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Introduction
Depuis plusieurs années, les Gouvernements français et allemand travaillent à l’élaboration d’un
droit uniforme en matière de régimes matrimoniaux en raison du nombre sans cesse grandissant de
mariages binationaux célébrés et corrélativement dissous.
L’instauration d’un régime matrimonial commun fonctionnant selon des règles identiques dans les
pays contractants constitue une avancée importante pour les ressortissants européens. A l’heure
actuelle, les couples franco-allemands se heurtent à un certain nombre de difficultés puisque les
régimes légaux des deux pays ne sont pas les mêmes alors que la majorité des couples sont soumis
à ce régime légal.
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Sur le contexte et la présentation de ce régime optionnel de la participation aux acquêts, voir P. Simler, « Le nouveau
régime matrimonial optionnel franco-allemand de participation aux acquêts, Rev. Droit de la famille mai 2010, n° 5,
étude n° 8 ; aj. A. Meier-Bourdeau, Accord du 4 février 2010 entre la France et l'Allemagne portant création d'un
régime matrimonial commun : JCP N 2010, n° 10, act. 257. Le dossier de presse et le texte de l’accord est disponible
sur le site : http://bruxelles.blogs.liberation.fr/Dossier%20presse%20regime%20matrimonial%20commun.pdf
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La signature de l’accord franco-allemand le 4 février dernier est la première pierre apportée à
l’édifice d’un droit des régimes matrimoniaux uniforme.
L’accord signé le 4 février 2010 doit être soumis au Parlement en vue de sa ratification en
application de l’article 53 de la Constitution. Cette procédure est en cours à l’heure actuelle. Le
nouveau régime optionnel de la participation aux acquêts ne pourra entrer en vigueur qu’après cette
ratification.
Afin de présenter les termes de l’accord du 4 février, il faut envisager les destinataires de ce
nouveau régime (I) et son fonctionnement (II).
I Les destinataires
Il s’agira donc, au préalable, de déterminer, en application des règles de conflit du droit français et
du droit allemand, si le régime matrimonial de ces époux relève bien d’une de ces lois.
- qui possèdent leur résidence habituelle commune en Allemagne (ou ont possédé leur
dernière résidence habituelle commune en Allemagne, à condition que l’un des époux y
réside encore), à défaut ;
De même, l’article 15 du EGBGB permet aux époux de soumettre leur régime matrimonial à la loi
allemande si l’un des époux a la nationalité allemande, si l’un des époux réside habituellement en
Allemagne, et, pour ces biens, s’ils possèdent des biens immobiliers situés en Allemagne.
En application des règles de conflit françaises (issues de la Convention de la Haye sur la loi
applicable aux régimes matrimoniaux du 14 mars 1978), à défaut de choix des époux, la loi
française est en principe applicable aux époux qui ont fixé leur première résidence habituelle
commune après le mariage en France.
Et les époux peuvent choisir de soumettre leur régime matrimonial à la loi française si l’un des
époux a la nationalité française, si l’un des époux réside habituellement en France, si l’un des
époux établira une nouvelle résidence habituelle après le mariage en France, et pour ces biens, s’ils
possèdent des biens immobiliers situés en France.
Le champ d’application de l’accord est donc large, puisqu’il suffit, pour que les époux puissent
opter pour le régime franco-allemand optionnel, que l’un des époux possède des liens certains
(nationalité, résidence habituelle, lieu de situation des biens immobiliers) avec la France ou
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l’Allemagne. Et s’il s’adresse en priorité aux couples franco-allemands, aux français habitant en
Allemagne et aux allemands vivant en France, il permettra également à d’autres couples
binationaux d’opter pour ce régime, pour peu que leur régime matrimonial soit régi par la loi
française ou allemande.
Les époux qui veulent opter pour le régime franco-allemand commun, comme le précise le rapport
explicatif, ne sont pas tenus de choisir expressément comme loi applicable à leur régime
matrimonial, la loi française ou la loi allemande ; il suffit que les règles de conflit désignent l’une
de ces lois comme étant celle applicable à leur régime matrimonial. Néanmoins, pour éviter toute
ambiguïté, il sera préférable de conseiller aux époux qui souhaitent opter pour un tel régime, de
désigner également dans leur contrat de mariage, la loi applicable à leur régime matrimonial.
