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Année 2016–2017
i
Préface
Nous avons fait la convention de noter les vecteurs en caractères normaux surmontés
d’une flèche. On trouvera occasionnellement la convention alternative qui consiste à noter
les vecteurs en caractères gras.
1 Nombres complexes 1
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Définition du corps des nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2.1 Définition et notation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2.2 Représentation géométrique et écriture trigonométrique . . . . . . . 3
1.2.3 Ecriture exponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3 Opérations avec les complexes et utilisations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 Conjugaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.2 Linéarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.3 Antilinéarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.4 Applications à la géométrie plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.5 La fonction exponentielle complexe et électrocinétique . . . . . . . . 11
1.4 Résolution des équations à coefficients complexes . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.1 Théorème fondamental de l’algèbre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.2 Résolution des équations du second degré complexe . . . . . . . . . . 13
1.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
6 Intégrales multiples 71
6.1 Intégrales doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
6.1.1 Définition de l’intégrale double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
6.1.2 Interprétation géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
6.1.3 Propriétés de l’intégrale double de Riemann . . . . . . . . . . . . . . 72
6.1.4 Intégrale double obtenue par deux intégrales simples itérées. . . . . . 73
6.1.5 Changement de variables dans une intégrale double . . . . . . . . . . 75
6.2 Calculs des aires et des intégrales de surfaces. . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
6.2.1 Aire d’une portion de surface. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
6.2.2 Intégrale de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
6.3 Intégrales triples. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
6.3.1 Calcul d’une intégrale triple par itération de deux intégrales. . . . . 80
6.3.2 Changement de variables dans une intégrale triple . . . . . . . . . . 83
6.4 Application à la géométrie des masses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
6.4.1 Distribution continue et distribution discrète d’une grandeur scalaire 85
6.4.2 Masse et densité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
vi TABLE DES MATIÈRES
Nombres complexes
1.1 Introduction
On considère que la découverte des nombres complexes remonte au XVIe siècle. Histo-
riquement, c’est la recherche des solutions des équations polynomiales à coefficients réels
qui a conduit à la naissance de ces nombres qui admettent plusieurs représentations (algé-
brique, géométrique, matricielle, etc.). Leur utilité n’est plus à démontrer et malgré leur
dénomination, ils permettent de simplifier de nombreux problèmes aussi bien en algèbre,
qu’en analyse, en géométrie mais aussi en physique.
+C : C × C −→ C
(a, b), (a0 , b0 ) 7−→ (a + a0 , b + b0 ).
2. La multiplication ×C :
×C : C × C −→ C
(a, b), (a0 , b0 ) 7−→ (aa0 − bb0 , ab0 + a0 b).
Notations
— Dans la pratique, on note simplement + et × ou rien, respectivement pour +C
et ×C .
— Le nombre complexe (0, 1) se note i.
— Soit z = (a, b) ∈ C, on l’écrit généralement sous la forme z = a + i b (ou a + b i) ;
cette écriture est appelée notation algébrique. Dans la suite, c’est la notation que
l’on utilisera.
1
2 CHAPITRE 1. NOMBRES COMPLEXES
et
Proposition 1
i2 = −1.
Exemple 1
3 π i
0, 1, − , π, 3i, 5 + 4i, √ −√
3
5 2 2
sont des nombres complexes.
Les égalités suivantes sont vraies :
(2 + 3i) + (5 + iπ) = 7 + i(3 + π),
√ √ √
( 2 − i)2 = 2 − 1 − 2i 2 = 1 − 2i 2.
Définition 1.2 Soit z ∈ C. L’écriture z = a+i b avec a, b ∈ R est appelée forme algébrique
du nombre complexe z.
∀z1 , z2 , z3 ∈ C :
Remarque 1 Les propriétés précédentes peuvent paraitre triviales mais tout ensemble (K, +, ×) muni
d’une addition + et d’une multiplication × qui vérifient ces propriétées est appelé un corps commutatif
(car commutativité de la multiplication).
L’ensemble R des réels muni de l’addition et de la multiplication habituelles est un corps.
L’ensemble des vecteurs de R3 muni de l’addition et du produit vectoriel n’est pas un corps car le
produit vectoriel n’est pas associatif et il n’y a pas d’élément neutre.
Remarque 2
— L’existence d’un inverse pour l’addition permet de soustraire des nombres com-
plexes.
— L’existence d’un inverse pour la multiplication permet de diviser par un nombre
complexe non nul.
Définition 1.3
Pour tout nombre réel z ∈ C de la forme z = a + i b avec a, b ∈ R.
— Le nombre a est appelé partie réelle de z et on note a = Re(z).
— Le nombre b est appelé partie imaginaire de z et on note b = Im(z).
Remarque 3
— z est un nombre réel ssi z = Re(z).
— z est un nombre imaginaire pur ssi z = i Im(z).
Proposition 3
∀z, z 0 ∈ C :
— Re(z + z 0 ) = Re(z) + Re(z 0 )
— Im(z + z 0 ) = Im(z) + Im(z 0 )
DANGER 1 En général, si z, z 0 ∈ C,
C → R2
a + i b 7→ (a, b)
L’ensemble des nombres complexes peut donc se représenter par un plan que l’on
appellera le plan complexe.
Remarque 4
Attention à ne pas confondre le plan complexe qui est un espace vectoriel de dimension réelle 2 avec
un plan complexe qui est un espace vectoriel de dimension réelle 4 (cf 2ème semestre).
4 CHAPITRE 1. NOMBRES COMPLEXES
→
− → −
Dans la suite on considère le plan muni d’un repère orthonormé (O, i , j ).
Définition 1.4
→
− → −
Dans le repère (O, i , j ), à tout nombre complexe z = a + i b on associe le point M
du plan de coordonnées (a, b).
On dit que :
— M est le point image de z.
— z est l’affixe du point M .
M
b
|z |
θ
O a
On appelle :
√
— module de z, la longueur OM . On le note |z| et on a : |z| = a2 + b2 .
−\
→ −−→
— argument de z, une mesure de l’angle orienté ( i , OM ).
Exemple 2
√ √ √
— |i| = 1, |1 + i| = 2, |π − i 2| = 2 + π 2
π √
— Un argument de i est . Un argument de −1 est π. Un argument de 2 est 0.
2
Remarque 5
— L’argument est bien défini pour z 6= 0.
— Si z ∈ R, alors le module coı̈ncide avec la valeur absolue.
— Pour des raisons de commodité, on peut imposer à l’argument d’un nombre com-
plexe d’être compris dans un certain intervalle. Par exemple : [0, 2π[ ou ] − π, π].
— Il n’existe pas de formule simple pour exprimer l’argument d’un nombre complexe !
En général, on peut utiliser les fonctions réciproques : arctan, arccos ou arcsin.
Par exemple, soit z = a + i b ∈ C et θ un argument de z. Si l’on demande à θ
d’appartenir à l’intervalle ] − π, π], alors θ s’exprime en fonction de a et b de la
1.2. DÉFINITION DU CORPS DES NOMBRES COMPLEXES 5
manière suivante :
π
Si a = 0 et b > 0, θ =
2π
Si a = 0 et b < 0, θ = −
2
b
Si a > 0, θ = arctan
a
b
Si a < 0 et b ≥ 0, θ = arctan +π
a
b
Si a < 0 et b < 0, θ = arctan a − π.
Définition 1.5
Soit z ∈ C.
Une écriture z = ρ(cos(θ) + i sin(θ)) avec ρ ∈ R+ est appelée forme trigonométrique
du nombre complexe z.
Proposition 4
Soit z, z 0 ∈ C d’arguments respectifs θ, θ0 .
— |zz 0 | = |z||z 0 |
— θ + θ0 est un argument de zz 0 .
Si z 0 6= 0
z |z|
— | 0| = 0
z |z |
0 z
— θ − θ est un argument de 0 .
z
6 CHAPITRE 1. NOMBRES COMPLEXES
DANGER 2 Ces formules ne sont valables que pour le produit de deux nombres com-
plexes ! Il n’y a pas de formule simple pour l’addition ! Cependant, on a tout de même
l’inégalité triangulaire :
Définition 1.6
∀θ ∈ R, eiθ = cos(θ) + i sin(θ).
Exemple 3
— eiπ = −1
— e2iπ = 1 √
i π3 1 3
— e = +i
2 2
On en déduit l’écriture exponentielle des nombres complexes :
Proposition 6 Soit z ∈ C.
Une écriture z = ρeiθ avec ρ ∈ R+ est appelée forme exponentielle du nombre com-
plexe z.
Définition 1.7
exp : C → C
a + i b 7→ ea × eib
Grâce aux formules de trigonométrie, on montre que l’exponentielle complexe possède
alors certaines propriétés de l’exponentielle réelle.
1.3. OPÉRATIONS AVEC LES COMPLEXES ET UTILISATIONS 7
Proposition 7
0 0
— ∀z, z 0 ∈ C, ez ez = ez+z
— ∀z ∈ C, n ∈ Z, (ez )n = enz
Par contre l’exponentielle complexe n’est pas injective : ∀θ ∈ R, ∀k ∈ N, eiθ = eiθ+k 2πi
Remarque 7 Grâce aux propriétés précédentes, on retrouve les résultats sur le module
0
et l’argument du produit de deux nombres complexes. Soit z = ρeiθ et z = ρ0 eiθ
0
zz 0 = ρρ0 ei(θ+θ ) .
Un des avantages de la forme exponentielle d’un nombre complexe est qu’elle est très
utile pour inverser un nombre complexe ce qui facilite la division.
0
Proposition 8 Soit z = ρeiθ et z = ρ0 eiθ deux nombres complexes.
z ρ 0
0
= 0 ei(θ−θ ) .
z ρ
zk
Pn
Remarque 8 On peut montrer que pour tout z ∈ C la suite à valeurs complexes k=0 admet
k! n∈N
z
une limite dans C et que cette limite est égale à e . Mais dans la pratique, cette définition ne permet pas
de calculer facilement l’exponentielle d’un nombre complexe.
Proposition 9
Soit z ∈ C.
— Si z est sous forme algébrique z = a + i b, alors z = a − i b.
— Si z est sous forme trigonométrique z = ρ(cos(θ) + i sin(θ)), alors z = ρ(cos(θ) −
i sin(θ)).
— Si z est sous forme exponentielle z = ρeiθ , alors z = ρe−iθ
Proposition 10
Soient z, z 0 ∈ C.
8 CHAPITRE 1. NOMBRES COMPLEXES
Le conjugué est utile si l’on veut inverser un nombre complexe sous forme algébrique.
Soit z = a + i b un nombre complexe sous forme algébrique, alors :
1 1 z z a b
= = = 2 = 2 − i 2.
a + ib z zz |z| |z| |z|
Exemple 4
1 1 − 2i 1 − 2i 1 2
= = = − i
1 + 2i (1 + 2i)(1 − 2i) 5 5 5
1.3.2 Linéarisation
Le but est ici de transformer une puissance de cosinus ou de sinus en une somme sans
puissances.
Rappel :
n
X
0 0 n n
∀z, z ∈ C, ∀n ∈ N, (z + z ) = (z)k (z 0 )n−k
k
k=0
n n! n
avec = =
k k!(n − k)! n−k
n
Soit n ∈ N∗ et θ ∈ R. Pour linéariser cosn (θ) = cos(θ) on utilise la formule d’Euler
et le binôme de Newton.
1.3. OPÉRATIONS AVEC LES COMPLEXES ET UTILISATIONS 9
n
n eiθ + e−iθ
cos (θ) =
2
1 iθ
= (e + e−iθ )n
2n
n
1 X n ikθ −i(n−k)θ
= e e
2n k
k=0
n
1 X n i(2k−n)θ
= e
2n k
k=0
On remarque alors que dans cette somme, on peut regrouper les termes pour faire
apparaitre des cosinus grâce aux formules d’Euler.
Exemple 5
1 0iθ −5iθ
cos5 (θ) = (e e + 5eiθ e−4iθ + 10e2iθ e−3iθ + 10e3iθ e−2iθ + 5e4iθ e−iθ + e5iθ e−0iθ )
25
1 −5iθ
= (e + 5e−3iθ + 10e−iθ + 10eiθ + 5e3iθ + e5iθ )
25
1
= (cos(5θ) + 5 cos(3θ) + 10 cos(θ))
24
Remarque 9
1 Pn−1 2n 1 2n
— cos2n (θ) = cos(2(n − k)θ) +
22n−1 k=0 k 2 2n n
1 2n + 1
— cos2n+1 (θ) = 2n n
P
k=0 cos (2(n − k) + 1)θ
2 k
On peut faire de même pour sinn (θ) ! Si n est pair, on pourra l’exprimer comme une
somme de cosinus. Si n est impair, comme une somme de sinus.
3 1
Exercice 1.2 Montrer que sin3 (θ) = sin(θ) − sin(3θ).
4 4
1.3.3 Antilinéarisation
On peut être amené à faire l’opération inverse : transformer des expressions de la forme
cos(nθ) ou sin(nθ) avec n ∈ N en des polynômes en cos(θ) et sin(θ).
On utilisera la formule suivante :
Pour obtenir la partie réelle de la somme, il suffit de ne garder que les indices k pairs
dans la somme.
Exemple 6
De même, !
n
X n k n−k k
sin(nθ) = Im i cos (θ) sin (θ) .
k
k=0
Remarque 10
n
PE ( n2 )
— cos(nθ) = k=0 (−1)k cosn−2k (θ) sin2k (θ)
2k
PE ( n−1 ) n
— sin(nθ) = k=0 2 (−1)k cosn−2k−1 (θ) sin2k+1 (θ)
2k + 1
rθ : C → C
z 7→ zeiθ
rA,θ : C → C
z 7→ (z − zA )eiθ + zA
Proposition 16
Soit z ∈ C, un nombre complexe.
La fonction
φz : R → C
t 7→ ez t
Preuve 2
Écrivons z sous forme algèbrique càd z = a + i b avec a, b ∈ R. On a alors :
∀t ∈ R, φz (t) = ez t = ea t+i b t = ea t eib t = eat (cos(bt) + i sin(bt)).
Si l’on revient à la définition de C vu comme R2 , alors la fonction φz s’écrit aussi :
φz : R → C
eat cos(bt)
t 7→
eat sin(bt)
Pour dériver une fonction à valeurs dans R2 (ou Rn ) il suffit de dériver chacune des
coordonnées (cf chapitre 5). Et ainsi pour dériver une fonction à valeur complexe, on dérive
simplement la partie réelle et la partie imaginaire.
12 CHAPITRE 1. NOMBRES COMPLEXES
Corollaire 1
— Tout polynôme à coefficients complexes de degré n ∈ N admet exactement n racines
comptées avec leur multiplicité.
— Tout polynôme à coefficients complexes de degré n ∈ N se factorise en un produit
d’exactement n polynômes de degré 1 et d’une constante.
Proposition 17
Soit n ∈ N∗ . Tout nombre complexe non nul admet n racines n-ièmes distinctes.
Si z ∈ C est sous forme exponentielle z = Reiθ alors les n racines n-ièmes s’écrivent :
√ θ 2π
R ei n +k n , k ∈ J0, n − 1K.
n
zk =
y
z1
2π
n
√ z0
n
R θ
n
O x
Exemple 8
14 CHAPITRE 1. NOMBRES COMPLEXES
DANGER 5 RAPPEL
Ne pas confondre le j mathématique et le j physique !
