,5 -37,1%
nrj latente 9,4 9,4 26,9 90,5 37,6 -35,6%

Pulsion de l'air 7,8 22,4 26,4 31,3

Ventilo-convecteurs des locaux 6,7 19,0 22,4 26,6

Charges internes électriques


éclairage 14,1 40,3 47,5 56,4 -49,3%
équipements 42,6 121,7 143,6 170,4

TOTAL thermique 54,8 59,3 82,7 224,5 97,2


Diff par rapport au bâtiment initial -44,3% -36,4% -42,2% -37,1% -44,1%

Total global 130,4 286,1 464,4 381,9


Diff par rapport au bâtiment initial -26,7% -25,8% -27,8% -25,6%

Figure 39

50/51
Analyse énergétique d’un bâtiment-type de bureaux de 3000 m²

REMARQUES :

Les différentes modifications ont été comparées indépendamment les unes


des autres, toutes autres choses restant identiques. Lorsqu’on cumule ces
interventions sur le même bâtiment, elles s’influencent l’une sur l’autre. Il est
donc difficile de déterminer réellement la part relative de chaque intervention
sur la réduction totale de consommation du bâtiment amélioré.

Par exemple, la diminution de la surface du vitrage diminue consommation


thermique de 6%, et l’amélioration du double vitrage la diminue de 8%, mais
si la surface du vitrage a déjà été diminuée, cette influence sera moindre.

Certaines interactions doivent aussi être envisagées avec l’éclairage


artificiel : une étude plus approfondie devrait évaluer l’augmentation
éventuelle de l’éclairage artificiel induite par la diminution de la surface de
vitrage et l’utilisation de stores.

51/51

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