Enfin, à terme, peut-être que ce régime constituera le 28e régime matrimonial de l’Union
Européenne.
En effet, dans une perspective plus vaste, le régime commun a l'ambition de tracer un nouveau
chemin vers une harmonisation européenne dans le domaine du droit de la famille.
L'accord prévoit ainsi expressément que d'autres États de l'Union européenne pourront adopter
ultérieurement ce régime matrimonial, par adhésion à cet accord. Cet accord vise donc à
approfondir l'intégration européenne.
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II Le fonctionnement du régime optionnel de participation aux acquêts
Le régime optionnel de la participation aux acquêts résulte d’un compromis entre les régimes de
participation aux acquêts existant en France et en Allemagne.
Quelques remarques préliminaires peuvent être faites avant de détailler les points forts de ce
régime.
En premier lieu, le régime optionnel de la participation aux acquêts peut être qualifié de régime
séparatiste puisqu’aux termes de l’article 2 de l’accord, « le patrimoine des époux reste séparé ».
Chaque époux conserve la libre administration et disposition de ses biens pendant toute la durée
mariage. Chacun demeure également seul tenu de ses dettes. Ce n’est qu’au moment de la
dissolution du régime que l’on compare les acquêts réalisés par chacun des époux afin de
déterminer la créance de participation.
En second lieu, il faut souligner que ce nouveau régime optionnel de la participation aux acquêts
vient enrichir les possibilités de choix offerts aux futurs époux. Alors que le régime légal en
vigueur en Allemagne est celui de la participation aux acquêts, le régime optionnel ne peut résulter
que de la convention matrimoniale des futurs époux, ou des époux dans le cadre d’un changement
de régime matrimonial. En effet, l’alinéa premier de l’article 3 de l’accord franco-allemand dispose
que « les époux peuvent convenir par contrat de mariage que le régime optionnel de la
participation aux acquêts constitue leur régie matrimonial ». Le deuxième alinéa de ce texte
précise que « le contrat peut être conclu avant ou pendant le mariage ». De manière classique, la
convention prend effet au jour de la conclusion du contrat sous réserve de respecter les règles
relatives au changement de régime matrimonial et au plus tôt au jour de la célébration du mariage.
Les termes de l’article 3 demeurent volontairement généraux puisque, contrairement au droit
français, le droit allemand n’impose aucune condition particulière quant au changement de régime
matrimonial.
Mais, l’intérêt et l’apport de ce régime optionnel franco-allemand réside dans la protection
renforcée qu’il apporte aux époux en reprenant certaines des dispositions du régime primaire
français (A) et dans des règles de liquidation unifiées et simplifiées quant à l’évaluation de la
créance de participation (B).
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La notion d’objets du ménage peut être rapprochée de celle de meubles meublants du droit
français. Il semble, toutefois, que les objets du ménage constituent une catégorie plus large que les
meubles meublants.
Le nouveau régime optionnel de la participation aux acquêts s’inspire directement des principales
dispositions du régime primaire du droit français relatives à la protection du logement familial (1),
à l’autorisation judiciaire de passer seul un acte (2) ou encore à la solidarité légale quant aux dettes
ménagères (3). Les autres dispositions du régime primaire, non reprises par l’accord, n’ont
vocation à s’appliquer qu’aux seuls époux domiciliés en France (4).
2- L’autorisation judiciaire
Aux termes de l’alinéa 2 de l’article 5 de l’accord, « un époux peut être autorisé par justice à
passer seul un acte pour lequel le consentement de son conjoint serait nécessaire, si celui-ci est
hors d’état de manifester sa volonté ou si son refus n’est pas justifié par l’intérêt de la famille ».