√
DANGER 6 La notation z est strictement réservée aux nombres z réels positifs ! ! !
METHODE : Trouver les racines carrées d’un nombre complexe sous forme al-
gébrique.
Exemple 9 On cherche les racines carrées de 3 − 4i. Soit δ = α + i β une racine carrée
alors :
2
α − β2 = 3
2αβ = −4
2
α + β2 = 5
De la première et de la troisième, on en déduit que α2 = 4, β 2 = 1. −4 < 0 donc la
deuxième nous indique que α et β sont de signes opposés. On en déduit donc que les
racines carrées de 3 − 4i sont :
δ1 = 2 − i, et δ2 = −2 + i
Grâce aux racines carrées des nombres complexes, on peut maintenant résoudre les
équations du second degré à coefficients complexes.
Proposition 18
On considère l’équation du second degré complexe d’inconnue z :
az 2 + bz + c = 0
avec a, b, c ∈ C et a 6= 0.
1.4. RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS À COEFFICIENTS COMPLEXES 15
−b − δ −b + δ
z1 = et z2 = .
2a 2a
Exemple 10
Soit l’équation z 2 + (2 − 3i)z − 2 − 2i = 0.
1.5 Exercices
Exercice 1.3 On désigne par I, A et B les points d’affixe zI = 1, zA = 2i et zB = 3 + i.
1. Calculer l’affixe zC du point C image de A par la symétrie de centre I.
zC − zB
2. Ećrire sous forme algébrique le nombre complexe .
z A − zB
En déduire le module et un argument de ce nombre.
3. Soit D le point d’affixe zD tel que zD − zC = zA − zB .
Montrer que ABCD est un carré.
1 3 1 3
Exercice 1.4 Soient A, B et C les points d’affixes a = −2, b = − − i et c = − + i.
5 5 5 5
1. Placer les points A, B et C et montrer que O (origine du repère), A, B et C sont
sur un cercle que l’on déterminera.
1
2. Placer le point D d’affixe d = − et exprimer sous forme trigonométrique le nombre
2
0 a−c CA
z = . En déduire le rapport . Quelle autre conséquence géométrique peut-
d−c CD
0
on tirer de l’expression de z ?
Exercice 1.6 1. Mettre sous forme algébrique les nombres complexes suivants :
3 + 6i 1 + i 2010 2 + 5i 2 − 5i
z1 = , z2 = , z3 = + .
3 − 4i 1−i 1−i 1+i
Exercice 1.7 √ √
6+i 2
1. Calculer le module et un argument de z1 = et de z2 = 1 + i.
2
z1
2. En déduire le module et un argument de .
z2
1.5. EXERCICES 17
π π
3. Que valent cos et sin ?
12 12
√
−1 + i 3
Exercice 1.10 Soit j = .
2
1. Ecrire j sous forme exponentielle et représenter dans le plan j et j 2 .
2. Calculer 1 + j + j 2 .
3. Calculer j n pour n ∈ N (on pourra distinguer plusieurs cas).
4. Soient (a, b, c) des nombres complexes. Résoudre le système suivant :
x + y + z = a
x + j y + j2z = b
x + j2y + j z = c
Exercice 1.12
n
X n
1. Soient θ ∈ R, n ∈ N et α ∈ R ; exprimer sans signe somme sin(kθ + α).
k
k=0
18 CHAPITRE 1. NOMBRES COMPLEXES
π
2. Soient θ ∈ R tel que θ 6= + kπ (k entier relatif), n ∈ N : exprimer sans signe
2
X n
n sin(kθ)
somme (−1)k . (Pour le résultat final vous distinguerez le cas n pair
k cosk θ
k=0
et le cas n impair.)
On désignera par E l’ensemble des points de l’espace physique muni des notions d’or-
thogonalité et de distance habituelles et par E l’ensemble des vecteurs de la physique,
muni des notions d’orthogonalité et de norme habituelles.
a(b→
−
u ) = (ab)→
−
u, 1→
−
u =→
−
u
ce qui implique :
→
− →
−
a→
−
u = 0 ⇐⇒ a = 0 ou →
−
u = 0, (−1)→
−
u = −→
−
u
Donc deux vecteurs sont colinéaires si et seulement si l’un d’eux est nul, ou s’ils ont même
direction.
→
− −
2. Si →
−
u 6= 0 , →
u et →
−
v sont colinéaires si, et seulement si, il existe un réel λ tel que
→
−
v = λ→−u.
Donc trois vecteurs sont coplanaires si, et seulement si, l’un d’entre eux est nul, ou si leurs
directions sont parallèles à un même plan.
2. Si →
−
u et →
−v ne sont pas colinéaires, →−u,→
−v et →
−
w sont coplanaires si, et seulement si, il
existe un couple de réels (a, b) tels que w = a→
→
− −
u + b→
−v.
Une base orthonormée de E est une base de E formée de vecteurs unitaires (c’est-à-dire
de norme 1), et orthogonaux deux à deux.
2.2.2 Propriétés
→
−
1. Si →
−
u 6= 0 , on a →
−
u ·→
−v = ||→
−
u || × (la mesure algébrique de la projection orthogonale
de v sur la direction orientée par →
→
− −
u);
2. Bilinéarité du produit scalaire :
(
(a→
−u + b→−v)·→−w = a→−u ·→
−w + b→
−v ·→−
w
∀(a, b) ∈ R , ∀(→
2 −
u,→
−
v ,→
−
w ) ∈ E3, →
− →
− →
− →
− →
− →
− →
−
u · (a v + b w ) = a u · v + b u · w
3. Commutativité :
∀(→
−
u,→
−
v ) ∈ E2, →
−
u ·→
−
v =→
−
v ·→
−
u
→
−
u et →
−
v orthogonaux ⇐⇒ →
−
u ·→
−
v = 0.
Remarque 2.4 Le vecteur nul est orthogonal à tous les autres, et c’est le seul jouissant
de cette propriété.
22 CHAPITRE 2. PRODUITS SCALAIRE, VECTORIEL ET MIXTE
→
−
u ·→
−
v = u1 v1 + u2 v2 + u3 v3
puisque →
−
e1 · →
−
e1 = →
−
e2 · →
−
e2 = →
−
e3 · →
−
e3 = 1 et →
−
e1 · →
−
e2=→
−
e2 · →
−
e3 = →
−
e3 · →
−
e1 = 0. D’où
q
||→
−
u || = u21 + u22 + u23 .
2.3.3 Propriétés
1. Bilinéarité du produit vectoriel :
(
(a→
−u + b→−
v)∧→ −w = a→−u ∧→
−w + b→
−v ∧→−
w
∀(a, b) ∈ R , ∀(→
2 −
u,→
−
v ,→
−
w ) ∈ E3, →
− →
− →
− →
− →
− →
− →
−
u ∧ (a v + b w ) = a u ∧ v + b u ∧ w
∀(→
−
u,→
−
v ) ∈ E2, →
−
u ∧→
−
v = −→
−
v ∧→
−
u.
Remarque 2.6 Le vecteur nul est colinéaire à tous les autres, et c’est le seul jouissant de
cette propriété.
∀(a, b) ∈ R2 , a−→ + b−
u1
→, →
u2
−
v , →
−
w = a −
→, →
u1
−
v , →
−
w + b −
→, →
u 2
−
v , →
−
w
→−
u , a→
−v1 + b→−
v2 , →
−
w =a → −
u,→ −
v1 , →
−
w +b → −u,→ −
v2 , →−
w
→−
u,→ −v , a−
→ + b−
w → =a →
w −
u , →
−
v , −
→ +b →
w −
u , →
−v , −
→ .
w
1 2 1 2
On note habituellement le produit mixte sous la forme d’un déterminant (voir le cours de
Mathématiques Première Année, Algèbre linéaire) :
u1 v1 w1
→
−u,→
−
v ,→
−
w = u2 v2 w2 .
u3 v3 w3
dans lequel les coordonnées des vecteurs apparaissent dans des colonnes.
Le résultat est évident en remarquant l’invariance par permutation circulaire sur les lettres
→
−
u,→−v ,→−
w de l’expression du produit mixte dans une base orthonormée directe.
On peut alors remarquer que :
→
−
u · →−
v ∧→ −w = → −u ∧→−v ·→−
w.
en utilisant l’égalité →
−u,→
−
v ,→
−
w = → −
w,→
−
u,→
−
v et la commutativité du produit scalaire.
Le produit mixte est donc changé en son opposé si on échange la place de 2 vecteurs.
Réciproquement, si →−u,→−
v et →−
w sont coplanaires, l’un au moins est combinaison linéaire des
deux autres, c’est-à-dire qu’il existe deux réels a et b tels que, par exemple, →
−
w = a→
−
u + b→
−
v.
Ainsi :
→
−u,→−v ,→
−
w = → −
u ∧→−v · a→ −u + b→ −v
=a → −
u ∧→ −v ·→ −u + b → −
u ∧→−v ·→ −
v
→
− →
− →
−
=a0 +b0 = 0.
On saura donc que le produit mixte est nul dans le cas où 2 des vecteurs sont égaux ou
proportionnels.
26 CHAPITRE 2. PRODUITS SCALAIRE, VECTORIEL ET MIXTE
v
2.5. EXERCICES DE NIVEAU 1 27
Exercice 2.6 A et B sont deux points distincts. Construire s’il existe le barycentre :
1. G des points pondérés (A; 1) et (B; 3)
2. H des points pondérés (A; 2) et (B; 2)
3. J des points pondérés (A; −1) et (B; 2)
4. K des points pondérés (A; −2) et (B; −2)
5. L des points pondérés (A; −2) et (B; −6)
28 CHAPITRE 2. PRODUITS SCALAIRE, VECTORIEL ET MIXTE
2.6 Exercices
Exercice 2.7 L’espace usuel à trois dimensions est rapporté à un repère orthonormé
→
− → − → −
direct (O, i , j , k ). On considère les trois vecteurs :
√ √ √
→
− 1→− − →
3→ − 3→− 1→− − → 1→− 3→−
U = i + j , V =− i + j ,W =− i − j
2 2 2 2 2 2
→
−
−
−
→
→
\
→
− →
−
1. Calculer
U
,
V
,
W
et θ = U , i
→
− → − → − − → → − − →
2. Calculer les produits scalaires U · V , U · W et V · W . Conclusion ?
→
− →
− → − −
→ →
− −
→
→ −
− →
3. Calculer les produits vectoriels U ∧ V , U ∧ W et V ∧ W , ainsi que
U ∧ V
.
Conclusion ?
Exercice 2.8 L’espace usuel à trois dimensions est rapporté à un repère orthonormé
→
− →− → − −→ →
−
direct (O, i , j , k ). On considère une tige d’extrémités O et A, telle que OA = 4a j
(a > 0). Cette tige est soumise à quatre forces :
−
→ →
−
— F1 = F1 k appliquée au point A ;
−
→ α →
− → − →
−
— F3 = − F2√sin
2
( i + j ) + F2 cos α k appliquée au point B(0, 3a, 0) ;
−
→ →
− →
− →
−
— F2 = F3 (cos β i + sin β j ) + F2 cos α k appliquée au point C(0, 2a, 0) ;
−
→
— F4 est une force appliquée au point O.
F1 , F2 et F3 sont trois nombres positifs. Déterminer :
1. le moment de chacune des quatre forces par rapport au point O ainsi que le moment
résultant (somme des quatre moments)
2. le moment résultant par rapport à chacun des trois axes (Ox), (Oy) et (Oz).
→
−
On rappelle que le moment d’une force F appliquée au point M , par rapport au point A,
→
− −−→ →−
est ΓA ( F ) = AM ∧ F , et que le moment de cette
−même force par rapport à une droite ∆
→
− →
− −→ → −
passant par A et de vecteur directeur u est u , AM , F .
Exercice 2.13 Soit G le barycentre du système de points (A1 , m1 ), (A2 , m2 ), ..., (An , mn ).
Monter que G est le barycentre des points Ga et Gb où Ga et Gb sont les barycentres des
systèmes de points Sa et Sb avec respectivement ∀i 6 p < n, Ai ∈ (Sa ) et ∀i > p, Ai ∈ (Sb ).
Exercice 2.14 On considère un triangle ABC quelconque (A, B et C sont distincts). Soit
I le milieu de [AB] et soit G l’isobarycentre de A, B et C.
1. En utilisant les barycentres partiels, montrer que G, I et C sont alignés.
2. En déduire que G est à l’intersection des 3 médianes de ABC.
3. Quelle est-la position de G sur le segment [IC] ?
30 CHAPITRE 2. PRODUITS SCALAIRE, VECTORIEL ET MIXTE
Dans ce chapitre, on considère des fonctions d’une variable réelle, à valeurs dans R, R2
ou R3 . Ces fonctions sont supposées définies sur un intervalle non vide I de R.
— Si f − g est un infiniment petit d’ordre supérieur à n, on dit que g est une approxi-
mation de f d’ordre n. Cela revient à écrire que f (x) = g(x) + (x − x0 )n (x) avec
lim (x) = 0.
x→x0
p
Exemple Soient f et g les fonctions définies par f (x) = 2x+3x2 +x3 ln(x2 ) et g(x) = −3x5 + |x|.
— f et g sont des infiniment petits au voisinage de 0, et des infiniment grands au
voisinage de +∞.
— f est un infiniment petit d’ordre supérieur à g au voisinage de 0.
— g est un infiniment grand d’ordre supérieur à f au voisinage de +∞.
— f est un infiniment petit d’ordre 1 au voisinage de 0.
— 2x est une approximation d’ordre 1 de f (x) au voisinage de 0.
— 2x 2
p + 3x est une approximation d’ordre 2 de f (x) au voisinage de 0.
— |x| est une approximation d’ordre 1, 2, 3, ou 4 de g(x) au voisinage de 0.
Définition 3.1 On dit que f est de classe C 0 sur I si elle est continue en chaque point
de I.
ce qui signifie encore que quand h → 0, la différence f (x0 +h)−f (x0 ) doit se décomposer
en la somme d’un terme proportionnel à h et d’un terme d’ordre supérieur à 1 par rapport
à h.
f (x0 + h) − f (x0 ) = hf 0 (x0 ) + h(h)
3.2. DÉRIVÉE, DIFFÉRENTIELLE D’UNE FONCTION DE R DANS R 33
La figure 3.1 indique que cette approximation équivaut à confondre le graphe de f avec la
tangente à ce graphe au point x0 .
y
f(x0+h)
hf’(x0 )
f(x0)
M0
x0 x
O x0+h
Définition 3.2 On dit qu’une fonction f est de classe C1 sur I, si la fonction dérivée,
x 7→ f 0 (x), est continue sur I. Plus généralement, une fonction f est de classe Cn sur I, si
la fonction dérivée nième, x 7→ f (n) (x), est continue sur I.
3.2.3 Différentielle de f en x0
Si f est dérivable en x0 , l’application de R dans R, h 7→ hf 0 (x0 ) est appelée différentielle
de f en x0 . Elle est notée dfx0 . On a donc :
On dit que la fonction f est différentiable en x0 si et seulement si f (x0 +h)−f (x0 ) peut
être décomposée en la somme d’une partie proportionnelle à h et d’une partie négligeable
devant h. Pour les fonctions d’une variable, les adjectifs dérivable et différentiable sont
donc synonymes.
La formule dz = g 0 (y)dy est donc la même, que y soit une variable, ou une fonction de x.
