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Hydraulique à surface libre - TD : Le dalot

Correction en bleu
Le torrent de Gigondas traverse la ville de Reblochon. Sa partie aval en zone urbaine fait 2km
de long. Elle est aménagée et se termine par un déversement dans la rivière principale dont ce
torrent est affluent. Les caractéristiques géométriques du tronçon étudié sont uniformes :pente
S0=0.01, la section est rectangulaire et sa largeur est b=8 m. Le coefficient de rugosité
Strickler est identique pour l’ensemble : kstr=45.
1.1.
Calculez la profondeur normale (régime uniforme) et la
profondeur critique pour Q=20 m3s-1.
On a calculé et tracé sur la figure 2 la courbes de charge
spécifique pour le torrent. Placez sur cette courbe le point
correspondant U à l’écoulement uniforme.
Calculez le nombre de Froude pour ce point. Quel est le
régime d’écoulement ?
On calcule hn=0,753m et hc=0,860m.
Voir figure. Le point U est sur la branche inférieure supercritique.
Pour la profondeur normale hn=0,753m, on calcule une vitesse
d’écoulement V=3,32ms-1 et une célérité d’onde C=2,72ms-1. Le
nombre de Froude est le rapport V/C : Fr=1,22. Le régime est donc
supercritique.
1.2.
Une route traverse ce torrent à mi-parcours du tronçon étudié. Sous la route, le torrent passe
dans un dalot de section rectangulaire dont la largeur est bd=3 m et la hauteur est hd= 1,5m.
La pente du fond du dalot est nulle.
On aussi calculé et tracé sur la figure 2 les courbes de charge spécifique de la section
correspondant à l’intérieur du dalot.
On veut calculer les écoulements pour apprécier les risques de débordement.
Positionnez sur la courbe de charge spécifique à l’intérieur du dalot le point de fonctionnement
E qui correspond au début de mise en charge du dalot (hauteur d’eau hd =1,5m).
Voir figure.

Quelle est la vitesse de l’écoulement quand le dalot est en charge ? Pourquoi la branche
supérieure de la courbe du dalot est-elle rectiligne ?
On calcule A=4,50m2 et V=4,44ms-1. Cette vitesse est constate quelle que soit la pression, et donc la
ligne de charge est parallèle à la première bissectrice.

1.3.
Quelle est la célérité des ondes de pression quand l’écoulement est en charge dans le dalot ?

Calculez le nombre de Froude en E, respectivement juste avant la mise en charge (h=hd-ε) et


juste après la mise en charge (h=hd+ ε).
Quelle est la profondeur critique sous le dalot ?
Dès le mise en charge, la célérité est très grande (liée à l’élasticité de la conduite). Le nombre de Froude
est très faible. On peut dire que la branche supérieure de la courbe de charge spécifique est subcritique.
Avant la mise en charge, le nombre de Froude est égal à V/racine(gh)=1,16. Toutes les profondeurs
correspondant à un écoulement à surface libre sont donc supercritiques.
La cote du plafond (mise en charge), à la frontière entre ces deux domaines, correspond donc à
l’écoulement critique

1.4.
TD_dalot_correction.docx

Quel peut-on dire de la profondeur normale sous le dalot ?

Philippe Belleudy – novembre 2016


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Il n’y a pas de pente, donc pas de terme moteur. La profondeur normale ne peut pas être définie. (mais
ce serait aussi le cas avec une faible pente où il n’existe pas de h à surface libre pour lequel les
frottements consomment les actions de la gravité).

Placez les axes hydrauliques (profil en long critique et uniforme) correspondants aux différents
tronçons sur la figure 3.
Voir figure.