L’autorisation judiciaire fondée sur l’incapacité de l’un des époux existe tant en droit allemand
qu’en droit français. En effet, l’article 1454 du BGB instaure des règles d’administration d’urgence
en cas d’incapacité de l’un des époux pour raison médicale. Cette règle figure également à l’article
217 du Code civil.
En visant le refus injustifié par l’intérêt de la famille, l’accord s’inspire directement du régime
primaire français. L’autorisation judiciaire, dans cette hypothèse, permet de remédier aux situations
de blocage. Le juge apprécie souverainement l’intérêt de la famille et autorise, ou non, l’époux
demandeur à passer seul l’acte.
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La dernière règle inspirée du régime primaire est celle relative à la solidarité légale quant aux
dettes ménagères.
3- La solidarité légale
L’article 6 de l’accord signé le 4 février précise que chaque époux peut passer seul les contrats qui
ont pour objet l’entretien du ménage et l’éducation des enfants. Cette règle est conforme au
principe général de séparation des patrimoines. L’article précise ensuite que les époux sont tenus
solidairement de ces dépenses. Celui qui n’a pas consenti au contrat est quand même engagé dès
lors que la dépense est ménagère. Ce texte reprend quasiment au mot près le premier alinéa de
l’article 220 du Code civil. L’on sait que les époux sont tenus solidairement de toute dette
ménagère quelle que soit sa nature, contractuelle ou non, malgré les termes de l’article 220 visant
« les contrats qui ont pour objet l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants ». L’article 6 de
l’accord reprenant ce terme de contrat, la question de savoir s’il s’applique aux seules dettes
contractuelles ou à toute dette ménagère même non conventionnelle risque de se poser dans les
mêmes termes qu’en droit français.
L’alinéa 2 de l’article 6 instaure une exception à la solidarité légale à condition que la dépense soit
manifestement excessive et que le tiers contractant ait eu connaissance ou aurait dû connaître ce
caractère excessif. Cette règle s’avère plus exigeante que celle figurant à l’alinéa 2 de l’article 220
du Code civil. En effet, le droit français écarte la solidarité dans le cas de dépenses manifestement
excessives au regard du train vie du ménage, à l’utilité ou non de la dépense et à la mauvaise foi du
tiers contractant. Mais il ne s’agit que de critères d’appréciation du caractère excessif de la dépense
et non pas de conditions cumulatives.
Il faut noter que l’accord ne reprend aucunement l’alinéa 3 de l’article 220 et reste muet quant aux
dettes contractées au moyen d’un emprunt ou d’un achat à tempérament, quel que soit le montant
et l’objet de ces dépenses.
Au regard de l’important contentieux auquel donne lieu l’application de l’article 220 du Code civil
en France, on peut craindre que cet article 6 génère un certain nombre de difficulté d’application.
D’une manière générale, les termes de l’accord du 4 février renforcent la protection des époux en
instaurant un certain nombre de règles inspirées du régime primaire français, et ce même si la
transposition n’est pas complète.
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L’accord du 4 février 2010 présente également l’intérêt des règles simplifiées quant la liquidation
du régime lors de sa dissolution.
Si le régime de la participation aux acquêts fonctionne comme une séparation de biens, c’est au
moment de sa liquidation que sa particularité apparaît. Il faut déterminer l’éventuelle créance de
participation en comparant le patrimoine originaire et le patrimoine final de chaque époux. On peut
alors qualifier ce régime de communauté différée en valeur. Afin de fixer le montant de la créance
de participation (3), il faut évaluer le patrimoine originaire (1) et le patrimoine final (2) de chacun
des époux.
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Les droits français et allemand retiennent des solutions opposées quant à l’évaluation du
patrimoine originaire. L’accord du 4 février a dû faire œuvre de compromis.
Le droit français retient la valeur réelle des biens au jour de la liquidation du régime, en tenant
compte des biens subrogés le cas échéant. Par exemple, une maison appartenant à l’un des époux à
une valeur de 100 000 euros au jour de la prise d’effet du régime. En raison de travaux de
rénovation, cette maison est évaluée à 150 000 euros au jour de la liquidation du régime. Le droit
français retient comme valeur dans le patrimoine originaire le montant de 150 000 euros. Il n’y a
donc pas d’acquêt de réalisé.