Différentielle logarithmique
En tout point où f est différentiable et non nulle, on appelle différentielle logarithmique
df
de f la quantité d(ln |f |) = . On a alors les formules opératoires suivantes :
f
d(f g) df dg d(f /g) df dg df n df
= + , = − , n
=n .
fg f g f /g f g f f
Application : calculs d’erreurs relatives.
→
− →
−
Propriétés : Si F et G sont deux fonctions vectorielles :
→
− → − →
− →
−
— Somme : ( F + G )0 (t0 ) = F 0 (t0 ) + G 0 (t0 )
→
− →
−
— Produit par un scalaire : (λ F )0 (t0 ) = λ F 0 (t0 ).
3.3.2 Différentielle
→
−
Si F est dérivable en t0 , alors :
→
− →
− →
−
F (t0 + h) − F (t0 ) = h F 0 (t0 ) + h→
− (h).
4.1 Généralités
On considère ici des fonctions réelles de deux ou trois variables réelles, c’est-à-dire des
applications (x, y) 7→ f (x, y) ou (x, y, z) 7→ f (x, y, z) définies sur une partie de R2 ou R3 ,
à valeurs dans R.
- (x, y, z) élément de R3 est un triplet de réels, mais pourra être aussi associé à un point
m de l’espace affine E de dimension 3 rapporté à un repère (O, → −ex , →
−
ey , →
−
ez ), ou encore à un
vecteur v de E espace des vecteurs de dimension 3, muni d’une base (→
→
− −
ex , →
−
ey , →
−
ez ).
→
− −−→
v = x→
−
ex + y →
−
ey + z →
−
ez = Om.
−−→
On notera alors f (x, y, z) indifféremment par f (m) ou par abus de notation f (Om) (ou
f (→
−
v )).
- On dira qu’une partie U de R3 est un ouvert, si tout point de U est le centre d’une
boule ouverte contenue dans U .
Définition 4.1 On appelle forme linéaire sur l’espace vectoriel E, une application linéaire
ω de E dans R, c’est à dire vérifiant
ω(→
−
v1 + λ→
−
v2 ) = ω(→
−
v1 ) + λω(→
−
v2 ), →
−
v1 ∈ E, →
−
v2 ∈ E, λ ∈ R
Si →
−
v est un vecteur de composantes (x, y, z) dans la base (→
−
ex , →
−
ey , →
−
ez ), alors
ω(→
−
v ) = ax + by + cz a = ω(→
−
ex ), b = ω(→
−
ey ) et c = ω(→
−
ez )
4.2 Continuité
Soit f une fonction définie sur un ouvert U de R3 , à valeurs dans R :
on dit que f est continue par rapport à x au point m0 . De même, f peut être
continue par rapport à y et/ou par rapport à z au point m0 .
— Il est facile de voir que, si f est continue en m0 , alors les applications partielles sont
continues respectivement en x0 , y0 et z0 . Mais la réciproque est fausse, comme le
montre l’exemple :
xy
f (x, y) = si (x, y) 6= (0, 0)
x2 + y2
f (0, 0) = 0
∂f f (x, y0 , z0 ) − f (x0 , y0 , z0 )
(x0 , y0 , z0 ) = lim
∂x x→x 0 x − x0
∂f ∂f
si cette limite existe dans R. De même, on définit (x0 , y0 , z0 ) et (x0 , y0 , z0 ).
∂y ∂z
xy
Exemple : Pour (x, y) 6= (0, 0), f (x, y) = . On a :
x2 + y2
∂f y(y 2 − x2 ) ∂f x(x2 − y 2 )
(x, y) = 2 (x, y) = 2
∂x (x + y 2 )2 ∂y (x + y 2 )2
Définition 4.3 Soit f définie sur un ouvert U de R3 et à valeurs dans R. Soient un point
→
−
m0 ∈ U de coordonnées (x0 , y0 , z0 ) et un vecteur quelconque h de l’espace vectoriel à
trois dimensions, de composantes (hx , hy , hz ). La fonction f est différentiable en m0 si il
existe trois réels a, b et c tels que,
→
−
−
→
f (x0 + hx , y0 + hy , z0 + hz ) − f (x0 , y0 , z0 ) = ahx + bhy + chz +
h
(
h
)
Les coefficients a, b et c dépendent du point m0 . Cette définition peut être étendue aux
cas de fonctions ayant un nombre quelconque de variables. Dans le cas des fonctions d’une
variable, on retrouve exactement la définition donnée au paragraphe 3.2.3.
Propriétés :
— Si f est différentiable en m0 , alors f est continue en m0 .
→
−
— En considérant h = hx → −
ex , de la définition 2 on tire a = ∂f
∂x (m0 ). De façon similaire,
∂f ∂f
on obtient b = ∂y (m0 ) et c = ∂z (m0 ). Si f est différentiable, en m0 , alors les dérivées
partielles de f en m0 existent. La réciproque est généralement fausse.
Finalement, la relation précédente peut être ré-écrite sous la forme :
f (x0 + hx , y0 + hy , z0 + hz ) − f (x0 , y0 , z0 ) =
→
−
∂f ∂f ∂f
−
→
(m0 )hx + (m0 )hy + (m0 )hz +
h
(
h
)
∂x ∂y ∂z
4.5. DIFFÉRENTIELLE DE LA FONCTION F AU POINT M0 : 41
dIm0 (hx , hy , hz ) = hx ,
Propriétés
— On montre que, si f et g sont différentiables en m0 , si λ ∈ R, alors f + g et λf sont
différentiables en m0 et :
∂f ∂f ∂f
(x, y, z) 7→ (x, y, z), (x, y, z) 7→ (x, y, z), (x, y, z) 7→ (x, y, z)
∂x ∂y ∂z
Théorème 4.2 (Théorème de Schwarz) Si, pour un couple de deux variables distinctes,
∂2f ∂2f
par exemple x et y, les dérivées partielles secondes ∂x∂y et ∂y∂x existent au voisinage de
m0 et sont continues au point m0 , alors elles sont égales en ce point.
Théorème 4.3 Si ω est une forme différentielle de classe C 1 sur U , une condition néces-
saire pour que ω soit exacte sur U est que ω soit fermée sur U .
Pour la réciproque, nous avons besoin de la définition suivante :
Définition 4.5 On dit qu’un ouvert U de Rn est connexe 1 (sous-entendu : par arcs), si
quels que soient les points m0 et m1 de U , il existe un arc continu dans U , qui joint m0 et
m1 . Autrement dit, il existe une application continue
−−→
φ : t ∈ [0, 1] 7→ Om, m ∈ U
−−→ −−→
telle que φ(0) = Om0 et φ(1) = Om1 .
Définition 4.6 On dit qu’un ouvert U est simplement connexe, si il est connexe et si tout
arc continu fermé de U peut être continûment déformé en un point m quelconque dans
U. 2
1. Intuitivement : un ouvert est dit connexe s’il est ”d’un seul tenant”.
2. Il existe une définition précise de ce qu’on appelle une déformation continue, mais nous ne la donne-
rons pas ici.
44 CHAPITRE 4. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES
Théorème 4.4 (Poincaré) Si ω est une forme différentielle fermée de classe C 1 sur U ,
et si U est simplement connexe, alors ω est exacte sur U .
a) d 1) dérivée partielle
b) δ 2) accroissement
c) ∂ 3) différentielle
Exercice 4.2 Calculer, là où elles existent, les dérivées partielles et les différentielles des
fonctions suivantes :
x2
f1 (x, y) = x2 + y 2 , f2 (x, y) = x ln y, f3 (x, y) = 2
y
x p
f4 (x, y) = tan , f5 (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 .
y
Exercice 4.3 Ces ouverts sont-ils connexes ? Si oui, √ sont-ils simplement connexes ?
a) R \ {(1, 3)} ; b) R \ {(x, y) | y = x} ; c) R \ {(5, 7, −8)}
2 2 3
Exercice 4.4 Phrases extraites de copies des années antérieures : laquelle (lesquelles) est
(sont) correcte(s) ?
a) ω est exacte sur U car c’est une forme différentielle fermée sur U et U est un ouvert de
classe C1 .
b) ω est exacte sur U car c’est une forme différentielle fermée sur U et elle est de classe
C1 sur U simplement connexe.
c) ω est exacte sur U car c’est une forme différentielle fermée sur U et elle est simplement
connexe sur U .
∂2f ∂2f
Exercice 4.5 Soit f une fonction de deux variables (x, y). L’égalité = est-
∂x∂y ∂y∂x
elle :
a) toujours réalisée b) réalisée pour certaines fonctions c) jamais réalisée ?
4.10 Exercices
Exercice 4.6 On considère la fonction f définie par :
r
y
f (x, y, z) = x pour x > 0, y > 0, z > 0 et 4x − z 2 y > 0.
4x − z 2 y
b) Pour cette fonction ϕ particulière, ω est-elle exacte ? Dans l’affirmative trouver f telle
que ω = df .
Exercice 4.9 Montrer que la forme différentielle suivante est exacte sur son ensemble de
définition :
1
ω= 2
2yzdx − 2xzdy + (x2 − y 2 )dz .
(x + y)
Déterminer les fonctions f telles que ω = df .
Exercice 4.11 Au cours d’un TPTD de mécanique du second semestre, vous allez être
amené à déterminer la masse d’un manchon cylindrique en acier (masse volumique ρ =
(7, 80 ± 0, 01) g.cm−3 ).
Pour cela on commence par mesurer les différentes cotes du manchon à l’aide d’un pied
à coulisse dont l’incertitude est de l’ordre de = 0, 2 mm. On obtient les résultats suivants :
Rext = 40, 0 mm, Rint = 25, 0 mm et h = 21, 2 mm (h étant la hauteur du cylindre).
1. Quelle est l’expression littérale du volume du manchon ? Exprimez l’incertitude sur
la mesure du volume en fonction de , Rext , Rint et h. Faire l’application numérique.
2. Déterminez l’incertitude sur la masse, puis présentez le résultat sous la forme : m =
(. . . ± . . . .) unité.
Exercice 4.12 Un condensateur de capacité C est chargé par une alimentation stabilisée
de tension constante E, à travers une branche de circuit AB constituée par l’association
en parallèle de deux résistances R1 et R2 équivalente à la résistance unique R donnée par :
1 1 1 R1 R2
R = R1 + R2 ou R = R1 +R2
Le voltmètre V mesurant la tension aux bornes de R est supposé avoir une résistance
très grande devant R. La différence de potentiel u entre A et B dépend du temps selon la
loi :
−t
u = Ee RC
1 – On suppose qu’on connait R1 et R2 avec les incertitudes-types maximales ∆R1 et
∆R2 . Donner l’expression littérale de l’incertitude ∆R .
3 – A l’instant t, déterminé avec l’incertitude-type maximale absolue ∆t, on suppose
qu’on connait R1 , R2 , u et E avec les incertitudes-type maximales respectives ∆R1 , ∆R2 ,
∆u et ∆E.
Donner l’expression littérale de la capacité du condensateur, puis donner l’expression
de l’incertitude sur C en fonction de ∆R, ∆u et ∆E.
Application numérique : R1 = 1, 1 MΩ et R2 = 10 MΩ sont connues à 5 % près ;
E = (100 ± 2) V. A la datet = (10 ± 0, 1) s, on a mesuré u = 36, 8 V à 2 % près. Donner le
résultat concernant la capacité sous la forme : C = (· · · ± ...) µF.
Exercice 4.13 Dans la méthode de mesurage d’un indice de réfraction au moyen d’un
goniomètre, on trouve l’indice n du verre d’un prisme en fonction de l’angle A du prisme
et de la déviation minimale D par la relation :
sin A+D
2
n=
sin A2
Exercice 4.17 Dans le DS de janvier 2010, la position d’équilibre d’un cylindre est repérée
par un angle α. La relation entre α et ` (` =distance du centre de gravité du cylindre à
l’axe de rotation) est : M gR = mg(L + `) sin(α), M , R, g, m et L étant des constantes
de l’énoncé. Connaissant l’angle α0 de la position d’équilibre d’un cylindre de référence
dont le centre de gravité est à la distance `0 de l’axe, de combien va varier l’angle α si la
distance du centre de gravité varie de δ` ?
Exercice 4.18 On donne les formules de la déviation d’un rayon lumineux dans un
prisme :
Si i varie de δi, alors i0 varie de δi0 , r de δr, r0 de δr0 et D de δD. Sachant que A est une
constante, donnez quatre relations entre les petites variations δi, δi0 , δr, δr0 et δD. En
déduire δD en fonction de δi. Montrer que si i = i0 alors D est extrémum.
4.11. CORRECTION (EXERCICES DE NIVEAU 1) 49
Exercice 4.21 Sous l’effet d’un échauffement, le volume d’un tore varie de 0,1%. Donner
une approximation de la variation de sa masse volumique.
et
x(t) = 3 + 4t, y(t) = −7 − 10t, z(t) = 6 + 2t
Lorsque t parcourt un intervalle [a, b] au lieu de R tout entier, alors M (t) parcourt le
segment situé entre les points M (a) et M (b). Cela nous permet d’obtenir une représentation
paramétrique d’un segment.
51
52 CHAPITRE 5. COURBES ET SURFACES. SYSTÈMES DE COORDONNÉES
−−→
Exemple Soient A(xA , yA , zA ) et B(xB , yB , zB ) deux points distincts. On pose →
−
u = AB.
Une représentation paramétrique de la droite (AB) est obtenue en projetant l’équation
−−→ −→
OM = OA + t→ −u sur les axes. En particulier, le segment (AB) admet pour représentation
paramétrique :
x(t)=(1 − t)xA + txB
y(t)=(1 − t)yA + tyB t ∈ [0, 1]
z(t)= (1 − t)zA + tzB
Avec ce choix de paramétrage, on a M (0) = A et M (1) = B.
5.1.2 Généralités
→
−
Définition 5.1 (courbe paramétrée de l’espace) : soit I un intervalle de R et soit F une
→
−
fonction vectorielle de I dans R3 , telle que F (t) = f (t) →
−
ex +g(t) →
−
ey +h(t) →
−
ez . (voir notations
−−→ →
−
du paragraphe 3.3). On utilisera aussi la notation OM (t) pour F (t). On suppose que f , g
→
−
et h sont des fonctions de classe C1 sur I. Alors la donnée de I et de F est appelée courbe
paramétrée de l’espace ou arc paramétré.
On définit de manière similaire une courbe paramétrée du plan à l’aide d’une fonction
→
−
vectorielle F : I → R2 . L’ensemble des points de la courbe (c.à.d. l’ensemble des points
de coordonnées (f (t), g(t)) pour t ∈ I) est appelé support de la courbe, et la variable t est
appelée paramètre.
— D’autre part, deux courbes paramétrées différentes peuvent avoir le même support.
→
−
Par exemple, la courbe paramétrée telle que G (t) = a sin(2t)→−
ex + a cos(2t)→
−
ey avec
t ∈ I = [0, π] admet aussi comme support le cercle de centre O et de rayon a.
10 x0 =-1, z0 =10
t=0
8 v1 =-1, v2 =0
0
-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0
et par suite, en intégrant deux fois, son vecteur position est de la forme
−−→ 1
ex + (− gt2 + v2 t + z0 ) →
OM (t) = (v1 t + x0 ) →
− −
ez
2
Définition 5.3 Lorsque tous les points d’une courbe sont réguliers, on dit que la courbe
C est régulière.