1.5.
Que se passe-t-il dans le dalot, et à l’aval du dalot ? C’est un peu délicat… Nous avons fait
appel à l’avis éclairé des ingénieurs Andouillette, Boudin, Cervelas et Diot (de Savoie).
Andouillette : « La hauteur d’eau correspondant à l’écoulement uniforme en amont est
inférieure à la cote du plafond du dalot. L’écoulement traverse donc ce dalot à surface libre, et
on retrouve ce même écoulement supercritique à l’aval de la route. Pour un calcul précis, il
faut évaluer et ajouter les pertes de charge par divergence à la sortie du dalot ».
Alors dans ce cas, le point U correspond au fonctionnement à l’amont immédiat du dalot. La charge
correspondante est inférieure à la charge minimale dans le dalot (point critique sur la deuxième courbe).
Ce n’est pas possible.

Boudin : « L’écoulement est critique à partout à l’intérieur du dalot »


Non, cela supposerait que la perte de charge est nulle dans le dalot.

Cervelas : « L’écoulement est critique à l’extrémité aval du dalot seulement. La transition vers
l’aval n’est pas très nette dans ma tête, mais certainement aussi dans la réalité : on n’est pas
dans le cas d’un écoulement graduellement varié. Ou alors il faudrait abandonner un peu les
hypothèses unidimensionnelles ».
A, B et D sont absurdes, donc C est juste.

Diot : « L’écoulement est critique à l’extrémité amont du dalot (c’est l’énergie minimale). On a
ensuite un écoulement à surface libre à l’intérieur du dalot qui rejoint progressivement la
profondeur normale (régime uniforme) après la sortie du dalot, donc un point D identique au
point A ».
L’écoulement ne peut pas être critique à l’amont du dalot, puis supercritique en aval : cela impliquerait
que la charge augmente vers l’aval. De même, on ne peut pas avoir une mise en charge croissante.

La réponse de Cervelas est la seule possible. Dites pourquoi les réponses de autres ingénieurs
sont absurdes.
Placez le point C qui correspond au fonctionnement à l’extrémité aval du dalot.
Si on fait l’hypothèse que la perte de charge à la sortie du dalot est équivalente à l’énergie
cinétique en C, placez le point D qui correspond au fonctionnement dans le torrent à l’aval
immédiat du dalot.
Voir figure.
1.6.
Calculez la pente de la ligne d’énergie à l’intérieur du dalot et la perte de charge dans le dalot
dont la longueur est égale à 10 mètres. Placez le point B qui correspond au fonctionnement
dans le dalot, à l’extrémité amont de celui-ci.
Attention, il faut prendre en compte la voute dans le calcul du périmètre mouillé. On calcule avec la
formule de Manning-Strickler Sf=0,0246 et donc ΔH=0,246m.
Voir figure.

1.7.
On fera l’hypothèse que la perte de charge à l’entrée du dalot est négligeable. Placez le point A
qui correspond au fonctionnement dans le torrent à l’amont immédiat du dalot.
A est donc à la verticale (même charge) de B, sur la courbe amont.
1.8.
TD_dalot_correction.docx

Tracez une ébauche de la ligne d’eau et de la ligne de charge sur la figure 3. (si nécessaire,
tracez une figure supplémentaire sur une étendue plus grande des abscisses)

Philippe Belleudy – novembre 2016


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En amont de A, on a un remous subcritique. Plus en amont un ressaut R fait passer l’écoulement normal
supercritique vers ce remous.
En aval de D, la ligne d’eau rejoint progressivement la profondeur normale.

Figure 2 : courbes de charge spécifique (l'origine est la cote du


3,0 talweg)
hauteur d'eau

A  
2,5

largeur 8m
2,0 première bissectrice
fonctionnement
dalot B  
1,5
R   C,  E  

1,0

U   D  
0,5

charge spécifique
0,0
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00
TD_dalot_correction.docx

Philippe Belleudy – novembre 2016


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Figure 3 : profil en long


13,0
cote NGF (m) R   A  

12,5 yn
zf
yc
12,0 y
B   H+zf

C  
11,5

11,0 U  

10,5
D  

10,0 U  

9,5

abscisse longitudinale (m)


9,0
950 960 970 980 990 1000 1010 1020 1030 1040 1050
TD_dalot_correction.docx

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