Le droit allemand se réfère, quant à lui, à la valeur initiale des biens compris dans le patrimoine
originaire. La valeur est alors définitive sous réserve d’une indexation laissée à l’appréciation du
juge. Les plus-values son assimilées à des acquêts et augmentent la valeur du patrimoine final.
Ainsi, en reprenant l’exemple précédent, le droit allemand intègre la maison à hauteur de 100 000
dans le patrimoine originaire et considère la plus-value de 50 000 euros comme un acquêt.
A l’inverse, les moins-values ne sont pas prises en compte.
La règle d’évaluation retenue par l’article 9 de l’accord est un compromis entre ces deux solutions.
Aux termes de ce texte, les biens existants sont évalués au jour de l’entrée en vigueur du régime.
Les biens acquis postérieurement compris dans le patrimoine originaire, c’est-à-dire les biens reçus
à titre gratuit, sont évalués au jour de leur acquisition.
La valeur ainsi déterminée est indexée sur la valeur moyenne de l’indice général des prix à la
consommation dans les deux pays.
Les immeubles et les droits immobiliers sont évalués au jour de la dissolution du régime mais sans
tenir compte de la subrogation réelle. Si les biens ont été cédés, on retient la valeur au jour de
l’aliénation. Cette dernière étant indexée à compter de l’aliénation des biens.
Cependant, les plus-values dues à la contribution des époux ne sont pas prises en compte dans le
patrimoine originaire et constituent des acquêts. Seules les plus-values réalisées sans la
contribution des époux sont intégrées dans le patrimoine originaire car elles ne sont pas
constitutives d’acquêts.
Par exemple, un époux est propriétaire d’un immeuble d’une valeur de 100 000 euros. Cet
immeuble a une valeur de 150 000 euros au jour de la dissolution du régime car le quartier où il se
trouve a été aménagé en zone résidentielle. La valeur intégrée au patrimoine originaire est 150 000
car la plus-value ne constitue pas un acquêt. A l’inverse, si la plus-value est due à des travaux de
rénovation réalisés par l’époux, il s’agit d’un acquêt et la valeur à retenir pour le patrimoine
originaire est 100 000.
Des règles identiques d’évaluation sont appliquées aux dettes même si un tel système d’indexation
des dettes est inconnu du droit français.
L’article 13 de l’accord précise qu’en cas de divorce ou si le régime matrimonial est dissous par
une autre décision judiciaire, par exemple en cas de liquidation anticipée de la créance de
participation, la date d’évaluation est celle du jour d’introduction de la demande en justice.
La détermination du patrimoine originaire ne constitue que la première étape des opérations de
liquidation du régime optionnel de participation aux acquêts. Il faut ensuite déterminer le
patrimoine final de chacun des époux.
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Il faut y ajouter les biens donnés par un époux sauf si la donation s’avère non excessive au regard
du train de vie du ménage ou si le bénéficiaire de la libéralité est un parent en ligne directe de
l’époux donateur. Dans ce dernier cas, cependant, il est tenu compte des plus-values apportées aux
biens lorsqu’elles ont été réalisées avec des deniers ne provenant pas du patrimoine originaire de
l’époux donateur.
Il faut également intégrer au patrimoine final, les biens cédés dans le but de « léser l’autre époux »
et ceux qui ont été dissipés.
L’intégration des biens donnés sans le consentement du conjoint et ceux cédés dans le but de léser
les droits du conjoint existe aussi bien en droit allemand qu’en droit français. Mais, la prise en
compte des biens dissipés est connue du seul droit allemand.
L’alinéa 3 de l’article 10 instaure une prescription extinctive de dix ans. Les donations, la
disposition frauduleuse ou la dissipation réalisée plus de dix ans avant la dissolution du régime
matrimonial ne sont intégrées au patrimoine final. Cette règle, issue de l’article 1375 § 3 du BGB
apporte une certaine sécurité juridique. On considère que passé un certain délai l’acte n’a pas été
réalisé en fraude des droits du conjoint ou que ce dernier a finalement accepté l’acte.