2
MH2L MH-1L
MH1L
-2
-2 0 2 4 6 8
→
−
Exemple Si F (t) = (t2 − 2t) → −
ex + ( 32 t3 − 2t) →
−
ey , alors le point M (2) est régulier et
→
−
la droite tangente en ce point a pour vecteur directeur F 0 (2) = 2→ −
ex + 6→
−ey . De plus, la
→
− 00
courbe se trouve du côté de la tangente indiquée par le vecteur F (2) = 2→ −
ex + 8→−
ey . En
revanche, le point M (1) est singulier et la tangente en ce point a pour vecteur directeur
→
− 00
F (1) = 2→ −
e x + 4→
−
ey (voir figure 5.2).
À chaque valeur du couple (u, v) correspond un point M (u, v) du plan (P ). Cette repré-
sentation paramétrique n’est pas unique, puisqu’elle dépend du choix du point M0 et des
→
−
vecteurs directeurs →
−
a et b du plan (P ).
Quand (u, v) parcourt D, le point M (u, v) parcourt la surface Σ. Le fait qu’il y ait 2
paramètres u et v correspond à la notion intuitive de ”dimension 2”.
5.2.4 Exemples
Sphère La sphère de centre O et de rayon R peut être paramétrée par :
→
−
F (u, v) = R sin(u) cos(v)→
−
ex + R sin(u) sin(v)→
−
ey + R cos(u)→−
ez
pour u ∈ [0, π] et v ∈ [0, 2π]. Nous verrons plus loin que u et v correspondent respective-
ment à la colatitude θ et à la longitude ϕ des coordonnées sphériques.
Cône Le cône d’axe (Oz), de sommet O et de demi-angle au sommet α peut être para-
métré par :
→
−
F (u, v) = tan(α)v cos(u) →
−
ex + tan(α)v sin(u) →
−
ey + v →
−
ez
pour u ∈ [0, 2π] et v ∈ R.
Les exemples précédents montrent que le paramétrage des courbes et des surfaces les
plus courantes nécessite le recours à des systèmes de coordonnées autres que les coordon-
nées cartésiennes. Avant d’aller loin dans le problème du paramétrage, nous examinerons
préalablement les systèmes de coordonnées les plus simples et les plus courants :
— les coordonnées polaires dans le plan ;
— les coordonnées cylindriques dans l’espace ;
— les coordonnées sphériques dans l’espace.
56 CHAPITRE 5. COURBES ET SURFACES. SYSTÈMES DE COORDONNÉES
−−→
OM = x →
−
ex + y →
−
ey + z →
−
ez .
→
−
De même, tout vecteur V s’écrit dans la base (→
−
ex , →
−
ey , →
−
ez ) :
→
−
V = Vx →
−
ex + Vy →
−
ey + Vz →
−
ez .
Nous allons définir des systèmes de coordonnées locales, c’est à dire dépendant du point
M considéré.
z
M
ez
ey y
ex
x
−−→ \ −−→
kOM k = r et (→
−
ex , OM ) = θ
−−→
OM = r cos θ →
−
ex + r sin θ →
−
ey
r et θ sont les coordonnées polaires de M . Tout point autre que O est repéré par un couple
unique (r, θ) avec
p x y
r= x2 + y 2 , cos θ = , sin θ = , 0 6 θ < 2π.
r r
5.3. SYSTÈMES DE COORDONNÉES CLASSIQUES 57
y
eθ er
M
r
ey
θ
x
O ex
−−→ −−→
OM = Om + z →
−
ez
−−→
OM = r cos θ →
−
ex + r sin θ →
−
ey + z →
−
ez .
ez
r M eθ
er
ez
ey
O
ex θ m
d’où :
x = r sin θ cos ϕ
y = r sin θ sin ϕ
z = r cos θ
z er
eϕ
M
ez
θ
eθ
r
ey y
O
ex
x ϕ m
p
r= x2 + y 2 + z 2
p
x2 + y 2 z
sin θ = , cos θ =
r r
y x
sin ϕ = p 2 , cos ϕ = p
x +y 2 x + y2
2
Exemples
— En coordonnées polaires dans le plan, si r est fixé et θ varie, M décrit un cercle de
centre O et de rayon r ;
si θ est fixé et r varie, M décrit une demi-droite d’origine O.
— en coordonnées sphériques, si r est fixé, M décrit une sphère de centre O
si θ est fixé, M décrit un demi-cône de sommet O
si ϕ est fixé, M décrit un demi-plan vertical.
si r et θ sont fixés, M décrit un cercle horizontal d’axe Oz (parallèle)
si r et ϕ sont fixés, M décrit un demi-cercle vertical (méridien).
Coordonnées polaires
−−→
En partant de l’expression du vecteur OM (voir paragraphe 5.3.2) :
−−→
OM = r cos θ →
−
ex + r sin θ →
−
ey .
on tire :
— le vecteur unitaire tangent à la courbe coordonnée θ = cste,
−−→
→
−
∂ OM
cos θ →
−
ex + sin θ →
−
ey
er = ∂r
−−→ = = cos θ →
−
ex + sin θ →
−
ey .
∂ OM
k ∂r k 1
Coordonnées cylindriques
En partant de l’expression (voir le paragraphe 5.3.3)
−−→
OM = r cos θ →
−
ex + r sin θ →
−
ey + z →
−
ez
on obtient :
60 CHAPITRE 5. COURBES ET SURFACES. SYSTÈMES DE COORDONNÉES
Coordonnées sphériques
En partant de l’expression (voir le paragraphe 5.3.4)
−−→
OM = r sin θ cos ϕ →
−
ex + r sin θ sin ϕ →
−
ey + r cos θ →
−
ez
on tire
— le vecteur tangent à la courbe coordonnée θ = cste et ϕ = cste,
−−→
→
−
∂ OM
sin θ cos ϕ →
−
ex + sin θ sin ϕ →
−
ey + cos θ →
−
ez
er = ∂r
−−→ = = sin θ cos ϕ →
−
ex +sin θ sin ϕ →
−
ey +cos θ →
−
ez
∂ OM
k ∂r k 1
Coordonnées polaires
−−→
Dans le repère local (M ; →
−
er , →
−
eθ ), OM = r →
−
er .
5.5. DÉRIVÉES DES VECTEURS DE BASE 61
Coordonnées cylindriques
−−→
Dans le repère local (M ; →
−
er , →
−
eθ , →
−
ez ), OM = r →
−
er + z →
−
ez .
Coordonnées sphériques
−−→
Dans le repère local (M ; →
−
er , →
−
eθ , −
e→ →
−
ϕ ), OM = r er .
∂→
−
er ∂→
−
eθ
=→
−
eθ et = −→
−
er
∂θ ∂θ
π
Une dérivation par rapport à θ équivaut donc à une rotation de 2.
En coordonnées sphériques →
−er , →
−
eθ et −
e→ −
→
ϕ ne dépendent pas de r, et eϕ est indépendant
de θ. → − ∂→−
∂ er = →
−
eθ
eθ
= −→ −
er
∂θ ∂θ
→
−
∂ er = sin θ −
∂→
−
eθ ∂−
e→
e→ = cos θ −
e→ = − sin θ →
−
er − cos θ →
−
ϕ
ϕ ϕ eθ
∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
Coordonnées cartésiennes
−−→ −−→ −−→
−−→ ∂ OM ∂ OM ∂ OM
dOM = dx + dy + dz = dx →
−
ex + dy →
−
ey + dz →
−
ez .
∂x ∂y ∂z
Coordonnées cylindriques
−−→ −−→ −−→
−−→ ∂ OM ∂ OM ∂ OM
dOM = dr + dθ + dz = dr →
−
er + rdθ →
−
eθ + dz →
−
ez .
∂r ∂θ ∂z
Coordonnées sphériques
−−→ −−→ −−→
−−→ ∂ OM ∂ OM ∂ OM
dOM = dr + dθ + dϕ = dr →
−
er + rdθ →
−
eθ + r sin θdϕ −
e→
ϕ.
∂r ∂θ ∂ϕ
62 CHAPITRE 5. COURBES ET SURFACES. SYSTÈMES DE COORDONNÉES
Ces résultats s’obtiennent soit en utilisant les définitions des vecteurs de base vues au
−−→
paragraphe 5.4, soit par différentiation du vecteur OM exprimé dans le repère local et
utilisation des dérivées des vecteurs de base vues au paragraphe 5.5.
z
dθ z
dr
dz
θ
M
rd
dz
r
rd
r ϕ
θd
θ
M dr θ in
rs
dθ
O y O
y
θ ϕ
dϕ
m x m
x
Cylindriques Sphériques
H
R A
M
h
θ
y
O
au paragraphe 5.2.4. Des vecteurs tangents au point M (λ, θ) des courbes coordonnées
θ = cste et λ = cste sont donnés par
−−→
→
− ∂ OM
tθ = = R cos θ →
−
ex + R sin θ →
−
ey + h →
−
ez
∂λ
−−→
→
− ∂ OM
tλ = = −λR sin θ →−
ex + λR cos θ →
−
ey
∂θ
−−→ −−→
→
− ∂ OM ∂ OM
n = ∧ = −λR (h cos θ →
−
ex + h sin θ →
−
ey − R →
−
ez )
∂λ ∂θ
Un point M de l’axe Oz est l’image de tous les triplets (r, 0, ϕ) avec n’importe quelle
valeur de ϕ.
64 CHAPITRE 5. COURBES ET SURFACES. SYSTÈMES DE COORDONNÉES
Le tore d’axe Oz
avec
→
−
er = cos θ →
−
ex + sin θ →
−
ey
−−→
Dans quelle base OM est-il exprimé ?
−−→
Exercice 5.4 Donner l’expression de OM (vecteur position) dans la base locale cylin-
drique et dans la base locale sphérique.
Exercice 5.5 (courbes paramétrées) On se place dans l’espace muni du repère (O, →
−
ex , →
−
ey , →
−
ez ).
Donner une paramétrisation des courbes suivantes :
1. Le segment [AB], avec A(1, −1, 2) et B(−5, 0, 2).
2. La droite (AB).
3. La demi-droite (AB].
4. Le cercle de centre A, de rayon 2, situé dans le plan passant par A parallèle à
(O, →
−
ey , →
−
ez ).
Exercice 5.6 (surfaces paramétrées) On se place dans l’espace muni du repère (O, →
−
ex , →
−
ey , →
−
ez ).
Donner une paramétrisation des surfaces suivantes :
1. Le plan (ABC), avec A(0, 1, 2), B(2, −1, 3) et C(2, 5, 7).
2. Le plan passant par C et de vecteur normal → −
n (1, 1, −1).
3. La sphère de centre B et de rayon 3.
5.9 Exercices
Exercice 5.7 Soit (→
−
er , →
−
eθ , −
e→
ϕ ) la base locale orthonormée des coordonnées sphériques.
1. En désignant par (ex , →
→
− −
ey , →
−
ez ) les vecteurs unitaires des axes Ox, Oy, Oz, montrer
que :
→
−
er = sin θ cos ϕ → −
ex + sin θ sin ϕ →
−
ey + cos θ →
−
ez .
→
− −
→ →
−
Exprimer de manière analogue e et e sur (e , e , e ). →
− →
−
θ ϕ x y z
66 CHAPITRE 5. COURBES ET SURFACES. SYSTÈMES DE COORDONNÉES
d→−
er
= θ̇ →
−
eθ + ϕ̇ sin θ −
e→
ϕ
dt
d→−
eθ
= −θ̇ →−
er + ϕ̇ cos θ −
e→
ϕ
dt
d−
e→
= −ϕ̇(sin θ →−er + cos θ →
−
ϕ
eθ ),
dt
dθ dϕ
où θ̇ = et ϕ̇ = .
dt dt
−−→
3. Retrouver ainsi l’expression de dOM :
−−→
dOM = dr →
−
er + rdθ →
−
eθ + r sin θdϕ −
e→
ϕ.
→
− →
−
1. Écrire le système de deux équations obtenues par projection l’équation R = 0 sur
les axes Oy et Oz
→
−
3. Déterminer la réaction N du cerceau pour chacune de ces valeurs.
Exercice 5.10 On repère les positions de deux villes A et B avec des coordonnées sphé-
riques dont l’origine est le centre de la Terre O. Les deux villes sont situées sur le même
parallèle à une distance R du centre O. A est repérée par les angles ϕA (longitude) et θ
(colatitude), et B par les angles ϕB et θ. On prendra R = 6300 km.
1. Écrire les coordonnées cartésiennes de A et B. En déduire l’expression de la longueur
L du segment [A, B].
2. On appelle ψ l’angle formé par les directions OA et OB. Donner l’expression de cos ψ
ainsi que l’expression de la longueur L0 de l’arc AB d’angle ψ mesuré à la surface de
la Terre.
3. Soit O0 la projection orthogonale des points A et B sur l’axe Oz. On appelle γ l’angle
formé par les directions O0 A et O0 B. Donner l’expression de γ ainsi que l’expression
de la longueur L00 de l’arc AB d’angle γ mesuré à la surface de la Terre sur le cercle
de rayon O0 A.
4. On considère deux villes situées pratiquement sur le même parallèle de latitude
44◦ 500 : Bordeaux (longitude 0◦ 310 Ouest) et Belgrade (longitude 20◦ 300 Est). Cal-
culer la distance entre les deux villes :
z
a) en ligne droite (segment AB traver- O 0
sant la Terre), A γ B
b) le long du grand cercle de centre O, θ θ
Exercice 5.11 (courbes paramétrées) Tracer l’ensemble des points M du plan dont
les coordonnées polaires vérifient l’équation r = θ, avec θ ∈ [0, 6π]. En déduire une para-
métrisation cartésienne. En déduire un vecteur tangent à la courbe à l’origine.
Exercice 5.12 (courbes paramétrées) On se place dans l’espace muni du repère (O, → −
ex , →
−
ey , →
−
ez ).
Une particule chargée est soumise à un champ électromagnétique. Le champ électrosta-
tique lui impose un mouvement de translation suivant (O, → −
ez ) à la vitesse v. Le champ
magnétique lui inculque quant à lui un mouvement de rotation d’axe (O, → −
ez ), de rayon R
et de vitesse angulaire ω. Donner une paramétrisation de sa trajectoire.
68 CHAPITRE 5. COURBES ET SURFACES. SYSTÈMES DE COORDONNÉES
Exercice 5.13 (surfaces paramétrées) On se place dans l’espace muni du repère (O, →
−
ex , →
−
ey , →
−
ez ).
Donner une paramétrisation des surfaces suivantes :
1. Le cylindre de rayon R, d’axe (A, →
−
e ), avec A(1, 1, 1).
y
Exercice 5.14 Donner la trajectoire du point dont les équations horaires du mouvement
sont données ci-dessous, où a, b, c, d, e, f , ϕ, ω et τ sont des constantes, et t ∈ [0, +∞[.
En cartésiens :
3
x(t) = a cos(ωt + ϕ) x(t) = t cos(ωt) + a
1) y(t) = b cos(ωt + ϕ) 2) y(t) = t3 sin(ωt) + b
z(t) = c z(t) = c
x(t) = a cos(ωt)
x(t) = a exp(−t/τ ) + d
3) y(t) = a cos(ωt + π/2) 4) y(t) = b exp(−t/τ ) + e
z(t) = c z(t) = c exp(−t/τ ) + f
et en cylindriques :
√
r(t) = a t + d
r(t) = a
5) θ(t) = b 6) θ(t) = ln t2 + 2
√
z(t) = c t + e z(t) = c.
−−→ −−→
Correction de l’exercice 5.4 Cylindriques : OM = r→
−
er +z →
−
ez , Sphériques : OM = r→
−
er
→
−
(attention er n’est pas le même !)
5.10. CORRECTION (EXERCICES DE NIVEAU 1) 69
x(t) = 1 − 6t
x(t) = 1 − 6t
x(t) = 1 − 6t
y(t) = −1 + t y(t) = −1 + t y(t) = −1 + t
Correction de l’exercice 5.5 1. 2. 3.
z(t) = 2
z(t) = 2
z(t) = 2
t ∈ [0, 1] t∈R t ∈] − ∞, 1]
x(t) = 1
y(t) = −1 + 2 cos(t)
4.
z(t) = 2 + 2 sin(t)
t ∈ [0, 2π]
x(λ, µ) = 2λ + 2µ
x(λ, µ) = λ
y(λ, µ) = 1 − 2λ + 4µ y(λ, µ) = µ
Correction de l’exercice 5.6 1. z(λ, µ) = 2 + λ + 5µ 2. z(λ, µ) = λ + µ
λ ∈ R
λ∈R
µ∈R µ∈R
x(θ, ϕ) = 2 + 3 sin θ cos ϕ
y(θ, ϕ) = −1 + 3 sin θ sin ϕ
3. z(θ, ϕ) = 3 + 3 cos θ
θ ∈ [0, π]
ϕ ∈ [0, 2π]
70 CHAPITRE 5. COURBES ET SURFACES. SYSTÈMES DE COORDONNÉES
Chapitre 6
Intégrales multiples
On fait tendre la finesse du pavage (c’est à dire le maximum des diamètres 1 des pavés
Di formant le pavage) vers 0, et on obtient une limite que l’on prend pour définition de
l’intégrale double de la fonction f sur D, et notée
ZZ
f (P ) dS,
D
y D
d
Di
O a x
b
où dS = dxdy en coordonnées cartésiennes. On montre que cette limite est indépendante
du choix de la suite des pavages considérée et de celui des points (αi , βi ) dans chaque pavé
Di .
RR
Cas particulier : si f = 1 sur D, alors D dS = aire(D).
O y y + dy y
x D
D
x + dx
O ϕ1 (x) ϕ2 (x) z
y
Cx
b
x
D
a D ϕ2 (x)
o ϕ1 (x)
y
a
x
x
b
x
Figure 6.3 – Intégrale double évaluée à l’aide de deux intégrales simples successives
Théorème de Fubini
Si le domaine D est simple c’est-à-dire s’il peut être à la fois défini par
(x, y) ∈ R2 ; a 6 x 6 b, ϕ1 (x) 6 y 6 ϕ2 (x)
avec ψ1 et ψ2 continues sur [c, d], alors le théorème de Fubini affirme que les deux décom-
positions suivantes sont égales :
ZZ Z b hZ ϕ2 (x) i Z d hZ ψ2 (y) i
f (x, y) dx dy = f (x, y) dy dx = f (x, y) dx dy
D a ϕ1 (x) c ψ1 (y)
Remarques
— Dans le cas où le domaine D = a, b × c, d , alors
ZZ Z b hZ d i Z d hZ b i
f (x, y) dx dy = f (x, y) dy dx = f (x, y) dx dy
D a c c a
— Le calcul d’intégrales doubles étendues à des domaines non simples peut être ef-
fectuée, quand cela est possible, en représentant ces domaines par une réunion de
domaines simples et en utilisant la propriété 2 du paragraphe 6.1.3.
6.1. INTÉGRALES DOUBLES 75
∆ est le domaine de variation des nouvelles coordonnées (u, v) quand (x, y) ∈ D. Cette
application doit être bijective de telle sorte qu’à tout point M de coordonnées cartésiennes
(x, y) soit associé un unique couple (u, v) des nouvelles coordonnées. Nous supposerons
que cette application ainsi que l’application réciproque sont de classe C 1 . Cela signifie que
les dérivées partielles de ϕ et ψ par rapport à u et v sont continues sur ∆. Au lieu de
−−→
définir le point M à l’aide de la relation OM = x → −
ex + y →
−
ey , on utilisera
−−→
OM = ϕ(u, v) →
−
ex + ψ(u, v) →
−
ey .
∂OM
∂u
du
∂OM
∂v
dv v
v + dv
u u + du x
O
y
D
θ + dθ
r + dr
r
O x
−−→ −→
∂ OM ∂ −
OM
∧
∂r ∂θ
on obtient r, d’où :
ZZ ZZ
f (x, y) dx dy = f (r cos θ, r sin θ) r dr dθ
D U
Remarquons que l’aire de la couronne élémentaire (en grisé sur la figure 6.6), comprise
entre les rayons r et r + dr s’écrit π((r + dr)2 − r2 ) ' 2πr dr, en négligeant le terme
(dr)2 , infiniment petit d’ordre 2 par rapport à dr. Cela nous conduit à écrire directement
RR
que l’intégrale de la fonction f sur le domaine D vaut R12 g(r) × 2πr dr et on retrouve le
résultat obtenu par le théorème de changement de variables et le théorème de Fubini.
r + dr
r
x
O R1 R2
(u, v) est un couple de paramètres, qui varie dans un domaine D ⊂ R2 . Dans ce domaine,
les applications x, y, z sont de classe C 1 . Quand (u, v) parcourt D, le point M (u, v) par-
court la surface Σ. Quand u varie à v fixé, le point M parcourt la courbe coordonnée
Γv inscrite sur la surface Σ. Inversement, quand v varie à u fixé, le point M parcourt
la courbe coordonnée ∆u également inscrite sur la surface Σ (voir figure 6.7). En tenant
−−→
compte de ce qui a été dit sur les courbes au chapitre 5, ∂ OM
∂u du est une approximation de
l’arc élémentaire entre les points de coordonnées (u, v) et (u + du, v) de la courbe Γv . De
−−→
même, ∂ OM
∂v dv est une approximation de l’arc élémentaire entre les points de paramètres
(u, v) et (u, v + dv) de la courbe ∆u . Pour calculer l’aire de Σ, on découpe cette surface
en un très grand nombre de pavés élémentaires dont les aires ont pour valeur approchée :
−−→ −→
∂ OM ∂ −
OM
dS =
∧
du dv
∂u ∂v
−−→ −−→
∂ OM
∂u du ∂ OM
dv
78 ∂v CHAPITRE 6. INTÉGRALES MULTIPLES
∆u
Γv
∆u+du
Γv+dv
Σ
d
Γ
∂OM
∂θ
H r(z) P
θ
M
y
O
On en déduit que :
dS = rd`dθ
On obtient :
ZZ q
Aire(Σ) = r(z) 1 + r0 2 (z)dz dθ
[c, d]×[0, 2π]
Z d q
= 2π r(z) 1 + r0 2 (z)dz
c
d’où : Z
Aire(Σ) = 2πr d`
Γ
La figure 6.9 donne une interprétation simple de l’élément d’aire 2πrd` : c’est l’aire d’un
tronc de cône élémentaire.
Exemples
— Si f (M ) est la masse (charge) surfacique d’une plaque Σ au point M , alors l’inté-
grale représente la masse (charge) de la plaque.
80 CHAPITRE 6. INTÉGRALES MULTIPLES
z
r d`
O y
— Flux d’un champ de vecteurs à travers une surface orientée (voir chapitre 7)).
— Résultante d’un champ de forces pressantes sur une paroi.
Alors Dz représente la section du domaine D par le plan z = Cste (voir figure 6.10).
Supposons en outre que cette section soit un domaine simple de R2 , tel qu’il est défini
6.3. INTÉGRALES TRIPLES. 81
dans le théorème de Fubini (voir paragraphe 6.1.4). Les domaines Dm et DM sont les
sections la plus basse et la plus haute de D, par les plans d’équations z = m et z = M .
Ils peuvent, comme dans le cas de la figure 6.10, se réduire à un point. Si les conditions
énoncées ci-dessus sont remplies, alors
ZZZ
f (x, y, z) dx dy dz =
D
Z M ZZ
f (x, y, z) dx dy dz
m Dz
M Dz 0
z=z0
m
O
y
x
Figure 6.10 – Sections par les plans d’équation z = Cste d’un domaine D
On peut dire qu’on découpe le solide D en un très grand nombre de solides élé-
mentaires assimilés à des tranches cylindriques d’épaisseur dz et de volume dV =
πr2 (z)dz.
82 CHAPITRE 6. INTÉGRALES MULTIPLES
on obtient Z M
I= f (z) πr2 (z)dz
m
z
M
Dz
dz
r(z)
z
y
O
x m
Le volume du domaine D apparaı̂t donc comme la différence entre deux volumes, l’un si-
tué au-dessous de la surface d’équation z = ϕ2 (x, y), l’autre situé au-dessous de la surface
d’équation z = ϕ1 (x, y), les deux étant situés au-dessus du domaine ∆ et dans le cylindre
de génératrices parallèles à Oz s’appuyant sur la frontière de ∆ (voir le paragraphe 6.1.2).
6.3. INTÉGRALES TRIPLES. 83
Remarques
— du paragraphe 6.3.1, il ressort qu’on peut calculer une intégrale triple en calculant
successivement trois intégrales simples, de six façons différentes ;
— le calcul d’intégrales triples peut être généralisé au cas de domaines non simples
(voir la remarque de fin du paragraphe 6.1.4)
z
ϕ2 (x, y)
ϕ1 (x, y)
O y
Figure 6.12 – Définition d’un domaine de R3 à l’aide de sa projection dans un plan (ici
xOy).
on utilisera l’expression
−−→
OM = ϕ(u, v, w) →
−
ex + ψ(u, v, w) →
−
ey + ζ(u, v, w) →
−
ez
Si les conditions énoncées ci-dessus sont vérifiées, on montre la formule suivante :
ZZZ
f (x, y, z) dx dy dz =
D
ZZZ −−→ −−→ −−→
∂ OM ∂ OM ∂ OM
f ϕ(u, v, w), ψ(u, v, w), ζ(u, v, w) , , du dv dw
U ∂u ∂v ∂w
84 CHAPITRE 6. INTÉGRALES MULTIPLES
comme le volume du parallélépipède dont les arêtes sont construites à l’aide des trois
−−→ −−→ −−→
déplacements élémentaires ∂ OM ∂ OM ∂ OM
∂u du, ∂v dv et ∂w dw. C’est une valeur approchée du
volume élémentaire obtenu en faisant varier u, v et w de du, dv et dw respectivement.
Pour des variations dr, dθ et dz des coordonnées r, θ et z, on obtient sur la figure 6.13
y y y
les arcs M A (M A = dr), M B (M B = r dθ) et M C (M C = dz), arêtes d’un pavé dont le
volume est approximativement r dr dθ dz.
z
dθ z
dr
dz
M
rd
dz
r
rd
r ϕ
θd
θ
M dr θ in
rs
dθ
O y O
y
θ ϕ
dϕ
m x m
x
Cylindriques Sphériques
Figure 6.13 – Représentation d’un point par les coordonnées cylindriques et sphériques.
6.4. APPLICATION À LA GÉOMÉTRIE DES MASSES 85
La signification géométrique de ces coordonnées est indiquée sur la figure 6.13. La coor-
donnée radiale r est un nombre positif. L’angle de colatitude θ est compris dans l’intervalle
[0, π]. L’angle de longitude (parfois appelé d’azimut) ϕ est compris dans l’intervalle [0, 2π[.
On montre que
∂ −−→ −−→ −−→
OM ∂ OM ∂ OM
, , = r2 sin θ.
∂r ∂θ ∂ϕ
Pour des variations dr, dθ et dϕ des coordonnées r, θ et ϕ, on obtient sur la figure 6.13
y y y
les arcs M A (M A = dr), M B (M B = r dθ) et M C (M C = r sin θdϕ), arêtes d’un pavé
dont le volume est approximativement r2 sin θ dr dθ dϕ.
n
X
G= gi .
i=0
Dans le cas d’un objet étendu pour lequel on connaı̂t la valeur dg de la grandeur pour un
élément Di du domaine, on obtiendra la valeur G pour l’objet entier par une intégration
simple, double ou triple :
Z
G= dg.
G
86 CHAPITRE 6. INTÉGRALES MULTIPLES
Pour un objet étendu, occupant un domaine D (distribution de masse continue dans D),
chaque partie infinitésimale Di est caractérisée par une masse dm qui peut dépendre de
sa position dans D. La relation définissant la masse dm(P ) dans le domaine Di de volume
dv autour du point P ∈ D est donnée par :
où µ(P ) est la densité volumique (ou masse par unité de volume) du domaine. La masse
M de l’objet est alors donnée par :
Z
M= µ(P )dv.
D
Le domaine D peut être, suivant l’objet, assimilé à une portion de courbe, de surface ou
de volume.
a) Pour un domaine
R assimilé à une portion de courbe Γ, avec la longueur élémentaire d`
telle que Γ d` soit la longueur Rde Γ, et sa densité linéı̈que λ(P ) (ou masse par unité
de longueur), on peut calculer Γ λ(P )d` qui représente la masse de Γ.
b) Pour
R un objet assimilé à une portion de surface Σ, avec l’élément d’aire dS tel que
Σ dS soit l’aire
RR de Σ, et sa densité surfacique σ(P ) (masse par unité de surface), on
peut calculer S σ(P )dS qui représente la masse de Σ.
que
RRR D dv soit le volume de D, et sa densité volumique µ(P ), on peut calculer
D µ(P )dv qui représente la masse de D.
Remarque 6.1 Si la densité a une valeur µ constante sur D, on dit que l’objet est homo-
gène et sa masse correspond alors au produit de la densité par le volume V du domaine :
M = µV .
On aura respectivement : M = λL pour une courbe Γ de longueur L et : M = σS pour
une surface S d’aire S.
Remarque 6.2 La notion de densité en un point P peut être physiquement définie comme
le rapport du nombre d’atomes à l’intérieur d’un domaine ∆D centré sur le point P et de
son volume. Il faut que la taille de ∆D (son diamètre par exemple) soit très grand devant
les distances des atomes les plus proches et très petit devant la taille de D. On donne
alors une représentation mathématique de la densité dans le domaine D par une fonction
continue sur D.
6.4. APPLICATION À LA GÉOMÉTRIE DES MASSES 87
Remarque 6.3 Les relations ci-dessus sont vectorielles. En les projetant sur chaque axe
d’un repère orthonormé, on obtient les coordonnées (X, Y, Z) du point G :
X X X
MX = m i xi , M Y = mi yi , et M Z = m i zi ,
i i i
où di est la distance du point Pi à l’axe ∆. Pour un objet étendu à trois dimensions dont
chaque point P est à une distance dP de l’axe ∆, le moment d’inertie est donné par :
ZZZ ZZZ
J∆ = d2P dm(P ) = d2P µ(P ) dv.
D D
De manière analogue, on définit le moment d’inertie pour des objets à deux (Σ) ou une
(Γ) dimensions :
ZZ Z
2
J∆ = dP σ(P ) dS et J∆ = d2P λ(P ) d`
Σ Γ
88 CHAPITRE 6. INTÉGRALES MULTIPLES
Exercice 6.2 (Coordonnées polaires) Soit D l’ensemble des points M du plan de co-
ordonnées polaires (r, θ) appartenant à ∆ = {(r, θ) | 0 6 r 6 1, 0 6 θ 6 π2 }
Représenter D.RR
Calculer I1 = RR∆ θ dθdr.