L’évaluation du patrimoine final se fait au jour de la dissolution du régime en application de
l’article 11 de l’accord du 4 février ou à la date d’introduction de la demande en justice en cas de
divorce ou d’une autre décision judiciaire mettant fin au régime matrimonial. Cette règle
d’évaluation reprend les dispositions du droit allemand. En effet, en France, la date retenue est, en
principe, celle du jour de la liquidation du régime matrimonial, cette dernière pouvant intervenir
plusieurs années après la dissolution.
Lorsque des biens donnés, cédés frauduleusement ou dissipés sont réintégrés dans le patrimoine
final, ils sont évalués au jour de la donation, de l’acte frauduleux ou de la dissipation.
La plus-value des biens donnés à des parents en ligne directe lorsqu’elle n’a pas été financée par le
patrimoine originaire de l’époux donateur est également évaluée au jour de la donation.
La comparaison du patrimoine final et du patrimoine originaire permet de déterminer l’éventuelle
créance de participation due par un époux à son conjoint.
3- La créance de participation
Le montant des acquêts de chaque époux réside dans la différence entre le patrimoine final et le
patrimoine originaire selon les termes de l’article 12 de l’accord franco-allemand.
L’époux qui a réalisé le moins d’acquêts a droit à une créance égale à la moitié de la différence
entre les acquêts de chacun.
Par exemple un époux dispose d’un patrimoine final d’une valeur de 200 000 alors que son
patrimoine originaire est évalué à 150 000. Les acquêts qu’il a réalisés sont alors de 50 000.
Son conjoint a un patrimoine final de 250 000 et son patrimoine originaire est fixé à 100 000. Ses
acquêts sont de 150 000.
L’époux qui a réalisé le moins d’acquêt peut prétendre à une créance de participation de la moitié
de la différence entre ses acquêts et ceux de son conjoint. Soit une différence d’acquêt de 100 000
(150 000 – 50 000 = 100 000) et une créance de participation de 50 000 (100 000 / 2 = 50 000).
Même si le droit allemand ne le précise pas expressément, à l’inverse du droit français, dans les
deux pays, le paiement de la créance de participation s’entend d’un paiement en argent. L’alinéa 2
de l’article 12 de l’accord reprend de manière expresse ce principe de paiement.
Le règlement en nature est réservé à des cas particuliers en France comme en Allemagne. Ainsi
l’accord prévoit-il que le tribunal peut ordonner le paiement par le transfert de biens appartenant au
débiteur au profit du créancier eu égard à l’équité.
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Conformément aux dispositions des deux droits nationaux, la créance n’est cessible entre vifs et
transmissible à cause de mort qu’après la dissolution du régime matrimonial.
L’article 14 de l’accord plafonne le montant de la créance de participation à la moitié de la valeur
du patrimoine de l’époux débiteur au jour d’évaluation retenu pour déterminer cette créance de
participation.
La prescription de la créance de participation est de trois ans en Allemagne comme en France. La
date de départ du délai diffère cependant. Le droit allemand retient le jour où l’époux a
connaissance de la dissolution du régime matrimonial alors que le droit français fiat courir le délai
à compter de la dissolution du régime elle-même. La règle allemande étant plus protectrice des
intérêts des époux, c’est elle qui est reprise à l’article 15 de l’accord.
En guise de conclusion, une dernière remarque peut être faite sur les perspectives d’ouverture
générées par cet accord.
Ensuite, en droit interne, force est de constater que le régime de la participation aux acquêts
demeure mal connu et peu pratiqué alors qu’il s’agit d’un régime permettant de concilier
indépendance des époux et participation équitable aux acquêts de chacun. Il est possible d’espérer
que l’adoption de ce régime optionnel commun un moyen de développer davantage le choix du
régime de la participation aux acquêts pour les couples français. En effet, ils sont libres de
s’inspirer de ce modèle européen pour la rédaction de leur contrat de mariage au nom de la liberté
conventions matrimoniales.
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