Calculer I2 = D (x2 + y 2 )dxdy en utilisant les coordonnées polaires.
1. En utilisant le théorème de q
Fubini, montrer que l’aire A du disque peut se mettre
R +R x2
sous la forme : A = 2R −R 1 − R 2 dx.
Exercice 6.4 (Aire d’une surface de révolution) Redémontrer que l’élément d’aire
dS d’une surface de révolution d’axe Oz est donné par : dS = dl rdθ avec dl2 = dr2 + dz 2 ,
où vous préciserez toutes les notations.
Application :
1. Aire d’un cône (voir figure 6.14) :
a) Exprimer r(z) en fonction de H, R et z.
b) Exprimer dl en fonction de dz, R et H.
c) Retrouver cette expression de dl en utilisant l’angle α.
d) Calculer l’aire du cône.
2. Aire d’une sphère : déterminer de même dl dans le cas d’une sphère de rayon R et
en déduire l’aire de la sphère.
R
r(z) dz
dl
α
H
O
y
x
Exercice 6.7 Soit le cône de sommet O, d’axe Oz, de demi-angle au sommet α, et soit
la calotte sphérique de centre O, de même axe et de même demi-angle au sommet.
Déterminer le volume compris entre ces deux surfaces en utilisant les coordonnées sphé-
riques.
6.6 Exercices
6.6.1 intégrales multiples
Exercice 6.8 Lorsque l’on coupe un solide par un plan z = constante, si l’onRsait calculer
zmax
la surface S(z) de cette section, le volume du solide est donné par : V = zmin S(z) dz.
Cette formule permet pour tous les solides de révolution [où S(z) = πr2 (z)], de ramener
les calculs des volumes à des intégrales simples.
x2 y2
Exercice 6.10 Calculer l’aire intérieure à une ellipse d’équation : 2 + 2 = 1, a >
a b
0, b > 0.
92 CHAPITRE 6. INTÉGRALES MULTIPLES
1. Représenter D.
2. Dans cette question, les intégrales seront calculées en coordonnées polaires telles que
x = r cos θ, y = r sin θ.
— Montrer que dans le domaine D, pour θ fixé, r varie de 0 à 2a cos θ.
— Calculer l’aire de D.
— D étant une plaque homogène d’épaisseur faible, de masse surfacique σ, calculer
le moment d’inertie de la plaque par rapport à O, c’est-à-dire la quantité :
ZZ
JO = σ (x2 + y 2 )dxdy.
D
α
R
Exercice 6.16 Déterminer les coordonnées du centre d’inertie d’une plaque homogène en
forme de secteur circulaire, de rayon R, d’angle d’ouverture 2α0 .
Exercice 6.17 (Centre d’inertie) Coordonnées du centre d’inertie d’un solide S consti-
tué d’une demi-boule x2 + y 2 + z 2 6 R2 , z > 0, de masse volumique proportionnelle à la
cote z.
Exercice 6.18 Calculer le moment d’inertie d’une barre homogène de longueur 2l, par
rapport à un axe perpendiculaire en O, centre de la barre. La barre est supposée de section
négligeable devant sa longueur. On donnera le résultat en fonction de la masse M de la
barre.
Exercice 6.19 Calculer le moment d’inertie J d’un disque percé, supposé infiniment
mince et homogène, par rapport à l’axe de révolution de ce disque. On prendra respecti-
vement R1 et R2 comme rayons intérieur et extérieur de ce disque (R1 < R2 ). On donnera
le résultat en fonction de la masse M du disque, de R1 et de R2 .
Donner la valeur de J lorsque R1 = 0.
Exercice 6.20
94 CHAPITRE 6. INTÉGRALES MULTIPLES
Soit une plaque homogène supposée infiniment
mince, ayant la forme d’un triangle équilatéral z
(voir figure ci-contre).
`
1. Déterminer les coordonnées de son centre
d’inertie en fonction de la longueur ` de
son côté.
y
2. Déterminer le moment d’inertie de la O
plaque par rapport à un axe passant par un
sommet du triangle et par le centre d’iner-
tie, en fonction de ` et de la masse M de x
la plaque.
Exercice 6.21 (Moment d’inertie) Calculer :
ZZ
(x2 + y 2 ) dxdy, où D = {(x, y) | (x − a)2 + y 2 6 R2 }.
D
(Cette intégrale représente le moment d’inertie par rapport à O d’une plaque homogène
de masse surfacique 1, ayant la forme de D.)
Volume et coordonnées du
centre d’inertie du solide ho-
h
mogène représenté sur la fi-
O α
gure ci-contre : y
x
R
Exercice 6.23
a) Montrer que le moment d’inertie J1 d’un cylindre, plein et homogène, par rapport à
son axe de révolution, est égal à 21 M R2 , M étant la masse et R le rayon du cylindre.
b) Soit un repère orthonormé (O, →−
e ,→
x
−
e ,→
y
−e ) et une courbe (C), définie par y = f (z), x = 0,
z
avec 0 6 z 6 h, f étant une fonction continue et positive sur cet intervalle. Soit (V )
le solide engendré par la rotation de (C) autour de l’axe Oz et limité par les plans
z = 0 et z = h. (V ) est rempli d’une matière homogène. Montrer que le moment
d’inertie J2 de ce solide par rapport à l’axe Oz peut s’écrire :
Z h
1 2
J2 = r (z)dm
0 2
où dm représente la masse d’un cylindre d’axe Oz, de hauteur dz et de rayon r(z).
(Ce résultat doit être connu et sera utilisé dans la suite.)
6.6. EXERCICES 95
Exercice 6.24 Calculer le moment d’inertie J du solide (S) homogène compris entre les
sphères de rayons R1 et R2 (avec R1 < R2 ) et de même centre O, par rapport à un axe
passant par O :
a) Faire un calcul direct et donner les valeurs limites J1 et J2 de J lorsque R1 → 0 et
lorsque R1 → R2 .
b) Montrer que l’on aurait pu trouver J à partir du moment d’inertie d’une sphère pleine.
c) (S) est maintenant une boule de centre O et de rayon R (R1 = 0 et R2 = R). La masse
volumique de (S) n’est plus constante, mais fonction de la distance r à O :
ρ = ρ0 (1 − αr/R) avec ρ0 et α constantes (0 < α < 1). Calculer la nouvelle valeur
de J. (On pourra s’aider de l’expression de J2 .)
Exercice 6.25
B
y
Un arc AB pris sur un cercle de centre P
O et de rayon R, a pour angle au centre
R
−→\ −−→
(OA, OB) = 2α, et pour bissectrice inté- θ
α
rieure l’axe Ox.
O C M
a) (S1 ) est un fil homogène très fin, dont la
section est constante, qui épouse la forme
y
de l’arc AB, de masse M1 .
A
b) (S2 ) est une plaque plane homogène très mince, d’épaisseur constante et de masse M2 ,
y
ayant la forme du secteur circulaire limité par l’arc AB et les rayons OA etOB.
c) (S3 ) est une plaque homogène, d’épaisseur constante très faible, de masse M3 , ayant
y
la forme de la calotte sphérique engendrée par la rotation de l’arc AB autour de Ox.
d) (S4 ) est un segment sphérique homogène, de masse M4 , limité par la calotte sphérique
précédente et le plan perpendiculaire à Ox passant par A.
Les données étant α, R et la masse (M1 , M2 , M3 , M4 ), déterminer pour chacun des solides,
la position du centre d’inertie (G1 , G2 , G3 , G4 ) et le moment d’inertie par rapport à Ox
(J1 , J2 , J3 , J4 ).
Exercice 6.26 Soit (C) une arche de cycloı̈de, courbe engendrée par un point P du cercle
de rayon R roulant sans glisser sur Ox, pour θ ∈ [0, 2π]. On peut montrer que les équations
de la cycloı̈de sont x = R(θ − sin θ), y = R(1 − cos θ).
96 CHAPITRE 6. INTÉGRALES MULTIPLES
y
2R
C
R
P θ
O H x
πR 2πR
2. Calculer l’aire A de la surface (S) comprise entre la courbe (C) et l’axe des x.
y
1
Représentation :
x
O 1
R1Rx 1
R 1 R 1
I1 = 0 x 0 dy dx = 3 I1 = 0 y xdx dy = 13
R1 Rx R1 R1
1 1
I2 = 0 0 (x2 − y 2 )dy dx = 6 I2 = 0 y (x2 − y 2 )dx dy = 6
x
1
Représentation de D :
y
O
1
Remarque : un disque est représenté par un rectangle dans l’espace des coordonnées po-
laires.
La représentation de ∆ est un rectangle.
R 1 R π/2 2 R 1 R π/2
I1 = 0 0 θ dθdr = π8 I2 = 0 0 r2 r drdθ = π8 .
Remarque : même intégration en utilisant les coordonnées cartésiennes : on commence par
exemple (rôles symétriques de
x et de y) à intégrer par rapport
à y :
R 1 R √1−x2 2 R1 √ 1
0 0
2 2 2
(x + y )dy dx = 0 (x 1 − x + 3 (1 − x ) 2 3/2 dx = π8 .
R R R √R2 −x2 RR √
1. A = √
−R − R2 −x2 dxdy = −R 2 R2 − x2 dx.
98 CHAPITRE 6. INTÉGRALES MULTIPLES
Correction de l’exercice 6.4 (Aire d’une surface de révolution) Cas général : voir
cours.
Application :
p q
R2
1. Aire d’un cône : r(z) = zR
H dl = 1 + r 02 (z) dz = 1+ H 2 dz
√ p q
z2
2. Aire d’une sphère : r(z) = R2 − z 2 dl = 1 + r02 (z)dz = 1 + R2 −z 2
dz et
R R R 2π
A = −R 0 r(z)dldz dθ dz = 4πR .
2
2. O y
ϕ
x Rπ Rπ
Surface du huitième de sphère : A = 2
π/2 3π/2 10 sin θdϕdθ = 50π.
−−→
Exemple Considérons le champ de scalairep « distance à l’origine » f (M ) = kOM k
— en coordonnées cartésiennes, f (M ) = √ x2 + y 2 + z 2 = f1 (x, y, z)
— en coordonnées cylindriques, f (M ) = r2 + z 2 = f2 (r, θ, z)
— en coordonnées sphériques, f (M ) = r = f3 (r, θ, ϕ)
Exemples
— Dans le cas du champ de pression dans un fluide en équilibre, les surfaces de niveau
sont appelées isobares ; pour le champ des températures, les surfaces de niveau
s’appellent isothermes...
— Pour un fluide incompressible homogène en équilibre dans le champ de pesanteur
terrestre, la pression en un point M à la profondeur z est donnée par P (M ) = ρgz
où ρ et z sont des constantes. Les surfaces isobares sont alors des plans horizontaux
(z = Cste).
— Si à tout point M (x, y, z), on associe la grandeur
G(M ) = 2(x2 + y 2 )
alors les surfaces de niveau sont des cylindres de révolution et d’axe Oz.
Définition 7.5 Étant donné un champ de vecteurs de classe Ck , k > 1, on appelle ligne
→
−
de champ une courbe tangente en chacun de ses points M au champ V (M ), orientée dans
le sens du champ.
Remarque 7.1 Les lignes de champ peuvent être fermées ou non, réduites à un point.
système différentiel
dx = λP (x, y, z)
dy = λQ(x, y, z)
dz = λR(x, y, z)
−−→ →− →
−
dOM ∧ V (M ) = 0
V(M)
O x
Exemple 2
→
−
On rajoute une troisième dimension à l’exemple précédent, en considérant le champ V =
−y →
−
ex + x→
−
ey + → −
ez . La recherche d’une solution paramétrique donne l’équation supplémen-
dz
taire dt = 1, dont la solution est z = t + z0 . x et y étant étant donnés par les mêmes
formules, les lignes de champ sont maintenant des hélices d’axe Oz.
Définition 7.6 On appelle tube de champ, l’ensemble des lignes de champ s’appuyant
sur une courbe fermée de classe C1 .
Exemple physique : En mécanique des fluides, les particules qui se trouvent dans un
tube de champ des vitesses n’en sortent pas au cours de l’écoulement stationnaire.
∂f ∂f ∂f
Expression en coordonnées cartésiennes. Comme df = ∂x dx + ∂y dy + ∂z dz, le
−−→
champ de vecteurs grad f a pour coordonnées cartésiennes :
∂f ∂f ∂f
, ,
∂x ∂y ∂z
7.2. OPÉRATEUR GRADIENT 105
Remarque 7.2 Si les dérivées partielles de f existent, mais si f n’est pas différentiable,
alors le gradient n’existe pas.
∂F ∂F ∂F
dF = dr + dθ + dz
∂r ∂θ ∂z
et :
−−→
dOM = dr→
−
er + rdθ→
−
eθ + dz →
−
ez .
Or
−−→ −−→
dF = grad F · dOM
d’où, par identification :
−−→ ∂F →
− 1 ∂F →
− ∂F →
−
grad F = er + eθ + ez .
∂r r ∂θ ∂z
Définition 7.8 Si f est un champ scalaire de classe Ck , k > 1, on appelle dérivée direc-
tionnelle de f au point M dans la direction du vecteur unitaire →−
u , la quantité :
f (M + t→
−
u ) − f (M )
lim
t→0,t6=0 t
Considérons en effet une surface de niveau d’équation f (x, y, z) = const. Si k > 1, les
courbes tracées sur cette surface et passant par le point M0 (x0 , y0 , z0 ), sont orthogonales
au gradient en ce point. En effet, si
x = φ(t), y = ψ(t), z = χ(t)
sont les équations de l’une de ces courbes, alors f (φ(t), ψ(t), χ(t)) = const. En dérivant
cette égalité, on obtient :
∂f ∂f ∂f
(M0 )φ0 (t0 ) + (M0 )ψ 0 (t0 ) + (M0 )χ0 (t0 ) = 0
∂x ∂y ∂z
qui s’écrit encore
−−→
−−→ dOM
grad fM0 · = 0.
dt
t=t0
−−→ −−→
Le vecteur grad fM0 est orthogonal à la tangente OM 0 (t0 ) au point M0 de toute courbe
tracée sur la surface, donc est orthogonal à la surface de niveau en ce point.
Exemple : Comme la figure ci-contre l’indique, une carte géographique peut contenir
des lignes de niveau, c’est à dire des lignes le long desquelles l’altitude h est constante : ces
lignes ont pour équation H(x, y) = h. Le dénivelé entre deux lignes voisines est constant.
Le gradient de H(x, y) est orthogonal aux lignes de niveau, c’est à dire est orienté dans la
direction où la déclivité est maximum. Plus les lignes de niveau sont rapprochées, c’est à
dire plus la déclivité est élevée, et plus la norme du gradient de H est élevée (voir points
A et B dans la figure ci-contre).
9340 A
9360
938
0
9432 9400
Pic de la 942
0
Mirandole
→
− −−→ −−→
Définition 7.9 Dans le cas où un champ V = − grad φ, (c’est-à-dire grad(−φ)), où φ
est un champ scalaire de classe Ck (k > 1), le champ φ s’appelle potentiel scalaire, et
→
−
on dit que V dérive du potentiel scalaire φ. Le signe − correspond à une convention
universellement adoptée en Physique.
Exemples :
1. force et couple de rappel élastique : existence d’une énergie potentielle élastique.
2. force électrostatique : énergie potentielle électrostatique.
3. force d’attraction universelle : énergie potentielle de pesanteur.
7.3.2 Exemple
→
−
Si G est un champ de gravitation, et si un point matériel M de masse m parcourt Γ
R →− −
→ →
−
en suivant son orientation, m Γ G (M ) · dM = −mg∆z est le travail de la force m G le
long de Γ.
7.3.4 Propriété
→
− →
− −−→
Dans le cas où V dérive d’un potentiel scalaire φ, alors V = − grad φ et
Z Z b Z b
→
− −−→ dM dφ
V (M ) · dM = − grad φ(t) dt = − dt = φ(M (a)) − φ(M (b)).
Γ a dt a dt
→
−
L’arc orienté Γ joignant le point A = M (a) au point B = M (b), la circulation de V ne
dépend pas du chemin suivi, mais seulement de ses extrémités.
7.4.2 Exemples
→
−
Supposons que V soit la vitesse moyenne des particules d’un fluide à écoulement trans-
→
− →−
lationnel uniforme et que la surface du parallélogramme soit orientée dans le sens de h ∧ k .
Dans un laps de temps ∆t, les N particules du fluide occupant le parallélépipède d’arêtes
7.4. FLUX D’UN CHAMP DE VECTEURS 109
→
− → − →
− →
− →
−
h , k et V ∆t ont traversé le parallélogramme d’arêtes h et k (voir figure 7.3). Si µ est
le nombre moyen de particules par unité de volume, on a :
→ − → −
− →
N = µ V , h , k ∆t = ∆Φ∆t
h k
v
V n V ∆t
k
M
h
Figure 7.3 – Flux à travers un parallélogramme
u0 , u0 + δu0 , . . . , u0 + nδu0
v0 , v0 + δv0 , . . . , v0 + nδv0
110 CHAPITRE 7. CHAMPS DE SCALAIRES ET DE VECTEURS
∂M
∂v
v = v0
v
∂M
∂u
v0
u = u0
u0
→
−
Définition 7.12 On appelle flux du champ V de classe C0 à travers la surface orientée
S, l’intégrale double :
ZZ ZZ −−→ −−→ !
→
− →
− →
− ∂ OM ∂ OM
Φ= V (M ) · n dS = V (M ) · ∧ du dv
S D ∂u ∂v
→
−
Si V (M ) = →
−n , alors Φ se réduit à l’aire de la surface S.
Si →
−
n est la normale unitaire définissant l’orientation de S, on a toujours :
−
→ −
→
∂M ∂M
∧
→
−
n =
∂u ∂v
∂−
→
M ∂
−
→
M
∧
∂u ∂v
−
→ −
→ →
−
∂M ∂M
sauf éventuellement aux points singuliers (voir paragraphe 5.2.3) où ∂u ∧ ∂v = 0.
7.4.4 Exemples
Exemple 1. Considérons la surface plane délimitée par le triangle A, B, C, avec
A(1, 0, 0), B(0, 1, 0) et C(0, 0, 1) en coordonnées cartésiennes, orienté selon la normale
7.4. FLUX D’UN CHAMP DE VECTEURS 111
→
−
(1, 1, 1), et le champ V uniforme de coordonnées (a, b, c). Comme le vecteur normé nor-
mal au triangle ABC est
→
−
ex + →−
ey + →
−ez
→
−n = √
3
→
− →
− √
alors le produit V · n = (a+b+c)/ 3 est constant. Le flux est donc obtenu en multipliant
−−→ −→ √
ce produit par l’aire du triangle. L’aire du triangle vaut kAB ∧ ACk/2, soit 3/2, et le flux
vaut donc (a+b+c)/2. On peut aussi paramétrer le triangle par x = x, y = y, z = 1−x−y.
Dans le plan xOy, pour une valeur du paramètre x comprise entre 0 et 1, il faut que le
→
− −−→ −−→
second paramètre y soit compris entre 0 et 1 − x. Le vecteur N = ∂ OM ∂ OM
∂x ∧ ∂y = (1, 1, 1)
correspond bien à l’orientation choisie de la surface. Le flux vaut alors
ZZ
1
(a + b + c) dxdy = (a + b + c).
06x61 2
06y61−x
et M
p le demi-cône supérieur d’équation z =
x2 + y 2 orienté vers l’« extérieur ». Calcu-
lons le flux à travers une couronne définie par
0 < z0 6 z 6 z1 . On paramètre : O
y
x
x = r cos θ
y = r sin θ
z=r
avec 0 6 θ 6 2π et z0 6 r 6 z1 .
−
→ cos θ −
→ − sin θ −
→ −
→ − cos θ
∂M ∂ M ∂ M ∂ M
= sin θ , = r cos θ , ∧ = r − sin θ
∂r ∂θ ∂r ∂θ
1 0 1
C’est l’orientation opposée à celle imposée plus haut. On calculera donc
ZZ cos θ r2 cos2 θ
r sin θ · r2 sin θ drdθ
06θ62π
z0 6r6z1 −1 ar(1 + cos θ)
ZZ
3
= r (cos3 θ + sin2 θ) − ar2 (1 + cos θ) drdθ
Z Z
z 4 − z04 2π z 3 − z03 2π
= 1 (cos3 θ + sin2 θ)dθ − a 1 (1 + cos θ)dθ
4 0 3 0
π 2πa 3
= (z14 − z04 ) − (z1 − z03 )
4 3
112 CHAPITRE 7. CHAMPS DE SCALAIRES ET DE VECTEURS
→
−
Autre exemple (non développé). Le flux du champ V de coordonnées P = −y, Q = x
et R = x + z à travers la surface paramétrée par z = xy, 0 6 x 6 1, 0 6 y 6 x, orientée «
vers les z positifs ». On trouve le résultat 7/24.
Définition 7.13 On appelle flux sortant d’une surface fermée, le flux à travers cette
surface quand on l’oriente vers l’extérieur.
Exercice 7.2 (Champs vectoriels) Soit le champ vectoriel défini sur R3 par : →
−
a =
→
− →
− →
− →
− →
− →
−
xex + y ey + z ez dans la base (ex , ey , ez ).
−−→
1. Déterminer le champ scalaire f tel que → −
a = grad f .
2. Calculer la circulation de →
−
a sur les parcours OAB, OCB et OB avec A(0, a, 0),
B(0, a, a) et C(0, 0, a).
3. Calculer le flux sortant (normales orientées vers l’extérieur) des six faces d’un cube de
sommets OABCDEF H, d’arête a tel que O(0, 0, 0), A(0, a, 0), B(0, a, a), C(0, 0, a),
D(a, 0, a), E(a, 0, 0), F (a, a, 0), H(a, a, a).
7.6 Exercices
Exercice 7.3 Soit le champ scalaire défini dans R3 par f (x, y, z) = x2 /2 + y 2 .
Déterminer successivement les surfaces isoscalaires (ou surfaces de niveau), le vecteur
−−→ −−→
grad f , la famille des lignes du champ grad f , la dérivée directionnelle de f au point
→
− √ −
M (1, −1, z), dans la direction du vecteur V = 3→
−
ex − 2→−
ey − 3 → ez .
Exercice 7.5 Soit le tétraèdre T = (OABC), A(1, 0, 0), B(0, 1, 0), C(0, 0, 1) et le champ
→
−
V : (y + z, 2x, x + z).
→
− →
−
Est-ce que le champ V dérive d’un potentiel scalaire ? Calculer la circulation de V le
long des quatre triangles que forment les arêtes de T , chacune orientée conformément à la
normale sortante de T .
1e
Exercice 7.6 Calculer le flux du champ uniforme (1, 1, 1) à travers le 8 de sphère
x2 + y 2 + z 2 = 1, x > 0, y > 0, z > 0. orientée vers l’extérieur.
Exercice 7.8 L’espace usuel est rapporté à un repère orthonormé direct (O, ex , ey , ez ).
Un point quelconque M a pour coordonnées cartésiennes (x, y, z) et peut être défini par
le vecteur OM = ru, où u est de norme 1 et r ≥ 0.
Dans cet espace règne un champ vectoriel A défini pour M 6= O par
u ez ∧ u
A(M ) = α +β où α et β sont des constantes réelles.
r r
114 CHAPITRE 7. CHAMPS DE SCALAIRES ET DE VECTEURS
z
(Γ)
+
O
y
Exercice 7.9 L’espace usuel est rapporté au repère orthonormé direct (O; i, j, k). On
considère les champs de vecteurs A, B et S définis sur l’ouvert U = R3 \ {Oz}, à l’aide
des coordonnées cylindriques, par :
2 cos θ sin θ
A= er , B= eθ et S = A + B − grad(Φ),
r3 r3
Φ étant un champ scalaire de classe C 2 .
R1
R2
x
O H G
Exercice 7.10 On considère dans l’espace le champ de vecteurs →
−
a = e−x/p y →
−
e x − p→
−
ey ,
p > 0 étant une longueur constante.
1. Montrer que les lignes de champ sont planes, et qu’il suffit de savoir décrire les lignes
de champ du plan (O, → −
ex , →
−
ey ) pour en déduire toutes les autres. Trouver l’équation
des lignes de champ du plan (O, → −
ex , →
−
ey ).
→
−
2. Montrer que le champ a dérive d’un potentiel scalaire V , dont on donnera l’expres-
sion, en postulant V = 0 au point O.
(a) Déterminer les surfaces équipotentielles. Quelle est en particulier la surface
équipotentielle V = 0 ?
(b) Dessiner les lignes de champ et les équipotentielles du plan (O, →
−
e ,→
−
e ).
x y
Dictionnaire de primitives
117
118 ANNEXE A. DICTIONNAIRE DE PRIMITIVES
ax
ex ex ax , a > 0
ln a
ch x sh x sh x ch x
1 1
tan x − cotan x
cos2 x sin2 x
1 1
th x − coth x
ch2 x sh2 x
1 x 1 x π
ln tan ln tan( + )
sin x 2 cos x 2 4
1 1 1 + x 1
ln arctan x
1 − x2 2 1 − x 1 + x2
1 1
√ arcsin x √ argsh x
1 − x2 1 + x2
1
√ signe(x) argch |x|
x2 −1
Annexe B
Devoirs de synthèse et
interrogations écrites
119
Premier cycle — Première année 2011–2012
Barème indicatif : exercice 1 sur 5 ; exercice 2 sur 8 ; exercice 3 sur 3,5 ; exercice 4 sur 3,5 ;
Tout document et calculatrice interdits.
(x, y, z) et (r, θ, z) notent respectivement les coordonnées cartésiennes et cylindriques des points M de l’espace usuel
muni d’un repère orthonormé direct (O, ~ex , ~ey , ~ez ). (~er , ~eθ , ~ez ) note la base locale cylindrique construite en M.
Exercice 4. Soit un seau d’eau, de forme cylindrique, de rayon R. On entraı̂ne l’eau en rotation uniforme à la vitesse
angulaire ω autour de l’axe Oz du seau ; on suppose de plus que la vitesse angulaire ω est suffisamment grande pour
que le centre du fond du seau, pris comme origine O, appartienne à l’interface air-eau (figure 2). On peut montrer que
1 2 2
la surface de l’eau est alors la surface de révolution d’équation cylindrique z(r) = ω r , avec g l’accélération de
2g
la pesanteur (exercice 3.8 poly OMSI).
1 2 2
Déterminer, en fonction de ω, R et g, le volume d’eau Vtourbillon sous la surface z(r) = ω r , en détaillant les
2g
calculs de cette intégrale triple
a) en commençant par intégrer par rapport à la variable z
b) en intégrant par rapport à la variable z en dernier.
F IGURE 1. Pyramide P, vue en perspective (a), vue en coupe dans le plan yOz (b)
Calculatrice interdite
Barème approximatif :
Exercice 1 : 3 points ; Exercice 2 : 6 points ; Exercice 3 : 5 points; Exercice 4 : 6 points
Pour répondre aux deux questions (indépendantes) suivantes, on utilisera le produit vectoriel et/ou
le produit scalaire.
1) Donner une équation du plan (P) engendré par les vecteurs u = (1,3,−1) et v = (−2,−6,3) et
passant par le point A de coordonnées (1, 2, 1). Pour cela, on trouvera dans un premier
temps un vecteur w orthogonal à ce plan.
2) Donner une équation du plan (P) passant par le point A = (1, 1, 1) et orthogonal à la droite de
représentation paramétrique :
x = 2 − 3t
y = t
z = 5t
On commencera par déterminer un vecteur directeur de la droite.
Pour un circuit RLC où les trois éléments sont montés en dérivation l’admittance Y qui relie
l’amplitude de l’intensité du courant à l’amplitude de la tension (I=YU) est donnée par :
1
1 1 2
2
Y = 2 + Cω −
R Lω
1) Calculer la petite variation δY de Y pour des petites variations δR, δL et δC des variables R, L
et C.
2) On suppose que la pulsation ω est très proche de la pulsation de résonnance ω0 avec
1
ω0 = . On écrira : ω = ω 0 (1 + h) avec h<<1.
LC
1 C
Montrer que : Cω − =2 h + hε1 ( h ) avec hε1 ( h ) →0
Lω L h→0
1 2 RC 2
Y= + h + h 2ε 2 ( h ) avec h 2ε 2 ( h )
h →0
→0
R L
Exercice 3 : Courbes paramétrées – Systèmes de coordonnées
( )
Dans le repère O, u x , u y , u z , soit une courbe paramétrée définie par les coordonnées du point M
en fonction du paramètre t :
x(t ) = at cos(ωt )
2π
y (t ) = at sin(ωt ) avec a et ω positifs et t ∈ 0,
z (t ) = at ω
(u , u , u ) en fonction de t
x y z
( )
4) Exprimer également ce vecteur vitesse dans la base locale u r , uθ , u z des coordonnées
cylindriques en fonction de t.
a) En utilisant des résultats connus sur les suites géométriques, calculer Σ5 = 1 + z0 + z02 + z03 + z04
b) Montrer que a et b sont solutions de l’équation x2 + x − 1 = 0.
2π
c) Donner la forme algébrique de a et de b et en déduire la valeur exacte de cos .
5
3. Construction exacte.
a) Caractériser géométriquement l’ensemble S des points M du plan affine d’affixe z telle que
1 1
| z + |=| i + |.
2 2
b) Montrer que l’intersection de S et de (Ox) est formée de deux points P et Q, d’affixes respec-
tives a et b.
c) Compléter à main levée la figure 1 avec C, P et Q. Placer le milieu I de O et P , le milieu J de
O et Q et tracer les points A1 et A3 comme intersection d’une droite et du cercle C, de même
pour A2 et A4 .
2iπ
Exercice 2 (Factorisation). Soient p et q deux entiers et z0 = e 5 .
Déterminer en fonction de p et q la forme trigonométrique de z0p + z0q .
2
Exercice 4 (Différentielles).
Un réseau est un dispositif optique composé d’une série de N fentes parallèles, espacées régulièrement
d’une distance a. Lorsqu’on éclaire le réseau en lumière monochromatique de longueur d’onde λ sous
3
un angle d’incidence i, on observe entre autre sur un écran placé derrière le réseau un point lumineux
dans la direction θ défini sur la figure 3.
a
Soit p la fonction p (i, θ, λ) = (sin i − sin θ).
λ
1. Calculer au voisinage de (i, θ, λ) la différentielle de p.
2. L’étude de la diffraction derrière le réseau montre qu’on observe un point lumineux dans la direc-
a
tion θ telle que (sin i − sin θ) = 1.
λ
On utilise une deuxième longueur d’onde λ0 telle que λ0 = λ+∆λ avec ∆λ λ. Soit θ0 la direction
dans laquelle on observe le point lumineux derrière le réseau éclairé avec λ0 sous la même incidence
i.
a) Déterminer une approximation de ∆θ = θ0 − θ en fonction ∆λ. En déduire une approximation
de ∆θ en fonction de ∆λ, cos θ et a uniquement.
b) On suppose λ0 > λ : sur la figure 3, le rayon lumineux de longueur d’onde λ0 est-il au dessus
ou au dessous de celui de longueur d’onde λ ?
Barème indicatif :
Exercice 2. Soit
∆ = (r, θ, ϕ) ∈ R3 0 ≤ r ≤ 1, 0 ≤ θ ≤ 3π/4, 0 ≤ ϕ ≤ 2π ,
et soit D le domaine de R3 formé des points M dont les coordonnées sphériques (r, θ, ϕ) appar-
tiennent à ∆.
1. Décrire brièvement (et avec une figure à main levée) le domaine D.
2. Calculer, en utilisant une intégrale en coordonnées sphériques le volume de D.
3. Calculer, en utilisant un changement de variables en coordonnées sphériques, la valeur de
l’intégrale suivante : ZZZ
z dx dy dz.
D
Exercice 3. Une bassine B est constituée d’une portion de cône d’axe (Oz), de hauteur H
et de rayons Rmin < Rmax , notée C , et du disque de rayon Rmin du plan (Oxy), centré en O,
noté D (voir figure. . . ) : B = C ∪ D.
Le bord C de la bassine est constitué d’un matériau non-homogène, dont la densité de masse
surfacique σ est donné, en fonction de z par :
σ = σ0 (1 + αz)
où σ0 > 0 et α < 0 sont deux constantes dimensionnée. Le fond D de la bassine est constitué
d’un matériaux homogène de densité de masse surfacique σ0 .
1. En utilisant une intégrale double, déterminer la surface SC de C , et en déduire la surface
totale S de la bassine.
2. Calculer la masse totale de la bassine.
3. Calculer les coordonnées du centre de masse G de la bassine.
4. Calculer le moment d’inertie de la bassine par rapport à l’axe (Oz) :
ZZ
J(Oz) = x2 + y 2 dS,
B
Exercice 4. Une fourmi F se promène sur une aiguille d’une horloge (qui tourne dans le
sens trigonométrique), en partant du centre O, et en avançant à vitesse constante v0 > 0
(relativement à l’aiguille) en direction de la pointe de l’aiguille. L’aiguille à une vitesse angulaire
ω0 > 0, et l’on considère le repère cartésien (O; x, y) de telle sorte que l’angle θ formé entre
l’axe (Ox) et l’aiguille est nul au début de l’expérience qui correspond à t = 0.
L’étude qui suit sera faite pour des temps t suffisament petits de telle sorte que la fourmi soit
sur l’aiguille.
1. Représenter sur une figure la trajectoire de la fourmi F .
2. Expliquer pourquoi, au temps t > 0, la position de la fourmi est, en coordonnées polaires :
r = v0 t, θ = ω0 t.
Dans un repère orthonormé direct (O, , , ) on définit la courbe appelée courbe de Viviani par
l’intersection d’une sphère (S) de centre O et de rayon R et d’un cylindre (C) de rayon R/2 et d’axe
(Iz), tel que . La Figure 1a représente une vue 3D de la courbe de Viviani et la Figure 1b sa
projection en trait plein dans le plan (xOy), avec en pointillés l’intersection de la sphère (S) avec le
plan (xOy). On appelle ∆ le domaine du plan (xOy) à l’intérieur de la projection de la courbe de
Viviani. Ce domaine ∆ est grisé sur la Figure 1b.
r
R θ
O I x
D’après la définition donnée, la courbe de Viviani est l’ensemble des points de coordonnées
cartésiennes (x,y,z) qui vérifient les équations suivantes :
x 2 + y 2 + z 2 = R 2 (1)
2
x + y = Rx ; z ∈ ℜ (2)
2
1) Question préliminaire : Montrer que l’équation (2) est bien celle du cylindre (C).
Dans la suite nous allons calculer successivement le volume de l’espace (appelé temple de Viviani)
compris à l’intérieur de la sphère (S) et du cylindre (C) puis l’aire de la surface de la sphère (S)
comprise à l’intérieur du cylindre (C) (appelée fenêtre de Viviani).
2) Calcul du volume du temple de Viviani. Le calcul du volume sera mené en utilisant les
coordonnées cylindriques.
On considère un système physique dont l’évolution temporelle d’une grandeur y dépendant du temps
(par exemple la charge pour un circuit RLC, ou le déplacement pour un système masse-ressort avec
frottements fluides) obéit à l’équation différentielle suivante, où b est une constante réelle :
3) Donner une solution particulière pour chacune des deux équations différentielles suivantes :
y ' '+3 3 y'+9 y = 1
y ' '+3 3 y'+9 y = cos(2t )
{ }
On considère le champ vectoriel a (x , y , z ) = (x + z )e x + ( y + z )e y + z.e z où e x , e y , e z est la base
canonique orthonormée de ℜ 3 .
Question préliminaire :
1) Etude du flux de a .
1.1 Déterminer le flux ΦD de a à travers (D), disque circulaire de centre O et de rayon R, situé dans le
plan (O, x, y) et muni de la normale unitaire e z .
1.3 Montrer que le flux ΦC sortant ded la surface cylindrique latérale du cylindre d’axe
’axe (Oz),
(Oz) de rayon R
et compris entre z=0 et z=h,, peut s'écrire :
Φ C = 2.π .h.R 2
1.4 Déduire de ce qui précède le flux Φh de a à travers le disque de rayon R situé dans un plan
parallèle au plan (O, x, y) en z=h et muni de la normale unitaire e z .
2) Etude de la circulation de a .
2.1 Calculer la circulation T2 de a le long du segment de droite joignant les points B à C dans le sens
de B vers C.
()
2.3 Déterminer rot a .
3) Lignes de champ
Barème indicatif :
Exercice 1 : 8 Exercice 2 : 3.5 Exercice 3 : 5 Exercice 4 : 3.5
Exercice 1. On se place dans l’espace euclidien E = R3 muni d’un repère orthonormé O; ~ex , ~ey , ~ez .
On considère les trois champs de vecteurs définis sur E par :
~ −−→ ~ ~ −−→
E(M ) = OM , C(M ) = ~ez , R(M ) = OM ∧ ~ez .
La question 1 est indépendante des questions suivantes.
1. On considère le champ scalaire f sur E donné par le produit mixte :
∀M ∈ E , ~
f (M ) = E(M ~
), C(M ~
), R(M ) .
a) Calculer f (M ) en fonction des coordonnées cartésiennes de M (x, y, z).
b) Que peut-on en déduire pour les isoscalaires du champ f ?
2. Calculer la divergence des champs E, ~ C ~ et R.
~
3. Calculer le rotationnel des champs E, ~ C~ et R.
~
4. ~ ~ ~
Les champs E, C et R sont-ils à circulation conservative ? Sont-ils à flux conservatif ? Justifier.
5. Soit M0 (x0 , y0 , z0 ) ∈ E et r > 0. On note :
• S la demi-sphère supérieure de centre M0 et de rayon r,
• D le disque de normale ~ez de centre M0 et de rayon r,
a) Calculer les flux FE , FC et FR de E, ~ C ~ et R
~ respectivement à travers D orientée suivant ~ez .
0 0 0 ~
b) En déduire les flux FE , FC et FR de E, C et R ~ ~ respectivement à travers S orientée de sorte
que la normale unitaire soit ~ez en (x0 , y0 , z0 + r).
Barème approximatif : Exercice 1 : 4 points ; Exercice 2 : 4 points ; Exercice 3 : 5 points ; Exercice 4 : 7 points
3. Calculer l'intégrale des formes différentielles α et β le long des deux chemins (P,Q1,R) et
(P,Q2,R) indiqués sur le schéma ci-dessous.
ci Que pensez-vous
vous des résultats ?
Q1 R
P Q2
1. Montrer (en
en vous appuyant sur un ou des schémas)) que l’intersection de V avec le plan
d’équation z = z0 avec z0 ≤ R est l’intérieur d’un carré de côté 2 R 2 − z 02 .
2. Calculer le volume de V
On suppose pour les deux questions suivantes que le solide V est rempli d’un matériau
homogène de masse volumique ρ.
4. Calculer les moments d’inertie de V par rapport aux plans (x0y), (x0z) c'est-à-dire les
intégrales
et
r
1) Pour α quelconque, le champ A dérive-t-il d’un potentiel scalaire ?
2) On considère le huitième de boule B défini par {( x, y , z ) ∈ ℜ3+ tels que x 2 + y 2 + z 2 ≤ R 2 }
r
a. Calculer la circulation de A le long de la frontière z
C
du quart de disque OAB orienté selon la normale sortante
à B. Le résultat obtenu est-il en contradiction avec la
réponse à la question 1) ?
r
b. Calculer la circulation de A le long de la frontière
du quart de disque OBC orienté selon la normale sortante O B y
à B. Le résultat obtenu est-il en accord avec la réponse à
la question 1) ?
A C’
x
3)
r
a.Pour quelle valeur de α A est-il à circulation conservative ?
b.En se plaçant dans ce cas particulier déterminer le potentiel scalaire V(x,y,z) dont
r
dérive A et vérifiant V(0,0,0)=0.
r
c. Déduire de ce qui précède la circulation de A le long du quart de cercle joignant les
points C et C’ orienté de C vers C’ avec C’ le milieu de l’arc AB.
4) Dans cette question, les calculs seront à nouveau faits pour α quelconque.
r
a. Calculer le flux de A à travers les quarts de disque OBC, OAC et OAB orientés selon
les normales sortantes à B.
r r
b. En admettant que A est à flux conservatif, en déduire le flux de A à travers le huitième
de sphère S orienté toujours selon la normale sortante à B.
INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUÉES DE LYON
Avertissements et conseils
Exercice 1 (6 points)
– A(2, 4)
– A0 projection orthogonale de A sur l’axe Ox.
– A00 projection orthogonale de A sur l’axe Oy.
→
−
On considère une particule du plan (Oxy) qui se déplace dans le champ de forces F .
→
−
1. Calculer, en fonction de α, le travail reçu par la particule (c’est à dire la circulation de F ) si elle se déplace :
(a) en ligne droite du point O au point A.
(b) de O à A suivant le trajet OA0 A formé des segments [OA0 ] et [A0 A].
(c) de O à A suivant le trajet OA00 A formé des segments [OA00 ] et [A00 A].
(d) Que pouvez vous en conclure ?
→
−
2. (a) Pour quelle valeur de α le champ de forces F dérive-t-il d’une énergie potentielle Ep ?
(b) Pour cette valeur de α, déterminer Ep (x, y, z) telle que Ep (0, 0, 0) = 0.
(c) Pour cette valeur de α, quel est le travail reçu par la particule si elle se déplace de O à A selon l’arc de
parabole d’équation y = x2 ?
∂
∂x x − 2y
→
− → ∂
−
3. Soit B le champs de vecteur défini par B = ∂y ∧ 3y − αx.
∂ z
∂z
−
→
(a) Montrer que B = (2 − α)−
→
ez .
(b) On oriente la surface du quadrilatère OA0 AA00 de manière à ce que son bord soit orienté dans le sens
→
−
OA0 AA00 . Calculer le flux de B à travers la surface orientée OA0 AA00 .
→
−
(c) Vérifier que ce flux est égal à la circulation de F le long du bord du quadrilatère OA0 AA00 .
Exercice 2 Est-il équivalent de réaliser une mesure de poids à midi ou à minuit ? (6 points)
On propose le schéma simplifié du système terre/soleil (voir figures) la terre de rayon r =6400 km tourne sur elle-même
en un jour et autour du soleil en une année (orbite circulaire de rayon R = 150000000 km). Les axes de rotation sont
perpendiculaires à la feuille. L’observateur se situe à l’équateur.
Schéma simplifié
Schéma détaillé
Le pâtissier, ayant déjà confectionné des donuts, sait que le volume du tore est : 2π 2 Rt rt2 et que la surface du
tore est 4π 2 Rt rt .
(a) Calculer le volume exact d’un glaçage du tore d’épaisseur e.
(b) Conclure quand à la pertinence du calcul du pâtissier.
Premier Cycle — Première Année Vendredi 2 juin 2016
Année 2015–2016
Devoir de Synthèse
Durée : 2h
Barème indicatif :
Exercise 1.
1. Résoudre dans C l’équation d’inconnue z suivante :
(∗) z 2 − 2z + 4 = 0.
On notera z1 la solution de (∗) de partie imaginaire positive, et par z2 la solution de (∗) de partie imaginaire
négative.
2. Déterminer le module et un argument de z1 et de z2 .
3. En déduire le module et un argument de z12 et de z22 .
Dans le plan muni d’un repère orthonormal direct O; →
−
u,→
−v on considère les points A, B, A0 et B 0 d’affixes
respectives :
√ √ √ √
zA = 1 + i 3, zB = 1 − i 3, zA0 = −2 + 2i 3, zB 0 = −2 − 2i 3.
Exercise 2. Dans l’espace usuel à trois dimensions rapporté à un repère orthonormé direct O; →
−
e x, →
−
e y, →
−
ez ,
on considère les quatre points
3. En déduire la distance HM .
4. Déterminer la valeur absolue du cosinus de l’angle entre le plan contenant les points M , A et B, et le plan P.
Exercise 3. Soit D le domaine de R2 défini par
D = (x, y) ∈ R2 x2 + y 2 ≤ 1, x ≥ 0, y ≥ 0 .
→
− →
−
5. Calculer le flux F1 de V à travers la surface S1 , et le flux F20 de V à travers S20 .
→
−
6. Le théorème de flux–divergence (que vous verrez l’année prochaine) affirme que le flux de V à travers S
→
−
vaut I. En déduire le flux F200 de V à travers S200 .
→
−
Exercise 5. Soit V le champ de vecteurs défini sur R3 par
→
−
∀(x, y, z) ∈ R3 , V (x, y, z) = (y + z)→
−
ex + (x + z)→
−
ey + (x + y)→
−
ez ,
où →
−
ex , →
−
ey , →
−
ez est la base des coordonnées cartésiennes de R3 .
→
−
1. Montrer que le champ de vecteurs V dérive d’un potentiel scalaire U , et déterminer U .
→
−
2. Déterminer deux manières différentes la circulation du champ V le long de l’arc d’hélice AB dont une
représentation paramétrique est
x(t) = a cos t
y(t) = b sin t t ∈ [0, π/2]
z(t) = ct,
où a, b et c sont des réels strictement positifs, avec A(a, 0, 0) et B(0, b, cπ/2):
a) par un calcul direct,
b) en utilisant le potentiel U .
Annexe C
Systèmes de Coordonnées
y
eθ er
M
r
ey
θ
x (
ex x = r cos θ
O
y = r sin θ
ez
r M eθ
er
ez
ey
O
ex θ
m
x = r cos θ
y = r sin θ
z=z
143
z er
eϕ
M
ez
θ
eθ
r
ey y
O
ex
x = r sin θ cos ϕ
x ϕ m
y = r sin θ sin ϕ
z = r cos θ
recouvrement, 71
repère local, 59, 60
représentation paramétrique
des courbes, 51–54
des surfaces, 54–63, 77
des volumes, 63–64
vecteur, 19–21, 37